PARLEMENT EUROPÉEN
2009 - 2014
{ITRE}Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie
2010/2245(INI)
{09/02/2011}9.2.2011
PROJET DE RAPPORT
sur une Union de l'innovation: transformer l’Europe pour le monde de l’après-crise
(2010/2245(INI))
{ITRE}Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie
Rapporteure: Judith A. Merkies
PR_INI
SOMMAIRE
Page
PROPOSITION DE RÉSOLUTION DU PARLEMENT EUROPÉEN....................................... 2
EXPOSÉ DES
MOTIFS.............................................................................................
................. 2
PROPOSITION DE RÉSOLUTION DU PARLEMENT EUROPÉEN
sur une Union de l'innovation: transformer l’Europe pour le monde de l’après-crise
(2010/2245(INI))
Le Parlement européen,
– vu la communication de la Commission du 6 octobre 2010 intitulée "Europe 2020: une Union de
l'innovation" (COM(2010)0546),
– vu la résolution du Parlement européen du 11 novembre 2010 sur les partenariats européens en
matière d'innovation dans le cadre de l'initiative phare "Une Union pour l'innovation"[1]
– vu la communication de la Commission du 3 mars 2010 intitulée "Europe 2020: Une stratégie pour
une croissance intelligente, durable et inclusive" (COM(2010)2020),
– vu la communication de la Commission du 26 janvier 2011 intitulée "Une Europe efficace dans
l’utilisation des ressources – initiative phare relevant de la stratégie Europe 2020"
(COM(2011)0021),
– vu la communication de la Commission du xxx 2011 intitulée "feuille de route pour une économie
à faible production de CO2 d'ici 2050" (COM(2011)xxx),
– vu sa résolution du xxx mars 2011 sur "Une politique industrielle à l'ère de la
mondialisation"[2],
– vu sa résolution du 15 juin 2010 sur la politique communautaire de l'innovation dans un monde
en mutation[3],
– vu sa résolution du 16 juin 2010 sur la stratégie Europe 2020[4],
– vu sa résolution du 11 novembre 2010 sur la simplification de la mise en œuvre des
programmes-cadres de recherche[5],
– vu les conclusions du Conseil européen du 4 février 2011 sur l'innovation,
– vu les conclusions de la 3049e session du Conseil "Compétitivité" des 25 et 26 novembre 2010
sur une Union de l'innovation pour l'Europe,
– vu les conclusions de la 3035e session du Conseil "Compétitivité" du 12 octobre 2010 "Rendre
les programmes de recherche et d'innovation de l'UE plus attrayants: le défi de la simplification",
– vu la communication de la Commission du 28 octobre 2010 sur une politique industrielle
intégrée à l’ère de la mondialisation: Mettre la compétitivité et le développement durable sur le
devant de la scène",
– vu la communication de la Commission du 6 octobre 2010 intitulée "La contribution de la
politique régionale à une croissance intelligente dans le cadre de la stratégie "Europe 2020" -
(COM (2010) 0553),
– vu la communication de la Commission du 30 septembre 2009 intitulée "Préparer notre avenir:
développer une stratégie commune pour les technologies clés génériques dans l’UE" (COM(2009)0512),
– vu la communication de la Commission du 13 mars 2009 intitulée "Une stratégie pour la R&D et
l'innovation en matière de TIC en Europe: passer à la vitesse supérieure" (COM(2009)0116),
– vu l'avis du Comité des régions du xxx,
– vu l'avis du Comité économique et social européen du xxx,
– vu l'article 48 de son règlement,
– vu le rapport de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie et les avis de
la commission du commerce international, de la commission de l'emploi et des affaires sociales, de
la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, de la
commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs, de la commission du
développement régional, de la commission de la culture et de l'éducation ainsi que de la commission
des affaires juridiques (A7-0000/2011),
A. considérant que l'accélération du rythme de l'innovation n'est pas seulement essentielle pour
mettre en place un modèle économique durable et assurer les emplois de l'avenir, mais qu'elle
apportera également les réponses aux défis sociétaux majeurs et partagés de la société européenne,
à savoir:
§ le changement démographique actuel: le vieillissement de la société, l'urbanisation et les
migrations;
§ le passage à une gestion durable des ressources; le changement climatique, les énergies
renouvelables, la rareté des ressources en eau, les inondations et les efforts visant à préserver
et remplacer les matières premières essentielles;
§ une assise économique stable et équitable: la relance économique, stimuler une société basée
