DOSSIER THEMATIQUE LES REECRITURES Les Reecritures « TOUT TEXTE N'EST JAMAIS QUE L'EMPREINTE D'UN AUTRE. » JEAN-LUC HENNIG « Tout est dit, et Ton vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent. Sur ce qui concerne les moeurs, le plus beau et le meilleur est enlevé ; Ton ne fait que qlaner aprěs les anciens et les habiles d'entre les modernes. » La Bruyěre, Caractěres, « Des ouvraqes de I'esprit». Depuis les origines de la littérature, les auteurs ont fait le constat que I'ecriture est une réécriture. Que Ton lise UÉeclésiaste ou les Caractěres de La Bruyěre, la nouveauté semble illusoire, tout a déjá été écrit et I'homme ne fait que reprendre et réaqencer les textes. On parle bien á ce titre de textes fondateurs (récits mytholoqiques et bibliques) pour évoquer ces pionniers des formes et des qenres, pour rappeler en méme temps qu'ils inauqurent une liqnée littéraire. L/Humanisme et l'Áqe classique vont ďailleurs faire de 1'imitation des textes antiques, moděles juqés indépassables, un préalable á la qualité des écrits. La querelle des Anciens et des Modernes au XVIle siěcle est I'une des manifestations de ce debat entre partisans de la fidélité aux précurseurs et ďune forme ďémancipation. « Děs que je lisais un auteur, je distinquais bien vite sous les paroles I'air de la chanson qui en chaque auteur est different de ce qu'il est chez tous les autres ». Proust, Contre Sainte-Beuve. Les modalités de ces réécritures demeurent néanmoins multiples. La transposition la plus fiděle ďun texte est á premiere vue sa traduction, versant heureux du plaqiat, variation infime apparemment puisque simple passaqe du méme dans une autre lanque, un autre qoút et une autre sensibilité, comme le firent Du Bellay avec les Tristes ďOvide ou Apollinaire avec la « Loreley » du poete allemand Clemens Brentano. Le poete accompaqne ainsi un texte dans sa lanque, semblant substituer á sa part de creation un choix, un reqard, une lumiěre portée sur un texte antérieur, par ce qui pourrait étre compris comme un qeste de totale soumission á son modele, presque comme un effacement de soi. DOSSIER THÉMATIQUE LES RÉÉCRITURES ]<_*;ni (.'(Kleiiii « Parce que je survole un texte célěbre, chacun croit I'entendre pour la premiere fois. » COCTEAU, Antigone La prose nest pas en reste, et on pourrait évoquer ici le travail de Fécrivain Italien Alessandro Baricco, qui s'est réapproprié une traduction de L'Lliade ďHoměre pour en faire un texte adapté ä des lectures publiques, plus oral, plus théátral done, « allégeant» par petites touches le texte original, en particulier Fénonciation (les personnages disent Je) et en supprimant autant pour une question de rythme que de vraisemblance, l'intervention des Dieux. Au fond, toute réécriture est une adaptation ä un lectorat dont le «traducteur» doit parfaitement connaítre les attentes, une modernisation du texte : adaptation stylistique, mais aussi, nécessairement, réinterprétation par les regards neufs des contemporains. Le sens de l'oeuvre originelle, tout comme sa lettre, se trouvent ainsi changes. Mais la réécriture nest pas une simple remise au gout du jour : il reste toujours, grace ä 1'écart temporel entre l'original et sa réécriture, la conscience du temps, la sensation de Fhistoire littéraire. « Tout texte n'est jamais que I'empreinte d'un autre. » JEAN-LUC HENNIG, Apologie du plagiát Le principe méme ďune réécriture littérale apparaít certes comme une limitation du röle de Fécrivain, devenu simple passeur, mais eile est aussi paradoxalement un exercice de virtuosité, en particulier pour ce qui est du texte poétique, puisqu'il s'agit de faire épouser ä un texte source une métrique et ä une langue nouvelles. D'ailleurs, les formes fixes en poesie ne sont-elles pas aussi ä ce titre une varieté de réécriture ? Se contraindre ä écrire un sonnet, cest emprunter une forme medievale et