« • ľ ť- TJ? unites. ELEMENTS DE LINGUISTIQUE emploierons ici celui de i LINGUISTIQUE, L ANG AGE ET LANG U E f 13 r* ........ de £?7 un f deforme pour les memes raisonsj il faut comprendre (^MÄme ^ la zQne articulatoire oü ;e francais distingue entre un i face signinee, son sens ou sa valeur, et une face signifiante qui 1| et ^ ^ ranglais trois ^es vocaliques fepresentes respec- manifeste sous forme phonique et qui est composee d unites di t^nt dans les mots beat, bit et bait, types parfaitement irre- deuxieme articulation. Ces dernier es sont nominees Dans ľénoncé dont nous nous servons ici, il y a six monetae qui se trouvent coincider avec ce qu'on nomine, dans la langu courante, des mots : f (pour je), at, mal, ä, la et tete. Mais il ni faudrait pas en conclure que « moněme » n'est qu'un equivalent savant de « mot ». Dans un mot comme travaillons, il v a deux moně: ductibles aux i, e du francais. La consonne que l'orthographe espagnole note par s, et qui se prononce en Castille d'une fa con qui un peu rinitiale du francais ckien, n'est pas plus un s qu'un ch; en fait, parmi certaines modalites articulatoires, le francais retient deux types, ceux des initiales de sien et de chien; l'espagnol n'en a qu'un seul qui ne saurait s'identifier a l'initiale .„ : travel- /mvaj/, qw designe un certain type d'actionl ^ ^ ^ 4 celle £ cUen appeUe un „ accent, ia et -ons /»/, qui des.gne celui qui parte et une ou plusieurs autre| de ridentificatioll a£usive phoniques de ^ personnes On ne se hätera pas trop de distinguer entre les monemes de de £ — aw^díu. rar, de russe twz des variantes type travaill- et les monémes du type -ow, en opposant des « séman- méme type, que de consider er fr. prendre, angl. take, all. temes », qui auraient un sens, et des « morphemes » qui n'auraientt ^ rw comffle correspondant a ^ ^me ^ qu une forme, ce qui est inexact; ou encore en designant les| a ces designations, premiers comme des « lexemes », c est-a-dire les monemes du lexique. On verra plus loin (4-19) que la distinction fondamentaL,, «. n'est pas entre moněmes du lexique et monemes de la grammairei íl**** articulation du langage * mais ti JL ^ 1 ^ «• • j « . . ř s On entend souvent dire que le laneaee humain est articulé. II vaut mieux eviter le terme ambigu de « morpheme » qui, r^,_ e, TO . .H : t t u, UL *\UCU1C- Wmnn HWMm Beiert,. drniA ™J^J «1^ '. W ^ « cxpiunoit uns! soaiait probablemoit en peine de chez beaucoup d'auteurs, designe le signe minimum, notre lieres qui varient ďun auteur ä un autre. I-10. Forme linéaire et caractěre * ■ ■ JBl V-- ---- - déniJĽir exactement ce qu'ils entendent par la. Mais il n'est pas i douteux que ce terme corresponde ä un trait qui caractérise eífectivement toutes les langues. II convient toutefois de přéciser cette notion ďarticulation du langage et de jdoter qu'elle se manifeste sur deux plans différents chac|une des unites qui résultent ďune premiere articulation efiFet articulée á son tour en unites d'un autre Toute langue se manifeste done sous la forme linéaire ďénoncé qui représentent ce qu'on appelle souvent la chaine parlée. Cett sairement dans le temps et sont nécessairement pereus par ľouil d experience á transmettre, tout besom qu'on desire faire comme une succession. Tout autre est la situation lorsque ll 2?TS!