ARTICLES Généralités 152 1/article est ľoutil fondamental de la determination du substantia II indique de quelle maniere on se représente la chose ou ľétre indiqués par le nom. II marque son nombre et généralement aussi son genre. II peut substantiver n'importe quelle partie du discours. II ne se combine pas avec les adjectifs déterminatifs, exception faite pour certains indéfinis, mais il se combine avec les adjectifs numéraux ordinaux et quelques adjectifs indéterminés (par exemple merne et autre) et peut se combiner avec les adjectifs numéraux cardinaux (les deux livres) et certains indéfinis (tel). Selon ses valeurs, ľarticle prend trois formes dénommées: article défini, article indéfini et article partitif. Formes Article défini N. Sg. le lac ľamie la table PI. les lacs... G. du lac de ľamie de la table des lacs... D. au lac ä ľamie ä la table aux lacs... A. le lac ľamie la table les lacs... Les formes le et les se contractent avec les prepositions précédentes de, á et, dans certaines expressions, avec en: de + le > du, de + les > des, ä + le > mi, ä -f- les > aux; en ~\- les > és dans les expressions: bacJieUer (licencie, docteur, licence, doctoral) es lettres, és sciences, és arts, ľéglise Saint-Pier r e-és-Liens, verser és mains (terme jiiridique), le ministře décidera és qualités (= en qualité de ministře). Au singulier, en n'est généralement pas suivi de ľarticle: licencie en droit, en philosophie, etc. En -f- le a change ďabord en on, puis en au (au printemps), ďoú le pluriel aux (mettre aux fers = dans les fers). Devant un titre, il est ďusage de faire la contraction lorsqu'il y a un seul substantif principal: Vous me faites songer au «Malade imaginaire» de Moliére. Quand il y a plusieurs substantifs, on a le choix: La lecture du «Rouge et le Noirr* ou la lecture de «Le Rouge et le Noir» ou enfin la lecture du roman «Le Rouge et le Noir)). La contraction de ľarticle présentant le siibstantif sujet est possible quand le titre a la forme d'une proposition verbale: le héros du «Roi s'amuse)). Mais on préfěre ľéviter, surtoiit avec un pluriel: la premiére de «Les enfants de paradis)). Pour ľélision voir le chapitre respectif dans la Phonétique. Article indéfini Sg. im lac une tablo PI. des lacs, tables d'un lac d'une table de lacs, tables ä un lac ä une table ä des lacs, tables un lac une table des lacs, tables 154 1ST. G. D. A. 74 Article partitif K". Sg. du pain de la farine PL des cerises G. de pain de farine de cerises D. a du pain ä de la farine a des cerises A. du pain de la farine des cerises L'article partitif est issu de la contraction de la preposition de avec ľarticle défini. Ce dernier vient du démonstratif latin ille. Ľarticle indéfini est, ä Fori-gine, le nombre un. , , Yoleurs et emplois Article défini 156 L'article défini est une marque de notoriété. II precede done les noms qui désignent: 1° des étres ou des choses: a) considérés comnie uniques dans leur genre; Le soleil brille. Le vent souffle. 11 a attrapé la fiévre; b) pris dans un sens general: Ľ komme est mortel. Le ckien est fidele. Le vin est eher cette année. Les beaux arts me passionnent; c) déja présentés: // n'a qu'un cheval et un ckien; le cheval est borgne et le ckien est vieux; I d) determines dans la phrase méme par des complements, des propositions relatives, etc., bref par le contexte: J'ai visile le Musée Victor Hugo. Je vous rend le livre que vous m'avez preté. Je suis rentré dans ma chambre et j'ai ouvevt les fenétres; e) determines par la situation et connus du sujet parlant ainsi que de son interlocuteur: Le directeur est absent. La rnaison a-t-élle le chaujfage? Mettez la table; Apportez les gáteaux; 2° une abstraction: La paresse est la mere de tous les vices. La natation est saine. 157 L'article défini pent avoir les valeurs: 1° demonstrative: a) dans certaines expressions: pour le moment (= en ce moment), pour h coup (= pour cette fois), ä ľ instant, tout ä ľheure, sur ľheure, ne criez pas de la sorte; b) dans certaines situations: Le cas est grave. Passez-moi la bouteille. Des deux smirs, j'aime mieux la jeune. Notts allons regier la question; 2° affective: La jolie voiture! Ľ admirable réponse! (admiration). Voyez la langue! Peuh! la belle affaire! (mépris, indignation). G'est le livre de ľ année. René Duval, le chausseur sacliant chausser (publicite commerciale). Le gáteau du chef, La sole au gratin (spócialités de restaurant — affiches); 3° distributive: Payer les carotteslF le kilo. Garottes a IF le kilo. Oranges 30 centimes la piece (ou: á 30 centimes piece). II est payé ä ľheure, ä la journée. II vend le vin au litre, le pain ä la livre. Voulez-vous ľacheter au franc? Fermé le lundi (= tous les lundis). 75 158 Ľarticle défini tient quelquefois lieu ďun nom précédemment exprimé: La mythologie negre ría jamais jouc le role de la slave ou de la celtique. 159 II remplace souvent ľadjectif possessif quand celui-ci n'est pas indispensable pour le sens de la phrase. Cest surtout en parlant des parties du corps: J'ai mal au cceur. Tendsdui la mahl. II a rendu ľáme, perdu la vie (la memoire). Elle se lave les mains. II ni a pris le bras. On ľemploie s'il s'agit d'un complement de maniere (II marcliait la tete basse, les yeux mi-clos, la pipe aux dents, le cigare ä la bouclie, la cigarette aux Ihvres, le manteau sur le bras, la casquette ä ľoreille) et cela merne quand on ne parle pas d'une partie du corps (II est entré le chapeau ä travers, une fleur ä la bontonmiere). Avec les noms de parenté, on ne s'en sert qu'exceptionnellement dans im discours affectif, par exemple pour marquer le respect: Le pere décidera. 160 Ľarticle défini se place entre monsieur, madame, etc. et le titre: monsieur le ministře, madame ľambassadrice, monseigneur ľarckevéque; dans les fables: commere la chevre, mais sire renard, dame mouche. 161 H y a deux cas oú ľ on- peut user de ľarticle défini ainsi que de ľarticle indéfini: 1° dans des remarques d'ordre general; on peut dire Le soldát doit etre brave ou nn soldát doit etre brave, mais il y a une difference de conception: ľarticle défini generalise (le soldát est concu en tant qu'abstraction), ľarticle indéfini individualise (im soldát estprésenté comme un étre-type, il s'agit d'une application particuliěre d'une vérité generale); 2° aprěs le verbe avoir, en décrivant des traits caractéristiques des personnes ou des choses: Elle a une belle figure ou la figure belle, une petite bouclie ou la bouclie petite, les yeux bleus ou des yeux bleus, les cheveux blonds (cJiátains, rtoirs...) ou des cheveux blonds (chátains...), mais on distingue entre II a les cheveux blancs (gris), c'est-a-dire touš les cheveux, et II a des cheveux bkmcs (gris), c'est-a-dire une partie de cheveux. 162 Constatons encore que, dans les comparaisons, ľarticle défini determine la matiěre (noir comme la side) tandis que ľarticle indéfini, ľétre symbolique (II saute comme un cabri). Article indéfini 163 Nous venons de traiter des cas ou il concurrence ľarticle défini. Ľarticle indéfini a garde de son origine numérale la possibility d'indiquer un etre ou une chose unique: II y a un Dieu. Ce mage qui ďun mot renverse la nature (Corneille). Ľidée de ľunicité peut étre renforcée par seid; Un seta Dieu tu adoreras. Un seid étre vous manque et tout est dépeuplé. 164 Ľarticle indéfini introduit le plus souvent un étre ou une chose non encore présentés, non précisés, non identifies: Elle a un chat. Un komme est la. As-tu acheté des fleur s? Dans les propositions negatives, il est généralement remplace par de; Elle n9a pas de chat. II peut presenter ce qu'évoque le substantif comme un échantillon d'une espéce (un bon beurre) ou comme un objet de telle matiěre (un marbre = une statue de marbre). On peut ľemployer avec une valeur emphatique: S'abaisser á prier un Hitler (dédain). Un Mécene peut faire des Virgiles (admiration). II entre ä des 76 onze heures, á des minuit, á des une heure du matin! (indignation). Tu as un appétit! on tu en as, un appétit! (étonnement). Picasso, voilä unpeintre! (appreciation). Associé aux termes temporeis, il marque la durée: J'ai lu pendant des heures. II y a des années que je ne vous ai vu. II y est reste des jours et des jours. Notez: II étudie avec zéle, mats sans succěs — avec un zéle infatigable, mais sans un succés reel. Cest un komme de valeur — ď une grande valeur. Article partitif '~IH1 S II Tandis que ľarticle indéfini se place devant les substances nombrables (discontinues), ľarticle partitif se place devant des substances non nombrables (continues): j'ai une pomme (des ponímeš) — du vin. Les deux formes sont done en distribution complémentaire. lis ont une forme commune dans les phrases negatives: Je nai pas de pomme (pommes), de vin. Ľarticle partitif designe une partie indéterminée dľun tout ou un nombre indéterminé cľétres ou ďobjets de la méme espěce: II tombe de la neige. Y a-t-il encore du vin dans sa bouteille? Elle mange des cerises. J'ai mange du poulet avec du riz. II se nourrit avec de la viande. Dans les expressions oh il ne s'agit pas de la quantite, on use cependant ľarticle défini: J'aime le fromage, le lait..., La viande, le pain, les pommes de terre... sont des aliments. J'ai bu ľeau, non pas le vin. Comparez: II a bu de ľeaat — II a bu ľeau de la source (la quantité n'est pas envisagée) — J'y ai bu une eau execrable (il s'agit d?un type singulier d'eau). II a pris du pain — II a pris le pain (= tout le pain qu'il y avait) — II a pris un pain (= un pain entier). Les enfants font du bruit (fait particulier) — Us aiment le bruit (impression d'ordre general) — j'entends un bruit (= un certain bruit). Ces gens avaient du gout, mais Us croyaient avoir le gout (E. Triolet). Pour marquer ľidée du typique, ľarticle partitif peut accompagner méme les noms: 1° discontinus: II y a du lion dans ľ air. Ce u est pas du laboratoire, mon eher. Je fais de ľauto (de ľauto-stop); 2° abstraits: II a du courage (de la chance, de ľ appétit, du pouvoir). Qa, cest de la musique! Faites-vous du sport (de la gymnastique, du commerce, de la Photographie)? Celte comédie a du succes. C'est du realisme socialiste. Le jury a témoigné de la bienveillance. Vous faites de la temperature (de la neurasthenic); 3° désignant des choses uniques: II fait du soleil, du vent, du brouillard... Je voudrais de la lumiere; 4° propres: II joue du Beethoven. Elle lit du Balzac. C'est du pur Zola que tu viens de me raconter. Ce que tu viens de faire, c'est du papa extra-pur, de ľ essence de papa. Est-ce qu'on peut faire de la France avec de ľAllemagne? 5° adjeetifs: C'est du chic, ga. C'est du jolil (R. Gary). II y a du vrai dans ce que vous dites (Mauriac). Ce realisme avait du bon (S. de Beauvoir). Je me trouvüis une nuit dans un bar... pour moi c'était vraiment de ľ extraordinaire (S. de Beauvoir); 6° numéraux: II f ait du cent ä ľ heure (100 km). II ne me restait que des dix heures sur ces gros livres. Dans ces deux exemples, ľarticle partitif a la valeur distributive. 77 166 Pour éviter la rencontre de deux prepositions de, ľarticle partitif est suppri-mé au génitif: II se nourrit de viande. Bien súr, ľarticle défini (devant un nom determine) reste: II se nourrit de la viande des lapins qu'il éleve. La suppression de ľarticle partitif a done lieu surtout aprěs les expressions de quantité: 1° noms: litre, kilo, metre, goutte, fasse, morceau, holte, multitude, etc.: un morceau de pain,' 2° adverbes: beaucoup, assez, pen, plus, moms, combien, autant, tellement, énormément, etc.: beaucoup de fables; 3° pronoms: Quoi de nouveau? Que de beautés! lis out tons ceci de communique ... Ce qu'il y a de plus étonnant... Voilä quelqu'un de ires étonné! 4° numéraux cent et centaine: un cent d'epingles, une centaine d'hommes. Exceptions: 1° Force est suivi immédiatement de son complement: II a dévoré force moutons. II y avait force gens (littéraire et archaique); 2° Aprěs ľaelverbe bien au sens de «beaucoup» et aprěs le substantif la plupart, ses synonymes et antonymes (le plus grand nombre, une grande partie, la majorite, la minorite), ľarticle défini est obligatoire: Bien des candidats ont échoué ä ľexamen. II s*est donne bien du mal. II dort la phipart du temps. La majorite des deputes ont vote contre. — Mais: Bien d'autres (personnes) arriveront encore. 167 Quand le nom est determine, on se sert de ľarticle défini: un morceau du pain d'hier, beaucoup des fables que vous m'avez racontées. Comparez: Donnez-moi la bouteille de vin que vous avez apportée (que — la bouteille) — Donnez-moi une bouteille du vin que vous avez apporté (que — le vin). Ľarticle partitif est derigueur quand ľexpression de quantité suit le nom: J'ai de ľ argent plus qu'il ne m'en f mit. II avait de la gaieté plein le cozur. Igg La simple preposition de au lieu de ľarticle partitif ou de ľarticle indéíini se rencontre aussi dans les propositions negatives: Je n'ai pas d'argent sur moi. Vous n" avez pas ď amis. II agit sans espérer de recompense (sans est une preposition negative).25 On emploie cependant les articles partitif ou indéfini dans les propositions negatives: 1° si la negation est limitée: Je n'ai pas de ľ argent pour en donner aux faineants. Je ne ferai pas des dépenses inutiles (j 7en ferai de nécessaires). Je ne mange pas de la viande tons les jours; 2° si le sens est positif: N'avez-vouspas des amis? (= Mais vous avez certaine-ment des amis); 3° lorsqu'il y a une opposition: Je ne demande pas des paroles, mais des f aits, II 7i y a pas du vin, mais de ľeau. 4° devant ľattribut du sujet, notamment aprěs ce n3est pas, ce ne sont pas; Ce ríest pas de la farine. Ce ne sont pas des soldats. Dans ces cas, la negation porte sur ľidée de qualité et non sur ľidée de quantité. Seulement les articles partitif et indéfini sont remplacés par de dans la proposition negative. Done: J'ai de la chance — Je n'ai pas de chance. J'ai un 25 Mais: II agü sans espérer une recompense autre que contentement. 78 ami — Je ríai pas ď ami (s). Mais: J'ai un seul ami — Je ríai pas un (seul y ami. J'ai le temps — Je ríai pas le temps. J'ai f aim — Je ríai pas f aim. Mais-ce que tu perds un temps! (Feydeau). Nous ríavons pas de temps ä perdre. Ne perdons pas de temps (Machado). 169 Le pluriel des articles partitif et indénni est remplacé par la preposition de devant un adjectif: II lui a donne de helles fieurs. Ĺa Tchécoslovaquie posséde de nombreuses villes d'eau. II y avail de tres grands navires. Avez-vous des crayons? J3en ai de bleus et de rouges. Quand ľadjectif place avant le nom forme avec lui une sorte de compose, Particle indénni reparaít: des bas-côtés, des bas-reliefs, des jeunes filles, des-jeunes gens (mais: de jeunes hommes), des vieilles filles, des grands-parents et des petits-enfants (mais: U y avail de grands et de petita enfants), des petits-pois, des bo7i$ mots, des faux pas, des petits pains, des petits fours, etc. Repetition de Varticle *'" En principe, on répete ľarticle: 1° devant chacun des substantias: Le president et le ministře de ľEducation-ne sont pas venus; 2° devant chacun des adjectifs slls se rapportent ä des étres ou ä des objets différents: les bons et les mauvais exemples, au premier et au second étages; 3° devant le superlatif: les plus grands et les plus braves généraux, les villes-les plus grandes et les phis belles. *'* On ne repete pas ľarticle: 1° devant un second substantif qui est synonyme du premier: Le Bosphore ou détroit de Constantinople, la nostalgie ou mal du pays, les crotales ou serpents-ä soimettes; 2° devant le second substantif qui designe la merne personne ou la merne chose que le premier: Voici le maitre et seigneur de ce domaine. C est ľoncle et parrain de Robert; 3° devant le second substantif dans certaines expressions globales (administratives, j uridiques, religieuses, etc.): les fr er es et sceurs, les noms des pere et mere, les parents et amis, les cures et vicaires, les officiers, sotts-officiers et soldats, les-sourds et muets, ľingénieur des ponts et cliaussées, les Arts et Metiers, les Eaiix et Foréts, les frais et dépens, les dommages et Merits, les us et cotdumes, les dimanches et fetes, indiquer les noms, prénoms (pluriel) et date de naissance, Ma-gasin fermé les vendredi, samedi et dimamiche; 4° devant le second des adjectifs qui suivent: la nwsique bonne ou mauvaise9 la littérature tchéque et slovaque, les oiseaux domestiques et sauvages; mais aussi: les XIXe et XXe siecles; 5° devant le second des adjectifs qui precedent le nom d'un seul étre, d'un seul objet, d'une seule qualité, d'une seule action, s'ils sont compatibles entre^ eux et si ľon ne vent pas insister sur chacun d'eux: une grande et belle femme, le bon et brave ami, les jeunes et jolts en f ants, mais: la bonne et la maiivaise musique (il ne s'agit pas d'une merne sorte de musique), le doux, le tendre, ľharmonieux poéte (on insiste sur chacune de ses qualités). Si les adjectifs. sont contradictoires, ľarticle est généralement répété devant chacun d'eux. 172 II arrive qu'on répete ľarticle afin de pouvoir supprimer la repetition d'un substantif: La littérature russe est plus riche que la bulgare. 79» La suppression du substantii résulte quelqueiois de la tendance ä ľéconomie: la Saint-Nicolas (— la féte de saint Nicolas), le Maine-et-Loire (le departement), le 3e chasseurs (regiment), une Royal Dutch (une action de la Compagnie Royal Dutch). Omission de ľarticle On n'emploie pas ďarticle: 1° dans ies proverbes, dictons et formules toutes faites: Voix du peuple, voix de Dien. A quelque chose malheur est bon. Chien qui aboie ne mord pas. — Dommage rend sage. Noblesse oblige. Songes mensonges, — Elle remue ciel et terre. II travaille jour et nuit; 2° dans les mots hors de phrase: inscriptions, menus, litres d'ouvrages, adresses; Entree, Sortie. Appartement ä loner. — Sole meunihre. Carottes Vichy. Tripes á la mode de Caen. — (Euvres completes d'Honoré de Balzac. Histoire de la Revolution frangaise. Livre de lecture. — Voir tome III, chapitre 10, article 5. — II demeure Quai d'Orsay, numero 15. II a demetiré Place de la Bépublique; 3° en style de calepin (de télégramme) dans les indications, dépéches et annonces: Hire ä gauche. — 16 juillet, depart de Paris, arrivée vers minuit. — Jeune homme, meilleurs references cherche occupation; 4° dans les enumerations rapides: Hommes, femmes, enfants, vieiUards, tous ont voulu le voir; 5° dans les ordres militaires: Bepos! Garde ä vous! Tete ä droite! 6° devant les noms mis en apostrophe: Merci, docteur. Gargon, la carte s'il vous plait. Pere étermi! — Dans le style familier, on use quelquefois de ľarticle: Par ici, le militaire. Venez, les enfants. Dans certains cas, ľemploi de ľarticle devient vulgaire, voire irrespectueux: Hé! ľhomme, venez ici. Tais-toi, ľoncle; 7° Aprés soit—soit, ni—ni, sans—ni, jamais: Soit bonté, soit faiblesse, U consent toujours. U na ni frére, ni sceur. II est reste sans revenu ni soutien. Jamais homme na été plus heureux; 8° dans les interrogations affectives: Est-il vice si bas, est-il tache si noire? 