renaissante, pour reproduire son rythme et sa structure inaltérables. A Fopposé de ces traductions, reprises fíděles de la forme ou du fond, on rencontre Finfinie varieté des réécritures plus libres, plus discretes, se limitant a un emprunt ponctuel, une allusion, une citation, un motif. On peut sans doute voir dans le theme de la beaute cachee de Cyrano de Bergerac la reecriture d'un motif propre a de nombreux contes : La Belle et la Bete, Riquet a la houppe par exemple (« II etait une fois une reine qui accoucha d'un fils si laid et si mal fait qu'on douta longtemps s'il avait forme humaine. »), ou la beaute est inversement proportionnelle a la sagesse. «J'essaye toujours de parler a I'envers, pour arriver peut-etre a exprimer quelque chose qui soit vrai.» EMILE AJAR, Pseudo La reecriture, quelle que soit son amplitude peut toucher des aspects du texte tres differents. On reecrit, comme dans un passage de temoin, un mythe, un personnage, une situation, une formulation, voire un style, comme le pratiqua Proust dans ses Pastiches, reecriture d'un fait divers « a la maniere » de Balzac ou de Flaubert. On pense par exemple aux reecritures de mythes grecs, passes des recks antiques aux amphitheatres puis a la scene classique, des dramaturges romantiques aux auteurs engages du XXC siecle. V.Amphitryon 38 de Giraudoux tient compte dans son titre de cet heritage, conduisant de Plaute a Moliere, Rotrou, Dryden ou Kleist. En ce sens, la notion meme de topos litteraire renvoie a cette reecriture permanente. Et des auteurs comme Moliere feront de la composition d'emprunts une des cles de leur dramaturgie : L'Avare par exemple mele les sources antiques (VAulularia de Plaute) a d'autres plus contemporaines (La Belle plaideuse de Boisrobert), fondues et sublimees par le comique molieresque. Que dire enfin des auteurs s'etant eux-memes « reecrits », des cycles litteraires (Balzac) jusqu'aux jeux de masque des pseudonymes ? On peut ainsi considerer par exemple que sous le nom d'Emile Ajar, Romain Gary reecrivit son recit autobiographique La Promesse de I'aubesous les traits de La Vie devantsoi (les deux livres evoquent une relation mere-fils ou a la honte de Fenfant se mele un violent sens du sacrifice), poussant dans Pseudo les mises en abyme de soi jusqu'a dieter a son neveu, suppose incarner un Emile Ajar demasque, un rocambolesque recit de dissimulation. « Le romanticisme est I'art de presenter aux peuples les ceuvres litteraires qui, dans I'etat actuel de leurs habitudes et de leurs croyances, sont susceptibles de leur donner le plus de plaisir possible. Le classicisme, au contraire, leur presente la litterature qui donnait le plus de plaisir a leurs arriere-qrands-peres. » STENDHAL, Racine et Shakespeare La reecriture est plus ou moins fidele aux tons et aux registres du texte-source. La parodie est une forme de reecriture ou la distance avec le texte originel se traduit par un renversement de registre, la caricature de certains traits, le deplacement du contexte de depart. Ainsi on pourrait voir dans le Matamore de L'Lllusion comique un renversement parodique des tirades heroi'ques d'un Rodrigue. Ce qui LES MOTS D U CERCLE N ° 3 4 / DOSSIER THÉMATIQUE © GALLIMARD 2 DOSSIER THEMATIQUE LES REECRITURES change, d'un texte a l'autre : une gestuelle emphatique, des images hyperboliques, une accumulation suspecte d'exploits, un costume tape a l'oeil, bref une hypertheatralite qui fait quitter le vraisemblable de l'imitation du reel. Cette distance avec les modeles peut etre aussi liee a un refus de ces maitres, que Ton caricature alors pour mieux s'en eloigner, pour les defier et les disqualifier. Pour s'attirer enfin, par ces procedes, la sympathie d'un lecteur gourmand d'impertinence. Cette distance de la parodie ne pourrait-elle pas etre rapprochee en partie du refus des modeles, cet autre courant qui a traverse toute Fhistoire