V. LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE (Ier sicle ap. J.-C. ­ 2e sicle ap. J.-C.) 1 V. LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE (1er sicle aprs J.-C. ­ 2e sicle aprs J.-C.) - la ville centre du nouveau monde gallo-romain (l'organisation romaine) - vie rurale les anciennes traditions gauloises - la vie religieuse - les divinités gauloises, romaines et orientales - les premires formes du christianisme Une civilisation urbaine - Selon les estimations moyenne 50 70 hectares o Bordeaux 125 hectares, o Saintes environ 100 hectares. - le tracé des remparts - la partie intra-muros pas totalement habitée. - une population d'environ 5 000 habitants et en dessous (Lutce, Toulouse, Poitiers par exemple) - entre 5 000 et 20 000 habitants : Bordeaux, Arles, Autun. - Rarement plus de 20 000 habitants : Lyon, Narbonne, Nîmes, Vienne - Plusieurs critres définitoires de l'espace urbain et son organisation : 1) séparation entre le monde des vivants et la ville des morts (la nécropole) 2) un rempart qui ceinture la ville l'entrée de la ville signalée par un arc (Saintes) 3) le réseau des axes de circulation - Le décor urbain o monuments publics reproduisent le modle romain, mais aussi le reflet de la puissance et de la richesse des notables gaulois (l'évergétisme) o Les principaux monuments : trois catégories selon fonction 1. Le forum - centre de la vie politique de la cité a. les bâtiments publics : basilique, curie, temples officiels. b. les monuments religieux les plus importants étaient édifiés sur le forum la Maison carrée de Nîmes ou le Capitole de Narbonne. en dehors du forum les traditions indignes et romaines : la tour Vésone de Périgueux 2. les monuments de spectacle : théâtres (Arles, Autun, Lyon, Paris, etc.) cirques pour les courses de chars (Arles, Vienne, Lyon, etc.) ; amphithéâtres pour les combats d'animaux et de gladiateurs, mais aussi pour les exécutions (le martyre de sainte Blandine Lyon en 177) ; odéons pour les concerts et la poésie (Lyon). 3. Il y a aussi les monuments des eaux, aqueducs et thermes Les transformations du monde rural - Richesse agricole de la Gaule - une longue tradition de mise en valeur du sol depuis le néolithique, - de nouveaux types d'organisation du sol et de la propriété apportés par les Romains. 1. traditions indignes o le paysan gaulois la langue s'habille comme ses anctres : ˇ pantalons, les bracae, braies, ˇ le sagum, sayon, ˇ manteau sans manches, le caracalla, V. LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE (Ier sicle ap. J.-C. ­ 2e sicle ap. J.-C.) 2 L'habitat sommaire : ˇ une hutte en bois ou ˇ une case en pierre sche. Les moyens de transport bien développés et adaptés : ˇ le chariot dérive du carrus gaulois ; ˇ il y avait aussi la benna, benne, ˇ une carriole deux roues et ossature en bois, le carpentum, Les techniques agricoles les plus réputées : ˇ pratique du chaulage ˇ du marnage ˇ qualité de l'outillage comme la grande faux ou la moissonneuse ˇ le vallus, équipé de dents métalliques l'avant pour couper les épis sous la poussée d'un animal. 2. profond remodelage aprs la conqute (cadastrage) ˇ la centuriation du sol ˇ la régularisation des terroirs quadrillés pour une meilleure occupation et un meilleur rendement. ˇ tracés partir d'axes fondamentaux, i. le decumanus, d'est en ouest, et ii. le cardo, du nord au sud. 3. nouveau type d'habitat dispersé, la villa. ˇ plusieurs bâtiments construits au coeur du domaine, le fundus ˇ une cour rectangulaire ˇ l'habitation du propriétaire, la pars urbana, ˇ la pars rustica, organisée le long d'une grande cour 4. Le vicus. - bourgade rurale - rôle particulier - des éléments de la ville : forum, théâtre, thermes, temples, - des formes plus adaptées aux besoins locaux - les théâtres sont souvent aménagés pour pouvoir aussi tre utilisés en amphithéâtres. - présence fréquente de sanctuaires de tradition celtique (cf. document V.b.) Le monde des dieux - Pas d'opposition fondamentale entre les conceptions romaines et gauloises de la divinité - César : Mercure le dieu le plus important des Gaulois - suppression du clergé druidique - la religion gauloise subsiste - l'assimilation des dieux, l'interpretatio, dans les deux sens 1) Les permanences indignes. - le pilier des nautes : o 4 dieux celtes y figurent : Esus en bcheron ; Tarvos Trigaranus, taureau accompagné de trois oiseaux ; Smertrios, sorte d'Hercule celtique ; Cernunnos, avec des bois de cerf, symbole de la fécondité. - d'autres divinités sont en relation avec des animaux : Epona, cheval, est la patronne des cavaliers ; V. LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE (Ier sicle ap. J.