9° devant les mots qmntité, nmnbre, force et foison employes au sens de ^beaucoup»: Quantité de gens sont du mime avis. Ty ai vu (bon) nombre de rn.es éleves. II a force argent. II y aura foison de fruits cette année; 10° devant les adjectifs différents et divers au sens de «plusieurs» et devant certains (au pluriel): II connaít différents peuples. Je leur ai demandé divers renseignements. II y avail certaines personnes auxquelles je ne me fie pas. — Certain au singulier peut s'employer avec ou sans article: (JJn) certain jeune homme est entré en meme temps; 11° parfois devant les noms auxquels on veut donner plus de vigueur ou de relief: Defense fut faite. 12° généralement aprěs la preposition en: en detail, en deuil, en faveur, en realite, en bonne santé, en souvenir, de jour en jour, agir en ami, etc. — Exceptions: en ľ absence de, les contes (promesses) en ľ air, parier en ľ air, en I'honneur, en la presence du President (mais: en presence de tant de difficultés). — Comparez: en été, en automme, en hiver — aw printemps; 13° aprěs sans quand le nom n'est pas determine: sans ceremonie, sans cesse, sans moyen, sa?is mot dire, etc., mais: II est venu sans le médecin (qu'il était alle chercher); comparez: le café sans sucre — le café avec du sucre; SO 14° aprěs avec, hors, pour, sauf, sous et sur dans quelques locutions toutes faites: avec attention, hors concours, prendre pour avocat, pour service, sauf erreur, mettre (etre, tenir) sous clef, sous presse, croire sur parole, etre sur pied, entasser ecus sur ecus, sur terre et sur mer (mais: sur la terre); 15° aprěs par désignant la maniere, la cause ou le sens distributif: payer par traites, savoir par cceur, s''engager par serment; il a fait cela par accident, par crainte, par prudence; Je faisais trente kilometres par jour. On paie 5 F par personne; 16° aprěs la preposition á pour designer ľemploi et la destination, la maniere ou le trait marquant: un vene ä vin, le papier ä lettres, ľ tisine á gaz, le ver ä soie; ä bras ouverts, ä regret, pas á pas, mot ä mot; le fruit ä noyau, les armes ä feu, le moulin ä vent. Mais il y a beaucoup ďexceptions: la boíte aux lettres, une halle aux blés; la peinture ä ľhuile, blanchir ä la cha-ux; une jeune fille aux yeux bleus, aux cheveux blonds, etc. Dans les noms de plats, on met générale-ment ľarticle: café (viz) au lait, gáteau aux cerises, omelette aux fines herbes. Comparez: se -mettre á table, se mettre á la diéte ( — suivre un regime), venir ä temps — au temps de César; 17° aprěs la preposition de: a) quand le mot suivant exprime ľespece ou la qualité du nom precedent: le trnité de paix, unefemme de menage, de cimmbre, eau de pluie, poisson de mer, carte de visitě, poéme ď amour, chef de gare, satte d'attente. Comparez: Le génitif possessif Le génitif de qualité les jeux des e?ifa?its lesjeux ďenfants la tour de ľéglise la tour ďéglise (ďune certaine église) (un type de tour) ľeau de la source ľ eau de source le poids de ľor la montve ďov les armées de la France les avmées de France (appartenant ä la République (combattant en France) fran9aise) Les titves de ľarchitecte II a le litre ďingénieur Duroc sont: docteur, ingénieur et professeur. b) pour exprimer un rapport de lieu ou de temps: la route de Versailles, le voyage de Bussie; la guerre de Trente ans, une excursion de huit jours, une promenade de deux heures. On dit de merne: unpaquet de trois kilos (le poids), un objet de valeur (prix); c) pour indiquer la cause: sauter de joie, tomber de sommeil, tvemblev de peur, mouviv de f aim (mais: souffviv de la f aim) \ d) pour marquer la matiěre: une robe de soie, une table de mavbre; e) aprěs certains verbes et adjectifs construits avec de quand le complement a un sens indéterminé: gagner de vitesse, changer ďhabits, de chemise, de veligion..., servir de guide; f) aprěs certains verbes pour exprimer la maniere: entrer de force, prendre ďassaut, agir de bonne foi. Remarquez: Palais de Justice — ministére de la Justice, bourse de commerce — bourse du travail, veru ďest, — gare de ľEst, vent ďouest — vent du nord; -6 Grammaire du Frangais gl 18° dans certaines locutions verbales composées ďun verbé et ďun complement qui forment une unite de sens: avoir besoin, chaud, confiance, congé, (bon) courage, coutume (mais: I'habi-ttide), envie, espoir, faim (grand-faim, tres faim), froid, honte, lieu, bonne (mau-vaise) mine, patience, peur, pitie, raison, soif, soin de, tort; eher eher fortune, querelle; crier famine, grace; demander audience, compte de qch., conseil, grace, justice, pardon, raison ä qn. de qch., vengeance; donner asile, audience, avis, confiance,conge, lieu, ordre, prise (á la critique), raison, signe, sujet, tort; entendre raillerie, raison; faire attention, bonne (maigre) chere, cas de qch., connaissance, défaut, dé-pense, don, erreur, face, faillite, feu, fortune, front, grace, halte, justice, mention, naufrage, off re, part ä qn. de qch., peur, pitie, place, plaisir, present, preuve, raison, route, sentinelle, signe, silence, usage, vozu; lächer pied; Her conversation; Hvrer bataitle; menacer ruine; mettre fin, ordre (ä ses affaires), obstacle, pied ä terre; perdre contenance, connaissance, courage, haleine, patience, pied; porter bonlieur, conseil, envie, malheur; prendre note, congé, courage, date, fait et cause, femme, feu, fin, garde, Jialeine, jour, date, naissance, part, partie pour qn., patience, pitie, plaisir, soin, source, terre; preter assistence, attention, foi, hommage, serment; rebrousser chemin; rendre compte, hommage, honneur, grace, justice ä cpi., raison de ses actes, service, visitě; savoir gré; te7iir boutique, auberge, compte de qch., conseil, parole, rnncune, tete; ti r er parti de qch., profit; trou ver grace, moyen, etc. Si Ion ajoute un determinant aux substantifs des expressions citées ci-dessus, il faut généralenient ajouter encore ľarticle indéfini: J'ai une faim de loup. II a fait une grande fortune. Dans certains cas, on peut ajouter ľarticle indéfini: Nous lui avons f ait (un) bon accueil. Avez-vous preté une assez grande attention ä ses paroles? Ľemploi de ľarticle peut quelquefois changer le sens: faire féte (ä qn.) «accueillir avec chaleur» — faire la fete «mener une vie dissipée», prendre congé (de cpi.) «quitter, dire au revoir» — prendre un congé «se faire accorder une automation de quitter le travail» — prendre son congé «demissionner de ses fonctions». Citons encore quelques locutions oú le nom est precede ďun article: avoir lafrousse, le trac, le temps; du credit, du courage, de la joie, de la haine; demander ľaumône, le médecin; des marchandises; faire ľaumône, labarbe,la chambre, la cuisine, la guerre, la lessive, le lit, la paix; du commerce (mais: le commerce des vins, des terrains...), 82 mettre le feu, la main ä qch., la table: du rouge; au fait de qch. «informer»; perdre la bataille, le pari, la raison, la vie; prendre Fair, le chemin defer, It change «se tromper», le deuil, les ennemis ä revers «attaquer par derriěre», la Uberte, la mer, la parole, le parti de qn., le potage, le voile; un bain, une habitude, une route, des forces, des liberies, du café, de Vage «vieillir», etc. Article dans les expressions du temps 174 Les noms de saisons sont employes avec article (le printemps, au printemps, dans le printemps de sa vie, Vété...), sauf aprěs la preposition en (en été, en automne, en hiver) et si le nom a une valeur generale d'adjectif (la mode de printemps, un manteau d'hiver). 175 Les noms de mois ne prennent pas ďarticle s'ils ne sont pas determines par un adjectif ou un complement: Janvier et la premiere quinzaine de février ont été froíds. Venez en mat. II est ici děs juillet. Je partirai au milieu ďavril, vers la fin dejuin, an mois d'aout... Mais: le beau mai, vers la mi-octobre. 176 Les noms de la semaine sont accompagnés d'un article: Venez la semaine prochaine, dans une semaine (~ au bout des sept jours qui viennent), dans la semaine (= avant la fin de la semaine); la quinzaine passée; mais: ďau-jourďhui en huit, en qtiinze. 177 Les noms des jours de la semaine ne prennent pas d'article s'ils désignent des jours qui ne sont pas éloignés de plus d'une semaine du jour oü Ton parle ou dont on parle: Cest anjourd'hui lundi. Je vous le dirai á la conference de jeudi. J'irai le voir de samedi en huit. lis sont cependant accompagnés de ľartícle défini: 1° quand ils ont un déterminatif autre que prochain ou dernier: 11 est arrive le lundi precedent. Je viendrai le mercredi suivant, le mardi gras, le mercredi des Cendres, le jeudi (vendredi, samedi) saint, le dimanche des Rameaux, le mardi de la semaine de Páques; 2° dans les dates: II est né le dimanche 21 mai 1945, le jeudi 2 mars; 3° quand le jour est determine par le contexte: Cela s'est passé la nuit du lundi au mardi; Cette année, la Fete nationale tombe le dimanche (ou: un dir manche)', 4° pour marquer une repetition reguliere: Nous allows au theatre le vendredi (= tous les vendredis). Les abonnés du mercredi. Le dimanche est le jour de repos. Magasin est fernié le lundi (chaque lundi, tous les lundis). Avec ľarticle indéíini, on marque un jour particulier, mais non determine: Venez me voir un lundi. Notez encore: avant le jour «ä ľaube», ä~la nuit tombante, tous les cinq jours (repetition) — dans les cinq jours (= dans moins de cinq jours) — dans cinq jours (= le cinquieme jour ä partir de maintenant). Les noms de fetes proprement dites prennent généralement ľarticle: la Saint-Jean (= la fete de Saint Jean), ä ľAssomption, á la Toussaint, ä VAscension, mais: á (la) Pentecôte, ä (la) Noel, ä Páques, ä Páques Flenries. 178 En ce qui concerne les parties du jour, on peut constater que midi et minu it sont employes sans article: Midi a sonne. Je rentrerai vers minuil. 11 est arrive avant-hier ä minuit. Mais: Ľapres-midi était beau. — Matin et soir ont nor-malement ľarticle: Le matin était beau. II viendra vers le soir. Que faites-vous 83 le soir?. Unis avec une autre determination temporelle, ils s'emploient géné-ralement sans preposition et sans article: (avant-)hier matin, (aprls-)demain soir, le lendemain matin (soir), mais on peut dire aussi hier au matin, la veille de Noel au soir, le 15 septembre au matin (au soir). Pour marquer ľheure, il faut se servir de la preposition de avec ľarticle: á neuf heitres du matin (du soir). 179 En indiquant ľáge, on dit: II a cinquante ans. A cinquante ans. Mais, aveo ľidée d'approximation: Un komme dans les q-uarante ans, dans la soixantaine. II va sur les cinquante ans, sur la cinquzntaine. Remarque: Cest analogue pour ľindication du prix: J'ai acketé ce livre dix francs, mais avec un complement, ľarticle défini s'impose: Les dix francs que vaut ce livre. Avec une nuance ď approximation: Ce livre vaut dans les trenie francs. II ľa pay é dans les trente francs* Article devant l'attribut 180 L'attribut nb prend pas d'arfcicle quand ii est pris dans un sens general surtout pour marquer la nationality, la religion, ľétat ou la profession, bref partout ou il joue le role d'un adjectif: II est catholique, mécanicien... II se croit poete. II f id élu depute. II est reste vainqueur. Je vous ai cru honnete homme. Le president ľa nomine ministře, ľa promu general. On le traite ď dne. Le nom attribut du sujet peut étre determine par un adverbe comme un veritable adjectif: M. Lefévre est tres prôfesseur (= tres professoral). Anne est tres mere. 181 Etant determine par un complement, l'attribut prend ľarticle: Le lion est le roi des animaux. (ľidé3 de notoriété ou de precision). Etes-vous le chef de cet établissement? (ľidéa ďunicité). Etes-vous les témoins? (= les témoins que nous attendons). Soyez le bienvenu (—vous qui arrivez). On dit dono: Je ľ ai pris pour chef, mais: pour le chef de ce bureau. On n'emploie cependant pas d'article quand le complement est indispensable pour le sens (Etes-vous parent de M. Jojfre?) ou s'il n'aj oute aucune precision (II a été élu m%ire de sa commune). Si l'attribut a la valeur d'un súrnom, il est precede de ľarticle défini: Jeanne fut sumommée la Folie. On appela Henri IV le Béarnais. 182 L'attribut prend ľarticle indénni: 1° pour designer uns espece: Le chhnpmzé est un singe. L% violette est une fleur. Le quartz est une pierre; 2° pour modifier le sens du nom ou pour insister: Paul s'efforgait á devenir un soldát (— un vrai soldát — nuance emphatique). Henri est un médecin (= il a les qualités et le3 connaissances d'un mádecin). Tu es un tyran; 3° apres c'est: Cest un Anglais. Ce sont des commergants. Mais il y a plusieurs exceptions: c'est dommag e, c'est merveiUe, c'est pitie, c'est hasard si..., c'est miracle si...; 4° quand il est accompagné d'un adjectif ou d'un complement: Charles est un briliant offlcier. Mon fils est un slcieur passionné. Le chien est un animal domestique. M. Durel est un avocat de Paris. Devant les adjectifs grand, excellent, bon et mauvais, ľarticle indéŕlni peut étre supprimé: II est (un) grand (excellent) savant. II est (un) bon (mauvais) nageur. * 84 Remarquez les tournures suivantes: II parle comme un professeur. — Comme professeur, il est trés severe. (Etant) enfant, il cassait touš ses joujoux. Avocat, je ne puis trahir mon serment. — G'est le portrait de M. David enfant. De premier Consul, Bonaparte s'était saeré Empereur. Article devant l'apposition L'apposition peut étre conjointe. Dans ce cas, eile forme un tout avec le nom qu'elle determine: le roi Bene, Maitre Corbeau. Souvent eile est unie avec lui ä ľaide de la preposition de. Dans le langage familier3 on rencontre des tournures du type ce fripon ďenfant (cf. § 780). L'apposition se construit avec la preposition de et sans article aprěs les mots: litre, grade, rang, nom, prénom, súrnom, mois, pays, royaume, empire, íle, montagne, fleuve, province, quartier, ville, etc.: le grade de docteur, le súrnom de Bref, la riviere de Marne, le doux nom de Uberte, mais: le mont (du) Caucase, les monts des Pyrenees. Aprěs les noms des parties de ville (rue, place, pont, etc.) et des bätiments (église, colonne...) et aprěs les mots tels que departement, faubourg, bois, etc., on met le mot qui sert de denomination: 1° sans preposition et évidemment sans article, si ďest un nom propre de personne:26 le boulevard Saint-Michel, la rue Richelieu, la colonne Vendôme, la tour Eiffel, la gare Saint-Lazare, les établissements Citroen, la cathédrale Saint-Guy;*1 2° avec la preposition de, mais sans article si c'est un nom de pays feminin au singulier et sans complement on bien un nom de ville: la place ď Itálie, le bois de Boulogne, la rue de Londres, le pont ď léna, mais: la rue du Maroc (masculin); 3° avec la preposition de et ľarticle défini si c'est un autre nom propre ou un nom commun: la rue de la Marne, la rue du Rhône (exception: la rue de Seine), la rue de la Paix, ľ avenue de ľ Opera, la Place de ľEtoile, le qvai des Orfévres, le jardin des Planieš, le boulevard des Invalides. L'apposition disjointe (détachée) peut étre placée avant (rarement) ou aprěs le nom. Elle n'a pas d'article quand eile contient une information, done surtout si eile indique une qualité, une profession ou une definition: Corneille, poete de génie, était tres modeste. M. Leblanc, sculpteur, habite place de la Bastille. Une nouvelle edition du Petit Larousse, dictionnaire encyclopédique, vient de paraUre. Tel que je viens de le dépeindre, ď intelligence déliée, juge excellent ď esprit prompt et amuse, M. Á. M. écrit des tragedies (P. Léautaud). On trouve des appositions sans article sur des cartes de visitě (André Dupont, professeur), dans le langage commercial (Fromont Jeune et Risler Aíné), dans les titres ďouvrages («Les cloches de Bále», román de Louis Aragon), aprěs un pronom personnel (Nous, Slovaques..., mais aussi: Nous} les Slova-ques... et Nous autres Slovaques... 26 Aprěs le mot quartier., méme avec ďautres noms propres; le quartier Montpamasse. 27 Dans le style judiciaire et administratif, on trouve des constructions analogues encore aprěs d'autres mots: ľ affaire Oustric, le proces Pétaňi et méme s'il n'y a pas de nom propre: le dossier divorce, le registre immatriculation. C'est pareil dans la langue commerciale: la creance Durand, le compte profits et pertes. 85 185 Ľapposition prend ľarticle défini: 1° pour souligner la notoriété: Prague, la capitate de la Républiqiie socialiste tchécoslovaque, est tres belle. Le soleil, Venorme globe de feu, apparut (tour em-phatique); 2° pour distinguer deux personnes ayant le merne nom: Ne con f on d ez pas Jean-Baptisté Rousseau, le poete, avec J can-Jacques Rousseau, le philosophe. M on frere, le boulanger (non celui qui est jardinier) est venu me voir hier soir. (Mais: Alexandre Dumas pere et Alexandre Dumas fils sont célébres les deux.) Voilä pourquoi ľarticle défini accompagne aiissi les surnoms historiques (Pierre le Grand, Charles le Chauve, Robert le Diable, Jeanne la Folic) ainsi que argotiques (Pierrot le f on, Jo la terreur). 186 Ľarticle indéfini s'emploie dans ľapposition disjointe: 1° pour mettre en relief un etre au milieu d'un ensemble d\me méme espěce: Allez consuUer le docteur Dubois, un ophtalmologue de noire hôpital; 2° pour donner un sens empliatique ä ľapposition: Toi, un avocat, tu as trahi ton serment! Victor, un dur, a blessé im agent de police. Article devant les noms propres Noms de personnes 187 Les noms propres de personnes ne prennent généralemeiit pas ďarticles (Marie, Paid, Barbusse) sauf si ľarticle fait partie du nom. celuľci étant ä ľorigine im nom comraim: La Brnyere, La Fontaine, Le Moyne, le Christ (=z oint). Dans ce cas, ľarticle ne se contracte pas: les aeuvres de Le Bon, les tableaux de Le Brun. 188 lis prennent cependant ľarticle: 1° quand ils sont accompagnés ďun adjectif ou d'un complement: le petit Antoine, le grand Condé, la belie Helene, la Vémis de M edicts (nora du posses-seur), ľ Antigone de Sophocle, Le Bossuet des Sermons est plus pres du langage courant que le Bossuet des Oraisons funebres. Le Bourget que je connais est jeune; celui dont vous parlez est certainement un autre Bourget;2* 2° s'ils désignent une famille (les Lavais) ou ses membres (un Laval, une Laval), le plus souvent en paziant des dynasties et des families princieres ou célébres (les Bourbons, les Guises, les Tudor s 9 les Habsbourg, les Romanov); 3° lorsqu'ils désignent des personnes comparables aux personnages nommés: Les (des) Corneille(s) sont rares. II est le Cicéron de nos jours. Loin d'etre un Napoleon.-.;29 C est un vrai Tartuffe ou c'est un tartuffe (ce nom, ainsi que harpagon et ď'autres, sont emplo3rés comme noms communs); 4° pour designer les oeuvres: J'ai acheté un Moliere complet. Le Pascal que vous voyez est une ancienne edition. Notre musée possede tin Raphael. II a admire surtout des Rubens. Venez voir les Matisse et les Rouault de ma collection. II joue admirablement le Chopin. C'est du Bizet;*0 28 Devant le mot saint, ľarticle ne s'emploie pas: saint Venceslas, sainte Catherine. Mais on dit h Saint Bernard pour designer la montagne de ee nom. 29 Dans ee cas, on se sert plus souvent de ľarticle indéfini, mais on pent employer également ľarticle défini; ľemploi de ľs du pluriel est flottant. mais on ne ľuse jamais, si le nom propre coniporte un article singulier: des La Fontaine. 