Bettina. Ah! bene!... Finalmente!... Elle. Qu'est-ce que vous avez prepare pour le diner ?... Bettina. Pour maintenant ? Elle. Oui... bien sür!... Pour ce soir!... Bettina (les bras au del). Four ce soir? Niente !... Elle. Niente?... LUX. Oui... ca veut dire : « rien » !.,, Ems. Rien? Ah! oui E... Alors Niente? Bettina. Si! Si! Niente!... Niente!... Elle. Et pourquoi ? Bettina. Ca fait oune heure je veux demander... jna la maitresse.,. Elle. Madame ! Bettina. Si! Si!... Madama et le signore *ne disaient toujours... « Piu tardi... Piu tardi! » Sempře... Alora... Cosi niente!... Niente!... Lui. Alors no canneloni... no spaghetti... no ravioli... no scampi fritti... No minestroni... no scalopini... no tagliatelli ?... Et no gorgonzola ?... Bettina. Et no gelati Motta!... No!... Signore niente... Niente... no !... Lui. Oui!... (A Elle.) En somme il n'y a rien!... Elle. Alors pourquoi est-ce que vous venez maintenant ?... Bettina. Pour te dire que c'est samedi I... Elle. Ah! Oui ? £a, nous le savons !... Bettina. Oui... mais le samedi... c'est la soiree... on m'attend... Lui. On vous attend ?... Bettina. Oui!... Lui. Qui ? Bettina. Eh! bien mais.,. oune amant, signore!... Lui. Ah! bon ?... Parce que vous avez un amant, vous aussi ? Elle. Pourquoi, vous aussi ?... Lui. Oui... enfin je veux dire... c'est une epidemie!... Bettina. Oh ! no signore... II est en trěs bonne santé Lui. Oui! Je n'en doute pas... Tant mieux pour lui !... Bettina. Et il m'attend pour aller au cinéma!... Lui. Au cinema ?... Alors ne faites pas de bětises, hein ?.., Bettina. Oh! no signore, pas au cinema!... Lui. Oui... non... bien sür... Enfin je voulais dire.:. « apres * ! Bettina. Aprěs ?... Oh ! Oh ! Signore... Lui. Quoi... « Oh! oh! signore ». II n'y a pas de quoi rire !-.. Nous serions encore sans bonne !... Bettina. Oh! no signore. Lui. Ah ! Bon! Elle. Alors bonne soiree, Bettina !... Bettina. Merci maitresse!... Alors buona notte... la signora... el signore... Lui. Oui... oui... C'est ca... Buona... Bonsoir:.. Arrive-derci! (Bettina sort.) Alors on va au restaurant? Elle. Vas-y sans moi... Je n'ai pas f aim! Lui. Ah ! non... Je ne te lache pas... Elle. Pourquoi ?... Tu as peur que je lui retéléphone ?... Lui. Oh! non... Pas du tout!... Pourquoi le ferais-tu? Elle. Et toi tu pourrais aussi lui retéléphoner ä eile... alors ! Lui. Oui, bien sür... Mais ca servirait ä quoi ?... II faudrait avouer, chacun de notre cóté, que nous avons menti... ca gächerait tout, et tout serait k recommencer... Et puis... Elle. Et puis?... Lui (lui tend son arc). Et puis j'aimerais quand merne beaucoup que nous dinions ensemble ce soir !... Elle. Particuliěrement ce soir ?... Lui. Oui! N'est-ce pas... C'est tout de měme assez risque ce que nous allons faire... Elle. C'est méme assez dangereux!... Lui. Tu crois ?... Elle. Je ne sais pas... J'ai l'impression que oui!... Lui. Tu aurais dú me le dire avant... EllE. C'est toi qui as voulu... toi qui as insisté... Maintenant c'est trop tard... alors c'est peut-étre notre derniěre soiree ensemble ? Lui. Tu as peur ?... Elle. Pas toi ?... Lut. Si... un peu... Elle. Eh! bien, tant mieux... Lui. Pourquoi ? Elle. Eh! bien, comme ga, je ne suis pas toute seule, ä avoir peur!,.. Lui. Alors... (Aprěs une hesitation, brusquement.) Allons, viens diner! Et its sortent porte au fond tandis Que descend le... RIDEAU attention: voire abonnement est ä renouveler des maintenant si voire étiquette-adresse porte la mention éch. fin mai ou fin juin N'oubliez pas de rappeler la date de votre échéance. Merci. 20 acte 2 Immediatement. La porte du bureau premier plan jardin est ou-verte. Elle (arrivant du fond jardin. Elte est en robe ires « habillee ». Bernard!... Tu es la 1... Lui (sortant du petit bureau). Oui!... (La voyant.) Oh ! mais tu es süperbe!... Elle (contente). Vraiment ? Tu trouves ?... Lui. Oui ! Ca m'etonnerait que ton amant te dise le contraire! Elle. Parce que toi tu t'es habille pour ta maitresse ?... Lui. Non ! Pas du tout!... Mais je trouve que nous avons eu raison de revenir assez vite pour avoir le temps de nous changer pour cette soiree... de gala !... Elle. C'est aussi mon avis... Lui (regardant sa montre). Eh! bien, il est onze heu- res moins cinq! C'est tres bien... (Regardant le bar.) Voyons ! Qu'est-ce qu'il manque?... Bon! Jl y a de la glace!... Elle. Pourquoi ? Tu vas leur offrir ä boire ? Lui. Oui ? Je ne sais pas ! II me semble... Non? Elle. Oui!... Dans le fond... Pourquoi pas?... Tu as raison! Tu es parfait... Lur, Parfait... parfait!... N'exagerons rien! Mais tant qu'ä organiser des r6unions de ce genre, autant penser aux details !... Elle. Justement!... A propos de detail... je crois qu'il y en a un que nous avons oublie... un detail tres important !... Lui. Ah ! oui ? Quoi done ?... Elle. Eh ! bien, je me demande si nous n'avons pas eu tort de les faire venir tous les deux, ici ä la meme heure ? Lui. Pourquoi ? Elle. Enfin ! Supposons qu'ils arrivent exaetement en meme temps ?... Lui. Ah! oui... C'est juste! Chacun verra arriver 1 'autre... Elle (enchäinant). C'est ca... Et chacun se dira qu'il y a quelque chose qui cloche... puisqu'ils ne se-ront pas seuls... Elle avec toi... Lui. Et toi avec lui... Oui! oui... bien sür!... Et Iis risquent de repartir tous les deux sans meme sonner !... Elle. Voilä! Et ce sera ratd!... Lui. Oui! Oui!... Mais eile, eile n'est jamais ä l'heu-re! Elle. Ah ! ? Elle te fait attendre ?... Lui. Ou c'est eile qui m'attend, oui.,. Si je suis en retard... Elle. Moi... jamais!... II n'est jamais en retard, lui!... Ce n'est pas comme toi, qui m'as l'air d'etre tout le temps en retard... avec toutes tes femmes ! Avec moi quand tu rentres ici, avec eile quand tu vas la rejoindre I... Lui. Lä n'est pas la question !... D'ailleurs on a aussi oublie autre chose... Elle. Encore ? Lui. Oui! Admettons qu'ils arrivent en meme temps, Bon!