La IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870 par Léon Gambetta dans un Paris assiégé par les troupes prussiennes. Le Gouvernement de la Défense nationale est constitué. La guerre continue jusqu’en 1871. L’armistice est signé le 28 février 1871 et correspond en même temps à l’unification de l’Allemagne.
Les élections de février 1871 sont emportées par les monarchistes qui désirent la paix, tandis que les républicains veulent continuer la guerre. Le peuple de Paris, qui a vécu le siège, trouve la situation indigne d’autant plus que le gouvernement ne mène pas une politique de réconciliation. Pour ces raisons, l’insurrection, nommée la Commune, éclate le 18 mars. Paris insurgé est ensuite battu sur ces propres barricades dans la Semaine sanglante (du 21 au 28 mai) par l’armée agissant sous les ordres du gouvernement républicain qui se trouve à Versailles.
La stabilité du régime ne vient qu’après la crise de 1877 qui signifie l’installation définitive de la République et la fin de l’espoir du rétablissement des monarchistes. Une période de prospérité et de stabilité, sur le plan économique et international, s’étend entre les années 1879–1914.
Ses débuts sont liés avec le personnage de Jules Ferry qui jusqu’en 1885 exerce différents postes ministériels et engage une série de réformes (par exemple l’école laïque et l’obligation scolaire). La Constitution est aussi révisée et renforce la politique libérale au profit des radicaux (le Sénat comme contrepoids de la Chambre des députés est maintenu). Le régime libéral soutient les libertés républicaines comme la liberté de la presse, liberté de réunion publique, légalisation des syndicats, légalisation du divorce, suffrage universel pour les élections municipales, etc.
A partir des années 1860–1870, la politique coloniale française est renforcée. La France s’étend en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie), en Afrique sub-saharienne (Soudan français, Mali, Sénégal, Niger, Togo, etc.), en Océanie (Polynésie française) et l’Océan indien (Madagascar, île Maurice, La Réunion, etc.), au Moyen-Orient (Grand Liban), en Extrême-Orient (l’Indochine française), etc.
Dans les années 1880 éclatent plusieurs affaires politiques (corruption, revendication de l’Alsace-Lorraine, etc.), à la tête du mouvement d’opposition se trouve le général Georges Boulanger qui sans avoir de programme tangible veut provoquer la chute de la République. En 1889, les républicains reprennent des forces et la République continue à exister sous les mêmes principes politiques qu’avant.
En 1894, éclate l’affaire Dreyfus qui de nouveau pose des questions essentielles sur l’orientation de la République. Le capitaine Alfred Dreyfus est accusé d’espionnage au profit de l’Allemagne. La nation se divise en deux parties : la première qui veut surtout renforcer l’image de la France comme puissance politique internationale et autoritaire, la deuxième veut défendre la justice et la vérité (Zola et son article « J’accuse »). Finalement, en 1899 le procès est révisé et Dreyfus libéré. Cependant, il n’est réhabilité qu’en 1906.
En 1905, le Sénat vote la séparation de l’Eglise et de l’Etat, un acte condamné par le pape Pie X et contesté par les catholiques. La raison principale de cette décision est le désir de diminuer l’influence de l’Eglise sur la politique nationale.
La France, longtemps abandonnée sur le plan politique européen, se rallie à la Russie. Cette dernière est depuis un certain temps la rivale de l’Empire austro-hongrois. Petit à petit, deux alliances se créent: la Triple Alliance (l’Empire allemand, l’Empire austro-hongrois, le Royaume d’Italie) plus tard renforcée par l’Empire ottoman, et la Triple-Entente ou les Alliés (la France, le Royaume-Uni, la Russie et à partir de 1917 les Etats-Unis).
En 1914, Jean Jaurès, le politicien imminent, le représentant du parti socialiste et l’adversaire du conflit militaire s’approchant est assassiné. L’esprit revanchard gagne ensuite l’opinion publique française.
La guerre éclate le 28 juillet 1914 suite à l’attentat sur l’archiduc François-Ferdinand de Habsbourg. La France se mobilise à partir du Ier août 1914 ainsi que l’Allemagne. Le 3 août l’Allemagne déclare la guerre à la France. L’Allemagne attaque la Belgique et s’avance sur le territoire français.
En septembre 1914, les Allemands sont repoussés suite à la première bataille de la Marne.
En octobre 1914, l’Allemagne veut s‘approcher de la mer. La Grande Bretagne mine la mer du Nord pour empêcher l’Allemagne de progresser et couper les traces maritimes – un blocus économique.
En 1915, s’installe sur le Front Ouest la guerre de position qui perdure jusqu’en 1917. Les tranchées s’étalent le long de la frontière franco-allemande et belge. La bataille de Champagne perdure de décembre 1914 jusqu’à mars 1915. Sur les champs de bataille, de nouveaux types d’armes sont utilisés : la grenade, le lance-flammes, les gaz asphyxiants, ainsi que dans la mer, les sous-marins.
En 1916, de février à décembre, l’Allemagne veut vainement résoudre la situation par la bataille de Verdun (une des batailles les plus sanglantes de la guerre – plus de 700 000 morts et blessés). Parallèlement, à partir de juillet 1916, la bataille de la Somme tout aussi sanglante a lieu. Suite à la situation insoutenable, des mutineries éclatent dans l’armée française.
