Comment un verre sale laissé dans l'évier peut entraîner un divorce Par [1]Ophélie Ostermann | Le 09 février 2016 Partager Mattew Fray, papa blogueur américain, fraîchement divorcé, a écrit un manifeste à destination des hommes qui laissent (un peu) traîner la vaisselle sale dans l'évier, alors que leur femme leur demande de la ranger. Fort de sa propre expérience, il démontre que si s'atteler à la tâche immédiatement peut leur paraître absurde, ne pas le faire peut mener au divorce.  « Ça a l'air tellement excessif quand on le dit comme ça : ma femme m'a quitté parce que je laissais parfois la vaisselle sale en plan. » Voici comment le blogueur américain Matthew Fray, débute ses confidences. Posté à l'origine sur son blog [2]Must Be This Tall To Ride, son texte a été repris par l'édition américaine du [3]Huffington Post, puis par l'[4]édition française. Depuis son [5]divorce, qui a mis fin à neuf ans de mariage, l'homme s'épanche régulièrement avec humour et honnêteté sur les thèmes du mariage, des relations et du divorce. Un geste banal qui mène au divorce Quand il s'interroge sur la fin de son propre mariage, la réponse est donc toute trouvée : la vaisselle. Des tasses ou des assiettes sales qu'il posait délicatement dans l'évier plutôt que de les ranger dans le lave-vaisselle. Une habitude banale et sans conséquence qui au bout de neuf ans de mariage a mené le couple à la [6]rupture : « Ce n'est pas très important pour moi, ça ne l'était pas quand j'étais marié, mais pour elle ça comptait beaucoup. Chaque fois qu'elle voyait un verre sale dans l'évier en entrant dans la cuisine, elle faisait un pas de plus vers le divorce. Je ne me suis douté de rien », reconnaît Mattew Fray.  Pendant presque dix ans, l'ex-femme du blogueur lui a régulièrement glissé qu'elle en avait assez de lui répéter sans cesse les mêmes choses sans qu'il n'y ait le moindre changement. Elle souhaitait être la partenaire d'un homme qui prend des initiatives, un homme sur lequel pouvoir se reposer pour [7]s'occuper de la maison. À ces velléités, Mattew Fray répond aujourd'hui : « j'aimerais vraiment comprendre pourquoi je trouvais ça absurde à l'époque. » Verre laissé dans l'évier = manque de respect Pourquoi a-t-il laissé ce verre dans l'évier ? Pour apporter des réponses à son ex-épouse, le blogueur livre ses explications : pour commencer, peut-être qu'il s'en resservira. Ensuite, mettre le verre dans l'évier plutôt que dans le lave-vaisselle ne le dérange pas et ne le dérangera jamais. « La seule raison qui pourrait m'empêcher de laisser mon verre dans l'évier, je l'ai apprise trop tard : c'est parce que j'aime et que je respecte ma compagne, et que c'est vraiment important pour elle », ajoute-t-il. Parce que ne pas le ranger, c'est un peu comme lui dire : « Hé, je n'ai aucun respect pour toi, je me fous de ce que tu dis et de ce que tu penses. Je préfère ne pas prendre deux secondes de plus pour mettre mon verre dans le lave-vaisselle que de te faire plaisir », écrit-il. Un manque de respect à l'origine de la décision radicale de son ex-épouse. Parce que ce n'est pas bien sûr le verre sale dans l'évier qui a entraîné le divorce, mais ce qu'il signifie. Mattew Fray l'explique : « Le jour où quelqu'un réussira à faire comprendre aux hommes que l'engueulade autour de ce verre sale (qui l'affecte ou non) blesse profondément sa femme et lui donne l'impression d'être seule, mal aimée, abandonnée, méprisée, apeurée, etc. Le jour où les hommes se mettront bien ça dans la tête et l'accepteront, même s'ils ne comprennent pas pourquoi. Ce jour-là, tout changera. » Womenability : l'association qui veut rendre la rue aux femmes Par [8]Ophélie Ostermann | Le 08 février 2016 Partager Remédier au sentiment d'insécurité ressenti par les femmes, améliorer leur accès à l'espace public, tels sont les objectifs que se sont fixés les membres de l'associationWomenability, convaincus que la rue est majoritairement pensée pour les hommes. Dès le 5 mars, l'association débutera un tour du monde de 25 villes pour rendre la rue aux femmes. [9]Harcèlement dans les transports,[10] harcèlement de rue, sentiment d'insécurité dans son quartier ressenti par plus d'une femme sur trois (1), la question de la [11]présence féminine dans l'espace publique se pose de plus en plus. La rue ne serait ouverte à tous qu'en apparence. [12]Womenability, une association qui œuvre pour un espace urbain plus mixte, a décidé d'arpenter plusieurs dizaines de villes autour du monde pour rendre la rue aux femmes. L'objectif est simple : remédier au sentiment d'insécurité ressenti par les femmes et améliorer leur vie dans la rue. « Quand une femme utilise l’espace public, elle est vite rappelée à l’ordre, on lui fait comprendre qu’elle n’est pas la bienvenue. Il suffit de regarder les équipements publics [...]. Par exemple, je travaille au métro Jaurès à Paris et, quand je sors de mon bureau, je tombe sur un terrain de gym en plein air utilisé à 80 % par des hommes. Ensuite, quand je traverse la rue, je tombe sur un skate park et un terrain de basket qui sont, eux aussi, occupés uniquement par des hommes ou presque », affirme Audrey Noeltner, présidente de l'association et du projet, au site féminin[13] Cheek Magazine. Urbaniste de 28 ans, la jeune femme pointe également du doigt la trop lente féminisation de son métier encore majoritairement pratiqué par les hommes. Sensibiliser dans 25 villes du monde La vingtenaire a monté ce projet ambitieux avec Charline Ouarraki, également urbaniste, et Julien Fernandez, commercial de 25 ans. L'association entamera dès le 5 mars 2016 et pour neuf mois, un tour du monde de 25 villes, dont Paris, Madrid, Zurich, Libreville ou encore Wellington. « On a regardé parmi les 400 plus grosses villes dans le monde, lesquelles étaient dirigées par des femmes, on en a trouvé 40 et on a fait notre choix parmi elles », explique Audrey Noeltner, au site féminin.  Au cours du voyage, l'association souhaite mettre en place des « marches exploratoires ». Autrement dit, « aller dans la rue avec un groupe de femmes et répondre à des questions simples de type "est-ce que je peux être vue d’ici ? ", " est-ce que je peux être entendue par quelqu’un ? ", "est-ce que l’éclairage est suffisant ? " », explique la présidente de l'association. L'équipe compte également « sensibiliser les hommes aux problèmes auxquels peuvent être confrontées les femmes dans la rue », ajoute-t-elle.  Selon Audrey Noeltner, il est primordial de s'inspirer des exemples étrangers pour que les femmes se réapproprient l'espace urbain. « À Vienne par exemple, ils ont réussi à penser des espaces publics hybrides qui ne sont pas cloisonnés et qui peuvent tour à tour servir de terrain de foot ou d’endroit pour pique-niquer. » Pour l'urbaniste, la mise en avant du street art féminin, le boycott des publicités sexistes sont parallèlement indispensables. Sans oublier l'amélioration de l'éclairage pour lutter contre le sentiment d'insécurité. (1) Selon l'étude de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus), 2014.