-C. ­ 2e sicle ap. J.-C.) 3 Arduina, sur un sanglier est la déesse des Ardennes. - Les divinités féminines honorées comme déesses-mres avec o des symboles de fécondité et o de prospérité (cornes d'abondance, corbeilles de fruits) ou o tenant un enfant. - Beaucoup de cultes sont liés un lieu précis, une source : Sequana, pour la Seine ; Borvo pour les eaux thermales des diverses localités en Bourbon (Bourbon-Lancy, Bourbonne-les-Bains, etc.). - De multiples divinités assurent la protection des défunts : Sucellus, le dieu au maillet, parfois accompagné de Nantosuelta. - D'autres cas les dieux indignes associés des dieux romains o soit dans les noms, o soit dans les attributs. 2) Le panthéon gallo-romain - Les dieux romains = dieux officiels des conquérants - la triade du temple du Capitole de Rome (Jupiter, Junon, Minerve) o son temple dans la colonie de Narbonne . D'autres formes du culte de - Jupiter spécifiques la Gaule. (réinterprétation) o assimilé Taranis, dieu gaulois du tonnerre et de la roue. Dans les régions du Nord-Est, honoré par des colonnes surmontées du dieu en cavalier terrassant un monstre ou trônant au sommet de piliers du type du pilier des nautes de Paris ou du monument d'Yzeures (Indre-et-Loire). - Mercure, plus de six cents représentations en Gaule plus célbre ayant disparu : une statue colossale de plus de 30 mtres au sommet du Puy-de-Dôme. orné de torques gaulois1 (Isre), en tenue de chasseur (Vosges), en homme barbu vtu du lourd manteau gaulois (Lezoux), avec plusieurs visages (Bordeaux), o recouvrir un grand dieu celte, peut-tre Smertrios. o des surnoms celtes : Mercure Visucios, le savant, Bordeaux ; Mercure Atesmerios Poitiers, etc. o La dimension du culte de Mercure dépasse donc largement le contenu romain et en fait un dieu populaire dont la toponymie actuelle conserve encore la trace (Saint-Michel-Mont- Mercure en Vendée). - La mme évolution se constate pour Apollon, assimilé, Grand (Vosges), un dieu gaulois, Grannus, ou encore, Alésia, Moritasgus dans le sanctuaire d'Apollo Moritasgus, tandis qu' Malain (Côte-d'Or) il est associé la déesse Sirona. 3) Les cultes orientaux et les débuts du christianisme - Le culte de Cyble - son compagnon Attis o présent Vienne et Lyon. 1 Torque. Collier gaulois fermé ou ouvert ; dans ce dernier cas, les extrémités sont munies de tampons. Parure féminine, le torque fut aussi porté par les hommes et figure comme attribut des dieux gaulois. V. LA CIVILISATION GALLO-ROMAINE (Ier sicle ap. J.-C. ­ 2e sicle ap. J.-C.) 4 o des sacrifices de taureaux ou tauroboles, commémorés par des autels Lyon, Lectoure, etc. - Le culte de Mithra est surtout répandu dans les régions militaires o dieu iranien succs auprs des soldats - C'est dans ce contexte oriental que naît la premire communauté chrétienne connue en Gaule, formée surtout d'Orientaux. o 177, le gouverneur de la province de Lyonnaise fait exécuter des chrétiens l'occasion des ftes impériales, dans l'amphithéâtre : l'évque Pothin et l'esclave Blandine. o le successeur de Pothin le premier théologien de la Gaule, Irénée. o Ds la seconde moitié du 2e sicle, une crise grave s'annoncent. Une épidémie de peste sous le rgne de Marc Aurle (161-180) les menaces germaniques dans les régions rhénanes. Des troubles intérieurs en cause la pax Romana la révolte de Maternus dans les années 180. Aprs la mort de l'empereur Commode en 192, la Gaule le théâtre des compétitions pour le pouvoir. Albinus, installé Lyon, est battu par Septime Sévre en 197 et Lyon est ravagée. Cependant, les plus graves problmes apparaissent au cours du 3e sicle.