— Mais qui devra ouvrir ? Toi ou moi?... Elle. Comment ? Lui. Enfin... reflechis !... Quand nous entendrons la sonnette... Comment savoir si c'est lui ou eile qui sera en train de sonner ?... Ellb. Ah! oui... ga c'est difficile!... Lui. Difficile ? Mais c'est impossible!... Tu nous vois tous les deux penches ä la fenetre, ä 11 heures du soir... pour regarder qui sonne ?... On aurait l'air fins !... Elle. Oui... c'est vrai... Oh! Et puis apres tout... C'est ton idee?! Debrouille-toi!... Lui. Debrouille-toi ! Debrouille-toi!... C'est facile ä dire... II n'y a rien d'autre ä faire que de prendre le risque !... Elle, Comment ? Lui. Eh ! bien, tu iras te pencher seule ä la fenetre, pour voir qui sonne!... Elle. C'est ca!... Et si c'est eile, tu penses qu'en me voyant eile ne s'en ira pas ?... Lui. Ah! C'est possible... oui... Eh! bien, c'est moi qui me pencherai !... Elle. Alors si c'est lui qui est en train de sonner ä ce moment-lä, je te garantis qu'il s'en ira !... Lui. Alors c'est insoluble !... Ou tu te penches a la fenetre et c'est eile qui sonne, qui te voit et qui s'en va, ou c'est moi qui me penche, c'est lui qui sonne, qui me voit et qui s'en va!... Ou nous nous penchons tous les deux et alors que ce soit lui ou eile qui sonne, Tun et l'autre s'en vont immediatement, et nous, nous sommes grotesques !... Elle. Oui! Reflexion faite, il vaut mieux qu'on ne se penche pas !... Lui. Non ! II vaut mieux ne pas se pencher!... II nous reste done une chance sur deux que ce soit eile qui sonne, en admettant que ce soit moi qui aille ouvrir !... Elle. Ou que ce soit lui qui sonne si c'est moi qui ouvre!,.. Oui d'accord ! Lui. Le tout est de savoir lequel de nous deux va aller ouvrir.. Or ca on ne pourrait le determiner de facon süre qu'ä condition de savoir avant, qui est en train de sonner Elle. Ah! si tu m'avais ecoutee!,,. Lur. Mais je ne fais que ca!... Elle. Trop tard!... II y a longtemps que je t'ai demande de faire installer dans la porte un de ces ceils... Lui. Un ceil!... Des yeux!... Elle. Oui... bon... si tu veux!... Enfin un de ces petits machins par Iesquels on peut voir ä travers !.„ Nous n'en serions pas lä!... Lui. Mais je ne pouvais pas prevoir!... Dire qu'il suffit qu'un seul ceil vous manque et tout est... 21 Oui! Bon! Ecoute... II est onze heures... II nous reste done entre cinq, secondes minimum et une demi-heure maximum, pour trouver une solution !... Elle. Mais trouver quoi ?... Nous allons avoir Pair d'etre de connivence.,. Je ne sais vraiment pas pourquoi je ťai écouté... C'aurait été si simple que tu amenes cette fille ici, dans mon dos... Lui. Si simple, oui peut-étre... rnais si conventionnel... (On sonne une fois. lis se regardent.) Tu as en-tendu ?... Ellb. Oui... Lui. Alors ?... Elle. Alors quoi ?,„ Lui. On a sonné! Elle. Ah! Oui!... Vraiment?... Lui. Qu'est-ce qu'on fait?... Elle. Est-ce que tu as reconnu son coup de sonnet- te ?... Lui. Je te rappelle qu'elle n'est jamais venue ici, elle!... Ce serait done plutót a toi de me dire si ce coup de sonnette ressemble á celui que, toi, tu as l'habitude d'entendre ?... Elle. Ca... Je ne sais pas!... Celui-lá m'a semblé un peu mou... pas trěs fort... enfin, plutót féminin... Lui. Ah ! bon ?... Alors e'est pour moi !.„ Elle. Bon! Je me mets la... (Elle prend sa place a cóté de la porte.) Děs qu'elle sera entrée, tu re-fermes la porte, et elle me voit... trop tard!... Lui. Cest assez vache I... Elle. C'est comme ca!.„ Lui. Bon! J'y vais!... (II va se diriger vers la porte ďentrée quand on resonne deux fois, avec insis-tance et vigueur. II s'arrete net et redescend a reculons.) Ah! non... non!... Non !.., Ca ce n'est pas un coup de sonnette de ferame... Ca c'est un coup de sonnette d'homme! C'est pour toi!... Elle. Tu crois ?... Lui. Mais oui! J'en suis súr!... II a ďabord sonné une fois, timidement. Dans le fond, c'est normal!... C'est la premiere fois qu'il vient la nuit chez toi... chez sa maitresse... enfin chez moi... Et comme tu ne lui as pas ouvert tout de suite... il s'impatiente... et il resonne... plus fort... plu-sieurs fois... pour bien montrer que c'est lui,.. qu'il est lál... C'est un coup de sonnette posses-sif ca... possessif et vainqueur!... II n'y a pas de douta !... C'est lui!.., Elle. Tu crois ? Lut. Mais oui E Elle. Oui... oui... enfin peut-étre!... Lui. C'est súrement lui !... Elle. Súrement! Súrement? C'est vite dit!... Seule-ment tu oublies quand méme un peu tot le premier coup de sonnette, qui lui était... un coup de sonnette féminin... un coup de sonnette de fem-me... seule... dehors... la nuit... et qui croit que tu ne l'as pas entendue!... ou que la sonnette ne marche pas !.,. Alors elle resonne, elle appuie plus fort... plusieurs fois... Elle doit ětre un peu éner-vée á 1'idée de venir pour la premiére fois chez toi pendant que ta femme voyage !... Non ! Mais oui!... Cest ca!... Cest elle súrement!... Je le sens... Dépéche-toi... Vas-y... sans ca elle va re-partir !... Lui. Repartir? Déjá ?! Cest qu'elle ne tiendrait pas beaucoup a moi! Elle. Oh! tu sais, avec les femmes, on ne sait ja mais!... On resonne trois fois. Lui. Non!... Non!... Mais non!... Tant d'insistance... C'est un homme ! C'est lui !... Elle. Oui ! Bon ! Peut-etre !... Mais le seul moyen de savoir, c'est d'y aller ensemble!... Tant pis!... Lui. Mais alors, si c'est lui, retiens-le, des qu'il m'au-ra vu... Elle. Evidemment... Et toi empeche-la de repartir!... Lui. Naturellement !... Iis vont ouvrir ensemble tandis que ca resonne. Elle est placee d'un cöte" de la porte d'olt on ne peut pas la voir immediatement quand on entre. II ouvre. Brigitte est dans l'encadrement de la porte. Eilt tient d'une main son sac et de l'autre les des de sa voiture. Elle est accoude'e dans le cham-branle, en biais dans la position de quetqu'un qui s'est installe pour sonner longtemps. Brigitte (ä Lui), Bonsoir!... Lui. Oh ! Bonsoir !... Elle (se montrant). Comment? C'est toi?... Brigitte. Ah ? Tu es lä ? Elle. Oui! Tu vois bien!... C'est toi?!... Brigitte. Eh! bien oui!... C'est moi... quoi! Bonsoir Jacqueline ! elle. Bonsoir... Bonsoir... Alors c'est toi qui est lä ?... Brigitte (innocente). Eh ! bien oui... Mais qu'est-ce qu'il y a ? Elle. Comment qu'est-ce qu'il y a?... Enfin toi... Je croyais que tu etais une