Méthodologie de la recherche II Semaine 09 Les titres ► situer dans le mouvement général du développement. ► fonction principale § indiquer les subdivisions de la réflexion menée et § marquer les enchaînements de la pensée suivant un plan de rédaction prédéfini. Titres ► Pour remplir leur fonction, les titres doivent être à la fois significatifs et « accrocheurs », c'est-à-dire qu'ils doivent § non seulement refléter le contenu de la section qu'ils ouvrent, § mais aussi capter l'attention du lecteur § et l'inciter à lire le développement qu'ils annoncent. ► formulés de façon précise, concise et attractive. Titres ► plusieurs possibilités : § Le titre synthétique du type « les critères formels de la littérarité ». § Le titre énigmatique du type « le kaléidoscope valérien à l'épreuve du temps». § Le titre interrogatif du type « Comment s'opère le choix des catégories chez Kant ? ». Titre ► Le point le plus important, auquel il faut prêter une attention particulière, est bien évidemment le titre général du mémoire § détermine largement la suite du travail et le type de problématiques qui pourront être abordées. Exemples de formulation du titre ► La formulation du titre est importante car celui-ci sera utilisé ultérieurement pour le référencement du travail de recherche dans les bases de données nationales et internationales. § Proposition de l'étudiante : « L'utilisation des symboles dans la poésie de Mallarmé » (thématique). § Intitulés discutés avec le directeur : « La dimension symbolique dans les poèmes de Mallarmé » (explicatif). § « Les allégories et les symboles comme mode d'écriture chez Mallarmé » (théorique). § Titre final adopté : « Le symbolisme dans l'écriture de Mallarmé » (synthétique). 2 exemples: ► 1) ESTHÉTIQUE ET TECHNIQUES DU CINÉMA EXPRESSIONNISTE DANS LA CONDITION HUMAINE D’ANDRÉ MALRAUX ► 2) Le jazz et la litterature : Un soir au club et Be-bop de Christian Gailly Titre ► Il ne faut pas perdre de vue le fait que le titre général doit laisser apparaître § à la fois le thème § et la problématique du sujet choisi § ou encore le thème et le corpus, suivant les disciplines et les domaines. La rédaction ► Les règles qui déterminent l'écriture académique. ► On ne rédige pas une recherche comme un rapport administratif ou un roman policier. ► L'exercice de rédaction qui s'en rapproche le plus est probablement celui de la dissertation, même si la composition et la visée du mémoire de recherche sont foncièrement différentes. La rédaction ► Pour pouvoir commencer la rédaction, il faut avoir préparé au préalable un certain nombre de fiches qui vont servir de base à la rédaction, sorte de « réservoir d'idées ». ► Ces fiches doivent être organisées et classées dans des chemises suivant les sections et les chapitres prévus dans le plan de rédaction. Rédaction ► Pour écrire une section ou une partie, § il faut commencer par s'imprégner du contenu des fiches correspondantes, § puis dégager une idée centrale qui servira de fil directeur au développement. Rédaction ► Il faut ensuite établir un mini plan interne à la partie à écrire, § qui détaille l'enchaînement des idées suivant les paragraphes, § le principe étant : « une idée, un paragraphe ». § Soigner les transitions entre les parties, l'enchaînement logique des idées et le cheminement argumentatif des paragraphes. ► Au sein d'une section, il faut passer par quatre étapes de rédaction : § 1) Exposé de l'idée et de ce que l'on sait à son sujet à partir des « fiches de lecture ». § 2) Discussion de « l'état de la recherche » et émission d'hypothèses de travail concernant les sections à venir. § 3) Présentation des éléments réunis par l'étudiant chercheur et permettant d'éclairer les questions soulevées en cours de développement ou d'apporter une réponse nouvelle à une problématique ancienne. § 4) Synthèse des éléments dans le cadre d'une brève conclusion qui servira de transition au développement suivant. ► Autrement dit, il s'agit de faire une mise en perspective de ce qui a été rédigé afin d'assurer le lien avec ce qui va suivre. Comment rédiger intelligemment ? ► Énoncer