NATHALIE SARRAUTE – « De tous mes romans, Le Planétarium est celui qui a obtenu le plus de succes. A la faveur d'un malentendu naturellement. On y trouve une intrigue, les personnages portent des noms et des prénoms. Le public n'a pas manqué de s'en réjouir. Il n'a pas vu le trompe-l'oeil, ou plutôt il a aimé ce qui n'était qu'un trompe-l'oeil. Il est tombé dans le piege que le livre lui tendait sans le vouloir. » (N.S., Entretien avec Lucette Finas, article cité, 1979, p. 398). Voil`a la caracteristique de l'oeuvre romanesque de N .S : · le sujet n'est « rien » · les personnages ne sont « que le terrain dans lequel ces choses insignifiantes s'implantent... Les personnages sont comme des cornues transparentes ou les réactions se produisent, peu importe qui ils sont. · Ce sont les réactions seules qui m'intéressent. » (N.S., Texte inédit pour une représentation de Elle est l`a, 1979). · Les fameux tropismes J de Sarraute J Ce sont des mouvements indéfinissables, qui glissent tres rapidement aux limites de notre conscience ; ils sont `a l'origine de nos gestes, de nos paroles, des sentiments que nous manifestons, que nous croyons éprouver et qu'il est possible de définir. Ils me paraissaient et me paraissent encore constituer la source secrete de notre existence. [...] « Dans Le Planétarium, ces mouvements agitent tout le monde, tous les personnages sont agités de tropismes. Ils se meuvent `a l'intérieur d'un univers factice, le planétarium, qui est · un petit univers construit par eux `a leur mesure · un univers de lieux communs · une imitation d'un univers vrai qui serait quelque part au dehors et c'est vers ces imitations de vrais astres qu'ils se tendent, c'est parmi eux qu'ils se sentent `a l'abri et aussi, parfois, `a l'étroit. N.S., Conférence prononcée `a Milan en 1959, texte cité, p. 22-23 De l`a, de ces drames microscopiques de la vie courante (la on peut bien faire une paralele avec Balzac), se développe toute l'action, constituée de la sous-conversation, du pré-dialogue. § Le Language Dans le P . il s’agit du language. Ce n’est que language qui constitue l’action, dit dramatique. C’est la conversation qui se passe et pas les evenements memes : on n’entend qu’un poli-monologue omniprésent (omnipersonnel ?).