L 'on n'est jamais obligatoire, méme quand il y aurait hiatus. I Si on peut y aller pieds nus. (Baudelaire.) a on se sent préte... (Colette.) On sait qui on perd et on ne sait pas qui I'on trouve. (G. Sand.) Tout le jeu consiste á faire semblant ďignorer ce que I'on sait et de savoir ce au'on ignore. (Valéry.) 2. Du point de vue syntaxique, on (comme ce) se comporte souvent comme un pro-nom personnel, notamment dans les inversions : cf. §§ 134, a; 138, a; 142, b. CHAPITRE V LE VERBE A. GENERAUTES Le verbe est un mot qui varie en mode, en temps, en voix, en personne et en nombre. (Au participe, il varie parfois en genre.) — Le verbe est susceptible de servir de prédicat, — ou de faire partie du prédicat quand il y a un attribut du sujet, le verbe s'appelant alors copule (cf. § 100). ILe chien dort. Les chiens dorment. Le chien a dormi. Qu'il dorme. Dors. Oú dor mír ? La terre est rondě. Lorsque le prédicat est complexe, le verbe est ľélément principal, le noyau de ce prédicat. I Une hirondelle ne fait pas le printemps. Sous la forme de l'infinitif, le verbe est susceptible ďavoir les functions du nom ; sous la forme du participe, il est susceptible ď avoir les fonctions de l'adjectif; sous la forme du gérondif, on le considěre sou-vent comme un complement adverbial. Voir ci-dessous, § 291, b. Conjuguer un verbe, c'est l'employer á ses diverses formes. — Sur mode conjugué, voir § 291. Du point de vue sémantique, on dit que le verbe exprime une action faite ou subie ou qu'il exprime l'existence ou un etat. Mais le nom peut exprimer lui aussi une action ou un etat: L 'appel, la souffrance, la vieillesse. REMARQUE Une locution verbale est un syntagme verbal dont les elements constitutifs sont deve-nus difficiles á analyser: avoir beau; — ou ne respectent plus les regies ordinaires de la syntaxe actuelle : prendre peur, oú le nom est construit sans article ; — ou com-prennent des mots qui n'appartiennent plus á l'usage en dehors de cette locution ou ďautres emplois figés : savoir gré. 242___________________________LES PARTIES DU UläUUUHb ran Les modes. Les modes se divisent en modes personnels et en modes impersonnels, selon que le verbe varie ou non ďaprěs la personne grammaticale. a) Les modes personnels ou conjugués. Le verbe varie selon la personne grammaticale et seit de prédicat. On les subdivise ďaprěs la nature de la communication et ľattitude du locuteur á ľégard de ce qu'il énonce. 1° L'indicatif est le mode des phrases declaratives et des phrases interrogatives. II s'emploie aussi pour des verbes qui sont prédicats de propositions (et non de phrases). Cest le mode du fait. I Nous mangeons, nous avons mange. Mangeront-elles ? Je sais qu'elle a réussi. Le conditionnel a été souvent considéré comme un mode. Les linguistes le placent généralement aujourd'hui á ľintérieur de l'indicatif. Cf. § 337, note 2. 2° Ľimpératif est le mode des phrases imperatives et des phrases optatives. II ne s'emploie qu'aux deuxiěmes personnes et á la premiére personne du pluriel. | Mange. Dormez en paix. Dormons. 3° Le subjonctif est le mode des phrases imperatives et des phrases optatives, pour les personnes manquant á ľimpératif. II est frequent aussi pour les verbes qui sont des prédicats de propositions, et non de phrases ; il indique alors que le locuteur ne s'engage pas sur la realite du fait. Í Qu'il mange. Qu'ils dorment en paix! Je veux (Je crains, etc.) qu'elle réussisse. b) Les modes impersonnels ou non conjugués. Le verbe ne varie pas selon la personne grammaticale et il a généralement dans la phrase une autre fonction que celie de prédicat. On les distingue ďaprěs le genre de mots dont ils prennent la fonction. 1° L'infinitif a les fonctions du nom (sujet, attribut, objet direct, etc.). | Braconner n'est pas voler. (Genevoix.) J'aime lire. 2° Le participe a les fonctions de l'adjectif. Un homme averti en vaut deux. On demande un employe parlant I'anglais. LC VĽI-IBĽ 243 3° Le gérondif a les fonctions d'un adverbe.' | Cest en forgeant qu'on devient forgeron. Pour tous ces modes, on trouvera plus de details aux §§ 327 et sui-vants. Les temps. Les temps sont les formes par lesquelles le verbe situe Taction dans la durée, soit par rapport au moment oü s'exprime le locuteur, soit par rapport á un repěre donné dans le contexte, généralement par un autre verbe. Ils indiquent aussi d'autres nuances, que l'on appelle Y aspect (§ 293). 1° Temps de l'indicatif: present; — imparfait, passé simple, passé compose, passé surcomposé, plus-que-parfait, plus-que-parfait surcom-posé, passé antérieur; — futur simple, futur antérieur, futur antérieur surcomposé ; — conditionnel present, conditionnel passé, conditionnel surcomposé. 2° Temps de ľimpératif: present, passé. 3° Temps du subjonctif: present, passé, passé surcomposé, imparfait, plus-que-parfait. 4° Temps de l'infinitif: present, passé, passé surcomposé. 5° Temps du participe : present, passé, passé compose, passé surcomposé. 6° Temps du gérondif: present, passé (rare). Sur la valeur de ces temps, cf. §§ 328 et suivants. Sur la distinction entre les temps simples et les temps composes ou surcomposés, cf. § 299, c. L'aspect. L'aspect est la maniere dont s'expriment le déroulement, la progression, ľaccomplissement de ľ action. Cela se marque, soit par les temps (§ 292), soit par des semi-auxiliaires (§ 309), soit par des suffixes, soit par des adverbes (§ 381, a, 2°), soit encore par le sens méme des verbes. Principaux aspects. • Instantané : La bombe éclate. • Duratif (qui dure): J'écrivais quand eile est entree. • Inchoatif (qui commence) : Elle s'endort. 244 LES PARTIES DU DISCOURS • Itératif (qui se repete) : // buvote son vin. • Accompli (achevé) : J'ai écrit ma lettre. • Recent: Elle vient de mourir. • Imminent: Je vais partir. BSE! Les voix. Les voix indiquent la relation existant entre le verbe ďune part, le sujet (ou le complement d'agent) et le complement d'objet direct d'autre part. a) Les verbes transitifs (§ 296), c'est-á-dire qui sont constants avec un objet direct, se trouvent á la voix active. | Un chauffard a renversé un piéton. On dit aussi que les verbes intransitifs sont á la voix active, mais cette notion n'est vraiment utile que lorsqu'on veut opposer l'actif et le passif. b) Les phrases contenant un verbe transitif peuvent, sans que le sens profond change, étre transformées de telle sorte que le complement d'objet devient le sujet, le sujet devient complement d'agent (§ 117), et le verbe prend une forme speciale, au moyen de ľauxiliaire étre et du participe passé. Cest la voix passive. I Un piéton a été renversé par un chauffard. La presence de ľauxiliaire étre ne suffit pas á indiquer que ľon a affaire á un passif, puisque certains verbes forment leurs temps composes avec étre (§ 307, b): 11 est tombé. II est venu. On voit bien que ľon ne peut transformer ces phrases en phrases actives. c) Certains grammairiens considerent les verbes pronominaux (§ 297) comme exprimant la voix réfléchie ou moyenne. | Je me blesse. Mais, pour d'autres, on n'a lá qu'un cas particulier de la voix active. REMARQUES 1. Quand le sujet du verbe actif est on, ce pronom disparait dans la mise au passif, qui děs lors ne comporte pas de complement d'agent. I On interrogea ľaccusé -> Ľaccusé fut interrogé. Quand il n'y a pas de complement d'agent, le participe passé équivaut souvent á un simple adjectif attribut: La rue était obstruée. Le magasin est fermé le dimanche. — Cf. aussi § 308. 2. La transformation passive n'est pas toujours possible, notamment quand le verbe est avoir (sauf dans le sens familier de « duper, tromper ») ou pouvoir: J'ai une auto. Elle peut tout. De méme, dans des expressions figurées comme prendre la fuite, per-dre la téte, cette affaire me regarde, etc. 3. Les verbes intransitifs ne peuvent étre mis au passif, sauf obéir, désobéir (rare-ment) et pardonner, qui tiennent cette particularité de ľépoque oú ils étaient transitifs : L 'accord syndical suppose des organisations professionnelles confederates sus-ceptibles ďttre obéies par tous leurs membres. (M. Debré.) (D'ailleurs,pardonner quelqu'un se rencontre parfois encore : // les a touspardonnés. [A. Chamson.]) Toutefois, certains verbes intransitifs peuvent avoir un passif impersonnel, les complements restant tels quels ; ces constructions appartiennent surtout á la langue administratíve. | On procédera ä Inauguration -> // sera procédé ä inauguration. (Comp. : Celui auquel on a vole une chose —> Celui (...) auquel il a été vole une chose [Code civil], oú ľobjet direct devient sujet réel.) 4. La valeur passive peut s'exprimer autrement que par ľauxiliaire étre, notamment par le recours á la construction pronominale (le complement d'agent étant exclu). | On parle encore cette langue dans les montagnes '; -> Cette langue se parle encore dans les montagnes. La construction pronominale peut se combiner avec des semi-auxiliaires, faire, lais-ser, voir: On ľa battu -» // s'est fait battre. Le recours au pronominal permet de transformer un complement d'objet indirect en sujet (le complement d'objet direct restant tel quel): On lui préféra un candidal plus jeune —> // se vit préférer un candidal plus jeune. La personne et le nombre. Le verbe varie en personne et en nombre, — selon, ďune part, que le sujet est, soit de la premiére personne, soit de la deuxiéme, soit de la troisiéme ; — selon, d'autre part, que le sujet est au singulier ou au pluriel. Sur les particularités de ľaccord du verbe, cf. §§ 357 et suivants. Sur la valeur principále et sur les valeurs particuliéres des trois person-nes grammaticales, voir au §251. II arrive que ľon se serve de la troisiéme personne pour s'adresser á quelqu'un, souvent par deference : Monsieur désire ? [dit une serveuse] (Maupassant.) — Votre Majesté / Est mal culottée. (Chanson du roi Dagobert.) — Avec on, cela est familier : Alors, on a bien dormi ? II arrive aussi que ľon se serve de la troisiéme personne pour parier de soi: Anne Dupont vous remercie pour vos bans vceux (formule sur une carte de visitě). — Votre serviteur a l'honneur de vous saluer (formule plaisante). On suivi de la troisiéme personne du singulier s'emploie rrěs souvent pour nous dans la langue familiěre : On va au cinema ? (= Allons-nous... ?) 246 LES PARTIES DU DISCOURS Baa Les verbes transitifs et intransitifs. Les verbes transitifs sont ceux qui demandent un complement ď objet direct. I Le chien conduit I'aveugle. Les verbes intransitifs sont ceux qui se construisent sans complement d'objet direct. | Le chien dort. La terre toume. REMARQUES 1. On appelle parfois transitifs indirects les verbes qui se construisent avec un complement d'objet indirect. Nous n'utilisons pas cette designation. 2. II arrive que le contexte ou la situation rendent superflue ľ expression de ľ objet direct. Le verbe est alors construit absolument. | Cet homme boit. Que fais-tu ? — Je mange. 3. Un merne verbe peut étre transitif ou non, — soit qu'il se construise, tantôt avec un objet direct, tantôt avec un objet indirect, — soit qu'il se construire avec un objet direct ou sans complement d'objet. Généralement, cela entraine un changement de signification. IManquer son but. Manquer ä sa parole. Je descends. Je descends une malle du grenier. 4. Sur les verbes intransitifs construits transitivement avec un complement d'objet interne (vivre sa vie), cf. § 112, a, Rem. Bjjj Les verbes pronominaux. Les verbes pronominaux sont des verbes ou le pronom complement conjoint représente (ou parait représenter : cf. b) le merne étre ou la méme chose ou les mémes étres ou les mémes choses que le sujet. a) Le pronom complement est analysable. 1° Les verbes sont dits réfléchis lorsque ľetre (ou chacun des étres, au pluriel) designe exerce une action sur lui-méme. Je me rase. Pierre et Paul se rasent soigneusement. (= Pierre rase Pierre, et Paul rase Paul.) 2° Les verbes sont dits réciproques lorsque les étres exercent une action, non pas sur eux-mémes, mais chacun sur chacun des autres. I Pierre et Paul se sont regardés d'un air menagant. (= Pierre a regardé Paul, et Paul a regardé Pierre.) Le sens réciproque est parfois souligné par ľélément entre-: Elles s'entraident; — ou par les syntagmes ou mots l'un ľ autre, mutuellement, réciproquement, entre eux Les hups ne se mangent pas entre eux (ou: l'un l'autre). Elles se rendent réciproquement (ou : mutuellement) de grands services. Les verbes se suivre et se succéder forment une catégorie un peu á part: Trois rois se sont succédé sur le tróne en dix ans (= le deuxiěme a succédé au premier, et le troisiěme a succédé au deuxiěme). b) Le pronom complement n'est pas analysable. 1° Certains verbes sont appelés subjectifs, et le pronom y indique seu-lement que ľetre designe par le sujet est en méme temps concerné plus ou moins par ľ action, notamment: se connaitre en s'endormir s'envoler se pämer se douter de s'enfuir s'evanouir se prévaloir de s'écrier s'en retourner se jouer de se repentir s'emparer de s'en revenir se moquer se rire de s'en aller s'ensuivre se mounr se taire (etc.) 1 Le corbeau s 'apergoit de son erreur. Tu te repens de ta fauíe. I Le malade s'évanouit. 2° Certains sont appelés passifs parce qu'ils equivalent á des verbes á la voix passive, mais sans complement d'agent. , | Le clocher s'apergoit de loin. Le blé se vend bien cette année. REMARQUES 1. Aux temps composes, les verbes pronominaux prennent ľauxiliaire étre. | Je me suis lavé. Elle s'est apergue de son erreur. 2. On appelle essentiellement pronominaux les verbes qui se rencontrent exclusive-ment sous la forme pronominale : s 'abstenir, s 'arroger, se désister, s 'eerier, se repentir, etc. 3. Tour incorrect: "s'accaparer (de) quelque chose pour accaparer quelque chose. Les verbes impersonnels. Les verbes impersonnels (on dit aussi: unipersonnels) sont des verbes employes avec comme sujet il impersonnel (ou neutře), c'est-á-dire qui ne designe aucun étre ou aueune chose. a) Les verbes impersonnels proprement dits sont ceux qui, dans leur emploi ordinaire, sont usités seulement dans la construction imperson-nelle ou á ľinfinitif (parfois au participe present: Rem. 2). Ce sont surtout des verbes exprimant des phénoměnes météorologiques. // pleut, il tonne, il géle, il neige, il gréle, il vente, il bruine. LES PARTIES DU DISCOURS On y joint falloir, ainsi que y avoir et s 'agir, qu'on peut considérer comme des verbes distincts A'avoir et d'agir. | // faut beaucoup ď argent. II y a du danger. II s'agit de votre avenir. REMARQUES 1. Geler a des sens oú il a un sujet personnel: La mer ne gele pas sous nos climats. — Pleuvoir s'emploie au figure avec un sujet autre que il impersonnel: Les coups pleuvaient. — On dit aussi: Le canon tonne. Ce moralisté tonne contre les vices. La langue littéraire emploie ainsi d'autres verbes : Des pétales neigent sur le tapis. (A. Gide.) 2. Le verbe s'agir s'emploie au participe present dans la langue écrite : S'agissant de laplupart des autres organes et tissus, cette sorte de greffe (...) n'aboutit qua des insuccěs. (J. Rostand.) b) Un grand nombre de verbes personnels peuvent étre pris imper-sonnellement. Ill est arrive un accident. II convient de partir. II est facile de répondre. On peut employer comme impersonnels les verbes pronominaux de sens passif. | // se débite bien des sottises dans un salon. REMARQUE Le pronom il est appelé sujet apparent lorsque les verbes impersonnels sont accom- pagnés ďun sujet dit reel (cf. § 95) : U f aut du courage. II faut ětre courageux. // faut qu'elle soit courageuse. Parmi les verbes exprimant des phénoměnes météorologiques, pleuvoir et parfois neiger s'emploient aussi de cette facon : II pleut de grosses gouttes. (Robert.) — Ilpleut des cordes, des hallebardes (= il pleut trěs fort). — // neige de gros flocons. Au figure, dans la langue littéraire : // pleut de grosses pierres dans son jardin. (A. France.) — // neige des feuilles. (Hugo.) B. LES FORMES DU VERBE SS Les notions de mode, de temps, de voix, de personne et de nombre qui caractérisent le verbe sont exprimées par celui-ci de trois facons. a) Par des finales ou desinences ou terminaisons. | Chanter, nous chantons, nous chantämes. Les desinences s'opposent au radical (chant-), qui est constant pour l'en-semble des formes d'un verbe comme celui auquel nous avons emprunté cet exemple. Lbä 1-UMMtb UU VtHBC «3 C'est le radical qui porte le sens que le verbe garde' á travers toutes ses formes. Les desinences distinctes sont plus nombreuses á ľécrit qu'á ľ oral. Un verbe comme chanter a la méme desinence orale, ďailleurs desinence absente ou desinence zero, pour quarre formes de l'indicatif present, quarre formes du subjonctif present et une forme de ľimpératif present: [/äťj = chante, chantes, chantent. C'est le contexte qui permet de distinguer; en particulier, les pronoms personnels sujets marquent la per-sonne : Je chante, tu chantes, etc. II est vrai que certaines consonnes muettes peuvent reparaitre en liaison, notamment lorsqu'il y a inversion : chantent-ils [Jattil] ; de méme, prends [pRa], homonyme de prend, peut s'en distinguer : prends-en [pRäzä], prend-il [pRfltii]. l >b) Par des modifications portant sur le radical. 1° Soit par l'addition d'une suite phonique, ou affixe, entre le radical et la desinence. | Je tin-is, nous fin-iss-ons. ' 2° Soit par des variations dans le radical lui-méme, qui garde, d'autre part, une partie constante. Cela se produit surtout pour les verbes irré-guliers. | Ven-ir, ils vienn-ent. Je meur-s, nous mour-ons. r 3° Soit, pour quelques verbes tout á fait irréguliers, par des radicaux absolument différents. | // va, nous all-ons, nous ir-ons. ■.•j: Dans ces verbes trěs irréguliers, il est souvent fort difficile de distinguer le radical y et la desinence. Si l'on prend un cas extreme : j'ai, tu as, il a, ils ont, ces formes — constituées par une seule syllabe, et méme par un seul son, [e], [a], [3] — ne peuvent évidemment pas se partager entre radical et desinence. c) Par /'utilisation d'un auxiliaire. Ces auxiliaires, avoir (§ 306) ou étre (§ 307), permettent de former les mps composes et le passif en se combinant avec le participe passé. i Elle a travaillé. II est tombé. I // est critique par ses camarades. Avec un double auxiliaire, on obtient les temps surcomposes, qui sont surtout en usage dans la langue parlée, mais qui appartiennent incon-stablement (et depuis longtemps) au francais correct. I Aprěs que vous avez eu parle, il s'est retire. (Acad.) ( Vous n'avez pas été plus tôt parti qu'il est arrive. (Acad.) Le premier des auxiliaires est avoir, sauf dans les verbes pronominaux : Aprěs qu 'ils se sont eu dit leurs quatre vérités (forme rare, méme dans la langue parlée). LES KAU 1 Ifcö UU UIÖIAJUHS Les temps qui ne sont ni composes ni surcomposés sont dits simples. Les semi-auxUiaires, qui se combinent avec 1'infinitif, parfois avec le gérondif (§ 356), expriment surtout 1'aspect. Cf. § 309. 1. FINALES DES PERSONNES (aux temps simples) Efiü! La lre personne du singulier se termine graphiquement a) Par -e á l'indicatif de tous les verbes dont l'infinitif est en -er (sauf je vais) et des verbes assaillir, couvrir (et ses dérivés '), cueillir (et derives), défaillir, offrir, ouvrir (et dérivés), souffrir, tressaillir; — ainsi qu'aux temps simples du subjonctif de tous les verbes (sauf que je sois). | Je marche, j'ouvre; — que je cede, que j'aie, que je vinsse. b) Par -ai dans j 'ai, ainsi qu'au futur simple de tous les verbes et au passe simple de tous les verbes en -er. | J'aimerai, je prendrai; — j'aimai. J'ai se prononce [je] ou ^e]. Au passe simple et au futur simple, -ai se prononce souvent [e] aussi, mais la prononciation [e] est preferable pour éviter la confusion avec l'indicatif imparfait et avec le conditionnel present. c) Par -x dans je peux, je vaux (et derives), je veux. d) Par -s á l'indicatif present en dehors des cas ci-dessus ; — au passé simple de tous les verbes autres que les verbes en -er; — ä ľimparfait de l'indicatif et au conditionnel present de tous les verbes; — dans que je sois. IJe finis, je regois, je rends, je vais; — je dormis, je regus, je sentis; je pensais, je disais; — je chanterais, je croirais. REMARQUE Lorsqu'il y a inversion de ye, dans la phrase interrogative (§ 138, a), dans les excla-matives (§ 142, b), dans les incises (§ 132, b, Rem. 1), dans les declaratives commen-cant par certains mots comme peut-étre (§ 134, a), etc., 1° La finale -e devient -é (prononce [e]) dans la langue littéraire. J Pourquoi, devant eile, songé-je aux Bell's ? (Colette.) I «Je vais ětre oblige... », commencé-je en cherchant mes mots. (Robbe-G rillet.) I Dussé-je ětre blámé, je vous soutiendrai. (Littré.) La langue ordinaire préfěre recourir ä des tours sans inversion : Est-ce que j'aime ? * A cause de la prononciation, le Conseil supérieur de la langue francaise (cf. p. 7) a propose ďécrire : aimě-je, etc. 1. II s'agit des derives par préfixation : cf. § 75. a runivica uu vľhbc 2° En dehors des formes en -e, ľinversion n'est admis'e á l'indicatif present que pour quelques verbes trěs usités : ai, dis, dois, fais, puis, suis, suis, vais, veux, vois. I Peut-étre ai-je [e:3] tort. Vous viendrez, vous dis-je. Suis-je le gardien de mon here? Au lieu de *cours-je, *mens-je, *peux-je, etc., on prendra un tour sans inversion : Est-ce que je cours ? — ou une formule permettant ľinversion : Suis-je en train de cou-rir ? par exemple. La T per sonne du singulier se termine graphiquement par -s. | Tu chantes, tu fus, tu lirais; — que tu viennes; — sois, prends. Excepté : 1° Dans tu peux, tu vaux (et derives), tu veux, ou l'on a rm x. 2° Ä ľimpératif des verbes en -er (sauf aller) et des verbes assaillir, couvrir (et ses dérivés), cueillir (et ses dérivés), défaillir, offrir, ouvrir (et ses dérivés), souffrir, tressaillir, avoir, savoir, vouloir, oú l'on a un e. | Plante, couvre, aie, Sache, veuille (cf. § 326). 3° Dans ľimpératif va. REMARQUE Les impératifs terminés par -e (2° ci-dessus), ainsi que va, prennent un s final (prononce [z]) devant les pronoms en, y, non suivis ďun infmitif. | Plantes-en, penses-y, vas-y. (Remarquez le trait ďunion.) Mais devant les pronoms en, y, suivis d'un infmitif, et devant la preposition en, on n'a ni j final ni trait ďunion. I Ose en dire du bien. Va y mettre ordre. Va en savoir des nouvelles. (Acad.) Laisse y porter reměde. Parle en maitre. Dans va-t'en, retourne-t'en, etc., on remarquera l'apostrophe : le t, en effet, n'est pas une consonne analogique, comme dans aime-t-il (§ 302, Rem.); c'est le pronom te dont l'e est élidé (comparez : allez-vous-eri). Vu l'apostrophe, on se dispense de mettre le second trait ďunion. La 3e personne du singulier se termine graphiquement a) Ordinairement par -t. ( // Unit, il part, il venait, il ferait, il mourut, (il fallait) qu'il cessát. b) Par -e á l'indicatif present des verbes en -er (sauf aller) et des verbes assaillir, couvrir, etc. (cf. § 300, a); au subjonctif present de tous les verbes (sauf qu'il ait, qu'il soit). í // envoie, il couvre, il öftre. f Qu'il plante, qu'il tienne, qu'il regoive, qu'il rende. 