Ibticem Mostfa Ce que chuchotent les branches Des enfants caches des deux amants, les branches feuillues des figuiers savaient bien des choses, bien avant la premiere aube. Les petits visages qui se guettaient a travers les decoupes odorantes alveolees a s'en devisager. Donne-moi ta main, que je te donne la mienne, et allons courir dans les fables offertes, les rigoles oubliees, les contes a rebours et tous les chemins a rebrousse-poil. Allons cueillir les chants des anes aux yeux inconsolables, fleurir les patiences et impatiences des meres attentives, froler la lactance de leurs voix inoubliables. Balancons-nous aux immenses mains carrees des peres, trop vite oubliees. Allons vite boire les mots inavouables et laissons couler en nous et hors de nous leurs habits de lumiere. A tatons se tissa le chemin, de vous a moi, a fils d'enfances ignorees, jamais remisees. V A l'affut des labyrinthes, les ecoutilles bien arrimees aux brindilles. 38 40 r c des labyrinthes Dis ce que tu sais ou disparais a jamais. Je ne sais rien que l'aube qui boit la nuit. Dis ce que tu sais ou rentre dans tes plis. Je ne sais rien que le visage de mon aime qui s'est bu de ne plus m'avoir vue. Dis ce que je sais ou je m'en vais. J'ai bu tes mots de nuit jusqu'a fleurir grenade de mille graines gorgee. Reste et je resterai, du chemin je t'abreuverai, te griserai, et tes larmes je broderai, et rien que pour toi, des sentiers ou vogueront tes cheveux rieurs je dessinerai. 47 48