B. Ordre des mots 240. L'ORDRE CANONIQUE: On peut représenter par le schéma suivant les trois chaines proposition-neMg5 les plus employees selon les indications données au §212, en ajoutahT un complement circonstanciel facultatif ä sa place normale": 1. 2. 3, S v COD s v A s v (CC) S = sujet V = verbe COD = complement ďobjet direct A = attribut CC = complement circonstanciel C_e_^ciiÄnia-jnfi-iifijTt_corripte que des termes lies, c'est-á-dire énoncés sans pause (sans virgule dansTeCrírtJrě^ ~ L'attribut et les complements passent avant le verbe s'ils sont exprímés par des pronoms conjoints. Le sujet manque si le verbe est ä ľlmpératif. J^ordre des mots du debit oral est celui dans lequel se présentent les chaí-nons successifs si I'on saisit chaque chaine par le chainon S. C&Lprrire peut étre modifié par inversion du sujet, par dislocation ou par chement ~ —_ .....- - - détachem 241. INVERSION DU SUJET: II faut distinguer nettement deux types d'inversion : 1° INVERSION DE LA CHAINeJ C^ie^^JL' ' Si Ion saisit la chaine 1 par le chainon objet, la chaine 2 par le chainon attribut, la chaine 3 par le chainon complement circonstanciel ou, ä défaut, par le chainon verbe, le retournement de la chaine a pour consequence ('inversion du sujet. Cette inversion peut étre appelée caténale, de catena, "chaine". 280 -7 Elle se produit dans plusieurs cas: C • Dans l'iülfitiQgation partielle [§ 245). le moisur leque! porte la question peul étre jeťé"án"Tefé~genä"'phrase: si c'esjjjr^häínon^osiver"b"aTTrnvers)on du "sujet s'ensuit: COD anticipé Que demande le peuple? A anticipé : Quel est voire nom? CC anticipé : Quand cessera le froíd? H en est de méme en francais littéraire dans las-proaositiQns interrogates subordonnées: Je me demande ce que fera le President Dites-moi quand cessera le froid. Ce type d'inversion est dans ['interrogation une marque grammatical — presQue éliminée en francais oral par d'autres marques ne changeant pas ľ b r-dre canonique. ~~ ~~ ~ ■ Elle se rencontre en francais écrit dans les propositions incises i$250): commě : dit (janelon, demanda le taiileur, pensa le chat; cet ordre y a pour ef-fet de placer en position de propos (§ 15) le nom du locuteur ä qui doit ětre impute ľénoncé rapporté au discours direct. • Le volume du sujet est un facteu r frequent d'inversion dans les t ext es administrates, par exemple s-'iľs'agit d'une liste de noms v------------------------------------------------------------------------------------------------------------------—-----------■------------------------------------------------------------------------------—-------------.------------------------------------------_------------------------------------------- Sont declares admis: Ballaguy Jeanne, Brahimi Norbert, de Capdevilie Roland, etc. En francais littéraire, un grand nombre de facteurs peuvent amener l'irv version caténale; ayant touš une valeur stylistique, iís sont étudiés dans le volume Procédes annexes ďexpression. 2° ^INVERSION MORPHOLOGIQUE:f Un complement cirr'nn^,řinciel peut ires bien se rapporter au verbe des chaíríes 1 et 2, rivalisant avec ľ objet ou ľatlribut pour la place postverbale. ^j_ po u r une raison quelconque ce complement circonstanael doit etre aniicipé (par exemple s'il supporte Interrogation), le verbe prendra la seconde place et le suiet rivalisera avec ľob;et ou ľattribut pour la troisiéme. Ür le frangais a touiours évité la rencontre de deux noms de construction dirlcfe, gériéra-trice de confusion; on ne ait pas '"Quand verra Paul Jeanne? *Peut-étre est voire voisin voire vo/eur. La diffículté est résolue par le recours á une marque verbale d'inversion qui ďispense de modifier la place du nom sujet7 ^ Quand Paul verra-t-il Jeanne? (ou: Quand Jeanne verra-t-elle Paul?) Peut-étre voire voisin est-il voire voleur. (ou: Peut-étre votre voleur est-il votre voisin). La marque consiste dans la postposition au verbe ďun pronom sujet conibint du genre et du nombre du nom sujet lil, eile, sis, ellesj. ~~ Cette inversion morphologigue se rencontre: • Dans ['interrogation, totale ou partielle (§245): Paul viendra-ťil? Quand le froid cessera-t-il? Les deux types d'inversion som autonsés dans Interrogation partielle guana le propos interrogatif améne en tete un adverbe (quand, ou, comment/ combien) sauf pourßuqi; 281 ■ VM'VJUC ^-impose děs que la phrase contient. de ŤusT u n obiet ou un attrrbut: Quand le docteur opérera-t-il Paul? (et non : *Quand opérera le docteur Paul?) Elle est aussJ préférée quand ía question porte sur ľobjet: Quel malade le docteur opérera-t-il ? Iplutôtque : Quel malade opérera le docteur ?ambigu} • En francais littéraire, dans certaines phrases ďexclamation, principale-ment riéganveST Que d'ennuis Paul nous a-t-il causes! Quelles sottises cet enfant n'a-t-il pas faitesl • En francais littéraire, dans certaines propositions concessives au Sub- jonctif imparfait: j^m^m** . J'achéterai ce vase, le prix en fut-il