'art lľb r«n i ico uu uioouuna c) Par -a au futur simple de touš les verbes, au passé simple de tous les verbes en -er et dans il a, il va. | // chantera, il finira, il rendra. II chanta, il alia. d) Par -d á ľindicatif present des verbes en -dre (sauf -indre, -soudre). | // rend, il fond, il mord. (Mais : // plaint, il résout, etc.) e) Par -c dans // vainc, il convainc. REMARQUE Lorsque les sujets il, eile et on suivent le verbe par inversion (cf. § 300, Rem.) ou par reprise (cf. §§ 134, b, Rem. ; 138, b, 1°), on intercale la consonne analogique t entre traits d'union quand le verbe se termine par -e ou -a, ainsi qu'apres vainc et convainc. IChante-t-il ? A-t-elle dit. Puisse-t-elle réussir I lra-t-on ? Vainc-t-il ? Votre frěre ira-t-il ? SSE La lre personne du pluriel se termine par -ons [5] | Nous plantons, nous suivrons, nous rendrions sauf au passé simple de tous les verbes et á ľindicatif present du verbe étre, oú la finale est -mes. | Nous eümes, nous plantämes, nous sommes. REMARQUE A la 1™ personne du pluriel de ľindicatif imparfait et du subjonctif present, la finale est -ions. On prendra garde de ne pas oublier le i quand le radical se termine lui- méme par -;', par -y, par -// dits mouillés [j], par -gn [n]. i Nous criions. Nous riions. Nous envoyions. Nous travaillions. j Nous régnions. Que nous criions, etc. Excepté : Que nous soyons. Que nous ayons. SjH La 2e personne du pluriel se termine par -ez [e] | Vous a vez, vous chantez, vous li siez, que vous veniez sauf au passé simple de tous les verbes, á ľindicatif present de ětre, á ľindicatif present et á ľimpératif present de dire, redire, faire (et ses derives), oú la finale est -tes. 1 Vous chantštes, vous fütes. Vous étes, vous dites, vous faites. I (Mais : Vous prédisez, contredisez, médisez, interdisez.) REMARQUE Méme remarque qu'au § 303, mais pour la finale -iez. ( Vous criiez. Que vous envoyiez, etc. Mais : Que vous soyez, que vous ayez. La 3e personne du pluriel se termine graphiquement par -ent | lis chantent, ils finissaient, ils suivraient auf au futur simple de tous les verbes et á ľindicatif present de avoir, tre, faire (et derives), aller, oú la finale est -out [5]. 1 lis planteront, ils recevront; — ils ont, ils sont, ils font, ils vont. LES AUXIUAIRES verbe avoir est l'auxiliaire principal des temps composes : pour us les verbes transitifs, pour la plupart des verbes intransitifs (y corn's étre), pour les verbes impersonnels proprement dits, — ainsi que 'auxiliaire des temps surcomposés (non pronominaux). IJ'al visité ľltalie. J'ai parlé. J'ai été. II a piu. Quand Sartre a eu fini de parier. (S. de Beauvoir.) Les verbes pris impersonnellement (§ 298, b) gardent l'auxiliaire qu'ils ont dans la construction personnels : // est arrive un malheur. — // aurait convenu de partir. : verbe étre i Est l'auxiliaire de la voix passive. | lis seront regus par le ministře. '}) Est l'auxiliaire des temps composes Des verbes pronominaux. I // s'est lavé. lis se sont détestés děs qu'ils se sont vus. • Elle s'est évanouie. Cette langue s'est parlée en Inde. Dans Ies temps surcomposés, cf. § 299, c. 1 De quelques verbes intransitifs exprimant, pour la plupart, un mou-ement ou un changement d'etat: aller devenir mourir rester tomber arriver échoir naitre retourner venir décéder entrer partir sortir ainsi que des derives redevenir, rentrer, repartir (cf. § 326), ressortir (cf. § 326), retomber, revenir, parvenir, survenir. Je suis arrivée hier. lis sont tombés de haut. REMARQUES 1. Lorsque ces verbes sont employes transitivement, ils prennent l'auxiliaire avoir: II a retourně sa veste. — Elle a sorti sa voiture. 2. Le verbe étre n'est pas auxiliaire • Quand il relie ľattribut au sujet (§ 100) : Ľhomme est mortel. • Quand il signifie « exister, se trouver, aller » ; dans ces divers sens, il peut avoir un complement: Je pense, done je suis. — Mon pere est au bureau. — J'ai été ä Rome. ETiEl C'est une regie traditionnelle que certains verbes intransitifs ou pris intransitivement se conjuguent avec avoir quand ils expriment Taction — et avec étre quand ils expriment ľ etat resultant de Taction accom-plie : aborder cesser décroTtre disparaitre montér accourir changer dégénérer embellir paraítre accroitre croitre déménager empirer passer apparaitre déborder descendre expirer ressusciter baisser déchoir diminuer grandir vieillir (etc.) I La voiture a passé ä six heures. La voiture est passée depuis dix minutes. I Depuis lors il a dechu de jour en jour. II y a longtemps qu'il est déchu de ce droit. En fait, la plupart de ces verbes ne se conjuguent qu'avec avoir: II a change, déchu, embelli, grandi, vieilli... ; quand ils prennent étre, c'est que le participe passé est employe comme un simple adjectif: // est change, déchu, embelli, grandi, vieilli... D'autre part, pour plusieurs de ces verbes (descendre, montér, passer, ressusciter...), 1'usage, sans distinguer 1'action ďavec 1'état, a fait pré-valoir l'auxiliaire étre : Je suis passé, monté, descendu ä six heures. S'ils sont construits transitivement, il faut avoir: J'ai monté vos bagages. ETíEl A côté des auxiliaires avoir et étre, il faut mentionner quelques verbes qui sont auxiliaires lorsque, suivis ďun infinitif, ils servent á marquer certaines nuances de temps, ďaspect (§ 293), etc. ; on les appelle semi-auxiliaires. I Je vais partir (futur proche ou ineluctable). Elle vient de partir (passé recent). Une femme vint ä passer (fait fortuit). C'est lui qui doit avoir commis ce crime (fait probable), etc. Avec le gérondif (littéraire) : L 'inquietude va croissant ou en croissant. Conjugaison du verbe AVOIR. Indicatif Impératif Present Passé compose Present Passé J'ai (§300, b) J'ai eu Aie [e] Aie eu Tu as Tu as eu Ayons Ayons eu IIa II a eu Ayez Ayez eu Nous avons Nous avons eu Vous avez Vous avez eu Ils ont Ils ont eu Subjonctif Present Passé Impartait Plus-que-paiiait Que (qu') Que (qu') J'avais J'avais eu j'aie [t] j'aie eu Tu avais Tu avais eu tu aies [e] tu aies eu II avait II avait eu ilait il ait eu Nous avions Nous avions eu nous ayons nous ayons eu Vous aviez Vous aviez eu vous ayez vous ayez eu Ils avaient Ils avaient eu ils aient [e] ils aient eu Impartait Plus-que-paiiait Passé simple Passé antérieur Que (qu') Que (qu') J'eus [y] J'eus eu j'eusse [ys] j'eusse eu Tu eus Tu eus eu tu eusses tu eusses eu II eut II eut eu i I eüt il eut eu Nous eúmes Nous eúmes eu nous eussions nous eussions eu Vous eútes Vous eOtes eu vous eussiez vous eussiez eu Ils eurent Futur simple Ils eurent eu Futur antérieur ils eussent ils eussent eu Infinitif J'aurai J'aurai eu Present Passé Tu auras Tu auras eu II aura II aura eu Avoir Avoir eu Nous aurons Vous aurez Nous aurons eu Vous aurez eu Ils auront Ils auront eu Participe Present Passé Passé compose Condit. present Condit. passé Ayant Eu Ayant eu \ J'aurais J'aurais eu Tu aurais Tu aurais eu II aurait II aurait eu Gérondif Nous aurions Nous aurions eu Present Passé (rare) Vous auriez Vous auriez eu 1 Ils auraient Ils auraient eu En ayant En ayant eu Pour les temps surcomposés, cf. § 318. — Ä la 3e personne, on peut avoir les pronoms eile, elles. — Le participe passé varie en genre e en nombre : eue, eus, eues. ZSe LES PAH I Itö UU LNÖUUUHÖ Em Conjugaison du verbe ÉTRE. Indicatif Impératif Present Passé compose Present Passé Je suis J'ai été Sois Aie été Tu es Tu as été Soyons Ayons été II est II a été Soyez Ayez été Nous sommes Nous avons été Vous étes Vous avez été lis sont lis ont été Subjonctif Present Passé Imparfa/f Píus-gue-parfa/t Que (qď) Que (qď) J'étais J'avais été je sois j'aie été Tu étais Tu avais été tu sois tu aies été II était II avait été il soit il ait été Nous étions Nous avions été nous soyons nous ayons été Vous étiez Vous aviez été vous soyez vous ayez été lis étaient lis avaient été ils soient ils aient été Imparíait Plus-que-paríait Passe simple Passé antérieur Que (qď) Que (qď) Je fus J'eus été je fusse j'eusse été Tu fus Tu eus été tu fusses tu eusses été II fut II eut été il füt il eút été Nous fümes Nous eümes été nous fussions nous eussions été Vous fütes Vous eütes été vous fussiez vous eussiez été lis furent Futur simple lis eurent été Futur antérieur ils fussent ils eussent été Infinitif Je serai J'aurai été Present Passé Tu seras Tu auras été II sera II aura été Ětre Avoir été Nous serons Vous seřež Nous aurons été Vous aurez été lis seront lis auront été Participe Present Passé Passé compose Condit. present Condit. passé Étant Été Ayant été Je serais J'aurais été Tu serais Tu aurais été II serait II aurait été Gérondif Nous serions Nous aurions été Present Passé (rare) Vous seriez Vous auriez été lis seraient lis auraient été En étant En ayant été Pour les temps surcomposés, cf. § 318. — Ä I a 3e personne, on peut avoir les pronoms fémi- nins e//e, elles. LES FORMES DU VERBE 3. LES VERBES RÉGULIERS ' Les verbes réguliers sont ceux qui suivent des regies dans leur conju-j gaison, qui sont confbrmes á un paradigme que ľ on peut appliquer du i moment que l'on sait qu'ils appartiennent á la premiére ou á la j deuxiěme conjugaison (et pour les verbes en -er, cela est automatique, í sauf pour aller et envoyer). í On distingue deux conjugaisons réguliěres. a) La premiere conjugaison réunit tous les verbes dont ľinfinitif est en -er (sauf aller et envoyer). Ils ont les mémes desinences, et leur radical reste constant, á part les modifications graphiques et phonéti- ! ques décrites dans le § 315. b) La deuxiěme conjugaison réunit les verbes en -ir dont le radical s'accroit, á certaines formes, de l'affixe -iss- (sauf hair, verbe irrégulier). Present de ľindicatif (pluriel) : Nous fin-iss-ons, etc. — Imparfait de ľindicatif: Je fin-iss-ais, etc. — Present de l'imperatif (pluriel) : Fin-iss-ons, fin-iss-ez. — Present du subjonctif: Que je fin-tes-e, etc. — Present du participe : Fin-iss-ant. Les verbes en -er constituent la vraie conjugaison reguliere en francais : ce sont de beaucoup les plus nombreux : on en compte environ 4 000, c'est-á-dire á peu pres les neuf dixiěmes des verbes que possěde le francais. Cest aussi la vraie conjugaison vivante, car presque tous les verbes de creation nouvelle sont formés sur cette conjugaison : doper, brader, informatiser. Les verbes en -ir dont le participe present est en -issant ne dépassent guěre le nombre de 300. Les formations récentes ne sont pas trěs nombreuses : amerrir, alunir. Les autres verbes sont des verbes irréguliers, par leurs desinences et souvent par leur radical : voir §§ 323 et suivants. Ils comprennent: une trentaine de verbes en -ir dont le participe present n'est pas en -issant, — une trentaine de verbes dont ľinfinitif est en -oir, — et une centaine de verbes dont ľinfinitif est en -re. Ces categories, non seulement ne s'enrichissent plus d'aucun verbe nouveau, mais elles s'appauvrissent peu ä peu ; c'est pourquoi on parle á ce sujet de conjugaison morte. On y trouve cependant quelques-uns des verbes les plus usités en francais. REMARQUES 1. On doit renoncer á la vieille division en quarre conjugaisons, d'apres la desinence de ľinfinitif: en -er, en -ir, en -oir et en -re. C'est un heritage de la grammaire latine. Cette facon de faire a ľinconvénient de réunir des verbes trěs différents quant á leurs desinences et quant aux variations du radical. I Je finis, nous finissons; je dors, nous dormons; je cueille, nous cueillons. | Je vois, nous voyons, je vis; j'apergois, nous apercevons, j'apergus. Etc. 2. Certains linguistes distinguent sept conjugaisons d'apres le nombre de radicaux ou bases que contiennent les verbes dans la langue parlée (et non d'apres les desinences). — Verbe á sept bases : ětre. — Verbes á six bases : avoir, aller. — Verbes á cinq bases : faire, vouloir, pouvoir. — Verbes á quatre bases : savoir, venir... — Verbes á trois bases : devoir, boire, envoyer... — Verbes á deux bases : finir, nuire, jeter... — Verbes á une base : chanter, ouvrir, conclure... lcö rnn i ico uu uiaouur M Premiere conjugaison reguliere : AIMER (voix active). Indicatif Impératif Present Passé compose Present Passé J'aime J'ai aimé Aime Aie aimé Tu aimes Tu as aimé Aimons Ayons aimé 11 aime II a aimé Aimez Ayez aimé Nous aimons Vous aimez Nous avons aimé Vous avez aimé lis aiment Ms ont aimé Subjonctif Present Passé Imparfait Plus-que-parfait Que (qu') Que (qu') J'aimais J'avais aimé j'aime j'aie aimé Tu aimais Tu avais aimé tu aimes tu aies aimé II aimait II avait aimé il aime il ait aimé Nous aimions Nous avions aimé nous aimions nous ayons aimé Vous aimiez Vous aviez aimé vous aimiez vous ayez aimé lis aimaient lis avaient aimé ils aiment ils aient aimé Passé simple Passé antérieur Imparfait Plus-que-parfait J'aimai Tu aimas II aima Nous aimámes Vous aimätes lis aiměrent Futur simple J'eus aimé Tu eus aimé 11 eut aimé Nous eOmes aimé Vous eütes aimé lis eurent aimé Futur antérieur Que (qu') Que (qu') j'aimasse j'eusse aimé tu aimasses tu eusses aimé il aimät il eüt aimé nous aimassions nous eussions aimé vous aimassiez vous eussiez aimé ils aimassent ils eussent aimé Infinitif J'aimerai J'aurai aimé Tu aimeras Tu auras aimé Present Passé II aimera II aura aimé Aimer Avoir aimé Nous aimerons Vous aimerez Nous aurons aimé Vous aurez aimé lis aimeront lis auront aimé Participe Present Passé Passé compose Condit. present Condit. passé Aimant Aimé Ayant aimé J'aimerais Tu aimerais J'aurais aimé L Tu aurais aimé II aimerait II aurait aimé Gérondif Nous aimerions Vous aimeriez Nous aurions aimé Vous auriez aimé Present Passé (rare) lis aimeraient lis auraient aimé En aimant En ayant aimé Pour les temps surcomposés, cf. §318. — Ä la 3e personne, on peut avoir les pronoms féminins eile, elles. — Le participe passé varie en genre et en nombre : aimée, aimés, aimées. LES FORMES DU VERBĚ ______________________259 Deuxiěme conjugaison reguliere : FINIR (vóix active). Indicatif Impératif Present Passé compose Present Passé Je finis J'ai fini Finis Aie fini Tu finis Tu as fini Finissons Ayons fini II finit II a fini Finissez Ayez fini Nous finissons Vous finissez Nous avons fini Vous avez fini Ils finissent Ils ont fini Subjonctif Present Passé Imparfait Plus-que-parfait Que (qu') Que (qu') Je finissais J'avais fini je finisse j'aie fini Tu finissais Tu avais fini tu finisses tu aies fini II finissait II avait fini il finisse il ait fini Nous finissions Nous avions fini nous finissions nous ayons fini Vous finissiez Vous aviez fini vous finissiez vous ayez fini Ils finissaient Ils avaient fini ils finissent ils aient fini Imparíait Plus-que-paríait Passé simple Passé antérieur Que (qu') Que (qu') Je finis J'eus fini je finisse j'eusse fini Tu finis Tu eus fini tu finisses tu eusses fini II finit II eut fini il finit il eüt fini Nous finímes Nous eümes fini nous finissions nous eussions fini Vous finítes Vous eütes fini vous finissiez vous eussiez fini Ils finirent Fufur simple Ils eurent fini Futur antérieur ils finissent ils eussent fini Infinitif Je finirai Tu finiras J'aurai fini Tu auras fini Present Passé llfinira II aura fini Finir Avoir fini Nous finirons Vous finirez Nous aurons fini Vous aurez fini Ils finiront Ils auront fini Participe Present Passé Passé compose Condit. present Condit. passé Finissant Fini Ayant fini Je finirais Tu finirais J'aurais fini Tu aurais fini II finirait II aurait fini Gérondif Nous finirions Nous aurions fini Present Passé (rare) Vous finiriez Vous auriez fini Ils finiraient Ils auraient fini En finissant En ayant fini Mémes observations qu'au § 313. uco r«n i iizo uu uiowuno HE Observations sur te radical de certains verbes en -er. a) Observations graphiques. 1° Les verbes en -cer prennent une cédille sous le c devant a et o, afin de conserver au c la merne prononciation [s] qu'á ľinfmitif. Nous avangons, je plagais, il acquiesga. (De méme : recevoir, je regois, et, devant u, regu.) 2° Les verbes en -ger prennent un e aprěs le g devant a et o, cet e ne se prononcant pas, mais servant á conserver au g la méme prononciation [3] qu'á ľinfmitif. I Je partageais, songeant, nous mangeons. REMARQUE Les verbes en -guer [ge] conservent le u dans toute la conjugaison (cf. § 32, b, Rem. 1). I Naviguer, nous naviguons. De méme les verbes en -quer [ke] gardent le digramme qu dans toute la conjugaison (cf. §31,6, Rem. 1). I Communiques nous communiquons. Dans ces deux categories, le participe present diffěre de ľadjectif qui y correspond : Le personnel navigant, une attitude provocante. — Cf. § 352, b. b) Observations graphiques et phonétiques. 1° Les verbes qui ont un e muet á ľavant-derniere syllabe de ľinfmitif changent cet e en é (avec accent grave) devant une syllabe contenant un e muet. !Semer [s(3]me], ye sěme [sem], je sěmerai [sernRe], nous sěmerions [semaRjô]. Cependant, les verbes en -eler et -eter connaissent deux procédés graphiques. • Amonceler, appeler (et rappeler), chanceler, renouveler, ruisseler, jeter et les verbes de sa famille redoublent le / ou le t devant une syllabe contenant un e muet. I J'appelle, je renouvellerai. Je jette, nous jetterons. • Celer, geler, peler, acheter et leurs derives prennent un accent grave sur le e devant une syllabe contenant un e muet. 1 // gele, il pělera [peIRA], nous achěterions [AJetaRjö]. Pour les autres verbes, il rěgne dans l'usage une grande indecision. Aussi le Conseil supérieur de la langue francaise (cf. p. 7) a-t-il propose ďadopter les terminaisons -ěle et -éře pour touš les verbes en -eler et en -eter (smí jeter, appeler et leur famille : je jette, j'appelle). Lfcö l-UHMbö UU VfcHBt ZOT REMARQUES 1. II n'est pas correct de prononcery'e déchiquette [de/ikeťj,./ 'époussette, j 'empaquette, eile se décollette comme si on avait °je déchicte, °j 'épouste, °j 'empacte, "eile se décolte. 2. Comme ľinfmitif interpeller se prononce "[ěteRpale], le Conseil supérieur de la langue francaise (cf. p. 7) propose de ľécrire interpeler, conjugué comme appeler. 2° Les verbes qui ont un é [e] á ľavant-derniere syllabe de ľinfmitif changent cet é en é devant une syllabe contenant un e muet. I Älterer [AlteRe], j'alíere, nous altěrerons [MeRRď]. Telle est la regle de l'Académie (1992). Antérieurement, é n'était change en é que devant une syUabe muette finale. Les verbes en -éer conservent [e] dans toute la conjugaison et done la graphie é : Créer [kRee],/e crée [kRe], nous créerons [kReRä]. 3° Les verbes en -yer [je] changent y en i quand disparait le [j]. C'est le cas des verbes en -oyer et en -uyer, qui changent y en / devant un e muet. I Employer [äplwAje], j'emploie [äplwA], j'emploierai [äplwARe]. Ennuyer [anqije], j'ennuie [änqi], j'ennuierai [änijiRe]. Pour les verbes en -oyer [eje], on admet deux prononciations et deux orthographes : je paie [pe] eXjepaye [pej]. — Dans le verbe bayer [bAje], y et [j] sont constants : // baye [bAj] aux corneilles. — De méme dans les verbes en -eyer: grasseyer, je grasseye. Cette alternance y I i concerne aussi des verbes irréguliers : ilsfuient [ftp], nousfuyons [fqijö] ; ils voient [vwA], nous voyons [vwAjä] ; qu'ils soient [swA], que nous soyons [swAjS] ; que j'aie [e], que nous ayons [ej5]. 4° Pour aller et envoyer, cf. § 326. Observations sur certains verbes du type finir. a) Bénir, á côté de son participe normal béni, bénie (comme fini, finie), a une forme bénit, bénite qui s'emploie exclusivement comme adjectif (épithěte ou attribut) et á condition qu'il s'agisse de choses consacrées par une benediction rituelle. De ľeau bénite. Du pain bénit. Un chapelet bénit. f Je veux qu'une branche bénite orne ma chambre. (Jammes.) Mais : Ceroiestbéniparsonpeuple. (Littré.)— Un chapeletbéni parle pape. (Barrěs.) — Le prétre a béni le cierge. — C 'était lejour béni de ton premier baiser. (Mallarmé.) b) Fleurir a un second radical, flor-, qui sert uniquement dans le sens figure de « prospérer », notamment á ľindicatif imparfait (fleurissait est rare) et au participe present (comme forme verbale ou comme adjectif). I Sous Lours XIV, les arts florissaient en France. (Diet, du frang. contemp.) í Raoul pouvait citer tel parlementaire de sa famille, florissant sous la Régence. j (J. Green.) '- Un commerce florissant. Une santé florissante. C) Hair : cf. § 326. LfcS HAH I Its UU UISCOUHS SB Conjugaison des verbes intransitifs qui prennent I'auxiliaire ětre (§ 307, b, 2°). Indicatif Subjonctif Passé compose: Je suis tombé Plus-que-parfait: J'élais tombé Passé antérieur: Je f us tombé Passé: Que je sois tombé Plus-que-parfait: Que je fusse tombé Futur antérieur: Je serai tombé Conditionnel passé: Je serais tombé Infinitif passé: Etre tombé Impératif passé: Sois tombé Partie, passé compose: Étant tombé Gérondif passé: En étant tombé (rare) Pour les temps surcomposés, cf. § 318. — Le participe passé varie : cf. § 369. REMARQUE Mis á part leur participe passé, les verbes irréguliers comme partir, venir, etc. se con-juguent de la měme facon. 2E Les temps surcomposés. Les temps surcomposés sont formés de I'auxiliaire avoir joint á un temps compose, lui-méme forme ď avoir ou ďétre (type tomber). Cf. § 299, c. Passé surcomposé: J'ai eu aimé Plus-que-parf. surcomposé: J'avais eu aimé Futur antér. surcomposé: J'aurai eu aimé Condit. surcomposé: J'aurais eu aimé Passé surcomposé: Passé surcomposé : Passé surcomposé: J'ai été tombé J'avais été tombé J'aurai été tombé J'aurais été tombé Subjonctif Que j'aie eu aimé | Que j'aie été tombé Infinitif Avoir eu aimé I Avoir été tombé Participe Ayant eu aimé I Ayant été tombé Cela s'applique aussi aux verbes irréguliers : J'ai eu pris, j'ai été parti. LES FCJHMbS UU VbHbb__________________ ..„o La voix passive. La voix passive se forme au moyen de I'auxiliaire ětre suivi du participe passé (qui varie : § 369) du verbe. Cela concerne aussi les verbes irréguliers. Indicatif Present: Imparfait: Passé simple: Futur simple: Condit. present: Je suis aimé J'étais aimé Je fus aimé Je serai aimé Je serais aimé Passé compose: Plus-que-pari.: Passé antérieur: Futur antérieur: Condit. passé: J'ai été aimé J'avais été aimé J'eus été aimé J'aurai été aimé J'aurais été aimé Impératif Present: Sois aimé | Subjonctif Present: Imparfait: Que je sois aimé Que je fusse aimé Passé: Plus-que-parf.: Que j'aie été aimé Que j'eusse été aimé Infinitif Present: Ětre aimé 1 Passé: Avoir été aimé Participe Present: Ětant aimé 1 Passé compose. Ayant été aimé Gérondif Present: En étant aimé 1 Passé (rare): En ayant été aimé Conjugaison des verbes pronominaux. Ces verbes (cf. § 297) se caractérisent seulement: — par la presence ďun pronom conjoint complement representant le méme ětre ou la méme chose que le sujet; — par l'emploi de I'auxiliaire étre aux temps composes. Exemples : LbS HAHTIES DU DISCOURS Indicatíf present Passé compose Je me lave Je me suis lavé Tu te laves Tu ťes lavé II se lave II s'est lavé Nous nous lavons Nous nous sommes laves Vous vous lavez Vous vous étes lavés lis se lavent lis se sont lavés Imperatif present Affirmant Négatif Lave-toi Ne te lave pas Lavons-nous Ne nous lavons pas Lavez-vous Ne vous lavez pas Pour la forme du pronom aprěs imperatif affirmatif au singulier, cf. § 255, a. S'il y a un pronom en ou y, le pronom réfléchi est ť : Lave-t'y (rare). Va-t'en. — Le parti-cipe passe varie : § 379. EBl Conjugaison des verbes impersonnels. II n'y a rien de special á remarquer, sinon que ces verbes ne s'em-ploient qu'á la troisiěme personne du singulier (cf. § 298). | // neige, il neigeait, il neigera, qu'il neige, etc. ^ Conjugaison interrogative. a) Si ľ interrogation est marquee par l'inversion du sujet, on observe les faits suivants. 