5.3. Maurice Maeterlinck : le théâtre symboliste A. Biographie[1] Maeterlinck naît `a Gand dans une famille de la haute bourgeoisie en 1862. La fortune personnelle qu’il recevra de sa famille lui permettra de se consacrer `a son œuvre, qui lui valut le prix Nobel en 1911. Apres ses études au college Sainte-Barbe de Gand (comme nous l’avons dit plus haut, véritable pépiniere d’écrivains puisqu’il accueillit également Verhaeren et Rodenbach), Maeterlinck va rapidement manifester un vif intéret pour les arts. Il entame des études de droit conformément au souhait de son pere ; `a cette époque, il va commencer `a publier dans La Jeune Belgique (1883). Ayant obtenu son diplôme, il s’inscrit comme stagiaire chez Edmond Picard. La meme année, il rencontre Rodenbach et les textes de Ruysbroek l’Admirable, un mystique flamand du XIVeme s. qu’il traduira par la suite[2]. A la fin de ses études, il va séjourner pendant quelques temps (automne et hiver 1885-1886) `a Paris ou il va faire des rencontres décisives pour son œuvre, notamment celle de Villiers de l’Isle-Adam[3] (1838-1889), « l’homme providentiel » qui devait « orienter et fixer sa destinée.» Au contact de quelques jeunes écrivains (Mallarmé, Huysmans, Verlaine…), il découvre le style symboliste. Durant ce séjour, il va également participer `a la création de la revue La Pléiade ou il publie les premiers poemes de Serres chaudes. En 1889, le recueil Serres chaudes : c’est une des œuvres marquantes du symbolisme dans laquelle Maeterlinck évoque, `a travers le monde des fleurs, le mystere de la vie et du subconscient. Ce theme fut choisi en souvenir de Gand, ville d’horticulture[4] ou « les serres chaudes ou froides abondent. Les feuillages et les fleurs abondantes m’ont toujours attiré. » Les vers de forme tantôt libre tantôt réguliere ainsi que la perfection des images traduisent un univers humide, chaud et inquiétant. La meme année il publie La Princesse Maleine. Par cette piece qu’Octave Mirbeau qualifie d’ « œuvre la plus géniale de son temps», il se retrouve projeté sur les devants de la scene… En 1890, il publie deux autres textes : L’Intruse et Les Aveugles. Ensuite, coup sur coup, l’auteur va donner Les sept princesses (1891), Pelléas et Mélisande (1892), puis trois petits drames pour marionnettes Alladine et Palomides, Intérieur et La Mort de Tintagiles (1894). Avec ces huit pieces et le recueil Serres Chaudes, Maeterlinck va réussir `a donner au symbolisme belge son renom. En 1896, l’auteur fait la rencontre de Georgette Leblanc[5] qui devient sa muse et sa collaboratrice : ses œuvres jusque-l`a teintée de fatalisme deviennent plus positives ; l’art est plus transparent et moins désespéré. Cette année-l`a, il publie le Trésor des Humbles, essai par lequel il célebre les joies quotidiennes, et les Douze chansons (rééditées et portées `a quinze en 1900), recueil de poésies dans lequel il suggere l’univers mystérieux des légendes flamandes. Entraîné par sa compagne, il quitte Gand pour aller vivre en France. Apres de nombreux déménagements, il finira par s’installer `a Nice ou il devient propriétaire de la somptueuse propriété d’Orlamonde. Passionné de sciences, il publie, au début du XXeme siecle, La Vie des Abeilles et L’Intelligence des fleurs, La vie des fourmis qui explorent différentes faces du monde naturel. Les pieces de théâtre connaissent cette meme évolution vers cette quete de bonheur. Entre 1905 et 1908, il écrit L’Oiseau bleu (immédiatement mis en scene `a Moscou par Stanislavski). En 1911, il reçoit le prix Nobel. Apres la guerre (qu’il passe aux États-Unis), il rédige ses mémoires Les Bulles bleues. Il meurt `a Nice en sa propriété d’Orlamonde en 1948. B. L’émergence du théâtre symboliste[6] Pour comprendre l’apport des symbolistes au théâtre, il faut regarder la situation du théâtre `a la fin du XIXeme s. A cette époque, le théâtre était tres populaire : il constituait un des lieux de loisir les plus fréquentés. On y pouvait voir des spectacles ou se côtoyaient musique et texte : un orchestre était souvent attaché aux troupes de théâtre. A Bruxelles, des dizaines de salles proposaient un choix tres varié de pieces et le public étant tres différent d’une salle `a l’autre. Les vaudevilles[7], les comédies légeres voire les opérettes ainsi que les revues rencontrent les plus vifs succes. Le systeme théâtral de l’époque reposait sur plusieurs piliers dont faisaient partie : § les auteurs consacrés qui se partagent les principaux