sur la connaissance, dynamiser la compétitivité de l'Union;
B. considérant que la clé d'une stimulation de l'innovation est:
§ privilégier la créativité des citoyens, leurs modes de consommation et les réactions aux
nouvelles idées,
§ un cadre réglementaire à long terme, stable, simple, transparent et solide,
§ un meilleur accès aux financements (en particulier pour les PME),
§ une coopération fructueuse entre les instituts de recherche, les entreprises, les gouvernements
et les citoyens,
Une approche intégrée et interdisciplinaire
1. salue l'initiative phare "Une Union pour l'innovation", qui est à ce jour la tentative la
plus importante et la plus concrète de mettre en place une stratégie politique européenne intégrée
pour l'innovation mais dont le succès dépend de la coopération pleine et entière des États membres
chargés de la mettre en œuvre;
2. demande que l'innovation soit conçue de façon large et aille au delà de la simple
innovation technologique, centrée sur des produits, et qu'elle place le rôle mobilisateur des
citoyens au centre des préoccupations; rappelle que l'innovation consiste à mettre des idées en
pratique avec succès et qu'elle touche aux produits, aux procédés, aux services et aux mouvements;
3. souligne que l'Union pour l'innovation devra donner la priorité aux objectifs définis
dans la stratégie Europe 2020, la stratégie énergétique pour l'Europe 2011-2020 et la feuille de
route pour une économie à faible production de CO2 d'ici 2050;
4. se félicite que la Commission fasse porter l'effort sur les grands défis sociétaux, et
souligne que l'innovation est nécessaire pour augmenter la productivité des ressources et leur
remplacement durable tout en réduisant l'utilisation des ressources et la consommation d'énergie;
5. insiste sur l'importance de l'initiative phare "Une Europe efficace dans l’utilisation
des ressources" ainsi que des efforts pour dissocier la croissance économique de l'utilisation des
ressources en soutenant le passage à une économie à faible production de CO2, en recourant
davantage aux sources d'énergie renouvelables et en développant les transports durables;
6. souligne qu'une politique de l'innovation réussie suppose:
§ une stratégie d'orientation, de conception et de mise en œuvre de toutes politiques et actions
visant à favoriser et à renforcer l'innovation en Europe (par exemple par le biais de l'éducation,
par des mesures sur le marché de l'emploi, le marché unique, les infrastructures, la fiscalité, la
politique industrielle et commerciale);
§ une coordination efficace des actions de coopération, encadrées au niveau de l'Union
européenne, des États membres et des régions;
§ un engagement maximal de tous les acteurs impliqués, comme les PME, l'industrie, les
universités, les instituts de recherche, les gouvernements et les partenaires sociaux;
§ la coordination et la cohérence des différents domaines, actions et instruments politiques de
façon à empêcher l'éparpillement et la duplication des actions, dus à une absence de coordination
des efforts de recherche et d'innovation;
rappelle que l'objectif principal de la politique "Une Union de l'innovation" doit être de
faciliter cette coordination et cette cohérence par une démarche véritablement holiste, centrée sur
les grands défis sociétaux;
7. accueille favorablement la proposition de la Commission concernant l'instauration d'un
indicateur intégré unique permettant de mieux suivre les progrès de l'innovation; demande avec
insistance que ce "tableau de bord" soit encore développé grâce à une coopération internationale;
Une innovation sociale, axée sur le citoyen
8. souligne que les exigences des citoyens en tant que consommateurs et leur engagement en
tant que professionnels sont les principaux moteurs de l'innovation; fait par conséquent observer
qu'une société de l'innovation doit se fonder sur la participation citoyenne, afin de donner corps
aux besoins des citoyens et à leur potentiel créatif par le biais d'une démarche ascendante
proposant des solutions innovatrices permettant à chaque citoyen de contribuer à l'efficacité des
ressources;
9. invite la Commission et les États membres à s'efforcer sérieusement de faire évoluer les
mentalités vers un mode de pensée animé par la curiosité et tourné vers l'innovation en
encourageant le passage à des schémas de consommation durables et en promouvant activement
l'engagement citoyen sur la voie de l'innovation;
10. insiste sur l'importance de l'innovation sociale et sur la nécessité d'adopter une démarche