30 Ľarticle peut évidemment étre remplacé par un numeral (Ce matin, j'ai acheté trois Daudets) ou par un démonstratif (Yoyez ces Corots). 86 5° á Limitation de ľitalien; ľarticle défini accompagne certains noms célě-bres ďécrivains ou artistes, surtout italiens (ľArioste, le Tasse, le Correge, le Tintoret, le Greco, le Pordenone, la Patti, la Tebaldi), exceptionnellement francais (la Duse, la Callas, la Malibran); 6° pour ajonter ime nuance pejorative: la Pompadour, la Montespan (= Madame de Montespan); dans ce sens, on I'emploie particulerement clans le francais populaire pour les noms de femmes: la Vigne, la Dupont et son Du-pont de mari. Ce tour vulgaire exprime généralement le mépris. A la Campagne, on emploie ľarticle défini devant les prénoms féminins et, dans le Midi, meine clevant les prénoms masculins sans nuance pejorative: C est la f aute ä la Marie, la Bose, la Catherine, le Pierre, le Jean. Noms de localités 189 Les noms propres de localités s'emploient sans article (Paris, Prague, Londres) excepté ceux qui sont communs par leur origine: La Bochelle, La Haye, La Fleche, merne s'il s'agit de noms étrangers: La Mecque (— mere des villes), Le C air e (= victorieux). Ľarticle se contracte avec la preposition: la ville du Mans, je rentre du Caire, il est né au Havre, firai aux Sables d'Olonne. Dans les noms devenus propres ä ľépoque oú ľarticle írétait pas encore communément employe, il est absent, par exemple dans Chesnay (a. fr. chesnai «bois de chénes»). II y a toutefois aussi Le Chesnay d'origine plus récente. Accompagnés d'un adjectif ou d'un complement, les noms propres de localités prennent ľarticle: le grand Paris, la Borne éternelle, la Prague nux cent cloclters (tours), -man beau Nice (mais: Nice la belle), le Moscou du XIXe siécle. Noms de pays 190 Les noms propres de pays, provinces et continents prennent tou j ours ľarticle (exception faite pour Israel) quand ils sont constrnits sans preposition ou avec une preposition autre que en ou de (la Tchécoslovaquie, la Bourgogne, ľ Europe), méme si ce sont des noms étrangers non francisés (le Kentucky, le Se-Tchouan, la Kamtchatlca). 191 En répondant ä la question ou?, on emploie la preposition en (toujours sans article), si le nom de pays est au singulier sans determinant et soit feminin, soit masculin ä ľinitiale vocalique; II a voyage en Espagne, en Gréce, en Ámérique, en Egypte, en Iran, en Vendee, en Anjou, en Côte-ď Or, en Eure-et-Loir, etc. Quand le nom a un determinant, on use de la preposition dans avec article: dans le Mexique d'aujourd'hui, dans la Hollande maritime, dans ľ Angle-terre élisabéthaine. On conserve toutefois la construction avec en lorsque la determination fait corps avec le nom: en Nouvelle-Calédonie. Sur ce modele, on a tendance dc dire aussi en Itálie du Sud, en Chine du Nord, etc. Devant les noms masculins ä ľinitiale consonanti que, on rencontre an: au Japan, au Brésil, au Portugal. S'il s'agit de provinces francaises, il y a hesitation: dans le (au, en) Périgord, dans le (au, en) Berry. On dit dans les Vosges, dans le Tyrol. 87 Devant les noms de pays au pluriel, on trouve généralement aux: aux Etats-Unis, aux Indes, aux Pays-Bos, mais: dans les Ardennes, dans les Ilautes (Basses) Alpes (Pyrenees). Bref, ľusage est assez compliqué et flottant. Les noms de villes sont precedes de la preposition ä (mais la mode s'est répandue de dire en Avignon et on entend en méme devant d'autres noms de villes commencant par A-). Les noms de départements francais ont le plus souvent la preposition dans, mais aussi en (cf. ci-dessus). 192 A la question ď oil?, la réponse contient la preposition de aprěs laquelle on met ľarticle surtout quand il s'agit des noms de provinces et de départements francais, des pays masculins commencant par une consonne et devant les noms au pluriel: Je viens du Pas-de-Calais, de ľArtois, de VAlsace (mais aussi: ď Alsace — nom feminin de province), du Japon, des Pays-Bas. 193 Aprěs la preposition de, on n'emploie pas d*articíe: 1° devant un nom de pays européen ni devant im nom de pays feminin au singulier et sans épithěte ni complement: a) aprěs un titre: le president de France, le rot (la reine, le royaume) ď Angle-terre, ľambassade (ľambassadeur) de Portugal..., mais: Le consul (le consulat, ľambassade) du Brésil, des Indes, des Pays-Bas...; b) aprěs le nom d'une production speciale pour en designer ľorigine ou la qualité: le verre de Bohéme, laporcelaine de Saxe (de Chine), le vin de France (de Champagne, d'Espagne), etc., mais: le café du Brésil, les denrées coloniales des Indes, lefromage des Alpes. — Remarque: On dit le vin de la Moselle parce que la Moselle est une riviere et non un pays. 2° devant un nom feminin au singulier sans épithěte ni complement: a) aprěs les termes géographiques (ville, montagne, riviére, route, etc.): les villes de Suede, la mer de Chine, les monts de Slovaquie, les côtes de Bretagne, les rivieres de Bussie..., mais: les rivieres du Portugal, les lacs de ľ Itálie du Nord, les villes de ľ Asie Mineure, le voyage des Etats-Unis; b) aprěs les expressions marquant un éloignement pour répondre ä la question ď oil? (venir, revenir, provenir, retourner, retour, arrivée, arriver, partir, passer, natif): II revient de Bulgarie. A son retour de P otogne... II est natif de Roumanie..., mais: II arrive du Danemark. Apres son arrivée de la belle Itálie ...II est natif de la France Centrale (du Centre); c) dans certaines expressions toutes faites désignant surtout des institutions: ľ Institut (le College) de France, le parlement ď Angleterre, la noblesse d'Autriche, Vhistoire de France (mais: la géographie de la France), ľhistoire (les peuples) d'Europe ou de ľEurope, les villes (les princes) ďAllemagne ou de ľAllemagne. La ou il y a les deux emplois, les expressions sans article représentent le génitif de qualité, les expressions avec article, le génitif possessio II y a done une difference de sens entre les guerres ďltalie (celieš que tel ou tel Etat a faites en Itálie) et les guerres de ľ Itálie (celieš que ľltalie a faites), entre ľarmée de Bussie (une armée qui fait la guerre en Russie) et ľarmée de la Bussie (ľarmée des Russes). Ailleurs les noms de pays ont ľarticle aprěs la preposition de: le climat de la Suisse, les habitants de la Pologne, les soldats de ľ Albánie, ľ etude de ľ Angleterre, les vicissitudes de la France, etc. 88 Noms ď?!es 194 Les noms ďarchipels et de grandes iles ďEurope sont traités comme le& noms de pays: les Hawaii, les Lofoten; la Corse, la Sidle; en Irlande, en Islande, en Crete. Les autres noms d'iles sont traités comme les noms de localités: Chypres, Malte, Rhode; Borneo, Madagascar, Cuba; ä Sumatra, ä Ceylan. Mais il y a des-exceptions: la Jamaique, la Martinique, la Quadeloape. Les noms qui contiennent ľadjectif antéposé nouvelle, s'emploient avec ľarticle: la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Guinée, la Nouvelle-Zélande. Noms de cours d'eau, de mers, de lacs et de montagnes 195 Ces noms prennent généralement ľarticle déíini: le Danube, les vins du Rhin, la vallée de la Seine; la Méditerranée, la mer des Indes, la (mer) Cas-pienne; (le canal de) la Manche; le (lac) Léman; les Alpes, les Monis des Géants («Krkonoše»), lesflancs de la Haute Tatra, la cime du Mont-Blanc. II y a toutefois un certain nombre ďexceptions. On supprime ľarticle: 1° dans les expressions: ľeau de Seine (par opposition á ľeau de source, ľeau de puits), un bras de Seine, le departement de Seine-et-Oise, la rue de Seine (mais: la rue du Rhône); 2° dans les noms composes de villes: Bar-sur-Aube, Chálons-sur-Marne, Clwlon-sur-Saône, Montigny-sur-Loing, etc., mais: Francfort-sur-le-Main, Francfort-sur-ľOder (traductions de noms allemands); 3° apres les substantifs riviére et fleuve, si les noms propres sont féminins: la riviére de Marne, le fleuve de Garonne, etc., mais: le fleuve du Rhin; --&& 4° aprěsle substantif mont: le montEtna, le mont Sinai, etc., mais: la montagne de la Table «Stolová hora». PRONOMS ET ADJECTIFS DÉTERMINATIFS Généralités 196 La difference entre les adjectifs déterminatifs et les pronoms consiste en ce que les adjectifs déterminatifs accompagnent le substantif et en marquent la determination tandis que les pronoms se substituent au substantif determine: C'est mon livre — A qui est ce livre? C est le mien. Le pronom peut aussi tenir lieu ďune proposition: Allez le voir, il lefaut (= II faut que vous alliez le voir). Dans ces cas, les pronoms sont utilises comme représentants. II y a toutefois des pronoms qui ne remplacent ni des phrases, ni des membres de phrase déjä exprimés, á savoir les pronoms indéfinis qui jouent le role ďun nom avec une valeur ďindétermination (Nul n9est prophéte dans son pays) et les pronoms personnels conjoints des premiere et deuxiěme personnes-qui iťont ďautre role que de marquer la personne et le nombre du verbe. Dans les cas precedents, les pronoms sont employes comme nominaux. 89 Les pronoms personnels conjoints de la troisiéme personne marquent, an surplus, le genre du sujet et ils sont en merne temps remplacants ďun nom on cľun pronom énoncés précédemment: Oú est Jacques? II est dans sa chambre. Veux-iu que je ľappelle? 197 La pliipart des pronoms et des adjectifs déterminatifs ont deux formes: sous forme atone, ils sont tou j ours conjoints au mot qu'ils déterminent, sous forme tonique, ils en sont généralement disjoints. Ils s'accordent en genre et en nombre avec le nom qu'ils déterminent on dont ils tiennent la place: Apportez nies valises ^et la voire. Les pronoms personnels s'accordent encore en personne. 198 Les pronoms personnels et le relatif qui présentent des survivanees des cas: le cas sujet (nominatif): je tu il eile ils elles qui le cas regime (aecusatif): me te le la les que le cas indirect (datif): lui leurs Les pronoms personnels ont garde des traces de ľ existence dun genre neutře: pronoms neutřes il et le. II y a six sortes de pronoms: personnels, possessifs, démonstratifs, relatifs, interrogatifs, indéfinis. ■ Pronoms personnels 199 Hs distinguent les trois personnes, ä savoir: 1° la personne qui parle, 2° celie ä qui ľ on parle, 3° la personne, ľ objet on la notion dont on parle. Les pronoms des trois personnes ont des formes différentes au singulier et au pluriel. Ceux de la troisiěme personne distinguent, an surplus, le masculin et le feminin. Au singulier, les pronoms des premiére et deuxiěme personnes et le réŕléchi ont des formes toniques (woi, toi, soi) et atones (me, te, se). A la 3e personne, deux formes s opposent suivant que le pronom a une valeur réfléchie ou non réfléchie: soi, se—lui, le, la. Pronoms conjoints Sg- nom. dat. acc. je tu il eile me te lui se me te le la se PL nom. notes vous ils elles dat. ' nous vous hur21 se acc. nous -vous les se Le génitif fait défaut. On le remplace par des formes disjointes précédées de la preposition de. Les pronoms conjoints ont pour role de marquer la personne et le nombre du verbe et ils assument la function du sujet. On ne s'en servait que rarement 31 Le pronom personnel leur, qui accompagne le verbe, reste toujours invariable (Pardonnez-har. Je hur ai pardonné). II ne faut pas le confondre avec le possessif hur qui accompagne le nom et prend un -s au pluriel. 90 ä ľépoque oú les terminaisons verbales étaient encore articulées et suffisaient ä indiquer la personne. De cet usage, on a conserve quelques expressions figées, par exemple: Tes pere et mere honoreras. Fais ce que dois. Les pronoms conjoints sont atones s?ils precedent le verbe, exceptó je dans ľexpression juridique et administrative je soiissigné (certifie...). Rejetés aprěs le verbe, ils supportent ľaccent s'ils forment un groupe rythmique sauf je qui reste atone: Viendras-tu? — Que sais-je? 201 Dans le francais populaire et familier, ils s'emploie aussi par allusion, souvent dédaigneuse, ä des personnalités vagues, á un ensemble indéterminé: Ils nous éerasent ďimpôts. Ils out augmente le pri x du pain. Dans le francais populaire, elles et ils se prononcent [sz], [iz] devant une voyelle: ils ont [iz5J, elles out [sz5]; devant une consonne, il et ils se prononcent souvent [i]? eile et elles, [e]: il vient [ivje], ils viennent [ivjen]; elle(s) rentrent [sRats.]. 202 Les pronoms conjoints forment avec le verbe une union trěs étroite. Complements, ils le precedent immédiatement (11 le repete). Unis avec un impératif positif, ils le suivent et deviennent toniques (répéte-le). En fonction de sujet, ils n'en peuvent étre séparés que par n e et les pronoms personnels complements : Je ne le lui dirai pas. Pronoms personnels neutřes 203 11 et le provenant du latin illud s'emploieiit dans les tours impersonnels. Ce sont les derniěres survivances du genre neutře.32 II neutře joue le role du sujet apparent des verbes impersonnels ou employes impersonnellement: il pleut, il neige, il faut, U y a beaucoup de gens, il est sept heures, il est vrai que, il arrive que. 204 En francais littéraire, on trouve des constructions impersonnelles meine avec des verbes passifs (II y fut vend u beaucoup de livres. II sera mis fin á de telies supercheries) et avec des verbes pronominaux ä valeur passive (II s'y vendait, ces jours-lá, des quantités énormes de pommes. II se pent que mon frére ventre ce soir). 205 Dans certaines tournures figées, il neutře est reste inexprimé: Suffit f N'importe. Peu importe. Qu'importe? Peu sen faut. Ainsi fut fait. Reste ä savoir si..., Si bon in e semble... 206 Le neutře représente: 1° le sujet grammatical: Obéissez dono, il le faut; 2° le complement direct: Faites-le done. Vous réussirez; je le sais Menil pourrait vous aider et merne il le vent; 3° ľattribut: Tu es courageux, tu ľ es merne trop. Le mal etait moins grand qu'il anrait pn Vetre. Eh bien, ou vous étes ď accord, ow vous ne ľétes pas. 207 Le neutře est ušité pour représenter un attribut indéterminé (exprimé par un adjectif, un substantif o u un participe): Etes-vous professeurs? Nous le sommes- Esťelle Frangaise? Elle le parait. Etes-vous contentes? Nous ne le somines pas. — Pour remplacer un nom determine, il faut employer un pronom qui s'accorde en genre et en nombre: Etes-vous la mere de ce gargon? Je la suis (dans la langue courante: Oui, e'est moi). Etes-vous les professetvrs de ce lycée? Non, nous ne les sommes pas (Non, ce nest pas nous). 32 Les pronoms adverbiaux en et y ont, eux aussi. une valeur neutře. 91 208 Avec c'est, ce sont, on emploie comme prédicatif les pronoms personnels absolus pour les noms de personnes (Est-ce la ton pere? Oni, c'est lui. Sont-ce lá vos freres? Non, ce ne sont pas eux), mais les atones pour les animaux et les choses: Est-ce la ton chien? Out, ce Vest. Sont-ce la vos livres? Ce ne les sont pas. II faut cependant constater que les tournures avec les pronoms atones sont presque inusitées. 209 On introduit souvent un le neutře dans des propositions comparatives aprěs autre, autrement, plus, moins et mieux: II va mieux que je ne le pensais. II parait plus riche quil ne Vest. Elle est moins triste qu'elle ne Vétait hier. Get emploi est assez rare dans le francais populaire.33 II est excht avec etre suivi d'un adjectif: Jean travaille plus qu'il n'est nécessaire. 210 Nous faisons remarquer que le entre dans de nombreuses locutions sans avoir de valeur precise: Les skieurs suisses Vont empörte sur tons les autres («lis ont triomphé de...»). II me le paiera. Je vous le donne en mitte. II Va manqué belle (= une belle occasion). II le prend de haut «II se montre arrogant», Nous ľavons échappé belle «Nous avons heureusement (de peu...) échappé á cette catastrophe». Je me le tiendrai pour dit «Je considěre cela comme un avertisse-ment». En francais populaire et familier, on rencontre merne la dans des tournures analogues: A hl vous me la baillez belle «Vous me racontez la une belle histoire». On ne me la fait pas «On ne me trompe pas ainsi». Celui-la, il la connait «C'est un vienx renard». Repetition des pronoms conjoints 211 Le pronom sujet ne se repete jamais si les verbes sont unis par ni: Elle nedanseninechante.il ne boit ni ne mange. Je ne vois ni n'entends quandje lis. La repetition est, par eontre, obligatoire: 1° si les verbes sont á des temps composes aux auxiliaires differents: Je suis allé au cinéma et j'ai rencontre Henri; 2° si les verbes sont unis par une autre conjonction que et, ou, mais, ni: II est louéparce qu'il est poli. II réussit, car il est applique. Quand il lit, U rientend rien. 212 La repetition est usuelle: 1° lorsque ľun des verbes qui ont un pronom sujet commun est ä la forme negative, ľautre ä la forme positive: Je ne sors pas, je rentre. II ne s'en est pas alle, il est reste. Elle ne fait rien et eile veut réussir; 2° quand ces verbes sont ä des temps differents: Je travaille et je travaillerai toujours. Je partirai, mais auparavant je voudrais vous dire encore deux mots. J'allais le lui dire, mats je nyai pu le trouver; 3° si ces verbes s'opposent en antithěse: II est pauvre, mais il va souvent au theatre; 4° généralement aprěs mais et souvent aprěs ou: J'irai me promener ou je lirai un livre; 5° quand on veut mettre en relief chacune des actions: Je vins, je vis, je vainquis (César). 33 A cet égard, notez les tours courants ä la forme negative: Est-il riche? Je ne sais pas. Je ne peme pas. Parfois, le est omis méme dans les réponses affirmatives; A-t-il raison? Oui, je (le) crois. On dit aussi; Je sais, il est avare. 92 213 La repetition des pronoms personnels complements est obligatoire: 1° si les verbes dont depend le pronom sont ä une forme simple: Je le veux et ľordonne. II vous aime et vous estime. Nous les trouverons et le leur dirons; 2° lorsque le pronom est ä des cas differents: Je suis alle le voir et je le lui ai dit. II ľa rencontre et lui a parle de vous. 214 Aux temps composes, on pent répéter le pronom complement: II rria rencontre et (íl) m'a salué. Si ľon supprime le pronom complement, il faut suppri-mer aussi ľauxiliaire: II m'a rencontre et salué. 215 Avec les verbes faire et laisser, on supprime le pronom réfléclii: Faites-le asseoir «Dites-lui de s?asseoir». On ľa laissé enfuir. Particularités dans ľemploi de? pronoms personnels conjoints 216 Le pluriel de politesse: Par politesse, on emploie vous (votre, vos) au lieu de tu (ton, ta, tes). La forme verbale se met au pluriel, le participe passé reste au singulier: Comment vous portez-vous, madame? Vous étes-vous déjá baigné, Monsieur?^ 217 Le pluriel de majesté: Nous peut représenter un personnage ayant autorite: Nous, President de la Bépublique, décrétons... Nous, préfet de la Seine... 218 Le pluriel de modestie: Au lieu de je, les auteurs écrivent nous s'associant ainsi au lecteur ou faisant entendre qu'ils ont profite des travaux antérieurs ou bien pour éviter le «moi kaissable». Comme aprěs le vous de politesse, le participe passe et ľadjectif attribut se mettent au singulier: Nous sommes convaincu que... Nous sommes decide á... Si ľauteur est une femme, eile écrira; Nous sommespréte ä... 219 On emploie la 3e personne avec un nom sujet en s'adressant au pape, ä des monarques ou ä des princes: J'implore Votre Sainteté qiľ Elle maccorde Sa benediction apostolique. J9assure votre Majesté qiľ Elle pent se fier ä moi. Dans certaines maisons, les domestiques s'adressent de maniere analogue ä un visiteur et aussi ä leur maítre et ä leur maítresse: Si Monsieur vent me donner son mantemi... Madame est servie. 