amie!... Brigitte. Mais oui... et une de tes bonnes amies, j'es-pere !... Elle pose son sac sur te canape. Elle. Mais alors qu'est-ce que tu viens faire ici?,.. Tu ne manques pas de culot... Brigitte. Moi ? Lui. Ecoute Jacqueline.,. Elle. Toi, je ne te demande rien!... Je parle ä Bri gitte !... Tu as l'air etonnee de me voir !... Lui. Ecoute Jacqueline... Elle. Ah ! non... Je t'en prie !... Brigitte. Ca n'a pas l'air d'aller... Elle. Mais si, mais si!... Ca va tres bien! Brigitte. Ah! Bon ?... Alors comme je passais... Elle. Tu passais ?... Vraiment ?... Brigitte. Oui, dans le quartier... tout ä fait par ha-sard... Elle. Par hasard ? Lui. Ecoute Jacqueline... Elle. Non!... C'est elle que j'ecoute!... Alors tu ne t'attendais pas ä me trouver lä, nein ?... Lui. Ah ! Iä ! lä ! que c'est embetant! Brigitte. Ah! ca je dois dire que non, ma cherie... Elle (ä Brigitte). Laisse les « cherie » de cote.,, veux-tu !... Ah ! ca alors ! Brigitte. Mais quoi « ca alors »? Dis-moi ce qu'il y a, ma cherie ? ELLE. Explique-moi done ce que tu viens faire ici, puisque tu ne t'attendais pas ä me trouver lä ?..'. Brigitte. Eh ! bien oui... Je ne m'y attendais pas du tout... nrest-ce pas !... Tu vas souvent au cinema, le soir. (Elle designe Lui.) Quand il travaille... Je sais que tu es rarement lä... Mais comme je passais... J'ai vu de la lumiěre... Elle (ä Lui). Tiens !... Elle a vu de la lumiěre?... Lui. Mais écoute Jacqueline... Elle. Quel dröle de pretexte !... Je n'aurais jamais pense ä ca, moi!... (A Lui encore.) Et toi non plus, je suppose ?... Lui. Non, non!... Moi non plus, bien sür... Mais je voulais te dire... Elle. Non... rien du tout!... Lui. Ah ! la la ! que c'est embetant ! Brigitte. Enfin ma chérie... J'espere bien que si tu étais passée devant chez moi, comme moi devanl chez toi, et que tu avais vu de la lumiěre, tu aurais sonné, comme moi... Ei.lb. Mais il est 11 heures du soir... Brigitte. Justement... Mais je n'avais rien ä faire!... J'ai vu de la lumiěre, alors plutot que de rentrer me coucher tout bétement, je me suis dit... Elle. Oui, tu ťes dit... « Puisqu'il y a de la lumiěre, autant venir coucher ici!... » C'est ä croire que tu n'as pas rélectricité!... Lui. Ecoute Jacqueline! Ecoutez-moi, toutes les deux !... Je vais vous dire exactement ce que... Elle. Mais non... Rien du tout... Laisse-moi parier, veux-tu?... (A Brigitte.) Enfin si tu es entrée... Brigitte. C'est parce que j'ai vu de la lumiěre!... Elle. C'est surtout parce que Bernard t'a dit que je devais partir... ou plutot que je venais de partir en voyage... Brigitte. Mais pas du tout !... J'ai vu de la lumiěre et... Elle. Ah ! non !... Ca suffit!... Assez avec cette lumiěre !... C'est ä croire que nous éclairons la rue!... Ne mens plus voyons! C'est inutile ! Brigitte (mez les des de sa voiture dans sa poche, le porte-clés dépasse.) Mais je ne mens pas... je t'assure... Oh! lä! lä!... Si j'avais su que ca fe-rait tant d'histoires, je ne serais pas venue !... Elle. Tu es venue ä cause du telephone!.., Brigitte. Quel telephone? EllE. Mais pourquoi nies-tu... Puisque lui m'a tout raconté !... Brigitte. Raconté ?... II t'a raconté quoi ? Lui. Ecoute... Jacqueline... C'est une erreur! Elle. Ah! toi... je t'en prie... Tu ne vas pas revenir sur ce que tu m'as avoué !... Lux. C'est-ä-dire que ce que je ťai avoué... Ah! lä lä !... que c'est embetant! Brigitte (inqiděte). Avoué? Avoué quoi?... Elle. Tout!... Je te dis... Tout! Je sais tout! Toute la vérité!... Et c'est comme ca que je suis au courant de ta liaison avec lui!... Lui. Ah ! la... la... que c'est embetant! Brigitte. Mais ce n'est pas possible! Elle. Si et c'est pour ca que je m'evertue ä te faire comprendre que ce n'est pas la peine de me parier de la lumiěre !... Lui. Ecoute Jacqueline... Je voudrais te dire... Enfin tu as tort d'insister dans le sens de la lumiěre!... Elle. J'insiste... parce que je veux qu'elle avoue elle aussi, une chose qui n'est plus un secret pour moi... ni pour personne de nous trois !... Alors ?.. Brigitte. Äiörs ? ! Oh! Mais si tu le prends de cette facon-la alors?... Bien entendu... J'avoue... J'avoue tout ce que tu veux... Tu es si calme... si tran-quille... Elle. Sereine!... Je suis sereine!... Tu peux dire se-reine Brigitte. Alors en effet... Si tu es sereine!... Mais 9a alors !... Je ne pouvais pas penser qu'un jouril ts raconterait tout ca, tu sais... Ca n'a ete qu'acci-dentel !... Elle. Qu'accidentel ?... LUI. Ah! la la!... que c'est embetant... Brigitte. Oui... enfin je veux dire... Ca n'a pas dure longtemps !... Elle. Pas longtemps ?... ( Brigitte. Mais non! D'ailleurs il n'y a plus rien !... Elle. Plus rien ?... Mais alors tu m'as menti !... Lui. Mais pas du tout!... Brigitte. Comment?... Tu lui as fait croire que ca continuait toujours ?... Lur. Mais pas du tout!... Ah! la la!... que c'est embetant ! Elle. Mais si... brigitte. Mais pourquoi ?... Ca alors Jacqueline je te jure... Tu entends... Je te jure qu'il n'y a plus rien entre nous depuis ces malheureux huit jours !... Elle. Ces huit jours?... Ca alors?... C'est trop fort? Et qu'est-ce que tu trouves ä dire ?... Lui. Oh! maintenant plus rien!... Qu'est-ce que tu veux que je dise?... Elle t'a tout dit... C'est trop tard !... Tu ne m'as pas laisse placer un mot... C'est trop tard !... Elle. Heureusement!... Alors. toi, soi-disant une amie... tu m'as trompee avec lui ?... Brigitte. Oh ! si peu.,. Elle. Si peu ?... (Hors d'ette). Tu ne trouves pas que tu vas fort ?... Brigitte. Mais ecoute Jacqueline... vraiment je ne te comprends plus. Tu semblais prendre tout ca tres bien, et puis brusquement... Tu t'enerves... Je ne comprends pas... puisqu'il te l'avait dejä raconte... Lui. Oui... enfin c'est-ä-dire... que... oh! lä lä, que c'est embetant!... Brigitte. Mais maintenant je ne voudrais pas que tu m'en veuilles trop !... Elle. Ce que je voudrais bien que tu m'expliques, c'est la facon dont ca s'est passe... Brigitte. Comment, il ne te l'a pas dit ?... Elle. Non... non... II ne m'a donne aucun detail!... Brigitte. Ah! parce que tu veux des details ?... Elle. Enfin des