Jean-Arthur Rimbaud : Dormeur du val analyse de poème Hana Procházková 494912 Jean-Arthur Rimbaud (1854-1891) : Dormeur du Val C’est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D’argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit ; c’est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme Sourirait un enfant malade, il fait un somme : Nature, berce-le chaudement : il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Introduction Le Dormeur du val est un sonnet en alexandrins écrit par Jean-Arthur Rimbaud[1]. Il est possible que Rimbaud ait trouvé l’inspiration en traversant le pays ravagé par les horreurs de la guerre franco-prussienne qui avait lieu en 1870. Dans ce[DEL: tte :DEL] contexte, Rimbaud était peut-être inspiré par un soldat grièvement blessé, mourant pas loin de champ d’honneur. Rimbaud n’avait que seize ans lui-même à cette époque-là. On peut dire que ce poème est une accusation portée contre les horreurs de la guerre qui dévaste tout ce que lui coupe le chemin (même de nous jours)[UsW1] . En revanche, le poète cherche refuge dans la nature qui est omniprésente. C’est alors un anti[INS: dote :INS] [DEL: pode :DEL] du carnage apporté par la violence. Le carnage qui force des jeunes gens à payer tribut à la nature en vain, tant [DEL: des :DEL] [INS: de vies :INS] [DEL: âmes :DEL] [INS: :INS] gaspillées pour toujours. Le poème lui-même n’est pas alors si imaginatif et abstrait [INS: comme :INS] [DEL: que :DEL] par exemple Le Bateau ivre réputé pour ses images vives et symbolis[INS: tes :INS] [DEL: me :DEL] , comme il était écrit au début de la carrière de poète de Rimbaud. Grâce à cette manière d’écriture qui est facilitée et qui n’est pas chargée des locutions raffinées, le lecteur peut aisément comprendre l’essence de poème : l’accusation qui est déjà susmentionné[INS: e :INS] . En dépit de l’absence de ces traits raffinées, le poème est incontestablement une preuve d’un talent indéniable qui est manifesté dans les quatorze vers qui précèdent et suivent ces paroles : Jean-Arthur Rimbaud : Dormeur du val 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 1. C’est un trou de verdure // où chante une rivière 12 6+6 A F H R C 2. Accrochant follement // aux herbes des haillons 12 6+6 B M I S V 3. D’argent ; où le soleil //, de la montagne fière, 12 6+6 A F H R C 4. Luit ; c’est un petit val // qui mousse de rayons. 12 6+6 B M I S V 5. Un soldat jeune, bouche // ouverte, tête nue, 12 6+6 C F I S V 6. Et la nuque baignant // dans le frais cresson bleu, 12 6+6 D F I S V 7. Dort ; il est étendu // dans l’herbe, sous la nue, 12 6+6 C M I S V 8. Pâle dans son lit vert // où la lumière pleut. 12 6+6 D F I S V 9. Les pieds dans les glaïeuls //, il dort. Souriant comme 12 6+6 E F I S C 10. Sourirait un enfant // malade, il fait une somme : 12 6+6 E F I S C 11. Nature, berce-le // chaudement : il a froid. 12 6+6 F M I R V 12. Les parfums ne font pas // frissonner sa narine ; 12 6+6 G F I R C 13. Il dort dans le soleil //, la main sur sa poitrine 12 6+6 G F I R C 14. Tranquille. Il a deux trous // rouges au côté droit. 12 6+6 F M I R V Forme externe Pour une orientation plus facile et claire dans le poème, nous l’avons transformé en tableau, qui consiste de sept colonnes. Chaque colonne correspond[DEL: e :DEL] à un trait pertinent d[INS: u :INS] [DEL: e :DEL] poème et nous facilite l’orientation mais aussi nous montre les parallèles qui y sont présents. La première et la deuxième colonne nous présente le nombre des syllabes. Nous pouvons déclarer que le poème consiste de quatorze alexandrins, qui sont réputés parmi les poètes françaises, en deux quatrains