DOCUMENT III.c. La reddition de Vercingétorix 1. Selon César : « II ordonne qu'on lui remette les armes, qu'on lui amene les chefs des cités. Il installe son siege au retranchement, devant son camp : c'est l`a qu'on lui amene les chefs ; on lui livre Vercingétorix, on jette les armes `a ses pieds. Il met `a part les prisonniers éduens et arvernes, pensant se servir d'eux pour regagner ces peuples, et il distribue les autres `a l'armée entiere, `a titre de butin, `a raison d'un par tete. » César, La Guerre des Gaules, VII, 89 (trad. L. A. Constans, Paris, Belles Lettres, 1964, p. 277-278). 2. Selon Plutarque : « Le chef supreme de la guerre, Vercingétorix, prit ses plus belles armes, para son cheval et franchit ainsi les portes de la ville. Il vint caracoler en cercle autour de César qui était assis, puis, sautant `a bas de sa monture, il jeta toutes ses armes et s'assit lui-meme aux pieds de César, ou il ne bougea plus, jusqu'au moment ou César le remit `a ses gardes en vue de son triomphe. » Plutarque, César, 27, 9-10 (trad. R. Flaceliere et E. Chambry, Paris. Belles Lettres, 1975, p. 176). L'historiographie fit tres tôt de Vercingétorix un personnage `a pari. Des l'Antiquité, vers 100 ap. J.-C., le récit de l'historien grec Plutarque est déj`a différent de la version donnée par César. Il est peu vraisemblable que le chef gaulois ait pu ainsi caracoler autour de César : c'est pourtant cette version que la tradition a le plus souvent retenue dans les manuels d'histoire. La glorification de Vercingétorix atteint son apogée lors de la mise en place, en 1865, `a Alise-Sainte-Reine, d'une statue du chef gaulois, mesurant 7 metres de hauteur. Cette statue surmonte toujours l'actuelle bourgade d'Alise.