de la litterature ? En effet, pour bon nombre d'auteurs, partisans des Modernes contre les Anciens, seule compte la nouveaute, la modernite, l'inedit et l'inoui'. « II en est des livres comme du feu dans nos foyers: on va prendre ce feu chez son voisin, on 1'allume chez soi, on le communique a d'autres et il appartient a tous. » VOLTAIRE, cite par Jean-Luc Hennig Dans la relation ambigue qui se tisse entre un texte source et sa reecriture se trouvent les raisons qui expliquent le choix d'un auteur de ne pas etre « absolument moderne ». Le premier acte de la reecriture est d'abord la lecture. Celui qui reprend a son compte est d'abord celui qui a lu a apprecie, et rend ainsi hommage a ce premier plaisir. Mais reecrire prolonge egalement cet acte de lecture originel, dans le sens ou la reappropriation est aussi une maniere d'inflechir la signification d'une ceuvre, de lui donner la possibility d'interroger l'epoque contemporaine. Le processus de reecriture permet aussi bien souvent, comme ce fut le cas ä la fois pour les Humanistes et les Classiques, de se reapproprier la culture antique et la gloire qui l'accompagne, d'etre certain de la valeur d'un texte en lui donnant la forme, l'esprit et les themes d'auteurs reconnus. Cette transmission des classiques est certes une noble mission - elle permet de conserver, voire de rehabiliter les auteurs du passe -, elle est aussi une forme d'assurance, une garantie de reprendre un texte poli par le regard critique de generations de lecteurs, dont l'efficacite l'aura rendu en cela presque immortel. Ce lien de confiance qui s'etablit ä travers le temps rassure aussi le lecteur qui retrouve le dejä lu et se rejouit de ce jeu de reconnaissances qui conduit ä une forme de complicity, de connivence autour d'une culture partagee. Retrouver dans un texte une citation, comme celles dont Georges Perec truffe ses ceuvres, est pour le lecteur-enqueteur un plaisir ludique de taille. La reecriture permet ainsi ä un auteur de s'inscrire dans une histoire litteraire, de legitimer sa propre oeuvre, mais aussi d'entrer par cette prosopopee discrete dans le monument litterature. Reecrire pour la jeunesse Les reecritures sont bien souvent le moyen qua une epoque de se reapproprier un texte, pour en permettre une nouvelle lecture adaptee au gouts, aux attentes de ses contemporains. II en va ainsi de la litterature pour la jeunesse, oü de nombreux textes sont reecrits pour convenir ä un public plus jeune, qu'il s'agisse de reecritures de textes fondateurs, de reecritures de films, ou de reecritures pour le theatre... (une serie de titres pour la jeunesse est proposee ä la fin de la bibliographie.) Alessandro Baricco Homere, Iliade La vie devant soi Romain Gary (Emile Ajar) Callimard Education LES MOTS D U CERCLE N ° 3 4 / DOSSIER THÉMATIQUE © GALLIMARD 3 LES RÉÉCRITURES EX RCICES La reecriture etant en elle-meme une forme d'exercice litteraire, et les programmes scolaires lui dormant du college au bac une place centrale dans la pratigue des lettres, les exercices proposes ici ne pourront constituer gu'une modeste amorce ä des pratigues en classe. proposer de retrouver les textes-sources d'une oeuvre donnee. En prenant l'exemple de l'Avare, il pourrait etre interessant de voir comment Moliere a agence differentes sources pour les sublimer et pour aboutir ä son texte. Un meme texte est ainsi compose d'elements de textes plus anciens, mais on peut aussi chercher ä suivre une meme source tout au long de ses diverses reecritures. Ainsi, le personnage-type du soldat fanfaron, invente par Plaute, se retrouve aussi bien chez Corneille, dans Y Illusion comique, que chez Desmarets de Saint-Sorlin, ä l'ouverture des Visionnaires, que sous une forme alteree chez le Cyrano de Bergerac de Rostand. Les variations de ton, de style, d'image, de visee permettent aussi de se demander ce que chaque dramaturgie