Annette ENDRUSCHAT Universite Karl Marx, Section TAS Leipzig (R.D.A.) CREATION LEXICALE EN PORTUGAIS PARLE DANS LA REPUBLIQUE POPULAIRE D'ANGOLA La R6publique Populaire d'Angola fait partie de ces pays en Afrique subsaharienne qui ont decide, ä cause de leur pluriethnicite et du multi-linguisme, de maintenir l'ancienne langue coloniale en tant que langue officiclle et de faire avancer la recherche sur les langues indigenes et leur emploi. Cette orientation politico-linguistique s'appuic sur unc analyse profonde de la situation linguistique du pays, mais ä son tour eile a une influence egalemcnt sur !e developpement des langues respectives et leurs relations reeiproques. La situation linguistique, la politique de langues et 1'ensemble de la conjuncture sociale forment le cadre d'existencc et de developpement d'une langue. Avant de traiter notre theme central : les processus de creation lexicale en portugais d'Angola, nous ferons quelques remarques sur la Situation et la politique linguistiques. 1. La situation linguistique d'un pays multilingue comprend les facteurs suivants : a) existence de plusieurs langues, leur distribution territoriale et quantitative ; b) contacts entre les langues; c) functions sociales et communicatives des langues ; d) position des locuteurs envers les langues. /./. On peut partir du fait qu'en Angola, neuf langues du groupe bantou y sont parlees ainsi que deux langues du groupe Khoisan. Les langues les plus importantes font partie des langues bantous : Umbundu, Kimbundu, Kikongo, Ciokwe, Ganguela, Nyaneka-Humbe, Ovambo. La majorite de la population parle une langue bantou comme langue mater-nelle. Au total, 25-30 % de la population dispose de connaissanecs plus ou moins vastes de la langue portugaise. Le portugais est reparti cssen-tiellement le long de la cöte oü se trouvent les grands centres urbains du 69 pays ce qui vient du fait que, pendant l'epoque colonialc, les Portugais se sont établis surtout dans ces regions. Nous pouvons constatcr l'cxistcnce de deux formes d'usage du portugais : — l'emploi écrit (dans les usages officiels), et — l'emploi oral. Ces deux formes présentent des differences sur tous les nivcaux dc langue. 1.2. F.ntre lc portugais et les langues indigenes (ou, ďaprěs la terminologie africaniste moderne, langues nationales), on peut constater des contacts et des relations multiples. Les langues nationales — surtout Umbundu et Kimbundu — infiuencent le lexiquc du portugais en fournis-sant des designations sans equivalent en portugais ou des lexemes conno-tatifs. Integres dans le contexte portugais, ces lexemes sont adaptés, orthographiquement et/ou morphologiquement, au systéme de la langue portugaise. Dans le domaine oral surtout on peut observer également des interferences ä niveau syntaxique. L'influence du portugais sur les langues nationales se manifeste dans 1'intégration et l'assimilation de designations portugaises pour des objets jusqu'alors inconnus en Angola, aux langues indigenes. On trouve des emprunts portugais surtout en Umbundu et Kimbundu. En résumé, il faut reconnaitre que les contacts entre le portugais et les langues indigenes sont restés toujours peu intenses. Les causes en sont la presence en general brěve et isolée des colons, les contacts trěs rares et peu intenses entre colons et indigenes. D'autre part la politique colo-niale, nettement restrictive, du Portugal ne rendait possible l'acces au portugais et son emploi qu'ä une minoritě, choisie parmi l'elitc, de la population angolaise. II en résulte qu'une population mixte était presque inexistante. Le nombre des metis resta toujours trěs limitě — 2 ä 3 % — et il n'y eut pas de langue créole (au sens du primary creule, ďaprěs Valkhoff 1966, 34) qui aurait constitué la langue maternelle d'un groupe important de population. On peut toutefois constater dans le portugais oral des grandes villes, notamment dans les mucequcs (quartiers suburbains), des phénoměnes crčolisčs ä un niveau phonétique, lexical et morpho-syntaxique. Cela nous permet dc postulcr l'existcncc d'un créole secondare (secondary creole, Valkhoff ibid.,) dont les racines sont la maitrise insuffisante d'une langue étrangěre qui ne constitué pas la langue maternelle du locuteur. 1.3. L'utilisation des langues nationales se limitait, pendant 1'époque coloniale, au domaine traditionnel de la communication (famille, maison. 