220 Dans le langage aifectif, je peut étre remplacé par le nom propre: Ce qui arrivera quand de Gaulle aura disparu... (General de Gaulle ľa dit dans la conference du 25 mai 1962). 221 En parlant ä soi-méme, on se sert parfois de la 2e personne: Bonnard, me disais -je, tu sais déchiffrer les vieux textes, mais tu ne sais pas lire dans le livre de la vie (A. France). 222 La 2e p. du pluriel peut jouer le role du sujet impersonnel: Quand, U y a dix ans,... vous montiez jusqu'au plateau de Craws, vous étiez isolé... (G. Bauer) «Quand on montait... on était.*.» 223 Dans le francais familier, nous peut s'employer pour tu, vous, Us ou elles: On dira ä un petit enfant: Avons-nous été sage? Merne en parlant des enfants, on peut dire: II fant se montrer severe, car nous ríavonspas été sage. 34 Ľemploi du pluriel de politesse remonte au bas latin. On le rencontre done deja dans les plus anciens textes francais. Toutefois ľusage en varie. Au XVIIe siěcle, on tutoyait les domestiques, mais non les membres de la famille. Plus tard, on eommenca a tutoyer ses enfants, mais pas encore ses parents, et on cessa de tutoyer les domestiques. A present, on se tutoie entre proches parents, amis et camarades. 93 Le datif ďintérét (éthique, explétif, redondant): Les pronoms me, te, vous soulignent Taction plus vigoureusement comme si les personnes qu?ils repre-sentent y prenaient un intérét particulier: Ne me fertnez pas toujours lesfenétres. II a une physionomie qui te fait peur. II vous a toujours des raisons de ce genre. On a jugé le malheureux et on vous ľa condamné ä deux a7is de prison. Dans ces expressions, il y a une nuance emotive. Le pronom sujet peut étre omis en style administrativ par exemple dans les rapports militaires: GuiUory, adjudant ä la 3e compagnie du Ier regiment de marche ctranger: le 28 octobre 1916 a été griévement Messe... et été admirable de sang-froid et de courage au cour s de son transport, Est m ort de suite de sa blessure (Bull, des Armées 21. 11.1917). Le pronom personnel et ľadjectif possessif En francais, on emploie le datif du pronom personnel ou réfléchi comme en slovaque et en tcheque quand il s'agit ďune partie du corps: Elle in! a serré la mam. Je lui ai coupé les chevenx. Pourquoi ne lui as4u pas mis un coussin sous la tete? Le vent nous fouettait le visage. Je me suis brúlé la bon ehe* — Mais: II s'est jeté ä ses pieds. Dans les autres cas, le francais se sert de ľadjectif possessif: II taille son crayon. Le vent faisait flotter son manteau. II a mis son pardessus. Va ä son secours. II a sali mon livre. Elle a lavé ton linge. Ton chien a déchiré mon pania-Ion. II prend son chapeau. Elle a place le petit Jean sur ses genoux. Je suis allé ä ta rencontre. II est mon oblige. II n'a pas son pareil. Pronoms personnels disjoints Sg. PI. moi toi (soi) lui eile no u s vous e ux elles On emploie ces formes toniques (pleines): 1° quand le verbe est supprimé: Qui frappe? Moi. Qui moi? Lui courageux? Mol, parier ä ce vaurien? II part et moi avec lui. Toi ici! Lui, faire cela! Vas-yT toi; 2° quand le pronom sujet est séparé du verbe: Lui, qui ľa fait, a prétendu ríen Hen savoir. Toi, sachant bien qu'il était malade, comment as~tu pu le faire venir ici? A toi, je ne refuserai rien; 3° avec un particípe absolu: Moi vivant, vous ríaurez rien ä craindre. Lui parti, je me remis ä lire; 4° comme sujets ďinfinitifs de narration: Voilä ce que je leur ai dit et eux> de se moquer; 5° comme apposition pour mettre en relief le sujet ou le complement ď objet exprimé par un noín ou un pronom atone: Je ne ť en veuxplus, moi. Queferas-tu, toi? Moi, je nťen irai. II ne f ume pas, lui. Je vous croyais et vous, vous nťavez trompé. Paul, lui, ne viendra pas, Eux, on les reconnaitrait de loin. On la cherche, eile. On leur donne de ľargent, á eux! — Le pronom peut étre mis en relief 9é par quant ä ou pour: Quant ä lui, il ne nous trahira pas. Pour toi, va-t-en! — Les sujets lui et eux peuvent se passer de la repetition sous forme de il et Us: Lui ria rien fait. J'aime Dvořák, lni préfere Janáček. Eux ne viendront pas. Vous étes franc, vous, lui est hypocrite; 6° comme attribut aprěs le verbe: Ce sont eux qui ľ out fait; ce n'est pas ?noi. Ce portrait n'est pas toi. Je suis toujours moi. Je reste moi. II riy a qu'eux. Je veux montrer ä mes semblables un Komme... et cet homme ce sera moi. Moi seul (Rousseau); 7° avec meme, seid, untres, encore et anssi qui servent a insister: II est alle lui-méme ä sa rencontre. Vous autres officiers, vous étes trop fiers. Eux aussi vous oni apercns; 8° aprés ľimpératif affirmatif: Disle-moi. Bends-le-lui; 9° aprěs 3es prepositions: Je ríai pas ma montre sur moi. Nous le sauverons mak/ré lui. II est alle ä toi. Cest pour eile. Demain je serai chez moi; 10° aprěs ne... que: II naime que toi. II ne s'adresse jamais qu'a moi; 11° quand on ajoute un autre pronom tonique ou un substantia Toi et moi, nous le savons mieux. II nous a invites, vous et moi. Toi et Joseph, vous étes mes meilleurs amis. Eux et leur mere sont venus nous voir la semaine passée. Pronom personnel réfléchi 229 Ce pronom na de formes particuliěres qu'a la 3e personne.35 Outre la forme atone se, qui aceompagne les verbes pronominaux (il se baigne, Us se lavent), il y a la forme tonique soi. On ľenrploie: 1° si le sujet est indéterminé: On (quiconque, tout homme) pent toujours trouver un plus malheureux que soi (mais: II a trouvé un plus malheureux que lui). Chacun pour soi. Tout le monde pense trop ä soi (mais: Elle ne pense qu'a elle-méme). On a souvent besoin dun plus petit que soi. Nul (personne, aucun) ne peut vivre imiquement pour soi. Rien n'est parfait en soi. — Aprěs qtielqiiun, aucun homme et chacun, il arrive qu'on reniplace soi par lui: Chacun y pensait malgré lui. Si quelqu'un ne voit pas clair en lui, ť est toi (R. Martin du Gard). Aucun homme ne pense ä lui. Aprěs les indéíinis au pluriel, soi ne s?emploie pas: Certains (quelques-uns) ne pensent qu'a eux (a eux-mémes); 2° aprěs un verbe impersonnel ou employe impersonnellement et aprěs un infinitif: Cest mal juger que de juger d apres soi. II est plus aisé d'etre sage pour les autres que pour soi. II faut étre soi en toutes circonstances. II n'est pas bon d'etre trop mécontent de soi. II faut aimer son prochain comme soi-mbne; 3° dans les expressions de soi et en soi qui renvoient aux pronoms ou aux substantifs: Cela va de soi («Cela va sans dire))). Cela est penible en soi. Voilá une explication qui va de soi. Ces choses sont indifferentes en soi (ou: en elles). Le refus va de soi. La chose est penible en soi (ou: en eile). La chose va de soi (ou: dyette-meme). Quelques exemples cites ci-dessus prouvent que ľemploi est un pen flottant. Soi peut étre suppléé par lui ou eile, mais plus souvent, au contraire, lui et eile sont remplacés par soi. On le fait surtout pour éviter une equivoque: 35 Pour la lre et la 2e personne, on emploie me, te, moi, toi, nous, vous: Je me défendrai. Quand ře Uves-tu? Eveilh-toi. Je ťaměnerai avec moi. Nous nous aimons* Votes vous nuisez. 95 Quand il a cause avec Pierre, il n3a parlé que de soi. Ľavare qui a unfils prodigut, 7i'amasse ni pour soi, ni pour lui. Un fils qui travaille pour son pere, travaille pour soi. En dehors des cas cites, on préfěre quelquefois soi ä lui ä cause de la clarté de son rapport. Certains grammairiens le trouvent affectó; mais il y a des auteurs qui usent souvent de 501, par exemple R. Rolland. Citons quelques exemples de son Arne enchantée: Metiteur qui dupe la France et soi (III, 2, 209). II reconnmt maintenant en soi ses impostures (III, 2, 211). U était acharné á pousser jusqu'au bout ľexamen rigoureux de soi (III, 2, 225). Elle n'est plus aujourďkui trés fiere ni tres sure de soi (III, 2, 225). 230 On rencontre soi méme en fonctions de sujet et ďattribut: Soi, pourtant, on ría pas été sali (Farrěre). Mais soi, soi-méme, a-t-on jamais cru? (Farrěre). Ľimportant est de rester soi-méme. 231 Soi-disant est une forme archaique de se disant. II signifie done «qui se pretend, qui se dit tel(le)» et par le fait méme ne doit se rapporter qu'ä des personnes: des soi-disant docteurs (Acad.), tin tel soi-disant héritier (Lai\ du XXe s.). Toutefois ľusage tend ä appliquer soi-disant méme aux choses au sens de «prétendu»: Ce soi-disant défaut (Barrěs). Des travaux soi-disant difficiles. La soi-disant Uberte de pensée reste parfaitement illusoire. — Soi-disant reste invariable méme comme adjectií* (cf. ci-dessus). II devient aussi adverbe: Notre pere est venu ä Paris, soi-disant («prétendument») pour affaires (H. Bordeaux). II apparait dans le langage familier méme en tant que conjunction: On ľa arrété, soi-disant qu'il a vole. Pronoms adverbiaux 232 A ľorigine, en et y n'étaient que des adverbes de lieu. Tout en conservant cette fonction, ils servent aussi de pronoms. Ce sont des mots de reprise qui représentent le plus souvent une chose ou une idée en fonction de complement precede de de (en) ou ä (y). En 233 Comme adverbe, en signifie «de lä»: II est au theatre, mais il en reviendra bientôt. En a garde son sens local en fonction de préfixe ďun verbe: enlever, empörter, syenfuir, s'envoler, etc. 234 Du sens local, on est arrive par extension aux différentes valeurs, entre autres possessive et partitive. II remplit les fonctions de complements ďobjet et de complements dóterminatifs. II remplace: 1° ľinŕinitif precede de la preposition de: Ecoutez-moi, je vous en prie. II a f ait beaucoup de mal, mais il s3 en est repenti; 2° de cela: Qu'en penses-tu? N'en parlez pas. Vous vous en moquez? Je n'en doute pas; 3° pour cela: Je Ven aime encore davantage. J'en meltrais la main au feu. Pour étre petit, je n'en suis pas moins courageux; 06 4° de lui? d'elle, d?eux, d'elles, surtout pour représenter des noms de choses, de notions et d'animaux: II a un beau violon et ü en joue bien. Ge tableau est im faux; débamssez-vous-en. Je connais voire affaire et je m'en occupe-rai. Taut de louanges! Je neu suis pas digne. Ce chien est mechanic n'en approchez pas. ~- En peut représenter méme un nom de personne quand ľéquivoque est exclue: Que pensez-vous de Marthe? Je n'en pense rien de bon. Francois m9 a écrit; void la carte que fen ai regue. Cet emploi est assez frequent dans les cas oil en sert de complement ď agent ä un verbe passif: On ria d'ouverture sur un etre que si on en est aim é (Chardonne); 5° un complement partitif (méme personnel): As-tu du pain? J'en ai assez. Avez-vous encore des cerises? Nous n'en avons phis. Connaissez-vous les romans de Balzac? J'en ai hi beaucoup. Avez-vous des amis? Bien súr, fen ai cinq(un). — L'adjectif qui accompagne en se construit avec ľarticle indéfini au singulier et avec de au pluriel: J'ai acheté un kilo d3 oranges; je ť en donnerai une belie. Quelles nouvelles avez-vous recues? J3en ai recu de bonnes; 6° son, sa, ses, leur, leurs, quand le «possesseur» est une chose nominee dans la proposition precedente et que le possessif se rapporte: a) au sujet des verbes etre, paraitre, sembler, rester ou devenir: La riviére est débordée, les eanx en sont (devenues) troubles. Cette affaire est delicate; le succes en parait (m'en semhle) douteux. J'ai visité le chateau. Les pieces en sont restées belles. Mais: La riviére est débordée; ses eanx couvrent la- Campagne. b) ä ľattribut: J'admire voire style; la precision en est la qualité essentielle. Sa maison ne nie plait pas; la position en est Vavantage unique. — Mais: J'aime votre fils; la sincérité est sa qualité essentielle; c) au complement ďobjet direct: J'ai Jiabité cette ville; fen connais toutes les rues. J'ai vu le film «La France libérée^; fen connais le sujet, mais fen ai oublié les details. J'ai visité la Suisse et fen ai admiré la beauté. Pierre prit un livre et en ôta la couverture (= la couverture du livre), mais: Pierre priů -un livre et ôta sa couverture (= sa couverture á lui), Le possessif est obligatoire: 1° quand la chose «possesseur» est dans la méme proposition: Ce pare est charmant dans toutes ses parties. Portez cette lettre ä son adresse. Remettez son couvercle á cette théiere;26 2° si le nom de la chose possédée est introduit par une preposition: Quel admirable palais! Je suis émerveillé de ses pieces. Le possessif est facultatif quand le nom de chose est personnifié: La sagesse conduit ľhomme au bonheur; heureux celui qui écoute sa voix. Toutefois on peut ľemployer méme ailleurs: Le Rhin est magnifique; sesflots sont majesiueux. 235 Gallicismes avec en: Pen s'enfaut «málo chýba (chybí)». II s'en faut (de) beaucoup. II n'en est rien. S'il en est ainsi. II en est de Pierre comme de Paul. C en est f ait de lui. Je n'en peiix (puis) plus. J'en connais qui en sont informés. Oil en sommes-nous restés? II n'en est pas plus prudent. J'en suis pour mon argent «J'ai été frustré». J'en suis pour ma peine «J'ai perdu ma peine». J'en ai fini avec eile. Cest ä n'en plus finir. Je m'en tiens toujours ä la vérité. Je sais deja ä quoi m'en tenir. Je lui en crois. II s'en prit á toi «II a impute la 36 C'est surtout en francais éerít qu'on rencontre les constructions de ce type, ou le possessif est énoncé avant le possesseur. On s'en sert surtout avec les verbes significant «donner a» et «appliquer ä». 7 Grammaire du Francais 97 faute ä toi». Nous en sommes testes (dementis) la. J3 en ai assez. Oic en es-tu? II rien manque pas une (— sottise). Y 236 Comme adverbe, y signifie «lä» et remplace le complement circonstanciel de lieu, c'est-a-dire: á, en, dans, sut 4- substantif: II est allé ä Prague pour y étudier. Elle est partie pour V Itálie pour y voyager. Begardez dans voire livre, regardez-y done. — Mais: Iras-tu an concert? J'irai certainement (sans y ä cause de Vi initial de itai). 237 Comme pronom, il joue le role d'un complement d'objet au datif. Normale-ment il ne représente que des choses ou des idées. II remplace: 1° ľinfinitif avec la preposition á; Je deviens vieux et je m3y habitue. N'oublie pas d'invüer ton onde. J'y penserai; 2° ä cela: Tout cela est tres triste etj'ypense sans cesse. L'honneur m'y oblige; 3° ä lui, á eile, ä eux, ä ell e s: Si ce mets vous plait, revenez-y. Fleckes empoisonnées! N'y touchez pas. Voire affaire? J'y penserai. Ses raisons sont bonnes; je m'y soumets. — Mais: Ne croyez pas ce miserable; résistez-lui et ne lui cédez en rien. 238 Dans les cas, oú la construction ne permet pas un lui atone, on trouve y representant les personnes: Pensez ä votre pere. J*y pense. Get homme est suspect et je ne m'y fie pas. Oubliez ce traítre; n'y songez plus. Ailleurs, en parlant des personnes, on se sert de pronoms personnels: Claude? Ne pensez plus ä lui. Souvent on s'en sert aussi en parlant des animaux (Les vaches ontfaim: donnez-leur ä manger) et parfois merne en parlant des choses: La maison n'était pas assez grande, on lui a ajouté une aile. Ges fleurs vont périr si on ne leur donne pas d'eau, Apres une preposition, on ireniploie les pronoms personnels pour repré-senter les choses que lorsqu'on ne peut pas les remplacer par en, y ou un autre adverbe: Begardez cet arbre; pariez cent francs que ý y monterai et en descendrai en cinq minutes. — Voila une table; mettez vos Uvres dessus. Prenez cette valise et mettez vos Uvres dedans. — Mais: Aime ta patrie et sacrifie tout pour eile. Le vent a entranne avec lui toutes les feuittes. Plus une passion est forte, plus U f aut se raidir contre eile. Dans ce dernier cas, il s'agit aussi d'une personni-fication. 239 Gallicismes avec y: J'y suis. Vous n'y etes pas. Comment vous y prenez-vous? Je n y suis pour rien. Je n'y peux rien «Je iťen suis pas responsable». Il sait s'y prendre «procécler avec adresse». Tu n'y penses pas. Qa y est. J'y vois clair. II s'y connait «II est habile, competent». Il y va de ma vie «Ma vie est en danger». N'y revenez pas «Ne recommencez pas ce mauvais tour». Begardez-y deux fois avant agir «Réŕléchissez bien...». Adjectifs possessifs 240 Les adjectifs possessifs s'aceordent avec le nom qu'ils déterminent en genre, en nombre et en personne. Au surplus, la forme change encore selon qu'il y a un ou plusieurs possesseurs: 98 M. F. M. F. M. F. Sg. PL mon ma mes ton ta tes son sa ses notre ■nos votre vos leur lears Quand on peut hésiter sur le possesseur visé (il s'agit uniquement du pos-sessif de la 3e personne), on peut recourir ä des marques supplémentaires de distinction. Pour distinguer le possesseur ďaprěs le sexe, on ajoute le datif des pronoms personnels: Charles est allé vers Marie en lui tendant son livre á eile (ou bien: son livre ä lui). Le méme procédé sert ä renforcer ľidée de possession: J'ai ma Philosophie ä moi. Son mensonge á lui, c'est une espéce de mirage. Dans quelques cas, ce datif suffit seul: Ilsforment une société ä part qui a des mceurs ä eile, tin langage ä eile, un quartier ä eile. Cest un cousin ä nous (Sagan). Ľidée de possession peut étre renforcée aussi á ľaide de propre: Je l'ai vu de mes propres yeitx. Tu ľ as done entendu de tes propres oreilles. C'est sa propre maison. Voilä ses propres idées. 241 Devant une voyelle ou un h muet, on remplace ma, ta, sa par mon, ton, son: mon habitude, ton aimable lettre, son ecriture, mon amie. Dans ľancienne langue, ľa de ľadjectif possessif feminin s'élidait. On disait done m'amie, m'amour. Ces deux expressions ont abouti dans la langue familiere ä ma (ta, sa) mie et mammirs: II se pramene avec sa mie. II lui fait des mamours «il ľaccable de gentillesses (excessives)». 242 Quand il n'y a pas de doute sur le rapport possessif, on emploie ľarticle défini. C'est surtout: 1° devant les complements de maniere qui dessinent une attitude: II entra le chapeau sur Voreille; 2° quand le rapport d'appropriation est marqué par un autre terme de la phrase, par exemple par un pronom relatif: Zoloaga dont les dons ď observation ne le cedent ä personne (Apollinaire); 3° devant un nom désignant une partie du corps: Je me lave les mains. Je lui tends la main. On lui a coupé les cheveux. J'ai mal á la lite. II m'a pris par le bras. On dit aussi: II ma täte le poids. 243 Mais le possessif s'emploie méme si le rapport possessif est clair: 1° pour marquer une valeur affective: Mon Paul est promu docteur. Elle est fiere de ses cheveux. Parfois il ne s'agit ni de possession, ni d'appartenance: Vous m'ennuyez avec votre Monsieur Hulot. J'en ai assez de ta Mimi. 2° quand le substantif est accompagné d'un adjectif qualificatif: On lui a coupé ses beaux cheveux. II iraine sa jambe malade; 3° lorsqiťil s'agit d'un mal souvent répété: Mie a son mal á la tete (par analogie: eile a sa migraine). Le possessif s'emploie aussi pour marquer ľintérét: Voilá notre pelerin enfin arrive. Le nombre de locutions oů le possessif est redondant, est assez élevé: II fait son droit (ses humanités). II passe son examen. C e metier ne nourrit pas son homme. Le possessif employe explétivement marque souvent ľhabitude ou la repetition: U prend son café. Je corrige mes cinquante copies par jour. II fait toujour s ses six kilometres ä ľheure. L3 auto fait son cent. Elle fait tou jours sa mijaurée. 