úm li mim © Philippe Turpin/Belpress/Andia ■i ,,,:>x- Erasmus 25 ans dejä! ?epui5 5a creation en 1987, plus de 2,3 millions oVEuropeens sont partis effectuer une partie de leur formation dans un autre pays d'Europe, grace au programme Erasmus. Un succes incontestable! Par Cecile Josselin II y a 25 ans, iis n'etaient que 3 200 étudiants ä avoir tenté l'aventure. En 2009-2010, ils étaient 231 400 ä suivre les traces ďÉrasme, ce célě-bre humanisté néerlandais qui avait sillonné l'Europe au XVs siěcle, mů par une insatiable soif de connaissance. Difficilement lancé en 1987 aprěs seize années de discussions, le programme Erasmus est l'acronyme de European Region Action Scheme for the Mobility of University Students (« plan d'action de l'espace européen pour la mobilitě étudiante universi-taire»). « Les personnes quiypartici-pent souhaitent découvrir une autre culture, un autre mode de vie... Cela dit, le premier objectif'reste Information. L'etudiant doit valider dans le pays d'accueil des credits ECTS qui se-ront comptabilisés pour son diplome francais », souligne Sandrine Dickel, responsable de l'enseignement supé-rieur ä FA2E2F (Agence Europe Education Formation France). Des écoies de 33 pays Pour soutenir leur projet de mobilitě, les jeunes sont exemptés de frais ďins- cription supplementary dans l'eta-blissement d'accueil et recoivent une bourse de 250 € en moyenne par mois (232 € pour la partie etudes, 366 € pour les stages). Un montant somme toute faible que les Chypriotes, les Bul-gares et les Grecs ont decide d'aug-menter, quitte a accorder moins de bourses (653 €/mois, pour les premiers, 558 € et 461 € pour les sui-vants). D'abord reserve a 11 pays, le programme en reunit aujourd'hui 33: les 27 Etats membres de FUnion euro-peenne, auxquels s'ajoutent la Croatie, Flslande, le Liechtenstein, la Norvege et la Turquie... et depuis 2011, la Suisse. A rorigine concu pour les uni-versites, le programme s'est progressi-vement elargi a toutes les categories d'ecoles.«1055 etablissementsfranfais sont aujourd'hui signataires de la charte Erasmus. Entre 700 et 800 d'entre eux envoient et recoivent des etudiants chaque annee. Toutes les universites, la plupart des grandes ecoles et de plus en plus de sections BTS enfant partie », precise Sandrine Dickel. S'ils peuvent partir entre 3 mois et 1 an en etudes ou en stage, la plupart des etudiants optent pour la formule me-diane. Ils consacrent en moyenne 6,4 mois pour l'option etudes et 4,3 mois pour les stages. Cote filiere, ce sont les sciences sociales, le commerce et le droit (46 %) qui profitent le plus du programme, suivis des sciences humaines et des arts (26 %). Si tout etudiant peut y pretendre des sa deuxieme annee (la premiere annee pour les stages), une grande majorite privilegie la troisieme annee de licence, puis la premiere annee de master pour realiser cette experience. Si Ton s'interesse maintenant auxprin-cipales destinations, force est de Le francais dans le monde // n° 382 //juillet-aoüt 2012 constater que l'Espagne reste le pays qui envoie et recoit le plus d'etudiants. Cela dit, la France tient solidement sa deuxieme place (dans les deux categories) : elle accueille pres de 22 000 etu- «A I'origine conga pour les universites, le programme s'estprogressivement elargi a toutes les categories d'ecoles.» diants Erasmus. Tres appreciee par les Allemands (4 299 sont venus en France en 2009-2010), la patrie de Moliere a aussi les faveurs des Espa-gnols (3 768), des Italiens (3 073) et des Britanniques (2 337), tandis que les Francais privilegient l'Espagne (22,5 %),'leRoyaume-Uni (18,6%) et rAllemagne(ll,l%). Partir plus loin Deja tres novateur, le programme prend d'annee en annee plus d'am-pleur. En 1997, il s'ouvre aux ensei-gnants. En 2010-2011,31617 profes-seurs ont ainsi pu partir donner des cours (5,6jours en moyenne) dans un autre pays europeen. Parmi eux, 2 480 etaient francais. Dans le meme temps, 11196 personnels sont partis suivre une formation moyenne de 6,2 jours. Dix ans plus tard, le programme nego-cie un deuxieme tournant et s'ouvre aux stages. Une option qui seduit, annee apres annee, toujours plus de candidats. Elle represente aujourdliui un etudiant Erasmus sur six (40 912 en 2010-201l).«En25 ans, la mobilite est devenue beaucoup plus naturelle pour les etudiants. Ib sont plus nom-breux d vouloir partir, mais en meme temps Us ont tendance ä vouloir partir toujours plus loin. Un etudiantqui parle espagnolsouhaiteraaujourdTiuipartir en Amerique latine, alors qu'ily a 25 ans, il n'aurait songe qu'ä l'Espagne », analyse Nadia Wajnapel, directrice des relations internationales ä Paris-Dau-phine. Consciente de cette evolution, 1'Union europeenne propose aujourd'hui de relancer le programme par le projet « Erasmus pour tous ». L'idee: regrou-per les differents « sous-programmes » crees au fil des ans (Erasmus Mundus, Leonardo da Vinci, Comenius...) et augmenter le budget global de 70 % d'ici 2020. Un coup de pouce signifi-catif qui devrait permettre d'atteindre les 5 millions de beneficiaires. Tout un programme! ■ Cristina, une Italienne ä Paris Étudiante en troisiěme année de licence de littérature, musique et spectacled Rome, Crisúna, 21 ans, termine actnellement son année ďémdes a VuniversitéParis8. Pourquoi avez-vous souhaite participer au programme Erasmus en France ? J'avais decouvert la France, il y a 4-5 ans, lors d'un court sejour a Paris. La ville m'a tout de suite enchantee. J'avais tres envie de retourner y vivre... Alors, c'est tout naturel-lement que j'ai choisi cette destination dans le programme Erasmus... Et puis, j'aimais bien la langue. Quel etait votre niveau de francais en arrivant ? En arrivant, mon niveau etait tres moyen. J'avais de bonnes bases en grammaire, car c'etait ma deuxieme langue vivante etrangere a l'ecole, mais je manquais de pratique. Alors, au debut, j'avais un peu de mal a trouver mes mots a l'oral. J'arrivais a peu pres a suivre les cours quand les profs parlaient suffisammentlentement, mais je ne comprenais pas tout. Et puis, petit a petit, mon niveau s'est ameliore. Au bout de cinq mois, je commencais a pen-ser directement en francais. C'est clair que cette experience a ete tres benefique a ce niveau. Entendre parler francais toute la journee, c'est la meilleure facon de progresses.. Quel bilan tirez-vous de cette experience Erasmus ? Cela a ete une experience tres enrichissante. Au debut, l'en-seigriement en France m'a un peu deroute. Ici, 1'ambiance est moins stricte. Les cours sont plus specialises. On est mieux suivi pas les profs. Ca m'a bien plu. J'ai d'ailleurs l'in-tention de revenir y passer un master en musicologie... a 1 Le francais dans le monde // n° 382 //juillet-aoüt 2012