et ils en souffrent». Ensuite cet universitäre se fait du souci pour ľavenir professionnel de ces jeunes:«On en-tend dire que ľorthographe, ce n'est pas capital. Quelle hypocrisie! Les recru-teurs qui liront ün jour les lettres de candidature ne dironl pas, eux, que ce n'est pas important.» Enfin, lorsqu'on ne met pas la merne chose derriěre le sens des mots, on ne se comprend plus. Ce qui inquiěte particuliěrement les enseignants des matiěres scienti-fiques qui redoutent que leurs étudiants se trouvent un jour bloqués dans leur progression intellectuelle. Joseph Ciccolini, maítre de conferences universitäre en phar-maco-cinétique á ľuniversité d'Aix-Marseille, a donne un exercice évoquant le taux ďun medicament «en decä du sadí de toxicite». Beaucoup ďétudiants - pourtant de niveau bac+4 - ont échoué.«lis avaient confondu en «Les étudiants sont conscients de leurs difficultés et ils en soufíŕent» Michel Mathieu-Colas, professeur á Paris-XIII ■ä ei au-dela», dit Joseph Ciccolini. On n'ose imaginer les consequences ďun tel contresens dans la vraie vie... Que faire ? Plusieurs enseignants estiment que, pour une bonne part, les étudiants sont distraits ou désinvoltes, car jamais penalises jusqu'alors. «Lorsqu'on pose des exigences, les progres sont sensibles», dit Laurence Marie, jeune agrégée de lettres qui enseigne en fac.«Dés que les étudiants sHnvestis-sent dans ce qu'ilsfonl, V amelioration est rapide», renchérit Christophe Bigot. Mais ľheure est plutôt aux remédes de choc. A l'IÜT de Grenoble la dic-tée a été rétablie. Au concours ďen-trée á ľEcole centrale ďElectronique, une école ďingénieurs, figure une épreuve ďexpression écrite élimina-toire, notée sur la syntaxe, ľorthographe et le vocabulaire. Michel Mathieu-Colas donne des cours ďor-thographe et de vocabulaire en premiére année de lettres á Villetaneuse. Ils sont obliga-toires.«La progression est encore possible, metis e'est le dernier moment oil le rétablissement peut se faire.»Mais pour touš les autres qui n'ont pas rencontre un Mathieu-Colas sur leur route, qu'advicndra-t-il ? JACQUELINE DE LINARES 10 • LE NOUVRI. OBSERWEUR