1° A la lre personne du singulier, transformation du e en é dans * la langue littéraire : Aimé-je ? (ou Aimě-je ?) — et interdiction de cer-taines formes : *Peux-je ? etc. Cf. § 300, Rem. 2° Ä la 3e personne, liaison de la consonne finale du verbe avec le pronom personnel et avec on : aimait-il ? [erne t il], aimaient-ils ? [eme t il], aimait-elle ? [eme t el], aimait-on ? [eme to] — et introduction d'une consonne analogique lorsque le verbe se termine par -e ou -a ou -c : aime-t-il, aimera-t-elle ? vainc-t-on ? De méme, en cas de reprise du sujet par un pronom personnel: Voire frěre aime-t-il ? Cf. § 302, Rem. b) Si ľ interrogation utilise l'introducteur est-ce que ou si eile est marquee seulement par le ton, il n'y a aucune particularité dans la conjugaison. ! Est-ce que j'aime ? Est-ce qu'elle aime ? Etc. J'aime ? II aime ? Etc. Lbti HJHMfcS UU VtHBb 4. LES VERBES IRRÉGULIERS a) On appelle verbes irréguliers 1° Ceux qui, tout en gardant le méme radical á touš les temps, présen-tent á certaines formes des particularités de terminaisons. I Par exemple, cueill-ir. Indie, pr.: Je cueill-e (comme j'aim-e). 2° Ceux dont le radical ne reste pas le méme á touš les temps ; par exemple, tenir. • Radical tien- [tje]. Indie, pr. : je tiens, tu tiens, il tient; impér. pr.: tiens. • Radical tienn- [tjen]. Indie, pr. : Us tiennent; subj. pr. : que je Henne, que tu tiennes, qu'il tienne, qu'ils tiennent. • Radical ten- [t(a)n]. Indie, pr. : nous tenons, vous tenez; imparf. : je tenais, tu tenais, etc. ; impér. pr. : tenons, tenez; subj. pr. : que nous tenions, que vous teniez; part. pr.: tenant; part, passé : tenu. • Radical tiend- [tjgd]. Fut. s.: je tiendrai, tu tiendras, etc. ; cond. pr. :je tiendrais, tu tiendrais, etc. • Radical tin- [tí]. Passé s. : je tins, tu tins, etc. ; subj. imparf. : que je tinsse, que tu tinsses, etc. b) On appelle verbes défectifs ceux qui ne sont pas usités á certains temps ou á certaines personnes. Par exemple : absoudre n'a ni passé simple ni subjonctif imparfait; s'ensuivre n'est ušité qu'á l'infinitif et aux troisiěmes personnes de chaque temps ; *gésir ne s'em-ploie plus qu'au present et á ľimparfait de ľindicatif et au participe present. Certains verbes des conjugaisons réguliěres (types aimer etfinir) sont défectifs. Nous ne les avons pas repris dans la liste du § 326. Ce sont notamment • Des verbes impersonnels qui ne sont usités normalement qu'á la troisiěme personne du singulier (cf. § 298): neiger, venter, bruiner, par exemple. • Des verbes qui, ayant normalement comme sujet un nom de chose ou d'animal, ne s'emploient guěre qu'á la troisiěme personne : découler, émaner, résulter, croasser, etc. • Des verbes qui, appartenant á la langue parlée trěs familiěre, sont rares aux temps propres á ľusage littéraire, comme le passé simple ou ľimparfait du subjonctif: débecter, piger, etc. Similitudes entre certaines formes verbales. a) A la 2e personne du singulier de ľindicatif present et de ľimpéra- tif present, on a des formes semblables. Toutefois, dans les verbes en ÜOO______________________________LfcS ľAH I lES DU D1SCOURS -er et dans certains verbes en -ir (assaillir, couvrir, cueillir, etc. : § 300, a), la 2e personne du singulier auns final á l'indicatif present, et eile n'en a pas á ľimpératif present (sauf devant les pronoms en, y, non suivis ďun infinitif: §301, Rem.). I Tu finis. Finis. Tu regois. Regois. Tu rends. Rends. Mais : Tu aimes. Aime. Ľimpératif sois a la forme du subjonctif; de méme, die, sache, veuille, qui suivent la regie donnée ci-dessus pour aime. b) A la lre et á la 2e personne du pluriel de l'indicatif present et de ľimpératif present, on a des formes semblables ; excepté avoir et étre (qui empruntent au subjonctif present les deux personnes du pluriel de leur impératif present), savoir et vouloir. I Nous vivons. Vivons. Vous vivez. Vivez. Nous disons. Disons. Vous dites. Dites. (Mais: ayons, ayez; soyons, soyez; sachons, sachez; veuillons, veuillez [§ 326].) c) La lre personne du singulier du subjonctif imparfait présente la forme de la 2e personne du singulier du passé simple augmentée de -se. 1 Tu aimas. Que j'aimas-se. Tu pris. Que je pris-se. ( Tu regus. Que je regus-se. Tu vins. Que je vins-se. d) Le futur simple et le conditionnel present ont toujours le méme radical, oú généralement on retrouve la forme de ľ infinitif, á laquelle se sont ajoutées les desinences de l'indicatif present du verbe avoir : -ai, -as, -a, -ons, -ez, -ont, pour le futur simple, — et les desinences de l'indicatif imparfait ďavoir: -ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient, pour le conditionnel present. 1 J'aimer-ai, tu aimer-as... J'aimer-ais, tu aimer-ais... I Je partir-ai, tu partir-as... Je partir-ais, tu partir-ais... REMARQUES 1. Dans les verbes irréguliers, on observe de fréquentes modifications du radical: Ten-ir, je tiendr-ai, je tiendr-ais. — Sav-oir, je saur-ai, je saur-ais. — Pouv-oir, je pourr-ai, je pourr-ais. 2. Dans les verbes dont l'infinitif est en -re, Ye final de l'infinitif a disparu devant les desinences -ai, -as... ou -ais, -ais... : Rendre, je rendr-ai, je rendr-ais. Conclure, je conclur-ai... Lta ruravics laj vcnoL Observations particulieres. a) Les participes passes du, redü, mü, cm (de croitre), recrü (de recroitre) ont ľ accent circonflexe au masculin singulier seulement. 1 Uhonneur du. Mü par fíntérět. La riviere a crü. § Mais: La somme due. lis sont mus par ľintérét. La riviere est crue. On écrit sans circonflexe : accru, décru, ému, indu, promu, recru (au sens de «trěs fatigue, harassé »). Le Conseil supérieur de la langue francaise (cf. p. 7 et § 36, Rem. 4) a propose de supprimer ľ accent circonflexe sur ;' et sur u, sauf quand il y aurait, sinon, nomographic : on écrirait redu et mu, mais cm et recrü devraient garder leur accent au feminin et au pluriel. b) Les verbes en -indre et en -soudre ne gardent le d que devant un r, c'est-á-dire au futur simple et au conditionnel present (done, en par-ticulier, pas de d au singulier du present de l'indicatif ou de ľimpéra-tif). IPeindre, je peins, tu peins, il peint; peins; — je peindrai; je peindrais. Absoudre, j'absous, tu absous, il absout; absous; — j'absoudrai; j'absoudrais. A cause des féminins dissoute, absoute, le Conseil supérieur de la langue francaise (cf. p. 7) propose de corriger les participes passes dissous et absous en dissout et absout. Dans les verbes en -indre, les consonnes -nd- se changent en -gn- [p] devant une voyelle. | Peindre, nous peignons, je peignais, peignant, etc. c) Au singulier du present de l'indicatif et de ľimpératif, la consonne finale du radical de l'infinitif se maintient 1° Dans les verbes en -dre (sauf les verbes en -indre et en -soudre [cf. b]): 1 Prendre, je prends, tu prends, il prend; prends. I Répondre, je réponds, tu réponds, il répond; réponds. I Répandre, je répands, tu répands, il répand; répands. I Mordre, je mords, tu mords, il mord; mords. I Moudré, je mouds, tu mouds, il moud; mouds. 2° Dans vainere, rompre et dans les derives de ces verbes. IVaincre, je vaines, tu vaines, il vainc; vaines. Rompre, je romps, tu romps, il rompt; romps. uco rnn i ico uu Ulobuuno Asseoir+. — Ind. pr. : J'assieds, tu assieds, il assied, nous asseyons, vous asseyez, ils asseyent (ou: J'assois, tu assois, il assoit, nous assoyons, vous assoyez, ils assoienť). — Imparf. : J'asseyais, nous asseyions (ou: J'assoyais, nous assoyions). — Passé s. : J'assis. — Fut.: J'assiérai (ou : J'assoirai). — Impér. : Assieds, asseyons, asseyez (ou : Assois, assoyons, assoyez). — Subj. pr.: Que j 'asseye, que nous asseyions, qu 'ils asseyent (ou : Quej'assoie, que nous assoyions, qu 'ils assoieni). — Subj. imp. : Que j'assisse. — Part. pr. : Asseyant (ou : Assoyant). — Part. passé : Assis. — Les formes en -oy- sont peu usitées. Astreindre. — Comme craindre. Atteindre. — Comme craindre. Attendre. — Comme rendre. Attraire. — Comme traire, mais ne s'em- ploie plus guěre qu'á l'Infin., au Part, passé attrait (et au passif). Avoir. — Cf. § 310. Battre. — Ind. pr. : Je bats, tu bats, il bat, nous battons, vous battez, ils battent. — Imparf. : Je battais. — Passé s.: Je battis. — Fut. : Je battrai. — Impér. : Bats, bat-tons, battez. — Subj. pr. : Que je hatte. — Subj. imp. : Que je battisse. — Part. pr. : Battant. — Part, passé : Battu. Boire. — Ind. pr. : Je bois, tu bois, il boit, nous buvons, vous buvez, ils boivent. — Imparf. : Je buvais. — Passé s. : Je bus. — Fut.: je boirai. — Impér. : Bois, buvons, buvez. — Subj. pr.: Que je boive, que tu boi-ves, qu 'il boive, que nous buvions, que vous buviez, qu'ils boivent. — Subj. imp. : Que je busse. — Part. pr. : Buvant. — Part, passé : Bu. Bouillir. — Ind. pr. : Je bous, tu bous, il bout, nous bouillons, vous bouillez, ils bouiX-lent. — Imparf. : je bouillais, nous bouil-lions. — Passé s. : Je bouillis. — Fut. : Je bouiWirm. — Impér. : Bous, bouillons, bouillez. — Subj. pr. : Que je bouille, que nous bouillions, que vous bouilliez, qu'ils bouil-lent. — Subj. imp. : Que je bouillisse. —Part, pr. : Bouillant. — Part, passé : bouilli. Braire. — Ne s'emploie guěre qu'á l'Infin. et aux troisiěmes personnes du Pres, de l'Indic, du Fut. et du Condit. : // brait, ils braient. — // braira, ils brairont. — // brai-rait, ils brairaient. — Les formes suivantes sont rares. Imparf. : // brayait, ils brayaient. — Part. pr. : Brayant. — Part, passé : Brait (dans les temps composes : // a brait, etc.) [sans fém. ni plur.]. Bruire. — N'est guěre ušité qu'á l'Infin., aux 3K pers. de l'Ind. pr., de l'Ind. imp. et du Subj. pr., et au Part. pr. : // bruit, ils bruissent. — // bruissait, ils bruissaient. — Qu 'il bruisse, qu 'ils bruissent. — Bruissant (bruyant ne s'emploie plus que comme adjectif). — "Bruisser n'est pas admis. Ceindre. — Comme craindre. *Chaloir «importer». — Ne s'emploie plus qu'impersonnellement, dans les expressions : II ne m 'en chaut, U ne m 'en chaut guěre, peu m 'en chaut. Choir «tomber». — S'emploie, souvent par plaisanterie, á l'Infin. et aux formes suivantes. Ind. pr. : Je chois, tu chois, il choit, ils choient. — Passé s. : // chut, ils churent. — Part, passé : Chu. — Aux temps comp., il se conjugue avec avoir ou étre: Elle est chue de son haut. (F. Brunot.) — Sur la robe ont chu des pétales. (Apollinaire.) Circoncire. — Comme suffire, mais le part, passé est en -s : Circoncis. Circonscrire. — Comme écrire. Circonvenir. — Comme tenir. Clore. — N'est ušité qu'á l'Infin. et aux formes suivantes : Ind. pr. : Je clos, tu clos, il clot (rare : ils closent). — Fut. (rare): Je clorai, tu cloras, etc. — Impér. : Clos. — Subj. pr. (rare) : Que je close, etc. — Part, passé : Clos. Combattre. — Comme battre. Commettre. — Comme mettre. Lfcö rui-nvica uu vcnDc Comparaitre+. — Comme connaitre. Comparoir. — Tenne de procedure ušité seulement á l'Infin. (mot archa'ique, rem-placé par comparaitre). — Comparant s'emploie comme adjectif ou comme nom. Complaire+. — Comme plaire. Comprendre. — Comme prendre. Compromettre. — Comme mettre. Concevoir. — Comme recevoir. Conclure. — Ind. pr. : Je conc/us, tu con-clus, il conclut, nous concluons, vous con-cluez, ils concluent. — Imparf. : Je con-cluais, nous concluions. — Passé s. : Je conclus. — Fut. : Je conc/urai. — Impér. : Conc/us, concluons, concluez. — Subj. pr. : Que je conclue, que nous concluions. — Subj. imp. : Que je conclusse. — Part. pr. : Concluant. — Part, passé : Conclu. Concourir. — Comme courir. Condescendre. — Comme rendre. Conduire. — Ind. pr.: Je conduis, tu con-duis, il conduit, nous conduisons, vous con-duisez, ils conduisent. — Imparf. : Je condui-sais. — Passé s.: Je conduisis. — Fut. : Je conduirai. — Impér. : Conduis, conduisons, conduisez. — Subj. pr. : Que je conduise. — Subj. imp. : Que je conduisisse. — Part. pr.: Conduisant. — Part, passé : Conduit. Conflre. — Comme suffire, sauf le Part, passé: Confit, variable. Confondre. — Comme rendre. Conjoindre. — Comme craindre. Connaitre+. — Ind. pr. : Je connais, tu con-nais, U connaíť', nous connaissons, vous connaissez, ils connaissent. — Imparf. : Je connaissais. — Passé s.: Je connus. — Fut.: Je connaitraŕ. — Impér. : Connais, connaissons, connaissez. — Subj. pr.: Que je connaisse. — Subj. imp. : Que je con-nusse. — Part. pr.: Connaissant. — Part, passé : Connu. Conquérir. — Comme acquérir. Consentir. — Comme mentir. Construire. — Comme conduire. Contenir. — Comme tenir. Contraindre.'— Comme craindre. Contredire. — Comme dire, sauf á la T p. du plur. de l'Ind. pr. et de ľlmpér., oú ľon a : contredisez. Contrefaire. — Comme faire. Contrevenir. — Comme tenir. Convaincre. — Comme vaincre. Convenir. — Comme tenir. Correspondre. — Comme rendre. Corrompre. — Comme rompre. Coudre. — Ind. pr. : Je couds, tu couds, il coud, nous cousons, vous cousez, ils cou-sent. — Imparf. : Je cousais. — Passé s. : Je cousis. — Fut. : Je coudrai. — Impér. : Couds, cousons, cousez. — Subj. pr. : Que je couse. — Subj. imp. : Que je cousisse. — Part. pr. : Cousant. — Part. passé : Cousu. Courir. — Ind. pr. : Je cours, tu cours, il court, nous courons, vous courez, ils cou-rent. — Imparf. : Je courais. — Passé s.: Je courus. — Fut. : Je courrai. — Impér. : Cours, courons, courez. — Subj. pr. : Que je coure, que tu coures, qu'il coure, que nous courions, que vous couriez, qu 'ils cou-rent. — Subj. imp. : Que je courusse. — Part. pr. : Couraní. — Part. passé : Couru. — Ancien Inf. survivant dans chasse ä courre. Couvrir. — Ind. pr. : Je couvre, tu couvres, il couvre, nous couvrons, vous couvrez, ils couvrent. — Imparf. : Je couvrais. — Passé s. : Je couvris. — Fut.: Je couvrirai. — Impér. : Couvre, couvrons, couvrez. — Subj. pr. : Que je couvre. — Subj. imp. : Que je couvrisse. — Part. pr. : Couvrant. — Part, passé : Couvert. Craindre. — Ind. pr. : Je crains, tu crains, il craint, nous craignons, vous craignez, ils craignent. — Imparf. : Je craignais, nous craignions. — Passé s. : Je craignis. — Fut. : Je craindrai. — Impér. : Crains, craignons, craignez. — Subj. pr. : Que je crai-gne, que nous craignions. — Subj. imp. : Que je craignisse. — Part. pr.: Craignant. — Part, passé : Craint. Croire. — Ind. pr. : Je crois, tu crois, il croit, nous croyons, vous croyez, ils croient. — Imparf. : Je croyais, nous croyions. — Passé s. : Je cms. — Fut. : Je croirai. — Impér. : Crois, croyons, croyez. — Subj. pr.: Que je croie, que tu croies, qu'il croie, que nous croyions, que vous croyiez, qu'ils croient. — Subj. imp. : Que je crusse. — Part. pr.: Croyant. — Part, passé : Cru, crue, cms, crues. Croitre+. — Ind. pr. : Je crois, tu crois, il croit, nous croissons, vous croissez, ils croissent. — Imparf. : Je croissais. — Passé s.: Je cms, tu cms, il crůt, nous cmmes, vous crútes, ils cmrent. — Fut.: Je croi-traľ. — Impér. : Crois, croissons, croissez. — Subj. pr. : Que je croisse. — Subj. imp. : Que je crússe, que tu crússes, qu 'U críit, que nous crússions, que vous erüssiez, qu 'ils erüssent. — Part. pr. : Croissant. — Part, passé: Crü (plur. : cms+), cme+ (plur. : cmes+); cf. § 325, d, Rem. — Aux temps composes, il prend tantôt avoir, tan-tôt étre (§ 308). Cueillir. — Ind. pr. : Je cueille, tu cueilles, il cueille, nous cueillons, vous cueillez, ils cueillent. — Imparf. : Je cueillais, nous cueillions. — Passé s. : Je cueillis. — Fut.: Je cueillerai. — Impér. : Cueille, cueillons, cueillez. — Subj. pr. : Que je cueille, que nous cueillions. — Subj. imp. : Que je cueillisse. — Part. pr.: Cueillant. — Part, passé : Cueilli. Cuire. — Comme conduire. Débattre. — Comme battre. Décevoir. — Comme recevoir. Déchoir. — Ind. pr. : Je déchois, tu déchois, U déchoit, nous déchoyons, vous déchoyez, ils déchoient. — Imparf. : (inu-sité). — Passé s. : Je déchus. — Fut. : Je déchoirai. — Impér.: (inusité). — Subj. pr. : Que je déchoie, que nous déchoyions, que vous déchoyiez, qu'ils déchoient. — Subj. imp. : Que je déchusse. — Part. pr. : (inusité). — Part. passé : Dechu. — Aux temps composes, il prend avoir ou étre selon la nuance de la pensée (§ 308). Déclore. — Comme ehre. Mais n'est plus guěre ušité que dans la langue littéraire, á l'Infin. et au Part. passé : Děclos. Découdre. — Comme coudre. Découvrir. — Comme couvrir. Décrire. — Comme écrire. Décroítre+. — Comme aceroitre. — Aux temps composes, il se conjugue avec avoir ou avec étre selon la nuance de la pensée (§ 308). Dédire (se). — Comme dire, sauf á la 2e pers. du plur. de ľlnd. pr. et de ľlmpér. : Vous vous dédisez, dédisez-vous. — Aux temps composes, il se conjugue avec étre. Déduire. — Comme conduire. Défaillir. — Comme assaillir. Défaire. — Comme faire. Défendre. — Comme rendre. Démentir. — Comme mentir, mais le Part. passé a un feminin et un pluriel. Démettre. — Comme mettre. Démordre. — Comme rendre, mais le Part. passé n'a ni fém. ni plur. Départir. — Comme mentir, mais son Part. passé a un feminin et un pluriel. Oépeindre. — Comme peindre. Dépendre. — Comme rendre. Déplaire+. — Comme plaire. Désapprendre. — Comme prendre. Descendre. — Comme rendre. — Aux temps composes, il prend avoir ou étre selon la nuance de la pensée (§ 308). Desservir. — Comme servir. Déteindre. — Comme craindre. Détendre. — Comme rendre. Détenir. — Comme tenir. Détordre. — Comme rendre. Détruire. — Comme conduire. Devenir. — Comme venir. Dévétir. — Comme vétir. Devoir. — Ind. pr. : Je dois, tu dois, il doit, nous devons, vous devez, ils doivent. — Imparf. : Je devais. — Passé s.: Je dus. — Fut.: Je devrai. — Impér.: (inusité). — Subj. pr.: Que je doive, que nous devions. — Subj. imp. : Que je dusse. — Part. pr. : Devant. — Part. passé : Du (plur. : dus ; § 325, a), due (plur.: dues). Dire. — Ind. pr. : Je dis, tu dis, il dit, nous disons, vous dites, ils disent. — Imparf. : Je disais. — Passé s.: Je dis. — Fut. : Je dirai. — Impér. : Dis, disons, dites. — Subj. pr.: Que je dise. — Subj. imp. : Que je disse. — Part. pr.: Disant. — Part. passé : Dit. Disconvenir. — Comme tenir. — Aux temps composes, dans le sens de « ne pas convenir (de) », il prend étre : II n 'est pas disconvenu de cette vérité. Dans le sens archaique de «ne pas convenir (á)», il prend avoir: Cette mesure a disconvenu ä beaueoup de gens. Discourir. — Comme courir. Disjoindre. — Comme craindre. Disparaitre . — Comme connaitre. Dissoudre*. — Comme absoudre. Distendre. — Comme rendre. Distraire. — Comme traire. Dormir. — Ind. pr. : Je dors, tu dors, il dort, nous dormons, vous dormez, ils dor-ment. — Imparf. : Je dormais. — Passé s. : Je dormis. — Fut. : Je dormirai. — Impér. : Dors, dormons, dormez. — Subj. pr. : Que je dorme. — Subj. imp. : Que je dormisse. — Part. pr. : Dormant. — Part, passé: Dormi [le fem. et le plur. sont rares : Trois nuits mal dormies (Musset)]. Ébattrc (s'). — Comme battre. Les temps composes prennent étre. Échoir. — Ušité seulement á l'Infin. et aux formes suivantes : Ind. pr. : II échoit (il échet est juridique), ils échoient. — Imparf. : II échéait (archaique). — Passé s. : Il échut. — Fut. : il échoira, ils échoiront (il écherra, ils écherront: formes archai'ques). — Condit. : II échoirait, ils échoiraient (il écherrait, ils écherraient: formes archai'- ques). — Part. pr. : Échéant. — Part. passé : Echu. — Les temps composes se conjuguent avec étre. Éclore. — N'est guěre ušité qu'á l'Infin. et aux formes suivantes. Ind. pr. : 77 éclôt, ils éclosent. — Imparf.: II éclosait, ils éclosaient. — Fut.: II éclora, ils écloront. — Condit. : II éclorait, ils écloraient. — Subj. pr. : Qu'il éclose, qu'ils éclosent. — Part. passé : Ěclos. — Les temps composes prennent étre ou avoir : § 308. Éconduire. — Comme conduire. Écrire. — Ind. pr.: J'écris, tu éeris, il écrit, nous écrivons, vous écrivez, ils éerivent. — Imparf. : J'écrivais. — Passé s.: J'écrivis. — Fut. : J'écrirai. — Impér. : Ecris, écrivons, écrivez. — Subj. pr.: Que j'écrive. — Subj. imp.: Que j'écrivisse. — Part. pr. : Ecrivant. — Part, passé : Écrit. Élire. — Comme lire. Emboire. — Comme boire. Vieilli. Émettre. — Comme mettre. Émouvoir. — Comme mouvoir, mais le Part. passé ému s'écrit sans circonflexe. Empreindre. — Comme craindre. Enceindre. — Comme craindre. Enclore. — Ind. pr. : J'enclos, tu enclos, il enclôt, nous enclosons, vous enclosez, ils enclosent. — Imparf. (rare) : J'enclo-sais. — Passé s.: (manque). — Fut. : J'en-clorai. — Impér. : Enclos. — Subj. pr. : Que j'enclose. — Subj. imp. : (manque). — Part. pr. (rare): Enclosant. — Part, passé : Enclos. Encourir. — Comme courir. Endormir. — Comme dormir. — Mais le feminin et le pluriel du Part. passé sont courants. Enduire. — Comme conduire. Enfreindre. — Comme craindre. Enfuir (s'). — Comme fuir. — Aux temps composes, il prend étre. 274 LfcS KAU 1 ItS UU UlöUUUhlO Enjoindre. — Comme craindre. Enquérir (s')- — Comme acquérir. — Aux temps composes, se conjugue avec ětre. Ensuivre (s'). — Comme suivre, mais n'est ušité qu'á ľlnfin. et aux 3^ pers. de chaque temps. — Aux temps composes, il se conjugue avec étre. Entendre. — Comme rendre. Entremettre (s'). — Comme mettre. — Aux temps comp., se conjugue avec étre. Entreprendre. — Comme prendre. Entretenir. — Comme tenir. Entrevoir. — Comme voir. Entrouvrir. — Comme couvrir. Envoyer. — Ind. pr. : J'envoie, tu envoies, il envoie, nous envoyons, vous envoyez, ils envoient. — Imparf.: J'envoyais, nous envoyions. — Passe s. : J'envoyai. — Fut. : J'enverrai. — Impér.: Envoie, envoyons, envoyez. — Subj. pr. : Que j'envoie, que nous envoyions. — Subj. imp.: Que j'en-voyasse. — Part. pr.: Envoyant. — Part, passe: Envoyé. Épandre. — Comme rendre. Éprendre (s'). — Comme prendre. — Aux temps comp., se conjugue avec étre. Équivaloir. — Comme valoir, mais le Part, passé équivalu n'a ni fem. ni plur. Éteindre. — Comme craindre. Étendre. — Comme rendre. Étre. — Cf. §311. Étreindre. — Comme craindre. Exclure. — Comme conclure. Extraire. — Comme traire. Faillir. — N'est plus guěre ušité qu'á ľln-finitif, au Passé s. : Je faillis; — au Fut. et au Cond. : Je faillirai; — aux temps composes : J'ai failli, etc. — Quelques écri-vains emploient encore faut á la 3e pers. du sing, de ľ Indie. pr. : La memoire me faut. (J. Green.) — Quelques autres conjuguent faillir comme finir: Celie qui a raison, celie qui ne faillit jamais. (J. Giraudoux.) Faire. — Ind. pr. : Je fais, tu fais, il fait, nous faisons [f(a)z3], vous faites, ils font. — Imparf. : Je faisais [f(a)ze]. — Passé s. : Je fis. — Fut. : je ferai. — Impér. : Fais, faisons [f(a)z3], faites. — Subj. pr. : Que je fasse. — Subj. imp. : Que je fisse. — Part. pr. : Faisant [fi»za]. — Part, passé : Fait. Falloir. — Verbe impersonnel. Ind. pr. : // faut. — Imparf. : // fallait. — Passé s.: // fallut. — Fut.: Ilfaudra. — Subj. pr.: Qu'il faille. — Subj. imp. : Qu'il fallüt. — Part, pr. : (inusité). — Part, passé : Fallu (sans fém. ni plur.). Feindre. — Comme craindre. Fendre. — Comme rendre. Férir « frapper ». — N'est plus ušité qu'á ľlnfin. dans l'expression sans coup férir, et au Part. passé : F éru, qui s'emploie comme adjectif au figure : « épris (de) ». Fleurir. — § 316, b. Fondre. — Comme