Les activités : la compétence orale BASÉ SUR LES MATÉRIAUX DE S. DUFOND 1 La compétence orale : généralité uLa communication : finalité essentielle de l’apprentissage d’une langue étrangère (priorité donnée à la compréhension orale et à la communication). Mais tout acte de communication suppose un émetteur et un récepteur (même virtuel) => nécessité de la compréhension d’un message oral (il faut le comprendre pour pouvoir y réagir) uBut : usage de la langue dans la vie quotidienne (: comprendre et répondre à ce qui se dit et non plus acquisition d’un savoir académique). uAttention : la répétition : davantage un exercice de prononciation de phonèmes; répondre à des questions de l’enseignant sur la compréhension d’un texte, écrit ou oral, ne relève pas de la production orale u 2 La compétence orale : oral et écrit; particularités de l’oral uL’oral et l’écrit n’ont pas les mêmes règles. « On ne parle pas tout à fait comme on écrit, pas plus qu’on ne peut écrire tout à fait comme on parle » uDiversité des oraux => saisir les phénomènes oraux dans leur diversité => enregistrer, décrire, étudier toutes les productions orales observables (enseigner l’oral dans son authenticité) => hétérogénéité de l’oral => la variation s’observe dans : le temps (une langue évolue en permanence : abandon ou changement de sens de certains mots, apparition de mots…), l’espace (l’oral n’est pas le même dans toutes les régions de la francophonie : mots, expressions, tournures syntaxiques, prononciation différentes), la société (registres de langue différents) uQuelques traits d’oralité : prédominance du temps présent, importance du « je » pour le discours, hésitations, répétitions, phatème comme « hein », « heu », « oui »…, ruptures de constructions, apostrophes, emphases, registres de langue moins soutenu : présence de mots familiers, entraide réciproque des interlocuteurs (ex : finir la phrase à la place de l’autre)… uGrammaire de l’oral : absence de certains temps comme le passé simple ou l’imparfait du subjonctif voire le futur simple (au profit du futur proche), remplacement du syntagme S+V par des structures « c’est » ou « (il) y a » (c’est lui qui…), disparition de « ne » dans la phrase négative, emploi fréquent de « on » (à la place de « nous », « tu », « ils »), questions : langage courant « est-ce que…? » ou familier : « S + V … ? », les fautes « typantes » (ex : absence de subjonctif, auxiliaire « avoir » pour « être » u 3 La compréhension orale uCO : un des éléments essentiels de la communication quotidienne (une des cinq activités langagières définies par le CECRL) uPour comprendre oralement, l’apprenant doit repérer des sons, des mots, du rythme, des intonations, etc. ; éléments qu’il va devoir réorganiser pour construire du sens. uLa compréhension précède la production. uLa démarche la plus efficace = dans une situation d’interaction conforme à l’approche communicative et proche de la situation réelle d’écoute – production de discours oraux dans la vie quotidienne. uLes activités doivent être nombreuses et variées, favorisant l’expression libre et les échanges (langue = outil de communication et d’interaction sociale). => rendre l’apprenant actif dans la négociation du sens et en grande partie responsable de son apprentissage. uLe matériel didactique doit répondre aux objectifs de l’enseignant et aux besoins et intérêts des apprenants, d’où le recours à des documents authentiques provenant des médias (journaux, enregistrements d’émissions de radio et de télévision.) mais aussi d’enregistrements d’échanges informels et quotidiens. uL’objectif : faciliter accès au sens tout en permettant aux apprenants de développer des stratégies de compréhension. C’est encore plus important quand il s’agit de documents authentiques : pour accéder au sens, parcours linguistique et culturel. uLe document ne peut être compris en dehors de son contexte (notamment pour articles de presse ou reportages d’actualité) 4 Les étapes de la compréhension orale uLa pré-écoute uL’écoute uL’après-écoute ou post-écoute 5 La pré-écoute : Qu’est-ce que c’est ? A quoi elle sert ? Quels types d’activités ? uPréparation de l’apprenant à la compréhension du message (contextualisation : donner des informations sur la situation de communication et le document), éveiller sa curiosité et le motiver par différentes activités. => l’apprenant n’a pas encore accès au document sonore ni aux questions (ne pas faire écouter un document sonore sans dire exactement aux apprenants ce qu’ils ont à faire pendant celui-ci), on peut lui faire formuler des hypothèses (anticipation) sur le contenu du message qu’il va écouter (occasion pour prendre la parole) à partir d’images/d’un mot en rapport avec le document qu’il va voir. uExemples d’activité de contextualisation : 1) préciser le genre de documents qui va être écouté (ex: informations à la radio, interviews…), 2) dire que le/la/les personne(s) qui parle(nt) a/ont un débit normal et que la première écoute servira seulement à identifier le sens global du document. uExemples d’activités d’anticipation : 1) faire décrire des images en rapport avec le