ascendante et un environnement ouvert aux idées créatrices, de façon à stimuler l'augmentation de
la productivité, rendre les salariés plus autonomes et répondre aux besoins sociaux insatisfaits
(inclusion, immigration);
11. demande aux autorités nationales, régionales et de l'Union européenne de stimuler
l'innovation sociale et d'en assurer le financement sur les deniers publics; estime que
l'innovation sociale devrait être incluse dans les programmes de financement et de soutien tels que
le Fonds social européen, les programmes-cadres (PC) et le programme-cadre Compétitivité et
Innovation (PCI);
12. invite les États membres à intervenir pour améliorer les qualifications entrepreneuriales et
quantitatives des (jeunes) Européens en intégrant l'esprit d'entreprise et d'innovation dans toutes
les filières d'enseignement;
Simplification, réorganisation, financement et normalisation
13. invite la Commission à mettre en place, pour accélérer l'innovation, un système simple et
accessible, de l'axer sur les défis sociétaux majeurs et de s'efforcer activement d'éviter la
fragmentation et de prévenir toute dérive bureaucratique;
14. invite la Commission à établir, en coopération avec les États membres, un "guichet unique",
service auprès duquel toutes les parties prenantes (et notamment les petites sociétés tournées vers
l'innovation) - mais aussi les autorités régionales et locales - pourraient solliciter un
financement ou seraient mises en relation avec des partenaires potentiels;
15. invite la Commission à instaurer une méthode plus efficace de financement de l'innovation en
créant des synergies et en fusionnant, lorsque cela est possible, les programmes de soutien en
matière de recherche, de développement et d'innovation (R&D&I), comme par exemple les
programmes-cadres, les initiatives technologiques conjointes, les PCI, les programmes communs,
l'Institut européen d'innovation et de technologie (IEIT) et le Plan stratégique européen pour les
technologies énergétiques, et à orienter vers les activités innovantes les ressources des fonds
structurels et certains volets des fonds de la politique agricole commune et des recettes du
système d'échange d'émissions; demande, avec le Conseil, un nouvel équilibre entre confiance et
contrôle et entre prise de risque et refus des risques;
16. demande instamment, fort du succès du Conseil européen de la recherche, que soit maintenue
une solide base d'excellence dans la recherche fondamentale;
17. invite la Commission à relier plus étroitement les instruments de financement aux mesures en
faveur de l’innovation orientées vers la demande, telle l’Initiative des marchés porteurs;
18. prie instamment la Commission de développer l'Instrument de financement avec partage des
risques (MFPR) de la BEI en renforçant les garanties existantes, en lui affectant 500 millions EUR
supplémentaires en 2011, en augmentant sa dotation de 1 milliard EUR à 5 milliards EUR après 2013
en en diversifiant l'élément de risque;
19. invite la Commission à orienter une plus grande part de la recherche proche du marché vers
des instruments tels que le PCI, le MFPR et le FEI, et à permettre aux PME européennes d'y accéder;
20. demande à la Commission et aux États membres de réévaluer l'ensemble de l'écosystème de
l'innovation afin d'éliminer les obstacles superflus, notamment en ce qui concerne l'accès des
universités aux mécanismes de prêt;
21. invite les États membres à faire un usage optimal, au cours de la présente période de
financement, des fonds structurels affectés aux activités R&D&I et à cibler les grands défis
sociétaux; invite la Commission et les États membres à éviter des doubles emplois onéreux en
promouvant des stratégies de spécialisation intelligente;
22. se joint au Conseil pour inviter la Commission à présenter des propositions visant Ã
accélérer, à simplifier et à moderniser les procédures de normalisation afin de permettre Ã
l'Europe de réagir plus rapidement à l'évolution en matière d'innovation sur les marchés mondiaux;
Marché unique et propriété intellectuelle
23. souligne la nécessité urgente d'achever le marché unique européen de tous les biens et
services, y compris des produits de santé innovants, afin d'ouvrir ce marché à 500 millions de
consommateurs;
24. souligne qu'un système de DPI fiable et équilibré compte parmi les conditions-cadres les
plus capitales pour l’innovation; invite donc la Commission à concevoir une stratégie globale dans
le domaine de la propriété intellectuelle, équilibrant les droits des inventeurs et la promotion