Í i* " '"c ^ d dTe,S ChaCU1íe communication est de type pictural et percue par la vue: le peintrJ 1^ J ™! ľ, f ?. r ľ"18- ,e,souffre ?e douleurs á la peint, certes, successivement les elements de son tableau, mais lJ íf^.'e P™ niamfester la chose par des cris. C^ux-ci peuvent spectateur pergoit le message comme un tout, ou en portám etre; mvolontaires; dans ce cas ils relevent de la physiologic lis peuvent aussi 6tre plus ou moins voulus et destines a faire con- ■ * í i * * r- v. i ■ »4 y- í * ■ I*1, i i.1 v ■ 4. ■ n i ■ i- I 1 r * 4 • *. * 14 ELEMENTS DE LINGUISTIQUE "í. i. dl i 1 p LINGUISTIQUE, LANG AGE ET LANGU E I. en naitre mes souffrances a mon entourage. Mais cela ne soffit pas a[ saurait etre analysee en unites successives plus petites douees de ~ ™ J " sens : l'ensemble veut dire « tete » et Ton ne peut attribuer lysable et correspond a l'ensemble, inanalyse, de la ; sensation \ & t§- et a -te des sens distincts dont la somme serait equivalente douloureuse. Tout autre est la situation si je prononcejla phrase \ & «tete ». Mais la forme vocale est, elle, analysable en une succes-fai mal a la tete. Ici, il n'est aucune des six unites siiccessives | sion d'unites dont chacune contribue a distinguer tete, par exemple, ¥» qui corresponde a ce que ma doiileur a de! d'autres unites comme bete, tante ou terre. Cest ce qu'on desi- ■ at) mal) ä spécifique. Chacune ďentre elles peut se retrouver dans de tout j gnera comme la deuxiěme articulation du langage. Dans le autres contextes pour communiquer ďautres faits ďexjpérience■: j cas de tete, ces unites sont au nornbre de trois; nous pouvons les mal, par exemple, dans ilfait le mal, et tite dans il s* est mis ä leur\ représenter au moyen des lettres tet, placées par convention entre tete. On apercoit ce que représente ďéconomie cettej premiére j barres obliques, done /tet/. On apercoit ce que represents ďéco-articulation : on pourrait supposer un systéme de communica- \ nomie cette seconde articulation : si nous devions faire corres tion ou, ä une situation déterminée, á un fait d'expérience donne F ue umte s minima une ion vocale seconde articulation, de ues peuvent se contenter 10ns distinetes correspondrait un cri particulier. Mais il suffit de songer ä l'infinie | speeifique et inanalysable, il nous faudrait en distinguer variete de ces situations et de ces faits d'experience pour icompren- des milliers, ce qui serait incompatible avec les latitudes dre que, si un tel Systeme devait rendre les memes services quef articulatoires et la sensibilite auditive de l'etre humain. Grace nos langues, il devrait comporter un nombre de signed distincts si considerable que la memoire de l'homme ne pourrait les emma- j gasirier. Quelques milliers d'unites, comme tite, mal, ai, la, + largement combinables, nous permettent de communiquer plus de choses que ne pourraient le faire des millions de cris inarticules differ ents. \ La premiere articulation est la facon dont s'ordonne l'experience j nous commune ä tous les membres d'une communaute linguistique pour obtenir la forme vocale des unites articulation : tite, par exemple, utilise á deux ■ " i i i ' que nous représentons au moyen avec insertion entre ces d'une autre unite que i i A déterminée. Ce n'est que dans le cadre de cette experience, néces-sairement limitée ä ce qui est commun ä un nombre considerable d'individus, qu'on communique linguistiquement. ■ 1 I-9. unites de Un enonce comme fed mal a la tite ou une partie d'un tel de la pensee ne pourra se manifester que dans un agencement| enonce qui fait un sens, comme j'ai mal ou mal, s'appelle un inattendu des unites. L'experience personnelle, incommunicable| signe linguistique. Tout signe linguistique comporte un signifie, dans son unicite, s'analyse en une succession d'unitesi, chacune j qui est son sens ou sa valeur, et qu'on notera entre guillemets de faible specificite et connue de tous les membres de lk commu-1 («i'ai mal a la t^te »,«j'ai mal», « mal »), et