rendre. Forfaire. — N'est guěre ušité qu'á ľlnfin. et aux temps composes: /'ai forfait ä ľhonneur, etc. Frire. — N'est guěre ušité qu'á ľlnfin., au sing, de ľ Ind. pr. : Jefris, tufris, ilfrit; — au Part. passé : Frit; — et aux temps composes : J'ai frit, j 'avais frit, etc. — Rare-ment au Fut. : Je frirai; á ľlmpér. sing. : Fris. Fuir. — Ind. pr. : Je fuis, tu fuis, il fuit, nous fuyons, vous fuyez, ils fuient. — Imparf. : Je fuyais, nous fuyions. — Passé s. : Je fuis. — Fut. : Je fuirai. — Impér. : Fuis, fuyons, fuyez. — Subj. pr. : Que je fuie, que tu fuies, qu'il fuie, que nous fuyions, que vous fuyiez, qu 'ils fuient. — Subj. imp. (rare) : Que je fuisse. — Part, pr. : Fuyant. — Part, passé : Fui. Geindre. — Comme craindre. *Gésir «ětre couché». — Ne s'emploie plus qu'á l'Ind. pr.: Je gis, tu gis, il git* Lco runiviĽo uu VERBE 275 (ci-gíŕ), nous gisons, vous gisez, ils gisent; — á ľlmparf. : Je gisais, etc.; — au Part. pr. : Gisant. Hai'r. — Ind. pr. : Je hais [e], tu hais, il hatí, nous haíssons [Aisô], vous haissez, ils haissent. — Imparf.: Je haíssais. — Passé s. (rare) : Je hais, nous haímes, vous haltes, ils hairent. — Futur : Je haírai. — Impér. : Hais, haíssons, haissez. — Subj. pr. : Que je haísse. — Subj. imp. (rare): Que je haisse, que tu haisses, qu 'il halt. — Part. pr. : Hais-sant. — Part, passé : Hai. Inclure. — Comme conclure, sauf au Part, passé : Indus, incluse. Induire. — Comme conduire. Inscrire. — Comme écrire. Instruire. — Comme conduire. Interdire. — Comme dire, sauf á la T pers. du plur. de l'Ind. pr. et de ľlmpér., oü ľ on a : interdisez. Intervenir. — Comme venir. Introduire. — Comme conduire. *Issir « sortir ». — Ne subsiste plus qu'au Part, passé: Issu, qui s'emploie seul ou avec étre : Un prince issu du sang des rois. — Elle est issue d'une famille suisse. Joindre. — Comme craindre. Lire. — Ind. pr.: Je lis, tu lis, il lit, nous lisons, vous lisez, ils lisent. — Imparf. : Je lisais. — Passé s. : Je lus. — Fut. : Je Ural — Impér. : Lis, lisons, lisez. — Subj. pr. : Que je lise. — Subj. imp. : Que je lusse. — Part. pr. : Lisant. — Part, passé : Lu. Luire (rare en dehors de la 3e pers.). — Ind. pr.: Je luis, tu luis, il luit, nous luisons, vous luisez, ils luisent. — Imparf. : Je luisais. — Passé s. (peu ušité) : Je luisis. — Fut. : Je lui-rai. — Impér. : Luis, luisons, luisez. — Subj. pr. : Que je luise. — Subj. imp. (peu ušité): Que je luisisse. — Part. pr. : Luisant. — Part, passé : Lui (sans fem. ni plur.). Maintenir. — Comme tenir. Maudire. — Ind. pr. : Je maudis, tu mau-dis, il maudit, nous maudissons, vous mau-dissez, ils maudissent. — Imparf. : Je mau-dissais. — Passé s. : Je maudis. — Fut. : Je maudirai. — Impér.: Maudis, maudissons, maudissez. — Subj. pr. : Que je maudisse. — Subj. imp. : Que je maudisse. — Part, pr. : Maudissant. — Part, passé : Maudit. Méconnaítre+. — Comme connaitre. Médire. — Comme dire, sauf ä la 2e pers. du plur. de l'Ind. pr. et de ľlmpér., oü l'on a : médisez. — Le Part, passé médit n'a ni fem. ni plur. Mentir. — Ind. pr.: Je mens, tu mens, il ment, nous mentons, vous mentez, ils men-tent. — Imparf. : Je mentals. — Passé s. : Je mentis. — Fut.: Je mentirai. — Impér. : Mens, mentons, mentez. — Subj. pr. : Que je mente. — Subj. imp. : Que je mentisse. — Part. pr. : Mentant. — Part, passé : Menü (sans fem. ni plur.). Méprendre (se). — Comme prendre. Aux temps comp., se conjugue avec étre. *Messeoir. — S'emploie, selon l'Acadé-mie, dans les mémes temps que seoir « con-venir ». En fait, n'est plus ušité que dans la langue littéraire, á la 3e pers. du sing, de l'Indic. pr. : // messied. Mettre. — Ind. pr. : Je mets, tu mets, il met, nous mettons, vous mettez, ils mettent. — Imparf. : Je mettais. — Passé s. : Je mis. — Fut.: Je mettrai. — Impér. : Mets, mettons, mettez. — Subj. pr.: Que je mette. — Subj. imp. : Que je misse. — Part. pr. : Met-tant. — Part, passé : Mis. Mordre. — Comme rendre. Morfondre (se). — Comme rendre. Aux temps comp., se conjugue avec étre. Moudré. — Ind. pr. : Je mouds, tu mouds, il moud, nous moulons, vous moulez, ils moulent. — Imparf. : Je moulais. — Passé s.: Je moulus. — Fut. : Je moudrai. — Impér. : Mouds, moulons, moulez. — Subj. pr. : Que je moule. — Subj. imp. : Que je 276 LES PARTIES DU DISCOURS moulusse. — Part. pr. : Moulant. — Part, passé : Moulu. Mourir. — Ind. pr. : Je meurs, tu meurs, il meurt, nous mourons, vous mourez, ils meu-rent. — Imparf. : Je mourais. — Passe s.: Je mounts. — Fut. : Je mourrai. — Impér. : Meurs, mourons, mourez. — Subj. pr. : Que je meure, que tu meures, qu'il meure, que nous mourions, que vous mouriez, qu'ils meurent. — Subj. imp. : Que je mourusse. — Part. pr. : Mourant. — Part, passe : Mort. — Aux temps comp., il se conjugue avec étre. Mouvoir. — Ind. pr. : Je meus, tu meus, il meut, nous mouvons, vous mouvez, ils meuvent. — Imparf. : Je mouvais. — Passe s. : Je mus. — Fut. : Je mouvrai. — Impér. : meus, mouvons, mouvez. — Subj. pr.: Que je meuve. — Subj. imp. : Que je müsse. — Part. pr. : Mouvant. — Part, passe : Mit (plur. : mus ; § 325, á), mue (plur. : mues). Naitre+. — Ind. pr. : Je nais, tu nais, il naiŕ, nous naissons, vous naissez, ils nais-sent. — Imparf. : Je naissais. — Passe s. : Je naquis. — Fut. : Je naitrat. — Impér. : Nais, naissons, naissez. — Subj. pr. : Que je naisse. — Subj. imp. : Que je naquisse. — Part. pr. : Naissant. — Part, passé : Né. — Aux temps composes, il se conjugue avec étre. Nuire. — Comme conduire, mais le Part, passé nui s'écrit sans t et n'a ni fem. ni plur. Obtenir. — Comme tenir. Occire «tuer ». — Ne s'emploie plus que par badinage, á ľlnfin., au Part. passé: Occis, occise, et aux temps comp. Offrir. — Comme couvrir. Oindre. — Comme craindre, mais ne s'emploie plus guére qu'á ľlnfin. et au Part. passé : Oint, ointe. — Voir aussi le proverbe cite plus bas, á poindre. Omettre. — Comme mettre. Ouir. — N'est plus guěre ušité qu'á ľlnfin. et au Part. passé : Oui, surtout dans : (J'ai) ouí dire. Ouvrir. — Comme couvrir. Paitre+. — Ind. pr. : Je pais, tu pais, il pair, nous paissons, vous paissez, ils pais-sent. — Imparf. : Je paissais. — Passé s. : (manque). — Fut. : Je paitraŕ. — Impér. : Pais, paissons, paissez. — Subj. pr.: Que je paisse. — Subj. imp. : (manque). — Part, pr. : Paissant. — Part. passé : (manque). Paraitre+. — Comme connaitre. Parcourir. — Comme courir. Parfaire. — Comme faire. Partir. — Comme mentir, mais son Part, passé parti a un fem. et un plur. — Aux temps composes, partir se conjugue avec ľauxiliaire étre. Partir, au sens ancien de «partager», ne s'emploie plus que dans l'expression avoir maille ä partir avec qqn {maille : « petite piece de monnaie »); — et au Part, passé : Parti, en termes de blason ou dans la locution mi-parti. Parvenir. — Comme venir. Peindre. — Comme craindre. Pendre. — Comme rendre. Percevoir. — Comme recevoir. Perdre. — Comme rendre. Permettre. — Comme mettre. Plaindre. — Comme craindre. Plaire. — Ind. pr. : Je plais, tu plais, il plaíť, nous plaisons, vous plaisez, ils plai-sent. — Imparf. : Je plaisais. — Passé s. : Je plus. — Fut. : Je plairai. — Impér. : Plais, plaisons, plaisez. — Subj. pr. : Que je plaise. — Subj. imp. : Que je plus se. — Part. pr. : Plaisant. — Part, passé: Piu (sans fem. ni plur.). Pleuvoir. — Seulement ušité aux 3es pers. (cf. § 298, a et Rem. 1). — Ind. pr. : /' pleut, ils pleuvent. — Imparf. : // pleuvait, ils pleuvaient. — Passé s. : // plut, ils plu- LES FORMES DU VERBE rent. — Fut. : // pleuvra, ils pleuvront. — Subj. pr. : Qu'il pleuve, qu'ils pleuvent. — Subj. imp. : Qu'il plüt, qu'ils plussent. — Part. pr. : Pleuvant. — Part, passé : Piu (sans fém. ni plur.). Poindre. — Se conjugue comme craindre. — Dans le sens de « commencer á paraí-tre », n'est guére ušité qu'á l'Inf. et á la T pers. du sing, de ľlnd. pr. et du Fut. : Le jour point, poindra. — Dans le sens de «piquer, faire souffrir», est ušité dans la langue littéraire aussi á la 3e pers. de ľlnd. imp. et du Passé s. : // poignait, il poignit, et au Part. pr. : Poignant. — Notez en outre le proverbe : Oignez vilain, il vous poindra ; poignez vilain, il vous oindra. — °Poigner n'est pas admis. Pondre. — Comme rendre. Pourfendre. — Comme rendre. Poursuivre. — Comme suivre. Pourvoir. — Comme voir, sauf au Passé s. : Je pourvus ; — au Fut. : Je pourvoirai; — au Condit. : Je pourvoirais; — et au Subj. imp. : Que je pourvusse. Pouvoir. — Ind. pr. : Je peux (ou je puis), tu peux, il peut, nous pouvons, vous pouvez, ils peuvent. — Imparf. : Je pouvais. — Passé s.: Je pus. — Fut.: Je pourrai. — Impér. : (manque). — Subj. pr. : Que je puisse. — Subj. imp. : Que je pusse. — Part. pr. : Pouvant. — Part, passé : Pu (sans fém. ni plur.). Prédire. — Comme dire, sauf á la 2e pers. du plur. de ľlnd. pr. et de ľlmpér., ou l'on a: prédisez. Prendre. — Ind. pr. : Je prends, tu prends, il prend, nous prenons, vous prenez, ils prennent. — Imparf. : Je prenais. — Passé S.: Je pris. — Fut. : Je prendrai. — Impér. : Prends, prenons, prenez. — Subj. pr. : Que je prenne, que tu prennes, qu'il prenne, que nous prenions, que vous preniez, qu'ils prennent. — Subj. imp. : Que je prisse. — Part. pr. : Prenant. — Part, passé : Pris. Prescrire. — Comme ěcrire. Pressenrir. — Comme sentir. Prétendre. — Comme rendre. Prévaloir. — Comme valoir, sauf au Subj. pr. : Que je prevale, que tu prévales, qu 'il prévale, que nous prévalions, que vous pré-valiez, qu'ils prevalent. — Le Part. passé prévalu n'a ni fém. ni plur. Prévenir. — Comme tenir. Prévoir. — Comme voir, sauf au Fut. : Je prévoirai; — et au Condit. : Je prévoirais. Produire. — Comme conduire. Promettre. — Comme mettre. Promouvoir. — Comme mouvoir, mais le Part. passé promu s'écrit sans accent cir-conflexe. — Dans la langue ordinaire, le verbe est surtout ušité á ľlnfin., au Part. pres., au Part. passé et aux temps composes. Proscrire. — Comme écrire. Provenir. — Comme venir. Rare au Part. passé et aux temps composes. Quérir (ou querir). — Ne s'emploie plus qu'á ľlnfin. aprěs aller, venir, envoyer. Pour les verbes contenant le prefixe re- (r-, ré-), voir aux verbes simples. Nous n'avons retenu que certains cas particuliers. Rasseoir+. — Comme asseoir. — Remar- quez : Du pain rassis. Ravoir. — N'est guěre ušité qu'á ľlnfin. — Le Fut. et le Condit. : Je raurai, je rau-rais, appartiennent á la langue familiére. Recevoir. — Ind. prés. : Je recois, tu recois, il recoit, nous recevons, vous rece-vez, ils recoivent. — Imparf. : Je recevais. — Passé s. : Je recus, tu regus, il regut, nous recúmes, vous regůtes, ils regurent. — Fut. : Je recevrai. — Impér. : Regois, recevons, recevez. — Subj. prés. : Que je regoive, que tu regoives, qu 'U regoive, que nous recevions, que vous receviez, qu'ils regoivent. — Subj. imp. : Que je regusse, 278 LES PARTIES DU DISCOURS que tu regusses, qu'il recüt, que nous regussions, que vous regussiez, qu'ils regussent. — Part. pres. : Recevant. — Part, passe : Regu. Reclure. — N'est ušité qu'á l'Infin. et au Part, passé : Reclus, recluse. RecroTtre+. — Comme accroitre. — Part, passé: Recru (plur. : recrus*), recrue* (plur. recrues*), voir § 325, a. — Aux temps comp., prend avoir ou étre: cf. §308. Renaitre+. — Comme naitre, mais il n'a pas de Part, passé et done pas de temps composes. Rendre. — Ind. pres. : Je rends, tu rends, il rend, nous rendons, vous rendez, ils ren-dent. — Imparf. : Je rendais. — Passé s. : Je rendis. — Fut. : Je rendrai. — Impér. : Rends, rendons, rendez. — Subj. pres. : Que je rende. — Subj. imp. : Que je rendisse. — Part. pr. : Rendant. — Part, passé : Rendu. Rentraire. — Comme traire. Repaitre+. — Comme paitre, mais il a un Passé s. : Je repus; — un Subj. imp. : Que je repusse; — et un Part, passé : Repu. Répandre. — Comme rendre. Repartir. 1. «partir de nouveau». — Comme partir. (Les temps composes pren-nent étre.) 2. « répondre ». — Comme partir, mais les temps composes prennent avoir. — Ne pas confondre avec répartir (« partager »), qui se conjugue réguliěrement sur finir. Repentir (se). — Comme sentir. — Aux temps comp., se conjugue avec étre. Répondre. — Comme rendre. Requérir. — Comme acquérir. Résoudre. — Ind. pr. : Je résous, tu résous, il résout, nous résolvons, vous résolvez, ils resolvent. — Imparf. : Je résolvais. — Passé s. : Je résolus. — Fut. : Je rásoudrai. — ímpér. : Résous, résolvons, résolvez. — Subj. pr. : Que je résolve. — Subj. imp. : Que je résolusse. — Part. pr.: Résolvant. — Part. passé : Résolu. Ressentir. — Comme sentir. Ressortir « sortir ďun lieu oú ľ on vient d'entrer, former relief, résulter». — Comme sortir. — Ne pas confondre avec ressortir (« étre du ressort de »), qui se conjugue réguliěrement sur finir: Ces affaires ressortissent, ressortissaient á tel tribunal. Restreindre. — Comme eraindre. Revétir. — Comme vétir. Rire. — Ind. pr. : Je ris, tu ris, il rit, nous rions, vous riez, ils rient. — Imparf. : Je riais, nous riions. — Passé s.: Je ris, nous rimes, vous rites, ils rirent. — Fut. : Je rirai. — Impér. : Ris, rions, riez. — Subj. pr. : Que je rie, que nous riions. — Subj. imp. : Que je risse. — Part. pr. : Riant. — Part, passé : Ri (sans fém. ni plur.). Rompre. — Ind. pr. : Je romps, tu romps, il rompt, nous rompons, vous rompez, ils rompent. — Imparf. : Je rompais. — Passé s. : Je rompis. — Fut.: Je romprai. — Impér.: Romps, rompons, rompez. — Subj. pr.: Que je rompe. — Subj. imp. : Que je rompisse. — Part. pr. : Rompant. — Part, passé : Rompu. Saillir. — Se conjugue le plus souvent comme tressaillir, mais il est moins ušité. Certains grammairiens considěrent qu'il se conjugue comme finir quand il signifie «jaillir ». Satisfairc. — Comme faire. Savoir. — Ind. pr. : Je suis, tu sais, il salt, nous savons, vous savez, ils savent. — Imparf. : Je savais. — Passé s. : Je sus. — Fut. : Je saurai. — Impér. : Sache, sachons, sachez. — Subj. pr. : Que je sache. — Subj. imp. : Que je süsse. — Part. pr. : Sachant. — Part, passé : Su. Secourir. — Comme courir. Séduire. — Comme conduire. Sentir. — Comme mentir, mais son Part. passé senti a un fem. et un plur. LES FORMES DU VERBE *Seoir. 1. «convenir». — N'est ušité qu'au Part. pr. et aux 3es pers.; il n'a pas de temps composes. Ind. pr.: // sied, ils siéent (rare). — Imparf. : // seyait, ils seyaient. — Passé s. : (manque). — Fut. : // siéra, ils siéront. — Condit.: // siérait, ils siéraient. — Impér. : (manque). — Subj. pr. (rare): Qu'il siée, qu'ils siéent. — Subj. imp. : (manque). — Part. pr. : Seyant. (Scant s'emploie comme adjectif: // n'est pas séant de faire cela.) 2. «étre situé, siéger». — Ne s'emploie plus guére qu'au Part. pr. : Séant; — et au Part. passé : Sis. — Pas de temps comp. Servir. — Ind. pr. : Je sers, tu sers, il sert, nous servons, vous servez, ils servent. — Imparf. : Je servais. — Passé s. : Je servis. — Fut. : Je servirai. — Impér. : Sers, servons, servez. — Subj. pr. : Que je serve. — Subj. imp. : Que je servisse. — Part. pr. : Servant. — Part. passé : Servi. Sortir. — Comme mentir, mais son Part. passé sorti a un fémin. et un plur. — Aux temps composes, sortir, transitif, se conjugue avec avoir: J'ai sorti la voiture. Dans le sens intransitif, il se conjugue avec étre. — Sortir, terme de droit signifiant «pro-duire », se conjugue comme finir, mais ne s'emploie qu'aux 3es pers., par ex., Ind. pr. : La sentence sortit son effet, les sentences sortissent leur effet, etc. — Aux temps composes, ce verbe se conjugue avec avoir. Souffrir. — Comme couvrir. Soumettre. — Comme mettre. Sourdre. — N'est plus guére ušité qu'á l'Infin. et aux 3es pers. de l'Ind. pr.: // sourd, ils sourdent. — Les formes suivantes sont archai'ques. Imparf. : // sourdait. — Passé s. : // sourdit. — Fut.: // sourdra. — Condit. : // sourdrait. — Subj. pr. : Qu'il sourde. — Subj. imp. : Qu'il sourdit. — Part. pr. : Sourdant. Sourire. — Comme rire. Souscrire. — Comme écrire. Soustraire. — Comme traire. 279 Soutenir. — Comme tenir. Souvenir (se). — Comme tenir. Aux temps composes, il se conjugue avec étre. Subvenir. — Comme tenir. Suffire. — Ind. pr. : Je sujfis, tu suffis, il suffit, nous suffisons, vous suffisez, ils suffi-sent. — Imparf. : je suffisais. — Passé s. : Je suffis. — Fut. : Je suffirai. — Impér. : Suffis, suffisons, suffisez. — Subj. pr. : Que je suffise. — Subj. imp. : Que je suffisse. — Part. pr. : Süffisant. — Part, passé : Suffi (sans fem. ni plur.). Suivre. — Ind. pr. : Je suis, tu suis, il suit, nous suivons, vous suivez, ils suivent. — Imparf. : Je suivais. — Passé s. : Je suivis. — Fut. : Je suivrai. — Impér. : Suis, suivons, suivez. — Subj. pr. : Que je suive. — Subj. imp. : Que je suivisse. — Part. pr. : Suivant. — Part, passé : Suivi. Surfaire. — Comme faire. Surprendre. — Comme prendre. Surseoir+. — Ind. pr. : Je sursois, tu sur-sois, il sursoit, nous sursoyons, vous sursoyez, ils sursoient. — Imparf. : Je sur-soyais, nous sursoyions. — Passé s.: Je sursis. — Fut. : Je surseoirai*. — Impér. : Sursois, sursoyons, sursoyez. — Subj. pr. : Que je sursoie, que nous sursoyions. — Subj. imp. : Que je sursisse. — Part. pr. : Sur-soyant. — Part, passé : Sursis (fém. inusité). Survenir. — Comme venir. Survivre. — Comme vivre. Suspendre. — Comme rendre. Taire. — Ind. pr. : Je tais, tu tais, il tait, nous taisons, vous taisez, ils taisent. — Imparf. : Je taisais. — Passé s.: Je tus. — Fut. : Je tairai. — Impér. : Tais, taisons, taisez. — Subj. pr. : Que je taise. — Subj. imp. : Que je tusse. — Part. pr. : Taisant. — Part, passé : Tu. Teindre. — Comme craindre. Tendre. — Comme rendre. Tenir. — Ind. pr. : Je tiens, tu tiens, il tient, nous tenons, vous tenez, ils tiennent. 280 LES PARTIES DU DISCOURS — Imparf. : Je tenais. — Passe s. : Je tins, nous tínmes, vous tintes, ils tinrent. — Fut. : Je tiendrai. — Impér. : Tiens, tenons, tenez. — Subj. pr. : Que je tienne, que nous tenions. — Subj. imp. : Que je tinsse. — Part. pr. : Tenant. — Part, passé : Tenú. *Tistre «tisser ». — N'est ušité qu'au Part. passé : Tissu et aux temps composes. II ne s'emploie guěre qu'au figure : Cest lui qui a tissu cette intrigue. Tondre. — Comme rendre. Tordre. — Comme rendre. Traduire. — Comme conduire. Traire. — Ind. pr. : Je trais, tu trais, il trait, nous trayons, vous trayez, ils traient. — Imparf. : Je trayais, nous trayions. — Passé s. : (manque). — Fut. : Je trairai. — Impér. : Trais, trayons, trayez. — Subj. pr.: Que je traie, que nous trayions. — Subj. imp. : (manque). — Part. pr. : Trayant. — Part, passé : Trait. Transcrire. — Comme écrire. Transmettre. — Comme mettre. Transparaitre*. — Comme connaitre. Tressaillir. — Comme assaillir. Vaincre. — Ind. pr. : Je vaincs, tu vaincs, il vainc, nous vainquons, vous vainquez, ils vainquent. — Imparf. : Je vainquais. — Passé s. : Je vainquis. — Fut. : Je vaincrai. — Impér. : Vaincs, vainquons, vainquez. — Subj. pr. : Que je vainque. — Subj. imp. : Que je vainquisse. — Part. pr. : Vainquant. — Part, passé : Vaincu. Valoir. — Ind. pr. : Je vaux, tu vaux, il vaut, nous valons, vous valez, ils valení. — Imparf. : je valais. — Passé s. : Je valus. — Fut. : Je vaudrai. — Impér. : Vaux (rare), valons, valez. — Subj. pr. : Que je vaille, que tu vailles, qu'il vaille, que nous valions, que vous valiez, qu'ils vaillent. — Subj. imp. : Que je valusse. — Part. pr. : Valant (ancienne forme dans un sous vail- lani). — Part, passé : Valu (cf. § 372, b). Vendre. — Comme rendre. Venir. — Comme tenir, mais aux temps composes il prend étre. Větir. — Ind. pr. : Je véts, tu véts, il vět, nous vétons, vous větez, ils vétent. __ Imparf. : Je vétais. — Passé s. : Je vétis. — Fut.: Je vétirai. — Impér. : Véts, vétons, vétez. — Subj. pr. : Que je véte, que nous vétions. — Subj. imp. : Que je vétisse. — Part. pr. : Vétant. — Part. passé : Vetu. Vívre. — Ind. pr. : Je vis, tu vis, il vit, nous vivons, vous vivez, ils vivent. — Imparf. : Je vivais. — Passé s. : Je vécus. — Fut. : Je vivrai. — Impér. : Vis, vivons, vivez. — Subj. pr. : Que je v;ve. — Subj. imp. : Que je vécusse. — Part. pr. : Vivant. — Part. passé : Vécu. Voir. — Ind. pr. : Je vois, tu vois, il voit, nous voyons, vous voyez, ils voient. — Imparf. : Je voyais, nous voyions. — Passé s.: Je vis. — Fut. : Je verrat — Impér. : Vois, voyons, voyez. — Subj. pr. : Que je voie, que tu voies, qu'il voie, que nous voyions, que vous voyiez, qu'ils voient. — Subj. imp. : Que je visse. — Part. pr. : Voyant. — Part. passé : Vu. Vouloir. — Ind. pr. : Je veux, tu veux, il veut, nous voulons, vous voulez, ils veulent. — Imparf. : Je voulais. — Passé s. : Je vou-lus. — Fut.: Je voudrai. — Impér. : Veuille, veuillons, veuillez. [Veux, voulons, voulez s'emploient pour exhorter á s'armer d'une ferme volonte. — On dit dans le sens « ne pas garder rancune » : N'en veuille (veuillons, veuillez) pas á..., mais souvent aussi: N'en veux (voulons, voulez) pas á...] — Subj. pr. : Que je veuille, que tu veuilles, qu'il veuille, que nous voulions, que vous vouliez, qu'ils veuillent. — Subj. imp. : Que je voulusse. — Part. pr.: Voulant. — Part. passé : Voulu. EMPLOI DES MODES ET DES TEMPS C. EMPLOI DES MODES ET DES TEMPS 1. INDICATIF L'indicatif est le mode des phrases declaratives et des phrases interrogatives, ainsi que des phrases exclamatives. I Jean se proměně, se proměnera, se promenait. Jean se proměnera-t-il ? Comme il est habile I Cest le mode du fait. Cela apparait aussi quand, pour le prédicat ďune proposition, il s'oppose au subjonctif. 1 // est certain qu'elle viendra. I (Comp.: // n'est pas certain qu'elle vienne.) REMARQUE L'indicatif a une richesse de temps que n'a aucun autre mode. On notera que les emplois particuliers de divers temps résultent surtout • Soit d'une obligation speciale de la langue, aprěs si conditionnel: §§ 328, b, 3°; 329, b, 4°; 331, b, 2°; 332, b, 2°. • Soit de realisations stylistiques par lesquelles on décale les relations temporelles objectives : par exemple, en élargissant le domaine du present (§ 328, b, 1° et 2°) ou en rejetant les faits hors du present pour les atténuer (§§ 329, b, 3°; 332, b, 1°; 335, b, 2°). Present a) Valeur generale. Le present situe le fait dans un temps incluant le moment ou ľ on parle ; il convient á la fois pour les faits qui se passent au moment de la parole, pour les faits habituels et pour les faits intemporels (vérités générales). ■* Je vous parle. Aimez-vous les concombres ? I Méme un chien méchant aime ä remuer la queue. b) Emplois particuliers. 1° Certains faits du passé recent ou du futur proche peuvent étre pré-sentés comme faisant partie du present. Le verbe est alors générale-ment accompagné d'un complement de temps. Votre mere ? Je la quitte ä I'instant. J J'arrive dans deux minutes. 282___________________________________________________LES PARTIES DU DISCOURS On peut mettre aussi au present des faits futurs présentés comme une consequence inevitable d'un autre fait, comme déjá realises en quelque sorte. | Un pas de plus, et tu es mort! 2° Dans un récit, on peut employer le present historique, qui donne l'im-pression que le fait, quoique passé, se produit au moment ou l'on parle. | Nous marchions. Une fusillade éclate. 