70 culture, etc.). D'autre part, pendant longtemps leur emploi fut interdit dans la communication officielle. Ce n'est qu'apres la declaration de l'independance que les mesures prises en faveur de la recherche et de la promotion des langues bantou les plus importantes (Umbundu, Kimbundu, Kikongo, Ciokwe, Mbunda, Kwanyama) vont faire naitre de nouvelles spheres d'emploi pour ces langues. Elles ont eu acces ä I'alphabetisation, ii la formation scolairc (primairc) ainsi qu'aux mass-media (radio et presse). Mais aucune de ces langues n'est en niesure d'exercer la fonction de langue vehiculaire universelle et inter-ethnique pour tout le territoire de la R.P.A. et dans toutes les situations de communication. II n'y a que la langue portugaise qui dispose des presuppositions intralinguistiques et materielles (dictionnaires, publications officielles, etc.). Celle-ci constitue la langue vehiculaire dans toutes les spheres de communication officielles (gouvernement, administration, armcc, justice). Elle est la langue preponderate de la presse et dc la radio ct langue exclusive dc la television. Dc plus, cllc est utilisce comme langue internationale. II nous semble, cependant, injustific d'appeler le portugais langue officielle, langue d'Etat ou langue nationale d'Angola. En R.P.A., on utilise toujours une autre designation, langue vehiculaire (lingua veicular) terme qui, ä notre avis, reflete de maniere adequate la fonction et le Statut du portugais en Angola. 1.4. Le maintien du portugais en tant que langue vehiculaire n'a pas trouve dc grande resistance parmi la population qui, en general, a accepte cettc decision. Mais, un certain nombre de reserves, heritees dc l'epoque coloniale, subsistent encore contre l'ancienne « langue d'elite ». L'UNITA, ä travers les critiques adressees au MPLA-PT qui, selon ce mouvement, mettait en ceuvre la meme politique linguistique que les colonialistes, renforce encore ces reserves en les utilisant en faveur de ses intentions tribalistes. II faut, cependant, etablir une difference entre le tribalisme et la fierte de la langue maternelle qui est aujourd'hui encouragee par la politique de langues du MPLA-PT. 2. La politique de langues fait partie de la politique globale d'un Etat et doit etre comprise comme l'ensemble des mesures capables d'influencer lc developpement d'une langue ou de plusieurs langues ainsi que d'influencer les relations entre celles-ci. En R.P.A., la politique de langues presente deux aspects: — le maintien du portugais en tant que langue vehiculaire et sa diffusion parmi la population ; — une recherche scientifiquc sur des langues nationales afin de rendre possible leur emploi dans un plus grand nombre de spheres de communication. 71 1 Pour lc dcuxiěmc point, on a déjá cnrcgistré dcs succěs remarquablcs (par excmplc dcs orthographies et des grammaircs normativcs, dcs terminologies spéciales et á un moindre degré des dictionnaires). D'autre part on a traduit des manuels portugais ďalphabétisation. Ainsi il est possible de les utiliser pour la formation scolaire et pour 1'alphabétisation aussi bicn comme matiěre que com me languc d'enseignement. Toulefois la divulgation du portugais se heurte, dans la pratique, á plusieurs difficultés, dont la plus grave reside dans le sous-développement du systéme ďéducation qui n'est pas en mesure ďintervenir pour amplifier un usage qui suivrait la normc du portugais. Enfin rinsufTisance des mass-media 1 rend difficile d'imposer du portugais comme moyen véhicu-laire universel dans tout le pays. La politique de langues de la R.P.A. a pour but d'implantcr dans la population un bilinguismc fonctionnel, e'est-a-dire de rendre chaque Angolais capable d'utiliser le portugais ct sa langue maternelle, dans des situations de communication fixées respec-tivement. Cela n'implique pas qu'on pourra, dans l'avenir, exclure des melanges spontanés cntrc portugais et langues indigenes ce qui est inevitable dans des pays multilingues. 3. M. Perl, dans l'article public dans ce fascicule, a déjá insisté sur le fait que, dans les ex-colonies portugaises, des variantes nationales de la langue portugaise se forment en fonction de la situation linguistiquc concrete et de la nouvelle orientation politique de ces pays. II s'agit ici de résultats du changement linguistique, dont les causes consistent d'une part dans le changement de la realitě objective d'une société et d'autre part dans dcs phénoměnes de la langue comme par excmple dans I'econo-mie linguistiquc ou la tendance de simplificr les structures. La force motrice qui est decisive pour tout renouvellemcnt de la langue provicnt dcs besoins communicatifs de la société des locuteurs. A partir de 1975, la R.P.A. s'est engagée dans une voie autonome de développement qui a, entre-temps, fait naitre une série de phénoménes sociaux non-existants et partiellement inconnus au Portugal. Sur la base d'une orientation socialiste, un nombre de plus en plus grand d'Angolais sont intégrés dans la vie de l'Etat ct dans la transformation du pays. II en résulte le besoin d'un moyen véhículaire inter-ethnique et