un signifiant grace naute. On ne tendra vers plus de specificite que par l'adjonction; ä quoi le signe se manifeste, et qu'on presentera entre barres de nouvelles unites, par exemple en accolant des adjectifs ä un[ obliques (/i e mal a la tet/, fi e mal/, /mal/). Cest au si nom, des adverbes ä un adjectif, de facon generale des dötermi- [ que, dans le langage courant, on reserverait le nom de signe. nants ä un determine. Cest dans ce cadre que peut s'exercer la r unites que livre la premiere articulation, avec leur signifie et leur créativité de celui qui parle. Chacune de ces unites de premiere articulation presente, nous? d'entre eux ne saurait 6tre analyse en une succession l'avons vu, un sens et une forme vocale (ou phonique). Elle ne. II n'existe pas de terme uni signifiant, sont des signes, et des signes minima puisque chacun signes er ces ■ ■ ■ -» .ti i t - ■ I I i ■ > •"•Vi - ft m k > i: ♦ ..r i ■ i j i i ■ 14 ELEMENTS DE LINGUISTIQUE ! V: i * ■ LINGUISTIQUE, LANG AGE ET LANGUE ■ r* naitre mes souflfrances 4 mon entourage. Mais cela ne soffit pas a saurait 6tre analysee en unites successives plus petites douees de en faire une coirmiumcation linguistique. Chaque cri eest Plm court ou c'est Plus court Par la route)' n est pas entre monemes du lexique et monemes de la grammaire, mais entre les monemes indicateurs de relation et les autres. ■ >y .1* m*. ■ ■ in - * 1 1 - i II vaut mieux éviter le terme ambigu de « morpheme » qui, | I -1I1 La double articulation et ľéconomie du t____________ J5 . * . If* 1 • • • . í ^ chez beaucoup d'auteurs, designe le signe minimum, notre rnor. ^rWS JÍHÍ-ftí*?ft? 11 *rr?J*r\p. 1 n,r.° --».n VI ,r&*\o- c-' * ".*t '.i iLr J** !'L if • ' A langage varient ďun auteur ä un autre. i-io. Forme linéaire et caractére vocal Li ' Le type d'organisation que nous venons d'esquisser existe ■ - dans toutes les langues decrites jusqu'a ce jour. II semble s'impo- ser aux communautes hufflaines conune le mieux adapte aux besoins et aux ressources de Thomme. Seule Teconomie qui resulte Toute langue se manifeste done sous la forme lineaire d'enoncel des dte articulations permet d'obtenir un outil de communica-qui representent ce qu'on appelle souvent la chaine parlee. Cettf tion: d?emploi general et capable de transmettre autam d^r-forme lineaire du langage humain derive en derniere analyse! mat*°4 a auss^ b°n compte. son caractere vocal : les enonces vocaux se dcroulent neces-l si la premiere articulation, celle de rexperience en monemes ■ sairement dans le temps et sont nécessairement percus par l'0m#ucc^sife> n'existait pas, toute emission correspondrait á un type comme une succession. Tout autre est la situation lorsque la communication est de type pictural et percue par la vue: le peintrej peint, certes, successivement les elements de son tableau, mais Id ďexpérience de telle sorte qu'une experience nouvelle, serait incommunicable. Ľ articulation en monemes une commu- spectateur pet9oit le message comme un tout, ou en portanl wquer une experience pour laquelle la communauté n'avait pas 18 ELEMENTS DE LINGUISTIQUE ľ r LINGUISTIQUE, LANGAGE ET LANGUE 19 de signe disponible. Cest á quoi le poete a constammeňt recours jindisposée dans le second. Peu importe que le Francais puisse et c'est probablement lá le point de depart du destin particulier [aussi dire la tete me fait mal. Ce qui est décisif, c'est que, dans une de Tespěce humaine. ; [situation donnée, le Francais et TEspagnol auront naturellement Outre Téconomie supplémentaire qu'elle représente, la deuxiěme [recours á deux analyses complětement differentes. Dans le méme articulation a Tavantage de