théâtres ; § les critiques qui faisaient le succes d’une piece § les directeurs de théâtre qui étaient de véritables chefs d’entreprise : en effet, les théâtres ne recevaient aucune subvention et il fallait récupérer l’argent investi. Ceux-ci, dans un souci de rentabilité, privilégient les revues ou un répertoire limité parce qu’il était le plus rentable et qu’il demandait un investissement matériel et intellectuel minimum. Cela a pour conséquence de fermer la carriere dramatique aux jeunes écrivains. § les vedettes qui faisaient venir les foules (telle, par exemple, Sarah Bernhard) : celles-ci ont donc tous les droits. Le théâtre symboliste va révolutionner les choses. Aux quatre piliers cités, il va en substituer d’autres : § le texte ; § l’interprete ; § le metteur en scene : l’attention se porte désormais sur ses innovations, quant au sens de l’œuvre, quant au jeu, quant `a ce que l’on appellera bientôt la dramaturgie. Grâce `a la mise en scene, le théâtre rejoint ainsi, dans la représentation (et non plus seulement dans le texte), les autres formes d’art ou l’originalité est devenue essentielle. Cette révolution théâtrale est liée `a plusieurs noms. § Wagner Dans son théâtre de Bayreuth, Wagner va apporter plusieurs innovations importantes dans le domaine de l’opéra : salle plongée dans le noir[8] et dans le silence ; décors et éclairages raffinés ; intégration des divers éléments du spectacle au profit d’une œuvre conçue comme un ensemble : la lumiere, le décor, la musique, le jeu des acteurs doivent former une unité esthétique. Le spectacle n’est plus au service du public, c’est ce dernier qui est admis `a participer au culte de l’art. § André Antoine et Lugné-Poe Alors que les éditeurs hésitent de plus en plus `a éditer de la poésie, qui se fait publier dans les revues, le théâtre d’art trouve sa place sur les scenes d’avant –garde. En France – mais le phénomene va se répercuter tres vite en Belgique – André Antoine (et son Théâtre Libre) et Lugné-Poe (et son Théâtre de l’Oeuvre) veulent tous deux répondre `a ce besoin. Malgré les différences qui les séparent – le premier s’attache davantage au théâtre naturaliste alors que le second est tourné vers le symbolisme –, ces hommes ont en commun de s’opposer tous deux au théâtre bourgeois. Si le premier insiste sur le réalisme de la représentation[9], le second va au contraire styliser la représentation et rendre la réalité abstraite : l’imagination du spectateur sera davantage sollicitée. Mais tous deux souscrivent aux exigences artistiques inaugurées par Wagner. Grâce `a l’initiative de ces deux hommes, on va voir s’organiser, `a côté d’un théâtre de large consommation, des scenes alternatives et ambitieuses sur le plan artistique. Ce théâtre plus « savant » va trouver petit `a petit son public. Malheureusement, le plus grand probleme reste la question des pieces `a jouer. En effet, Antoine a des difficultés pour trouver des pieces naturalistes et finit par adapter des romans naturalistes au théâtre. Lugné-Poe, de son côté, manque d’œuvres théâtrales symbolistes. C’est dans ce contexte qu’apparaît Maeterlinck. Ainsi, le 24 aout 1892, Octave Mirbeau écrit dans les colonnes du quotidien français, le Figaro, en l’hommage de l’auteur presque inconnu de La Princesse Maleine : « Je ne sais d’ou il est et comment il est […]. Je sais seulement qu’il a fait un chef-d’œuvre, un admirable et pur chef-d’œuvre qui suffit `a immortaliser un nom pour tous les affamés du beau et du grand. [La Princesse Maleine est] l’œuvre la plus géniale de son temps, la plus extraordinaire, et la plus naive aussi, comparable – oserais-je dire – supérieure en beauté `a ce qu’il y a de plus beau dans Shakespeare. » Il y a trois notions-clefs qui sous-tendent le théâtre symboliste : § le personnage sublime : c’est le personnage moteur de l’action. On peut le rapprocher de la fatalité. Il s’agit de l’amour dans Maleine et Pelléas et Mélisande. § le drame statique : les personnages semblent attendre quelque chose d’inconnu. § le tragique quotidien : c’est vivre qui est tragique. On rejette les aventures extraordinaires : l’essentiel est dit quand l’aventure prend fin car les aventures sont un écran et nous distraient du vrai tragique. Dans le meme ordre d’idée, l’acteur (sa personnalité, son individualité) risquent de faire écran par rapport au drame qui se joue, d’ou le reve d’un théâtre de marionnettes, d’androides (de cire). C. Lecture d’extraits de La princesse