universel. Jusqu'alors, un tel besoin n'existait pas. Pour la majoritě de la population angolaise qui vivait á la campagne, il suffisait de communiquer dans la 1. Dans le Statistisches Jahrbuch der UNESCO 1981, on trouve les chiffrcs suivants : 5 journaux avec un tirage total de 120 000 exemplaires ; 125 000 postes de radio; 2 000 postes de television. II s'y ajoute quelques revues avec un tirage total d'environ 200 000 exemplaires. langue maternelle. Ainsi, la fonction du portugais s'est transformée de langue ďélite en langue véhiculairc pour tout un peuple. Cet élargissement fonctionnel, conditionné par le bilinguisme et par une maitrise insuffisante du portugais, a entrainé des consequences linguisliques, engendré des particularités typiques dans la langue portugaise d'Angola. Sans vouloir épuíser la complexité du probléme, on peut dire déjá que ces particularités suivent trois tendances : 1) Preference de structures courtcs et simples ; 2) Creation de nouvellcs unites lexicales á l'aide d'un materiel mor-phologique provenant de la languc portugaise et des langues ban-tous ; 3) Influence des langues nationales sur le portugais. Les tendances que nous avons décrites sont surtout visibles dans la langue parlée. Dans l'usage officiel éerit (presse et autres publications), 1'apparition de particularités est limitée, pour l'essentiel, au lexique. Les autres niveaux de langue sont caractérisés par une reference consciente á la normě littéraire du Portugal. En d'autres termcs, les changemcnts linguistiques sont d'abord verifies dans la formation dc nouvcaux lexemes qui se referent á la realitě sociále angolaise. Quels sont les chemins et processus ici observables ? Avant de nous pencher sur cette question, ajoutons quelques remarques sur la constitution du corpus materiel. Nous avons analyse des journaux et revues ainsi que d'autres publications entre 1980 et 1983. Nous nous sommes intéressés surtout á des textes de caractére socio-politique, tandis que nous excluions des textes scientifiques, les feuilletons et les reportages sportifs. On ne peut verifier des nouveautés ou particularités d'une langue parlée dans un pays que sur la base d'une comparaison avec une autre langue, avec une autre variation ou avec un autre stadc dc développement de la méme langue. C'est pour cela qu'il faut choisir un point de reference et de comparaison cc qui, pour nous, signifie la nécessité de comparer les formes analysčes avec le portugais du Portugal en consultant des dictionnaires modernes et des locuteurs compétents du Portugal. Enfin nous devons signaler que nous avons pris en consideration les néologismes qui se trouvent dans la presse portugaise. Au cours de nos analyses, nous avons obtenu un stock relativement stable de lexemes qui se referent á la realitě angolaise et qui n'existent pas — sous cette forme ou dans cette signification — dans lc portugais du Portugal. Nous comptons comme néologismes non sculcment les nouvcaux mots simples, mais aussi les nouvelles combinaisons de mots et de morphemes connus ainsi que les néosémantismcs. 72 73 Nous essaierons de démontrer 1'élargissement lexical á l'aide ďun schéma morpho-sémantique, c'est-á-dire que nous divisons les néologismes de la maniěre suivante, toujours en tenant compte des aspects séman-tiques : 1) néologie par formation de mots (affixation, composition, abrévia-tion); 2) néologie sémantique ; 3) néologie syntagmatique (groupe de mots) ; 4) néologie par cmprunt2. 4.1. La plupart des néologismes se rapportent á des processus de formation de mots, notamment de préfixation et suffixation. La formation de mots rend possible la creation de nouvelles unites lexicales avec du materiel morphologique déja existant et répond de cette maniěre á l'éco-nomie linguistique. Contrairement á des representations amples de la formation de mots, nous ne voulons traiter que des moděles qui se sont avérés productifs en portugais ďAngola. La préfixation et la suffixation jouent un role important dans le cadre de la formation de mots. Nous essayons de mettre en valeur les affixes les plus productifs, cn tenant compte de leur fonction sémantique. 4.1.1. Suj fixes. I) Suffixes qui désignent une personne agissante: -(a)dor : ce suffixe sert surtout á la formation ďadjectifs qui, á travers la conversion, peuvent designer des personnes qui exercent une action ou une fonction : cooperador (paysan membre ďune cooperative agricole) continuador (designation pour les pionniers angolais). -eiro/a s'ajoute souvent á des bases ďorigine bantou : bicheiro (personne qui fait la queue) kazucuteiro (personne indisciplinée, v. kazucuta) kitundeira (vendeuse sur le marché, v. kitanda). -ista : originalement suffixe adjectival, il s'avere qu'il est le plus pro-ductif de ce groupe. II designe des partisans d'une doctrine, ďune position, ďune idée, ou bien un caractěre. II sert á la derivation de lexemes bantou et de noms propres: hrigadista (membre ďune brigade) camanguista (trafiquant de diamants, du Kimbundu) 2. Dans ces groupes, nous nous oceupons seulement de ces moděles néologiques qui sont productifs dans le portugais de 1'Angola. 