suivis par deux tercets. Les deux quatrains sont divisés aux rimes croisées. Les tercent qui suivent sont repartis aux rimes plates et aux rimes embrassées (3). Après la sixième syllabe de chaque rime il y a une césure « // » qui est une représentation graphique de la division. À ces types de rimes corresponde la distribution de consonnes et voyelles à la fin de chaque vers (7). La distribution des vers[DEL: es :DEL] masculins (M) et féminins (F) montre que le vers féminin y domine[UsW2] , c’est-à-dire que les vers[DEL: es :DEL] majoritaires sont ceux qui finissent avec e caduc (4). La distribution des rimes hétérométriques (H) / isométriques (I) (5) et des rimes riches (R) / suffisantes (S) (6) ne correspond[DEL: e :DEL] pas. Les strophes Le premier quatrain [INS: présente :INS] [DEL: introduit :DEL] au lecteur « le val » où le poème se déroule. Le poète y manifeste la vi[INS: vacité :INS] [DEL: abilité :DEL] [INS: :INS] de la nature en utilisant les sens de lecteur : la vue (la verdure, l’herbe) et l’ouïe (la personnification d’une rivière chantante, le poète y utilise anthropomorphisme, c’est à dire qu’il donne un [INS: aspect :INS] [DEL: côté :DEL] humain aux aspects de la nature qui ne sont pas vivants). Le poète est alors [DEL: en décrivant l’entourage assez :DEL] spécifique[INS: en décrivant l’entourage :INS] . Quelques[INS: -uns :INS] de ces détails [INS: v :INS] [DEL: s :DEL] ont en progressant[INS: , :INS] [DEL: du poème davantage encore :DEL] soulignés[INS: , :INS] et servent à exposer en détail l’ambiance qui entoure le dormeur. L’espace est lumineux grâce au [INS: s :INS] [DEL: S :DEL] oleil. Au dernier vers, il y est proposé une idée de mouvement : « … le petit val[INS: qui :INS] mousse de rayons ». Le deuxième quatrain nous fait connaitre « un soldat jeune ». Le placement de l’adjectif, qui est après le nom est inhabituel. Et l’ordre de la phrase est modifié, ce qui va éveiller l’attention du lecteur. Est-ce pour mettre en valeur ce trait du soldat ? Ou est-ce plutôt le commencement d’une énumération, de la description de l’ambiance où se trouve ce soldat jeune ? Car ce soldat [INS: caractérisé par :INS] [DEL: en :DEL] « bouche ouverte, tête nue » soulève une ambiance sereine qui est soulignée par sa posture et « son lit vert » qui de plus en plus évoque le sommeil tranquille. Le soldat a l’air caché, car on doit demeurer [INS: dans un endroit obscur :INS] [DEL: quelque part d’obscur :DEL] pour que la lumière puisse « pleu[INS: voir :INS] [DEL: rer :DEL] », pénétrer dans l[INS: ’ombre :INS] [DEL: e sombre :DEL] . Le poète donne donc, encore une fois, un air vivant aux choses abstraits / morts. Dans ce cas-là, c’est la lumière. Le premier terce[INS: t :INS] précise les sentiments qu[INS: e le sodat :INS] [DEL: ’il :DEL] a en dormant. « Les pieds dans les glaïeuls, il dort. » Le nom de glaïeul est dérivé du lat[INS: in :INS] [DEL: . :DEL] , gladiolus « épée courte »[2], le poète veut-il dire que ce sont des armes aux pieds du soldat [UsW3] ; qu’il ressent, en dépit de son sommeil profond, le besoin de porter une arme pour se défendre ? Ce qui est inquiétant et qui porte le mauvais présage, c’est le vers suivant : « Sourirait un enfant malade, il fait un somme : » ; l’image d’un enfant est assez calme mais ce qui rompt la tranquillité c’est la mention de [INS: la :INS] maladie suivi[INS: e :INS] par « Nature, berce-le chaudement : il a froid. » Dès le début du poème, la nature est décrite d’une manière assez détaillée, comme une force qui apaise l’être humain. Pourquoi alors le soldat a-t-il froid ? Voilà, une autre [INS: indication du :INS] [DEL: prévue de :DEL] mauvais présage. Finissant par le deuxième terce[INS: t :INS] , le lecteur tombe encore sur l’annonce de quelque chose d’inquiétant en lisant « Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; ». C’est l’absence du souffle de ce soldat. Malgré cette nuance assez préoccupante, le lecteur est calmé par le poète, car le soldat dort tranquillement : « …la main sur sa poitrine tranquille. ». C’est à la fin de poème où le poète fait voir au lecteur la vraie cause de sommeil aussi tranquille ; « Il a deux trous rouges au côté droit. » Le soldat est, en effet, mort, tué de plusieurs coups de feu. Le contraste, les couleurs, la vie et la mort Dans le poème il y a des contrastes suivants : le soldat sans vie [INS: en :INS] [DEL: à l’ :DEL] opposition [INS: à :INS] [DEL: de :DEL] la nature florissante, le cadavre [INS: inerte :INS] [DEL: coincé à l’ :DEL] [INS: en :INS] opposition [DEL: des :DEL] [INS: à la mobilité :INS] [DEL: aspects mouvantes :DEL] de la nature, la pâleur du visage de soldat [DEL: à l’ :DEL] [INS: en :INS] opposition [INS: a :INS] [DEL: d :DEL] u vert de l’herbe et [INS: à :INS] [DEL: de :DEL] la rougeur du sang coulant de son flanc droit qui donne le bleu étrange au vert de cresson. Les couleurs mentionnées méritent une interprétation : ce trou de verdure est peut-être un symbole de la vie, de l’abondance. En combina[INS: ison :INS] [DEL: tion :DEL] avec la rivière qui apporte des haillons argentés, c’est un abri ou la vie peut prospérer. En revanche c’est la mort qui[INS: y :INS] a trouvé l’asile, [INS: sous :INS] [DEL: en :DEL] forme du cadavre de ce soldat jeune. Le cresson qui si bizarrement met le manteau bleu de la colère [INS: car :INS] [DEL: comme :DEL] il est trempé de sang. La pâleur cadavérique apporte un contraste si flagrant aux yeux habitués au vert de son lit et du val entier. À la fin du poème le rouge saute aux yeux grâce à une haute visibilité. Le danger, l’avertissement, le feu, la rage. Le vestige du danger, de[DEL: s :DEL] plusieurs feux tirés en rage, un avertissement manqué et la pâleur de cadavre. [UsW4] Conclusion Pour conclure nous devons souligner la forme précise et en même temps avertissan[UsW5] t avec laquelle Jean-Arthur Rimbaud a [INS: réalisé :INS] [DEL: exercé la création de :DEL] [INS: le :INS] Dormeur du val. Il y a utilisé la beauté de la nature pour mettre en contraste [INS: la vie et :INS] [DEL: avec :DEL] la guerre dévastant les hommes. Rimbaud [INS: commence par le la description d :INS] [DEL: a introduit le :DEL] [INS: u :INS] val et [INS: du :INS] [DEL: le :DEL] dormeur[DEL: au lecteur :DEL] . Après il a peu à peu inséré des mentions de la mort dans son discours qui décri[INS: t :INS] [DEL: ve :DEL] le soldat dans un moment [INS: aus :INS] si intime que le sommeil. Il fait connaitre les sentiments de ce soldat au lecteur pour lui approcher le soldat. Avec l’approchement, le lecteur sait qu’il y a quelque chose [INS: d’inquiétant :INS] [DEL: en désarroi avec le soldat :DEL] . Grâce à cette approche de Rimbaud, le lecteur est surpris à la fin du poème, car il apprend la vrai[INS: e :INS] cause du sommeil de ce soldat, c[INS: ar :INS] [DEL: omme :DEL] ce sommeil est un sommeil éternel. ________________________________ [1] https://www.bacdefrancais.net/le-dormeur-du-val-rimbaud.php [2] https://fr.wiktionary.org/wiki/gla%C3%AFeul#%C3%89tymologie ________________________________ [UsW1]inutile, sans rapport avec le poème [UsW2]oui, bon ne observation; signification? interprétation? [UsW3]bonne obserbvation [UsW4]L.énumération est juste dans son contenu, mais il faut constrire des phrases correctes. [UsW5]??? je ne comprends pas