Maleine (1889) Contexte § Les personnages : cfr Peronnae dramatis § L’intrigue La princesse Maleine, fille du roi Marcellus et de la reine Godelive, est promise au prince Hjalmar, fils du roi Hjalmar qui vit avec la reine Anne. Celle-ci est la reine d’un autre pays (Jutland) mais elle a du le fuir apres avoir été détrônée La piece s’ouvre alors que se déroulent les fiançailles. Mais pendant le déroulement de la fete, le roi Hjalmar, pere du prince Hjalmar, outrage[10] Marcellus qui les chasse. Des lors, les fiançailles sont rompues et Maleine doit oublier Hjalmar ; mais celle-ci ne le peut pas car elle est amoureuse de ce prince. Marcellus enferme des lors sa fille dans une tour. Alors que Maleine est recluse avec sa nourrice, une guerre a lieu entre le roi Marcellus et le roi Hjalmar. Lorsque la nourrice et Maleine parviennent `a s’enfuir de la tous, le royaume de Marcellus est completement détruit. Les deux femmes décident alors de se diriger vers le royaume du roi Hjalmar car la jeune fille veut revoir son prince. Entre-temps, croyant que Maleine est morte, le prince a accepté d’épouser Uglyane, fille de la reine Anne. Maleine parvient `a etre engagée avec sa nourrice au service d’Uglyane et devient la suivante[11] de cette derniere. Un soir, alors que Hjalmar a donné rendez-vous `a Uglyane dans le parc, Maleine se substitue `a la fiancée et retrouve son prince et lui révele son identité. La sachant en vie, Hjalmar décide de l’épouser, au grand dam d’Anne qui décide de tuer celle qui a volé le fiancé de sa fille. Avec l’aide du roi qui est tres réticent (et qui n’aura d’autre responsabilité que celle de n’avoir pas empeché le crime), elle l’étrangle. Mais le roi qui ne supporte pas le poids de son secret avoue qu’Anne a tué. Hjalmar tue alors sa belle-mere, avant de se suicider. § Le langage Dans le théâtre symboliste, les mots prononcés par les personnages ont un nouveau statut. Placés dans la bouche des personnages dont le destin dramatique ne fait pas de doute pour le public, les mots incarnent une parole dérisoire. Le langage devient un bégaiement devant ‘inconnu. Maeterlinck portera `a son sommet ce phrasé entrecoupé par de longs silences, ces redites de l’expression vaine. Des lors, les personnages apparaissent aux spectateurs comme des marionnettes. On remarque également des dysfonctionnements dans les dialogues : cfr p. 52, v. 460-465 : le dialogue s’amorce et puis dérape, au point que l’on se demande si les personnages se parlent. Il y a des ellipses ; on est plutôt dans l’ordre de l’inconscient. Par ailleurs, par des effets de répétition, les mots disent les choses de maniere implicite. § Le motif de l’eau - Des le départ, Maleine nous apparaît sous le signe de l’eau (p. 19 : premiere apparition de Maleine dans le texte « Voyons, ne pleure plus Maleine… »). Ensuite, lors de la rencontre entre Hjalmar et Maleine pres de la fontaine : le motif de la jeune fille pres de la fontaine dont un jeune homme tombe amoureux. Dans une étude de Gaston Bachelard, intitulée, L’eau et les reves, l’auteur appelle ce motif « le complexe de Nausicaa » Par ailleurs, Maleine est l’eau faite femme. Cfr p. 26 « Et son regard !… on était tout `a coup comme dans un canal d’eau fraîche… » : Maleine est l’eau douce et calme, l’eau fraîche qui apaise. Un parallele tres fort est fait entre Maleine et l’eau dans le passage de la rencontre pres du jet d’eau. Celui-ci apres avoir sangloté (cfr didascalie) meurt. Maleine commence alors `a sangloter étrangement et `a demander : « Qu’est-ce qui va arriver ? ». Cela renforce encore l’impression que les personnages sont des marionnettes, objet d’un destin déj`a écrit. § Le sanglot du jet d’eau qui meurt au clair de lune renvoie au Jet d’eau des Épaves de Baudelaire § Le saignement de nez que l’on retrouve chez Baudelaire (La Fontaine de sang) et Rimbaud dans le poeme Les Premieres Communions (1871) : v. 84 « Elle avait revé rouge. Elle saigna du nez… ». Annonce la fin de Maleine. Les influences A l’article de Mirbeau, Maeterlinck répond par une lettre `a l’auteur : « Cela vient trop tôt, je suis trop jeune, cela n’est pas juste, et je crois que ces moments doivent se payer, Dieu sait de quelle façon, peut-etre terriblement. » Alors que paraît La princesse Maleine, Maeterlinck sait en effet qu’il recherche une formule dramatique et il ne lui semble pas s’etre dégagé de ses diverses influences. Mais c’est la piece qui le propulse sur les devants de la scene européenne. § La