Ne criez pas sur votre ado, vous allez faire baisser ses notes Par Mylène Bertaux Une récente étude prouve que crier ou punir un enfant n’améliore en rien ses résultats scolaires. Pire, s’énerver fait dégringoler les notes. Quand la réussite fait la sourde oreille, que faut-il faire pour l'aider ? L’épreuve du bulletin est redoutée par les enfants mais aussi par les parents. Un contrôle de maths raté ou une mauvaise note en français et c’est le drame. Vous avez tendance à vous énerver ce qui compréhensible mais complètement inefficace, voire même contre-productif. Si on sait déjà qu’il ne faut pas crier sur son ado parce qu’il ne vous entend pas, une étude de l’Université du Michigan montre qu’en plus, ça n’améliore pas ses notes. Les chercheurs ont interrogé 500 filles et garçons américains scolarisés, et leurs conclusions suggèrent que votre attitude peut l’aider à rebondir et à progresser, seulement si vous ne vous énervez pas. Pour étudier l’influence de la réaction familiale sur les notes, les chercheurs ont divisé le comportement des parents en deux catégories, les punitifs et les proactifs. Les premiers ont eu tendance à être plus durs avec leurs enfants en les réprimandant ou en les punissant. Les autres ont eu une attitude moins agressive et ont agi sur d’autres leviers comme l’environnement ou la relation parents-profs. En analysant les chiffres, les chercheurs se sont rendus compte que les élèves âgés de 10 à 12 ans de familles proactives ont de meilleurs résultats cinq ans après, au lycée, contrairement aux autres qui se sont enfoncés dans les difficultés scolaires. Punir un enfant pour ses notes ne marche pas Le défaut de la stratégie punitive c’est qu’elle ne cible pas la cause du problème. Priver de sortie un élève qui a échoué à un contre de géométrie peut s'avérer inopérant. Car cela ne fonctionne que si ses activités en dehors de l’école sont la véritable cause de son échec. Dans le cas inverse, la punition ne fait qu’exacerber le sentiment de frustration et l'aversion pour l’école. De plus, il rate une occasion précieuse de travailler sur ses faiblesses et donc une opportunité de progresser. Par ailleurs, les notes sont un indicateur de performance fiable, mais les remarques spécifiques du professeur et ses appréciations donnent un éclairage important sur le travail effectué. Avoir des lacunes sur la compréhension d’un concept ou ne pas rendre ses devoirs à temps impliquent des difficultés différentes. Et souvent, lorque la relation est déjà tendue entre l'enfants et ses parents, la note devient le thermomètre absolu. Alors que réponse doit être adaptée au problème. « On le sait, mais le système scolaire est tellement rigide en France, qu'on a peur », raconte Camélia mère de deux ados aux résultats médiocres. «Je ne me fais pas de soucis pour mes fils dans la vie mais dans l'immédiat, je m'énerve énormément sur les notes car c'est ce qui comptera pour les études supérieures». Les parents ont le sentiment de ne pas tenir leur rôle lorsqu'ils laissent filer les résultats. Même si souvent, il est même préférable de laisser l'enfant travailler seul et trouver son chemin. Booster son environnement « Offrir un cadre énergisant sur le plan intellectuel et rassurant sur le plan émotionnel établit un socle qui maximise les chances de réussite », rappelent les chercheurs. Les cris ou les disputes autour des notes génèrent une immense anxieté qui vient parasiter la relation et l'apprentissage. Il vaut mieux leur faire découvrir la lecture, la musique, les musées ou les voyages. A terme les élèves imprégnés de culture présentent de meilleurs résultats au lycée. S’il est possible d’agir sur l’environnement et l’attitude, d’autres facteurs sont à prendre en compte comme les gènes, le niveau d’éducation familial ou l’infrastructure de l’école. Tous ces facteurs ne peuvent pas être changés mais le challenge pour les parents est de réussir à jouer avec les variables clés.