Masarykova univerzita Filozofická fakulta Ústav románských jazyků a literatur Francouzský jazyk a literatura Alphonse de Lamartine L’Automne (Analyse du poème) Veronika Jenáčková[UsW1] 498806 Francouzská literatura II. 11. června 2020 Introduction Alphonse de Lamartine a écrit son premier recueil de poèmes Méditations poétiques en 1820 quand il avait 30 ans. Ce qui est intéressant[DEL: e :DEL] , c’est que le cœur de l’homme de 30 ans est si bouleversé par des idées de la mort, notamment dans L’Automne. L’auteur a été marqué par la perte de sa bien-aimée, Julie Charles, mort[INS: e :INS] [DEL: à :DEL] [INS: en :INS] 1817. Elle a été l’inspiration de Lamartine et il lui a destiné ces poèmes. Nous allons voir l’analyse [DEL: littéraire :DEL] d’un poème romantique L’Automne. Analyse Alphonse de Lamartine – L’Automne 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 1. Salut,/ bois couronnés // d'un res/te de verdure! 12 6+6 2/4//2/4 a F I S C 2. Feuilla/ges jaunissants // sur les gazons/ épars! 12 6+6 2/4//4/2 b M I S C 3. Salut,/ derniers beaux jours! // le deuil/ de la nature 12 6+6 2/4//2/4 a F I S C 4. Convient/ à la douleur, // et plaît/ à mes regards. 12 6+6 2/4//2/4 b M I S C 5. Je suis/ d'un pas rêveur // le sentie/r solitaire; 12 6+6 2/4//3/3 c F I S C 6. J'aime à revoi/r encore, // pour la derniè/re fois, 12 6+6 4/2//4/2 d M I S V 7. Ce soleil/ pâlissant, // dont la faib[INS: / :INS] le[DEL: / :DEL] lumière 12 6+6 3/3//4/2 c F I S C 8. Perce à peine/ à mes pieds // l'obscurité/ des bois. 12 6+6 3/3//4/2 d M I S V 9. Oui,/ dans ces jours/ d'automne // où la natu/re expire, 12 6+6 1/4/2//4/2 e F I S C 10. À ses regards/ voilés // je trou/ve plus d'attraits; 12 6+6 4/2//2/4 f M I P V 11. C'est l'adieu/ d'un ami,// c'est le dernier/ sourire 12 6+6 3/3//4/2 e F I S C 12. Des lè/vres que la mort // va fermer/ pour jamais. 12 6+6 2/4//3/3 f M I P V 13. Ainsi,/ près de quitter // l'horizon/ de la vie, 12 6+6 2/4//3/3 g F H S V 14. Pleurant/ de mes longs jours // l'espoir/ évanoui, 12 6+6 2/4//2/4 h M H S V 15. Je me retou[INS: / :INS] rne[DEL: / :DEL] encore,// et d'un regard/ d'envie 12 6+6 4/2//4/2 g F H S V 16. Je conte[INS: / :INS] [DEL: m :DEL] ple/ ces biens // dont/ je n'ai pas joui. 12 6+6 4/2//1/5 h M H S V 17. Ter[INS: / :INS] [DEL: r :DEL] [INS: r :INS] e,/ soleil,/ vallons,// be[INS: / :INS] lle[DEL: / :DEL] et dou[INS: / :INS] ce[DEL: / :DEL] nature, 1[INS: 2 :INS] [DEL: 0 :DEL] [INS: 6 :INS] [DEL: 5 :DEL] +[INS: 6 :INS] [DEL: 5 :DEL] 1/[INS: 3 :INS] [DEL: 2 :DEL] /2//1/2/[INS: 3 :INS] [DEL: 2 :DEL] i F H S C 18. Je vous dois/ une larme // aux bords/ de mon tombeau ! 12 6+6 4/2//2/4 j M H S V 19. L'air/ est si parfumé!// la lumière/ est si pure! 12 6+6 1/5//3/3 i F H S C 20. Aux regards/ d'un mourant // le soleil/ est si beau! 12 6+6 3/3//3/3 j M H S V 21. Je voudrais/ maintenant // vider jus/qu’á la lie 12 6+6 3/3//3/3 k F I P V 22. Ce cali/ce mêlé // de nectar/ et de fiel 12 6+6 3/3//3/3 l M I S C 23. Au fond/ de cette coupe// où je buvais/ la vie, 12 6+6 2/4//4/2 k F I P V 24. Peut-être/ restait-il // une gout/te de miel! 12 3/3//3/3 l M I S C 25. Peut-être/ l'avenir // me gardai/t-il encore 12 6+6 3/3//3/3 m F I S C 26. Un retour/ de bonheur // dont l’espoir/ est perdu ! 12 6+6 3/3//3/3 n M H S V 27. Peut-être,/ dans la foule,// une âme/ que j'ignore 12 6+6 3/3//2/4 m F I S C 28. Aurait/ compris/ mon âme,// et m'aurait/ répondu!... 12 6+6 2/2/2//3/3 n M H S V 29. La fleur/ tombe en livrant// ses parfums/ au zéphire ; 12 6+6 2/4//3/3 o F I S C 30. A la vie,/ au soleil,// ce sont là/ ses adieux: 12 6+6 3/3//3/3 p M I R V 31. Moi,/ je meurs;// et mon âme,/ au moment/ qu’elle expire, 12 1/2//3/3/3 o F I S C 32. S’exha[INS: /l :INS] [DEL: l :DEL] e[DEL: / :DEL] comme un son[INS: // :INS] tris[DEL: / :DEL] /te[DEL: / :DEL] et mélodieux 12 6+6 2/4//1/5 p M I R V L’Automne est un poème composé de 8 strophes (quatrains) avec 12 syllabes dans cha[INS: que :INS] [DEL: cun :DEL] vers (colonne 1). La césure divise le vers après la 6^e syllabe en hémistiches (colonne 2). Il s’agit alors de la forme d’alexandrin. Nous pouvons remarquer une exception dans le 17^e vers, où la fixe structure alexandrienne est rompu par le nombre de syllabes. Il n’y a que 10 syllabes dans ce vers, avec la césure après la 5^e syllabe. Tout à coup, le rythme du poème est changé et accéléré.