99 í > Mon, ma, mes íigurent souvent dans les appellations de politesse on de respect et dans les apostrophes familiales. ! II y a tin certain nombre ď appellations dont le possessif fait une partie ; inseparable: monsieur,37 madame, mademoiselle, monseigneur. La valeur posses- sive n'est par consequent pins sentie dans ces mots.38 I Dans les apostrophes familiales, le nom est tantôt seul: Oui, papa (ma-man, j pere, mere, grand-pere, grand-mere); tantôt accompagné d?un mon affectueux: J On dira obligatoirement Out, mon ami, nut (petite) file, mon (petit) fils, mon I oncle, mais on entend: old, tante ou ma tante, oncle Jean ou tonton Jean. j Un militaire exprime son respect en employant mon en parlant ä son su- \ périeur (a partir du grade d'adjudant); Fiez-vous a moi, mon general (mon j colonel, mon capitaine, mon lieutenant, etc.). Mon respectueux ne s'emploie pas en parlant ä un sous-officier: Fiez-vous ä moi, caporal (sergent). On ne ' s'en sert du tout dans la marine: Je suis á vos ordres, amiral (commandant). \ Un civil pourra dire et une dame dira toujours general (lieutenant...) tout court. Les dignités civiles ne comportent jamais mon: Monsieur le Directeur, i Monsieur le Préfet..., mais: Docteur (a un médecin seulement). | 244 Ľadjectif possessif se repete devant chaque substantif (Vous avez connu ma premiére et ma deuxiéme femme. Je vais vous montrer nos journaux et nos revues), sauf: 1° lorsque les substantifs désignent la méme personne ou la méme chose: 1 Monsieur Laval est mon ami et camarade ďécole. Madame Duroc est ma tante et parraine; 2° devant les synonymes: Les Indiens si attaches ä leurs castes ou tribun... (Bernardin de Saint-Pierre). Je le ferai ä mes risques et perils; 3° dans certaines expressions figées oü les noms forment un groupe: Tes pere et mere honoreras, en mon dme et conscience, ses faits et gestes, ses allies et venties, vos noms et prénoms, les noms de vos pere et mere. On ne repete pas non plus ľadjectif possessif devant les adjectifs qualifiant la méme personne ou la méme chose lorsque les qualitós en question sont compatibles entre elles: Voire bon et sage conseil sera suivi. Je suis allé voir ton bon et aimable pere. J'ai vu sa grande et belle maison. J'ai été sensible ä voire généreux et cordial accueil. Mais: Je connais ses bons et ses mauvais côtés. II a apprécié également mes bons et mes mauvais pohneš. 245 Mentionnons le pluriel de politesse et de distance sociale (Voire fils est beau), de majestó (Notre attention a été attirée sur un cas grave.,, dit par exemple un mazre), de modestie (Notre but, nos intentions, en composant ce livre... écrit un auteur). 246 On emploie le possessif son aprěs un infinitif dependant d'un verbe im-personnel (II faut laver son linge en famille) et dans les cas oil il correspond ä on, personne ou tottt le monde qui figurent dans la méme proposition: Gomme on fait son lit, on se couche. Si la chose possédée est dans une autre proposition, 37 Sieur est une variante abrégé de seigneur. Moi\sieur devemi nom, on dit: un monsieur, monsieur le Préfet, ce bon monsieur, des (les, ces) messieurs. Note:;: Coiffeur pour dames et messieurs. 38 On dit: un (le, ce) monseigneur, des (les, ces) me seigneurs, monaieur voire pere, madame voire mere, mais: une (la, cette) dame, une (la, cette) demoiselle, les (des, ces) dames, les (des, ces) demoiselles, 100 on se sert de voire, vos: II est inutile de le lui expliquer; vos explications ne le persuaderaient pas. Son, notre, votre ou leur correspondent ä chacun en fonction de sujet ou de complement: Chacun ä son tour. A chacun selon ses mérites. lis font chacun leur (son) devoir. Faites chacun votre devoir. Nous tenions chacun nos roles (Duhamel). 247 Gallicismes avec les possessifs: Saluez-le de ma part. II demande mon pardon. Qu3y a-t-il pour votre service? Cest ä votre disposition. Void une lettre á votre adresse. J'ai parle de mon mieux. Sa tete était ä ma merci. Cest mon ainé (cadet). II en a son soul. Fumer tout son soul. II est ä mes côtés. Cest mon tour = Mon tour vient. II a fait sa journée (contraire: II a perdu sa journée). J*ai pris mon plus court («le chemin le plus court»). A sa vue, Us se sont sauvés «Lorsqu'ils ľont apercju...». Donnez-moi de vos nouvelles «Annoncez-moi comment vous allez». Sauf votre respect «sans oublier le respect que je vous dois)>. Pronoms possessifs 248 Les pronoms possessifs representent le nom sans lui ajouter ď autre determination que son rapport avec une personne. lis varient selon la personne et le nombre des possesseurs et selon le genre et le nombre des ob jets possédés. Sg. M. F. le mien la mienne le tien la tienne le sien la sienne le nôtre la nôtre Je voire la vôtre le leur la leur PI. M. F. les miens les miennes lea tiens les tiennes les siens les siennes les nôtres les nôtres hs vôtres les vôtres les lears les leurs Les pronoms le nôtre et le vôtre different de ľadjectif par ľaccent circonflexe dans ľorthographe, par la longueur et la fermeture dans la pronunciation. 249 Dans la langue littéraire, les pronoms possessifs en fonction d'attribut s'emploient sans article, surtout aprěs les verbes étre, CGusidérer, devenir, faire, prendre et rendre: II a fait sien mon plan de ľ augmentation de la production agricole. II a pris pour sienne ta proposition. Je considére comme mien votre succes. Voilä des idées qu'il faudrait faire vôtres. Tu es mienne (expression affective). Faites comme chez vous; ici tout est vôtre (phis naturellement: tout est ä vous). Croyez-moi Men vôtre. Bespectueusement vôtre (Formules de politesse, ä la fin d'une lettre). lis regardeni cette maison comme leur. Quand ľemploi de ľarticle est exclu, la langue courante remplace le possessif faisant fonction d'attribut par le pronom personnel precede de la preposition á; Ce canif est ä moi. Les pronoms possessifs s'emploient absolument, c'est-a-dire remplacent les substantifs accompagnés d'adjectifs possessifs quand ces substantifs ont été exprímés précédemment: Ces idées sont les nôtres. Vos amis sont les miens. Est-ce votre gant? Oui, c'est le mien. Parmi ces chapeaux, le tien est-il lá? Hon frere est plus habile que le vôtre. Lesquels de ces livres sont les leurs? 252 Le pronom possessif prend un sens particulier dans un certain nombre de locutions: 1° L'ancien emploi neutře s'est mainte ai dans les tournures telies que: 250 251 101 Chacun doit y mettre du sien. II apporta du sien; mettez-y du voire. Mets-y du tieň si tu veux que ľentente regne. Le singulier des pronoms possessifs y sert ä designer soit un bien personnel soit une part de soi-méme. 2° Le pluriel des pronoms possessifs designe des parents proclies on les menibres de la famille: M es amities ä totis les tiens (les vôtres). Je veux Ure enterré avec les miens. On peut étre trahi merne par les siens. Voulez-vous étre des nôtres ? 3° Le feminin pluriel prend une valenr pejorative: Elle a encore fait des siennes (sottises, fredaines). Un mien ami (frere, cousin, parent) est un tour un peu désuet. H vaut mieux dire un de mes amis (fréres...) ou, plus familierement, un ami (frere...) ä moi. Adjectifs démonstratifs 253 Ľadjectif démonstratif a deux formes au masculin: ce devant une consonne ou un h aspire (ce gargon, ce héros), cet devant une voyelle ou un h muet (cet animal, cet komme); une forme pour le feminin: celte fleur (ardeur, harpe); une seule forme pour le pluriel des deux genres: ces gargons (héros, liommes, animaux* fleurs, harpes). L'adjectif démonstratif localise la personne ou la chose dans ľespace (Re-garde cette maison en face de nous) ou dans le temps (II est arrive ce matin). Dans le contexte, il rappelle un substantif employe antérieurement (II a apergu un animal; cet animal s'approchait lentement de lui) ou présente une personne ou une chose dont on n'a pas encore parlé (Je ne suis pas de ces gens qui se moquent de leurs amis). II peut aussi presenter, avec plus d'insistance que l'article défini, un terme abstrait dont le sens va étre développé par un infinitif ou une proposition: J'ai sur vous cet avantage que f habite (ďhabiter) ä Bratislava. II peut exprimer ľétonnement (Oh! ce chapeau!), ľindignation (Cette idéef «Quelle drôle ďidée!»), le mépris (Cet éléve? II est bete comme tout), la pitié (Ce pauvre diable!) ou le respect (Ces messieurs-dames sont servis). 254 On ne repete pas le démonstratif devant plusieurs adjectifs qualitatifs determinant un seul substantif: Cette ancienne, grande et fameuse ville. 255 Les formes renforcées par les particules -ci et -lä índiquent respectivement la proximité ou ľéloignement dans ľespace (Ces belles roses-ci sont á toi, ces ceillets-lä, ä Josephine) ou dans le temps: Nous viendrons vous voir ces joiirs-ci (= un des jours proohains). En ce temps-lä... (formule des contes, etc.). Les particules -ci et -lä peuvent toutefois marquer seulement ľopposition de deux objets ou de deux personnes également éloignés (cf. ci-dessus ľexemple Ces belles roses...) ou une demonstration renforcée (en ce moment—en ce mo~ ment-ci) et comportant éventuellement une valeur admirative (Cet homme-lä, quel talent extraordinaire!) ou pejorative (Je n'ai rien de commun avec cet Ihomme-lä). Dans ľ usage courant, on préfěre -lä merne en parlant des objets voisins: Que ce petit tableau~lä est joli! Dans les complements de temps, ľemploi des démonstratifs simples et des démonstratifs composes avec -ci et -lä est assez capricieux. II y a toujours un adjectif simple avec les parties du jour relatives au moment ou ľon parle: 102 ce matin, ce midi, cette nuit, etc., mais dans un récit, on dira: II faisait beau ce matin (soir, jour, mois...)-la, cette semaine (année)-lä. — On peut dire également ces jours (mois, temps) ou ces jours (mois, temps) - ci, cette semaine (année) ou cette semaine (année)- ci, en ce moment ou en ce moment-ci. 256 Gallicismes avec les adjectifs demonstratio: ce matin, ce midi... «au-jourd'hui matin, aujourd'hui ä midi...». Ne répands pas de ces nouvélles (ces — telies — sens péjoratif). Dans la correspondance commerciale: Voire lettre regue ce jour (= aujourďhui). tUu ■ ■ »v Pronoms démonstratifs Formes simples 257 En realite, il n?y a qu'une seule forme simple: le pronom neutře ce dont nous parlerons ci-aprés. Les autres formes dites simples ne le sont que du point de vue synchronique, car elles proviennent de la soudure de ce démonstratif ce avec les formes pleines du pronom personnel de la 3e personne: lui, eile, eux, elles. Les formes actuelles sont done: celui, celie, ceux, celieš. Les pronoms démonstratifs jouent le role des représentants d'un nom déjä exprimé (De tons mes livres, j'aime le mieux celui que vous iríavez donne) ou des nominaux, c'est-ä-dire ils exercent les fonetions d'un nom, sans reference precise (Honte ä celui qui ment). 258 Us doivent étre toujours determines; leur determinant peut étre: 1° un substantif precede de la preposition de: Mes livres et ceux de monfrere sont ä voire disposition. Son cceur est aussi pur que celui ďun enfant.^ L'usage familier utilise des complements déterminatifs introduits méme par ď autres prepositions: Je préfére les chaussettes en laine á celieš en nylon. Les horlogers, surtout ceux en boutique... (Giraudoux). Le message aux intellectuels a été hi par le cardinal Léger, celui aux artistes par le cardinal Suenens (La France catholique, 17 décembre 1965); 2° un participe: Avec ma lettre, je vous adresse celie écrite par ma sceur. En harmonie avec cette vie reposée et sans autres emotions que celieš données par la famille, ces lieux communiquaient ä Varne leur sérénité (Balzac); 3° un adverbe introduit par une preposition, généralement de: Le repas ďaujounľhui est excellent: celui ďlder était detestable; 4° une proposition relative: Ceux auxquels je me suis fié ne sont plus ici. Elle médii souvent celieš qui ne sont pas présentes. Celui qui prendra ľépée périra par ľépée. La proposition relative peut étre disjointe du pronom démonstratif: De tons mes voyages touristiques, je me rappelle le plus souvent celui, si attacliant, que j'ai fait en Itálie. Ces tournures ne sont utilisées que dans la langue écrite. 259 Dans les proverbes, selon ancien usage, le démonstratif n'est pas exprimé: Qui s'excuse, s accuse. Rira hien qui rira le dernier. 260 Le francais populaire use aussi de ľadjectif qualificatif en tant qiťépitliéte conjointe au pronom démonstratif: De ces deux 2^'ll-overs, je préférerais celui noir. Les tournures de ce type sont incorrectes. II faut dire: De ces deux pull--óvers, je préférerais le noir. 39 Le démonstratif peut ne pas s'accorder en nombre avec le nom qu'il representor Aticun souvenir n'est au$&Í vivace que ceux (= les souvenirs) de V enhance. 103 Le démonstratif neutře ce 261 On emploie ce: 1° dans tin certain nombre ď expressions figées: et ce (= et cela), pour ce (= ä ce but), sur ce (— lá-dessus), ce disant, ce faisant, ce nie semhle, ce m'est avis, ce dit-on, ce néanmoins, ce nonobstant (étymologiquement, cependant appartient ä ce groupe); 2° dans les locutions conjonctives: de ce que, á ce que, en ce que, jusqu'á ce que, pour ce que, parce que; 3° devant les verbes devoir et pouvoir suivis de ľinfinitif étre: Ce doit étre tme erreur. Ce pouvaient étre des soldats; 4° devant la 3e personne du verbe étre suivi: a) ďun substantif a vec un déterminatif: C'est la regle (une grenouille). Ce sont mes camarades (ces fauteuils leurs livres...); b) d'un substantif sans déterminatif, mais suivi de que ou d'un infinitif; C'est dommage qu'il soit parti. C'était plaisir de ľécouter; c) d'un adjectif se rapportant ä ce qui vient ďétre dit: II n'en sait rien, c'est evident. Tu te trompes, c'est súr. Les enfants, c'est aimable. Regardez ce plein de lune; c'est fascinant. Au commencement de la phrase, on doit dire U est (vrai qu'il est riche, honteux de mentir, utile ďapprendre les langues étran-géres, etc.), mais dans le langage courant, c'est s'emploie merne dans ce cas. 262 Ce devant la 3e personne du verbe étre introduit toute espěce de sujet, ďattribut et de complements. II peut soit annoncer un sujet qui suit (C'est amüsant, le patinage), soit rappeler un sujet déjä exprimé (Le coupable, c'est vous). Ľemploi de ce est obligatoire pour rappeler un sujet ou un attribut: 1° lorsque la 3e personne du verbe étre se trouve entre deux iníinitifs affirma-tifs: Vivre, c'est agir. Lui donner des conseils, c'estperdre sa peine. Mais: Lni dormer des conseils, (c') est peine perdue. Promettre et donner sont deux (est et sont ne sont pas suivis d'un infinitif). Végéter n'est pas vivre (Etre est employe négativement); 2° aprěs une proposition commencant par ce qui, ce que, ce dont quand le sujet reel de la phrase est un pluriel, un infinitif ou une proposition entiěre: Ce qui m'indigne leplus, ce sont les injustices. Ce qui m'afflige, c'est de voir les mediants opprimer les bons. Ce qui me fache c'est que tu n'as pas réussi. Ce que je desire, ce sont de vrais amis. — Mais: Ce qui n'est pas clair, n'est pas fra?igais; 3° quand le verbe étre est immédiatement suivi d'un pronom personnel absolu: Ce qui m'inquiéte, c'est toi; 4° quand on reprend le sujet avec plus d'emphase: Ces gens-la, c'est paresseux, c'est sale, c'est repoussant. Le sujet rejeté aprěs ľattribut peut étre precede de: 1° que s'il est exprimé par un substantif: C'est un vice que le mensonge; 2° de ou de que s'il est exprimé par un infinitif: C'est gentil ä vous d'étre venu. C'est une folie que de vouloir partir par ce temps-la. Que de est plus ex-pressif. — Aprěs c'est suivi d'un nom sans article, on préfěre la simple preposition de: C'était merveille de voir ses pirouettes. 263 Notez les tours: Ce qui me plait (Ce dont j'ai hesoin), c'est (de) la Uberte. Ce á quoi je pense, c'est (á) mon pays. — Comment est-il? II est petit (mais: C'est un petit homme). II est trois heures, mais: c'est mercredi ou nous sommes mercredi, nous sommes en Janvier. — Sais-tu ce que c'est que de souffrir? 104 -t Formes composées 264 Les formes simples peuvent étre combinées avec les particules postposées ] -ci et -lä. Celui-ci, celui-lä et leurs différentes realisations morphologiques | évoquent un substantif qu'ils présentent comme determine. Quand on n'a pas ä opposer ou ä distinguer deux étres ou deux choses, on utilise les formes avec -lä, exception faite pour ceci dit qui semble plus frequent que cela dit. 265 Quand on oppose, celui-ci designe un étre ou un objet: 1° plus proche, 2° dont il va étre question, 3° énuméré en dernier lieu. Celui-lä indique un * étre ou un objet: 1° plus éloigné, 2° dont il vient d'etre question, 3° énuméró en premier lieu: 1° De ces deuxfontaines, celle-ci me plait mierne que célle-lä (— la plus éloignée). — Quelquefois on distingue simplement deux objets également éloignés: f Voilä de belles cravates! Celle-ci me plait beaucoup, mats la couleur de célle-lä est un peíi voyante. 2° Apres avoir hi cela, lisez encore ceci. J 3° Quelle difference y a-t-il entre une bonne et wie belle femme? Celle-ci (= la belle) est un bijou, célle-lä un tresor. 266 Les formes avec -ci et -lä peuvent non settlement préciser comme on vient de voir, mais encore insister, soit avec une nuance de reprobation (II vous a battu? Oh! celui-lä!) soit avec emphase (Et s'il ríeti reste qufun,je serai celui-lä. V. Hugo). Elles ont aussi la valeur d'insistance dans les tournures littéraires servant á mettre en relief un attríbut: Celui-lä est bon qui fait du bien aux autres (La Bruyěre). Ceux-lä arriveront au but qui ont de la volonte. Celui-lä pent étre tranquille dont la conscience est integre, -lä tend ä devenir la particule , unique de renforcement. Les formes composées peuvent étre suivies du relatif: 1° dans les tournures du type que nous venons de citer; j 2° si elles sont précédées de c'est, ce sont, ďétait...; Cest celui-lä quej'aime. í Cest celle-ci qui me ľa dit; 3° si le relatif aměne une proposition explicative: Voilä les deux livres que je viens ďacheter; celui-ci qui est relié a coúté plus eher que celui-lä qui est beau-coup plus grand. 267 Celui-ci... celui-lä s'emploient aussi avec la valeur d?indéŕlnis ľun... ľ autre: » Celui-ci dit <, celui-lä dit «noir»; moi, je m'ahstiens de conclure. II donnait un conseil ä celui-ci, réprimandait doucement celui-lä (Chateaubriand). Chacun, en entrant, allait aecrocher son instrument ä son clou au-dessus de son lit: celui-ci un violon, celui-lä une harpe. Un jour U s'en prend ä celui-ci, le lendemain, v ä celui-lä. i 268 Cest analogue pour ceci... cela: II ne s'agit pas de raconter ceci ou cela, mais | de répondre par oui ou non. S Ceci designe un objet plus proche ou dont il va étre question, cela un objet plus éloigné ou dont il vient d'etre question: Ceci est ä moi, cela est ä vous. Vous ne voulez pas de cela? Aimeriez-vous mieux ceci? — Celte valíc a ceci ďagréáble que.. .Retenez bien ceci: II faut etre juste envers tout le monde. Le travail est un tresor; ríoubliez pas cela. II ríy est pas arrive. Cela ne me surprend pas. 269 II y a un emploi analogue pour void et voilä: Void ce que j'ai encore ä vous dire: «N'oubliez pas que...» Voilä tout ce que j'ai voulu vous dire. 10$ 270 Cela est quelquefois séparé en ce... la: Cest la trne grosse erreur (= Cela c?est trne grande erreur). Cétaient la ďexcellents résultats. 