Des travailleurs en voie d’extinction Incapable de trouver des caissiers pour travailler le week-end, l’Intermarché Boyer, avenue du Mont-Royal, aura recours à des caisses automatiques « Travailler la fin de semaine, ça ne fait pas leur affaire. Ça ne fait plus l’affaire de personne, on dirait. Les gens arrivent maintenant avec leurs conditions. L’offre d’emploi de semaine est beaucoup plus importante [qu’avant]. Ils ont le choix », lance sans détour Franck Henot, copropriétaire de l’Intermarché Boyer sur l’avenue du Mont-Royal. Découragé devant ce désintérêt, il ne veut toutefois pas se résigner à fermer la fin de semaine. * De plus en plus de caisses automatisées dans les supermarchés. Des clients qui se cognent le nez sur la porte d’une boutique de chaussures fermée le dimanche alors que les autres magasins autour dans le centre commercial sont ouverts. Des propriétaires de commerce qui doivent prendre la place des employés sur le plancher la fin de semaine. Voilà des scénarios qui pourraient devenir fréquents dans les commerces et restaurants où, s’il est déjà difficile de recruter de la main-d’œuvre, trouver des employés prêts à sacrifier leurs week-ends devient quasi impossible. En viendra-t-on à ne plus avoir de candidats pour travailler selon cet horaire ? Alors que le débat concernant la fermeture des quincailleries le dimanche fait rage, les commerçants interrogés ne sont pas tous prêts à faire une croix sur les ventes qu’ils enregistrent à l’occasion du magasinage dominical. Il faut donc trouver d’autres solutions. Par ailleurs, certains employeurs estiment que la rentrée scolaire en présentiel dans de nombreux établissements incitera les étudiants, qui reprennent peu à peu une vie normale, à vouloir arrondir leurs fins de mois avec un emploi de caissier, de serveur ou encore de vendeur, pendant la fin de semaine. L’automatisation, une solution À peine 24 heures avant notre conversation téléphonique, Franck Henot était en rencontre avec des représentants de son institution financière. Son projet : installer quatre caisses automatisées dans son commerce. Devant le désintérêt de ses aspirants caissiers pour l’horaire du samedi ou du dimanche, M. Henot a-t-il songé à fermer son épicerie de quartier, qui compte 90 employés, pendant la fin de semaine ? « C’est parce qu’on est une épicerie », répond-il d’emblée. Du vendredi au lundi, on fait 60 % de notre chiffre d’affaires. Le jour où on ferme ces journées-là, on perd notre seuil de rentabilité. C’est fini. Ainsi, pour éviter de jongler sans cesse avec les horaires et de s’assurer d’offrir un service, le commerçant, qui compte actuellement cinq caisses dans son magasin, a décidé de se tourner vers les caisses automatiques. Il en aura quatre, auxquelles s’ajouteront trois caisses standards. « Je veux opérer. Ça va me donner un coussin d’à peu près 50 heures par semaine dans mon magasin. »… https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2021-09-11/horaires-de-week-end/des-travailleurs-en-vo ie-d-extinction.php