LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE 1870-1914 essor économique et culturel (la Belle Époque) 1870-1871 la chute du Second Empire, le soulèvement de Paris, la république est proclamée, mais comme le suffrage est universel masculin et comme la province est plutôt conservatrice, les monarchistes s’assurent une majorité dans l’assemblée dans les premières élections, le premier président de la République général Mac-Mahon est, lui-aussi, monarchiste La guerre franco-prussienne (franco-allemande) continue et le gouvernement d’Adolphe Thiers siégeant à Versailles prêt à capituler. Mais Paris assiégé ne veut pas se rendre, les radicaux fondent la Commune de Paris (mars-mai 1871) qui est largement inspirée par les idées socialistes, voire communistes – une vraie insurrection contre le gouvernement de Versailles Le gouvernement signe le traité de paix avec l’Empire allemand qui a été proclamé à Versailles. Conséquences lourdes : indemnisations de guerre et surtout perte de l’Alsace-Lorraine. La Commune de Paris écrasée par le gouvernement qui parvient à stabiliser le pays, le prestige du régime républicain renforcé, de plus faute de candidats monarchistes largement acceptés, les légitimistes et les orléanistes incapables de s’imposer GRANDES LOIS RÉPUBLICAINES (les années 1870-1880) Les Français finissent par accepter le régime républicain qui est renforcé par une série de grandes lois républicaines : loi rendant l’école primaire gratuite, obligatoire et laïque (propagation de valeurs républicaines), loi instaurant les libertés de presse et de réunion, loi permettant la création de syndicats par branche La République revendique l’héritage de la Révolution de 1789 : le drapeau tricolore, la Marseillaise devient hymne national et le 14 juillet Fête nationale EMPIRE COLONIAL La France se dote d’un important empire colonial – l’aventure coloniale doit augmenter le prestige du pays, les républicains parlent d’une mission civilisatrice. La république parachève la conquête d’un nouvel empire entamée à l’époque du Second Empire – la Polynésie et l’Indochine (Viêt Nam, Cambodge, Laos). Or elle se concentre notamment à l’Afrique : Maghreb – Algérie devient partie intégrante de la France, protectorats Tunisie et Maroc Afrique occidentale (Sénégal, Mauritanie, Mali, Guinée française, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Bénin) Afrique équatoriale (Congo français, Gabon, République centrafricaine, Tchad) Madagascar et Somalie française SCANDALES ET CONTESTATIONS La république est contestée par les conservateurs (cléricaux, monarchistes, souvent antisémites : la naissance de l’extrême-droite), mais aussi par les socialistes (les ouvriers réclament des droits sociaux et considèrent le régime comme bourgeois) La république a dû parcourir plusieurs graves crises qui ont pourtant fini par renforcer le caractère républicain et démocratique du pays. Scandales liées à la corruption (scandale de Panama), crise boulangiste 1887-1888 (le mouvement populiste antirépublicain autour de l’ancien ministre de la guerre général Boulanger, revanchiste soutenu par les ennemis de la république de droit et de gauche qui pourtant déçoit très vite ses partisans et s’exile devant la menace de poursuites judiciaires Le plus grand scandale qui a ébranlé la France de la Belle Époque est lié aux problèmes d’antisémitisme, de nationalisme (les revanchards prônant la guerre contre l’Allemagne pour récupérer les territoires perdus en 1870), d’anticléricalisme : l’affaire Dreyfus (1894-1906) capitaine juif Alfred Dreyfus accusé d’espionnage en faveur de l’Allemagne, condamné et envoyé au bagne en Guyane, la vague d’antisémitisme les républicains réagissent par des protestations massives (Émile Zola : J’accuse – lettre ouverte au président de la République), à la fin, la plupart des Français demandent la libération de Dreyfus qui est réhabilité en 1906 Pour la première fois dans l’histoire de France, de diverses couches sociales (étudiants, intellectuels, ouvriers) se réunissent dans les rues pour défendre les valeurs républicaines). Les droits de l’Homme doivent être appliqués à tous sans égard à ses origines ethniques ou sociales. Sous l’impulsion de l’un des dirigeants des socialistes, Jean Jaurès, les ouvriers, jusqu’alors hostiles à la république bourgeoise, acceptent enfin la République française. Les plus radicaux fonderont le parti communiste en 1920. L’affaire a terni le prestige du catholicisme en partie antisémite ce qui mène à la séparation de l’État et des Églises en 1905 (laïcité est l’un des principes fondamentaux de la République française).