3° Aprěs si conditionnel, on emploie obligatoirement le present pour un fait futur (le verbe principal étant, lui, au futur). | Si vous partez demain, je vous suivrai. On ne peut dire : °Si vous partirez demain... Temps du passé EES] L'imparfait. a) Valeur generale. L'imparfait montre un fait en train de se dérouler dans une portion du passé, mais sans faire voir le debut ni la fin du fait. I Le soir tombait quand j 'arrivai (ou je suis arrive) á la maison. b) Emplois particuliers. 1° Certains faits de peu antérieurs ou postérieurs á un fait passé sont présentés comme simultanes par rapport á ce dernier fait. Le verbe á l'imparfait est généralement accompagné d'un complement de temps (comp. § 328, b, 1°). Nous sortions ä peine qu'un orage éclata. Je repris courage: dans deux heures du renfort arrivait. On met aussi á l'imparfait un fait qui devait étre la consequence inevitable d'un autre fait passé (qui ne s'est pas produit). | Un pas de plus, je tombais dans le precipice (= je serais tombé). 2° L'imparfait narmtif ou historique, au contraire de la valeur fundamentale, marque un fait qui a eu lieu á un moment precis du passé (indiqué par un complement de temps). | Děs octobre 1933, il (Hitler) rompait avec la Societě des Nations. (De Gaulle.) On a dit que «l'imparfait, ici, sert á prolonger la durée de Taction exprimée par le verbe, et l'immobilise en quelque sorte sous les yeux du lecteur ». EMPLOI PES MODES ET DES TEMPS___________ 283 3° L'imparfait d'attenuation concerne un fait present que l'on rejette en quelque sorte dans le passé, pour ne pas brusquer l'interlocuteur. | Je venais vous presenter ma note. 4° L'imparfait s'emploie obligatoirement aprěs le si conditionnel pour marquer un fait hypothétique present ou futur (le verbe principal étant au conditionnel present). | Si j'avais de I'argent (aujourd'hui, demain), je vous en donnerais. On ne peut dire : °Si j'aurais de I'argent... Le passé simple. Le passé simple ne s'emploie que dans la langue écrite (sauf dans le midi de la France); dans l'usage oral, le passé compose le remplace. Le passé simple exprime un fait qui est complětement achevé á un moment determine du passé et qui est sans contact avec le present. | Jules César fut assassins aux ides de mars 44. La difference entre l'imparfait et le passé simple apparait bien dans les phrases ou ils sont presents ensemble. I Frangois entendit les pas des voisins qui allaient ä la messe. (Simenon.) Entendit représente un moment precis sur la ligne du temps, tandis op.'allaient repré-sente un fait en train de se dérouler, et dont l'auteur n'envisage ni le debut ni la fin : entendit PASSÉ I <- FUTUR —> ...—~... allaient II ne faudrait pas croire que le fait exprimé par le passé simple est nécessairement dépourvu de durée, mais il s'agit ďune durée bien délimitée : // marcha trente jours, il marcha trente nuits. (Hugo.) L'imparfait convient á la description, et le passé simple au récit, á la succession des faits. Soudain, la jument ralentit son allure (...); puis eile s'arréta net (...). Autour des pieds de la bete, on entendait comme un clapotis d'eau. Un ruisseau coupait le chemin. (Alain-Fournier.) Le passé compose. a) Valeur generale. Le passé compose exprime un fait passé par rapport au moment oú l'on parle et considéré comme achevé. Tantôt il s'oppose au passé simple, parce qu'il s'agit d'un fait en contact avec le present, soit que le fait ait eu lieu dans une perióde 284__________________________________LES PARTIES DU D1SĽUUHS non encore entiěrement écoulée, soit qu'il ait des résultats dans le present. "' J'ai écrit ä ma sceur ce matin. | Pour rédiger le travail que void, j'ai lu beaucoup de livres. Tantôt il concurrence le passé simple (spécialement dans la langue par-lée), pour un fait sans rapport avec le moment oú ľon parle. | Jules César est né en 101 avant Jésus-Chríst. b) Emplois particuliers. 1° Le passé compose peut indiquer un fait futur, mais présenté comme s'il était déjá accompli. Le verbe est généralement accompagné ďun complement de temps. I J'ai fini dans dix minutes. (= J'aurai fini.) 2° Aprěs si conditionnel, on emploie obligatoirement le passé compose pour exprimer un fait futur, antérieur á un autre fait futur exprimé par le verbe principal. | Si dans deux heures la fiěvre a monté, vous me rappellerez. On ne dira pas : °Si ... la fiěvre aura monté... gg Le plus-que-parfait. a) Valeur generale. Le plus-que-parfait exprime un fait accompli qui a eu lieu avant un autre fait passé, quel que soit le délai écoulé entre les deux faits. | Elle avait écrit sa lettre quand sa mere entra. b) Emplois particuliers. 1° Le plus-que-parfait ď attenuation (comp. § 329, b, 3°) concerne un fait present, que l'on feint en quelque sorte de rejeter dans le passé. | J'étais venu vous presenter ma note. (Comp. : Je viens... — ou : Je suis venu...) 2° Aprěs si conditionnel, on emploie obligatoirement le plus-que-parfait pour exprimer un fait irréel situé dans le passé, le verbe principal étant au conditionnel passé. f Si vous m'aviez appelé, je serais venu. On ne dira pas : "Si vous m'auriez appelé... i uco ivivjl/co c i uco i civiro Le passé antérieur. Le passé antérieur est propre á la langue écrite. II exprime un fait accompli, soit par rapport á un autre fait passé, soit par rapport á un repěre appartenant au passé et explicite par un complement de temps. 1 Quand H eut écrit, il sortit. I On eut bientôt rejoint le fuyard. (Bientôt fournit le repěre.) Le passé antérieur s'emploie généralement dans des propositions adverbiales de temps ; le verbe principal est souvent au passé simple (mais parfois á un autre temps du passé). Les deux faits se suivent immédiatement, sauf indication explicite. I Longtemps aprěs qu'il eut écrit, il sortit. Dans la langue parlée, le passé surcomposé (§ 334) remplace le passé antérieur. N.B. — Ne pas confondre le passé antérieur avec le subjonctif plus-que-parfait. I Quand j'eus écrit..., quand il eut écrit... (passé antérieur). Avant que jeusse écrit..., avant qu'il eüt écrit... (subj. plus-que-parfait). Les temps surcomposés du passé (surtout usités dans la langue parlée). a) Le passé surcomposé s'emploie á la place du passé antérieur pour marquer un fait accompli. Le verbe principal est souvent au passé compose. | Quand il m'a eu quitté, j'ai réfléchi. (J. Green.) b) Le plus-que-parfait surcomposé peut marquer un fait antérieur á un fait exprimé par un plus-que-parfait. j Un instant aprěs que Zanga avait eu rapporté chez eile le coffre de ses marchandises, J un homme tout sanglant s'était élancé dans sa chambre. (Stendhal.) Temps du futur Le futur simple. a) Valeur generale. Le futur simple marque un fait á venir par rapport au moment de la parole. | Je vous paierai la semaine prochaine. 286 LES PARTIES DU DISCOURS b) Emplois particuliers. 1° Le futur simple peut s'employer au lieu de ľimpératif, ce qui est logique puisqu'au fond ľimpératif concerne le futur, méme si celui-ci peut étre trěs proche. I Vous reviendrez demain. 2° Le futur simple peut s'employer au lieu de l'indicatif present, par politesse, pour atténuer. | Je vous demanderai une bienveillante attention. 3° Avoir et étre peuvent s'employer au futur simple pour exprimer un fait present que l'on considéré comme simplement probable, comme si on se placait au moment ou l'opinion se trouvera vérifiée. | Notre amie est absente; eile aura encore sa migraine. 4° Dans les exposes historiques, on peut employer le futur simple pour enoncer un fait futur par rapport aux événements passes que l'on vient de raconter (notamment quand ceux-ci sont exprimés par le present historique). I ... Le roi fait de Richelieu le chef du conseil. Neurasthénique, Louis XIII mourra ä * quarante-deux ans, use par ľentérite chronique. | (Grand Larousse encycl., article Louis XIII.) £23 Le futur antérieur. a) Valeur generale. Le futur antérieur exprime un fait futur considéré comme accompli, soit par rapport á un autre fait futur, soit par rapport á un repěre appar-tenant au futur et explicite par un complement de temps. I Vous récolterez ce que vous aurez semé. Le bateau aura disparu dans une heure. PASSE <— FUTUR —> aurez semé récolterez b) Emploi particulier. Le futur antérieur peut exprimer un fait passé que l'on transporte en quelque sorte dans le futur, soit pour marquer une supposition, soit pour atténuer ou pour marquer d'autres nuances affectives. J'aurai laissé mes lunettes au salon; va me les chercher. (= J'ai sans doute...) Vous vous serez trompe. Ainsi, j'aurai travaillé en vain I fclwrLUI UES MUUES 11 DES TEMPS 287 Le conditionnel2 present. a) Valeurs generates. 1° Le conditionnel present marque un fait futur par rapport á un moment passé. ( // déclara qu'il partirait le lendemain. C'est la transposition, dans le style indirect, du futur simple du style direct: // déclara : « Je partirai demain. » 2° Le conditionnel present marque un fait conjectural ou imaginaire, dans le futur ou parfois dans le present. Le conditionnel est notamment employe dans un verbe principal accompagné d'une proposition condi-tionnelle. !S'il le fallait, nous nous défendrions. Une expedition partirait bientôt pour le pole sud. Si j'étais Dieu, j'aurais pitié du cceur des hommes. (Maeterlinck.) Jouons au cheval: tu serais le cheval. b) Emplois particuliers. 1° Pour atténuer une volonte, un désir, un conseil. 0 Je désirerais vous parier. Voudriez-vous me prefer ce livre ? S Vous devriez travailler un peu plus. 2° La langue écrite emploie savoir au conditionnel avec le sens de pouvoir au present. Cela se fait normalement dans des phrases negatives, avec la negation simple ne (sans pas) [§ 388, b, Rem.]. 1 Prétendre que cet ouvrage est immortel, je ne saurais. (M. Clavel.) Le conditionnel passé. Le conditionnel passé exprime dans le passé les mémes valeurs que le conditionnel present exprime dans le present ou le futur. 2. Le conditionnel a longtemps été considéré comme un mode. Les linguistes s'accordent aujourd'hui pour le ranger pármi les temps de l'indicatif, comme un futur particulier, futur dans le passé ou futur hypothétique (postérieur ou consécutif au fait exprimé, par exemple, dans une proposition de condition). On observera que, malgré son nom, le conditionnel (comme ďailleurs le futur) est exclu des propositions de condition introduites par si: cf. §§ 329, b, 4°; 332, b, 2". 288___________________________________________________LES PARTIES DU DISCOURS a) Tantôt il marque un fait qui est á la fois futur par rapport á un moment du passé mais antérieur á un autre moment de passé. | // déclara qu'il partirait quand on ľaurait appelé. PASSÉ déclara appel depart <— | Hier, ä l'aube, je savais qu'ä dix heures le bateau aurait sombre. Cest la transposition, dans le style indirect, du futur antérieur du style direct: // déclara : « Je partirai quand on m 'aura appelé. » b) Tantôt il marque un fait imaginaire (et done irréel) ou conjectural concernant le passé. IS/ j'avais été prévoyant, cela ne serait pas arrive [ensuite]. Un accident aurait eu lieu hier soir. REMARQUE La langue littéraire emploie le plus-que-parfait du subjonctif lá oú ľusage ordinaire se seil du conditionnel passé. I J'eusse aimé vivre auprěs ďune jeune géante. (Baudelaire.) E) Les formes surcomposées du futur (surtout usitées dans la langue parlée). a) Le futur antérieur surcomposé souligne 1'achěvement ďun fait par rapport á un moment du futur. | Elle aura eu vite fait cela. b) Le conditionnel surcomposé ajoute á la valeur propre du conditionnel passé une insistance sur 1'idée ďaccomplissement. I Sans lui, jaurais eu dine de meilleure heure. (Acad.) Elle ríaurait pas été plutôt arrivée qu'elle s'en serait apergue. (Proust.) 2. IMPÉRATIF 2E Valeurs de ľimpératif. a) Valeur generale. Ľimpératif est le mode des phrases imperatives (ou injonctives) et des phrases optatives. II ne s'emploie qu'á la deuxieme personne du singu-lier, á la premiere et á la deuxiěme personne du pluriel. | Sors. Sortons. Sortez. Dormez bien. Pour les autres personnes, on emploie le subjonctif: § 343, a. — Le locuteur peut aussi s'adresser un impératif á lui-méme : cf. § 143, a. EMPLOI DES MODES ET DES TEMPS b) Emploi particulier. Ľimpératif peut exprimer un ordre fictif, qui équivaut á une supposition ou á une concession. La phrase imperative est alors coordonnée (avec ou sans conjonction) á une phrase declarative qui suit. IFaites du bien ä un ingrat, vous perdez voire peine. Restez si vous voulez, moi, je m'en vais. Temps de ľimpératif. a) On emploie d'ordinaire le present, qui concerne le futur ou le present (c'est-á-dire un futur immédiat). I Partez la semaine prochaine. Partez tout de suite. b) Le passé est d'un emploi restreint. II concerne un fait qui devra étre accompli á tel moment du futur (par rapport auquel il sera passé). Ce moment du futur est exprimé par un complement de temps (proposition, syntagme nominal, adverbe). 1 Aie termine ce travail quand je reviendrai (ou : ... avant midi). 3. SUBJONCTIF Valeur fondamentale. Le subjonctif indique que le locuteur ne s'engage pas sur la realite du {fait. II se trouve le plus souvent dans des propositions complements (parfois sujets ou attributs). Mais il s'emploie aussi comme prédicat de phrase (ou comme noyau de ce prédicat). Le subjonctif comme prédicat de phrase. a) II se trouve dans les phrases imperatives (ou injonctives) et dans les phrases optatives, lorsque ľimpératif n'est pas disponible, c'est-á-dire á la troisiěme personne. 1 Qu'il entre! Qu'ils entrent! I Que Dieu vous entende! Qu'ils reposent en paix! b) En coordination avec une phrase declarative qui suit, le subjonctif — comme ľimpératif (§ 340, b), mais surtout á des personnes oú ľimpératif n'est pas disponible — s'emploie pour exprimer une supposition ou une concession. I Que je vive, et je ferai d'autres ouvrages sur mon travail et mes combats. (G. Duhamel.) Qu'elle ait agi sans mauvaise intention, eile n'en mérite pas moins son amende. LES PARTIES DU DISCOURS c) Dans des phrases exclamatives, le subjonctif s'emploie pour expri-mer une hypothěse qu'on envisage avec reprobation. | Moi, que je vende cette voitureI jamais! d) Dans la langue soignée, le subjonctif s'emploie au Heu du condi-tionnel. 1° Subjonctif plus-que-parfait au lieu du conditionnel passe : // eüt été plus normal qu'elle soit tombée sans [son gilet]. (Robbe-Grillet.) — Cf. § 345, Rem. 1. 2° Subjonctif imparfait au Heu du conditionnel present, dans une sous-phrase équiva-lant á une proposition commencant par méme si: Je n 'accepterais pas, füt-ce pour un empire (Robert méthodique). — En dehors des formules füt-ce, ne füt-ce que, cette construction est trěs littéraire. REMARQUES 1. Le verbe savoir s'emploie au subjonctif present, surtout á la premiére personne, pour exprimer une affirmation atténuée (langue littéraire). I Je ne sache pas que ce travail ait paru. (F. Brunot.) Cet emploi se trouve aussi dans une phrase (ou sous-phrase) incidente introduite par que. | Mallarmé, que je sache, n'étaitpas mallarméen. (Cocteau.) 2. Le subjonctif comme prédicat de phrase est généralement introduit par que. On a cependant conserve un certain nombre de traces de ľusage ancien, oú ce que manquait. IPuissiez-vous réussir i Puisse-t-elle réussir! Dieu vous garde! Advienne que pourra! Plút au ciel que... Ainsi soit-il. Vogue la galéře! etc. La valeur verbale de certains subjonctifs sans que a pu disparaitre ; ils sont devenus des mots-phrases (§ 411): Soit! — ou des introducteurs (§ 409, b): Soit un triangle rectangle. — Vive les vacances ! 22 Le subjonctif comme prédicat de proposition complement, sujet, etc. II a paru utile de regrouper ici les cas disperses dans la quatriěme partie. a) Dans les propositions relatives, dans certains cas : cf. § 419, b. b) Dans les propositions conjonctives. 1° Propositions conjonctives essentielles, dans certains cas : § 424. 2° Propositions correlatives, dans certains cas : § 426, b. 3° Propositions adverbiales. • Marquant le temps et introduites par avant que, en attendant que, jusqu 'á ce que : § 430, b. • Marquant le but: § 437 ; voir aussi § 433, a. EMPLOI DES MODES ET DES TEMPS ^. • Marquant la concession : § 440. • Marquant la condition ou la supposition et introduites par une locution conjonctive composée á ľaide de que : § 443 ; voir aussi § 442, Rem. 2. • Aprěs sans que : § 433, d. Emploi des temps du subjonctif La langue parlée. Dans la langue parlée, et méme dans la langue écrite ordinaire, le subjonctif a trois temps : le present, le passe et le passé surcomposé. a) Le present. 1° Si le subjonctif est prédicat de phrase, le present s'emploie quand 'il s'agit du present ou du futur. I Qu'il sorte! 2° Si le subjonctif fait partie d'une proposition, le present s'emploie pour exprimer un fait simultane ou postérieur par rapport au verbe principal (present, futur ou passé). | Je veux qu'elle vienne. Je voulais qu'elle vienne. b) Le passé. 1° Si le subjonctif est prédicat de phrase, le passé s'emploie quand il s'agit d'un fait passé par rapport au moment de la parole ou par rapport á un autre fait (qui peut étre futur). I Moil que j'aie fait cela I Qu'il soit parti quand je rentrerai I 2° Si le subjonctif fait partie d'une proposition, le passé s'emploie pour exprimer un fait antérieur par rapport au verbe principal (present, futur ou passé), ou par rapport á un autre fait. I Je doute qu'il ait écrit hier, ... qu'il ait écrit quand je partirai. Je doutais qu'il ait écrit la veille. c) Le passé surcomposé. II s'emploie lorsqu'on veut insister sur l'idée ďachěvement. I Je suis parti avant qu'elle ait eu fini de manger. LES PARTIES DU DISCOURS jjBjj La langue écrite. Dans la langue écrite, et surtout dans la langue littéraire, le subjonctif a quarre temps : le present, le passe, l'imparfait et le plus-que-parfait. Leur usage dans les propositions est régi par ce qu'on appelle la concordance des temps. a) Lorsque le verbe principal est au present ou au futur, on suit les regies données au § 345 : on met le present quand le subjonctif exprime un fait qui est simultane ou postérieur par rapport au verbe principal; on met le passé quand il s'agit d'un fait antérieur. b) Cest quand le verbe principal est au passé qu'il y a un usage propre á la langue écrite. 1° Elle emploie l'imparfait quand le subjonctif exprime un fait qui est simultane ou postérieur par rapport au verbe principal. I Je táchais tant bien que mal de les identifier sans qu'ils s'en apergussent. (Celine.) Le hasard voulut que, ce dimanche-lä, un petit poisson s'accrochät au bout de sa ligne. (Simenon.) // était rare que des mendiants vinssent quémander ä domicile. (D. Decoin.) 2° La langue écrite soignée emploie le plus-que-parfait quand le subjonctif exprime un fait qui est antérieur par rapport au verbe principal ou par rapport á un autre fait. I Elle attendait que je fusse couché pour venir me border. (J. Green.) Mathias (...) la perdit de vue avant qu'elle ne füt arrivée en bas3. (Robbe-Grillet.) REMARQUES 1. La langue littéraire emploie aussi le plus-que-parfait du subjonctif avec la valeur du conditionnel passé (cf. § 343, d). J Je fusse tombée s'il ne m'eüt tenue. (Chr. Rochefort.) Comme on le constate par cet exemple, il apparait aussi dans la proposition de condition introduite par si, la ou la langue ordinaire mettrait ľ indicatif plus-que-parfait. Aprěs un present comme verbe principal, on trouve le subjonctif imparfait (ou plus-que-parfait) pour exprimer un fait simplement possible ou soumis á une condition. L'imparfait est ľéquivalent du conditionnel (parfois possible et parfois interdit). 1 En est-il un seul parmi vous qui consentit ? (Acad.) [= ... qui consentirait.] I On craint que la guerre, si eile éclatait, n'entrainät des maux incalculables. (Littré.) I [Le conditionnel entrainerait serait anormal aprěs craindre.] Pour un autre emploi du subjonctif imparfait au Heu du conditionnel present, § 343, d. 2. Aprěs un passé comme verbe principal, quand le verbe de la proposition est au subjonctif, il se met au present si la proposition exprime un fait present ou futur par 3. Avant que est souvent suivi d'un temps marquant le passé par rapport au verbe principal (alors que logiquement il exprime un fait postérieur). Le locuteur réagit comme s'il consi-dérait que le sens est: « ... au moment oú eile n'était pas arrivée en bas ». Comparez avec le ne explétif (§ 391, g). EMPLOI DES MODES ET DES TEMPS 293 rapport au moment oú ľ on est, ou encore si eile exprime un fait vrai dans touš les temps. Elle m'a rendu trop de services pour que je la remote en ce moment, ...pour que je la renvoie demain. Qui a jamais douté que deux et deux ne fassent quatre ? 3. Aprěs un conditionnel present comme verbe principal, quand le verbe de la proposition doit ětre au subjonctif, il se met au present ou á l'imparfait. | Je voudrais qu'il vienne ou qu'il vint. (Littré.) 4. Si ľon observe l'usage d'aujourd'hui, on doit rejeter comme inexactes deux opinions opposées : l'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif sont morts ; — leur emploi est obligatoire selon les regies données dans le b) ci-dessus. Beaucoup ďécrivains vivants restent fiděles aux deux temps, qui sont comme une marque de la langue littéraire. Mais, d'autre part, ils ne respectent pas systématiquement les regies de la concordance. i // ne fallait pas que mes sceurs entendent. (J. Green.) I Scynos devinait que cette foule applaudirait le verdict, quel qu'il soil (D. Decoin.) ? Avant qu'elle ne se soit entiěrement vidée, ľéclat en fut obscurci. (Robbe-Grillet.) Dans les écrits non littéraires, dans un rapport par exemple, l'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif sont rares, sauf peut-étre certaines formes, comme l'imparfait d'avoir et d'etre ou la troisiěme personne du singulier des autres verbes. 4. INFINITIF L'infinitif est un mode qui ne porte ni ľ indication de nombre, ni celie de personne. II s'emploie parfois comme prédicat (§ 348), mais le plus souvent il remplit les mémes fonctions que le nom (§ 349). Nous ne considérons pas ici le cas oú l'infinitif est nominalisé par la presence de determinants : Un parier étrange. Cf. § 81. REMARQUE On notera que l'infinitif est souvent precede par de, introducteur (§ 409, a) plutôt que preposition : infinitif de narration (§ 348, a), infinitif sujet ou sujet reel, infinitif objet direct (§ 349). L'infinitif comme prédicat. a) Comme prédicat de phrase. 1° Infinitif ď interrogation : Que faire ? — Ou aller ? 2° Infinitif exclamatif: Moi, tendre la main ! LES PARTIES DU DISCOURS 3° Infinitif de narration : Et Jalibert de répliquer (= répliqua) par un vulgaire : « Sans blague ? » (Simenon.) Dans ce tour littéraire, la phrase est généralement coordonnée par et, et ľinfinitif est precede par l'introducteur de. 4° Infinitif impératif: Bien faire et laisser dire. b) Comme prédicat de proposition. 1° Dans ľ interrogation indirecte. I Elle ne savait que faire. 2° Dans la relative, oú il implique ľidée de devoir ou de pouvoir. | Je cherche un endroit oü me reposer. 