Titre : En bateau-mouche. Poète : François Coppée (1842-1908) Recueil : Le cahier rouge (1892). Je pris le bateau-mouche au bas du Pont-Royal ; Et sur un banc devant le public trivial ; – Ô naïve impudeur ! ô candide indécence ! – Je vis un ouvrier avec sa connaissance, Qui se tenaient les mains, malgré les curieux, Et qui se regardaient longuement dans les yeux. Ils restèrent ainsi tout le long de la Seine, Sans faire attention au petit rire obscène Des gens qui se poussaient du coude, l'air moqueur – Et je les enviais dans le fond de mon cœur. Fugue du bateau-mouche - Poéme Poéme / Poémes d'Louis Aragon Vincennes Vincennes d'où vient la Seine pour Au Point-du-Jour porter les noyés par amour Jaune ou bleue suivant le temps qu'il fait à la rime Comme un crime parfait qu'on parfume et qu'on grime S'il pleut sauve_ qui peut quai mauve et pluie argent Ouvrez-vous dômes noirs sur la tête des gens Passant les ponts partout de Joinville à Chatou Ta ligne de vie ô capitale ô toi comme La peine ainsi qu'on nomme est arc arcade arcane Arcature au-dessous des pieds pressés des hommes Une signature d'eau qui fait le gros dos Entre le futur et le passé Tracé gauche ui fauche à tort ton cœur d'un cri de remorqueur bloui Mais étincelle à bâbord et c'est I* Ile Saint-Louis Par où glisser dedans dehors Dessus dessous Coté des Oiseaux je m'engage Je suis au désespoir de tous ces chants en cage Coté des Fleurs j'en vois de toutes les couleurs La Préfecture Un Monsieur qui vous veut du bien Une personne un peu mûre et son petit chien De pique Une blessure au cœur Est-ce le mien Bats-moi les cartes c'est plus sûr un deux trois quatre S'il y a du monde au pied des pont figure-Toi que c'est que l'on inaugure un bateau-pompe Des trèfles des trèfles c'est de l'or ou des nèfles Mais laissons veux-tu les sons et la Tour Pointue Les jeux sont faits Plus rien ne servirait de battre Joli bruit du Pont-Neuf Bonjour à Henri Quatre Et les couverts sont mis Bonsoir l'Académie Et quant au Louvre à droite il faudrait l'ouvre-boîte Car tous les jeux de mots ne me sont pas~permis Oh mais rêvant j'omets le Pavillon de Flore Qui ne se peut pourtant forclore du folk-lore Ni le Palais d'Orsay qui n'est pas laid tu sais Je n'éplucherai pas l'ombre du Cours-la-Reine Invalides dormez avec Napoléon Et le Zouave au genou que bouffent les murènes Aux jours des grandes eaux des inondations Avec le soir tombant mon poème m'entraîne Ah je croyais du moins tromper la mort-marraine Le téléphone sonne et notre destinée Qui dites-vous Je deviens sourd A qui le tour Salut la Tour Eiffel et qui donc cette année Au Terminus sera présent Tirons au sort Semblables au pêcheur murmurant Tiens ça mord Frissonnons de la rime et du rire indécent Nul n'attend que soit dit tout le monde descend