d'un accès ouvert et facile aux connaissances et aux inventions;
25. appelle de ses vœux l'introduction d'un brevet communautaire unique; se félicite par
conséquent du large consensus apparu, au sein du Conseil, quant à l'ouverture, dès 2011, de la
procédure de coopération renforcée sur un brevet communautaire unique;
26. demande l'achèvement, d'ici 2014, de l'Espace Européen de la recherché, prévu par le traité,
afin que l'Union européenne soit en mesure de retenir et d'attirer les meilleurs talents;
27. se félicite des propositions de la Commission concernant la mise en place d'un marché
européen de la connaissance pour les brevets et les licences d'ici la fin de 2011;
Marchés publics
28. rappelle que les marches publics, qui représentent 17% du PIB annuel de l'Union européenne,
jouent un rôle important sur le marché unique européen et dans la promotion de l'innovation;
29. demande instamment aux États membres d'orienter leurs marchés publics vers des produits, des
procédés et des services innovants; invite par conséquent la Commission européenne à favoriser,
dans ses propositions législatives, les marchés publics propices à l'innovation, comportant un
réexamen des possibilités de marchés publics avant commercialisation, et demande aux États membres
d'augmenter la part des marchés publics verts;
30. rappelle que la réciprocité internationale est une nécessité pour l'accès aux marchés
publics, de façon à permettre aux entreprises de l'Union européenne d'affronter la concurrence
internationale à des conditions équitables;
Les partenariats européens en matière d’innovation (PEI)
31. rappelle sa résolution du 11 novembre 2010 relative aux PEI:
§ qui consacre le principe cardinal de "l'intelligence en matière de ressources", de manière Ã
promouvoir une utilisation efficace des ressources, ainsi qu'une consommation intelligente en même
temps que l'efficacité de la production et de la gestion, tout au long de la chaîne
d'approvisionnement,
§ qui accueille favorablement le projet pilote sur le vieillissement actif et en bonne santé;
32. souligne que les PEI doivent:
§ répondre aux défis sociétaux majeurs,
§ être source d'inspiration en fixant des objectifs ambitieux, mais réalisables,
§ créer des synergies en suivant les principes SMART,
§ concerner plus de deux domaines politiques (Directions générales) à la Commission, et
§ englober l'ensemble des programmes d'innovation, y compris les communautés de la connaissance et
de l'innovation constituées par l'IET;
33. exhorte la Commission à faire rapport annuellement au Parlement sur tous les PEI, et deux
fois par an sur le premier projet pilote;
La région, un partenaire important
34. rappelle qu'un engagement total de la part des responsables régionaux et locaux est capital
pour la réussite des objectifs de l'Union de l'innovation, car ils sont suffisamment proches d'une
large gamme d'acteurs en matière d'innovation et servent d'intermédiaires entre ces acteurs, les
États membres et l'Union européenne;
o
o o
35. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission
ainsi qu'aux États membres.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Les grands défis sociétaux
L'Union fait la force. Innover ensemble afin de trouver des solutions aux problèmes de société de
l'Europe, implique une focalisation accrue, une accélération des évolutions, une meilleure
efficacité/rentabilité et davantage d'énergie créatrice. L'Union pour l'innovation doit trouver
réponse non seulement aux problèmes sociétaux communs, mais elle doit aussi, et en même temps,
renforcer la compétitivité européenne et montrer la sortie du tunnel de la crise économique. Tous
les États membres sont conscients, dans une Europe tributaire des importations, de la nécessité
d'exploiter sources d'énergie et matières premières de façon intelligente et durable, à la fois
pour la production d'énergie, pour l'industrie et pour la production de denrées alimentaires. Le
vieillissement de la population est lui aussi un défi auquel doivent faire face pratiquement tous
les États membres de l'UE. S'il s'agit de vivre plus longtemps en bonne santé, d'apporter de
meilleurs soins médicaux, tout en maîtrisant les coûts, une approche commune peut donner plus
rapidement de bons résultats. Or, les économies européennes sont devenues à ce point
interdépendantes que ce n'est pas seulement la stabilité de l'euro qui appelle une démarche
commune, c'est également le renforcement de la compétitivité des États membres. Il faut marcher de
concert vers une économie stable et équitable.