271 Dans le francais populaire et familior, cela est abrégé en ga: Est-ce ca que vous voulez? 272 En parlaiit des personnes, cela (ga) comporte une nuance nettement pejorative: Les parents, ga comprend hntement. Mais quand fa comprend, óh! Seigneur! ce que ga trie (Aragon). Et ga dim apres: Je suis tié ä la guerre (Barbusse). Et dire quej'ai épousé ga! (Maulnier). 273 Quelques tournures avec ca: Comment fa? C*est comme fa. Ah! ca alors! II ne manquait plus que ga. A part ga, quoi de nouveau? Alors, comme ga-, il vous a chassé? Est-ce ga que vous voulez? Cest ga. Avec ga, je suis content. Avec ga qu'il dort «Mais non, il ne dort pas». Attention, mon dier, sans ga tu auras affaire ä moi. Comment ga va? Qa va-t-il? Prenez la pelle comme ga. fa y est: tu es refu. Qa ne se fait pas. fa se dit «Cette expression est courante». Oh! pour ga, je ne te reproclie rien («Oh! ä cet égard...»). Pronoms relatifs 274 Les pronoms relatifs représentent les noms et servent en merne temps de liaison entre deux propositions. Us ont done ä la fois la valeur d:un pronom et celie cľune conjunction cľoii le terme conjonctifs. Le nom ou le pronom que represent« le relatif s'appelle antecedent. Quoi et oú ne peuvent avoir pour antecedent qu'un nom de chose tandis que iťim-porte quel nom peut étre ľ antecedent des autres relatifs. 275 On peut diviser les pronoms relatifs en plusieurs groupes, par exemple cľapres la presence ou ľ absence cľun antecedent. Nous les répartirons dun autre point de vue. Pronoms simples 276 Q'u* a genéralement la valeur du sujet et représente les trois genres40 et les deux nombres: Le metro de 3foscou, qui existe depuis 1935, est admire par tout le monde. Regardez les femmes qui descendent en ce moment ľescalier. Je vais vous dire ce qui se passe la. Qui precede cľune preposition joue le role du complement indirect et représente des personnes {Void ľadresse de mon ami ä qui tu peux tefier), des choses personnifiées (La République, ä qui Us ont donne leur vie ne les oubliera pas), rarement des aiiiinaux (Attention, h cheval de qui vous vous approchez mord — duquel est ä préférer). Ľantécédent est exprimé le plus souvent par un nom, mais il peut étre exprimé aussi par un pronom: Moi, qui suis jemie, je n'en sais pas grayid-chose. Ceux qui seront arrives les demiers, ne pourront plus s'asseoir. C'est eile qui me ľa dit. 277 Conformément ä ľaucienne syntaxe, qui s est conserve sans antecedent dans les proverbes, les dictons et certaines expressions figées, ou les deux verbes ont le merne sujet: Qui donne vite, donne deux fois. Qui vivra verra. Qui dort dine. Qui se ressemble, s9assemble. Qui veut noyer son chien, Vaccuse de la rage. Qui s'excuse $'accuse. Sauve qui peut. Qui vole un oeuf, vole un boßuf. 40 jVous parlerons tie qui neutře ci-apres clans le ehapitre intitule «Relatifs neutřes». 106 Qui peut aussi étre equivalent ä celui qui (Choisis qui te plaira. Tout est facile ä qui se porte Men) ainsijqu'a celui que (Je choisirai qui je voudrai. J'aime qui m aime. Je ľai donne ä qui vous m'avez recommandé). 278 Les exemples cités ci-dessus piouvent que qui sujet s'emploie souvent au sens de «quiconque». On rencontre plus rarement qui «quiconque» complement d'objet: Appelle qui tu voudras. Dieu pent faire périr qui il lui plait. 279 II y a aussi des expressions avec un iníinitif sous-entendu: Je le ferai faire par qui je voudrai (le faire faire). J'en donnerai ä qui je voudrai (en donner). Elle travaillera pour qui il lui plaira (de travailler). La proposition relative determinant un nom accompagné ďune épithěte s'unit avec lui ä ľ aide de la conjunction et: II a un beau nom et qui sonne comme une bourse pleine d'argent. 280 Dans le francais écrit, qui... qui est equivalent de ceux-ci... ceux-lä et de les uns... les autres: Tous s'enfuirent, qui dans la montagne, qui dans les forets. Les fuyards out abamdonné qui son sac, qui son fusil, qui son épée. Les huissiers étaient partis dans la nv.it y qui ä pied, qui a bicycletle (Barjavel). 281 L'accord du verbe se fait en personne et en nombre avec ľ antecedent: Cest moi qui suis le chef. II riy a que vous qui puissiez le faire. II riy a que toi et moi qui le savons. Vous étes ľactrice (celie) qui a le plus de talent de toule la troupe. 282 Que peut représenter les trois genres et les deux nombres et avoir la fonction de: 1° objet direct: Void la rose (les fleurs) que nous vom avons cueillie(s). C'est de Vargent qu'il lui fallait; 2° attribut: Pardonnez au coupable que je suis. II la emit, aveugle quyil est! Le bon gargon que c'est/ Malheureux que nous sommes! Un emploi purement littéraire: Innocent que vous étes («Comme vous étes innocent»), protestez contre cette accusation; 3° complement circonstanciel: Lejour que cela est arrive (Acad.). La deniiere fois que je ľai rencontre, U était encore en bonne santé. Dans cette fonction, on préfěre généralement ov. 283 Gallicismes avec qui: Us ont joué ä qui perd gagne. lis travaillent á qui mieux mieux, ATous sommes les deux aües de VOccident; qui {— si ľon) brise ľune, le vol de ľ autre est brisé (R. Rolland). Tout vientäpoint qui (si ľon) sait attendre. Relatifs neutřes 284 Les prononis relatifs neutřes sont qui, que, quoi et dont. Le plus souvent, ils ont ce pour antecedent.41 Qui, ce qui et voilä qui s'emploient en tant que sixjets: II a tout avoué et, qui mieux (pis, plus) est, par écrit. — Je vais vous dire ce qui se passe la. Tout ce qui brille riest pas or. II we parle jamais de ce qui m'interesse. En ce qui con- 41 II y a encore ď autres antecedents: rien (Je riy ai rien vu quifüt interessant), chose (Voilá une chose á quoi je riai pensé), quelque chose (Voilá quelque chose que je ne com-prends pas. Racontez-moi quelque chose qui nous fasse rite), le pen (II a perdu le pen qui lui était reste apres Vincendie), void (Void qui vaut mieux). voilä (Voilá qui est beau), une proposition interrogative (Qu'avez-vous qui vous trouble? Qu'as-tu demandé á quoi il ne peut répondre?). 107 cerne voire affaire, j'y pense toujours. Dites-moi ce qui vous afflige. — Voilä qui va bien. 285 Que sans antecedent ne s'emploie plus que dans quelques tournures archai-ques: Advienne que pourra. Coute que coute. Vaille que vaille, Ce que peut représenter: 1° le sujet grammatical des verbes impersonnels: Ce riest pas la ce qxCil me faut. Tu te trompes ä ce qu'il me paratt. Faites ce que bon vous semblera; 2° le complement d'objet direct: Dites ce que vous savez. Montre-moi ce que tu as sur toi. Je te dirai ce que tu dois faire. Ce qu'il veut, c'esl ta demission; 3° ľattribut: Je vous dirai ce qu'il est devenu. II est reste ce qu'il était. II riest pas ce qu'il parait. Tu ne sais pas ce qu'est (ce que c'est que) la potrie. 286 Quoi s'emploie soit sans antecedent, soit avec les antecedents ce, cela, quelque chose, rien (Je ne sais pas de quoi vous parlez — ce dont vous parlez). Quoi est toujours amené par une preposition et s'emploie surtout en francais écrit. H représente: 1° le complement d'objet indirect: II ne sait pas de quoi il s'agit. Void de quoi il est question. II a de quoi etre fier. Ce sont des choses ä quoi vous ne prenez pas garde (Acad.). Cest ä quoi vous m' obligez. C'est en quoi vous vous trompez. II n'y a rien sur quoi Ton ait tant dispute (Acad.). Voilä par quoi ilfaut commen-cer; 2° le complement circonstanciel: Faites d'abord voire devoir apres quoi vous obtiendrez ce que vous méritez. Aprés quoi je suis parti. Prenez voire parapluie sans quoi vous serez mouillé. Sauf devant ľiníinitif, on préfěre souvent ce dont ä de quoi: Dites-moi ce dont vous vous plaignez. II a montré ce dont il est capable. Ce dont il s'agit, est une affaire importante. Comme quoi apparaít avec des significations diíférentes: Et voilä comme quoi je riai pas réussi «Et ďest pourquoi...», II est déjä content, comme quoi («done») tout finit bien. J3ai bien fait de différer ma réponse; comme quoi («cela prouve que») il fattt toujours etre prudent. Faites~lui un certificat comme quoi («prouvant que») son etat de santé nécessite du repos. II est en Itálie, comme quoi («par consequent») il est impossible que vous ľayez vu. 287 Notez les gallicismes: Que je sache «Pokiaľ viem» (tch. «Pokud vím»). Je rien ai que faire «Neviem, čo by som s tým robil» («Nevím, co bych s tím dělal»). Adverbes pronominaux relatifs 288 Dont, provenant du latin de unde «d'oü», peut toujours encore indiquer ľorigine au sens figure: La\ famílie dont il est sorti (né)... Ľidée dont je suis parti; dans le francais populaire, merne au sens propre, bien que rarement: Le lieu dont je viens... (plus souvent: d'oü je viens). En francais contemporain, dont tend ä supplanter touš les pronoms relatifs introduits par de sauf ceux qui se rapportent á un complement indirect: Je connais bien Vhomme (la femme, les romans...) dont vous parlez. Aprés dont, le complement d'objet direct et ľattribut se mettent aprěs le verbe: Le palais dont vous voyez la facade a été báti au XVIe siecle. Uhovime dont il est le fils est ires ptiissant. 108 Dans le sens de partitif, dont est ušité souvent sans le verbe étre: II y avait deux centaines de livres dont seize seulement relies. 289 Oil joue le role du compléihent de lieu ou de temps. Seulement un nom marquant le lieu ou le temps peut étre son antecedent: Au temps oú les betes parlaient... Vieris me joindre au bureau oü je iravaille. Nous rCavions plus qu'á marcher du côté ďou vena-it le son (Malot). L'antécédent de oü peut étre un adverbe de lieu: Ton livre est lä oü tu ľ as mis. OU peut se passer de ^antecedent s'il est precede directement d'une preposition : J'irai par oil vous nľavez déjä conduit. D'oii je conclus que... Oh peut étre supplanté par que, surtout dans le francais populaire et familier: Le jour que je ľ'ai vu, j'ai été indispose. Oü peut supplanter lequel avec une preposition (cf. § 292). Pronom compose 290 Le pronom relatif compose se compose de ľarticle défini et de ľadjectif interrogatif quel. II a tou jours un antecedent avec lequel il s'accorde en genre et en nombre: Masculin. j Feminin Sg. lequel PI. lesquels duquel desquels auquel auxquels lequel lesquels Sg. laquelh PI. lesquelles de laquelle desquelles á laqn eile atíxquelles laquelle lesquelles Comme sujet ou objet direct, le pronom compose iťest plus ušité que: 1° dans le style juridique et administrativ Ont comparu deux témoins lesquels out va... Dans ce cas, lequel peut avoir le caractěre d'adjectif: Nous avons convoqué les témoins lesquels témoins ont affirmé...; 2° pour dissiper une equivoque entre deux antecedents possibles de genre ou (et) de nombre différents: Lafemme de mon oncle, laquelle est tres charitable, a adopté un orphelin. La. fille de mon ami, laquelle est hier rentrée des eatix, me ľa raconté. II a parle de la fertilitě de son pays natal lequel il estime beaucoup; 3° pour éviter une repetition de qui ou de que: Beaux scrupules qui sauvent un vieux vagabond lequel n a plus que quelques années ä vivre (V. Hugo). 291 L'emploi du relatif compose est, par contre, obligatoire: 1° quand il se rapporte ä un nom de chose, quand il est lui-méme au génitif et qu?il depend d'un nom precede ď une preposition: Ľarbre ä ľ omhre duquel je me suis assis était un tilleul. Voilä la rue au bout de laquelle je demeure. La táche ä ľachevement de laquelle je travaille ríest point facile. La science pour ľavancement de laquelle tant de savants se sont dévoués, est un grand Men de ľhumanité; 2° quand il est lui-méme précédé ďune preposition et qu?il se rapporte au nom drune chose ou d'un animal: Oü est le billet sur lequel j'ai écrit son adresse? Void le livre auquel U a arraché deux pages. Le salon dans lequel il nous a accueillis, était bien meublé. C'est la condition sans laquelle je ne consentirai ä rien. 109 Si dans les cas analogues, ľ antecedent est un nom de personne, on peut aussi employer lequel, mais on préfěre souven^ qui: Le scidpteur aux statues de qui (duquel) je m'intéressais, ríétait pas present. Le general sons les ordres de qui (duquel) mon frére sert est un excellent Stratege. Vous étes le seul sur qui je puisse compter. — Lequel s'emploie toujours aprěs parmi et généralement aprěs entre: Les touristes, parmi lesquels U y avait plusieurs étrangers, sont partis ce matin. Les demoiselles entre lesquelles il m avait fait asseoir avaient de ľ esprit. — Aprěs en, au contraire, il y a toujours qui: Cest ľ honíme en qui je peux me fier. 292 Lequel avec une preposition peut etre supplanté par: 1° oii: Cest la maison oil (dans laquelle) il loge. Ge sont les honneurs ou (auxquels) il aspire. OU s'emploie surtout quand aucune preposition de renrpla-cement n'est acceptable (Dans le cas oil vous seriez absent, je vous ľécrirais), pour remplacer dans lequel au figure (La situation oil nous nous trouvons est penible) et auqiiel quand ľantécédent lui-méme est precede de á, au, aux (Au point oil 710US en sommes, je ne peux encore rien vous dire); 2° ďoú: Le pays ďoú (duquel) il vient...; 3° dont: La famílie dont (de laquelle) je descends est ricke. 293 Au génitif, on se sert généralement de dont. Lorsqu'il s'agit des choses ou des animaux, on emploie aussi duquel, de laquelle, desquels, desquelles. En parlant des personnes, on peut employer encore de qui: Je m'intéresse vivement au livre dont (duquel) vous venez de parier. Le cliien dont (duquel) vous m'avez fait cadeau me plait beaucoup. Le depute dont (duquel, de qui) je vous ai parle, va nous rendre visitě ce soir. Repetition et place des pronoms relatifs 294 La repetition d'un pronom relatif ayant la merne forme et la meine fonction n'est pas obligatoire: C est un crime qui étonnera et scandaliseni tout le monde. On peut néanmoins le répéter si ľon veut mettre en relief la seconde proposition: Cest une histoire qui scajidalisera les moralistes mais qui amusera les calomniateurs. La repetition est cependant indispensable quand le relatif joue deux roles diíférents dans la phrase: I/liomme que tu es devenii et que je connais bien (attribut—objet direct). Celle dont vous niavez montré la photo et dont vous m'avez raconté tant d'histoires amüsantes (complement du nom — objet indirect). Avec ni, la repetition est exclue: Voilä encore un qui ne fume ni ne boit de boissons alcooliques. 295 fev En general, les pronoms relatifs suivent immédiatement leurs antecedents sauf s'il s'agit d'un interrogatif (Que voyez-vous qui vous effraie?), d'un personnel conjoint (Le voilä qui s'enfuit. Je ľentends qui joue du violon) ou si le relatif complete un complement indirect (II nous a moyitré son jardin la beaute duquel nous a surpris) ou enfin pour clarifier, équilibrer ou alléger la construction de la phrase: U n jour vient oil ľon tombe amoureux. Tel est pris qui croyait prendre. Celui-la pardonne mal qui pardonne seulement des levres. 110 Relatifs généralisants (indéfinis) Les pronoms relatifs généralisants introduisent les propositions concessive» 296 Objet de generalisation personne personne personne chose chose chose lieu lieu Terme de generalisation sujet attribut objet direct sujet attribut objet direct épithěte complement circonstanciel attribut Forme Quiconque prie, sera exaucé. Je le sais-mieux que quiconque. Quiconque osem luirendreleslioyineursfimebres,seraim-pitoyablement pimi de mort (Anouilh). Qui que tu sois, je ne ťouvrirai pas. Qui que vous soyez, je vous aiderai* Qui que ce soit qui vienne.. .42 Qui que vous soyez, aidez-nous* Qui que tu vois s'approcker, annonce-le-moi. Quoi que ce soit qui arrive, restez tranquilles1'- (Dites plutôt: Qu'il arrive quoi que ce soit) Quoi qu'il arrive, je le ferai quand meine, Quoi qu'il en soit, vous m'avez trompe. Quoi que vous fassiez, faites-le Men. Quelques grands services que vous luv rendiez... En quelque endroit que ce soit, je vou& trouverai un jour. On que tu ailles, n'oublie pas ta potrie. Oh qu'il se trouve, il rencontre partout ses ennemis. Quelque bons que vous soyez, il ne vous airne pas. Intensitě de la qualité La derniěre tournure a plusieurs variantes. Quelque est parfois remplaeé par si et, plus soxtvent, par aussi, pour si, pour aussi (Pour aussi bons que vous soyez...). On peut dire aussi: Si bons soyez-vous..., Pour bons que vous soyez..., Tout bons q%te vous étes... ou enfin: Vous avez beau Ure bons> il ne vous airne pas. Les interrogatifs et exclamatifs 297 II y a un adjectif (quel) et deux pronoms interrogatifs et exclamatifs (lequel,. qui; ce dernier a deux autres formes: que et quoi). Les interrogatifs et les exclamatifs ont les mémes formes, mais ils se dis-tinguent par le ton dans la prononciation et par le signe de poiictuation dans ľécriture: Quel komme est-ce? — Ak, mon Ľieu! quel komme vous étes! 42 Les tournures de ce type sont rarement usitées en raison de leur lourdeur. 111 Quel 298 Quel peut étre épithěte (Quelle robe mettrez-vous ce soir, madame?) ou attri-but (Quelle est sa conduite?). En fonction d'attribut, quel est rivalisé par qui. Celui-ci s'emploie quand le sujet est exprimé par un pronom personnel (Robert, qui done es-tu?), celui-la, quand le substantif sujet ne renvoie pas ä une personne (Quelle est celte histoire ď Helene? Giraudoux). On a le choix lorsque le substantif sujet renvoie ä une personne: Quels (Qui) sont ces messieurs? D'autre part, quel rivalise aussi avec comment. Celui-ci sert ä nöus informer de la qualité, celui-lä, ä identifier un objet ou une personne: Comment est ce UvreJ II est beau, grand... (qualité). Quel est ce livrej Cest «Jean Christophe» de Romain Rolland. Cest le livre de Julien (identification). 299 En fonction exclamative, il a tou j ours une valeur affective traduisant tin sentiment de Sympathie ou d'antipathie, d'admiration ou de mépris, de satisfaction ou d'indignation: Quelle beauté! Quelle ignorance! Le sens de ľexclamation peut étre determine par un adjectif qualificatif: Quelle bonne nouvelle! Quelle chance il a! Quel (ne) fid (pas) so?i bonheur! 300 L'adjectif interrogatif et exclamatif quel — ainsi que le pronom lequel provenant de la soudure de ľarticle défini avec adjectif quel — s'accorde toujours en genre et en nombre avec le nom auquelil se rapporte. Lequel 301 Lequel s'emploie pour interroger sur des étres déjä nommés ou définis par le contexte. H est suivi ďun complement suivi de de ou ďentre: Lequel de vous deux viendra? (sujet). Lequel de ces deux bracelets préférez-vous? (objet direct). Duquel de vos freres parlez-vous? Auquel d'entre eux puis-je me fieri (objets indirects). Les complements precedes des prepositions de et d'entre peuveiit étre sous-entendus: Void tous mes livres; lequel choisirez-vous? Je voudrais parier ä voire soeur. A laquelle? Un de ces parapluies doit étre le voire, mais je ne sais lequel. Qui 302 Le pronom qui s'emploie dans toutes les fonctions s'il est relatif aux per-sonnes: Qui est la? (sujet). Qui étes-vous? (attribut). Qui voyez-vous? (objet direct). De qui parlez-vous? A qui éerivez-vous? Pour qui Vavez-vous fait? (objets indirects). 