En 1917, les Etats-Unis entrent en guerre en soutenant les Alliés.
La situation dans les zones derrière le front est aussi difficile. Dans tous les pays apparaissent des crises sociales. En Russie, la révolution de 1917 renverse le pouvoir du tsar et installe le régime bolchévique.
En été 1918, l’initiative repasse aux Alliés et grâce à de nouveaux moyens de guerre (les avions et les chars) la guerre finit par l’effondrement de l’Autriche et de l’Allemagne (la Russie se retire de la guerre suite à la révolution déjà en 1917).
L’armistice est signé le 11 novembre 1918 à Versailles.
En 1919, suite à la Conférence de paix de Paris, le traité de Versailles établit les conditions de la paix : l’Allemagne est jugée responsable du conflit, elle doit payer de lourdes réparations et rendre à la France l’Alsace-Lorraine.
La carte de l’Europe est changée – les nouveaux Etats nés des décombres de l’Empire austro-hongrois et de l’Empire ottoman sont créés (la Tchécoslovaquie, la Pologne et la Yougoslavie).
Les principaux négociateurs sont les hommes d’Etat des puissances victorieuses : Georges Clemenceau (la France), Woodrow Wilson (les Etats-Unis), George Lloyd (la Grande Bretagne) et Vittorio Orlando (l’Italie).
Georges Benjamin Clemenceau – homme politique ayant une grande influence pendant la guerre – il est pris pour « Père la Victoire », et comme président du Conseil entre 1917 et 1920, il contribue à des négations nationales et internationales lors de la Conférence de paix de Paris (1919–1920).
Général Joseph Simon Gallieni – il a passé sa vie comme administrateur dans les colonies. Pendant la Première Guerre mondiale il est nommé gouverneur militaire de Paris. En 1914, il contribue à la victoire française lors de la première bataille de la Marne en réquisitionnant et envoyant sur le front les taxis parisiens.
Maréchal Philippe Pétain – un militaire de carrière, lors de la Première Guerre mondiale, il joue un rôle important pendant la bataille de Verdun en 1916 et pendant des mutineries de 1917. Suite à ces événements, il est nommé commandant en chef des forces françaises.
En 1940, lors de l’invasion allemande, il est nommé au pouvoir et il signe l’armistice en juin 1940. A la tête du régime de Vichy jusqu’à 1944, il y installe un régime collaborateur en pleine contradiction avec les principes républicains.
Général Robert Georges Nivelle – le commandant en chef des armées françaises jusqu’en 1917 quand il est remplacé par le maréchal Pétain.
Maréchal Ferdinand Foch – le commandant-en-chef des forces alliées sur le front de l’Ouest pendant la guerre.
La France victorieuse est frappée par des difficultés économiques dues à la guerre (la jeune population décimée, l’agriculture sous développée, la production industrielle insuffisante).
Les élections de 1918 sont remportées par la droite – le Bloc national qui exige les réparations allemandes jusqu’à l’occupation de la Ruhr en 1923.
Cependant, la gauche influencée par la Révolution russe adhère à la IIIe Internationale et en 1920 le Parti communiste français nait. Le reste des socialistes est mené par Léon Blum.
Suite à des difficultés économiques, les élections de 1924 sont remportées par la gauche – le Cartel des gauches. La situation se stabilise avec l’arrivée du président Raymond Poincaré (la droite) qui dévalue en 1928 la monnaie.
Pourtant les années 1920–1930 sont considérées comme des Années folles. Ce terme signifie la joie de vivre et les progrès technique et culturel qui s’installent surtout dans les villes. Des Etats-Unis, on importe du jazz, la célèbre danseuse américaine Joséphine Baker a un succès fou. Coco Chanel libère les femmes en raccourcissant les jupes et en inventant la petite robe noire. C’est l’époque des avant-gardes artistiques (le dadaïsme, le surréalisme).
Les conséquences du krach de la Bourse de New York en 1929 nommés la Grande Dépression touchent la France en 1931. Repliée sur ses propres problèmes, elle exerce une politique pacifiste qui commence par le refus d’intervenir lors de la guerre d’Espagne en 1936 et finit par la signature des accords de Munich en 1938. Le manque de préparations militaires cause en 1940 « la débâcle française ». La France et la Grande Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne nazie le 3 septembre 1939. La France se sent sécurisée par la ligne Maginot (une ligne de forteresses militaires construite après la Première Guerre mondiale sur la frontière franco-allemande). Les Allemands contournent la ligne Maginot et entrent en France par les Ardennes (la Belgique). Sous la pression et la domination de l’armée hitlérienne, les Britanniques se retirent sur Dunkerque et l’armée française est vite décimée. Suit une occupation rapide du territoire français. Le maréchal Pétain appelé au pouvoir signe le 22 juin 1940 l’armistice. La période de la « drôle de guerre » qui signifie le début de la guerre jusqu’à l’offensive massive allemande sur le territoire européen en mai 1940 est finie. Désormais, la France est divisée en deux parties. La zone occupée (le nord du pays) et la Zone libre (le sud du pays) qui est dirigée par le régime autoritaire – antirépublicain de Vichy. C’est la fin de la IIIe République.