Sous les debris I'ange una pensee inclinee vers le monde iaisse des traces ecrire est un paysage sonore i'ceil la bouche I'epaule la main lient les mots et les choses je suis absorbee par des intentions de lumiere par la vie comme un geste dresse rouge vif dans le poeme «Sous les debris I'ange» accompagnait Le s,aái de I'ange, des sculptures de Lauraine André, dans la manifestation «Le Verbe et l'lmage», organisée par Passociatioji-'a Artistes á la Bastille», qui s'est tenue á Paris, du 18 au Z-fc-ctobre 1991. Ce texte a été repris dans la Revue n° 2 de^association en 1991. 1 j'ai I'ceil ancre dans le paysage yi sans eau sans odeur et sans splendeur Z. I'oeil enfonce dans le bruit du paysage 3 dans I'acier et le bronze dans le trace obscur des membres enlaces soudes & par le pigment pourpre par le feu la frayeur menaces les membres par leur desir k mis en boite pour resister q au retrecissement de I'espoir le monde est categorique il tourne ¥ la douleur tourne aussi Al et s'epaissit en tournant A* a jamais reelle ruminee A h je ne comprendrais pas qu'elle se taise M elle abrege forcement la portee de mes reves 49 2 3 j'attends j'ai le corps chauve et poreux la douleur y passe minutieusement c'est un corps que je pose a cote du mur du cote du silence de ce qu'il en reste de ce qu'on en voit encore la nuit quand ca s'ouvre en soi quand son corps sans cri redoutable pourtant pousse le mur jusqu'a ce qu'il cede et il cede parfois au plus pres de la melancolie je recupere les materiaux et les mots j'exige I'envol dans la matiere je cherche I'ange sous les debris et sculpte tous mes deuils avec application pendant que d'etroites verites sombrent sous ma paupiere au milieu du monde le reve d'amour ne ressemble a rien chaque etreinte est une maladresse ou I'on cherche I'oubli dans le remous dans la certitude des corps conquis i" mais le ciel et le temps tournent agitent le fond de I'ame J| desormais tout s'effacera | jusqu'a ce que respirer Ij ne soit plus pathetique If I car les corps qui fremissent j| ne sont pas des statues m leurs voix bougent et s'etendent m jusqu'aux limites du paysage ■i dans I'echo clair du frisson ■j juste au-dessus des tombeaux ■ comme si elles avaient des ailes 50