Unite 1 La nourriture et la table en France ExerCÍCe U 0^ Aide ä la production écrite (questions pour DELR DALF) ^ OSource: les documents de « Le saviez-vous ?» + les textes de ľUniíé 1 OObjeďrf: écrire une lettre oů vous notez ce qui vous semhle« étrange » chez les Frangais, ä la maniere des Lettre* Persanes de Montesquieu ,:;„'&-■, - Composition de la lettre de Rica. 1. Le lieu, la durée du séjour, le theme de la lettre : le mouvement continuel 2. Exemples de cette agitation permanente 3. Comparaison entre Paris et Ispahan, commentaires 4. Emploi du tutoiement et de « je » / Experience personnels de l'agitation parisienne. Presentation du texte Résumé des Lettres persanes Deux seigneurs persans (Usbek et Rica) entreprennent un voyage ďétudes en France. lis quittent tous d'eux Ispahan, lew ville natale, le 14 mars 1711. Ces deux voyageurs ont des personnali- tés et des demarches différentes. Usbek, trěs attache á sa patrie est un grand seigneur « éclairé ». Rica, son compagnon de voyage a une jeunesse, une gaieté et un sens aigu de ľobservation qui le portent ä rire et ä faire rire. Usbek et Rica forment un personnage bicéphale derriere lequel Montesquieu critique le pouvoir absolu de la Tľavail d application .,, . m m m m m mm m m m m m m m m m m m m m m m m m m m m m m m m m m monarchie et les mceurs de la societě frangaise de son temps. Ä la maniere de Montesquieu, vous composez Ure le texte une |e^re pour rendre compte du comportement Lettre XXIVRica ä Ibben, á Smyrně des Fran?ais en matiěre ďalimentation Nous sommes á Paris depuis un mois, et nous avons toujour s été dans un mouvement continuel. II f aut bien des affaires avant qu'on soit logé, qu'on ait trouvé les gens á qui on est adressé, et qu'on se soit pourvu des choses néces-saires, qui manquent toutes á la fois. Paris est aussi grand qu'Ispahan. Les maisons y sont si hautes qu'on jurerait qu'elles ne sont habitées que par des astrologues.Tu juges bien qu'une ville bätie en ľair, qui a six ou sept maisons les unes sur les autres, est extrémement peuplée, et que, quand tout le monde est descendu dans la rue, il s'y fait un bel embarras. ......................................................................................... Tu ne le croirais pas peut-étre : depuis un mois que je suis ......................................................................................... ici, je n'y ai encore vu marcher personne. U n'y a point de ......................................................................................... gens au monde qui tirent mieux parti de leur machine que les Francais : ils courent ; ils volem. Les voitures lentes d'Asie, le pas réglé de nos chameaux, les feraient tomber en Pour le plaisir de lire... line autre lettre « Célěbre »*- *• *• syncope. Pour moi, qui ne suis point fait á ce train, et qui Lettre XXX. Rica au merne, á Smyrně vais souvent á pied sans changer d'allure, j'enrage quelque- l^ habitants de Paris sont ďune curiosité qui va jusqu'á fois comme un chrétien : car encore passe qu'on m'écla- ľextravagance. Lorsque j'arrivai, je fus regardé comme si bousse depuis les pieds jusqu'á la téte ; mais je ne puis par- j>avais été envoyé du ciel : vieillards, hommes, femmes, donner les coups de coude que je recois réguliěrement et enfants, tous voulaient me voir. Si je sortais, tout le monde périodiquement. Un homme qui vient apres moi, et qui me se mettait aux fenétres ; si j'étais auxTuileries, je voyais aus-passe, me fait faire un demi-tour, et un autre, qui me croise sitôt ^ cercle se former autour de moi. le8 femmes mémes de ľautre côté, me remet soudain oú le premier m'avait pris ; faisaient un arc-en-ciel nuancé de mille couleurs, qui m'en-et je n'ai pas fait cent pas, que je suis plus brisé que si j'avais tourait ; si j'étais aux spectacles, je trouvais ďabord cent lait dix neues. lorgnettes dressées contre ma figure : enfin jamais homme n'a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois ďentendre des gens qui n'étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux :«II faut avouer qu'il a ľair bien per-san.» Chose admirable ! Je trouvais de mes portraits partout; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu. Montesquieu (1689-1755), Les Lettres persanes (1721) Les Lettres persanes paraissent en 1721 á Amsterdam, sans nom d'auteur. Au xvnr siěcle, le roman par lettres sous couleur d'exotisme est le déguisement oblige, choisi par Montesquieu pour échapper á la censure royale. U