[UsW2] Nous demandons pourquoi ? Selon moi, l’intention de Lamartine était de diviser ce poème en deux grandes parties; dans la première partie – du première vers jusqu’á la 16^e vers – la tristesse et le désespoir y dominent. Mais dans la deuxième partie, de la 17^e vers– toujours avec une petite teinte de la tristesse – il montre la puissance de la nature protectrice qui peut l’amener au-delà. Ainsi, il accepte la souffrance d’être mourant, car il est accompagné par la nature à laquelle il fait confiance. La nature représente une médiation à la perspective prometteuse après la mort. A cause de la loi de l’alternance des rimes masculines et féminines, la disposition des rimes générale (colonne 4) a un rapport avec la distribution des rimes féminines et masculines (colonne 5). Avec le changement des rimes générales, il faut que le changement des rimes féminines/masculines suit. Thème Le thème principal est le contraste entre la mort imminent[INS: e :INS] et la nature calmante exprimé par tou[INS: te :INS] s ses formes ; bois, feuillages, gazons, soleil, terre, vallons, air, zéphire. La nature, au contraire d[INS: e l :INS] ’homme, [INS: peut :INS] renaitre de ses cendres, comme un phénix, chaque an de nouveau quand le printemps commence. L’homme meurt pour jamais. Ce n’est que l’âme qui peut renaitre selon certain[INS: es :INS] religions. Cela correspond[DEL: re :DEL] à l’idéal romantique et au christianisme. D’après moi, l[INS: e :INS] [DEL: ’ :DEL] [INS: :INS] héro[INS: s :INS] de ce poème désire d’être accompagné dans l’autre monde [DEL: - :DEL] [INS: – :INS] [INS: qu’ :INS] on espère [DEL: qu’ :DEL] éternel - par la nature qui supplie un ami dont il a besoin. A la fin de ce poème, l[INS: e :INS] [DEL: ’ :DEL] héro[INS: s :INS] , par son dernier [INS: souffle :INS] exhal[INS: é :INS] [DEL: e :DEL] , s’uni[INS: t :INS] avec la nature dont [INS: la :INS] fleur tombe et aussi meurt. La fleur expire ses parfums pour la dernière fois et l[INS: e :INS] [DEL: ’ :DEL] [INS: :INS] héro[INS: s :INS] , de la même manière, souffle sa dernière expiration. Les deux devien[INS: nent :INS] [DEL: t :DEL] l’un ; l’air, l’éternité.[UsW3] Parallèle : la fleur – son âme ; les deux meurent … La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire … et mon âme, au moment qu'elle expire, S'exhale comme un son triste et mélodieux … Allitération L’auteur utilise souvent le mot ‘dernier’ et la lettre R qui signifie des sentiments finals : la mort, les adieux. Il s’agit de l’harmonie imitative. R – omniprésent dans cette poème - Evoque des sentiments amers avant mourir et représente le rythme prolongé qui accompagne le cours du décès de l’homme ainsi que de la nature en automne. G, J - [ʒ] – évoque la couleur jaune D – évoque un sentiment de la douleur Auteur destine son monologue à la nature Salut, bois couronnés d'un reste de verdure! Feuillages jaunissants sur les gazons épars! Salut, derniers beaux jours! le deuil de la nature Convient à la douleur, et plaît à mes regards. Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire; J'aime à revoir encore, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois. Les mots soulignés expriment les sons allongés évoquant la respiration de [INS: la :INS] nature R – ce son évoque douleur, mort, extrémité, les sentiments amers Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, À ses regards voilés je trouve plus d'attraits; C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Des lèvres que la mort va fermer pour jamais. R – voir ci-dessus Les consonnes nasales – adoucissent l’amertume des vers précédents pleins de R Ainsi, près de quitter l'horizon de la vie, Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui, Je me retourne encore, et d'un regard d'envie Je contemple ces biens dont je n'ai pas joui. Terre, soleil, vallons, belle et douce nature, Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau! L'air est si parfumé! la lumière est si pure! Aux regards d'un mourant le soleil est si beau! Les caractères gras – politesse, humilité, espoir. Des sentiments repentantes que l’homme peut éprouver avant mourir. Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie Ce calice mêlé de nectar et de fiel: Au fond de cette coupe où je buvais la vie, Peut-être restait-il une goutte de miel! Peut-être l'avenir me gardait-il encore Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu! Peut-être, dans la foule, une âme que j'ignore Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu!... La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire; À la vie, au soleil, ce sont là ses adieux: Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire, S'exhale comme un son triste et mélodieux. Personnification L’auteur salue la nature et lui destine son monologue. La nature peut être considérée comme l’auditeur et cela peut signifier la personnalisation de la nature. C’est-à-dire que la nature est une métaphore pour un ami bien-aimé et très apprécié par [INS: l’ :INS] auteur qui lui adresse ses derniers mots avant [INS: de :INS] mourir. [voir ci-dessous (1)] Salut, derniers beaux jours! le deuil de la nature Convient à la douleur, et plaît à mes regards. … Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois. … Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, À ses regards voilés je trouve plus d'attraits; C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Des lèvres que la mort va fermer pour jamais. (1) … La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire Enjambement Avec le romantisme, l’emploi de l’enjambement devient intentionnel. Les auteurs comme Victor Hugo, Alfred de Musset etc. l’utilisent. Nous le pouvons remarquer chez Lamartine dans sa poème L’Automne dont nous [DEL: y :DEL] parlons. Le premier quatrain contient l’enjambement externe – en lisant ces deux vers, nous ne faisons pas la pause à la fin du vers (nature) comme d’habitude, mais déjà après le mot ‘jours’. L’enjambement rompre le mètre. Pour être plus précises, nous le pouvons classifier comme un contre rejet, car la phrase est terminée par le point d’exclamation, mais à la fin de ce vers, il y a le début d[DEL: e la :DEL] [INS: u :INS] vers suivant. Ainsi, l’auteur m[INS: et :INS] [DEL: ise :DEL] en relief l’importance de la nature et son deuil en automne. … Salut, derniers beaux jours! le deuil de la nature Convient à la douleur, et plaît à mes regards. … Dans ce poème il y a aussi de l’enjambement interne. Il y en a plusieurs, notamment : Salut, bois couronnés // d'un reste de verdure! … Ainsi, près de quitter // l'horizon de la vie, … Ce calice mêlé // de nectar et de fiel: … Peut-être l'avenir // me gardait-il encore … La fleur tombe en livrant // ses parfums au zéphire; Dierèse Dans le 14^e et le 16^e vers nous remarquons la dierèse. Pour que le vers ait 12 syllabes, il faut que nous lisions le dernier mot avec certaine division entre les voyelles ‘ou’ et ‘i’ dans le 14e et 16^e vers. Pleu|rant| de| mes| longs| jours // l'es|poir| é|va|nou|i, 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9|10| 11 |12 Je| con|tem|ple| ces| biens | dont| je | n'ai| pas| jou|i. 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 |12 La dierèse apparait dans le 24^e et le dernier vers à cause de la même chose. Peu|t-ê|tre| re|stai|t-il | une| gou|tte| de | mi|el! 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 S’e|xhale| comme| un| son| tris|te | et | mé|lo|di|eux 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 |10|11| 12 Conclusion L’Automne n’est pas le poème le plus connu du recueil Méditations poétiques, il a captivé mon attention quand même. [INS: L’a :INS] [DEL: A :DEL] mbiance mortel[INS: le :INS] et sombre harmonis[INS: e :INS] [DEL: é :DEL] avec la beauté et [INS: la :INS] tranquillité de la nature apaise une triste âme aussi bien qu’une âme pathétique. J’ai hâte de relire ce » joyau « en automne, dans un[INS: e :INS] forêt pour en profiter pleinement.[UsW4] [DEL: :DEL] ________________________________ [UsW1]Bon travail, attention aux formes verbales. Conjugons. [UsW2]La réflexion est juste, masi le compte desa syllabes est erroné. [UsW3]excellente observation [UsW4]Il faut trouver une belle forêt.