rendre la forme du signifiant indé- [ordre ďidées, on comparera les equivalents lat. poenas dabant et pendante de la nature du signifié correspondant et ďassurer|fr. ils étaient punis, ang. smoking prohibited, russe kuriť vospreš-ainsi une plus grande stabilité á la forme lmguistique. II est clair,\láetsja et fr. defense de fumer, all. er ist zuverlässig et fr. on peut en effet, que dans une langue ou, ä chaque mot, correspondrait \compter sur lui. un sroRnement particulier et inanalysable, rien n'empécherait r Nous savons dej ä que) es mots ďune langue n'ont pas ďéquiva- chacun d'entre eux qu'il est plus descriptif de ľobjet designe, [varieté des analyses des données de ľexpérience. II se peut que Mais comme il serait impossible de réaliser ľunanimité en ceslles differences dans ľanalyse entrainent une facon différente de matiéres, on aboutirait ä une instabilité chronique peu'favorable jconsidérer un phénoméne, ou qu'une conception différente ďun au maintien de la comprehension. Ľexistence ďune -deuxiéme j phénoméne entraine une analyse différente de la situation. En fait, articulation assure ce maintien en liant le sort de chacun des [il n'est pas possible de faire le depart entre ľun et ľautre cas. composants du signifiant, chacune des tranches phoniques /m/,! En ce qui concerne ľarticulation des signifiants, on se gardera a/, /l/ de mal par exemple, non point a la nature du signifie corres- bien de juger les faits sur la base des graphies, meme lorsqu'il pondant, ici«mal», mais a celui des composants d'autres signifiarits s'agit de transcriptions et non de formes orthographiees. Si Ton de la langue, le /m/ de masse, le /a/ de chat, le /l / de sale, etc. Ceci [part de ji e mal a la tet/ et /me duele I* kabeGa/, on ne doit pas se ne veut pas dire que le /m/ ou le /l/ de mal ne pourra se modifier ifigurer que le premier /a/ de /ka'beOa/ recouvre la meme realite au cours des siecles, mais que, s'il change, il ne pourra le faire jlinguistique que celui de /mal/; en francais, ou Ton distingue sans que change, en meme temps et dans le meme sens, le /m/ de |je /a/ de mal du /a/ de male, le premier ne saurait avoir qu'une masse ou le III de sale. W M ^articulation peu profonde, alors que le /a/ de cabeza, unique voyelle ouverte de ľespagnol, a beaucoup plus de latitudes. Ce sont des I-I2. Chaque langue a son articulation propre [raisansďéo^ i. Si les langues s'accordent toutes pour pratiquer la double t h' t i caractěres les phonemes de deux langues diíférentes. > articulation, toutes different sur la facon dont les usagers de sha-|l-l3. Nombre des monemes et des phonemes cune d'elles analysent les donnees de l'experience et sur ja manierej dont ils mettent a profit les possibility offertes par les organes| Le nombre des enonces possibles dans chaque langue est theo- I?, .^roif* T?n rt'nntres termes, chanue langue articule h sariquement infini, car il n'est pas de limite au nombre de monemes fa9on aussi bien les enonces que les signifiants. Dans les circons-successes qu un enonce peut comporter tances oü un Francais diraj 'ai mal ä la tete, un Espagnol articulerafd*une langue est en fait une liste ouverte : il est impossible me aueie la caoeza. jJans ml Lab,ie süjtL uc i tuoiiw0uj^ ■ o i parle, dans Tautre la tete qui souffre; Texpression de la douleurimes distincts parce que, dans toute communaute, de nouveaux sera nominale en fran9ais, verbale en espagnol et Tattrjibution dejbesoins se manifestent ä chaque instant et que ces besoins font cette douleur se fera ä la tete dans le premier cas, k la personne|naitre de nouvelles designations. Les mots qu'un civilise d'au- f » } r 1