DOCUMENT X.b.

                              
   
                              
              Serment de paix ŕ Beauvais (1023)
   
   >>  Je  n'envahirai en aucune façon les églises  [...]  Je
n'assaillirai  pas le clerc et le moine qui ne  portent  pas
les  armes du sičcle, ni celui qui les accompagne sans lance
ni bouclier, ŕ moins que je n'aie sujet de me plaindre d'eux
ou  qu'ils ne veuillent pas réparer dans l'espace de  quinze
jours la faute commise contre moi. Je n'enlčverai ni bśuf ni
vache  ni  porc  (...) Je ne saisirai ni  le  vilain  ni  la
vilaine  ni  les  sergents ni les marchands  :  je  ne  leur
prendrai point leurs deniers, je ne les obligerai pas  ŕ  se
racheter  (...)  et  je ne les fouetterai  point  pour  leur
enlever leur subsistance. Je ne saisirai ni mule ni mulet ni
cheval ni jument ni poulain dans les pâturages (...)  Je  ne
détruirai ni incendierai les maisons [...] Je ne couperai ni
déracinerai ni vendangerai les vignes d'autrui sous prétexte
de  guerre  (...)  Je ne détruirai pas  les  moulins  et  ne
ravirai pas les grains qui s'y trouvent, sauf si je  suis  ŕ
l'*ost  ou en chevauchée et sauf dans ma propre terre  (...)
Je  n'assaillirai  pas le marchand ni le pčlerin  et  je  ne
prendrai  pas leurs biens, sauf faute de leur  part.  Je  ne
tuerai  pas  le bétail des vilains, sauf pour ma subsistance
et  celle  de  mes gens [.] Je n'attaquerai pas  les  nobles
dames ni ceux qui les accompagnent (...) et de la męme façon
je prendrai soin des veuves et des religieuses.
   >>  J'observerai ceci envers tous ceux qui l'ont  juré  et
qui  l'observeront  ŕ  mon égard. Je n'en  excepte  que  les
terres qui m'appartiennent (...) J'en excepte encore les cas
oů  je bâtirai ou assiégerai un château ; oů je serai appelé
ŕ l'ost du roi ou de nos évęques ; oů je ferai la chevauchée
(...) <<
   
            Trad. d'aprčs C. Pfister, Études sur le rčgne de
         Robert le Pieux (996-1031), Paris, 1885, p. 170-171
                 (Bibliothčque de l'École des hautes études.
           Sciences philologiques et historiques, fasc. 64).
   
   Il s'agit du texte d'un serment de paix proposé vers 1023
par les évęques de Beau vais et de Soissons aux seigneurs du
voisinage et soumis au roi de France d'alors, Robert  II  le
Pieux, fils d'Hugues Capet.