« j ' «-"Ii"'-» ■■■■■■■ Le sur-mesure éducatif ♦ ■■< EN DEKNIKR SESSOKT, Ze - maítre ne se doit qu'á la lagi-que interne- de sa discipline »: cette phrase-de Regis Debray (1) résumé á quel point la néces-sité, en matiere ďéducation, de répondrě á des « besoins », quels qu'ils.soient, est cbňtes--. ■tee .par certains. Les réformes en cours au lycée et au college, vont pouřtánt bien dans ce sens, . déjá designe par la loi.d'orienta-tion de 1989, qui plagait 1 'éjěve «.au centre du systéme éducatif (2) ». Lesprincipes qui inspired cet ensemble de mesures ; sont čohérents. Enuisáiit d'une image éconbmique^ils consis-teraient á passer, sans changer ďéchelle, de Aindustrie 'scolaire, oil chaque e^lěve est traité peu ou prou de Iaméme facbn, á l'ere1 du sur-mesure. Cette adaptation implique une individualisation croissante du rapport á l.'eleve. Au passage, elle s'attaque a la classe fixe et au cours magistral en tant que formes hégémoniques de la relation pédagogique. ♦ Ce qui est détnandé au systéme scolaire est aussi de prendre - pour y remédier ^ la rň.esure ' de ■ ses manques. , K.L'ecole doit Sire sonpropre. recovers »i cette formuje bran^. die par Philippe Meirieu lors de ia consultation sur les lyčées, ne vise pas qu'a faire piece au risque de débordement de 1'État éducateur.par le secteur přivé. Elle oblige a définir quand, comment et avec quels éleves le 112 « rep ours »■ doit etre mis en ceuvie. L'aid.e individuälisee au lycee, la remise ä niveau du college, dispensees ä de petits groüpes d'eleves, forment une des r6ponses. Le d6veloppe-ment, au lycee, du travail en demi-groupes etle maintien des « modules » pedagogiques en sont une autre. L'introduction, au college, du tutorat participe de cette meine evolution et d'une volonte de, varier les approches pedagogiques. La notion d'accompagnement personnalise, qui traverse toutes les mesures, s'accömpagne d'encouragements air travail en equipe des enseignants, lui-meme associ£ ä diverses tentatives de decloisönner les disciplines. ♦ La creation de professeurs coordonnateurs, au college, s'inscrit dans cette evolution'. Les. travaux personnels encä-dres, « plage' de travail interdisciplinaire » au lycee, obligerit au dialogue suivi de plusieurs enseignants avec l'eleve et des enseignants entre eux. Les travaux croises pluri-. disciplinaires, au college, font de meme. L'animation, au lycee et au college, des heures de vie de classe, et.celle - uniquement au lyc6e - de 1'education civi-que.juridäque et sociale, sont prevues de maiiiere ä favoriser la participation conjointe d'en-seignants de diverses disciplines. «Le Systeme nes'ypretepas », ont coutume ' de dire de ňombreux professeurs au sujet du travail en équipe. Le systéme, de plus en plus, s'y " prStera. . : ♦ Par petites touches, procé-ďaňt plus souvent de 1 'mcitation que de 1'obligatio'n proprement ■ dite, de Pextensión de pratiques existantes que de novations, le travail des enseignants en est modífié. Le texte sur le lycée du . XXI6 siěcle, présenté en mars , dernier par . Claude • Allěgre devant le Cdnseil supen eur de 1'éducation, est explicite á ce sujet: « Cette: evolution du metier implique une redefinition progressive del'organisation du service des enseignants en integrant le travail avec toutela classe, eň petits groupes. le sum des éleves et I'orgamsation du travail en équipes. » Tout a fait explicite ? Noh, car. il ajoute,. soigneusement soupesée, une fausse precision: * Cette nouvelle organisation se fera sans aucune augmentation des obligations de service actuel-les._ » Autrement dit, on se gardera de trop définír la redefinition. L'équipe Meineu s'y était. risquée en proposant, en avril 1998, de. substituer au service de 18 heures hebdoma-daires de. coUrs (pom les certifies) une' formule « 15 ' + 4 »: quinze heures de cours et, quatre heures ďáctivités pedagogiques dans: 1 'établissement. Le ministře n'á pas ose sauter ce pas. ♦ Paradoxalement, 1 'hostilité