Comprehension de 1'écrit Lisez le texte et repondez. 1. Queis sont les buts de l'auteur de l'article ? Cochez Les verbes correspondants. □ constater □ se plaindre □ avertir □ expliquer □ justifier □ defendre (soutenir) □ raconter □ plaisanter □ commenter 2. Dans les trois premiers paragraphes : a. Quel est le phenomene decrit ? b. Comment s'explique ce phenomene ? (Faites la liste des causes.) c. Queis sont les risques pour le futur ? 3. Que represented ces chiffres ? Mettez un titre aux groupes de chiffres [b et c). a. Situation des langues dans le monde • De 7 000 ä 8 000 : nombre de langues parlees dans le monde • 6 000 :...... • 3 000 :...... • 1 500 :...... b....... • 30 % :...... • 3 % :...... C....... • 1 400 :...... • Entre 500 et 600 :...... • 250 :...... U. Dans les deux derniers paragraphes, quelle est Ii ntention de l'auteur (resumez-la en une phrase) ? Puis relevez ses arguments. 71 .../3 5. Quelles sont les organisations et les personnes qui travaillent sur le probléme évoqué par Marc Boujnah ? Que fait chacune d'elles ? 6. Les remarques suivantes vous paraissent-elles justes ou fausses ? Si elles vous paraissent fausses, justifiez-vous. a. La moitié des langues parlées aujourd'hui dans le monde pourraient disparaítre dans les cent prochaines années. b. Ce phenomene affecte plus ou moins toutes les regions du monde. c. Pour qu'une langue se maintienne, il faut que 30 % des enfants de la region ou on la parle soient scolarisés dans cette langue. d. L'unification linguistique est un facteur d'enrichissement mutuel. 7. Connaissance du vocabulaire. Remplacez ces mots pris dans le 1er paragraphe par un autre mot ou une expression. I. 3 : jadis - LA: révolu -1. 6 : de surcroít I. 8 : désormais - L 14: exhaustif I. 19 : prendre la mesure — L 20 : alarmant I. 33 : gagner du terrain - au detriment de 8. Expliquez le titre de l'article. .75 .71 Les langues orit-elles dit [ears demiers mots ? On a peine ä le croire mais entre sept mille et huit mille langues etaient jadis parlees sur la planete. Un passe revolu... Aujourd'hui on en denom-bre environ six mille. Soit 20 % de moins en quelques siecles. De surcroit, la plupart de ces langages ne sont desormais utilises que par de rares locuteurs : la moitie compte moins de dix mille pratiquants, et un quart moins de mille, selon les donnees de rUnesco en alerte face ä « cette desertification linguistique ». reorganisation, qui dresse Pinventaire aussi exhaustif que possible des langues en danger et enregistre les temoignages de leurs derniers usagers, a d'ailleurs publie un Atlas mondial des langues en peril qui permet de prendre la mesure de ralarmant phenomene. Mais pas ine- dit: « Des guerres, des catastrophes naturelles ou des epidemies out raye des langues de VHistoire. Et si le latin, le grec anden ou le Sanskrit ontpu etre artificiellement conserves, la plupart ont disparu », expli-que PUnesco. Uorganisme constate neanmoins Pacceleration du processus depuis environ trois siecles:« Les langues dominantes, imposees par les Etats dans Veducation, les médias, les administrations, n'ont cessé de gagner du terrain au detriment des langues locales et minoritaires. » Un constat partagé par les spécialistes mondiaux, qui considěrent générale-ment qu'une langue est « menacée de disparition »lorsqu'elle n'est plus enseignée qu'ä moins de 30 % des enfants et s'inquietent de la possible extinction de 50 % des langues contemporaries d'ici ä la fin du siěcle. Les langues africaines, australes ou asiatiques semblent les plus touchées, « tant les langages očcidentaux se sont imposes partout, au detriment d'autres dialectes, peu ä peu aban-donnés par leurs locuteurs eux-mémes qui préfěrent utiliser une autre langue dans l'espoir de trouver un emploi et un statut social plus élevé », résume-t-on ä la section du Patrimoine immatériel de l'Unesco. Cette derniěre estime qu'ä l'heure actuelle, au moins dix langues meurent chaque année dans le monde. Et en Austrálie ou ä Taiwan, les taux d'extinc-tion s'averent plus élevés encore, selon l'organisation non gouvernementale SIL International (Summer Institut of Linguistics - Société internationale de linguistique). [...] Ainsi, le capital linguistique afri-cain, Tun des plus riches au monde avec 30 % des langues mondiales (alors que l'Europe n'en compte que 3 %), fond comme neige au soleil. Selon l'atlas publié par l'Unesco,« sur les 1400 langues parlées sur ce continent, entre 500 et 600 sont en danger et 250 risquent rnéme de dis-paraitre rapidement». Le Cameroun pourrait méme perdre dix-huit de ses langues dans les prochaines décen-nies et huit d'entre elles sont d'ores et dejä pratiquement éteintes... Idem en Europe oů cinquante langues risquent de disparaitre: en Scandinavie et dans le nord de la Russie, en Sibérie, oů pres des quarante langues locales se sont déja éteintes... Le phénoměne s'observe aussi en France concernant quatorze dialectes régionaux (alsa- cien, Catalan, flamand...) egalement en peril avere. Une perte inestimable en realite. « La preservation des langues en voie de disparition est essentielle pour maintenir en vie l'heritage du patrimoine humain, diffuser la connaissance, le respect de notre passe et un lien invisible et tangible qui lie les communautes humaines au-delä desfrontieres de l'espace et du temps », affirme SIL International. Une approche egalement partagee par le CNRS qui contribue ä la documentation et ä la sauvegarde des langues en danger, et assure qu'une « societe toire de ses locuteurs disparaissent avec eile et il devient pratiquement impossible de lui redonner vie », confirme-t-on chez SIL International ou l'on se documente sür les langues survivantes pour consigner par ecrit celles en voie de disparition ou encou-rager leur usage et leur transmission par l'elaboration de dictionnaires ou la mise en place de programmes d'al-phabetisation. En outre, de nombreux partenariats universitaires et gouver-nementaux sont menes afin de former des acteurs locaux aptes ä sauvegarder le capital linguistique d'une culture ou d'un Etat. Pour sa part, l'Unesco «promouvoir pour l'humanite un autre horizon que celui de l'uniÜnguLsme » globalisee ne parlant qu'une seule langue ne donnerait qu'une image appauvrie de la nature humaine et de ses potentialites ». C'est dire si le sujet s'est logiquement erige en preoccupation pour les lin-guistes et anthropologues du monde entier, mobilises contre cette disparition progressive d'un des patrirnoines intangibles, et neanmoins essentiels, de l'humanite.« Avec chaque langue, c'est un pan de notre culture mon-diale qui s'incanie. Lor sou!une langue s'eteint, la culture, I'art et I'his- £leves scolarises en frangais sur l'ile de Wallis transcrit et codifie les langues en peril afin de produire des grammaires et des bases de donnees lexicales. En outre, rorganisation preconise le deve-loppement du plurilinguisme pour la preservation et la vitalite du capital linguistique mondial. Äl'ecole notam-ment, via l'apprentissage de la langue maternelle, d'une langue de voisinage ou d'une langue internationale. Objectif de l'organisation: « promouvoir pour l'humanite' un autre horizon que celui de I'unilinguisme ». m Marc Boujnah, TGVMagazine, octobre 2005.