3° Dans la proposition infinitive, avec un sujet exprimé. • Aprěs des verbes concernant des perceptions des sens (écouter, entendre, regarder, voir, sentir...). f J'entends les oiseaux chanter. • Aprěs faire ou laisser. | Laissez faire votre camarade. • Aprěs l'introducteur voici, surtout avec ľinfinitif venir (tour littéraire). | Void venir le printemps. • Parfois, dans la langue écrite, aprěs les verbes dire, croire, savoir..., mais surtout quand le sujet est le pronom relatif que. | Je ramenai la conversation sur des sujets que je savais ľintéresser. (B. Constant.) Avec un autre sujet: Tant iljugeait cette recreation lui devoir étre profitable. (Flaubert.) REMARQUES 1. Le syntagme nominal sujet d'une proposition infinitive peut suivre ou précéder ľinfinitif aprěs un verbe de perception (ou aprěs laisser): J'entends les oiseaux chanter ou J'entends chanter les oiseaux. — Mais : Je fais lire Bob. Lorsque ľinfinitif a un objet direct, le sujet ne peut suivre ľinfinitif sans étre precede d'une des prepositions ä ou par. I Je ferai bátir ma maison ä ou par cet architecte. (Littré.) J'ai vu planter des choux par ce jardinier (parfois : ä ce jardinier). 2. Lorsque le sujet d'une proposition infinitive est un pronom personnel ou un pronom relatif, ces pronoms se mettent á la forme complement (me, te, se, le, la, les ; que). | Je le laisse faire. L 'enfant qu'on laisse dormir. PLOI DES MODES ET DES TEMPS Lorsque ľinfinitif a un objet direct, on donne généralement au pronom la forme de ľobjet indirect, quand le verbe principal est faire. I La romance que je lui ai fait chanter. Ľenfant ä qui (ou : par qui) j'ai fait chanter ce refrain. Cela se trouve aussi, mais de facon non obligatoire, aprěs d'autres verbes : // n'était plus possible de lui laisser tout ignorer. (J. Romains.) [On dit aussi: ... de le laisser tout ignorer.] 'infinitif dans les fonctions du nom. ) Sujet et sujet reel. IRéussir n'est pas facile. D'etre repute habile, ambitieux (...), n'était pas pour I'offenser. (Bernanos.) // laut réfléchir. II importe de réfléchir. ) Attribut. I Mourir n'est pas mourir, mes amis, c'est changer. (Lamartine.) t) Complement du verbe. • Complement d'objet direct: Elle veut partir. — Elle craint de parier. • Complement d'objet indirect: Elle renonce á parier. • Complement adverbial: // seme pour récolter. d) Complement du nom ou de l'adjectif. | La peur de vivre. Elle est préte ä partir. Les temps de ľinfinitif. Le present s'emploie pour un fait present ou futur par rapport au moment de la parole ou par rapport ä un autre fait. Le passé, pour un fait passé, ou antérieur ä un autre fait. Le passé surcompose insiste sur ľidée d'accomplissement. 1 Elle doit prendre du repos. ', II croit avoir obtenu un bon résultat. I Aprěs avoir hésité, eile a choisi une voiture bleue. { Le plombier est parti sans avoir eu fini son travail. 5. PARTICIPE Le participe peut étre, soit épithěte, souvent détachée, soit attribut, notamment dans une proposition absolue (§ 93, c). Pour ce dernier cas, on parle souvent de proposition participe. IUn argument entratnant la conviction a été avancé. Conjugué avec étre, le participe passé s'accorde avec le sujet. Le liěvre semblait aveuglé par la lumiěre. La patience aidant, vous réussirez. Le chat parti, les souris dansent. 296 LES PARTIES DU DISCOURS En outre, le participe passe fait partie des formes verbales composées : § 354, a. Parce qu'il a les fonctions de ľadjectif, le participe devient facilement un adjectif pur et simple (qu'on appelle souvent adjectif verbal): Un gargon épatant, unefleur par-fumée. — Sur les differences entre le participe present et ľadjectif, voir § 352. Les participes peuvent aussi devenir des noms (§ 81): Un mourant, un blessé. REMARQUE La clarté demande que le participe construit comme épithěte détachée se rapporte au sujet de la phrase : "Reconnaissant mon erreur, eile m 'a pardonné (= Comme je reconnaissais...). — Cf. § 120, Rem. 2. EES Le participe present. Le participe present diffěre de ľadjectif qui y correspond (ainsi que du nom éventuel). a) Par le fait qu'il est invariable. 1 Les coteaux environnant la ville. I (Mais : Les coteaux environnants. Une histoíre émouvante.) Outre les cas signalés au § 353, a, 6°, on notera que le participe present est encore variable dans ces locutions nominales juridiques : les ayants cause, les ayants droit. b) Par I'orthographe dans certains cas. ADJECTIF PART. PRES. ADJECTIF PART. PRES. -ent -ant 2° -cant (cf. §31, b, Rem.) -quant adherent adherent affluent affluant communicant communiquant coincident coincidant convaincant convainquant confluent confluant provocant provoquant convergent convergeant suffocant suffoquant deferent déférant vacant vaquant detergent détergeant different différant divergent divergeant emergent émergeant 3° -gant -guant equivalent équivalant (cf. § 32, b, Rem.) excellent excellant expedient expédiant délégant déléguant influent influant extravagant extravaguant negligent négligeant intrigant intriguant precedent précédant fatigant fatiguant somnolent somnolant navigant naviguant violent violant zigzagant zigzaguant EMPLOI DES MODES ET DES TEMPS eai Pour distinguer le participe present de ľadjectif correspondant, on notera d'une facon generale que le participe present exprime souvent une action qui progresse, nettement délimitée dans la durée, simplement pas-sagěre ; — que ľadjectif verbal exprime un état, sans delimitation de la durée, et indique, en general, une qualité plus ou moins permanente. On peut aussi tenir compte des faits suivants. a) La forme en -ant est participe present V Quand eile a un objet direct. | Les forěts bordant le fleuve. 2° Quand eile est précédée de la negation ne. | lis restaient interdits, ne protestant que pour la forme. 3° Ordinairement quand eile est suivie d'un adverbe qui la modifie. | Ce sont des enfants trěs désagréables, pleurant et gémissant toujours. 4° Quand eile appartient á un verbe pronominal. | J'ai entendu une femme se lamentant 5° Quand eile est précédée de la preposition en (c'est alors le géron-dif: § 356). | // est sort/ en reculant. A ne pas confondre avec le tour ou en « ä la maniere de » est suivi d'un nom : lis agissent en conquérants. 6° Dans la proposition absolue (§ 93, c). | La nature aidant, nous le guérirons. Exceptions : Moi vivante, cela n 'arrivera pas. — Toutes affaires cessantes. b) La forme en -ant est adjectif 1° Quand eile est attribut. | La forét était ríante. 2° Ordinairement quand eile est précédée d'un adverbe (autre que ne) [cf. § 384, a]. | Des couleurs fort approchantes. Des difficultés toujours renaissantes. Le participe passé. a) Tantôt le participe passé fait partie d'une forme verbale, soit dans les temps composes ou surcomposés, soit dans le passif. I J'ai compris. Elle sont parties. Quand j'ai eu fini mon travail. Le coupable sera puni. LES PARTIES DU DISCOURS b) Tantôt le participe passe s'emploie seul, soit comme épithěte, éven-tuellement détachée, soit comme attribut, notamment dans une proposition absolue (§ 93, c). Les sommes pergues en trop seront remboursées. Parti ä huit heures de Lausanne, je suis arrive chez moi avant midi. Elle semblait émue. Son travail termine, eile est sortie. Dans cet emploi, le participe équivaut á une forme construite avec l'auxiliaire étre, éventuellement compose, — soit qu'il s'agisse d'un passif: Les sommes ayant été pergues... (§ 355). Son travail étant termine... ; — soit qu'il s'agisse d'un verbe qui se conjugue avec étre (§ 307, b): Étant parti... REMARQUES 1. Certains participes devenus adjectifs ont un sens actif: Un homme dissimulé (= qui dissimule), un homme réfléchi (= qui réfléchit). 2. Le participe dit soudé á ľarticle défini rappelle des étres ou des choses dont on a parle. Cet emploi appartient surtout á l'usage administratif et juridique : Ledit plai-gnant. Ladite maison. — Avec contraction de ľarticle : Audit lieu. Les habitants des-dites villes. 3. Sur ľaccord du participe passé, cf. §§ 369 et suivants. Le participe passé compose s'emploie pour marquer ľantériorité par rapport á un autre fait. I Ayant obtenu un congé, je suis parti pour la Suisse. Le participe surcomposé insiste sur l'idée ďaccomplissement. | Ayant eu fini ä temps, eile a pu avoir son train ordinaire. 6. GERONDIF ES Le gérondif, qui a la méme forme que le participe present (et qui est aussi invariable), est généralement construit avec la preposition en. On considěre qu'il a le role d'un complement adverbial. | En prenant ce chemin, vous gagnerez dix minutes. A noter le tour avec aller suivi de la forme en -ant, précédée ou non de en. Ce tour sert á souligner la continuité, la progression de Paction : Ľinquiétude va croissant. (Acad.). — Un mal qui va en augmentant. (Acad.). REMARQUES 1. Le gérondif passé, qui marque ľantériorité, est peu courant. | En ayant termine pour six heures, vous aurez une heure de repos. 2. II est souhaitable pour la clarté que le gérondif se rapporte au sujet de la phrase : ftUAinU UU VtHDC °En attendant de vos nouvelles, veuillez agréer... (Dftes : ...je vous prie ďagréer...). Cf. § 120, Rem. 2. Cependant quelques proverbes n'obéissent pas á cette regle : La fortune vient en dormant. Ľappétit vient en mangeant. D. ACCORD DU VERBE N.B. — II s'agit de ľaccord du verbe á un mode personnel (§ 291, a): — soit du verbe á un temps simple, — soit de l'auxiliaire dans les temps composes et au passif, — soit du premier auxiliaire dans les temps surcomposés et dans les temps composes du passif. L'infinitif ignore la variation en nombre et en personne ; de méme le participe present et le gérondif. — Ľaccord du participe passé a ses regies propres (§§369 et suivants); il peut done y avoir divergence quant au nombre entre le participe passé et l'auxiliaire : lis ont regardé. Vous serez recu par le ministře. 1. CAS D'UN SEUL SUJET Regie generale. Le verbe s'accorde en nombre et en personne avec son sujet. I Je dors. Tu dors. Le chien dort. Nous dormons. Vous dormez. Les chiens dorment. Lorsqu'il n'y a pas de sujet, ce qui est le cas á ľimpératif, le verbe s'accorde avec le sujet implicite, celui qui résulte de la situation. | Dors. Dormons. Dormez. Norn collectif sujet. Le verbe qui a pour sujet un collectif suivi de son complement s'accorde avec celui des deux mots qui frappe le plus l'esprit. 9) Avec le collectif si l'on considěre en tant qu 'ensemble les étres ou les objets dont il s'agit (le collectif est plus important que le complement). 1 Une foule de malades accourait. (Maupassant.) I Si la majorite des Frangais aimait ou simplement respectait encore sa langue... I (Étiemble.) Lfcö HAH I IfcS UU UISUUURS b) Avec le complement si l'on considěre en detail (dans leur pluralite) les étres ou les objets dont il s'agit, le complement étant plus important que le collectif (comp. § 359, a). IUne foule de gens diront qu'il n'en est rien. (Acad.). Un troupeau de certs nous croisent. (A. Camus.) C'est l'usage ordinaire quand le sujet contient un nom numeral (millier, million, milliard, douzaine, centaine, etc.): Un millier de personnes sont mortes aujourd'hui. (Ionesco.) — Méme quand le complement n'est pas exprimé : Line douzaine dan-saient. (B. Vian.) EEE1 Le sujet contient un determinant indéfini occasionnel ou est un pronom indéfini occasionnel. a) Lorsque le sujet est un nom accompagné d'un determinant indéfini occasionnel (§ 239, b), le verbe s'accorde avec le nom. Beaucoup de travail est encore nécessaire. Beaucoup de travaux sont encore nécessaires. La plupart des gens ne font reflexion sur rien. (Acad.) Quantité de gens s'y sont trompés. REMARQUES 1. Aprěs le peu de suivi d'un nom, le verbe s'accorde avec le peu quand ce mot domine dans la pensée (il marque souvent alors l'insuffisance). | Le peu de qualités dont il a fait preuve ľa fait éconduire. (Acad.) Si le peu n'attire pas particuliěrement ľattention, c'est le nom qui commande ľaccord (la suppression de peu ne changerait pas vraiment le sens ; le peu marque simplement la petite quantité). | Le peu de services qu'il a rendus ont paru mériter une recompense. (Acad.) 2. Notons que le verbe se met au pluriel quand le nom est accompagné de moins de deux et au singulier quand le nom est accompagné de plus d'un. I Moins de deux ans sont passes depuis. Plus d'un observateur I'a constate. b) Lorsque le sujet est la plupart, bon nombre ou un adverbe de quantité servant de pronom indéfini autre que neutře (cf. § 285, b), le verbe se met au pluriel. I La plupart le savent. Bon nombre étaient artistes. (Müsset.) Beaucoup le disent. Peu comprirent notre situation. (Michelet.) SEE // sujet des verbes impersonnels. Le verbe impersonnel (ou employe impersonnellement) ayant pour sujet apparent le pronom il et accompagné d'un sujet reel s'accorde toujours avec le sujet apparent il. Ill pleut des obus en cet endroit. (Acad.) // court des bruits alarmants. ACCORD DU VERBE Pronom ce sujet. a) Le verbe étre ayant pour sujet le pronom ce se met ordinairement au pluriel quand l'attribut est un pluriel. | Ce sont de bonnes gens. b) Cependant, le verbe se met au singulier 1° Dans si ce n 'est signifiant « excepté » et dans la locution c 'est-á-dire. I Elle n'aime aucun fruit, si ce n'est les fraises. Nos aieuls, c'est-ä-dire nos grands-parents. 2° Lorsque la forme plurielle avec inversion de ce est interdite (cf. § 267, b, Rem. 2). | Fut-ce mes sceurs qui le firent ? (Littré.) 3° Dans ľindication des heures, d'une somme d'argent, etc., quand l'attribut de forme plurielle évoque l'idée d'un singulier, d'une quantité globale. I Cest quatre heures qui sonnent. (On indique /tieure, non les heures.) C'est deux cents francs que vous devez. (Idee d'une somme.) 4° Souvent, lorsque l'attribut est forme de plusieurs noms coordonnés dont le premier au moins est au singulier. 1 C'est la gloire et les plaisirs qu'il a en vue. (Littré.) I Mais: Ce ne sont pas l'enfer et le ciel qui les sauveront. (Chateaubriand.) On met obligatoirement le pluriel quand l'attribut multiple développe un pluriel ou un collectif qui precede. | II y a cinq parties du monde; ce sont: l'Europe, ľ Asie, etc. La langue populaire, et méme la langue familiere, mettent le singulier dans bien d'autres cas. On pourrait aussi dormer des exemples d'écri-vains, mais surtout lorsque le singulier et le pluriel sont identiques pour l'oreille. | Ce n'était pas des confidences qu'elle murmurait. (Barrěs.) REMARQUES 1. Si le mot pluriel qui suit le verbe étre n'est pas attribut, le verbe reste évidemment au singulier. I C'est des aveugles que ye veux parier. 2. Dans les expressions ce doit étre, ce peut étre, doit et peut se mettent plus souvent au singulier qu'au pluriel. | Ce doit étre mes tantes et mon oncle. (Littré.) I Ce doivent étre les journaux turcs (...) qui les renseignent. (Cocteau.) 3. Lorsque l'attribut est nous ou vous, le verbe reste au singulier. | C'est nous, c'est vous. On a le choix entre : C'est eux (ou elles) et Ce sont eux (ou elles). „„«. lcö rrttt i its uu uiöuuuhs EES Pronom relatif qui sujet. a) Le verbe ayant pour sujet le pronom relatif qui se met au merne nombre et á la merne personne que ľantécédent de qui. On notera par-ticuliěrement que cet antecedent peut étre un pronom de la premiere ou de la deuxiěme personne, ou un mot en apostrophe (§ 132, a), qui appartient á la deuxiěme personne grammaticale (celui á qui ľ on parle). I Cest moi qui irai. Cest vous qui irez. Dors, pauvre enfant malade, Qui réves serenade. (Nerval.) Puisque c'est ľantécédent qui commande l'accord, toutes les regies et remarques relatives á l'accord du verbe doivent s'appliquer comme si ľantécédent était le veritable sujet. I La veuve et I'orphelin qui souffrent. Toi et moi qui savons. Une meute de loups qui suivait les voyageurs. Le peu de meubles qui se trouvent dans les habitations espagnoles sont d'un gout affreux. (Th. Gautier.) b) Lorsque le relatif qui est precede d'un attribut se rapportant á un pronom personnel, 1° Cet attribut commande l'accord (done la troisieme personne) • S'il est precede de ľarticle défini. | Vous étes 1'élěve qui éerít le mieux. • S'il est ou contient un démonstratif. | Vous étes cet élěve (ou : Vous étes celui) qui écrit le mieux. • Si le verbe principal est accompagné ďune negation ou si la phrase est interrogative. I Vous n'étes pas un élěve qui ment. Ětes-vous un élěve qui ment ? 2° Le pronom personnel regle l'accord lorsque l'attribut est un numeral ou un pronom indéfini indiquant la pluralite. | Vous étes deux, beaucoup, plusieurs, qui briguez cet emploi. 3° II y a incertitude sur l'accord lorsque, dans une phrase affirmative, • L'attribut est precede de ľarticle indéfini. I Je suis un homme qui ne salt que planter des choux. (A. France.) Vous étes un enfant qui prétendez agir comme un homme. (Fromentin.) • L'attribut est le seul, le premier, le dernier, I'unique. | Vous étes le seul qui connaisse ou qui connaissiez ce sujet. (Littré.) ACCORD DU VERBE c) Aprěs un(e) des, un(e) de, le relatif qui se rapporte, tantôt au nom pluriel, tantôt á un(e), selon le sens. IObservons une des étoiles qui brillent au firmament. (Ce sont tes étoiles qui brillent.) Ä un des examinateurs qui ľinterrogeait sur ľhistoire, ce candidat a donne une réponse étonnante. (Un seul examinateur ľinterrogeait.) Aprěs un de ceux qui, une de celieš qui, le verbe se met au pluriel. | Un de ceux qui liaient Jésus-Christ au poteau. (Hugo.) 2. CAS DE PLUSIEURS SUJETS Regle generale. Le verbe qui a plusieurs sujets coordonnés se met au pluriel. | Si le ciel et la mer sont noirs comme de I'encre. (Baudelaire.) Si les sujets ne sont pas á la merne personne grammaticale (§ 251), la premiere personne (moi, nous) ľemporte sur les deux autres, et la deuxiěme (toi, vous) sur la troisiěme. IMaman, mon frěre et moi étions assis I'un pres de ľautre. (Arland.) Ton frěre et toi étiez I'un pres de ľautre. Le plus souvent, quand les sujets sont de différentes personnes, on les resume par le pronom pluriel de la personne qui a la preponderance. | Mes deux frěres et moi, nous étions tout enfants. (Hugo.) REMARQUE Un seul sujet est pris en consideration quand ľautre se trouve exclu par la negation : La bonté et non ľhabileté doit étre le principe de toute politique. (A. Maurois.) Accord avec le sujet le plus rapproché. a) Lorsque ces sujets sont á peu pres synonymes ou lorsqu'ils forment une gradation, le plus proche du verbe determine souvent l'accord. I La douceur, la bonté de cette femme plait ä tous ceux qui la connaissent. Une parole, un geste, un regard en dit plus parfois qu'un long discours. Un aboiement, un souffle, une ombre fait trembler le liěvre. On notera que, dans les deux cas, les sujets ne sont pas unis par une conjonction de coordination et que le dernier sujet se substitue aux precedents plutôt qu'il ne s'y joint. b) Lorsque les sujets sont rappelés par un mot comme tout, rien, cha-cun, nul, etc. (cf. § 131, c), ce mot determine l'accord. | La maison, le jardin, le verger, tout a été vendu. Tout, rien, etc. déterminent aussi l'accord quand ils annoncent les autres sujets. | Tout, la maison, le jardin, le verger, a été vendu. uco run i ico L»U UloCíUUHS SE Sujets « neutřes ». Quand les sujets sont des termes « neutřes » (pronoms reserves á autre chose que des personnes, infinitifs, propositions conjonctives), le verbe reste souvent au singulier. ICeci et cela me plait. (Littré.) Se chercher et se fuir est également insensé. (Malraux.) Qu'ils se cherchent et qu'ils se fuient est également insensé. Mais le pluriel ne serait pas fautif: Veiller et vouloir sont une seule et méme chose. (Bergson.) EEEi Sujets joints par une conjonction de comparaison. Les conjonctions de subordination marquant la similitude, comme, ainsi que, de méme que, non moins que, etc. peuvent devenir de simples equivalents de et, et le verbe est considéré comme ayant plusieurs sujets coordonnés. ILe francais ainsi que I'italien dement du latin. (Littré.) Votre caractére autant que vos habitudes me paraissent un danger pour la paroisse. (Bernanos.) Si la conjonction garde sa valeur ordinaire et indique seulement une comparaison, le verbe n'a qu'un seul sujet. | Mon visage, aussi bien que mon äme, est trop severe. (V. Larbaud.) Remarquez les differences dans la ponctuation. Cependant, certains auteurs suppri-ment les virgules méme lorsque la conjonction marque la comparaison, et inverse-ment. Lorsque la conjonction marque ľinégalité (moins que, plus que, plutôt que), eile n'équivaut pas á et, et il n'y a qu'un seul sujet. | La misěre, plutôt que ľamour, apparaissait dans rouře son attitude. (Nerval.) REMARQUE II arrive que la preposition avec prenne la valeur d'une conjonction de coordination unissant deux sujets considérés comme de méme importance et que le verbe s'accorde avec ces deux sujets : Le murmure des sources avec le hennissement des licornes se mělent á leurs voix. (Flaubert.) SIS Sujets joints par ou ou par ni. a) Lorsque plusieurs sujets de la troisiěme personne sont joints par ou ou bien par ni, le verbe se met au pluriel si l'on peut rapporter le fait simultanément á chacun des sujets. ILa peur ou la misěre ont fait commettre bien des fautes. (Acad.) Ni- I'un ni I'autre n'ont su ce qu'ils faisaient. (Vigny.) AUUORD DU PARTICIPE PASSE 305 Mais si l'on ne peut pas rapporter le fait simultanément á chacun des sujets, le verbe s'accorde, en principe, avec le dernier sujet seulement. ILa douceur ou la violence en viendra ä bout. (Acad.) Ni Pierre ni Paul ne sera colonel de ce regiment. Méme quand les sujets joints par ni ne s'excluent pas mutuellement, l'accord se fait parfois avec le dernier sujet seulement. | Ni I'un ni I'autre n'avait plus rien ä se dire. (Zola.) b) Si les sujets joints par ou ou bien par ni ne sont pas de la méme personne, le verbe se met au pluriel et á la personne qui l'emporte. | Pierre ou toi ferez ce travail. Ni vous ni moi ne le pouvons. (Acad.) REMARQUE Lorsque l'un(e) ou I'autre est sujet ou se rapporte au sujet, le verbe est d'ordinaire au singulier. IL'une ou I'autre avait-elle un sentiment pour moi ? (Proust.) L'un ou I'autre cas s'est produit. L'un(e) et I'autre. Aprěs la locution pronominale l'un(e) et I'autre, le verbe se met au pluriel ou, beaucoup moins souvent, au singulier. Ills gagněrent (...) un restaurant oů I'un et I'autre jadis avaient mangé. (Barrěs.) L'une et I'autre est bonne. (Acad.) REMARQUE Lorsque l'un(e) et I'autre se rapporte au sujet (qui reste au singulier : § 211, Rem.), le verbe peut étre au pluriel ou, moins souvent, au singulier. I L'un et I'autre seuii lui étaient fermés. (H. Bosco.) L'une et I'autre bande s'était rassemblée au bas de la route de Charleroi. (A. Dhôtel.) E. ACCORD DU PARTICIPE PASSE 1. PARTICIPE PASSE EMPLOYE SANS AUXILIAIRE OU AVEC ĽAUXILIAIRE ÉTRE Regle generale. Le participe passe employe sans auxiliaire ou avec I'auxiliaire étre s'accorde comme un adjectif (§ 202). II s'accorde en genre et en nom-bre, — soit avec le nom ou le pronom auxquels il seit ďépithěte, — soit avec le sujet si le participe est conjugué avec I'auxiliaire étre ou 306_________________________________________LES PARTIES DU DISCOURS s'il est attribut du sujet, — soit avec le complement d'objet s'il est attribut de ce complement. IDes enfants abandonnés par leurs parents. Vos raisons seront admises par tous. Elles semblent charmées par cette idee. Ne laissez pas votre table encombrée de papiers inutiles. Les diverses autres regies particuliěres données pour les adjectifs s'ap-pliquent chaque fois que ľ on peut substituer un participe á l'adjectif. Elle avait ľair embarrassée par ce colis. Une partie du linge a été lavé. Une chaise et un fauteuil recouverts de moleskine. Etc. REMARQUE Quoique les verbes pronominaux soient conjugués avec ľauxiliaire étre, ils seront traités á part (§ 379). ESS Cas particuliers. a) Dans une proposition absolue (§ 93, c) constituée par un sujet et un participe attribut, le participe reste souvent invariable lorsqu'il precede 4. C'est notamment le cas pour les participes figurant dans ces exemples. Tout a été détruit, excepté cette maison. (Ou : ... mis ä part cette maison.) Vu sa jeunesse, on lui a pardonné. (Ou : Attendu sa jeunesse...) Étant donne sa stupiditě, on ne pouvait attendre autre chose de lui. (Acad.) Elle ne le comprenait plus, passé certaines limites. (R. Rolland.) Deux cents pages, non compris (ou : y compris) I'introduction. Pour passé, mis á part et étant donne, l'accord du participe reste possible. IPassée la créte, on est en vue... (R. Martin du Gard.) Étant données les circonstances. (Robbe-Grillet.) Lorsque le participe suit le sujet ou lorsqu'il ne fait pas partie d'une proposition absolue, il s'accorde selon la regle generale. I Tout a été détruit, cette maison exceptée. Exceptées par erreur, ces sommes doivent ětre rajoutées. b) Ci-joint, ci-inclus, ci-annexé sont traités comme les adverbes ci-con-tre, ci-apres, etc., et restent invariables 1° Quand ils servent d'attributs en téte d'une phrase non verbale. I Ci-joint la liste des personnes. (Claudel.) 