74 kanhomista (producteur d'une sorte d'alcool interdit du nom kanhome) mabunguista (vendeur de mabanga, espece de moule, du Kimbundu) savimbista (adherent ä l'UNITA dirigee par Jonas Savimbi). II) Suffixes pour designer des processus : -zacäo/cäo forme des designations d'un processus ou de son resultat ä partir de verbes dc la conjugaison par -ar. II en nait bcaucoup d'inter-nationalismes : colectivizacao (formation de collectifs) cooperativizacao (formation de cooperatives agricoles) massificagäo (creation d'une base de masses, pour une organisation, une idee etc.). -mento sert ä la designation de processus et de resultats, en cedant, de plus en plus, le pas ä son synonyme -qäo : alambamento (prix de manage, dot, du Kimbundu) patentearnento (remise de grades militaires). III) Suffixes pour designer des fails et phe'nomdnes sociaux: -ato : cc suffixe latin mene tres rarement a de nouvelles formations. Cependant, nous avons trouve : campesinato (paysannerie) 1 lumpenato (sous-proletariat, de I'allcmand). -ismo designe des doctrines, des theories et des attitudes envers un fait social. Le suffixe est tres productif et forme des internationalismes ainsi que des designations typiques angolaises : amiguismo (nepotisme) chipendismo (mouvement suivant Chipenda, guide d'une ancienne fraction regionaliste dans le MPLA, dans les ann6es 60) tachismo (accumulation de postes, bureaucratie). IV) Suffixes verbaux: -izar : ce suffixe fait partie des suffixes verbaux modernes les plus productifs dans presque toutes les langues europeennes. Les verbes derives sont processuels : colectivizar (former des collectifs) optimizar (rendre optimal). 3. Peut-étre emprunté de l'espagnol. 75 V) Suffixes adjectivaux : -ista : designe des caractéristiques : conservacionista (conccrnant la conservation de l'ambiance) ocupacionista (occupationnel) pró-independista (pour l'independance). -il i pioneril (des pionniers). II est evident que, en comparaison avec l'inventaire potentiel suflixal de la languc portugaise, un nombre trěs limite de suffixes servent á la formation de néologismcs dans le portugais d'Angola. Pour ce qui a trait au développement d'un lexiquc portugais angolais, un point nous semble essentiel : la suffixation de lexemes bantou, ce qui mčnc á des unites jusqu'alors inconnues en portugais, á des lexemes typiques pour l'Angola. 4.1.2. Prefixes. II ne nous est pas possible de traiter a fond le probléme de la préfixa-tion. La definition de prefixe ainsi que sa separation des elements decomposition en antéposition font encore l'objet de discussions (v. Guilbert, 1975, 217). Nous nous orientons ici vers une conception vaste du prefixe en incluant aussi les soi-disants pseudo-prefixes (auto-, mini-, pseudo-, etc.). I) Prefixes qui expriment une position, une relation : anti- peut designer une opposition et apparait surtout dans le langage politique : anti-castrista (contre Fidel Castro, anti-cubain) anti- proprement dit prefixe adjectival, se joint aujourd'hui aussi á des substantifs qui par voie de consequence fonctionnent dans la phrase en tant qu'adjectifs : movimento anti-imigragáo (mouvement contre l'immigration d'etran- gers) posicao anti-MI'LA (position contre le MPLA-PT)4. aulo- caractérise une action, un processus correspondant á un acte effectué selon une responsabilité particuliěre, ce qui reflete une conscience accrue de responsabilité parmi la population angolaise : auto-construcao (construction de maisons, écoles, hópitaux etc. par responsabilité des villages ou villes) 4. Ce phénoměne, qui en francais est asscz frequent, semble constituer en portugais quelque chose de nouvcau. 76 auto-formagüo (formation individuelle et orientée par des cours du soir) auto-suficiéncia (capacité ďexister sans aide étrangěre). auto- peut également exprimer 1'idée ďégoisme, ďintérčt personnel : auto-construcao (construction incontrólée ou privée) auto-consumo (consummation individuelle injustifiée). pseudo- peut mettrc en question 1'idée du morpheme de base. Le prefixe s'appliquc surtout dans le langage politique. II peut sc joindre ä prcsque tous les lexemes : pseudo-nacionalismo pseudo-revolucionário. II) Prefixes exprimant une graduation, une evaluation ou intensitě : ex- designe des phénoměnes passes et peut ainsi exprimer le développement social: ex-CUCA (la plus grande brasserie angolaise qui a porte, pendant