precisions! Si tu preTeres... (ä Brigitte.) Alors ? Brigitte. Alors! Oh lä lä!... Eh! bien... il n'y a pas grand chose ä dire... (A Lui.) N'est-ce pas? Lui. Oh! non pas grand chose du tout... vraiment pas grand chose !... Elle. Enfin tout de meme... Lui. Oui ? Eh ! bien n'est-ce pas... C'est ä cause de... Elle. A cause de quoi ? Lui. Eh! bien c'est ä cause de ta maman! Elle. A cause de ma maman ? Brigitte. Oui! ta maman!.., Lui. Oui! Voilä !... Elle. Maman? Ma maman?... Mais qu'est-ce que Maman vient faire lä-dedans ?... Expliquez-moi ga voulez-vous ? Brigitte. Eh ! bien, c'etait il y a six. mois !,.. Elle. Quoi il y a 6 mois ? Lui. Oui! Ah! Ia la! que c'est embetant!... Brigitte. Oui! Je passais par hasard dans le quartier. J'ai vu de la lumiere... Elle. Ah ! bon, dejä ?... Lui. Oui... je te dis... C'est uniquement une question de lumiere !... Brigitte. Oui ! Uniquement... alors j'ai sonnen.. II etait seul!... Elle Comment ga ?... Lui. Oui E Tu etais allee voir ta maman pendant une semaine ä Plorabieres !... Rappelle-toi!... Brigitte. Oui... Ta maman faisait une eure je crois... A propos ? Est-ce que ga lui a fait du bien, ä ta maman ?... Elle. Ah ! non je t'en prie !... Alors il y a six mois de ca ! Brigitte. Oui! Oh! Mais c'est loin... tout ca... C'est bien loin. (A Lui.) N'est-ce pas? Lui. Oh! la la !... Oui!... C'est bien loin, bien loin!... Brigitte (ä eile). C'est meme tellement loin que je ne comprends pas pourquoi il te l'a raconte" ?... Elle. II a eu raison!... Parce qu'il faut toujours dire la verite !... Et toi qui te pretends une de mes amies, tu aurais du me la dire ! Brigitte, Mais ma cherie... Voyons?... Tu ne te dou- tais de rien... Alors je n'allais tout de meme pas t'en parier!... Et puis je ne savais pas que tu avais les idees si larges!... Remarque bien que maintenant que tu le sais... Moi je respire mieux !... Elle. Oui!... Le remords t'etouffait, en somme ?... Lui. Oui! bon... Eh! bien maintenant c'est fini!... C'est termine et on, n'en parle plus !... Brigitte. Oui... Voilä... C'est ca... On n'en parle plus !... Elle. Vous ne trouvez pas que vous allez un peu vite, non ?... Brigitte. Tu vois, je sens que tu m'en veux ? !... Elle. Je ne peux tout de meme pas te remercier !... Brigitte, Mais puisque c'est toi qui m'as pousse" ä te le dire... puisque tu le savais dejä par lui... J'au-rais ete vraiment idiote de nier!... Alors... maintenant fais comme moi!... Oublie tout!... D'ailleurs tu peux etre contente !... Je n'ai plus aueun souvenir de lui !... Lui. Ni moi non plus !... Plus rien d'elle!... Plus rien... Le desert... le vide, le neant! Elle. C'est flatteur! Brigitte. Voilä! plus rien!... Et maintenant moi, je me sens vraiment beaueoup mieux !... Elle. Eh! bien, je suis tres contente pour toi!... Brigitte. Oh ! Mais j'ai compris !... Je dirai toujours Ja verite !... Toute la verite ä tout le monde... Meme si personne ne me demande rien... Comme ca tout est clair... Ca ne fait pas d'histoires, et on est soulage... N'est-ce pas ?... Elle. Mais oui... mais oui!... Brigitte. Bon ! Eh ! bien, maintenant qu'on s'est dit toute la verite, moi je crois qu'il ne me resle plus qu'ä m'en aller !... Elle. C'est ga oui... Va-t'en !... Ah! mais non... Au fait! Puisque tu es lä... Tu vas me rendre « encore » un petit service L. Brigitte. Encore !.„. Pourquoi « encore » ? !... Elle. Pour rien !... Brigitte. C'est avec plaisir... Si je peux !... Elle. Ca tu pourras « aussi » !... Brigitte. Aussi ? Pourquoi « aussi » ? Elle. Mon Dieu! Alors... voilä!... Nous avons chacun un rendez-vous avec... quelqu'un, mais comme nous ne savons pas qui va sonner... Brigitte. Mais puisque vous avez rendez-vous !... Lui. Nous ne savons pas lequel va sonner le premier... Brigitte. Ah ! Bon ! Elle. Alors... (On sonne.) Voilä... justement... Alors tu vas aller ouvrir... Brigitte. Ouvrir la porte ? Elle. Oui... evidemment !... Pas Ia fenetre! Lut. Et quand tu auras ouvert la porte, si c'est un homme qui se trouve devant toi... tu... Tu... Eh! bien, tu tousseras, une fois I... Brigitte. Ah! Bon?... Et si c'est une femme?... Lui. Eh ! bien si c'est une femme?... Rien du tout!... Brigitte. Rien du tout?.,. Quel dröle de truc ! (On resonne.) Ca y est! On a resonne... Elle. J'ai entendu. Brigitte. Alors ? J'ouvre ? Elle. Oui !... Brigitte'. Je tousse... Lui. Ou tu ne tousses pas !... Brigitte. Oui c'est ga... Lui (ä Elle). Tu crois qu'elle a compris ? Elle. Je ne crois pas... (A Brigitte.) Et compte jusqu'a cinq avant d'ouvrir Ia porte completement... Brigitte. Que je compte jusqu'a cinq?... Lui. Oui !... Brigitte. Mais pourquoi ? Elle. Ah ! la la ! II faut tout lui dire!... (A Lui.) Tu n'as pas dü t'amuser!... (A Brigitte.) Pour que nous ayons le temps. Tun ou I'autre, de nous rendre compte si c'est le rendez-vous de Bernard ou le mien qui a sonne ! Brigitte. Ah ! Bon ?... Elle. Tu as compris?... Brigitte. Non! Elle. Ca ne fait rien ! Compte ! Brigitte. Bon ! Un... Deux... Trois... Lui. Mais non!... Pas ä haute voixL. Elle. Mon Dieu! Compte jusqu'a cinq en toi-meme... que nous ayons le temps de sortir, Bernard ou moi, si tu tousses ou pas!... Brigitte. Parce que vous allez sortir tous les deux ? Elle. Oui! Enfin lui ou moi! Brigitte. Je ne comprends pas!... Elle. Quelle patience !... Entrebäille la porte, comme si tu etais la bonne !... Brigitte. Ah ! oui ?... Bon ? Ca y est... J'ai compris !... EllE, Enfin ! Brigitte. Si c'est une femme... je ne tousse pas... je pense jusqu'a cinq et j'ouvre completement ?... Lui. C'est ga !... Elle. Voilä! Brigitte. Je dis « Bonsoir ». Elle. C'est ga?... Tu dis « Bonsoir », tu fais entrer et tu sors! Brigitte. Je sors !... Elle. Eh! oui, tu pars!... Brigitte. Ah ! oui! Bon, je pars ! Alors « au revoir * ! Elle. C'est ga, au revoir!... Brigitte. Et ne m'en veux pas trop !... Elle. Mais non, mais non !... Brigitte. Alors embrasse-moi !... Elle. Plus tard... Une autre fois!... Brigitte. Tu vois que tu m'en veux!... On sonne. Elle. Mais non!... Mais nous sommes presses !... Ouvre done !... Brigitte (entrebäille ta porte). Je tousse! Elle tousse. Lui (ä Elte). C'est lui!... Cinq minutes... pas plus!... Elle. C'est ga... II sort bureau et : Brigitte. Bonsoir! Robert (entre au fond, tandis que Brigitte est sortie en fermant la porte sur eile). Oui etait-ce ?... Elle. Rien... rien... du tout... L'amie avec laquelle j'ai dine ! Robert (il lui baise la main). Ah!... Oh! que tu es belle ! Elle. Tu es en retard! Robert. Oui... je sais... Je suis desole... Mais impossible de me garer... Elle. Ne parle pas si fort... Robert. Pourquoi ?... J'ai ete tellement heureux quand tu m'as appele tout ä l'heure au telephone et que tu m'as dit de venir... Elle. Oui... Justement... Mais il y a eu un petit contretemps... Robert. Ah ! Rien de grave ?... Elle. De grave, non... Un contretemps, c'est tout!... Mais tu m'as bien dit que ton amour etait assez fort pour surmonter tous les obstacles, toutes les difficultes ? Robert. Oui... Bien sür... Tu le sais!... Elle. Eh! bien, ga va etre le moment de me le prou- ver !... Robert (il lui baise la main). Quand tu voudras... Elle. Ca va etre tout de suite!... Robert. Allons-y !... De quoi s'agit-il ?... Elle. Eh ! bien, Bernard n'est pas parti, comme pre- vu !... Robert. Allons bon! Elle. Non... II est ici! Robbrt. Non ?... Elle. Si! Robert. Oü ? Elle. Lä!... Elle designe le bureau face jardin. Robert. La ? Tu te moques de moi! Elle. Va voir !... Robert. Tu aurais pu me prevenir!... Elle. Quand ?... Comment ? Robert. Je ne sais pas moi! Me retelephoner!... Elle. II etait lä, ä cöte de moi... Robert. Trouver un pretexte pour sortir... alors! Aller faire une course et m'appeler d'une cabine... Elle. A dix heures du soir ?... Car il vient de changer d'avis... il y a ä peine une demi-heure... Robert. Bon! Eh! bien, alors, moi je file!.. II lui baise la main. EllE. Pourquoi ? Robert. Mais parce que je ne veux pas me trouver en face de lui... Elle. Pourtant pour lui parler de ton amour... C'est l'occasion... Robert. Ah ! non ! Elle. Tu ne m'aimes pas ? Robert. Si... si, bien sur... Mais la, maintenant, il faut que je m'en aille!... Elle. Tu as peur? Robert. Non ! Non ! Je n'ai pas peur!... Mais il pour-rait entrer d'une seconde a l'autre et je ne peux tout de meme pas lui dire que j'ai sonne, parce que j'ai vu de la umiere! Elle. Ah ! non ! Alors ga surtout pas ! Ne lui parle surtout pas de lumiere!... Robert. Enfin il faut bien que je trouve un preiexte !... Elle. Eh ! bien, tu n'as qu'a, lui dire que tu es mon amant! Robert. Ton amant ?.,. Mais il va prendre ga tres mal... Voyons, c'est de la folie!... Moi je m'en vais !... Elle. Alors nous ne nous reverrons jamais!... Robert. Ne me dis pas ga !... Elle, Plus jamais!... Par contre... si tu restes... alors... tout sera different... Robert. Si je reste?... Elle. Oui! Reste !... Robert. Tu crois vraiment que?... Elle. Pour moi!.*. Robert. Mais a quoi joues-tu ? EllE. Je ne joue pas !... Au contraire... C'est tres grave !... Je veux etre sure que tu m'aimes, vraiment, comme tu me le dis... Alors je te mets au pied du mur... Robert. Oui... En effet!... C'est une execution!... Elle. C'est pour moi! Pour nous! II ne faut pas qu'U se doute que je t'ai dit qu'il etait la 1 Alors, tu seras etonnd, affole1... enfin surpris de le voir et tu lui avoueras... que... Robert. Ce n'est vraiment pas raisonnable ce que tu me demandes de faire... Elle, Je sais !... Viens ici... Assieds-toi la... (II s'as-sied.) Plus pres... Robert. Mais... Ellb. Ne discute pas... Viens plus pres et regarde-moi... (II la regarde.) Mieux... Robert. Ce que tu me fais faire !... Lut (entrant). Jacqueline, ma cherie... ou est-ce que tu as mis ?... (Voyant Robert.) Oh! pardon! Bonsoir Monsieur ! Robert. Bon... Bonsoir Monsieur!... Lui. Je ne crois pas que nous nous connaissons ? !... Robert. Non... non... en effet monsieur... Je ne crois pas non plus! Elle. Eh ! bien, je vais vous presenter, ce sera plus simple... etant donne que je suis la seule a connai-tre tout le monde... (A Robert, designant Lui.) Mon man !... (A Lui, ddsignant Robert.) Monsieur Renard... (Elle toussote.) Mon amant !... Lui. Ah ! Alors c'est vous qui faites la bombe avec ma femme au lieu de la faire a Saclay ? Robert. Mais non... pas du tout voyons!.,. Qu'est-ce que c'est que cette idee... Votre femme plaisante... 24 Eľle. Pas du tout!... Je ne plaisante pas!... C'est la vérité ! Lui. Ah ! Bon ! ? Vraiment ?... Elle. Mais oui!... Dis-lui que tu es mon amant... Robert. Oui... euh!... Enfin c'est-ä-dire que,.. Elle. II est !... Robert. Ah! que c'est genant!... Lur. Et pour moi Monsieur?... Vous ne croyez pas que c'est génant d'entendre ga ?... Robert. Oh! si Monsieur!... Oh! la la... si!... Lui. D'autant plus genant que vous ne vous attendiez pas ä me voir, je crois ?... enfin je suppose!... Robert. Non... non... Ca en effet... Justement... je ne pensais pas du tout !... Elle. Mais alors dis-lui!... Dis-lui ce que tu as enfin l'occasion de lui dire !... Lui. Parce que vous attendiez une occasion de me parier ?... Robert. Pas exactemcnt non... mais enfin !... Ecoutez Monsieur, je vais étre trés franc avec vous.,. Lui. Je ne vois rien de mieux ä faire, au point oü nous en sommes ! Robert. Oui... Eh ! bien voilä... Effectivement, je pensais que votre femme serait seule ici... sans ga... Je ne serais pas venu... bien súr... Lui. Bien sür!... Je me rends parfaitement compte que je ne présente aucun intérét pour vous !... Robert. Oui!... N'est-ce pas?... Enfin je veux dire... Je ne suis pas venu pour vous narguer... Lui. Ca ce serait le comble!... Robert. Oui, n'est-ce pas ? Aussi étant donne que vous étes lä, il ne me reste plus qu'ä m'en aller... Elle. Ah! mais pas du tout!... Robert. Mais si.,. Je m'en vais!... Lui. Mais non ! Mais non ! Restez puisque ma femme vous le demande ! Ellb (á Lui, désignant Robert). D'autant qu'il a quel- que chose d'important ä te dire, n'est-ce pas ? Robert. Mais non!... Ellb (ä Robert), Mais si! Dis-lui que tu m'aimes !... Robert. Est-ce bien nécessaire ?... Elle. Indispensable!... Robert. Dans ces conditions!... Monsieur... en effet... j'aime votre femme !... Mon Dieu... que c'est désa- gréable !.,. Lui. D'aimer ma femme ?.., Robert. Non... Monsieur!... D'avoir ä vous le dire!.., Mais j'ajoute que je crois pouvoir affirmer qu'el-le aussi... de son côté... n'est-ce pas ?... Elle. Oui... C'est vrai!.,. Et il est prét ä réparer, n'est-ce pas ? Lui. A réparer quoi ? Robert. C'est vrai... Je suis prét ä... Lui. Prét ä quoi ?... Elle. Eh I bien mais, prét ä m'épouser... Dis-Ie lui! Robert. Eh ! bien... c'est-ä-dire que... en effet je... Lui. Vous voulez épouser ma femme ?... Elle. Voilä !... C'est ca!... II veut!... Robert. Voilä c'est ca... Je voudrais bien!... Lui. Vous voudriez bien !... Mais vous étes compléte-ment fou ?... Robert. C'est bien ce qui me semble aussi!