688 PAROLES LA CAUSE DES F EMM ES Gi par le peuple étant ['abolition de la domination en general. Notre intérét est celui du peuple. Nous sommes le peuple. Lidéologie de la classe dominance qui perpétue le sexisme et en tire des profits multiples et divers esc, dans ce moment-ci de l'Histoire, celle de la classe capitalists et de ces complices : tous les males qui consciemment et incon-sciemment, avec plus ou moins de violence suivant leurs intéréts, se servent de la situation de classe dans laquelle la société capitaliste les a places par rapport ä nous. Cetce Suprematie, cette attitude de classe qui caractérise le mále. les Américaines en lutte 1'appellent le « chauvinisme male ». Le chauvinisme mále sévit partout. Dans les usines. les travailleurs, ceux que le systéme opprime autant que nous, nos vrais allies se sont laissé corrompre par la classe dominante. Bien souvent, ils nous traitent, comme eile, en objets sexuels. Oui, dans les usines, comme si la formule dt Proudhon « ménagěre ou courtisane », avait profondémenr marqué l'inconscient collecdf de la classe ouvriěre elle-méme, nous sommes des putains. Ou bien nous sommes pour les contremaitres et les patrons, les putains des ouvriers, ou bien nous sommes pour les travailleurs, les putains des contremaitres et des patrons. On nous dit, a l'entree de l'usine,« fais bien attention de quel coté tu vas aller », mais c'est toujours en tant que putain virtuelle. II y a beau temps que dejeunes ouvriěres, ardentes fémi-nistes, écrivaient dans le premier journal politique des femmes : « Le moment est proche ou la femme et le peuple, se donnant la main, franchiront ensemble la bar-riěre de 1'inégalité. » A la reunion nationale des femmes ä Oxford qui a donné son impulsion au mouvement de liberation des femmes en Angleterre, une militante disait: « Mon man m'opprime quand ü rentre ä la maison, parce qu'il a etc opprimé route la journée par son patron. » Vbilä comment les maitres ont toujours trouvé des armes contre nous, méme au plus miserable ďentre les miserables, ils ont toujours fait croire qu'il n'était pas dernier des hommes puisqu'il y avait encore au-dessous ( lui quelqu'un ä opprimer, sa femme. C'est ainsi que classe dominante pourrit nos rapports avec le reste c peuple, divise le peuple. Extrait du « Combat pour la liberation de la femme L'ldiot international, n° 6, mai 1970, dans Mouveme de liberation des femmes. Textes premiers, Stock, 200 p. 18-1 Pourquoi done ne pas continuer a fermer les yeux Parce que la situation actuelle est mauvaise. Je dir meme quelle est deplorable et dramatique. Elle est mauvaise parce que la loi est ouvertemei bafouee, pire meme, ridiculisee, Lorsque l'ecart entre It infractions commises et celles qui sont poursuivies est b qu'il n'y a plus a proprement parler de repression, c'est respect des citoyens pour la loi, et done l'autorite de 1'Plta qui sont mis en cause. Lorsque des medecins, dans leurs cabinets, enfreigner la loi et le font connaitre publiquement, lorsque les paj quets, avant de poursuivre, sont invites a en reftrer dar chaque cas au ministere de la Justice, lorsque des servia sociaux d'organismes publics fournissent a des femmes e detresse les renseignements susceptibles de faciliter un interruption de grossesse, lorsque, aux memes fins, sor organises ouvertement et meme par charter des voyages l'e'tranger, alors je dis que nous sommes dans une situatio de d<£sordre et d'anarchie qui ne peut plus continue (Applaudissements sur divers bancs des ripublicains indepen dants, de I'union des dimocrates pour la Republique, dt riformatenrs, des centristes et des dimocrates sociaux et su quelques bancs des socialistes et radicaux de gauche.)