clairement la ou les notions concernées par la recherche (définir et préciser leur champ d'application). ► Trouver et formuler la question à laquelle le développement va tenter de répondre. ► Préciser le problème que l'on va traiter et exposer les hypothèses de travail concernant ce problème. ► Expliquer l'enjeu de la recherche menée sur le problème en question (contexte et prolongements). ► Exposer la logique du travail et les étapes suivies pour mener à bien la recherche. ► Montrer l'intérêt de l'étude sur tous les plans : § intellectuel, méthodologique, culturel, pratique. ► Éviter § la généralisation abusive et § la systématisation facile à partir de faits anodins, § les jugements définitifs et sans appel. ► Proscrire § les phrases assertives et § le ton dogmatique, § les adjectifs qualificatifs (marques de subjectivité), en particulier dans la présentation des auteurs ou l'analyse des œuvres (du type : « grand romancier », « œuvre extraordinaire », etc.). ► Veiller § à la neutralité du ton académique § (pas de superlatif ni de style dithyrambique). Le recours aux théories ► Il faut connaître ce qui a déjà été écrit sur le sujet choisi ► comprendre dans quelle optique les études antérieures ont été élaborées. ► avant de se constituer une méthode personnelle, il faut s'enquérir et s'imprégner des méthodes existantes (historique, sociologique, psychanalytique, économétrique, etc.). Le recours aux théories ► Nulle recherche ne peut émaner du néant : elle s'inscrit nécessairement dans le prolongement des études antérieures sur la question, en se positionnant pour ou contre. ► Le recours aux théories et méthodes préétablies du domaine étudié doit consister avant tout en • une évaluation objective et documentée des possibilités offertes par ces théories, • mais aussi de leurs éventuelles limites et carences. Le recours aux théories ► Dans son travail de conceptualisation, l'étudiant chercheur doit être guidé par des questions simples : § dans quelle mesure telle méthode / théorie peut-elle contribuer à expliciter mon sujet ? § Comment puis-je en tirer profit pour enrichir la réflexion menée sur la question ? Il faut prendre un certain nombre de précautions en ayant recours aux cadres théoriques existants : ► Veiller à maîtriser la terminologie technique du domaine étudié, § c'est-à-dire connaître et savoir manier le jargon spécifique à la discipline dans laquelle s'inscrit le sujet de recherche. Recours aux théories ► Maîtriser les outils techniques et scientifiques du mouvement exploré, c'est-à-dire les concepts et les règles d'investigation codifiés. § Ne pas mélanger les concepts et les méthodes relevant de plusieurs écoles car chacune possède une cohérence interne qui assure la validité et la pertinence de l'outil. ► Eviter de plaquer une théorie générale sur un domaine particulier. ► L'intérêt d'une théorie se mesure à sa capacité à rendre compte du sujet étudié. § En d'autres termes, il faut éviter le recours artificiel ou forcé à une théorie, quelle que soit sa célébrité (faire attention aux effets de mode, nuisibles à la bonne conduite de la recherche). Résumé: § faire la preuve de sa connaissance des théories et méthodes existantes dans sa discipline. § montrer que l‘on possède la maîtrise des outils conceptuels auxquels on recourt et faire état d'une distance et d'un esprit critique mesuré par rapport à ce qu'il utilise. § neutralité face aux écoles et éventuelles chapelles est la seule garantie de l'objectivité de sa propre recherche. ► Exemple de recours aux théories « Cette sémiologie schématise donc le modèle abstrait d'un certain nombre de phénomènes énonciatifs, dans le cadre de la textualité littérarisable. On situera l'enjeu de cette approche à la fois par rapport à une théorie générale des textes, comme celle de François Rastier dans Sens et textualité (Hachette, 1989) et par rapport à une théorie de la description sémiotique de divers ordres narratifs, comme celle de Joseph Courtes dans Du lisible au visible (De Boeck Université, 1995). » G. Molinié, Sémiostylistique : L'effet de l'art, Paris, Presses universitaires