La créativité humaine: la liberté d'innover
L'être humain est créatif. Mais il faut lui donner la possibilité d'apporter sa contribution
personnelle à l'amélioration de son environnement et de la société dans laquelle il vit. Selon des
études récentes, cette innovation sociale contribue à 75% au succès de l'innovation technologique.
C'est pourquoi donner aux travailleurs la liberté de développer leurs idées afin d'améliorer les
processus de production est d'une valeur inestimable. Les citoyens sont eux-mêmes des innovateurs.
C'est le cas par exemple de ceux qui développent de nouvelles applications des iPhones
non-européens. Mais leur comportement et leurs choix de consommation orientent eux aussi
l'innovation. Il importe donc que les citoyens aient, ou acquièrent, la possibilité d'influer sur
la transition vers une société durable, par exemple en améliorant les applications, à très petite
échelle, des énergies renouvelables, et d'être partie prenante de ce processus. À ce titre, des
changements d'attitude, et notamment de consommation, peuvent donner à l'innovation une impulsion
puissante.
L'innovation: qu'apporte-t-elle aux citoyens?
L'effort porté sur l'innovation a pour objectif de maintenir à un niveau élevé le bien-être en
Europe en trouvant des alternatives durables aux produits, procédés et services utilisés
jusqu'alors.
Trouver plus rapidement le moyen d'apporter de meilleurs traitements aux affections gériatriques,
ou aux maladies dites de civilisation, permettre la mobilité du troisième âge, ce sont là quelques
exemples parmi les avantages que doit procurer au citoyen la coopération européenne. Le
partenariat-pilote sur le vieillissement actif et en bonne santé a pour objectif de procurer Ã
chaque Européen(ne), d'ici 2020, deux années supplémentaires en bonne santé.
L'effort
Des choix tranchés, des objectifs ambitieux sont essentiels à la promotion de l'innovation. La
politique à cet égard devra être à la fois focalisée et cohérente. En effet, pour que l'innovation
apporte des solutions à tant de problèmes, il faut que la politique mise en œuvre soit résolue,
afin de stimuler une créativité qui puisse être convertie rapidement en produits, services,
procédés ou mouvements.
En quoi consiste l'innovation? Que peut-on mieux faire?
Il y a peu, l'innovation était plus ou moins assimilée à la recherche, et seuls les produits
"high-tech" étaient considérés comme participant de l'innovation. Or, l'innovation recouvre un
champ sémantique beaucoup plus vaste: elle s'exprime à travers la traduction réussie d'une idée ou
d'un concept en produit, procédé, service ou évolution. Certes, la recherche est une source très
importante d'innovation, mais celle-ci a d'autres sources que la recherche. Facebook est un exemple
d'idée soudaine et brillante qui peut être directement convertie en produit, procédé, service ou
évolution.
Pour que des idées puissent être facilement appliquées sur le marché ou dans la pratique, il faut:
1. un meilleur accès au crédit et aux soutiens financiers,
2. davantage d'investissements de R&D&I au niveau européen et national, pour les partenaires tant
publics que privés,
3. une réglementation explicite, dans une perspective à long terme,
4. des procédures simples pour l'admission aux programmes de soutien nationaux ou européens, ce
qui réduit la bureaucratie.