et chaque epoque a voulu dire d'un tel personnage. Aux eleves d'inventer un personnage de Matamore moderne. De quels types d'exploits heroi'ques et amoureux pourrait-il se vanter ? Quelles guerres, quelles conquetes symboliques ou reelles pretendra-t-il faire ? Que cherchera-t-on ä denoncer en ressuscitant un tel personnage ? par exemple. On peut citer ici, parmi les innombrables exemples, l'adaptation d'un passage de 1' Odyssee par Euripide, le Cyclope. En etudiant minutieusement ce que suppose le passage du recit au drame (isolement et reprise du discours direct, transcription des descriptions et des actions dans les didascalies, coupes parmi les episodes, choix du vers ou de la prose), on pourrait ensuite s'emparer d'un recit mythologique non encore adapte, ou d'un conte, pour en faire une scene, ou une piece entiere, en repartissant le travail dans 1'ensemble de la classe. Pourquoi ne pas imaginer ensuite l'exercice inverse, transcrire une scene en recit, en mettant 1'accent sur les paroles rapportees, l'analyse psychologique que permet un point de vue omniscient, pour faire mesurer l'lmportance de Tangle de vision des personnages dans chacun des genres. On pourrait ainsi proposer de moderniser un mythe antique: quels seraient aujourd'hui les metiers d'CEdipe ou de Medee ? Ulysse serait-il marchand, voyagerait-il en avion ? Quelle forme contemporaine pourrait prendre un oracle ? Par quoi remplacer la fatalite ? Par le conditionnement social ou celui de l'heredite, comme semble le suggerer Zola dans le cycle des Rougon-Macquart? Quels seraient aujourd'hui les grands questionnements sociaux susceptibles d'etre evoques dans un mythe moderne : les exces de la recherche scientifique ? la lutte contre le vieillissement ? on peut ainsi partir du modele de La Fontaine, c'est-a-dire l'adaptation d'un court apologue en prose. Les fables d'Esope, du fait de leur briěveté, offrent un terrain ď experimentation ideal. Aprěs avoir identifié les enjeux de l'une de ses fables, on s'efforcerait de la versifier, en conservant ses personnages et son intrigue, en tenant compte de la structure du recit, mais aussi de son rythme que « traduirait » 1'alternance des metres. II faudrait recourir á des « ruses », c'est-a-dire des modifications du texte de depart pour obtenir des vers d'une longueur satisfaisante, mais aussi pour obtenir les bons termes á la rime. peut la encore étre un moyen de mettre au jour les procédés littéraires et ainsi d'en étudier les mécanismes : on pourrait ainsi demander aux eleves de reprendre un texte appartenant nettement á un certain registre (pathétique ou comique) ou á un certain genre (le roman policier, le récit realisté ou fantastique) et d'en modifier ces données sans pour autant toucher á l'intrigue et á la lettre du passage. Sur quoi se porteront alors les modifications ? Certains termes (le « Hélas ! » pathétique), la ponauation, l'usage des paroles rapportées, les métaphores, le role de la description, le cadre spatio-temporel, la classe sociále des personnages, les interventions du narrateur, la localisation etc. ? á proposer une description et interpretation structurées d'un texte donné. On pourrait á l'inverse, approchant en cela de l'exercice de 1 'écriture d'invention, leur demander ďécrire un texte littéraire á partir d'un faux commentaire compose. lis devraient intégrer á leur texte l'ensemble des citations proposées en exemples, et tenir compte des indications de procédés decriture, de genre et de registre. Ce travail en miroir leur permettrait non seulement ďétudier la méthode et la rhétorique du commentaire, mais aussi de mesurer ce quest une écriture consciente de ses techniques. offrent enfin un nombre quasiment illimité de travaux sur des textes-sources. Qu'il s'agisse de jeux de substitution ou encore de réécritures á contrainte (suppression d'une lettre, d'une classe grammaticale, nécessité de faire apparaitre tel ou tel mot, écriture avec un nombre limite de lettres), la transformation des oeuvres classiques est l'une des activités fetiches du groupe. Ce jeu sur les textes peut-étre pour les élěves un moyen de prendre conscience de la partie minutieuse et laborieuse de la creation littéraire. Dominik Manns LES MOTS DU CERCLE N°34 / DOSSIER THÉMATIQUE © GALLIMARD LES REECRITURES jean-yves PtH IlJiOrX Fictions iiL-jomiť.irtHiuwiaris JEAN-LUC HENNIG [1997], 144 p. Collection Ľlnfini. du ( 11,43 € un : Dans cet essai érudit, ^e r J.