le colonialisme, le nom de CUCA) ex-lider, ex-chefe (ancien chef). extra-, ä part sa fonction dc superlative, possede la signification en dehors de, extcricur ä : saúde extra-hospitalar (installations sanitaires en dehors d'höpitaux, c'est-ä-dire ambulantes) organismo extra-ministério (en dehors des organisations ministerielles). On voit que, prefixe par extra-, le substantif de base joue le role d'un adjectif. inter- exprime une relation entre institutions ou personnes. Le prefixe est symptomatique pour l'cnchevetrement dans tous les domaines de la vie sociale. Nous voulons citer quelques cxcmples oü le prefixe s'appliquc ďune maniěre spöcifiquc et oü il provoquc un changement de la fonction syntaxiquc du mot de base : combate inter-armas (combat avec participation de différentes armes) reuniäo inter-departamento (reunion oü participent différents départe-ments d'une entreprise) encontro inter-ofkios (rencontre de représentants de différents posies de travail). pós-(post-) designe une ultérieurité ďévénements. II est capable d'adjectiver les substantifs de base : fase pós-alfabetizacao (formation aprčs 1'alphabdtisation) literatura pós-independéneia (litterature dc 1'époque d'apres l'independance). sobre- s'avcrc productif dans la signification de : extraordinaire, plus que la normale : 77 sobrecumprimento (suraccomplissement du plan) sobreposicäo de tarefas (transmettre ä une personne trop de täches). sub- forme des néologismes ayant deux significations : 1) moins que la normale et 2) subordonné : 1) sub-aproveitamento (utilisation insuffisante) sub-imperialista (se référant ä un imperialisme sous-développé) 2) sub-ramo (branche industrielle subordonnée ä une autre) sub-sessäo (commission subordonnée ä la grande assemblée de travailleurs ďune entreprise). III) Prefixes de negation : des- nie le mot de base 1) ou forme son antonyme 2). II en résulte souvent des formes parasynthétiques {desalfandegagem, despaisamcnto) : 1) desadaptacäo (non-adaptation) despromocäo (non-promotion) 2) desalfandegagem.desalfandegamento (dédouanement) despaisamento (alienation socio-culturelle de la Patric, par exemple aprěs un séjour ä l'etranger). in- měne ä une negation plus ou moins absolue de la base. Ce prefixe est de plus en plus moins productif, au contraire de ses synonymes deset näo-: inamistoso (peu amical) incumprimento (non-accomplissement du plan). näo- s'avere le plus productif et aussi le prefixe le plus absolu de negation bien qu'il soit devenu seulement il y a peu de temps, morpheme néologique : näo-conclusäo (non-terminaison) näo-limpeza (non-nettoyage/non-propreté) näo-membro (non-membre). Tous les prefixes ici cités forment des néologismes également dans le portugais du Portugal. Quand meme, on peut néanmoins constater un choix spécifique, une preference nette pour quelques prefixes, en Angolu (par exemple auto-, sobre-, näo-). 4.1.3. Composition. La formation de nouvelles unites lexicales par composition de lexemes et morphemes déjá existants répond ä la tendance ďéconomie linguistique. Dans toutes les Iangues romanes, on trouve de plus en plus de mots composes. Nous voulons nous limiter ici ä la composition de deux substan-tifs en établissant une difference entre composes copulatifs et composes determinants. I) Composes copulatifs : Les composants se trouvent dans une relation additive. lis caracté-risent deux (ou plusieurs) cótés ďun móme phénoměne. Au pluríel, les deux elements changent : escola-oficina (atelier scolaire, dans une entreprise) máe-camponesa/mae-trabalhadora (femme qui est paysanne/travail-leuse et qui a des enfants) estudante trabulhador (étudiant qui travaille pendant quelques heures de la journée) trabalhador estudante (travailleur qui suit des cours du soir). II) Composes déterminatifs: Un composant, en general le second, determine l'autre. Cettc relation s'effectue par la suppression de tout joncteur (preposition, adverbe, proposition relative etc.) parmi les elements. Quant au determinant, on peut constater plusieurs degrés de sa fonction ce que nous démontrerons sous a), b) et c). a) II y a plusieurs determinants qui měnent á toute une série de composition et qui jouent, dans la phrase, presque le role ďun adjectif. Nous citerons les mots-clés les plus importants dans le portugais d'Angola : -chave fonctionne en tant que déterminatif dans la signification de clé : homem chave (homme clé) sector chave (secteur clé) tarefa-chave (táche principále)B. -fantoche signifie marionnette et se réfěre, dans le portugais d'Angola, toujours á l'UNITA de maniěre que Ton peut comprendre -fantoche comme forme adjectivale pour UNITA : agrupamento fantoche (groupement de l'UNITA) base fantoche (base de l'UNITA) organizaqáo fantoche (l'UNITA). -piloto est trěs productif, portant la signification : primordial, exem-plaire. II est symptomatique de la tendance á constitucr, dans tous les domaines d'Etat, des unites qui servent d'exemple afin de stimuler le développement social et économique : aldeia piloto (village pilote) escola piloto (école pilote) piano piloto (plan pilote). 