exagéré. • Enfran_ca's littéraire, aprés certains adverbes anticipés, de fonctions et de sens divers: ainsi, ä peine, ä DÍúfľf&rTé~?aison, ä tout le moins, au moiris, auSSi {— C'est pourquoQ, aussi b jen lie memfí, rtu mnms^^enrnre enrrirv 'moinsTen vain, peut-étre, probablement, sans doute, tout auZpJus~tÔut iui vainement volontier s: V A peine Paul était-il parti... í En vain le malheureux secoua-t-il la grille. Remarques: a) Ľinversion caténale et i'inversion morphologique se confondent. par la force des choses. quand il n'y a pas ďautre sujet qu'un pronom conjoint (je. tu, il, eile. nous. vous. i/s, e/les. oní ou le pronom ce suívi du verbe étre: Viens-tu? Vient-il? Dussé-je y perdre ma fortune. Du moms pouvons-nous affirmer... Est-ce vrat? b) Le frangais populate a achevé la grammattcalisatton de (inversion morphologique en ren-dant invanabfe le pronom conjoint postposé, sous la forme -ti, et en I'employant méme aprés un pronom sujet J'v vais-ti? Tu viens-ti? I vient-si? Cest une maniere de supprimer toute inversion, en affectant le verbe d'une marque d'inter-rogation. 242. DISLOCATH Le francais courant oral inverse le moins possible la chaine proposition-nelle". mats il peut, tout en la respectant tormeliement, substituer a ['ordre. ' grammatical un ordre logique ou psychologique. II pratique pour cela lafaislo;, "ľsďtion;'" N'impcrte lequel des termes de la proposition peut figurer auprěs du verbe jšous^ía fo"rne reguliere d'unpronoro, et étre exprime par anticipation ou par reprise ho ; des timŕtes de Fa chaTne canonique avec son contenu lexical et '"toütes ses determinations; exemple: " ' " ľ Ta .ousine, nous I'avons vue ä Hendaye. mon frěre et moi. Nous I ivons vueJUJendaye esX_uDS-phrasej^rnp\ete, oü I'ordre est cano-niquli^urí gnifié du complement d'objet /' {= la) est designe par anticipation atTČIébút či Tá" phrase, ta cousine; le nom ta cousíne peut étre apoeléco '"' ment~*cTöb at anticipe. L'anticipation sert essentiellemem á^ poser le comme thf ne de ía phras^ mot Le_sicij 'fié du sujet nous rsí designe oar reprise en fin de phrase: mon_ frěre et mo ce groupe peut étre a ppe I é groupe sujet repris. La reprise sěrt á 282 expiiquer ou aetermiiitsi u n piuuuin qu ^n ju^ upn>o ^v^K ....K. «w.. __--------- ^"le qualifier: Je'ně Hnviíerai plus, ce gaffeur. ~ ' Anticipation et reprise peuvent porter sur d'autres partenaire du verbe guele su|et et t'obiet: Attribut anticipé: Intelligente, eile Vest ä sa facon. Complement d'objet indirect anticipé .Ton ami, je ne m'y fie pa / jem'en m é fie. - Complement d'attribution anticipé : Le maítre, on lui f era un be. u cadeau. La preposition peut manquer devant les complements indireclr anjjcipés, m a is non devant les complements repris: Je ne my fie pas, á ton ami. Je men mefie.de ton imi. On lui fera un beau cadeau, au maítre. En frangais familier, I'anticJpation peut concerner le possessor indiqué par un adiectif possessif: Ton ami, sa téte ne me revient pas. 243. DÉTACHEMEMT: Comparer: 1. Les enfants ägés de six ans patent place entiěre. 2. Paul et Jean, ágés de six ans, paient place entiěre. En 1, le propos paient place entiěre a pour support ľensemble sujet Les enfants ágés de six ans, theme; le groupe épithéte ágés de six ans est indispensable ä la definition du support: i I restreint l'extension du nom/es enfants; sa suppression donnerait un énoncé faux. En 2, le propos est le méme: paient place entiěre; il a pour support ľensemble designe par le groupe Paul et Jean, parfaitement défini en ^tension; le groupe épithéte apes de six ans peut étre supprimé sans donner ,;n énoncé faux. Cette possibiiite est marquee par les deux vlrgules. On dit que ľépitheíe est fiée en 1, et détachée en 2. La place de ľépitheíe détachée est assez libre; on peut écrir-3: y^ Ages de six ans, IZui et Jean paient place entiěre. Paul et Jean paient place entiěre, ägés de six ans. Le détachement d'un complement, marqué par deux virgules, t j par une seule s'il commence ou termine la phrase (§62), n'a pas d. signifié constant. C'est un moyen commode, proprement littéraire, degroupir en une seule phrase plusieurs propos entre lesquels la pensée établit i i lien. Dans la phrase 2, ľépithete détachée équivaut ä une propositit i comme Paul et Jean sont ägés de six ans, et implique un rapport de ca: se., Dans la phrase 3 ci-aprěs, ľépithete détachée apporte un secc d propos en économisant un verbe attributif: 3. Paul a une fille, blonde. (= Paul a une fille, eile est blonde). Dans la phrase 4, ľépithete exprime une condition: 4. Arrosées de citrón, les bananes coupées ne noircissent ,.,as (— Si on les arrose de citron, etc.) Pas plus que la dislocation, le détachement ne modifie ľordre d -s termes essentiels de la proposition (représenté par le schéma du §240). Tout au plus peut-il insérer le terme détaché entre le verbe et ses partenaires přiví égiésqui W *ť ô a^*s , ^v~~v- joZtt. *<^* c^t*-u~£ o /"Vi, £*. 283 «V»*~""" " -