303 Gallicismes: lis crient á qui mieux mieux — Cest a qui criera le plus fort. lis se battaient ä qui aurait le butin. 304 Dans les formes périphrastiques, le premier pronom (interrogatif) indique s'il s'agit d'une personne (qui) ou d'une chose ou d'une notion (que, quoi), le second (relatif) designe le cas (qui marque le nominatif, que, les aiitres cas). Qui est-ce qui representee le sujet, qui est-ce que, ľobjet: Qui est-ce qui vous ľa dit? — Qui est-ce que vous regardez? De qui est-ce que vous avez parle? A qui est-ce que je peux mladresser? Avec qui est-ce que tu as été au cinéma? 305 Le slovaque et tchěque «čí» se traduit en francais: 1° de qui quand il depend du nom prédicatif: De qui est-il le fils? 112 2° ä qui pour designer ľappartenance: A qui est ce beau jardin? 3° par des periphrases dans les autres cas: Quel secours attendre? (= Qui va nous secourir?). Que 306 Que s'emploie comme: 1° le sujet: a) des verbes impersonnels ou employes impersonnellement: Que se passe-t-il? Que vous faut-il? Qu'y a-t-il de nouveau? Qu'esťil arrive? b) si ľ interrogation porte exclusivement sur la qualification: Que diable es-tu? (Stendhal); ' 2° ľattribut: Que devenez-vous? 3° ľobjet direct: Que ferez-vous? Que faire? Qu'en penser? — Dans la langue familiěre, dans ce cas, on préfěre quoi: Quoi dire? Quoi faire? 4° le complement circonstanciel: Que m'importe? Que ne ľappelles-tu? «Pourquoi ne ľ appelles-tu pas?» 307 Que s'emploie pour comme, combien et pourquoi dans ľexclamation et dans la question affective: Que c'est beau! Que vous etes Jteureux! Que ne le disiez-votts plus tot? 308 Que sujet peut étre remplacé par: 1° qu'est-ce qui lorsque leverhe peut étre employe personnellement: Qu'est-ce qui reste? Qu'est-ce qui est arrive? 2° qu'est-ce que lorsque le verbe est uniquement impersonnel: Qu'est-ce qu'il y a de nouveau? Qu'est-ce qu'il vous f aut? 309 Qu'est-ce que peut avoir non seulement la fonction de sujet (cf. ci-dessus), mais encore Celles de: 1° objet direct: Qu'est-ce que vous en savez? 2° attribut: Qu'est-ce que devient ce garcon? La forme périphrastique s'emploie obligatoirement avec étre: Qu'est-ce que c'est (c'était...)? On supprime c'est lorsque le sujet est un nom, un infinitif ou ceci, cela: Qu'est-ce que la vérité? Qu'est-ce que mourir? Qu'est-ce que ceci (cela)? Quoi 310 Quoi comme que ne peut évoquer que des choses ou des qualités. II assume les fonctions de sujet (Quoi de neuf?), ďattribut (II est quoi?), d'objet (Quoi faire?), de complement déterminatif (Au nom de quoi?). II s'emploie: 1° isolé: Le sais-tu déjá? Quoi? Une chose me géne. Quoi done? Vous dites qu'on y arrive, mais en faisant quoi? Tu lui as dit quoi? Quoi? Tu n'y vos pas? 2° aprěs les prepositions en fonction d'objet indirect: De quoi s'agit-il? A quoi pen-sez-vous? Dans ce cas, on peut se servir de la forme périphrastique: De quoi est-ce que vous avez parle? 3° devant un determinant quand le verbe est sous-entendu: A quoi bon? Quoi de plus beau que la nature ? Quoi de plus rare qu'un veritable ami ? 311 Remarques: Le slovaque «öo» (tch. «co») se rend par: 1° que: Que vow faut-il? 2° qu'est-ce qui: Qu'est-ce qui vous fache? 3° qu'est-ce que: Qu'est-ce que vous désirez? 8 Grammaire du Francis 113 4° qu'est-ce que ď est que: Qu'est-ce que ď eat que Van? 5° quoi: Quoi de mieux? 312 Le slovaque «čo je to?» se traduit par: 1° qu'est-ce? (archaique), 2° qu'est-cela? (un peu archaique), 3° qu'est-ce que cela? (familier), 4° qu'est-ce que c'est? (couramment employe), 5° qu'est-ce que c'est que ca? (populaire); on entend parfois une prononciation trěs abrégée (vulgaire): [kseksa]. 313 Les formes périphrastiques sont exelues dans Interrogation indirecte parce qu'elle est introduite par les pronoms relatifs (et non interrogatifs). Elle commence done par: 1° qui pour les personnes: Dites-moi qui vous ľa dit, qui votes soupqonnez, a qui vous avez parlé U y a une minute; 2° ce qui, ce que, de quoi, ä quoi, etc. pour les choses: Je voudrais savoir ce qui vous afflige, ce que je devrais faire, ce que c'est que la vie, ä quoi vous pensez; 3° que, quoi devant ľinfinitif: Je ríai que f aire de vos cadeatix. Dans le lan-gage populaire: Je ne sais quoi lui dire? 4Q quel devant un substantif; Pourquoi ne voulez-vous pas dire quel age vous avez. Je ne sais quelle réponse vous donner. Je veux savoir ä quel homme j'ai affaire; 5° lequel devant un complement avec la preposition de; lequel cependant peut étre sous-entendu: Faites-moi savoir lequel de ces cliapeaux vous choisirez. Regardez ces deux bagues; laquelle vous plait le mieux? Adjectifs et pronoms indéfinis 314 Les indéfinis forment un groupe trěs heterogene. On peut les répartir de différentes maniéres selon la perspective qu'on choisit. Les uns impliquent ľimprécision de ľétre ou de la chose (quelquun, quelconque, autre), les autres impliquent ľimprécision de la quantité (quelques, plusieurs, maints). On peut les classer ď aprěs leur sens: les uns indiquent ľ absence d'une personne ou d'une chose (personne, nid, aitcun, pas un, rien), les autres expriment la totalite (tout, cliacun), la pluralite (plusieurs, maints), ľidentité (merne), la difference (autre) ou ľimprécision (quelque, quelquun, quelque chose, certain, tel, autrui, on). lis s'apparentent qui aux pronoms personnels (on), qui aux démonstratifs (tel, mime), qui aux relatifs (par leur forme: quelque, quelqu'un, quelque chose), qui enfin aux noms de nombre (un, tout, nul). Certains indéfinis sont toujours pronoms, soit ďaprěs leur origine (les substantifs par origine: on, personne, quelque chose, rien), soit d'apres la specialisation due á la tendance ä la clarté (autrui, chacxm, quelqu'un, quiconque, I'un — Vautre). D'autres sont toujours adjectifs (chaque, quelque, quelconque, différents, divers, maints). Les autres enfin sont employes dans les deux valeurs (aucun, nul, plusieurs, certains). La difference entre les pronoms et les adjectifs peut étre marquee: 1° par ľopposition qui—quel: quiconque—quelconque; 2° par la presence ou ľabsence de un: quélqiCun—quelque, chacun—chaque (chacun peut cependant étre pronom ou adjectif); 114 3° par la presence ou ľabsence de ľarticle défini: ľun... ľ autre — un autre komme. On 315 On, provenant du nominatif latin homo «homme», s'emploie uniquement comme sujet. II évoque, sous un aspect indéterminé une ou plusieurs personnes, envisagées éventuellement comme une collectivité: On frappe ä la porte. On a dansé. Parfois on inclut méme la personne du locuteur: On est Men ici. 316 Soi et se jouent le role des cas obliques de on s'ils figurant dans la méme phrase: On a souvent besoin ď tin plus petit que soi. On se nuit en agissant ainsi.*z Dans une phrase différente, on a le choix entre nous et vous. Pour englober la lre personne, on emploie nous: On aime souvent les amis absents plus que ceux qui sont pres de nous. On devrait savoir que la modestie nous fait aimer. Pour mettre en scene ľinterlocuteur, on se sert de vous: On ne vous croit pas et cela vous fache. Quand on lui parle, c'est ä peine quit vous répond.** 317 Dans le francais populaire et familier, on remj)lace fréquemment le nom ďune personne et les pronoms des lre et 2e personnes des deux nombres, surtout quand on ne veut pas designer le sujet explicitement pour une raison quelconque (discretion, modestie, pudeur, plaisanterie, mépris, bonhomie, familiarité, etc.): lre personne du sg.: Excusez la fierté, mais on a été soldát. Vous ne méritez pas ľ amour qu'on a- pour vous, mais je vous aime quand méme. On vous a dit de travaiUer. On a des cartes pour le concotirs hippique... E?ifin, riy songeons plus (Aragon); 2e personne du sg.: Tout de méme, ma chere Christine, comment peiit-on vivre avec tin homme pendant des annies et ignorer ce qu'il fait...? (Aragon). Une femme parlant ä son mari: «On ne f era plus peine ä sa petite femme chérie? On Vaimera beaucoup, beaucoup, beaucoup? On restem bien gentiment ä la maison? On f era ses devoirs?)) (Maulnier). Eh bien, mon cadet, on riachele done pas de marrons? On a été sage? — Oui, Monsieur le Docteur. — On sera sage encore - aujourd'h ui ? (Mersch). lre personne du pluriel: Mais le loyer? — On le paye. —- Qui? — Nous (Martin du Gard). Au temps qu'on éerit cette histoire... On s'est propose dans cet ouvrage... Nous avons démontré ci-dessus... Nous parlerons de $a une aidre fois quand on ira mieux touš les deux (Gary). Pourquoi on est ici, nous? (Gary). Nouč, on est de Fontainebleau (Martin du Gard). Nous qu'on va se faire tuer demain (Beauvoir). Heureusement, on était amis avec la concierge (Thilbault); 2e personne du pi.: On ne joue pas dans to rue, vauriens. Et vous ä m'obéir, princes, qu'on se prepare (Racine). On s'est bien anmsés, mes enfants? Dans le cas oú le pronom on designe une personne déterminée, ľaccord se fait en genre et en nombre: On ne sera pas tovjours jeune et belle, ma chere. On n'est pas plus jolie que vous, mademoiselle. Est-on folle, Marie? On n'est pas vos esclaves, Morisieur. On est tons contents. 318 On peut étre substitué par" 43 Le possessif correspondant est évidemment son: Comme on fait son lit, on se couche. 44 Les possessifs correspondants sont notre, voire: On prend noire café touš les oprěs-midis (francais populaire). On perd sa peine en s'efforcant de le tirer ď affaire-, vos efforts finissent par Virriter. 115 1° vous: Dans ces foréts, vous errez des heures et vous ne rencontrez dme qui vive (= on erre et on ne rencontre pas...); 2° tis; lis oni encore augmente les prix, mais Us n'augmentent pas les salaires (= On a augmente...); 3° la forme pronominale ä valeur passive: II se fait bien des potins sur tout le monde dans celte société. Celte année, il se vend encore plus de vin que d'ordinaire. 319 On peut étre precede d'un I au commencement de la phrase {Ľon n'y com-prend plus Hen) et aprěs et, si, que, ou, ou si le mot suivant ne commence pas par un I: Parlez sagement et ľon vous écoutera. Si Von pouvaü Ure dans ľavenir! II faut que ľon commence. On y joue ou ľon chante. On aime les lieux ou ľon est né. 320 Généralement on se répete: On y bavarde, on chante, on s3amuse. On va et on vient. On sert ä former des noms composes invariables: les on-dit, les qu'en-dira-t-on. Tel 321 Tel marque la similitude ou la ressemblance: Je n'ai jamais vu rien de tel. On ne verra plus un tel héros. Tel est tantôt adjectíf, tantôt prononi. II peut avoir la fonction d'épithete, ďattribut ou ďapposition. Comme épithěte, il s'emploie: 1° avec ľarticle indéfini: Une telle conduite vous f era honneur. Dans ce cas, tel peut comporter une valeur intensive; Pourquoi penses-tu á une telle douleur? U faisait une chaleur telle (ou: une telle chaleur) qu'on n'a presque pu respirer; 2° sans article: a) s'il est precede de la preposition de: Se rendre avec de tels soldats? b) si le substantif accompagné de tel est ľantécédent ď une relative: Choisissez tel livre qui vous plaira. Je connais tel endroit ou vous vous plairez. 322 Comme attribut, il s'emploie sans article et on le met souvent en téte de la phrase: Telle était la vie de Lenine. Telle est ma volonte. J'ignore si telle était sa pensée. Ge que vous me dites est sans doute vrai; je le prend pour tel. Ilfallut ouvrir la fenétre; telle était la chaleur. 323 Tel apposition sert de comparaison; lorsque les termes compares different en genre ou en nombre, tel peut s'accorder avec l'un ou avec ľ autre: II bandit, tel (telle) unefleche. Les enfants tels (telies) des souns, couraient dans la grange. 324 Dans certains emplois, tel a la valeur ďindéfini: Adressez-vous á un Tel. J'ai rencontre un tel. J'ai vu M. Un tel (on TJntel). M. Un Tel renverse 31. Tel autre (J. Romains). Tous ces quatre graphies servent de Substituts a un nom propre de personne que ľon ne veut pas préciser. II m'a assure de ľ avoir fait pour telies et telies raisons. Si vous lni detnandez telle ou telle («n'importe quelle«) chose, il vous refusera. II m'a promts de m'envoyer la marchandise á telies et telies conditions. TJ n tel («quelqu'un») vous dirait que vous avez raison, mais je vous dis franchement que vous avez tort. Tel... tel s'emploie dans les comparaisons: Tel pere, tel fils — Tel maítre, tel valet. Tel il a été, tel il sera toujours. * - ■ 325 Tel que marque; 116 1° la comparaison: Jean est tel que toi. Elle n'est pas telle que vous le pensez. II est tel que vous ľavez vtt, U y a cinq ans; 2° la consequence: Sa paresse est telle qu'il ne r éussira jamais. Elle a manifeste un tel repentir que fen étais ému; 3° remuneration; dans ce cas, il s'accorde avec le substantif precedent: Les animaux domestiques, tels que le chien, le chat, etc. nous rendent de grands services. La France était divisée en provinces, telies que la Bretagne, la Normandie, la Bourgogne, etc. 326 Tel quel signifie «dans ľétat oú il est» (Emportez ce paquet tel quel), «sans changement» (Laissez les choses telies quellest), «sans endommagement» (Vous m'avez prété ce livre en bon etat, je vous le rends tel quel). Merne 327 Merne s'emploie en fonction ďadjectif, de pronom et ďadverbe. Merne adjectif se place entre ľarticle et le substantif et marque ľidentité (Nous habitons la merne ville) ou la ressemblance (Les mimes causes produisent les mimes effets). Aprěs de, ľarticle peut étre omis: Ces fleurs sont de méme espéce.*5 Avec ľarticle indéŕini, ľadjectif méme est souvent coordonné ä ľadjectif seul: «Fr/» et mllons» sont des formes d'tin seul et merne verbe. Ľexpression seul et merne souligne ľidentité. Pour insister ou préciser, méme est postposé: Le president méme est arrive, Connais'toi toi-méme. II faut y aller soi-méme. lis ont fait cela eux-mémes. — Elle est la franchise mime. Les savants mimes Vestiment.** Avec nous et vous de politesse, de majesté ou de modestie, méme est au singulier: Cher Monsieur, je ne ľannonce qu'ä vous-méme. Le roi dit: «Nous-méme ľavons ordonné». Dans notre exposé, nous-méme avons constaté que ... 328 Méme pronom est precede de ľarticle défini et il marque ľidentité: II est le mime qu'il était. Elles sont toujours les mémes. Cela revient au méme. Le slovaque «to isté» (tch. «totéž») se trachiit par la méme chose: Donnez-moi la mime cJwse. 329 Méme adverbe (done invariable) signifie «aussi, de plus, encore plus». Gé-néralement il precede un substantif dont il est séparé par un article ou par un adjectif possessif: Méme nos ennemis admirent notre flotte aérienne. Lors-que méme est postposé, il est parfois difficile de determiner sľil est adjectif ou adverbe. En principe, il y a deux critěres: le sens (cf. ci-dessus) et la possibility ou ľimpossibilité de déplacement; s:il ne peut étre mis avant le nom ou le pronom, il est adjectif et, par consequent, il s'accorde: Elle était la vertu et la fidéUté mémes, Méme est évidemment toujours adverbe quand il modifie un adjectif (Les guerres, merne justes, sont regrettables) ou un verbe: J'imagine qu'il va se venger et méme je le redoute. Je ne ľai méme pas vu. Si le verbe est sous-entendu, on supprime ne: Vous ne mangez que deux fois par jour? Pas méme. 330 A méme signifie «directement»: II s'est couché á méme le sol. J'ai bu á méme la source. N e bois pas ä méme la bouteille (ä la bouteille méme). 43 Dans la langue littéraire, ľ omission d'article se trouve meine ailleurs et sert d'insis-tance: On ne trouve pas deux homines ayant méme visage, mémes traits. 46 On peut exprimer la méme pensée a ľaide de ľadverbe méme: Les savants mime Vestiment ou Méme les savants Vestiment. 117 :1 " j j Étre á mime a le sens de «pouvoir, savoir»: Je ne suis pas á méme de le tra- j duire. A mime de signiíie «en etat, en mesure de»: Je ľai mis ä mime de faire son ■í droit. ; De merne signifie «de la méme maniere» (II ľa fait de mime) ou «pareillement» (II en est de mime pour Paul). Autre ; 331 Autre est adjectif ou pronom. Avec ľarticle indéfini au singulier et avec de au pluriel, il marque la difference et ľindétermination: Prétez-moi un autre livre. II y a encore ď autres \ pays intéressants. — Un autre ne saurait le faire. II y en avail Men d'autres. Avec ľarticle défini, il indique ľopposition: Les uns... les autres... Cherchez j á ľ autre bout de la chambre («na druhom konci»). — Passez-moi les (deux, trois...) autres livres (= tous les autres). Placé aprěs nous et vous, il les renforce (Venez, vous autres). Vous autres ) s'oppose plus fortement ä nous, eux, elles que vous tout seul. J Autres est redondant dans les expressions comme nous autres Slovaques, ■ vous autres femmes. Notez: ľ autre jour «il n'y a pas longtemps», ľ autre soir — ľ autre semaine | (mois) «la semaine passée, le mois passé». ! 332 Ľautre est souvent en relation avec ľun: lis sont sortis ľun et ľ autre. Ni ľ une ni ľautre ne sont venues. Aimons-nous ľun ľautre. Unissez-vous les uns aux autres. Ils voulaient savoir mille details sur la vie ľun de ľautre. Autre est employe sans article dans les expressions: entre autres (II a dits entre autres, que tu étais malade), de temps ä autre, autre chose (pronom nominal neutře), Hen ď autre, (d')autre part «par ailleurs» de part et ď autre «des deux côtés», parier de chose et d'autres «de différentes choses», parier de quel-que autre «d'un autre» (Gide) Je n-ai vu personne autre. Autres temps, autres moeurs. Autrui Autrui, aneien cas regime ďautre, s'emploie surtout dans le francais ecnt en fonction de complement d'objet: Ilfaut penser ä autrui. Dans le langage oourant, on dirait: II f aut penser aux autres. On le rencontre dans Je Decalogue (Le blen ď autrui tu ne prendra-s) et dans la Bible (Ne faites -pas ä autrui ce que vous ne voudriez pas qiľon vous fit á vous-?neme). Un 334 Dans la languelittéraire, un (une) désignent un étra ou une chose mentionnés déjä dans la phrase: Sans la Phédre de Bacine, on ignorerait que Pradon en a compose une. En francais parle, un s'emploie dans les tours du type ;'en connais un, il y en a un. En francais familier, il sert ďantécédent du relatif (En voilä un qui parle italien, une que je connais) et s'emploie aussi devant un complement (Cest un des nôtres, de la classe, de la maison...). 335 Pas un se construit avec ne: Pas um. ne fut épargné. Ayant un adjectif ou 118 333 un participe pour attribut, il est suivi de la preposition de: II n'y en a pas un de bon dans cette classe. Pas tin... quise construit avec le subjonctif: II n'y a pas une maison sur dix qui ait I'eau courante (au moins neuf sont sans eau courante). II n'y a pas une maison sur dix qui ríait ľ eau courante (au moins neuf ont I'eau courante). Quelque chose 336 Quelque chose est un pronom neutře. Ľaccord se fait généralement au mas-culin: Sans passer en fraude un petit quelque chose (Daninos). Quelque chose s'est passe. S'il vous manque quelque chose, je vous le donnerai (Acad.). Quelque chose m'a été dit (Acad.). Un petit quelque chose. Ce quelque chose de gai, de rieur (Hanse). Quelque chose m'était prornis (Gracq). Remarquez qiron dit aussi: un (ou: une) pas grand-chose. Le substantif chose precede de ľadjectif généralisant quelque reste évidem-ment feminin: Quelque chose que vous ayez faite, je vous pardonne. Le pronom quelque chose est susceptible ďun emploi emphatique: Ľ esprit humain est quelque chose! (Alain). Une pareille somme, c'est quelque chose! Ľadjectif attributif qui se rapporte ä quelque cJiose, se construit indirecte-ment au mo3ren de la preposition de et il est toujours masculin: Apprenez-moi quelque chose de nouveau. Je vous ai apporté quelque chose de beau. Quelque, quelqu'un, quelconque 337 Quelque, est adjectif ou adverbe. Ľadjectif quelque ajoute ľidée ďimprécision ä ce dont on parle. En se sub-stituant ä un, il accentue redetermination de la chose ou de ľétre res-pectifs qui peuvent ne pas exister réellement: Savez-vous quelque nouvelle? U designe une quantité ou un nombre indéterminés, mais petits :Apres avoir niarché quelque temps, il est arrive au bord ď une riviére. II m'a donne quelques francs. II n'y a que quelques pages dans ce roman. Modifiant les substantifs, merne au sens généralisant, quelque est toujours adjectif: Quelques verfus qu'elle ait, je ne peux pas ľaimer. Quelques... que a une valeur concessive: Quelques efforts qxiil ait fails, il ría pas réussi. 