La créativité du traducteur PRFJA004 ODBORNÝ PŘEKLADATELSKÝ SEMINÁŘ II Quelle créativité? La traduction et la création sont des processus identiques. Chaque traduction est, jusqu’à un certain point, une création, d’où son caractère unique. Octavio Paz « Traduire signifie pour le traducteur remodeler la forme étrangère de manière à ce qu’elle épouse les structures linguistiques de sa propre culture » (Friedrich, 1992 : 12) une sensibilité exacerbée au sens du texte de départ et d’une grande aptitude à réexprimer ce sens dans un autre texte cohérent et de même force expressive une liberté relative quant au choix des moyens linguistiques Voie directe = traduction par correspondances et équivalences plus ou moins obligatoires Voie indirecte = traduction par Gérer les déficits - un déficit en croyances partagées (culture) - un déficit strictement linguistique prenant sa source dans les différents aspects sémantiques (traducteur spécialisé doit être un spécialiste) - un déficit systématique et général propre à tout transfert d’une langue à une autre de contenus sémantiques conçus et versés dans des moules formels lexicalisés ou grammaticalisés de configurations différentes (tropes, ironie, poésie, etc,) Les jeux de mots Ça va de soie. (pour des fleurs en soie) Parapluie Knirps: Il vous plaira avant même qu’il ait plu ! L’eau, source de conflits. Le Programme de l’ONU pour l’environnement n’a pas les ressources voulues pour régler les différends au sujet des étendues d’eau internationales. La création lexicale Un affichage-abribus Un muesli croustidoré Nom d’un journal d’investigation belge en ligne: Investig’action Un concept en médiologie ou science de l’information : l’évènementialisation Idiotismes/expressions idiomatiques https://fr.wiktionary.org/wiki/Annexe:Expressions_en_fran%C3%A7ais Revenons à nos moutons Vraťme se k naší věci Faucher/couper l’herbe sous le pied / vzít vítr z plachet / cut the legs out from under « S’il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard, à moins que Saint-Barnabé ne lui coupe l’herbe sous le pied, » Lors des conversations que j’aurais avec elle autour de ce livre, Lisbeth, qui n’est pas à une provocation près, et avec cet humour au douzième degré qu’elle manie à la perfection, me déclarerait à propos du suicide de Lucile : « Elle m’a coupé l’herbe sous le pied, elle m’a toujours coupé l’herbe sous le pied. » — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011) Comment traduire la culture? Peut-être vous attendiez-vous à ce qu'une vierge apparaisse dans une grotte? p.46 Où le cachez-vous donc, ce divin encens? p.47 « Dis donc, serpent, tes intentions ne me paraissent pas purs... » p.8 Traductions de la Bible, quelle Bible? Soit, mais… L’humour…intraduisible? Traduire l’humour, c’est convoquer tout un cortège de notions : allusion, compensation, traduisibilité, adaptation, imitation, implicitation, équivalence des effets, intertextualité, ambiguïté, double entente, créativité, traduction libre, figures de style. L’humour fait aussi largement appel aux concepts de culture, de contexte verbal, de connotations, de référents, de bagage cognitif, de compléments cognitifs, de savoir partagé, de vouloir-dire. Exemple: « Le pessimiste est celui qui ne voit que les trous dans le gruyère. » Bibliographie Salah Mejri, « Traduire, c’est gérer un déficit », Meta Journal des traducteurs/Translators' Journal, Volume 50, N°1, Mars 2005 Jean Delisle, Marco A. Fiola, La Traduction raisonnée, P.U.Ottawa, 2013. Mgr. Magdaléna Marková, La traduction de la langue orale dans la bande dessinée par la théorie interprétative La Nuit Blanche à Bethléem, MUNI, 2017