5. D'une maniere generate, les compositions de ce groupe s'6crivent sans trait d'union mais il n'y a pas de regies strides. 78 79 De tellcs compositions sont observables égalemcnt avec -base (-base), -padrüo (-standard), -tampäo (-tampon), -carcamano (raciste, de I'AMque du Sud), -plafond (maximal): pedra base (pierre fondamentale) produto-padräo (produit standardise) preco plafond (prix maximal). Comme les determinants jouent le role d'un adjectif Us adaptcnt trcs souvent la marque du pluriel : agrupamentos jantoches, ensaios pilolos, questöes chaves etc. b) II y a plusieurs compositions oil 1'élément determinant fonctionne presque commc adjectif mais dans une signification moins abstraite que sous a) : aldeia hospital (village hospitalier. complexe sanitaire) empresa mäe (entreprise mere) província mártir (province martyre) negociaeäo rnaratona (négociation trěs longuc). Dans ce groupe, on range aussi les compositions dont les determinants constituent des substantifs prefixes (v. 4.1.1.): comrolo anti-doping (contröle de doping) campanha pró-desarmainento (Campagne pour le désarmement) bénéfício extra-trabalho (benefice realise hors du travail principal). c) Les seconds composants déterminent les premiers en tant que complement adverbial mais avec l'omission de tout joncleur. De tellcs compositions naissent d'un besoin spontane en unites lexicales courtes et condensées ce qui est typique du langage de la presse. electricistu-attto (électricien de voitures) equipameiuo-rádio (équipement de radio) ofiäna-auto (atelier de reparation de voitures) viatura-turisino (voiture de voyageurs). On peut en conclure que la composition est un champ privilégié de la néologie, ä cause de son caractěre économique, expressif mais quand méme précis. 4.1.4. A brévialion. Les abréviations reflětent trěs clairement ce qu'on appelle rčeonomie linguistique. En Angola, il s'avere que des designations abrégées apparais-sent trěs vite, remplacant les formes longues. I) Mots syllabiques: lis résultent d'une combinaison des syllabes initiales des constituants de la forme longue. Le découpage ne suit pas des regies strictes mais pour que naissent des unites qui se laissent bien prononcer : MINCI (ministério de Comércio Interno) DIAMANG (Diamantes de Angola - Compagnie angolaisc de dia-mants). II) A bréviations initiales prononcées lettre par lettre: Les lettres initiales des constituants sont mises a la file sans qu'en résulte un mot prononcable : BNA (Banco Nacionál de Angola) ETP (Empresa de Transportes Públicos). II en arrive que, si une abréviation de ce genre est trěs utilisée, on realise orthographiqucment les voyelles auxiliaircs parlées entre les consonnes : MPLA - Emepelú (Movimento Popular de Libcrtacäo de Angola) FLEC - Fleque (Frente de Libertagäo de Enclava de Cabinda) PBU - Pé-bÍ-u (Pequena Burguesia Urbana). Nous avons trouvé deux cas oil Ton utilise seulement la lettre initiale du premier constituant: MPLA - Erne JMPLA - Jota. III) Abréviations initiales prononcées comme mot: Dans le cas oil les lettres initiales sont altérées de maniěrc prononcable on peut les lire comme un mot: ENSA (Empresa Nacionál de Seguros e Resseguros de Angola) EVA (Empresa de Viacäo e de Comércio de Angola). IV) Mots abrégés: A travers la reduction immediate d'un mot il en reste ou le debut ou la fin : pió (pioneiro) cine (cinema). De telles formes sont trěs rares en Angola, au contraire du francos. 4.2. Néosémantismes. Dans bien des cas le renouvcllcment lexical se base sur une transformation sémantique ďunitds existantes. Les processus de formation de mots, surtout la conversion et la composition sont étroilement lies au changement sémantique. On peut différencier entre métaphorisation et specification de la signification. II nous faul négliger les mčtaphores car toutes nc peuvent ctre considérées comme néologismes. 