12 Les régimes du XIXe siècle
La Restauration (1815–1830)
Après la chute de Napoléon en 1814, la France redevient une monarchie. Elle est successivement gouvernée par deux frères cadets de Louis XVI. Entre 1814 – 1824, c'est Louis XVIII qui assure le gouvernement et suit une politique plutôt libérale. Son règne est interrompu par le retour de Napoléon pendant les Cent-jours (du 20 mars au 8 juillet) en 1815. Suite à la défaite de Napoléon à Waterloo, la Terreur blanche, un système de sanctions contre les bonapartistes, s'installe durant l’année 1815. Après la mort de Louis XVIII en 1824, le gouvernement reprend Charles X qui est soutenu par les ultraroyalistes. La politique sévèrement royaliste (le retour à l’absolutisme) mène le régime à sa fin. En 1830, Charles X suspend la liberté de la presse, dissout la Chambre des députés et réduit le nombre des électeurs potentiels. Ceci mène le peuple de Paris aux barricades pendant les Trois Glorieuses (27, 28 et 29 juillet 1830). A la fin de ces émeutes, Charles X abdique et Louis-Philippe d'Orléans est proclamé roi de la Monarchie de Juillet – une monarchie constitutionnelle.
La Monarchie de Juillet (1830–1848)
La monarchie de Juillet est une monarchie constitutionnelle. Dès ses débuts, elle est atteinte par différentes instabilités et troubles. La consolidation politique ne vient qu'en 1835. La population française (le peuple tout comme la bourgeoisie) espère en vain retrouver un régime plus favorable à ses besoins durant toute la période de l’existence de la monarchie. Le roi s'entoure des représentants des mêmes élites qui étaient au pouvoir auparavant. La politique des différents gouvernements qui se suivent assez rapidement est caractérisée par le conservatisme au service de la grande bourgeoisie. A la fin des années 1830 s'installe le système Guizot – François Guizot, après avoir assumé plusieurs fonctions ministérielles, devient en 1840 le ministre des affaires étrangères. Extrêmement conservateur, il refuse des réformes et s'appuie sur la bourgeoisie moyenne. Ses opposants appellent son gouvernement « le gouvernement des boutiquiers ».
A cette époque, la France connait une croissance économique spectaculaire suivie de la hausse de la production industrielle et du développement du réseau des transports. Pourtant, l’appauvrissement des couches ouvrières est massif (on appelle ce phénomène « la paupérisation »). Il cause de nombreuses émeutes (par exemple « le luddisme », mouvement ouvrier qui casse les machines responsables de la misère). Le phénomène provoque la naissance de différentes idéologies (Karl Marx, Claude-Henri de Saint-Simon, Charles Fourier, Alexis de Tocqueville).
La situation s'aggrave en 1846. Une très mauvaise récolte cause une crise économique qui est suivie d'une crise politique à la fois au niveau national et international. l’opposition au gouvernement qui ne sait répondre à des agitations que par la répression se lève et en février 1848 la révolution renverse le régime.
IIe République (1848–1852)
Un régime politique très court qui apporte pourtant des changements politiques et sociaux considérables. Instauré suite à la révolution de février 1848, il est présidé dès le début par Louis-Napoléon Bonaparte. Ce dernier, par un coup d'Etat le 2 décembre 1851, renforce sa position et se fait élire de nouveau par un plébiscite. Une année après, il renverse le régime républicain et rétablit l’Empire.
Les principaux événements de la IIe République
- Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises
- La première application du suffrage universel masculin créée en 1799
Mesures sociales
- Création des ateliers nationaux – une organisation qui fournissait du travail aux chômeurs
- Diminution des heures de travail
Les hommes importants de la IIe République (démocrates et libéraux)
Armand Barbès, Auguste Blanqui, François-Vincent Raspail, François Arago, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc
Le Second Empire (1852–1870)
Le 2 décembre 1852, Louis-Napoléon Bonaparte jusqu'alors président de la IIe République devient l’empereur Napoléon III. La première partie de son règne est caractérisée par un gouvernement autoritaire qui est, à partir des années 1860, remplacé par un gouvernement plus libéral. Le système politique ressemble à celui du Premier empire. l’empereur qui tient le pouvoir exécutif est aidé par le cabinet et le gouvernement.
Les problèmes économiques des années 1860 (mauvaises récoltes, problèmes dans l’industrie textile) provoquent des réformes et la libéralisation du régime (abolition de la censure, droit de réunion). Il en résulte que le pays prospère, surtout grâce au développement des chemins de fer qui favorisent le développement de plusieurs secteurs industriels. Le secteur banquier ainsi que le commerce (les premiers grands magasins) connaissent également un essor considérable.
Grâce aux travaux de construction immobilière du Baron Haussmann, Paris devient une métropole moderne qui accueille des expositions universelles (1855 et 1867).
La culture de masse se développe (la naissance de la photographie, théâtre des boulevards – opéra-bouffe, vaudeville, l’essor de l’imprimerie conditionne la naissance de nouveaux genres littéraires - roman policier, etc.)
La condition féminine change – les femmes sont autorisées à suivre l’enseignement secondaire. On ouvre les écoles professionnelles pour les filles.
l’enseignement public, jusque-là développé sous le contrôle de l’Eglise, vient à l’ordre du jour.
Napoléon III élabore une politique sociale favorable aux ouvriers (le premier système des retraites, fondation de différentes Caisses d'assurance, etc.) par laquelle il espère les séduire et gagner leur soutien.
La position diplomatique internationale de la France était affaiblie par le Congrès de Vienne en 1815. La politique étrangère de Napoléon III veut donner à la France une place plus importante sur le champ international.
La France participe à la Guerre de Crimée où elle soutient l’Empire ottoman contre la Russie (les batailles d'Alma et de Sébastopol). En Italie, la France soutient l’unification du pays contre l’Empire autrichien (batailles de Magenta, de Solferino) et obtient le comté de Nice et la Savoie.
L’expansion coloniale pendant la période du Second Empire est considérable. Au nord de l’Afrique, la France commence à percer le canal de Suez (1859-1869) en Egypte et renforce sa position en Algérie qui devient une colonie française.
Le centre d'intérêt en Afrique centrale se trouve au Sénégal. La France s'implante aussi à Madagascar, en Nouvelle-Calédonie, etc. En Extrême-Orient, la France colonise l’Indochine et crée un protectorat sur le Cambodge.
La fin du régime est causée par la guerre franco-prussienne qui éclate en 1870 et qui est liée principalement à la problématique de l’unification allemande sous la direction de la Prusse (Guillaume Ier et son ministre Bismarck). l’armée prussienne est plus forte et accumule vite une série de victoires. Après la défaite de la bataille de Sedan, Napoléon III se fait emprisonner et la France doit capituler. Cette situation provoque un changement immédiat du régime politique - la IIIe République est proclamée. En septembre 1870, Paris est assiégé par l’armée prussienne. Le gouvernement de la Défense nationale prépare la défense de la ville. Le siège de la ville dure jusqu'en janvier 1871. Bien que l’armée prussienne ne réussisse pas à entrer dans Paris, un armistice est signé au château de Versailles (la Prusse annexe l’Alsace-Lorraine et en 1871, au château de Versailles, l’Empire allemand unifié est proclamé). Cette capitulation est perçue comme une trahison par la population de Paris et représente l’une des causes de la Commune de Paris qui éclate en mars 1871.