thème évoqué, 2) visionner les premières images d’une vidéo sans le son et émettre des hypothèses sur le contenu du document, 3) remue-méninges sur le thème ou le titre du document, 4) pour un document audio, donner des images issus du document et les faire remettre dans l’ordre puis leur demander d’imaginer l’histoire, 5) donner des mots-clés du document à partir duquel il faut fabriquer un texte (dialogue, récit…)… 6 L’écoute : qu’est-ce que c’est ? Quelles activités ? uLes apprenants ont accès au document sonore. u2 parties : la compréhension globale (Qui parle ? Quel est le thème ? Combien de personnes parlent? Où sont-elles?...) et la compréhension détaillée. uAttention : la compréhension peut porter sur tout le document = totale ou sur une partie du document = partielle uExemples d’activités : 1) Faire identifier les voix, les sons et les caractériser, identifier les éléments de la situation de communication (qui parle à qui ? De quoi ? Où ? Quand ? Pourquoi ?), faire identifier des objets vus ou entendus en proposant, par exemple, une liste de mots à cocher, compléter une transcription lacunaire (suivant niveau, on peut aider les apprenants en donnant les mots manquants dans le désordre). u2) Activités de classification, recherches d’informations précises (reconstituer l’ordre des couplets mélangés d’une chanson, relever tous les mots exprimant des sentiments, trouver des synonymes…). u3) Activités pour approfondir la compréhension (demander ce que l’on apprend sur un personnage ou un lieu). u u 7 L’après-écoute ou post-écoute uL’étape des argumentations ou discussions sur le thème, selon le niveau des élèves, qui peut aboutir à une production orale ou écrite. Elle permet le contrôle, le réemploi et le transfert des acquis dans d’autres contextes. uExemples d’activités : donner son opinion par rapport au thème abordé, être créatif, élargir le champ de réflexion (par exemple, transformer les notes prises lors d’une interview en rédigeant un article de presse, donner son point de vue, ses impressions, chercher sur Internet des informations sur le thème abordé)… u u 8 La production orale uPour qu’il y ait communication, il faut interlocuteurs, trous d’information, buts à atteindre et engagement personnel dans la transmission du message. u4 types de situation de communication en classe de langue : la communication authentique, la communication didactique, la communication fictive ou fictionnelle, la communication imitée uLa communication authentique => communication réelle entre les apprenants et l’enseignant. => l’élève peut parler de sa propre initiative et en son propre nom. uLa communication didactique (« ayant pour but de rendre un ou plusieurs des interlocuteurs plus savants, plus habiles, plus compétents », Cicurel, 2011) => ce type de communication ne concerne pas seulement la communication scolaire (par exemple, visite d’un musée). En classe, il s’agit d’une réflexion sur la langue. uLa communication fictive ou fictionnelle => pratiques imaginatives => la communication en classe dans le cadre de l’enseignement d’une langue convoque la dimension de l’imaginaire dans les productions langagières => jeu de rôle, imaginer une histoire… Ainsi, le « je » n’est pas le vrai « je » uOn pourrait ajouter une quatrième forme => la communication imitée => entraînement au maniement de la langue par reproduction => exemple : récitation de dialogues appris par cœur. 9 Les activités de production orale uLe débat uLa discussion uLa simulation uLe jeu de rôle uLes activités de créativité : 1) invention de slogans, de publicités…, 2) utilisation de techniques du remue-méninges, 3) fabriquer des histoires, 4) mettre des personnages de récits, d’histoires, de contes dans d’autres contextes (ex : Napoléon au chômage cherche un emploi), 5) modifier des aventures célèbres, 6) faire une interview d’une personne célèbre… uLes jeux (ex : tabou) uLa recherche d’informations lacunaires uLes exposés u… 10 Bibliographie/sitographie uBERDAL-MASUY F. et BRIET G. (2010), Stratégies pour une écoute efficace, Colloque international : Le français de demain : enjeux éducatifs et professionnels, Sofia (https://www.crefeco.org/intraweb/download/1_all_Berdal-Masuy%20et%20Briet.pdf) uBERTOCCHINI P. et COSTANZO E (2008)., Manuel de formation pratique pour le professeur de FLE, CLE International uCICUREL F. (2011) De l’analyse des interactions en classe de langue à l’agir professoral : une recherche entre linguistique interactionnelle, didactique et théories de l'action (openedition.org) uCOURTILLON J. (2003), Elaborer un cours de FLE, Paris, Hachette uLAH M. (2012), Les traits d’oralité dans deux manuels de français langue étrangère, Université de Ljubljana (https://revije.ff.uni-lj.si/linguistica/article/viewFile/84/486) uLEBRE-PEYTARD M., Analyse de discours et didactique de l'oral -De l'analyse de discours aux pratiques de classe (http://eduscol.education.fr/cid46405/analyse-de-discours-et-didactique-de-l-oral-de-l-analyse-de-d iscours-aux-pratiques-de-classe.html) uhttp://www.francparler-oif.org/elaborer-une-unite-didactique-a-partir-dun-document-authentique-2/ 11