piece s’inspire directement d’un conte de Grimm, Demoiselle Maleine o Amour contrarié du prince et de la princesse o Réclusion de Maleine dans une tour aveugle en compagnie de sa femme de chambre (cfr nourrice de la piece) o Fuite de la tour o Substitutions des fiancées o Servante de sa rivale + d’autres éléments proviennent d’autres contes de Grimm : la tour aveugle (cfr Rapunzel), les cygnes du fossé d’Ysselmonde qui s’envolent apres l’assassinat de la princesse, sauf un, qui flotte, ensanglanté (cfr Les six freres cygnes et l’illustration de Crane) § Shakespeare Maeterlinck emprunte au théâtre de Shakespeare des situations, des motifs, des images o Hamlet : les deux Hjalmar // les deux Hamlet ; scene d’ouverture de sa piece (discussion entre deux gardes) // scene d’ouverture de Hamlet : discussion inquiete entre deux officiers o Macbeth : le roi perdant son calme en public et qui est sur le point de se trahir avant la découverte du crime ; les coups frappés `a la porte ; l’obsession de la tache de sang o Le Roi Lear : le roi devenu gâteux `a la fin de la piece, refusant de croire `a la mort d’Anne, de Hjalmar et de Maleine. § Edgar Allan Poe Pour composer la scene précédant le meurtre de Maleine, lorsqu’elle est seule et terrorisée dans sa chambre, Maeterlinck va s’inspirer, entre autres, du poeme La dormeuse (The Sleeper) : les ombres sur les murs, les détails des « rideaux qui s’agitent », l’image de la fenetre qui s’ouvre sur la nuit… § Poetes maudits et littérature décadente C’est `a l’occasion de son séjour `a Paris, en 1885-1886, que Maeterlinck découvre ces poetes, `a travers l’anthologie qu’a composée Paul Verlaine. Il va leur emprunter des motifs. Parmi ces poetes, on peut citer Baudelaire, Rimbaud… Cfr supra (extrait) § Le Moyen Age et les légendes flamandes Il regne dans la piece une atmosphere des temps passés. C’est que Maeterlinck va vivement s’intéresser `a l’histoire. Intéret pour la mélancolie de Charles le Téméraire, les fastes bourguignons. Intéret pour les folkloristes belges et allemands qui mettent en évidence les origines germaniques, scandinaves des légendes et du folklore flamands, néerlandais ou frisons. Parmi les légendes flamandes, Maeterlinck est surtout frappé par celle de Sainte Godelive qui mourut étranglée, `a l’instar de Maleine. Il donne `a la mere le nom d’un des modeles de la fille. D. Pelléas et Mélisande (1891) Contexte Un prince `a la chasse découvre au bord d’une fontaine une « petite fille en pleurs ». Golaud épouse Mélisande, qui ne lui révele rien d’elle, sinon qu’elle a probablement connu de grands malheurs. Il la ramene au royaume d’Allemonde, ravagé par la famine, que gouverne son aieul Arkel, roi presque aveugle. L`a, Mélisande rencontre Pelléas, demi-frere de Golaud, qui s’apprete `a partir visiter un ami mourant. Retenu par la maladie de son propre pere, Pelléas ne tarde pas `a succomber au charme mystérieux de Mélisande, qui lui avoue enfin qu’elle l’aime aussi. Surpris alors par Golaud, qui les guettait, les jeunes gens sont victimes de sa jalousie. Golaud transperce Pelléas de son épée, et touche Mélisande qui meurt apres avoir donné le jour `a leur fille, fragile créature apparemment promise aussi `a un destin funeste. ------------------------------- [1] Cfr Joiret, Anthologie, p. 49-50 ; Descamps, Maeterlinck, p. 15-17. [2] Maeterlinck va se plonger dans les textes de cet auteur qui écrit en latin et en flamand. Il y remarque un langage différent, qu’il met en lien avec les choix philosophiques de l’auteur : une sorte de science intuitive, un regard philosophique sur les choses, ce qui lui permet de créer du neuf. Maeterlinck y trouve une sorte de condensé du savoir mystique et intellectuel ; il y voit l’illumination qui n’est pas « discours de l’intelligence » mais « discours de l’âme ». [3] Écrivain français, auteur des Contes cruels (1883), dont l'œuvre symboliste est marquée par un idéalisme mystique. [4] Culture des jardins [5] Cfr photographies, in Aron, Théâtre, p. 81 (Mort de Tintagiles) et p. 103 (Pelléas et Mélisande). [6] D’apres Aron, Théâtre, p. 69-72. [7] Comédie légere, divertissante, dont l’intrigue est fondée sur les quiproquos. [8] Avant lui, les salles de spectacle sont éclairées : on y parle, on y fume, on s’y promene. On pouvait meme choisir de ne participer qu’`a un acte du spectacle. [9] On va mettre, par exemple, une poule et une vache sur scene pour figurer une ferme. [10] Injurier [11] Dame de compagnie.