1 En lisant des publications angolaises on trouve une série de lexemes qui, dans le portugais du Portugal ont une signification plus vaste mais oü le contexte concret provoquc une specification sémantique. Nous vou-lons en donner quelques exemplcs en les opposant aux significations originales : LEXEMES absentismo aspirante deslocado destacado jornada rectificagäo SIGNIFICATION ORIGINALE /SPÉCIFIÉE absence /mauvaise discipline de travail aspirant /candidat au MPLA-PT voyageur /réfugié retournant cn Angola pcrsonnes distinguSes /personne qui se distingue par sa tres bonne qualite de travail journee /journee du travail volontaire rectification /processus consistant a choisir les nouveaux mcmbrcs du MPLA-PT (apres sa transformation en partie d'avant-garde) v. : reclificar, rectificado recuperagäo recuperation sensibilizagao acte de rendre quelqu'un sensible v. : sensibilizar (sobre) superagäo0 triomphe /assimilation dans la vie nationale des réfugiés /agitation, propagande /formation permanente, professionnelle v. : superar La nouvelle signification des exemples cités s'est déjä établie de telle maniere qu'on peut les considérer comme vrais néologismes du portugais d'Angola. II s'agit ici ďun processus néologiquc qui va se développer sans cesse et qui nous semble étre trés important. 4.3. Emprunts. Pármi les emprunts, il n'y a que ceux qui viennent des langues bantou qui jouent un role important pour la néologie. Les emprunts ďautres langues curopéennes se referent rarement ä la realite angolaise (p. ex. maquis, maquisard du francais, off-shore et on-shore de ľanglais, lumpen-proletariado de l'allemand). Les emprunts de langues nationales angolaises, surtout de l'Umbundu et du Kimbundu répondent ä des necessités designa-tives. De plus, il faut tenir en compte les traductions cmpruntées de langues d'Etats socialistes. 4.3.1. Emprunts de langues bantou. On peut différencier plusieurs degrés ďadaptation ä la langue portu-gaise : I) II arrive trěs rarement que les bantouismes soient integres dans le contexte portugais en gardant leur forme originale. Le plus souvent, ils sont assimilčs au moins ä ľorthographe portugaise7 ce qui suit une certaine régularité qui néanmoins n'a rien ďobligatoire : --k- devient c/qu : kinda ** quinda ; kalemba -* calema ; misekc -* musseque — devant -e- et -/-, ä -g- s'ajoute -u-: osinge -* osingue ; monandenge -* monandengue — le son initial nasal est supprimé : ndende -> dende ; nzanzala -* sanzala ; ngulungu -* golungo. Souvent, on trouve plusieurs possibilités ďécrire un mot: funge ou funji, musseque ou muceque ou museke. II) Une grande partie des bantouismes s'adapte aux structures morpho-syntaxiques du portugais. Ainsi, les emprunts sont en mesure ďentrer dans le systéme de la langue portugaise. On peut presenter les cas suivants : — omission des prefixes bantou : kukomba -*■ comba ; ufuba -» fuba —■ adaptation des verbes bantou au systéme verbal portugais : kuxinga -» xingar ; kussunga -> sungar — adaptation des substantifs au systéme numeral portugais : a quitanda •* as quitandas. Parfois est emprunté le pluriel dont on forme, ďaprés les regies du portugais, singulier et pluriel : a imbanba (en Kimbundu : pluriel de Kimbamba) -» as imbambus o kimbo (cn Kimbundu : pluriel de irnbo) •* os kimbos 6. V. superación, dans ľespagnol de Cuba. 7. II faut remarqucr que, des 1980, les six premises langues nationales possi-dent des orthographes normdes. 82 83 — derivations ä Taide de suffixes portugais : ili "Ihit -* alembamento ; mbondo -* imbondeiro (v. 4.1.1.). III) De nombreux bantouismes subisscnt une transformation semantique. La plupart des cmprunts viennent du vocabulaire traditionnel-culturel de la population indigene, et il arrive tres souvent que, par leur integration ä des textcs socio-politiques, ces lexemes adoptent une signification figurative, concretised ou specialised. Nous voulons en citer quelques excmplcs : LEXEMES SIGNIFICATION ORIGINALE / I RANSIORMÉE dikuenzo carienguista camba kazucuta kuacha maka muxima ximba homme courageux carienge — chat ami danse turbulente coq conic, anecdote cceur chat sauvagc /soldat /travailleur marron /camarade. membre du MPLA-PT /designation pour tous les phenomenes et caracteres indisciplines (p. ex. desordre, inexactitude etc.) /sobriquet pour un membre de rUNITA /discussion, dispute /centre de ville /designation pejorative pour policier, flic 4.3.2. Traductions empruntées. Ici, nous voulons mentionner seulement les traductions empruntées aux langues parlées dans les pays socialistes dont l'espagnol de Cuba. Le russe mais aussí Tallemand de la R.D.A. méritent particulierement notre attention. 11 ne fait aucun doute que la R.P.A. est de plus en plus intcgréc h la communauté socialiste. Les exemples suivants représentent des unites déja lcxicalisées: brigáda juvenil (eollcetif de jeuncs travailleurs) cooperativa de produeäo agricola (cooperative de production agricole) Heröi do Trabalho (titre « Heros du Travail ») sábado vermelho (samedi oú Ton travaille volontairement) tribuna de honra (tribune ďhonneur, pendant les defiles). 