2° Quand, á ľintérieur d'une phrase, ils se rapportent ä un norn qu'ils precedent immédiatement et qui est construit sans determinant. | Veuillez trouver ci-joint copie de la lettre. 4. Certains grammairiens estiment que dans cet emploi le participe devient une sorte de preposition. Comp. § 203, a. «UUJHU uu f Mil I loirc rreoE mii Lorsque ces locutions sont manifestement épithětes, qůand elles suivent immédiatement le nom auquel elles se rapportent, elles s'accordent avec lui; de méme quand elles sont attributs du sujet. I La lettre ci-jointe vous éclairera. Votre lettre est ci-jointe. En dehors des cas qui viennent d'etre décrits, l'usage est peu fixé, mais ľinvariabilité tend á l'emporter. I Vous trouverez ci-incluse la copie que vous m'avez demandée. (Acad.) Vous trouverez ci-joint les pages dactylographiées de mon roman. (Bernanos.) Les pieces que vous trouverez ci-jointes, ou : ... ci-joint. 2 PARTICIPE PASSE EMPLOYE AVEC ĽAUXILIAIRE AVOIR Regle generale. Le participe passé conjugué avec avoir s'accorde en genre et en nombre avec son complement d'objet direct si ce complement le precede ; il reste invariable (ce qui est le cas le plus frequent) si le complement suit ou s'il n'y a pas de complement d'objet direct. I Les efforts que nous avons faits ont été steriles. Toutes ces misěres, je les avais prévues. Nous avons fait des efforts. J'avais prévu ces malheurs. Elles ont toujours espéré; jamais elles n'ont douté du succěs. Cet accord concerne surtout la langue écrite. Dans ľ oral, seuls quelques participes ont un feminin distinct du masculin (mis, pris, fait, joint, etc.). Aussi, méme dans ce cas, beaucoup d'usagers respectent peu la regie en parlant. REMARQUES 1. Dans les temps surcomposés, le dernier participe seul peut varier. | Ils sont partis děs que je les ai eu avertis. 2. La regle d'accord du participe passé conjugué avec avoir reste applicable lorsque le complement d'objet direct a un attribut. I Certains poětes que leurs contemporains avaient cms grands sont aujourďhui tombés dans I'oubli. Ces fleurs, je les ai trouvées trěs fraiches. Cependant, plus d'un auteur, considérant sans doute que le veritable objet direct est l'en-semble forme par le pronom et l'attribut, laisse le participe invariable dans ce cas. I Ces sons du cor que jamais je n'ai trouvé tristes. (Fr. Mauriac.) Qui les eüt cru si pleins de sang ? (Montherlant.) LES PARTIES DU DISCOURS SE Participe passe de certains verbes intransitifs. a) Des verbes intransitifs comme coüter, valoir, peser, mesurer, marcher, courir, vivre, dormir, régner, etc. peuvent étre accompagnés ďun complement adverbial qu'il faut se garder de prendre pour un complement d'objet direct; le participe passe de ces verbes reste invariable. I Les trois mille francs que ce meuble m'a couté. (Acad.) Ce cheval ne vaut plus la somme qu'il a valu. (Acad.) Les vingt minutes que j'ai marené, couru. Les vingt ans qu'il a vécu, ... régné. b) Certains verbes intransitifs peuvent devenir transitifs : leur participe passé est alors variable. Tels sont notamment coúter, au sens de : « causer, occasionner » ; valoir, au sens de : « procurer » ; peser, au sens de : « constater le poids ; examiner » ; courir, au sens de : « poursuivre en courant; s'exposer á; parcourir », etc. J Les efforts que ce travail m'a coútés. (Acad.) J La gloire que cette action lui a value. (Acad.) I Les paquets que j'ai pesés. j Les dangers que nous avons courus. Eg] Participe passe des verbes impersonnels. Le participe passe des verbes impersonnels ou pris impersonnellement est toujours invariable. I Les sommes qu'il a fallu ont paru enormes. j Les chaleurs qu'il a fait ont été torrides. | Les inondations qu'il y a eu ont cause bien des dégäts. ES] Dit, du, cru, su, pu, voulu, etc. Les participes dit, du, cru, su, pu, voulu et autres semblables restent invariables lorsqu'ils ont pour complement d'objet direct un infinitif ou une proposition á sous-entendre aprěs eux. J'ai fait tous les efforts que j'ai pu [faire], Elle m'a donne tous les renseignements qu'elle avait dit [sous-entendu : qu'elle me donnerait]. REMARQUE Le participe passé precede du pronom relatif que est invariable lorsque ce pronom est complement d'objet direct d'un verbe place aprěs le participe ; dans ce cas, le participe a pour complement la proposition qui vient aprěs lui. | Cest une faveur qu'il a espéré qu'on lui accorderait. Semblablement, le participe reste invariable quand il est precede du relatif que et suivi d'une relative introduite par qui. | Nous subissons les malheurs qu'on avait prévu qui arriveraient. ACCORD DU PARTICIPE PASSE JU3 Participe passé precede du pronom /'. Le participe passé est invariable lorsqu'il a pour complement d'objet direct le pronom neutře /' équivalant á une proposition. I Cette etude est moins difficile que je ne ľavais estimé (= que je n'avais estimé qu'elle était difficile). Participe passé precede d'un collectif ou d'un adverbe de quantité. a) Lorsque le participe passé est precede d'un complement d'objet direct renvoyant á un collectif suivi de son complement, I'accord est commandé par le collectif ou par son complement, selon le sens. Ill y avait lä une bande de malfaiteurs, que la police eut bientôt cernée. II y avait lä une bande de malfaiteurs, que la police eut bientôt ligotés. b) Lorsque le complement d'objet direct précédant le participe con-tient un adverbe de quantité servant de determinant indéfini (§ 239, b), e'est le nom qui commande I'accord. Autant de batailles il a livrées, autant de victoires il a remportées. Combien de fautes a-t-elle faites ? Ľaccord n'a pas lieu si le nom suit le participe. | Combien a-t-elle fait de fautes ? REMARQUE Lorsque le complement d'objet direct précédant le participe renvoie á le peu suivi de son complement, c'est le peu qui regle ľaccord s'il domine dans la pensée (il marque souvent alors ľinsuffisance). | Le peu de confiance que vous m'avez témoigné m'a découragé. Si le peu n'attire pas particuliěrement ľattention, c'est le complement de peu qui commande ľaccord (la suppression de peu ne changerait pas vraiment le sens ; le peu marque simplement la petite quantité). J Le peu de confiance que vous m'avez témoignée m'a encourage. Participe passé suivi ďun infinitif. Le participe passé conjugué avec avoir et suivi d'un infinitif s'accorde avec le complement d'objet direct5 qui precede lorsque ľétre ou ľob-jet désignés par ce complement font Faction exprimée par ľinfinitif. J Les violonistes que j'ai entendus jouer sont habiles. I (Les violonistes, représentés par que, jouent.) i Mais: Les airs que j'ai entendu jouer étaient mélancoliques. J (Que [= les airs] est complement de jouer.) 5. Le veritable objet direct est en realite la proposition infinitive (cf. § 348, b, 3°). Cela explique sans doute que cette regie n'est pas toujours bien respectée. 310___________________________________________________LfcS ľAH 1 IbS UU UISĽUUHS Exceptions. — 1° Le participe fait suivi d'un infinitif est invariable. | Ces personnes, je les ai fait venir. * Certains traitent hisse de méme : Je les aurais laissé faire. (Maupassant.) Cet usage est recommandé par le Conseil superieur de la langue francaise (cf. p. 7). 2° Le participe passe des verbes exprimant une opinion ou une declaration {penser, dire, etc.) reste invariable quand il est suivi d'un infinitif, le complement d'objet direct étant la proposition infinitive. | J'ai suivi la route qu'on m'a dit étre la meilleure. REMARQUES 1. Ľétre ou l'objet faisant Taction exprimée par l'infinitif peuvent étre désignés sous la forme d'un complement d'objet indirect (§ 348, b, 3°, Rem. 2); celui-ci n'influence pas le participe passé. | Je leur ai entendu dire que... 2. Eu, laissé et donne suivis d'un infinitif introduit par á peuvent s'accorder ou rester invariables, parce qu'il est possible de rapporter le complement d'objet direct au participe ou á l'infinitif. I Les affronts qu'il a eu ä subir est plus frequent que ... qu'il a eus ä subir. Les problěmes qu'on m'a donnés ä résoudre est plus frequent que ... donne ä résoudre. Les problěmes qu'il m'a laissé(s) ä résoudre. ES2 Participe passé précédé de en. Le participe passé précédé du pronom en complement ďobjet direct est généralement considéré comme invariable. IVoyez ces fleurs, en avez-vous cue//// ? (Littré.) Des difficultés, certes, j'en ai éprouvé! REMARQUES 1. Cette regle reste d'application lorsque le pronom en est accompagné d'un adverbe de quantité (qui équivaut á un pronom indéfini). I Tu m'as dit que les romans te choquent; j'en ai beaucoup lu. (Müsset.) J'en ai tant vu, des rois I (Hugo.) 2. Dans des phrases comme la suivante, le pronom en, qui n'est pas complement d'objet direct, n'a rien á voir avec l'accord du participe. | Ce sont de vrais amis; je n'oublierai pas les services que j'en ai regus. ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ 3. PARTICIPE PASSÉ DES VERBES PRONOMINAUX a) Quoique les verbes pronominaux se conjuguent avec l'auxiliaire étre, ils peuvent avoir un complement d'objet direct, et la tradition grammaticale (une tradition relativement récente) veut que le participe passé s'accorde avec ce complement si celui-ci precede. 1° L 'objet direct est le pronom réfléchi ou réciproque (cf. § 297, a), ce que ľ on voit en remplacant étre par avoir. I Les enfants se sont laves soigneusement. (Qui ont-ils lavé ?) Elle s'est blessée au doigt. Pierre et Paul se sont battus. 2° L 'objet direct n 'est pas le pronom réfléchi. I Les doigts qu'elle s'est blesses. (Que s'est-elle blessé ?) I Ceffe permission, il se ľest accordée. II peut y avoir un objet direct, měme si le pronom conjoint est peu ou non analysable (cf. § 297, b): Les choses qu'elle s'est imaginées (que s'est-elle imagine ?). Les pou-voirs qu 'Us se sont arrogés. La maison qu 'U s 'est appropriée. Le participe reste invariable si l'objet direct suit: Elle s'est blessé le doigt. Pierre et Jean se sont dispute la premiere place. Ils se sont imagine qu 'ils réussiraient. — Notons particuliěrement: Ils se sont rendu compte de leur erreur. Des soupgons se sont fait jour. REMARQUES. 1. Les regies données aux §§ 377 et 378 s'appliquent aux verbes pronominaux. I Des directives, ils s'en sont donne. Elle ne s'est pas sentie vieillir. Elle s'est senti piquer par un moustique. Elle s'est fait mourir ä la fache. Elle s'est laissée (ou laissé) tomber. 2. Assurer et persuader ont deux constructions : assurer (ou persuader) quelqu'un de quelque chose et... quelque chose ä quelqu'un. Dans s'assurer et se persuader, se peut étre complement d'objet direct ou non. I Nous nous sommes assures de cette nouvelle. (Comparez : Nous les avons assures...) Nous nous sommes assure des vivres pour six mois. (Comp.: Nous leur avons assure...) Quand persuader est suivi d'une proposition introduite par que, l'accord du participe est libre : Ils se sont persuadé(s) qu 'eile était innocente. b) Quand il n'y a pas d'objet direct, 1° Si le pronom réfléchi est objet indirect, le participe est invariable. I Elle s'est nui. (Ä qui a-t-elle nui ?) Elle s'est suffi á elle-méme. lis se sont parle. f lis se sont plu děs leur premiere rencontre. Les mis qui se sont succédé. LES PARTIES DU DISCOURS 2° Si le pronom est inanalysable (cf. § 297, b), le participe s'accorde avec le sujet. Ills se sont échappés. Elles se sont souvenues de leur enfance. Elle s'est repentie de sa laute. lis se sont plaints de notre absence. Elle s'est tue. Comment s'y est-elle prise ? Elle s'est évanouie. Une bataille s'est livrée id. La muraille s'est écroulée. Exceptions : se rire (« se moquer, dédaigner »), se plaire (« se trouver bien, trouver du plaisir »), se déplaire (« ne pas se trouver bien »), se complaire, dont le participe passé ne varie pas. I Elles se sont ri de nos menaces, lis se sont plu ä me tourmenter. Elles se sont plu (ou : déplu) dans ce lieu, lis se sont complu dans leur erreur. CHAPITRE VI ĽADVERBE A. GENERAUTES Ľadverbe est un mot invariable apte á servir de complement á un verbe, á un adjectif ou á un autre adverbe. parle bien. trěs pauvre. trop vite. Un adverbe peut étre forme de plusieurs mots : bientôt. Lorsque les mots restent sépa-rés, on parle de locution adverbiale : ď ores et déjá, en vain, ne pas, tout de suite. — Dans certains cas, les mots sont unis par des traits ďunion : ci-dessus, avant-hier, sur-le-champ, etc. REMARQUES 1. Certains mots variables, qui s'emploient occasionnellement comme adverbes, peu-vent garder de leur valeur premiere la possibilité de varier : voir les regies de tout au § 245, e; autres exemples au § 198, Rem. 1. 2. Ľadverbe peut parfois ětre complement d'une preposition ou d'une conjonction de subordination (§ 127) ou d'un mot-phrase (§ 129). Par rapport au verbe, ľadverbe sert de complement autre que complement d'objet ou que complement ď agent. Cependant, demain, hier et aujourd'hui peuvent, comme si ľon avait le jour de demain, s'employer comme objets directs, et aussi comme sujets, etc. : Nous attendrons demain. — Demain est un jour de féte. (Acad.) [Pour pis, cf. §383, Rem. 1.] Certains adverbes de lieu et de temps s'emploient comme complements déterminatifs du nom, avec preposition : Les gens rf'alors. Les gens d'ici. Les noms correspondant á des verbes peuvent recevoir des complements semblables á ceux des verbes (§ 118, d): Voire séjour lä-bas í 'est-il bien termine ? Non, presque et quasi s'emploient avec des noms comme des elements de composi- LES PARTIES DU DISCOURS tion (§ 77, ä): La non-exécution. — Une quasi-certitude. [Remarquez les traits ďunion.] — La presque totalite. [On attendrait aussi un trait d'union.] 3. Certains adverbes peuvent avoir un complement: cf. § 126. — Sur le complement des adverbes de quantité, cf. § 386, Rem. 2 et 3, ainsi que § 425. Bjfl Classement des adverbes. Nous rangeons les adverbes en trois categories. a) Les adverbes de maniere. On peut leur joindre les adverbes d'aspect (comp. § 293) et les adverbes de degré (parmi lesquels les adverbes de negation, qui indiquent le degré nul). lis répondent souvent á la question : Comment ? 1° Adverbes de maniere : ainsi debout gratis pis vite bien ensemble incognito plutôt volontiers comme expres mal quasi (etc.) comment franco mieux recta II faut y ajouter un trěs grand nombre d'adverbes en -ment, quantité de locutions adverbiales : á ľenvi, á dessein, á tort, ä loisir, ä propos, cahin-caha, etc., et certains adjectifs neutřes pris adverbialement avec des verbes : bon, bas, haut, eher, clair, etc. (§ 199). 2° Adverbes d'aspect, concernant notamment • Un fait répété : derechef (langue éerite), de nouveau, á nouveau; souvent. ILes 9 et 10 juin, le marché s'alourdissait derechef. (Chronique boursiěre, dans le Monde.) • Un fait recent ou subit (ce qui concerne aussi le temps : cf. b ci-des-sous): á peine, aussitôt, incontinent (littéraire), subito (familier), tout ä coup, soudain, sur-le-champ, tout de suite (§ 392, d). | Je veux que tout soit regie incontinent. (Claudel.) • Un fait imminent : bientôt, incessamment. | Les cours reprendront incessamment. • Un fait qui dure : longtemps, toujours. • Un fait qui se realise aprěs un délai: enfin, finalement. 3° Adverbes de degré : cf. §§ 385-386. 4° Adverbes de negation : cf. §§ 387 et suivants. b) Les adverbes de lieu et de temps. 1° Les adverbes de lieu répondent á la question : Ou ? ailleurs cá dehors ici partout alentour céans (vieux) derriěre lá (§ 392, a) pres arriěre ci dessous loin proche (vieux) autour contre dessus 0Ú avant dedans devant outre Ä cette liste il faut ajouter un certain nombre de locutions adverbiales, comme : au-dedans, au-dehors, ci-aprěs, ci-contre, en arriěre, en avant, quelque part, lä-bas, lä-dedans, etc. 2° Les adverbes de temps répondent á la question : Quand ? • Les uns situent les faits par rapport au moment ou l'on parle : mainte-nant, tout al'heure, aujourd'hui, hier, avant-hier, demain, apres-demain, autrefois, jadis, naguěre (cf. § 392, b), dorénavant, tantôt (cf. § 392, e). • D'autres situent les faits par rapport á un autre point de repěre que le moment de la parole : alors, depuis, ensuite, aprěs, auparavant, avant, jusque-la, la veille, I 'avant-veille, le lendemain, le surlendemain (ces quarre derniers mots sont aussi des noms), etc. • D'autres encore s'accommodent des deux points de vue, parfois avec des nuances de sens : quand, déjá, encore, jamais, parfois, quelquefois, entretemps (orthographe de ľ Academie, 1992), tard, tôt, toujours, désormais, bientôt, tout de suite (§ 392, d), de temps en temps, etc. (Voir aussi a, 2°.) Certains adverbes enregistrés dans le 1° et le 2° peuvent étre considérés comme des prepositions á regime implicite (§ 399). c) Les adverbes marquant une relation logique. 1° Une relation positive, de cause á consequence : done, partant (langue éerite), par consequent, conséquemment (langue éerite). On y ajou-tera pourquoi et que, qui interrogent sur la cause (avec que, la question est oratoire et eile équivaut á une exclamation). I Mais alors, il n'y aurait plus de surprise, et partant plus ďémotion. (J. Verne.) Que ne le disiez-vous tout de suite ? 2° Une relation negative, ď opposition : cependant, néanmoins, pour-tant, toutefois, quand méme, par contre, en revanche, ce nonobstant (littéraire), etc. | S'il est laid, par contre il est intelligent. (Dictionnaire general.) 3° Autres cas : aussi, aussi bien, d'ailleurs, par ailleurs, ď autre part, etc. 316 ____________________ LES PARTIES DU DISCOURS Ces adverbes ranges dans le c), á l'exception depourquoi et de que, sont souvent places pármi les conjonctions de coordination. Avec cette catégorie, ils ont en commun d'etablir un lien avec ce qui precede. Mais ils s'en distinguent par le fait qu'ils occu-pent une place variable dans la phrase, qu'ils peuvent se combiner avec une veritable conjunction de coordination (et done, et pourtant) et, surtout, qu'ils peuvent établir un rapport entre deux elements qui, comme dans l'exemple de par contre ci-dessus, n'ont pas la méme fonetion (ce qui contredit la notion de coordination : cf. § 105). REMARQUES 1. On distingue souvent aussi une catégorie A'adverbes de phrase, comme certaine-ment, certes, peut-étre, vraiment, sans doute, etc. On ne peut les considérer comme en relation avec un terme particulier ; ils sont dans la phrase des elements libres, plus exactement des elements incidents (§ 132, b). Nous les rapprocherions plutôt du mot-phrase (§ 411). 2. Indépendamment de la classification suivie ci-dessus, il faut signaler que certains adverbes servent á interroger : quand, comment, pourquoi, oú, combien (et aussi que, cf. c ci-dessus). D'autres sont des adverbes exclamatifs : cf. § 385, d. 3jg Formation des adverbes en -ment Les adverbes en -ment sont formes sur des adjectifs, plus précisément sur le feminin des adjectifs. § Grand, grande, grandement. Doux, douce, doucement. Exceptions. 1° Dans les adverbes en -ment correspondant á des adjectifs terrninés au masculin par une voyelle (autre que e muet), Ye feminin de ces adjectifs a disparu. | Vrai, vraiment; aisé, aisément; poli, poliment; éperdu, éperdument. REMARQUE Ľaccent circonflexe marque la chute de V e feminin dans : assidüment, congrwnent, * confinement, crument, d&ment, goulwnent, incongrament, indwnent, nvment. Le Con- seil supérieur de la langue francaise (cf. § 36, Rem. 4) a propose de supprimer ces accents injustifiés (comparez : absolument, etc.). L'Academie éerit: gaiement (gaiment est encore dans certains dictionnaires). 2° On a -ément au lieu de -ement dans certains adverbes : commodé-ment, confusément, énormément, expressément, intensément, précisément, profondément, etc. 3° Aux adjectifs en -ant et en -ent correspondent, respectivement, des adverbes en -amment [Arno] et en -eminent [Arno]. I Vaillant, vaillamment; prudent, prudemment. Toutefois, lentement, présentement et véhémentement suivent la regle generale. 4° Cas particuliers : Gentil —» gentiment. — Impuni —> impunément. — Bref-^ brievement. Beaucoup d'adjectifs n'ont pas donne naissance á des adverbes en -ment: charmant, fäché, content, etc. Quelques adverbes ne dérivent pas d'adjectifs : diablement, vachement (trěs familier), comment, quasiment. — D'autres s'expliquent par des faits de langue anciens : grieve-ment, notamment, nuitamment, précipitamment, sciemment, traitreusement. Degrés des adverbes. Nous étudions plus loin (§§ 385-386) les adverbes qui se joignent aux verbes, aux adjectifs ou á d'autres adverbes pour exprimer le degré. Nous devons signaler ici que le comparatif de supériorité de quatre adverbes (comme celui de certains adjectifs : § 206) est marqué, non par un adverbe, mais par une forme particuliere (qui, avec I'article, sert aussi de superlatif relatif). Beaucoup : plus, le plus (*plus beaucoup). Bien : mieux, le mieux {*plus bien). Mai: pis, le pis (cf. Rem. 1). Peu : moins, le moins {*plus peu). On peut dire que moins sert aussi de comparatif ďinfériorité á beaucoup (*moins beaucoup) et plus á peu (*moins peu). REMARQUES 1. Comme comparatif de supériorité de mal, on emploie le plus souvent plus mal. Pis ne subsiste comme adverbe que dans des locutions : aller de mal en pis ou de pis en pis, tant pis, au pis aller. (Ne dites pas : °de mal en pire, °de pire en pire, "tant pire.) Pis s'emploie aussi dans des tours non adverbiaux, souvent en concurrence avec pire, pis étant généralement plus distingue, plus littéraire. • Comme épithěte ou attribut d'un pronom neutře. I Ailleurs, c'était bien pis. (F. Brunot.) I // n'y a rien de pis que cela. (Acad.) j // est sot et qui pis est méchant. (Acad.) [Tour figé : § 271, a, Rem.] Comparez : Dans la loge ce fut bien pire. (Montherlant.) — Or quoi de pire au monde que de perdre son pere ? (Sartre.) — Ce qu 'U y a de pire. (Acad.) — Ils sont mal habillés, ce qui est pire. (R. Nimier.) • Comme une sorte de pronom nominal neutře. | Elle a fait pis que cela. Dire pis que pendre de quelqu'un. LES PARTIES DU DISCOURS • Comme nom. | En mettant tout au pis, il lui restera encore de quoi vivre. (Acad.) Comparez : Le pire, c 'est que tout cela aurait pu ne pas arriver. (Diet, du franc, con-temporain.) 