des syndicats rrtajoritaires ■ rejoint souvent, sur ce point, les r6ticences d'une partie des enseignants qui, au quotidien, depassept largement leurs obligations..Mais voila: ils veulent bien les depasser, ä condition que c.e soit en toute liberte et que l'on « ne. vienne pas leur. dire ce qu'il faut faire ». Les changements en cours au lyc€e et au college apporteront peut- . Stre certaines lumieres. Sj une majorite d'enseignants, chemin faisant, s'installent dans de . nouveaux reflexes de travail, la question de leur temps de Service aura perdu son caractere . explosif. Sinon, eile restera en travers de tout changement en profondeur. ♦ Ces orientations qualitatives n'epuisent pas la question des « moyens », au sens trivia-lement financier du terme. S'adapter aux eleves tels qu'i.ls sont implique, dans certains cas, de debloquer energies et moyens de facon encore plus importante que cela n'est fait aujourd'hui, meme dans les ZEP. II existe desormais en France des pocb.es de desespoir . pedagogique, en partie calqu6es sur la carte des ghettos urbains, oil des 6quipes enseignantes s'epuisent a lutter contre la maree montante. Casser la spirale de l'echec qui, de l'ecole primaire au college, entraine.des enfants de plus en plus conscients de n' avoir «■ aucune chance » reclame I'instauration d'un quasi-preceptorat, oil le travail en groupes restraints gagnerait la majeure partie de 1'emploi du temps. Sauf certai-nes structures locales, notoirernent insuffisantes, un tel degrg de differentiation n'est pas, qu pas encore, a l'ordre du jour (3). Le serait-il dernain que cela ne tari- rait pas la source des diffícultés: aucune politique scolaire ne peut ä eile seule y faire face et seryir de substitut ä une veritable ambition écpnomique et sociale. Cest lä im butoir pour les réformes "en cours dans Téducation. luc cédklle (1) Dans Le' Monde daté . du 3 mars 1998. (2) Lionel Jospin était alors ministře de 1'education. (3) Claude Allěgre et Ségolene Royal, lors de leur conference de presse de rentrée, ont promis de développer les classes-relais ainsi que le réseau « npuvelies chances ».. Le Monde de V education octobre 1999 I. TeRMES EXplipuÉS ľ Sur-mesure (titre) = mot relevant du vocabulaire de la couture. Les vétements sur-. mesure sont coupés d'aprés les mesures du client, tandis que le « prét-ä-porter » se fabrique sei on des inesures standard (taille S, M, L, XL, etc.). Formes hégétnoniques (§1) = formesdominantes. .. Peuou prou (§1)= plus ou moins. ■ Pluridisríplinaires (§2) = qui relévent de plusieurs disciplines. Incitation (§4) = invitation, proposition feite souvent avec autorite. . Explicite (§4) = qui est clairement exprimé, precis (contraire: implicate). . Les orientations qualitatives (§6) = (c'est-ä-dire sur la qualité) s'opposent aux orien-.. tations quantitatives (cJest-ä-dire celieš qui portent sur les moyens financiers). Trivialement (§6) = d'une maniere vulgaire: il n'est pas de bon ton de parierďargent. Une ZEP (§6) .= Zone d'éducation prioritaire, dans les villes ou des quartiers diŕficiles. Un ghetto (§6) - lieu peuplé ďhabitaňts de tněme pays ou de méme rače á f ifitérieuř ďun autre pays; lieu- fermé. ÁTorigine, quartier júif au Moyen Age. la spirále deVéchěc(§6) - le parcóurs scolaire au bout dúquel lechec est obligatóiré; L'image de la spirále suggěre qďon ne peut pas échapper á un phénořněne. On parle. aussi de lá spirále de rinflation en économie. Uň biitoir{§6) - 1'endroit oú Ton est oblige de s'arreter, comme celúi qui arréte le train dans une gare. II. Préparatíon ÁU coMpRÉhENsióN /. Le títrc Que pensez-vous dutitře de T article ? Comment comprenez-vóus lé surtitre ? Les colleges ne sorit-ils pás faits pour tous ďurie maniěre generále puisque ťécole est obligatoire? Expliquez. Lisež Fencadré et relevez les propositions nouvellés avancées pour le systéme éduca-: rif du xxie siěde. 