-L. Hennig réhabilite ce qui exac constitue le larcin littéraire par rorn excellence, le plagiát, ramene ^ari généralement ä la supercherie ^ant et ä ľimposture. Sa these ^en' paradoxale, fondée entre autres sur ľomniprésence du plagiát — le nombre ďemprunts cités, y compris de phrases célěbres, est vertigineux -, est que la qualité ďun auteur reposerait non pas sur ľidée communément admise Qq de son originalite supposée, (g í mais sur son habilité ä plagier discrétement et ä réorganiser ces lambeaux plus anciens, j, q ä les inscrire dans un permanent échange : « Ainsi chaque mot qu'on écrit est, pour ainsi dire, , -n lonř entre guillemets. » & SOU! H^^99Wfff9^^V^ poe ■■■■■■■■■■■■■■J s'agi FlCľlOnS (per [1951], preface de Nestor Ibarra, ou t trad, de I'espaqnol par Roger L'au Caillois, Ibarra et Paul ľcei Verdevoye. Nouvelle edition de s auqmentée (1983), 192 p. hist. Collection Folio (n° 614) (1974). suiv 3,50 € obsi les reecritures, ä l'image de la « bibliotheque de Babel » recueillant absolument tous les ecrits humains. Le cas le plus frappant est sans doute celui de « Pierre Menard », auteur du « Quichotte » dans lequel un auteur francais fictif tente de reecrire, de reproduire exactement un passage du roman epique de Cervantes. L'art du paradoxe et le fantastique erudit traversent de l'ecrivain italien Baricco pas une nouvelle traduction de 1'epopee homerique mais son adaptation pour une lecture a haute voix. Reprenant une traduction anterieure en italien, l'ecrivain a recherche, en procedant a des coupes a moderniser le texte en l'eclaircissant et a lui rendre son caractere dramatique, notamment en donnant la parole aux protagonistes JEAN-YVES POUILLOUX [1992], 224 p. Collection Foliothěque (n° 19). 11,50 € Le recueil de nouvelles le plus célěbre de Borges contient bon nombre de reflexions sur ľécriture, la lecture et (essai et dossier) [2007], 240 p. Collection Foliotheque (n° 142). 11,00 € L' Odyssee est un des premiers textes de fiction, et a ce titre son influence sur la litterature a ete longue et durable. II est le texte-source de nombreux romans, poemes, pieces de theatre, qu'il s'agisse d'un emprunt discret (personnage, episode, structure) ou d'une veritable reecriture. L'auteur expose ici les enjeux de l'ceuvre qu'il s'agisse des themes, de sa construction ou de son histoire. L'analyse de l'ceuvre est suivie d'un dossier ou les observations d'ecrivains et les variations de traductions permettent de completer cette Homere, Made Trad, de I'italien par Franchise Brun, 256 p. Collection Folio (n° 4595) (2007). 6,00 € Comme il le rappelle lui-meme dans son avant-propos, Iliode [1947], 96 p. Collection La petite vermilion (n° 82) (1997), La Table Ronde. 5,40 € Antigone [1947], 128 p. Collection Theatre, La Table Ronde. 5,40 € Antigone sumde Les mariés de la Tour Eiffel [1927], 128 p. Collection Folio (n° 908) (1977). 3,50 € Les reecritures contemporaries des mythes de l'Antiquite traduisent plus qu'une simple deference á 1'égard des textes immortels. Elles renvoient aussi á une volonté de faire résonner les mythes dans l'epoque contemporaine, pour en faire revivre le sens. Les méthodes employees sont souvent similaires : modernisation du langage, légěre distance ironique de l'anachronisme, acceleration du rythme. La relation que nouent les ceuvres, Anouilh l'evoque par l'intermediaire du prologue : « Elle s'appelle Antigone et il va falloir quelle joue son role jusqu'au bout... » e mythologie Grecgue [2007], 210 p. Collection Folio Junior Les universels (n° 1450), Gallimard Jeunesse. 