de France, 1998, p. 50. L'introduction ► Sous-parties sans pour autant les signaler explicitement dans la rédaction (pas d'intertitres) : § Définir le cadre de l'étude et l'optique dans laquelle sera traitée la question. § Poser la problématique du sujet après analyse de l'intitulé. § Synthétiser « l'état de la recherche » sur le sujet ou la question choisie. § Présenter le corpus ou le support de l'étude et justifier son choix. § Annoncer les grandes lignes du mémoire ou de la thèse, ainsi que les axes d'analyse retenus pour le sujet. § Capter l'attention du lecteur en posant des questions pertinentes et en mettant en place un cheminement intellectuel original. Exemple d'introduction « Notre ambition était fixée : à partir de la production littéraire arabe la plus ancienne et la plus typique, scruter l'horizon culturel d'une société ; à travers un langage, au-delà de l'abstraction, retrouver l'homme, comprendre son accord avec le monde. L'ambition désignait son objet, la poésie médiévale, et un premier objectif, les modes de création. Il lui fallait, pour atteindre l'un et saisir l'autre, une méthode et des moyens [...] Notre entreprise, à l'origine, voulait se consacrer exclusivement aux modes de la création et aux structures du langage. La tentation fut grande de nous enfermer dans ce dialogue avec les textes. Mais comme le remarque Bourdieu : te projet créateur est le lieu où s'entremêlent et parfois se contrarient la nécessité intrinsèque de l'œuvre qui demande à être poursuivie, améliorée, achevée, et les contraintes sociales qui l'orientent du dehors. L'analyse... ». J.E. Bencheikh, Poétique arabe, Paris, Gallimard, 1989, p. 3. La conclusion ► fonction de synthétiser et ► de mettre en perspective les résultats de l'étude présentée tout au long de l'écriture. ► proposer un résumé intelligent des sections précédentes et ► répondre clairement aux questions et hypothèses de travail qui auront été posées en cours de développement. Conclusion En somme, dans la pratique et sous réserve d'adaptation aux problématiques spécifiques à certains domaines, ► la conclusion doit comporter les sous-parties suivantes mais sans indication de sous-titre: § Résumé des principales étapes de la recherche et exposé de la démarche adoptée. § Mise en perspective de la méthode utilisée (la démonstration) et des principaux résultats de l'étude. § Synthèse des difficultés rencontrées d'ordre théorique mais aussi pratique, et des questions qui demeurent en suspens. § Ouverture sur des travaux apparentés ou comparables dans un esprit d'interdisciplinarité. Exemple de conclusion « Nous avons vu en commençant que la poétique se définit comme une science de la littérature, s'opposant à la fois à l'activité d'interprétation d'œuvres individuelles (qui a trait à la littérature mais n'est pas une science) et aux autres sciences, telles que la psychologie ou la sociologie, en ce qu'elle institue la littérature elle-même comme objet de connaissance, alors qu'auparavant celle-ci était considérée comme une manifestation parmi d'autres de la psyché ou de la société. Le geste constitutif de la poétique est irréprochable puisqu'il ne fait qu'annexer au champ de la connaissance ce qui ne servait jusqu'alors que comme voie d'accès pour connaître un objet autre. Cependant, ce geste se trouve avoir des implications multiples qu'on n'a pas manqué, d'ailleurs, de relever dès le début. Instituant la poétique en discipline autonome dont la littérature en tant que telle est l'objet, on postule l'autonomie de cet objet : si celle-ci n'était pas suffisante, elle ne permettrait pas d'établir la spécificité de la poétique [...] On voit mieux maintenant quel a été et quel doit être le rôle de la poétique [...] A peine née, la poétique se voit appelée, par la force des résultats mêmes, à se sacrifier sur l'autel de la connaissance générale. Et il n'est pas sûr que ce sort doive être regretté. » T. Todorov, Qu'est-ce que le structuralisme : Poétique, Paris, Seuil, 1968, pp. 105-109. Bibliographie ► Structurer ► Classer ► Organiser ► Systématiser ► Etre précis ► Ne rien oublier Exemples