2. La nature du texte Ce texte est-il Informatif? argumentatif? didactique? RÉpÉRAQE ÓE 1'ÉMÍŤTEUŘ £T dv RÉCEpTEUR ' Qui est Témetteur ? Qui est le récepteur ? 4. RepÉRAqs des sous-títres ■ Ce texte comporte-t-il des sóUs-titres? Est-ce que leur absence est un obstacle á la comprehension du texte? 5. RfpÉRAQL ÓES diííÉRENTES PARTIES et cfe difíÉRENTS pARAQRApliES AVEČ 1'idÉE ESSENTÍeIIe ÓE cliACUN Numérotez les paragraphes en essayant de dégager llďée mise en valeur á 1'intérieur de chaque paragraphe. Notez les expressions que vous ne comprenez pás. Ce texte étant difficile, nous proposons une aide pédagogique. Dans chaque paragraphe, relevez ťiděe principále en remplacant les pomtillés par les : mots qui conviennent §1. Le systéme éducatif actuel évolue progressivement vers............ ěntre ensei- • gnants et enseignés. ■ . §2. Les nouvellés approches pédagogiques ont besoiň de ............ pour pouvoir se . mettre en pratique. §3. Le dialogue des enséignants entre eux et avec Télěvé entraíne nécessairement la creation de travaux ............ §4. Lévolution du metier ďeňseignanťdoit se fairě sans du temps de service. §5. Les enséignants veulent bien donner du temps mais á condition que.......... 114 §'6.Les moyens financiers developpe"s actuellementne sontpas encore............. car le nombre d'enfants conscients de nJ avoir----------...'., augmente. Aucune politique scolaire ne peut............ 6 RepERAQE dES CONNECTEURS .. Comment les idees sont-elles reliees? Relevezles connecteurs on les differents moyens ■ . . de relier les paragraph.es afin de faire progresser les id^es. 7. RecUercUe cjes mots-cIes ; .: Quels sont les mots-des de ce texte? : d j Questions dE cotwpREhENsiON qlobAk a) Que signifie pour vous.l'idee de passer de «l'industrie scolaire » a « Tere du sur-' mesure »? Que signifient ces deux termes? (§1) b) Qu'est-ce qu'«n corns magistral! (§1) c) Trouvez les exemples de « recours » proposes dans ce texte.' d) Queues sont les ibnctions des « professeurs coordonnateurs.»? (§3) e) Que sont les obligations de service! (§4) 0 Que signifie: «la question de temps de travail aura perdu son caractlre exphsif» ? ■ ■ (§5) ' g) Comment comprenez-vous la phrase: «11 existe en France des pocb.es de desespoir pedagogique »? (§6) - h) Quelle difference existe-t-il entre un professeur, un tuteur et un precepteur ? ■ ■ :i) Qu'est-ce qu'un ghetto urbain? Y en a-t-il dans votre ville ? (§6) 9. L'idEE pRincipAlE du texte III. EnricMssement LexIcaI ■/". FaSTES unmblgAU AVEC fc CUWP IeXICaI dE CE TEXTE Nous vous donnons un exemple de la mise en forme du champ lexical du premier' paragraphe. Expressions " En matiere d'education Des r^formes en cours S'attaquer a la classe fixe NoMS Le maitre L'education Lelycee Le college Les reformes' La loi d'orientation La classe fixe r—í—T-f É Le cduřs magistral • La relation pédagogique Une discipline Le systéme éďucaťif ..... L'industrie scOkire Uindřvidualísation du rapport á Télěve 2. ŘEčkĚRCkÉŽ dANS Ie ÓEIJXÍEME pAtiÁQRApl-iE /f cliAMp ÍEXiCAÍ (SES pliATÍQUES péÓAQOQiQLieS J. EXAMÍNEZ ÓANS CE TEXTE ÍES SIX EXPRESSIONS QUI EXpRÍMENT uně ŘeIaTIÓN c/f TEMpS et ÓE MANIERE . Trouvez půur chacune uné expression synonyme que vous emploierez dans une phrase simple dé voire choix. En deřnier'ressort En coars Au passage . Chemin faisant Pár petites touches ' Auquotidien VI. Coivipre rencIu Faites le compte rendu de cet article en 150 mots (+7-10 %). " . V PROpOSÍTÍONS ÓE TRAVAÍl Proposition de dibAT Que pensez-vous de Tidée de classes sur-mesure? Comment pouvez-vous imagine par eXémple une classe de CP (cours préparatoire, élěves de 6 ans, la premiere class. de 3'enseignement élémentaire, aprěs 1'école maternelle) sur mesufe? Donnez dt exemples. Propositions dt travaÍÍ écrít;' Si vous deviez apporter un soutien scolaire á uň énfant de 10 ans, quels seraient p p .. vous ks objectifs prioritaires ? Discute'z la phrase de Regis Debray: « En dernier ressort, le maitre ně se doiť qtfž logique interne de sa discipline. » 116