84 4.4. Groupes de mots. En terminant notre contribution, nous voulons renvoyer a la formation de groupes de mots cn tant que possibilité importantc de la néologie. Les structures préférées en portugais ďAngola sont: a) substantif-adjectif: compromi.sso emulativo (engagement dans ['emulation socialiste) cultura massiva (culture de masses) meta produtiva (indice de production)H. b) substantif-de-substantif: cooperativizaeäo do campo (formation de cooperatives agricoles) livro da emulaeäo (comptabilité de Témulation socialiste) traballiador de vanguarda (travailleur ďavant-gardc). 5. En résumé, on peut constater qu'un vocabulaire portugais typique pour I'Angola est en train de se développer. Les processus néologiques s'effectuent néanmoins dans le cadre des possibilités potentielles néologiques de la langue portugaise. Pendant les neuf années qui viennent de s'ecouler, est né un stock ďunités lexicales qui se referent ä la réalité socio-économique de la R.P.A. et qui sont ínconnues ou inemployées en portugais du Portugal. Pour en comprendre la signification, il faut analyser le contexte et connaitre 1'arriěre-plan dénotatif. On doit constater que la situation linguistiquc de I'Angola influence lc développement lexical du portugais dans ce pays, notamment en ce qui concerne l'importance des langues bantou pour la communication de la population. Le phénomčnc le plus interessant dans le chapitre de la néologie consiste dans Tintégration et 1'adaptation de bantouismes au portugais ce qui měne ä 1'appariliun de lexemes tout ä fait nouveaux, dans la langue portugaise. Quant ä l'influence des langues bantou au portugais, on peut noter que e'est la force motrice la plus importante pour le développement d'un portugais typique angolais. 8. En portugais du Portugal, on prefererait, dans quelques eas, une forme ayant la structure substanlif-tle-substantif, par exeinple meta tie produfBo Cultura tie manor. 85 BIBLIOGRAPHIE Bochmann K., Conditions sociales et conditions linguistiques de la neologie lexicale : leur place dans im modele de la production lexicale; * Linguistische Arbeitsberichte», 17/1977, Leipzig, 2-12. Brauner S., Ochotina N.V., Studien zur nationalsprachlichen Entwicklung in A/rika. Sozlollnguistische und sprachpolitische Probleme, Berlin, 1982. EnDRUSCHAT A., Untersuchungen zur portugiesischen Spruche in der Volksrepublik Angola unter besonderer Berücksichtigung lexikalischer und soziolinguistischer Aspekte, (these), Leipzig, 1984. 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Valkhokk M., Studies in Portuguese and Creole, with special reference to South Africa, Johannesburg, 1966. De nombreuses editions du « Jornal de Angola » et de la revue « Novembro » des annges 1980 ä 1983. Fernand SYLVA * Chercheitr, Universitě de Haute Bretagne L'IMAGE DE LA LUSOGRAPHIE A PARTIR DE « COLÓQUIO/LETRAS » (1971-1984) «Colóquio/Letras > est le résultat de la scission de « Colóquio/ Revista de artes e letras ». Le premier numero de cette nouvelle revue est paru en mars 1971, date qui peut constituer la date de naissance de cette nouvelle publication. Si 1'on en croit ses deux directeurs, Hernani Cidade et Jacinto do Prado Coelho, il fallait stimuler, dynamiser la vie littéraire : vie littčrairc dcvait se traduirc par la tolerance et le respect mutucl afin de réunir dans un cercle commun ceux qui pensam, falam e eserevem na lingua de Camoes et de Machado de Assis Quelqucs années aprěs la creation du périodique, ce dynamisme va s'affirmcr cn montrant le role preponderant joué par les jeunes nations ďexpression officielle portu-gaise dans « Colóquio-Letras ». Dans l'analyse que nous avons effectuée, la vision de la littérature africaine des pays lusophones dans la revue, s'etend sur une periodě de treize ans qui va de 1971 á 1984. Mais, cette derniěre date n'est pas celle de la fin du périodique. La publication se poursuit. Pendant les premieres années de la revue, les pays lusophones ďAfrique ne sont pas représentés. Aucun des numéros n'a mentionné dans ses différentes rubriques la littérature angolaise, cap-verdienne, gui-néenne, mozambicaine ou santoméenne. Tout ce qui avait trait á la littérature des territoires d'Outre-Mer était á peu pres inexistant dans les pages de la revue. Comment expliquer cela ? * Ce travail est le résumé ďun D.F..A. (Diplome ďEtudes Approfondies), realise en 1985, un des premiers ďune série de travaux universitaires qtii réalisent, dans le cadre de ce diplome, une banque de données sur la base du systéme du C.N.R.S. dont le schéma est rappelé ä la fin de cette note. D'autres banques de données expé-rimentales — puisqu'elles visent ä ľacquisition dune méthode — ont été réalisées sur d'autres publications de l'Afriquc lusographc {Tempo pour lc Mozambique, Revolucüo pour S. Thomas, Voz di Povo pour le Cap-Vert, Nô Pintcha pour la Guinée-Bissau. 1. Hernani Cidade et Jacinto do Prado Coelho, « Colóquio/Letras », n° 1, mars 1971, p. 6. 86 87