338 Devant un nom de nombre, quelque est adverbe et il signifie «environ»: II demeure á quelque cent pas ďici. II y a quelque trois mois que je suis rentré. Jai rencontre quelque vingt personnes. Quelque... que est adverbe devant un autre adverbe (quelque prudemment qu'ils agissent, Us ne réussiront pas) ou devant un adjectif qualificatif (Quel-que puissants que vous soyez, je ne vous crains pas). Quelque... que se réduit en quel que quand il precede immédiatement un verbe: Quelle que soit voire sincérité, il ne vous croira pas. 339 Le pronom quelqiCun designe une personne unique ď'identitó inconnue: Quelqu'un frappe ä la porte. An pluriel, il marque, au plus, redetermination concernant la quantité: Quelques uns assiirent le contraire. Jouez quelques-unes de ces valses. En tout cas, il s?agit d'une petite quantité. 119 L'adjectif qui le suit se construit avec de: Trouvez quelqu'un de competent sur ctite matiere. 340 L'adjectif généralisant quélconque se met généralement aprěs le nom: Pretez-moi un livre quélconque. II est precede de ľarticle indéfini et marque ľindifférence du locuteur á ľégard de ľidentité de la chose designee. Employe en foction ďadjectif qualificatif, il signifie «mediocre», «de peu ďintérét»: II ne boit pas de vin quélconque. Cest une ville tout á fait quélconque. Dans ce sens, il peut précéder le nom: un individu quélconque ou un quel-conque individu, un quélconque agent de publicite. Quélconque peut aussi étre employe en attribut: Get komme est quélconque; qu'est-ce que tu as pu trouver de Men en lui ? Devant le nom, quélconque peut avoir aussi la valeur ďun diminutif: Si votes éprouvez une quélconque frayeur, ríhésitez pas de m'appeler. -- > Chaque, chacun 341 L'adjectif chaque et le pronom chacun sont employes toujours au singulier. lis ont en merne temps une valeur collective et une valeur distributive. Chaque n'a qu'une forme et se place toujours avant le nom: Chaque saison a ses plaisirs. La distribution peut porter sur une unite fractionnaire de mesure: chaque demi-litre. Chaque accompagnant un nom désignant un laps de temps peut étre supplan-té par tons: II vient nous voir chaque soir, chaque jour, chaque trois jours*7 II vient nous voir tous les soirs, tom les jours, touš les trois jours. Chaque est individualisant, tout est généralisant: Clvaque homme a une passion dominante — Tout komme a ses passions. Ckaque citoyen avait une fonction — La defense de la patrie est le devoir sacré de tout citoyen. Aprěs chaque répété, le verbe se met au singidier: Chaque komme, ckaque femme a les préjugés de son sexe. Chaque n'ayant pas de pluriel, le slovaque «každý» se traduit par l'adjectif tous (Un train pour Versailles part toutes les trenie mimites) ou encore par d'autres maniěres: II vient nous voir de deux jours Tun. II a fait fusilier un soldát sur dix. Les soldats ont été fusillés de dix en dix. Une maison sur cinq fut brúlée. Veuillez ľattendre, il va rentrer d'un moment ä Vautre. 342 Le pronom chacun exprime la totalite d'une facon distributive (tout et tout le monde, d'une facon globale): Ckacun a son gout. Ces livres content dix francs chacun. II y aura assez de pain pour chacun de nous (pour tous, pour tout le monde). Lorsque chacun se rapporte au pronom de la lre ou de la 2e personne, les possessifs correspondants sont noire et voire: Nous avons chacun notre opinion. Nous rentrons ckacun dans nos chambres. Avez-vous chacun vos cakiers et votre stylo? Si chacun est sujet ou complement, on emploie son: Chacun des ouvriers a fait son devoir. A chacun sehn ses mérites. Lorsque ckacun se rapporte ä un nom ou au pronom de la 3e personne du pluriel, on emploie généralement leur, lews, mais on peut aussi employer son, sa, ses selon que la pensée renvoie ä un ou ä plusieurs possesseurs et que le sens distributif ou collectif ľemporte: 47 Ce dernier tour (cite dans la gramraaire de Wagner et Pinchon) est rarement ušité. 120 lis ont amené chacun leurs (ses) enfants. Chacun en a sapart (Hugo). lis allaient chacun de son côté (Zola). lis s3y préparent chacun selon leur temperament (Bazin). C'est analogue pour le, lui, les, leur: lis ont payé ä chacun la somme qui leur était due. Mes freres font chacun ce qui leur plait. II faut toutefois employer le singulier si chacun se rapporte ä un participe present ou s'il est suivi d'un nom ou d'un pronom pluriel dont il est distri-butif: lis apparurent clmcun tenant son cheval par la bride. Chacun des soldáta a eu son butin. Chacun de nous a apporté toutes ses armes. Si le sujet est indéterminé, 8oi est de rigueur (jamais lui): Le travail fini, chacun revient chez soi. Avec un sujet determine au pluriel, on peut choisir: lis sont rentrés chacun chez eux (soi). Si cliacun est suivi d'un complement, on préfěre lui-méme: Chacun d'eu& (des freres) a travailU pour lui-meme. Tout 343 Tout peut avoir les fonctions de pronom, d'adjectif, d'adverbe et de substantia Le pronom tout exprime la totalite d'une facon globale. Au singulier, il s'emploie comme un neutře s'appliquant á un ensemble de choses, d'idées, de faits ou, plus rarement, de personnes: Tout est possible. Tout va bien. Void cinq kilos de cerises; prenez tout, c'est tout. Femmes, enfants, vieillards, tout est accouru. Le pluriel tous (avec Ys prononcé) indique ľensemble de personnes ou de choses composant un groupe: lis y sont tous. Tous pour un! Chacun pour tousľ Nous sommes tous mortels. Unefois pour toutes. Ges poupées? Toutes sont jolies. Je les aßhUe toutes. L's de tous n'est prononcé que s'il s'agit du pronom. II est muet dans ľadjectif. * Tout peut avoir le sens généralisant: Tout Vennuie «n'importe quoi». Tous te le diront «n'importe qui». 344 Ľadjectif tout au singulier signifie: 1° «chaque» ou «n'importe quel» s'il precede immédiatement le nom dont il est épithěte: Tout homme a droit ä la vie. Tout travail est utile; 2° «seul», «unique» aprěs la preposition pour et aprěs c'est: Pour toute recompense, on ľa battu. C'est tout mon bien; 3° «entier» s'il est suivi d'un nom avec un determinant: Toute la (cette) ville fut détruite. Mais tout le monde est equivalent de tous. Le pluriel tous n'indique que la totalite dans le nombre. II est toujours suivi d'un determinant: Toutes les (ses, ces) maisons ont été brúlées. Le verbe aprěs plusieurs sujets au singulier precedes de tout est au singulier: Tout homme, toute femme doit obéissance á la hi. Lorsque la phrase commence par un substantif feminin, tout doit étre répété devant le nom masculin qui suit: Toutes annexes, tous documents, actes, etc. devront étre envoy és au minister e. ) Devant un nom de ville feminin, on écrit toute s'il s'agit de la ville eile- 1 méme (Toute Prague est ornée de monuments), mais tout, s'il s'agit de la popula- tion (Tout Prague a pris part ä lafete). (Le) Tout-Paris signifie «les personnes les plus notables, tout ce qui compte ä Paris». i I 121 Tout reste invariable devant le nom de ľauteur désignant son oeuvre: J'ai in totit Madame de Stash Devant un titre d'ouvrage, tout reste invariable si le nom est sans article {J'ai lu tout «Phedre», tout ((Odes et balades» de V. Hugo) ou an masculin pluriel precede de ľarticle {Tout «Les Martyrs)) de Chateaubriand). Par contre, tout s'accorde généralement au feminin: toute ľ «Odyssee», toutes les «Confessions)) de J.-J. Rousseau. Dans plusieurs locutions et expressions figées, ľarticle est oniis: aller á toute • vitesse, vouloir ä toute force, agir en toute Uberte, de tout cceur, en tout ms, de toute f agon, de tout genre, a tout hazard, á toute heure, ä tout propos, de tout temps, avoir tout intérét, U était envers moi toute simplicitě et bienveillance; de fous côtés, ä fous égards, de toutes pieces, en tou s sens, toutes proportions gardées, exempt de tons frais. Dans le langage populaire, tout précédant un nom avec ľarticle indéfini comporte une nuance affective: Tout un chacun vous le dira, M on Dien! c7 est tout un travail. II en ferait toute une histoire. 345 En fonction ďadverbe, tout devrait évidemment étre invariable. II ľest dans la plupart des cas, mais il y a beaucoup ^exceptions. La plus importante consiste en fait que ľ adverbe tout s'accorde quand il est place devant un adjectif feminin commenc.ant par une consonne ou un h aspire: Elle était toute pále. Elles étaient toutes honteuses. (ľest valable aussi pour le compose tout-puissant: la toute-puissante directrice (mais: les tout-puissant s ministres). On tut aussi toute femme qu'elle est parce que, dans cette expression, femme a une valeur adjectivale. La deuxiěme exception: tout varie devant un nom abstrait: II est toute bravour, toute bonté. Mais on dit: des tissus tout (en) soie, tout (en) laine... 346 Quelques particularities: Tout autre s'accorde si tout a le sens de «n'importe quel»: Donnez~moi toute autre occupation que celle-la et je ľaccepterai. Dans ce cas, tout se rapporte au substantia Par contre, il varie étant synonyme de «tout a fait» et se rappor-tant ä autre: II a parte de tout autre chose. Aprěs tout á et tout de avec un nom ou un pronom feminin singulier, il y a généralement accord, mais on distingue je suis tout ä vous (formule de poli-tesse) de je suis toute á vous (formule de passion). Au pluriel, ľadverbe reste invariable: Elles sont tout ä vous, car Elles sont toutes ä vous marque la totalite de nombre. 347 Substantive, tout forme le pluriel touts: Ľ ensemble des parties forme un tout. Cela forme un tout parfait. Le tout ne vaut pas cent francs, — II avaAt envie de penser á lui-méme et ä son existence comme ä des touts (Romains). Plusieurs touts distincts les uns des autres (Littré). 348 Galii cis mes: II essaya de tout «de toutes les carriěres», il est tout nerfs «třes nerveux», eile s'arreta tout court, elles sont tout yeux, tout oreilles, «elles regardent (écoutent) trěs attentivement, avec intérét» elles sont tout feu, tout flamme, tout de suite, tout ä ľkeure, tout ď une course «sans s'arréter», c'est tout un, il court ä toutes jambes, écrivez le chiffre en toutes lettres, ce sont toutes visions. 122 Maints, plusieurs, etc. 349 L'adjectif maint exprime ľidée ďune quantité importante, mais indé-terminée: maint éléve, maint avantage, ckez maint autetir. II appartient presque exclusivement ä ľusage littéraire ainsi que les substantifs force, nombre de et quantité de. II s'emploie surtout au pluriel et il est archaique sauf dans quelques expressions figées telies que: Je vous ľai dit maintes fois. Je ne 1'ai découvert qu'apres maintes et maintes recherches. Je ľai rencontre en maintes occasions, en maintes circonstcmces, en maints endroits, ä maintes reprises. 350 Le rang descendant pour marqtier la quantité est le suivant: 1° un nombre élevé: beau-coup de, Men des, maint(s); 2° un nombre moyen: plusieurs, différents, diverse 3° un petit nombre: quelques, quelques-uns, certains,^ peu. Maints, plusieurs, divers, différents et certains en tant qu'expressions de quantité s'emploient sans article. 351 Plusieurs est adjectif ou pronom. II est invariable: II y avait plusieurs en-fants. — Plusieurs ďentre eux étaient třes désobéissants. 352 Divers et différents accompagnés d'un cléterminatif sont déchargés de ľex-pression de la quantité: Ces différents livres m'oni plu. Sa terre est diverse comme le peuple qui ľ habite. Employes sans article, ils comportent en merne temps ľidée de diversité, de difference et celie de quantité indéterminée: différentes espéces de fruits, diverses sortes d'automobiles. 353 Certain, un peu archaique au singulier, peut substituer ľarticle indéfini: Je ne veux citer que certaine histoire qui se trouve rapportée partout (Mérimée). Néanmoins íl peut étre accompagné de ľarticle indéfini: une certaine distance, un certain temps, un certain monsieur Favart. Sauf la valeur d'indétermination, il peut comporter une valeur ďintensité (Vous amz un certain toupet!) ou une nuance de péjoration: une certaine elegance («particuliěre»). Au pluriel, il peut étre precede de la preposition de (ä de certaines reprises), mais générale-ment il s'emploie sans de: Certains étudiants ľadmirent. Certains le désaprouvent. Le plus souvent, il est synonyme de quelques ou de quelques-uns. Place aprěs le substantif ou apres le verbe étre, il a garde son sens primitif de «sud): Je le sais de source certaine. 11 ne rentrera pas encore aujourďhui. Cest certain. II a une elegance certaine «indiscutable». Aucun 354 Aucun est adjectif ou pronom. A ľorigine, il avait la valeur positive de «quelque, quelqu'un». II a conserve cette valeur dans les expressions telies que Aucuns (D* aucuns) pensent que... Ailleurs il n'est plus ušité dans ce sens que dans le style affecté: Au détour ď aucun sentier, Balaam, n'as-tu pas vu Dien? (Gide). Accompagné de sans ou de ne (sans pas ni point), il a pris le sens de «nul» ou de «personnel Aucun pays n'est plus fertile que ľ Ukraine. Aucun n'est par f ait. Employe seul dans une réponse, il a par lui-ineme une valeur negative: A-t-il un ennemi? Aucun. II peut étre antéposé ou postposé au substantif precede de sans. Sans aucune reserve ou sans reserve aucune. 48 Différents, divers et certains n'ont originairement qu'une valeur qualificative, mais a present, ils servent aussi a marquer la pluralite. 123 On ne ľemploie au pluriel que; 1° devant les noms qui n'ont pas de singulier: Vous naurez aucuns frais. Je n'ai trouvé aucunes pierreries; 2° avec les substantifs qui ne sont employes qu'au pluriel avec le sens qu'on veut leur donner; Aucunes troupes ríétaient aussi courageuses (archaique); 3° parfois avec les substantifs dont on se sert surtout au pluriel: Je n'ai fait aucun(s) projet(s). Cest analogue pour nul: Je n'ai pris nulle(s) disposition (s). Nul ' ''• Nul est adjectif on pronom. Ľadjectif nul place avant le nom est caractéristique de ľusage littéraire: Nul obstacle ne me surprend. Parlez sans mdle crainte. On s'en sert cependant méme dans le francais commun dans quelques expressions (nulle part, nulle envie, nul besoin) et dans les proverbes et dictons (Nul miel sans fiel). Place apres le nom, nul a le sens de «sans valeur»: C'est un éleve absolument nul. Get effort a été nul. Pas un r Pas un, en fonction ďadjectif ou de pronom, peut remplaeer aucun, nul ou personne: Pas un ouvrier ria voulu le faire. Je viens vous demander ce dont pas un ne veut (Hugo). Pas un ?ťa parle comme faurais voulu. Pas un ne com-prenait (G. Sand). Personne, rien Personne et rien sont substantifs ä ľorigine: U ne personne a- été blessée» La rien quefaime (Corneille). Jtien au sens de «chose» a disparu depuis long-temps. De cette origine, ils ont conserve le sens de «quelqu'un», «quelque chose» (la fonction de pronom): Je ne crois pas que personne réussisse. Y a-t-il rien de si beau? — Ľadjectif et le participe qui se rapportent au pronoin personne se mettent généralement au masculin: Personne n3est blessé. Personne riest immortel. Personne ne savait plus ce quit avail ä faire (Aragon). On les met toutefois au feminin, si personne representee un nom feminin ou évoque ľidée ďune femme: Je n'ai jamais vu personne de si heureiise qu'elle. Personne n'était plus belle que Gléopdtre.^ Les pronomspersonne et rien ont dabord la valeur positive (cf. les exemples cites), mais, employes souvent dans des propositions negatives, ils ont pris,. par contagion, la valeur negative: Personne riest si obstiné. Jßien n'est beati-que le vrai (Boileau). Bien peut avoir une valeur negative méme n'étant pas accompagné de ne: Cet komme est sorti de rien. Dans le langage populaire, on entend aussi: J'ai rien vu, entendu... 49 Mais on dit aussi: Je ne connais personne d'aussi heureux que cette femme (Acad.)* Une reine pcmrrait dire: II ríy a personne de plus puissant que mot. 124 Men employe comme nom est masculin et il a une valeur negative: On philosophait sur le rien de cette existence (Daudet). Ce rien qui fond la Uberte (Sartre). Un rien les amuse. 11 perd son temps ä des riens. Remarques sur quelques pronoms et adverbes négatifs 358 Les pronoms et les adverbes négatifs suppriment ľemploi de pas: Je ríai vu personne (rien). Aucun (nul) obstacle ne me surprend. Je ne Vai jamais vu. Je n'irai nulle part. Ils peuvent étre construits directement ou indirectement avec des adjectifs attribu-tifs: II riy a personne si bete comme lui —- Je ne vois personne de satisfait autour de moi (Sartre). Rien autre — Rien de neuf sous le soleiL Pármi ces tableaux, je ne trouve aucun excellent — Dans cet accident, il n'y eut aucun de mort. 359 On les emploie sans negation avec une valeur affirmative: 1° dans les propositions comparatives ďinégalíté: Vous le savez mieux que personne. II lefera mieux qu'aucun autre. II est mieux informé que nul au monde (archaíque); II est plus content qu'aucun de nous. II est plus heureux que jamais; 2° dans les propositions affirmatives contenant une idé*e negative, surtout aprěs: a) avant de et avant que: Elle est partie avant ď avoir rien obtenu. Je partirai avant qu'il n'en sacke rien; b) sans et sans que: II s'en aUa sans regarder personne, sans rien dire. II ľa fait sans aucune géne, sans nulle envie. II parle de Paris sans qu'ü y ait jamais été. II s'est enfui sans qu'il ait rien expliqué; 3° dans les interrogations auxquelles on n'attend pas de réponse: Est-il personne qui Vapprouve? Y a-t-ü rien de plus beau? A-t-on jamais vu rien de pareti? Verra-ťon nulle part un si beau monument? 4° dans les propositions conditionnelles aprěs si: Si vous le dites á personne, il vous tuera. Si rien aujourd'hui compromet... Je me demande si aucun d'eux en est capable. Si vous en parlez jamais, tant pis pour vous; 5° dans les propositions relatives aprěs le superlatif: Cest la plus belle réponse que personne ait faite. L'nne des ?neilleures critiques qui ait été faite sur aucun sujet, est celle du Cid (La Bruyere). C*est le livre le plus interessant que j'aie jamais lu. 6° aprěs les propositions negatives: II est impossible d'en rien dire á personne. Je ne crois pas qu'il réussisse jamais; 7° aprěs douter: Je doute que personne le sacke. Je doute qu'il y ait rien de plus sublime. Elle doute qu'aucun román vous plaise mieux. Nous doutons qu'il en soit jamais capable; 8° dans les expressions: aucuns pensent, d'aucuns disent que... 125