— Mais c'est votre femme qui a insisté pour que nous vous le disions!... Mais je reconnais que c'est complétement fou !... (A Elle.) Je te ľavais bien dit !... Lui. Eh! bien vous, on pourra tout vous reprocher sauf de manquer de toupet!... Vous me demandez froidement la main de ma femme!... Robert. C'est ga... Oui Monsieur !... Lui. Mais je ne suis pas son marí. Monsieur! Je suis son pere ! Mais qu'est-ce que je dis ? Je ne suis pas son pere! Je suis son mari! Robert. Oh ! Je sais Monsieur... Je sais !... C'est bien ga qu'il y a de génant ! Mettez-vous ä ma place !... Lui. Et vous, ix la mienne!... Róbert. C'est comme si j'y étais Monsieur... comme si j'y étais !... Lui. Enfin c'est insensé !... Elle. Quoi? Lui. D'oser me dernander ta main!... Elle. Mais puisque je suis ďaccord!... Lui. Lä n'est pas la question... (A Robert.) Vous ne pouvez pas épouser ma femme... monsieur ! Robert. Pourquoi ? Lui. Mais parce qu'elle est mariée Monsieur!... Robert. Mariče ? Mais avec qui?... Oh! oui pardon!... J'oubliais complétement que vous étiez son mari... parce que vous avez ľair ďaccepter si facilemenl que votre femme et moi... Lui. Je ne ľaccepte pas, non!... Vous me mettez de-vant le fait accompli!... Et que je ľaccepte on pas, ca ne regarde que moi!... Je vous trouve tous les deux assis sur un canapé, et vous m'an-noncez que vous voulez vous marier !... Enfin rcn-dez-vous compte!... Róbert, Oh ! Oui, je me rends compte !... Lur. Ce n'est pas une situation possible, ga!... EllE. Les circonstances... la vie!... Lui. La vie? Mais jamais de la vie!... D'abord dans la vie, le mari ne connait jamais ľamant de sa femme !... Ou alors s'il le connaít, il ne sait pas que c'est ľamant !.., Elle. Pourquoi ? Lui. Parce que ga ne se fait pas!... Róbert (ä Lui). Mais oui... Je suis ďaccord!... Ca ne se fait pas!... (A Elle.) Je te ľavais bien dit que ga ne se faisait pas !.. Lui. II a raison !... Ca ne se fait pas !... Ca ne peut pas se faire!... Ah 3 S'il m'avait dit quand je suis entré qu'il s'était trompé d'étage ou qu'il venait chercher son briquet qu'il avail perdu sur le tapis, ä la rigueur, je pourrais le croire !... Robert. C'est ce que j'aurais dú dire!... Lui. Mais : « Bonsoir Monsieur, je suis ľamant de votre femme et je veux ľépouser » !... ga ne va pas !... Ellb, Mais puisque c'est la vérité,.. Lui. Eh! bien justement!... c'est pour ga que ga ne va pas !... Ca ne me plait pas du tout, mais alors... pas du tout !... Elle. En somme tu lui reproches sa franchise ?... Robert. Ca j'en étais súr!... Je te ľavais dit!... Lui. Oui!... Je la lui reproche, parce qu'elle m'inquié-te!... La tienne aussi m'inquiéte !... Quand on est francs, comme vous ľétes, c'est qu'on tient aux choses!... Et je ne m'attendais pas du tout ä ga !... Cette franchise !... Elle. II a préféré te dire la vérité... Et moi aussi... plutôt que d'inventer une histoire rocamboles-que!... Comme ga, c'est net!... II n'y a qu'ä divorcer !... Lui. Divorcer... Pour une histoire d'amour-propre !... Elle. Mais si c'est devenu une histoire d'amour!... Robert. Mon Dieu! Que c'est génant, tout ca ľ. Lui. Et si je refuse ? Elle. Pourquoi refuserais-tu ? Tu pourras épouser ta maitresse! Robert (ä Lui). Ah! parce que vous avez, vous-méme... (á Elle.) II a?... Lui. Oui... j'ai!... Figurez-vous ! Et vous aussi n'est-ce pas ? Vous étes pourvu ! Alors de quoi vous plai- gnez-vous ?... Robert. Oh! Mais je ne me plains pas!... Lui. Ce serait le comble !... Robert. Non!... Mais je suis simplement surpris... parce que moi, n'est-ce pas... je ne suis pas marié, alors que vous... Lui. Et moi... je le suis oui !... Elle (ä Robert). Je dois recormaitre qu'il a été trés franc... Comme nous ! II m'a dit qu'il avait une maitresse... Seulement, il ne m'avait pas parlé de ses autres ŕemmes !... Robert. Parce que vous en avez plusieurs ?.., Lui. Ca vous regarde ? ! On sonne. Robert. On a sonné!... Lui. Oui! C'est pour moi!.,, Elle. Sa maitresse!... Robert. Comment ? Lui. Vous avez entendu ce que vous dit ma femme ! Non ? Puisqu'elle vous dit que c'est ma maitresse !... Robert. Comment! Vous recevez votre maitresse ici ?... Lui. Pourquoi pas ?... Vous-méme, vous étes bien ici, chez moi, et vous étes... Robert. Oui... oui.., C'est vrai! Mais quelle drôle de situation ! Elle. Viens !... Allons dans le bureau... Nous n'allons tout de méme pas rester lä pendant qu'il regoit sa maitresse I... Robert. Non... non... bien súr!... Mais alors c'est vrai que vous recevez?... Lui. Mais dites-moi, je n'ai pas de comptes ä vous rendre !... Robert. Je pensais que vous plaisantiez... Lui. Parce que vous, vous vous croyez tout permis avec ma femme, et moi j'ai juste le droit de plaisanter ?... Robert. Ce n'est pas ce que je voulais dire, mais cette situation est tellement particuliére... LUX II faudra vous y faire !... Nous sommes comme ga nous!... Et quand nous aurons divorce, si j'accepte... ma femme vous épousera et elle pren- dra un amant.., moi, peut-étre !... Robert. Ah! mais non, par exemple!... Lui. Pourquoi? Je n'ai pas la tete de ľemploi?... Robert. Ce n'est pas ce que je veux dire!... Mais... Lui. Je m'acheterai un blazer comme vous... avec des boutons d'argent... et des chaussures... comme les vôtres... On sonne. Elle. Alors tu me la présenteras dans cinq minutes !... Robert. Ah! parce qu'il va te la presenter!... (á Lui.) Vous allez la lui?... Lui. Oui ! Bien súr !... Elle. II ľa fait venir expres!... Robert. Eh! bien ga alors!... Elle (ä Lui). Mais pas de tricherie!... Hein ? Je compte sur toi, pour étre aussi fair-play que moi... Lui. Sois tranquille !... Tu ne m'as pas ménagé... mais tu ne perds rien pour attendre!... EllE. Ce n'est pas moi qui ai commence... Viens! Laissons-les en tete a tete!... Robert. Ca alors!... Elle sort bureau suivie de Robert. Lai est alle ouvrir. Brigitte entre, regardant par terre. Lui. Comment c'est encore toi ?... Brigitte. Oui... Tu vois !.., Je suis desolee de te de ranger !... Lui. Mais non, mais non... Qu'est-ce que tu veux?... Brigitte. Eh bien ! figure-toi qu'il y a vingt minutes que je cherche les cles de ma voiture !... J'ai vide deux fois mon sac sur le trottoir... Impossible de les trouver... Lui. Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse?... Brigitte. Eh! bien, si elles ne sont pas dans mon sac, c'est qu'elles sont ici !... Lui. Pourquoi ? BriGITTO. Mais parce que quand je suis venue tout a J'heure, je les tenais !... Lui. Tu es sure ?... Brigitte. Absolument!... Je garde toujours les cles de ma voiture ä la main, pour montrer que j'ai une voiture !... Elte rit. II la regarde attriste. Lui, Eh! bien, chercne-les alors!... Brigitte!. Oui!... Oui!... C'est bien ce que je f ais I Tu es seul ?... Lui. Oui! Oui!... Tu vois bien !... Brigitte (riant). Quelle histoire, hein?... Lui. Ah ! oui! Quelle histoire !... Brigitte. Mais pourquoi est-ce que tu es alle tout ra-conter ä ta femme ?... Lui. Mais moi je n'avais pas raconte ga!... C'est toi qui as parle !... Brigitte. Mais comme vous m'avez dit de dire la vc-rite, moi j'ai pense que... Mais oü est-ce que j'ai bien pu les mettre ? (Elte cherche ses clis.) II faudra que je lui dise que ce n'est pas vrai... et que je lui ai raconte tout ga pour rire!... Lui. Ah! non! surtout pas... Maintenant que tu as dit la verity, continue!... II ne fallait pas com-mencer !... Brigitte. Alors je dois continuer ä la dire?... Lur. Oh ! oui ! Maintenant que le plus dur est fait, tu as interet ä la dire ä tout le monde!... Brigitte. Bon! J'ai compris! Toujours la verite\.. d'entree !... Lui. Voilä, d'entree !... Alors ces cles ? Brigitte. Je vois bien que je te derange ? Lui. Oui ! Brigitte. Tu es presse" ? Lui. Oui! Brigitte. Tu attends quelqu'un peu-etre?... Lui. Oui c'est ga... Justement... J'attends quelqu'un !... Brigitte. Ah ! Un homme ? Lui. Mais non!... Une femme!-. Ma maitresse!-. Brigitte. Quoi ? Lui. Oui!... J'attends ma maitresse !.,. Brigitte. Maintenant ?... Lui. Bien sür, maintenant !... Brigitte. Tu l'attends ici ?... Lui. Naturellement ici!... Puisque j'y suis!.,. Brigitte. Eh bien, tu as un de ces culots!... Recevoir ta maitresse ici pendant que Jacqueline est sortie ! 27 Lui. Jacqueline n'est pas sortie !... Brigitte. Mais tu m'as dit que tu etais seul ?... Lui. Oui... Je suis seul ici... Mais Jacqueline est a cote... dans le bureau !... Brigitte. Dans le bureau?... Ce n'est pas vrai?... LUI. Pourquoi ?... Qu'est-ce que ga a d'extraordi- naire ?... Brigitte. Mais enfin, elle pourrait entrer... La voir !... Lui. Et alors ?... Brigitte. Comment : « Et alors ? ». Mais qu'est-ce que tu lui dirais ? Lui. Rien !... Elle le sait!... Brigitte'. Elle le sait ?... Lui. Evidemment! Je le lui ai dit! Cherche tes cles !... Brigitte. Tu le lui as dit ?... Enfin c'est ahurissant !... Dis-moi que je reve?... Lui. Ah! non !... Surtout ne reve pas!... Cherche tes cles ! BrigittE. Alors comme ca, tu attends ta maitresse ici, ta Eemme le sait, et elle reste dans le bureau en attendant tranquillement que ca se passe ?... C'est 9a ?... Lui. Tranquillement ! Tranquillement : elle est avec son amant ! Brigitte. Quoi ?... Qu'est-ce que tu dis ? Lui. La verite !... Brigitte. Mais enfin ce n'est pas possible ?... Lui. Pourquoi pas possible ? Brigitte. Enfin c'est inoui'! Tu me fais marcher]... Lui. Mais pas du tout! Cherche tes cles !... Brigitte. Et d'abord comment le sais-tu ? Que c'est son amant ? Lui. C'est Jacqueline qui me l'a dit, tiens !... Brigitte. Elle te l'a dit?... Lui. Oui !... Et lui aussi d'ailleurs ! Cherche tes cles !... Brigitte. Ca alors!... Je n'en reviens pas!... Avoir un souffle pareil!... C'est du souffle!... Hein ?... Mais qu'est-ce que c'est que cette situation ?... Lui. C'est tres simple!... On se dit tout! Cherche tes cles ! Brigitte. Toujours votre fameuse verite ?... Its sont tous les deux vautres sur le canape en train de chercher les cles. Lui. Toujours ! C'est formidable ! Hein ?... Brigitte. Ah ! ca oui! C'est formidable! Parce que pour ca 3... il faut du souffle!... Moi ca me ie coupe !... Elle (entrant). Alors ?... Quoi ? Comment?... C'est encore toi ? Brigitte et Lui (ensemble). — J'avais oublie les cles de ma voiture... — Elle avait oublie les cles de sa voiture.,. Elle. Eh ! bien tous les deux vous auriez pu trouver quelque chose de mieux! Vous mentez encore plus mal que je ne pensais ! Lui. Mais qu'est-ce que tu veux dire ?... Elle. Tu sais tres bien ce que je veux dire!... Tu as pris le pretexte de ton amour-propre pour renouer avec Brigitte ! Mais qu'est-ce que tu peux bien lui trouver ?... Brigitte. Oh! Mais ca n'est pas gentil ce que tu me dis la !... Lui. Mais non voyons !... Ecoute !'.... EllE. Tes mensonges ?... Ah! Ah! non alors!... Ah! II a bon dos ton amour-propre Mais tu n'as plus aucune excuse, tu entends... Plus aucune !... Lui. Mais Jacqueline... Elle. Ah ! non je t'en prie ! Mets-la dehors ! Je l'ai assez vue ! Brigitte. Mais ma cherie... Elle. Ah! toi! Tais-toi!... Elte ressort en claquant la parte. Lui. Ah ! la la que c'est embetant! (Voyant le porte- cles qui depasse de la poche de Brigitte.) Mais qu'est-ce que c'est que ga ? Brigitte. Ca ? C'est mes cles.. Oh ! Dis done !... Mes cles ! Lui (kors de lui). Va-t'en ! Brigitte. Oui ! Ca il vaut mieux que je m'en aille ! parce que pour vivre dans une situation comme 5a... ce n'est pas tout rose... Hein?... Et il faut avoir un dc ces souffles!... Ah! ca tous les deux, vous avez un dröle de souffle... Lui (a ouvert la parte et Bettina est la sur le seuil). Mais oui ! Bettina. Ah ! C'est bien que tu ouvres ! J'allais juste sonnei" !... Lui. Eh ! bien ce n'est pas la peine... J'ouvrais ! Madame s'en allait!..