6,20 € Cette nouvelle encyclopedic adaptée aux plus jeunes (á partir de 11 ans) retrace de maniěre claire et synthétique 1'histoire des principaux dieux de l'Olympe. De l'origine du rěgne de Zeus aux recks de Prométhee, de Pygmalion ou de Midas, c'est l'ensemble des textes fondateurs de la culture gréco-latine qui sont abordés et expliqués. Les textes sont accompagnés d'illustrations mettant en lumiére le role des mythes dans les arts. Héros de la mythologie Grecgue [2006], 224 p. Collection Folio Junior Les universels (n° 1366). 6,20 € Complement du precedent, cet ouvrage encyclopédique évoque grace á de courts recks, les principaux héros de la ■{ mythologie. II offre un point de depart précieux pour l'etude des reecritures, tant les destins de Sisyphe, de Médée, d'CEdipe ou de Thésée donneront lieu á de multiples mises en scene. Certaines réinterprétations e picturales de ces destinées font l'objet ici d'une analyse stimulante. Le dernier voyage d'Ulysse [2001], 360 p. Hors série Litterature, Gallimard Jeunesse. nt reck, Bruno Maurer relate la vie d'Homére et la naissance des deux épopées qui ont fait son renom, ľIliode et ľ Odyssee. Son réck est ä la fois une maniere de découvrir la vie quotidienne dans la Gréce de l'Antiquite, et de confronter les deux destins d'un homme et [2000], trad, du qrec ancien par Paul Mazon, adapt, du qrec ancien par Jean Iriqoin. Suivi de Prolonqements : Etude du mythe d'CEdipe ä travers les äqes. Lecture accompaqnée par Guy Belzane, 238 p. Collection La Bibliotheque Gallimard (n° 62). 4,60 € La tragédie la plus célébre de l'Antiquite, elle-méme une reecriture d'un passage de 1' Odyssée, a donné lieu ä un trés grand nombre de reecritures, de la periodě classique jusqu'au theatre contemporain, dont la présente edition rend compte ä travers une importante anthologie. Le reck fascinant d'un parricide incestueux, figure paroxystique de la monstruosité innocente, menant, sans le savoir, une enquéte sur ses propres crimes, a été pour les dramaturges de toutes les époques une source d'inspiration inépuisable. CEdipe est tout autant une question posée ä l'homme qu'une reflexion sur les sociétés malades : de la peut-étre son succés intemporel, et le désir des auteurs de lui demander ďéclairer leur temps. C4D compagnie [2007], 144 p. Collection La Bibliotheque Gallimard (n° 201), Série En perspective. 4,60 € Tout en replacant le classicisme dans son contexte historique et intellectuel (grace notamment ä une etude des genres et des grandes figures de ľäge classique), Suzanne Guellouz rappelle ľimportance de ľimitation ä ľäge classique. Ľécrivain classique fondera sa creation sur la reprise des ceuvres de l'Antiquite. A chaque auteur ensuite de se libérer ä sa maniere de ces contraintes, en y ajoutant son « génie » propre. ĽHumanisme [2007], 160 p. Collection La Bibliotheque Gallimard (n° 187), serie En perspective. 4,60 € La traduction et la transmission des grands textes de l'Antiquite retrouves et expurges est la cle de voute de l'Humanisme. En ce sens, la reecriture, qu'il s'agisse des transpositions de la Pleiade ou des citations rabelaisiennes est autant un acte litteraire que politique. La langue francaise s'impregne de ces influences et se renouvelle a leur contact. (xvii'-xviii* siěcles) [2001]. Precede de Les abeilles et les araiqnées, essai de Marc Fumaroli, Edition d'Anne-Marie Lecoq, postface de Jean-Robert Armoqathe, 896 p. Collection Folio classique (n° 3414). 