* LES GRANDES DATES Le Front populaire obtient aux legislatives 376 deputes contre 222 ä la droite. ii 4 MAI-4 JUIN. Avant la formation du gouvernement, une vague sans precedent de greves spontanees tou-che tous les secteurs economiques. » .-'•«5.- Le leader de la SRO, Leon Blum, devient president du Conseil. Les communistes decident le soutien sans participation au gouvernement compose de socia-listes et de radicaux. « 7 JUS' Les « accords de Matignon » prevoient deux semaines de conges payes annuels, la semaine de quarante heures, la generalisation des conventions collectives, des augmentations de salaires. s Maurice Thorez, secretaire general du PCF, lance :« II faut savoir terminer une greve !» m JUIN-JUILLET. Le Parlement vote une serie de lois politiques, economiques et sociales: dissolution de plu-sieurs Ligues d'extreme droite, nationalisation de la Banque de France et des industries de guerre, creation de roffice national du ble, etc. ■ Suicide du ministre de I'lnterieur, Roger Salengro, apres une Campagne de calomnies de ['extreme droite. s 22 JUIN 1937, Blum demissionne apres le refus du Senat de lui accorder les pleins pouvoirs financiers. Le radical Camille Chautemps forme un nouveau cabinet, it 15 JANVIER 1938. Les ministres socialistes quittent le gouvernement, qui demissionne. 13 MARS. Bref retour d'un gouvernement Blum, s 10 AVRIL Formation du cabinet Daladier qui revient sur plusieurs reformes du Front populaire. ,.v.:-ť,:.':.'.... ■:;,■:■■.■■■■}■*»■ Mil fut pour ľ extréme droite « ľhomme ä fusilier, dans le dos » Ľhomme qui incarna le Front Figure historique du socialisme qui a suscité des passions contradictoires, Leon Blum, décédé en 1950, est reste dans I'histoire comme i'homme du Front populaire. Si, pour le patron de L'Action francaise, Charles Maurras, il a été un « homme á fusilier, mais dans le dos », il est devenu á gauche une reference obligee. En 1972, Francois Mitterrand disait : « L'his-toire du socialisme et de la France se reconnaissent en vous. » Ce bourgeois raffiné aux allures de poete symbolis-te nait á Paris le 9 avril 1872 dans une famille de commercants juifs du Sen-tier. Aprěs Normále Sup et des etudes de droit, il en-tre au Conseil d'Etat en 1895. L'affaire Dreyfus sert de révélateur au jeune juriste alors passionné de littéra-ture. Comme Jean Jaurěs, il croit possible l'avene-ment ďune société sans classes par un effort paci-fique et sans sacrifice de la liberté. Il s'engage dans la ba-taille de 1'unité socialiste, qui aboutit en 1905 á la SFIO. II participe á la creation de L'Humanite en LEON BLUM. Un president du Conseil eclair qui a.durablement marque I'histoire de la gauche francaise. photo afp 1904. Son prestige intel-lectuel le porte á la téte d'un parti sans avoir été véritablement un militant. « Ennemi public n°l » Au congrěs de Tours, en 1920, qui marque la scission communiste, il pointe les incompatibilités entre socialisme et « bolchevis-me ». En 1921, il devient di-recteur du quotidien Le Populaire, organe de la SFIO. Depute de Narbonne (Aude) depuis 1929, il col-labore ä la Chambre avec les radicaux. Lors des évé-nements de février 1934, il appuie le gouvernement d'Édouard Daladier. Designe par la droite antisemité comme « ľ ennemi public numero un », il est victime en février 1936 d'une agression de l'Ac-tion francaise, ä Paris, qui accélěre l'union des forces de gauche, commencée děs juin 1934. Avec la victoire electorate du Front populaire en 1936, Blum devient president du Conseil. II demissionne en juin 1937 pour revenir trés briěvement. En 1940, il fait partie des 80 parlementaires qui re-fusent les pleins pouvoirs au maréchál Pétain. Proces de Riom Transfere ä Bourrassol, pres de Riom (Puy-de-Dô-me), il est accuse par le gouvernement de Vichy en 1942 ď avoir « trahi les devoirs de sa charge en tolerant ou favorisant par sa politique l'agitation ouvriěre ». II fut aussi accuse d'avoir affaibli la defense nationale. Mais, en partie ä cause de son talent oratoire, les débats tournent au fiasco pour Vichy et sont ajournés sine die par le maréchál Pétain, sur ordre des AUe-mands. Transfere au camp de concentration de Buchenwald en 1943, bénéfi-ciant cependant d'un regime moins inhumain, il est libéré en 1945. II meurt le 30 mars 1950 et est enterré ä Jouy-en-Josas (Yvelines). ü Hvi