- Entra... Entra!... Brigitte, Ah ! La voilä!... C'est elle, hein? Lui. Oui! Oui!... C'est ma bonne Italienne, ca! C'est ma petite Bettina!... Bettina, Si.., si,.. Ta femme a oublie de me donner la cle de la casa!... Lui. Ah! C'est ga ?... Eh! bien, elle est la... Bettina. La maitresse est la... Brigitte (ä Bettina, complice). Et on vient rejoindre son amant, hein ?... Bettina (ta regardant sans comprendre). Comment ? Tu as raconte ä la madama ? Elle est au courant ? Lui. Mais oui... mais oui... Alors Madame te donnera la cle, demain !... Bettina. Va bene ! Ciao ! Ciao! Elle sort 3e plan jardin. Brigitte. Jacqueline va lui donner la cle de la mai- son ?... Lui. Naturellement!... Brigitte. Naturellement... Eh ! bien ce souffle... Lur. Pourquoi ? Brigitte. Pour trouver beaucoup de femmes qui don-nent la cle de chez elles ä la maitresse de leur mari, il faut se lever de bonne heure Lui. Mais c'est ma bonne !... Brigitte. Ah!.., C'est ta bonne?... En plus? Lui. Mais oui!... Brigitte. Alors ga y est!... J'ai mis Ie temps, mais jJai compris ! Lur. Quoi done ? Brigitte. Je sais pourquoi ta femme sait que tu attends ta maitresse ici ! LUE- Ah! oui? Eh! bien tant mieux!... Brigitte. Mais oui,.. C'est evident !... C'est parce que tu es 1'amant de ta bonne!... Lui. Hein ? Quoi ? Ah ! mais oui! C'est ga ! Voilä ! ca y est ! Tu as trouve!... Je suis 1'am ant de ma bonne! Allez bonsoir!... Brigitte. Eh ! bien je n'ai jamais vu ca nulle part, moi... Jamais!... Parce que comme souffle... Ca c'est du souffle !... LUI. Eh ! bien va souffler dehors ! ! 11 ta pousse dehors, tandis que tombe le... RIDEAU acte Lui (se teve &t va vers la parte bureau et appelant). Jacqueline !... Voix D'Elle. Qnoi ? Lux Je voudrais te dire un mot... Elle (entrant). Un mot ? Pour un nouveau mensonge, c'est peu !... Lui. Enfin tu ne vas tout de raeme pas croire que Brigitte et moi... ca dure encore !.,. Elle. Ah! Mais si... Justement!... Je le crois !... Et j'ai tout lieu de le croire !... Sinon pourquoi se- rait-elle revenue ?... Lui. Mais Brigitte et moi... ce n'etait pas prevu au programme... Tu as appris ga par hasard... C'est desolant !... Elle, C'est surtout desolant pour toi!... Lui. Mais je t'assure qu'il n'y a plus rien entre nous!.,. C'est une erreur de jeunesse!.,. C'est fi- ni... ni,,. ni... Elle. Bon... bon... Admettons!... Mais alors veux-tu me dire pourquoi ta « maitresse » par « amour-propre b n'est pas encore la... ? Lux Mais je n'en sais rien!... Elle a dü etre retarded !... ElXE (qui n'en croit pas un mot). Oui!... C'est ga ! Bien sür!... Elle a ete retardee... Peut-etre meme qu'elle s'est perdue... et qu'on ne la retrouvera jamais !... C'est possible aussi!... Les gens qui n'existent pas sont difficiles ä retrouver !... Lui. Mais je te donne ma parole d'honneur... Elle. Et cette femme invisible qui a plus d'une demi-heure de retard pour venir retrouver chez lui, pour la premiere fois, son amant marie qu'elle adore... comment s'appelle-t-elle ? Lui. Jennifer !... Elle. Jennifer ?... Lui. Oui ! Elle. Mais c'est un prenom angais ga?... Lui. Oui !,.. Evidemment!... Elle. Pourquoi evidemment ?... Lui. Parce que c'est une Anglaise!... Elle. Parce que tu paries anglais ? ! Lui. Je me debrouille !... Elle. Ah ! c'est ga ?... Tant qu'ä faire tu n'aurais pas pu choisir ta maitresse en France, comme tout le monde, non ?... Lui. On prend ce qu'on trouve !... EllE. C'est Brigitte qui t'a degoüte des Frangaises et tu donnes dans l'exotisme ?... Lux Oh! l'exotisme anglais!... Tu sais! On sonne. Elle. Ah! tiens ! Eh ! bien si elle existe... la voilä surement !,.. Je te laisse avec ta„. avec ton... in-sulaire !... Lui. Oui... A tout de suite... (Elle sort bureau. Lui ouvre, Jennifer entre, Etle n'a absolument pas d'accent.) Enfin ! Jennifer. Non! non! Je t'en supplie!... Ne me dis rien !... Lui. Bonsoir, quand meme !... Jennifer. Ah! oui... Bonsoir... Ca bien sur.,. si tu veux !... Mais ne me dis surtout pas qu'il est 11 heures et demie!... Je le sais... Je suis na-vree !... Je suis venue ä pied pour prendre Pair et je me suis perdue... Lux L'essentiel c'est que tu te sois retrouvee... Jennifer. Et que je te retrouve !... Lui. C'est gentil 5a !... Jennifer. C'est vrai!... Oh! Mais c'est tres joli chez toi !... Lux Tu pensais que e'etait laid ? Jennifer. Non... pas laid!... Mais pas aussi joli que ca!... C'est vraiment tres joli... un peu feminin peut-etre !... Lui. Sans doute parce que c'est ma femme qui a choisi !... Jennifer. Tout ? Lui. Oui! Et moi le reste!... Tu veux boire quelque chose ? Jennifer. Oui! Lui. Quoi ? Jennifer. Ce que tu veux ! (II sert des verres.) Alors ta femme est partie ?... Lui. Oui,., Voilä... Enfin non... enfin pas exactement... Justement, je t'ai appelee... Jennifer. Ca m'a fait tres plaisir, tu sais,.. tres !... Des que j'ai entendu ta voix, j'ai senti que tti allais me demander de venir chez toi! Lui. Ah ! Bon ? Tu l'as senti ? Jennifer. Oui... Je ne sais pas... Instinctivement... comme ga... Lui (regardant la porte bureau). Et tu n'as rien senti d'autre ?... Jennifer. D'autre? Non!... J'ai simplement senti, avant que tu paries, que tu allais me demander de venir... (II lui tend son verre.) Merci!... Lui. Oui... C'est ga !... Justement si je t'ai demande de venir ce soir... C'est parce que... Jennifer. Attends!... Attends!... Je voudrais d'abord te dire quelque chose d'important !... Lux Quoi done ?... Jennifer. Je ne sais pas tres bien comment te l'ex-pliquer!... N'est-ce pas, nos conventions etaient que je sois simplement ta maitresse... ta maitresse... sans qu'il y ait de sentiment entre nous... Lui. Oui... C'est ca... Jennifer. Mais maintenant, peut-etre parce que tu m'as demande de te tutoyer, je me sens devenir ton amie... Lui. Oui... Mais c'est la meme chose !... En frangais, amie et maitresse sont synonymes... quoiqu'une amie soit rarement votre maitresse et une maitresse jamais votre amie!.,,