11,50 € Cette somme propose non seulement un rappel des enjeux de cette célěbre dispute du XVIP siěcle, opposant les partisans de la superioritě de l'art de l'Antiquite et done de limitation (Boileau, La Fontaine) á ceux qui considéraient que e'etaient les ceuvres du siěcle de Louis XIV qui atteignaient la perfection (Perrault), mais aussi une anthologie de textes relatif á ce debat. Fables [1991]. Choix des textes, dossier et notes realises par Agnes Fontvieille. Lecture d'imaqe par Alain Jaubert, 256 p. Collection Folioplus classiques (n° 34) (2005). 4,10 € Les fables rassemblees dans cette anthologie sont judicieusement accompagnees d'une part d'un groupement de textes thema-tiques autour de l'usage des ani-maux dans les fictions, d'autre part d'un groupement stylisti-que, permettant de mettre les fables de La Fontaine en relation avec ses principales sources, Esope bien sur, a qui Ton doit la forme et la visee de la fable, mais aussi Pilpay ou encore Faerne. La posterite du fabuliste est egalement illustree, montrant comment il s'inscrit dans une veritable histoire de reecritures. 204 p. Collection Folioplus classiques (n° 41) (2005). 4,10 € Cette edition du classique de Moliere prolonge la lecture du texte d'un dossier compose d'extraits de textes et d'analyses faisant la part belle aux sources du dramaturge, au topos litteraire de l'avare mais revenant egalement sur une des formes du comique apparentee avec les reecritures : le comique de repetition. Voyage au pays des contes [2006]. Antholoqie proposee et lecture accompaqnee par Rebecca Le Queffelec, 208 p. Collection La Bibliotheque Gallimard (n° 172). 4,20 € La forme meme du conte, une retranscription ecrite d'une tradition orale, inscrit ce dernier dans la tradition des reecritures. Mais les similitudes que la presente edition laisse apparaitre entre certains motifs, (les enfants abandonnes et finalement victorieux du Petit Poucet de Perrault et de Hansel et Gretel des freres Grimm) accentue encore les parentes entre les textes eux-memes. Le rapprochement de ces textes permet de mettre en lumiere leurs invariants : structure narrative, personnages types, inversions spectaculaires, presence du merveilleux, qui font de la tradition des contes une reinvention permanente a partir d'une fondation commune. L'anthologie permet Le personnage de roman [2007]. Antholoqie constituée et commentée par Jean Bardet, 272 p. Collection La Bibliotheque Gallimard (n° 200). 5,80 € Le personnage de roman, mis á l'honneur par le programme des épreuves anticipées de francais, est lui aussi une source possible de reecritures. Qu'elles soient parodiques (les héros de romans de chevalerie tournés en derision par Rabelais) ou admiratives, les traditions du personnage laissent apparaitre des types, des moděles (processus que l'antonomase révěle), qu'ils soient héros ou antihéros, et dont le roman realisté táchera de s'emanciper. Par 1'intermédiaire de cette anthologie, regroupant portraits et textes théoriques sur le personnage, on pourra aisément confronter ces visions du personnage romanesque. Don Juan Mille et trois recits d'un mythe [1998], 112 paqes, ill., sous couv. ill., 125 x 178 mm. Collection Decouvertes Gallimard (n° 348), serie Litteratures, Gallimard. ISBN 2070534499.10,20 € [2005], trad, de I'anqlais par Jacques Chambon, Dorinqe, Monique Lebailly, Michel Lebrun, Jean Mariqny, Dominique Mols et Yves Riviere. Antholoqie constitute et lecture accompaqnee par Stephane Chomienne , 192 p. Collection La Bibliotheque Gallimard (n° 162). 4,90 € Par l'intermediaire d'une anthologie regroupant neuf nouvelles contemporaines mettant en scene un vampire, Stephane Chomienne etudie les variations autour d'un veritable mythe litteraire. Si Dracula nait ä la fin du XIXC siecle, il poursuivra son existence litteraire ä travers les genres — du fantastique ä la science-fiction — et les registres — du plus grave ä la parodie. L'anthologie est accompagnee d'une bibliographie et d'une filmographie permettant de completer l'etude de ces variations.