Les figures et les tropes •Métaphore •Métonymie •Ironie Métonymie • •le tout et la partie : une bonne plume pour un bon écrivain ; •l’objet et sa matière : un verre pour un récipient en verre ; •le contenu et le contenant : boire un verre pour dire boire le contenu d’un verre ; •le lieu et l’activité : un théâtre, une cuisine ; •l’activité et l’instrument, l’objet : faire du piano, jouer aux cartes ; •la cause et l’effet : boire la mort pour boire le poison ; •l’écrivain et son œuvre : lire un Flaubert ; • Synecdoque •Dire « Il y a environ deux cents têtes dans ce théâtre » pour « Il y a environ deux cents individus dans ce théâtre ». Il s’agit ici de « prendre une partie du tout [têtes] pour le tout lui-même [individus] »a. •Dire « Il parut cent voiles à l’embouchure de la rivière »a pour « Il parut cent bateaux à voiles à l’embouchure de la rivière ». • Ironie •L'antiphrase ironique. La plus fréquente des formes d'ironie, elle consiste à dire l'inverse de ce que l'on souhaite signifier tout en laissant entendre ce que l'on pense vraiment. •« Quelle belle journée ! » pour signifier qu'il pleut des cordes. •« - Jules, tu m'aimes ? - Non, je te déteste ... » répond Jules pour prouver à Ariane qu'il est fou d'elle. •L'hyperbole ironique qui consiste à exagérer ses propos. •« Je suis carrément mort de rire… » venant d'un locuteur a qui l'on a fait une plaisanterie douteuse. •La litote ironique qui consiste au contraire à minimiser ses propos. •« Il n’est pas complètement stupide » à quelqu’un qui vient de résoudre un problème compliqué. L’anaphore •« Rome, l'unique objet de mon ressentiment ! •Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant ! Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore ! Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !» •— Corneille, Camille dans Horace, acte IV, scène 5 L’épiphore •« Moi qui n'ai jamais prié Dieu •Que lorsque j'avais mal aux dents Moi qui n'ai jamais prié Dieu Que quand j'ai eu peur de Satan Moi qui n'ai prié Satan Que lorsque j'étais amoureux Moi qui n'ai prié Satan Que quand j'ai eu peur du Bon Dieu» •— Jacques Brel, La Statue La gradation •« C'en est fait ; je n'en puis plus ; je me meurs ; je suis mort ; je suis enterré. » (L'Avare de Molière) •« Homme égalant les rois, homme approchant des Dieux » (Le Philosophe scythe de Jean De La Fontaine) •la célèbre loi du Talion est un exemple de gradation ascendante : « œil pour œil, dent pour dent (...) » •« Va, cours, vole, et nous venge. » (Le Cid de Corneille). •« Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, • Textové pole: , , L'antithèse •Je meurs de seuf auprés de la fontaine, Chault comme feu et tremble dent a dent, En mon pays suis en terre loingtaine, Lez ung brasier frisonne tout ardent, Nu comme ung ver, vestu en president, Je riz en pleurs et attens sans espoir, Confort reprens en triste desespoir, Je m'esjoys et n'ay plasir aucun, Puissant je suis sans force et sans pouoir, Bien recueully, debouté de chascun. •Já u pramene jsem a žízní hynu; horký jak oheň, zuby drkotám; dlím v cizotě, kde mám svou domovinu; ač blízko krbu, zimnici přec mám; nahý jak červ, oděn jak prelát sám; směji se v pláči, doufám v zoufání; mně lékem je, co jiné poraní; mně při zábavě oddech není přán; já sílu mám a žádný prospěch z ní, srdečně přijat, každým odmítán. L’apocope •auto pour automobile •ciné pour cinéma (lui-même apocope de cinématographe) •dactylo pour dactylographe •gastro pour gastro-entérite •lino pour linoleum •météo pour météorologie •métro pour métropolitain •micro pour microphone ou micro-ordinateur •moto pour motocyclette •photo pour photographie •pneu pour pneumatique •prof pour professeur •sous-off pour sous-officier •stylo pour stylographe •télé pour télévision ou téléviseur •transat pour transatlantique •vélo pour vélocipède • L’ellipse •« Pierre mange des cerises, Paul des fraises » : ellipse du verbe « manger » conjugué •« Et pendant des années et encore des années ce fut ainsi chaque jour... » (Aux champs, Guy de Maupassant) •« Pris ou non, exécuté ou non, peu importait » (Malraux) •« Je n'avance guère. Le temps beaucoup » (Eugène Delacroix) •« je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle? » (Jean Racine) : ellipse de « qu'aurais-je fait si tu avais été fidèle? » • Le zeugme •« Sous le pont Mirabeau coule la Seine, Et nos amours. » (Guillaume Apollinaire) •« Après avoir sauté sa belle-sœur et le repas du midi, le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane » (Pierre Desproges) •« « Degueulassum est » dit-il en latin et en lui-même » (Pierre Desproges, Les Réquisitoires du Tribunal des flagrants délires) •« Il parlait en anglais et en gesticulant. » (Frédéric Dard) •« Il lui fit l'amour et des zeugmes au plat. » (Hervé Le Tellier) •« On devrait faire l'amour et la poussière. » (Zazie) •« Ils s'enfoncèrent, l'un dans la nuit, l'autre un clou dans la fesse droite. » (Pierre Dac) •« Alors elle va s' manger une pizza Au jambon et au centre commercial » (Renaud, Le retour de la Pépette) •« J'avais le rouge au front et le savon à la main. » (Jacques Brel, Au suivant) •« On a ouvert la malle et aussi une enquête. » (Jacques Demy, Les Demoiselles de Rochefort) • Une question rhétorique •Elles sont ou mes lunettes ? Une invocation • L' euphémisme ·Figaro (qui vient de se faire injurier par le comte) dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais : « Voilà les bontés familières dont vous m’avez toujours honoré » : il s'agit ici d'un euphémisme se fondant sur une litote. • La litote •C’est loin d’être tout faux ! •c’est absolument exact ! •ce n’est pas tout à fait exact mais il y a là tout de même des choses justes à considérer. •Il n’est pas complètement stupide. •il est très intelligent ! •il n'est pas une lumière mais il faut reconnaître qu’il trouve à dire des choses intéressantes. •Les adverbes « tout » et « complètement » ont été ajoutés ici pour apporter plus facilement une nuance et simuler par écrit un contexte oral où le ton du locuteur décidera du sens à donner (ton enthousiaste ou conciliant, par exemple). Hyperbole •« Etre comme un haricot dans une boite de petits pois » •« Ô Dieu ! le vent rugit comme un soufflet de forge » (Victor Hugo) •« C'est un géant » (pour dire que c'est un homme de grande taille) un oxymore ou oxymoron •Cette obscure clarté qui tombe des étoiles Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles ; L'onde s'enfle dessous, et d'un commun effort Les Maures et la mer montent jusques au port.(Corneille, Le Cid, (1682), Acte IV, scène 3.) Un paradoxe •Qui veut sauver sa vie la perdra