+ Le système du "guichet unique": un seul guichet d'accès aux programmes incitatifs européens,
qui atténue la complexité de la demande pour les entrepreneurs (surtout ceux des PME), les
établissements de recherche, les universités et même les autorités régionales et locales. Un tel
guichet ne s'occupe pas seulement de la question du financement, il recherche également des
partenaires ou réseaux de coopération appropriés.
+ Dans la mesure du possible, les programmes incitatifs sont regroupés. En effet, de nombreux
programmes se chevauchent. L'éparpillement des ressources signifie aussi, dans tous les cas, une
déconcentration des efforts.
+ Il faut moins de contrôles pointilleux au niveau des demandes de financement, davantage
d'expertise dans l'attribution des crédits et plus de confiance a posteriori.
5. Il faut une bonne coopération entre les autorités européennes, nationales, régionales et
locales, les établissements de recherche, les universités, les entreprises, sans oublier le
citoyen.
6. Il faut stimuler les compétences quantitatives dans l'enseignement (sciences exactes), faire la
part plus grande à l'esprit d'entreprise dans les filières scolaires et universitaires, ménager
davantage de passerelles entre les disciplines et renforcer la coopération entre le monde de
l'éducation, celui de la recherche et celui de la vie professionnelle.
7. Il faut instituer un brevet européen simple et bon marché, arrêter des règles pratiques pour
protéger la propriété intellectuelle et instaurer un système européen d'échange des brevets non
utilisés.
8. Il faut établir un véritable marché intérieur européen, permettant aux innovations de mieux
"percer" sur un marché de 500 millions de citoyens. En effet, actuellement, certaines innovations
s'arrêtent à la frontière en raison de procédures d'admission trop complexes et de différences de
réglementation dans l'État membre voisin. Devront être intégrés dans ce marché intérieur des
marchés qui, récemment encore, étaient plutôt gérés par les autorités nationales, comme c'est le
cas du marché des produits de santé innovants qui peuvent justement contribuer à un vieillissement
actif et en bonne santé.
9. Il faut, pour une innovation durable, une politique de marchés publics flexible. Les goulets
d'étranglement qui subsistent à propos des opérateurs uniques et de la divulgation des droits de
propriété intellectuelle devront être résorbés, y compris avant commercialisation.
Une politique européenne
La politique européenne doit davantage se focaliser sur la fixation et la réalisation d'objectifs
concrets et précis en ce qui concerne les défis sociétaux majeurs. À l'heure actuelle, la politique
européenne en matière d'innovation reste trop parcellaire, trop orientée vers la recherche. Cet
intérêt porté à la recherche doit être maintenu, et l'objectif de consacrer 3% du PNB à la
recherche doit être atteint. Cependant, d'autres processus, ressortissant d'autres domaines
d'action et débouchant sur l'innovation (sociale), doivent être soutenus. La politique devra
rechercher, en matière d'innovation, une approche holistique et ciblée.
Partenariats d'innovation européens
La Commission européenne propose des "partenariats d'innovation", susceptibles d'apporter
rapidement réponse aux grands défis de société. Le but de ces partenariats est de trouver un effet
de synergie entre des innovations préexistantes et de résorber les freins à un rythme plus soutenu
de l'innovation. Ils doivent obéir au principe SMART: être spécifiques, mesurables, réalisables,
réalistes, opportuns. Et, afin d'éviter l'éparpillement des actions, ils devront aller de pair avec
les trois grands défis sociétaux.
________________________________
[1] Textes adoptés de ce jour, P7_TA(2010)0398.
[2] Textes adoptés de ce jour, P7_TA(2011) …
[3] Textes adoptés de ce jour, P7_TA(2010)0209.
[4] Textes adoptés de ce jour, P7_TA(2010)0223.
[5] Textes adoptés de ce jour, P7_TA(2010)0401.