2. Le vocabulaire de la musique a emprunté á ľ italien des adverbes et leur superlatif absolu : forte [foRte], fortissimo ; piano, pianissimo («trěs doucement»). EEH Place de ľadverbe. II est difficile de donner des regies á ce sujet, vu la varieté des adverbes. Leur longueur entre en ligne de compte : les adverbes courts sont moins mobiles. II reste aussi beaucoup de latitude pour les intentions des locuteurs ou pour les choix des écrivains. a) Avec un adjectif, un participe employe adjectivement ou un adverbe, ľadverbe se place en general avant ces elements. 1 Voilä une personne trěs douce, toujours souriante. I Elle court aussi vite que son frěre. b) Avec un verbe. 1° Ľadverbe ne precede toujours immédiatenient le verbe ou ses pro-noms personnels complements conjoints ; mais, si la negation est une locution, les elements se placent de part et d'autre du verbe ou de l'auxiliaire (aux temps composes), sauf avec un infinitif, ou la negation entiěre est ordinairement préposée. 1 Je ne travaille pas. Je ne les vois pas. Je n'ai pas travaillé. I We pas travailler. Ne pas avoir travaillé. I (Littéraire : N'avoir pas travaillé.) 2° Les adverbes exclamatifs et interrogatifs se placent en tete de la phrase (cf. cependant § 140). | Oil habitez-vous ? Comme il fait froid I 3° Autres adverbes. • Souvent, pour la mise en relief (notamment pour marquer un rapport avec ce qui precede), ou pour des raisons de rythme, ľadverbe, et surtout ľadverbe de lieu et celui de temps, se place en tete de la phrase (ou de la sous-phrase). lei s'est livrée la bataille. Vous m'avez promis de m'aider et cependant vous ne faites rien. (Acad.) Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, ä peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire: « Je m'endors. » (Proust.) Lentement, le sous-marin s'enfonca dans la mer. ADVbHBbS DE DfcOHC__________________________________________________________ • Lorsque ľadverbe est joint au verbe, il le suit. Mais, si le verbe est á une forme composée, beaucoup ď adverbes de la premiere et de la troisiěme catégorie (§ 381, a et c) peuvent se mettre aprěs l'auxiliaire. IVélěve répond clairement. Elle a clairement répondu. J'ai longtemps vécu en Suisse. (Mais : J'ai vécu ailleurs. J'ai travaillé hier.) En et y suivent les regies des pronoms personnels conjoints, parmi lesquels nous pré-férons les ranger : cf. § 257. B. ADVERBES DE DEGRE Sans comparaison explicite (degré absolu). a) En allant du degré faible au degré fort. 1° Le degré faible s'exprime par un peu. Peu est proche du degré nul, comme guěre, qui prend cette valeur en liaison avec la negation ne et parfois sans cette negation. I Elle est peu (ou : un peu) enthousiaste. II dort peu (ou : un peu). Cette personne n'est guěre commode. Ľédit royal de paix, récemment promulgué, mais guěre observe. (E. Le Roy Ladurie.) 2° Le degré moyen est exprimé par assez et pas mal, plutôt familiers. | Je crois que je vais m'amuser assez. (Fr. Sagan.) // esf assez drôle. I Ce n'est peut-ětre pas tout ä fait un miracle, mais ca y ressemble déjä pas mal. I (Bernanos.) Assez dans cet emploi est ä distinguer ďassez marquant la Süffisance (cf. b). En Belgique, on dit: ° assez bien. 3° Le haut degré ' (ou superlatif absolu). • Trěs, seulement avec des adjeetifs ou des adverbes. | Elle est trěs étonnée. Partit trěs tôt. • Beaucoup, seulement avec des verbes. | Marie aime beaucoup le poisson. Cependant, beaucoup s'emploie aussi avec les adverbes plus, moins, mieux: II est beaucoup plus (ou: moins) intelligent. — Elle va beaucoup mieux. On dit aussi beaucoup meilleur, beaucoup moindre, mais moins souvent que bien meil-leur et bien moindre : Ce vin est beaucoup meilleur. (Acad.) — La situation faite aux indigenes (...) n'est pas beaucoup meilleure que celie que Von nous peignait. (Gide.) — Je pense que le phénoměne concentrationnaire en Chine est beaucoup moindre qu'en U.R.S.S. (Sartre.) 1. II peut s'exprimer aussi par des moyens lexicaux : extrafort, hyper-sensible, superfin, surabondant. 320 LES PARTIES DU DISCOURS • Fort (considéré comme littéraire en France), bien, extrémement, immensément, formidablement (familier) et d'autres adverbes en -ment, avec des adjectifs ou des adverbes aussi bien qu'avec des verbes. Ill fronga les sourcils, qu'il avait fort épais. (R. Ikor.) // est bien incapable. Marie aime bien le poisson. Crésus était immensément riche. b) Nuances speciales. Trop marque 1'excěs ; assez la Süffisance ; presque, quasi, quasiment le caractěre incomplet. Pour le caractěre complet: tout avec des adjectifs ou des adverbes (cf. § 245, e), tout á fait, totalement, complětement avec des adjectifs ou des adverbes comme avec des verbes. J Vous travaillez trop. Vous travaillez assez pour réussir. I Deux jumelles toujours endeuillées et quasi muettes. (S. de Beauvoir.) 1 Un domaine mental, qu'ils avaient quasiment ignore. (Malraux.) I Le coupable était tout honteux. Mon pere est tout ä fait chauve. c) Un degré impliquant une consequence, qui n'est pas toujours exprimée (surtout dans des phrases exclamatives). Si pour les adjectifs et les adverbes ; tant pour les verbes ; tellement pour les uns et pour les autres. Ill est si (ou : tellement) malade qu'il ne peut se lever. Je I'aime tant (ou tellement)! REMARQUE Aussi fait concurrence á si dans des propositions adverbiales de concession (§ 439, b): Aussi invraisemblable que cela me paraisse. (Montherlant.) [Cet emploi a été critique, mais il est tout á fait courant, tněme dans la langue littéraire.] d) Dans la phrase exclamative. Que, comme, combien (langue écrite), ce que (familier), qu 'est-ce que (trěs familier). | Ce qu'elle est grande I Qu'est-ce qu'elle travaille! Dans l'exclamation indirecte, que est remplacé par combien. | Que je suis content I -> II m'a dit combien H était content. AUVtttBfcS Ut UĽUnt ----- Avec comparaison explicite (degré relatif). a) Superioritě. Plus, aussi bien avec les adjectifs et les adverbes [ply] qu'avec les verbes [plys] ; davantage, seulement avec les verbes. I Elle est plus grande que moi. Tu iras plus vite que nous. II dort plus (ou : davantage). On a contesté que davantage puisse étre suivi de que, introduisant ľélément avec quoi on compare. Cette construction, admise á ľépoque classique, reste courante. I La flamme pétillante le réconforta davantage que la viande musquée et coriace qu'il mächait. (M. Toumier.) Elle (la neige) était davantage boue que neige. (B. Clavel.) b) Infériorité. Moins, aussi bien avec les adjectifs et les adverbes qu'avec les verbes. | Ma voiture va moins vite que la vôtre. Elle aime moins le jazz. c) Égalité. Aussi, avec les adjectifs et les adverbes ; autant, avec les verbes. ( // est aussi ágé qu'elle. Elle travaille autant que lui. Si (avec des adjectifs ou des adverbes) et tant (avec des verbes) peuvent remplacer aussi, autant lorsque le verbe est négatif ou lorsque la phrase est interrogative. 1 Nulle part (...) je n'ai trouvé si bon accueil qu'ä Paris. (Taine.) I Est-il si faible que vous le dites ? (Diet, du franc, contemporain.) I Je n'ai pas tant de chance que vous. REMARQUES 1. Aussi signifiant « pareillement» s'emploie lorsque le verbe est affirmatif. S'il est négatif, on dit non plus. IVous le voulez, et je le veux aussi. On ne peut pas vivre sans pain; On ne peut pas non plus vivre sans la patrie. (Hugo.) 2. Lorsque le complement de plus ou de moins est un numeral cardinal ou renferme un numeral cardinal, ce complement est introduit généralement par de, sauf si l'on veut insister parťiculiěrement. ICe cep portait plus [ply] de vingt grappes, e'est-a-dire plus [plys] que vingt grappes. (Littré.) On dit ordinairement: plus qu 'ä demi, plus qu 'ä moitié, plus qu 'aux trois quarts (plus se prononce [plys]). — Plus de est possible encore dans la langue littéraire : Ma decision, eile était déjä plus á'á moitié prise. (Loti.) 11 ICO U\J UIÖUUUMS 3. La plupart des adverbes signalés dans les §§385 et 386 (excepté ceux qui sont exclus avec les verbes) peuvent étre suivis de la preposition de et d'un nom. lis jouent alors le role de determinants indéfinis : cf. § 239, b. Non suivis de la preposition de et d'un nom, ils peuvent aussi jouer le role de pro-noms indéfinis : cf. § 285, b. 4. La comparaison ďinfériorité et de supériorité peut se faire avec un ensemble ďétres ou de choses ou, pour un méme étre, avec un ensemble de circonstances ; c'est le superlatif relatif: Cest Jeanne qui travaille le plus. Cest le matin quelle tra-vaille le mieux. Cest par la presence de ľarticle défini que le superlatif relatif se distingue du cömparatif; voir cependant § 205, b. C. ADVERBES DE NEGATION 1. NEGATION PORTANT SUR UN MOT OU UN SYNTAGME AUTRES QUE LE VERBE 2 22 a) La negation traditionnelle est non. j La contestation (...) était restée non sanglante. (E. Le Roy Laduríe.) I Des débiteurs non solvables. Une legon non sue. Non loin de lä. I Won content de vouloir la place, H la voulait pour lui seul. I Elle a accepts, non sans peine. ... non sans qu'on doive insister. I Elle est severe, non injuste. Votre avis, non le mien, doit prévaloir. Remarquez ľabsence de trait ďunion. — Rappelons qu'avec un nom, il en faut un (§ 77, a): En cas de non-paiement. Dans la langue littéraire, non peut étre renforcé par pas ou point (plus littéraire que pas : cf. § 389, a), lorsqu'il s'agit ďopposer un syntagme á un autre. 1 // s'arréte, non pas inquiet, mais curieux. (Betnanos.) f ... non point petit, mais ďaspect court. (Gide.) Non peut aussi servir de mot-phrase : cf. § 413. b) Non est concurrence par pas, surtout dans la langue parlée, mais aussi dans la langue écrite (qui emploie point de la méme facon). Cela est frequent devant un adjectif coordonné á un adjectif positif et devant un participe employe adjectivement. Cela est tout á fait regulier devant un syntagme forme d'un adverbe et d'un adjectif et devant méme. 2. La negation peut utiliser ďautres procédés que ľadverbe : preposition ou conjunction (sans, sans que), prefixes (impossible), sens des mots (refuser, par rapport á accepter), etc. — La presence simultanée de plusieurs mots négatifs peut entrainer des contresens. Par exemple, ne dites pas : Vous n 'étes pas sans ignorer (= vous ignorez), au lieu de : Vous n 'étes pas sans savoir (= vous savez). AUVtHBtS Ufc NCV3MH Avec ses legons pas sues et ses devoirs pas finis. (Fr. Mauriac.) Julien était silencieux et point trop trouble. (Stendhal.) Un train cahoteur et pas presse. (Colette.) L'homme, tout en parlant, le suivait ďun regard pas tendre. (Simenon.) Dans le pare de La Haye circulent des daims point trop sauvages. (Gide.) Le digne homme n'avait jamais aimé personne, pas merne un chien. (G. Sand.) Ce charretier avait été tué, mais pas expres. (Hugo.) On trouve aussi dans cette situation les adverbes nullement, aucunement, jamais, guěre, plus. ... decisions populäres et paysannes, nullement approuvées par le pouvoir. (E. Le Roy Ladurie.) Leurs yeux, jamais fatigues, plongeaient lä-bas. (Barrěs.) Ils nous ont paru (...) mieux écrits, et guěre plus ridicules que certains romans de nos jours. (Musset.) Un vieux pere, une fille plus trěs jeune. (Sartre.) Le phénoměne décrit dans le b) s'explique par revolution de la negation portant sur un verbe : cf. § 390. 2. NEGATION PORTANT SUR UN VERBE Ne employe seul. Ne est le mot négatif par excellence du point de vue historique. II suf-fit encore dans certains cas á marquer la negation, surtout dans la langue écrite. a) Ne s'emploie obligatoirement seul 1° Dans certaines phrases proverbiales ou sentencieuses et dans certaines expressions toutes faites. Ill n'est pire eau que I'eau qui dort. Ä Dieu ne plaise I Ne vous déplaise. Si ce n'est (= excepté). // n'a garde. II n'en a cure. Elle n'a de cesse qu'elle ne réussisse. Qu'ä cela ne tienne. Qui ce fut, il n'importe. 2° Avec ni répété. | Elle n'avait ni parents ni amis. 3° Avec que, adverbe interrogatif ou exclamatif. | Que ne le disiez-vous plus tôt ? Que ne puis-je partir! 4° Avec savoir ou avoir, suivis de que interrogatif et d'un infinitif. 1 Elle ne sait que devenir. Je n'ai que faire de vos promesses. j uiouuuno b) Ne s'emploie facultativement seul 1° Dans des propositions au subjonctif dependant ďun verbe négatif (parfois interrogatif), notamment des propositions conjonctives expri-mant la consequence, des relatives impliquant la méme nuance, des propositions dependant de ce n 'est pas que. 1 Y a-t-il quelqu'un qui n'en soit persuade ? I // n'est choc si menu qu'il ne provoque (...) un vaste remuement. (Claudel.) f Ce n'est pas qu'on n'eüt essayé de ľen débarrasser. (A. France.) 2° Avec cesser, oser, pouvoir, surtout aux temps simples et avec un infinitif complement. I Elle ne cesse de parier. Je n'ose vous le promettre. II ne peut se passer de musique. Avec savoir, quand on veut exprimer ľidée de « étre incertain ». | // ne sait s'il doit partir. Mais quand savoir signifie « connaítre, avoir la science de », il demande la negation complete. I Je ne sais pas ma lecon. Cef enfant ne sait pas Hre. Au conditionnel, comme equivalent de pouvoir au present, il veut le simple ne. | Les hommes ne sauraient se passer de religion. (G. Duhamel.) 3° Avec si conditionnel. | Tu ne f eras rien de bon si tu n'apprends ä vouloir. 4° Devant autre suivi de que. | Je n'ai ď autre désir que celui de vous étre utile. 5° Aprěs le pronom et le determinant interrogatifs. | Qui ne la connait ? Quel plaisir n'a son amertume ? 6° Aprés depuis que, il y a (tel temps) que, void ou voilá (tel temps) que, quand le verbe dependant est á un temps compose. {H a bien change depuis que je ne ľai vu. II y a (ou Voici) huit jours que je ne ľai vu. 7° Quand le verbe a un complement de temps introduit par de (parfois par depuis). I De ma vie je ne m'étais senti plus gourd. (Gide.) Depuis longtemps méme, il ne s'était senti si dispos. (Bernanos.) AUVbRBES DE NbUAIlUN 325 We est accompagné ordinairement d'un auxiliaire. a) Lorsque la negation est absolue, c'est-á-dire lorsque le fait lui-méme est nié, on joint á ne des adverbes ou des mots devenus adver-bes : pas, point (littéraire ou regional), nullement, aucunement (plus rare). I line hirondelle ne fait pas le printemps. Je ne les en bläme point. (Étiemble.) Je ne m'en étais nullement apergu. Mie est archai'que : Ľ averse dont eile semblait ne se soucier mie. (J. Gracq.) b) Lorsque la negation est relative, c'est-á-dire lorsqu'on limite la negation ou qu'on la fait porter seulement sur un aspect du fait, ne se combine avec des determinants indéfinis ou des pronoms indéfinis (aucun, nul, personne, rien) ou des adverbes (guěre, jamais, plus [ply], nulle part). | Elle n'a aucune (ou, plus littéraire : nulle) envie de le voir. I Je ne vois personne (ou : rien). I // ne dort guěre. II ne part jamais. Elle ne veut plus le recevoir. En outre, goutte et mot s'emploient pour rien dans certaines expressions : ne voir goutte, ne dire mot. REMARQUES 1. La plupart de ces auxiliaires n'ont pas, originairement, un sens négatif. lis peuvent encore s'employer avec une valeur positive, surtout dans la langue littéraire. Pour les determinants indéfinis et les pronoms indéfinis, voir §§ 240, b, 1°; 287, a. — Jamais a, dans ce cas, le sens de « un jour ». 1 Je douíe qu'aucun d'eux y parvienne. I Si jamais vous le rencontrez. 2. Aux pronoms indéfinis cites plus haut, on joint parfois dme qui vive, qui que ce soit, quoi que ce soit. Mais le premier s'emploie tantôt avec ne seul, tantôt avec ne pas (comp. § 388, b). I Je n'y connaissais äme qui vive. (Gide.) Je n'y connaissais pas äme qui vive. Qui que ce soit, quoi que ce soit s'emploient couramment en dehors de toute negation ; cependant, quand ils sont dans une phrase negative, ils sont construits avec ne seul (comme personne et rien). 1 Je fais ce que je crois devoir faire (...) et n'ai de compte ä rendre ä qui que ce soit. j (R. Martin du Gard.) c) Ne ... que n'a pas vraiment un sens négatif, puisque cette locution équivaut á seulement. | Je n'ai que deux costumes. 3Zb___________________________________________________LbS ľAH I IbS UU UISĽUUHS REMARQUE Pour nier la locution restrictive ne ... que, la langue moderne insěre dans cette locution pas ou point. Cette construction, quoique vivement combattue par les puristes, est entree dans ľusage, méme littéraire. I Un discours ne se compose pas que ďidées generates. (Fr. Mauriac.) Les auxiliaires devenus négatifs. Ä force d'etre employes avec ne, la plupart des auxiliaires de negation signalés dans le § 389 ont pu prendre une valeur negative á eux seuls, surtout dans la langue parlée (voir aussi §§ 240, a; 286, a ; 387, b). a) Dans des phrases non verbales. Ľabandonner ? Jamais! Jamais deux sans trois. Rien de nouveau sous le soleil. Ou vas-tu ? — Nulle pan. Et rien de vivant nulle part: pas une běte, pas un oiseau, pas un insecte. (Loti.) Pas concurrence aussi non mot-phrase (§ 413, Rem. 2), mais uniquement sous des formes renforcées : Pas du tout, absolument pas, etc. b) Dans certains cas, ces emplois se retrouvent aussi dans des phrases verbales : pour rien, cf. § 286, a ; pour pas mal, cf. § 240, d, 2°. — Pour nier, non le verbe, mais un mot ou un syntagme : cf. § 387, b. c) Dans la langue populaire, et souvent dans la langue familiere (mais davantage á Paris et dans certaines regions comme le Québec), le ne disparaít presque systématiquement. Ce phénoměne ne se manifeste dans ľécrit que pour reproduire des paroles. 1 Cest pas rigolo. (...) C'était pas ordinaire. (Péguy.) REMARQUES 1. Le phénoměne décrit dans le c) ne doit pas étre confondu avec ľabsence de ne dans des phrases interrogatives ayant la valeur de declaratives ; ce tour, qui existait déjá chez les auteurs classiques et méme avant, appartient á la langue littéraire. | En distraire des troupes, serait-ce pas commettre une infídélité ? (De Gaulle.) 2. II faut éviter ďomettre ne aprěs on lorsqu'il s'élide devant une voyelle et ne s'en-tend done pas : On n'a rien sans peine. On n'est pas venu. Ne explétif. Lorsque le locuteur sent dans le contexte une idée de negation, il intro-duit parfois un ne que l'on appelle explétif, á la fois parce qu'il peut toujours étre omis et parce qu'il ne correspond pas á une negation objective. Ce ne est done facultatif, méme si les grammairiens ont essayé de rendre son emploi plus rigide. AUVfcHttfcb Ut INttJAIIUIN Ml Ce ne explétif apparait surtout dans les cas suivants. a) Souvent, dans les propositions dependant d'un verbe ou d'un nom exprimant la crainte et construits sans negation. IJ'ai peur que (...) ce ne soit contre-indiqué de le déranger. (B. Vian.) Sans ne: On craint quelle leur soit indispensable. (Barrěs.) Si le verbe de crainte est accompagné d'une negation, il ne faut pas de ne; le ne est possible pourtant si le verbe de crainte est á la fois interrogatif et négatif. I Je ne crains pas qu'elle vienne. I Mais : Ne craignez-vous pas qu'il ne vienne ? ... qu'il vienne ? (Littré.) Dans tous les cas, on met la negation complete s'il y a vraiment negation, c'est-á-dire s'il s'agit d'un effet que l'on craint de voir ne pas se produire. | Je crains que ma mere ne vienne pas. b) Facultativement, aprěs éviter que, empécher que. , // empéche (...) que la transformation active ne s'effectue. (Jean Dubois.) | Sans ne: Mais la main empéchait qu'on vit la bague. (Colette.) REMARQUES 1. Avec prendre garde que, on peut avoir : Prenez garde qu'on vous voie ou Prenez garde qu 'on ne vous voie ou Prenez garde qu 'on ne vous voie pas. Ces phrases sont synonymes, mais le premier tour est rare et le troisiěme (oú prendre garde signifie « veiller ») est souvent considéré comme peu correct. 2. Aprěs défendre que ou interdire que, on ne met pas de ne : II a interdit que l'on sorte. c) Assez souvent, dans les propositions dependant d'un verbe exprimant le doute ou la negation (douter, désespérer, nier, disconvenir...) et construit négativement ou interrogativement. j Xavier ne doutait pas qu'il ne fit semblant de lire. (Fr. Mauriac.) * Nierez-vous que Canova et Rossini ne soient de grands artistes ? (Stendhal.) | Sans ne: Je ne nie pas que certaines interviews soient bien pensées. (R. Barthes.) Lorsque les verbes de doute ou de negation sont construits sans negation et sans interrogation, il ne faut pas de ne. | Je doute qu'il réussisse. d) Trěs souvent, dans les propositions correlatives (§ 425) appelées par un adverbe exprimant ľinégalité ou par meilleur, moindre, pire, autre. IPourquoi les montrer plus parfaites qu'elles ne sont ? (Maerterlinck.) Sans ne: Elle nous voyait plus nombreux que nous ľétions. (Chateaubriand.) On trouve parfois ne aprěs un adverbe ďégalité accompagné d'une negation : Lawrence n 'est done pas si simple qu 'il n'apparaissait. (CI. Mauriac.) MO Ltö KAM I Itö UU UISUUUHS e) Facultativement, apres il s'en faut que, peu s'en f aut que. Ill s'en faut de dix francs que la somme entiěre n'y soil (Acad.) Sans ne: II s'en faut de beaucoup que leur nombre soit complet. (Acad.) f) Souvent, aprěs il tient ä ... que, il depend de ... que, si ces verbes sont pris négativement ou interrogativement. Ill n'avait tenú qu'ä un fil qu'elle ne répondft: la guerre. (Giraudoux.) Sans ne: II ne tiendrait pas ä eux qu'il reste au monde des malheureux. (J. Guéhenno.) S'ils sont construits sans negation et sans interrogation, on ne met pas de ne ou on met la negation complete, selon le sens. | // tient ä mol que cela se fasse, que cela ne se fasse pas. (Littré.) g) Aprěs les locutions conjonctives avant que (facultativement), ä moins que (souvent). I« s'écou/a des s/ěctes avant que ľécriture ne servít á fixer tes communications de sty/e narratif. (R.-L. Wagner.) Ä moins qu'ils ne s'amendent, on sévit contre les criminels. (Étiemble.) Sans ne: La littérature du Moyen Age renseigne sur /'attention que trěs tôt, I avant měme que l'on enseignät le frangais, les Francais et les étrangers | accorda/enf ä (a qualité ďune bonne pronunciation. (R.-L. Wagner.) I Impossible de s'évader cette fois, ä moins que I'instituteur ait maintenu son refus. | (Fr. Mauriac.) Parfois aprěs la locution sans que, surtout lorsqu'elle depend d'un verbe négatif: Le temps de ce conclave ne se passera pas sans que voire prison ne soit changée en un simple exil. (Stendhal.) REMARQUE Dans une phrase comme Tu ne partiras pas que tu n'aies demandé pardon (cf. § 429, Rem. 1), le ne n'est pas explétif et ne peut étre supprimé. D. AUTRES ESPECES D'ADVERBES Observations particuliěres. a) Ľ opposition entre ici, endroit proche du locuteur, et lä, endroit plus éloigné, parait tout á fait simple et utile. On constate pourtant que dans la langue parlée, surtout á Paris, lá tend á remplacer ici: « Viens lá », dit une mere appelant pres d'elle son enfant. Eire lá pour étre ici est plus répandu encore. On notera que la méme evolution favorise celui-lá, cela (§ 265), voilä (§410, b), au detriment de celui-ci, ceci, void. AUTRES ESPECES D'ADVERBES b) Naguěre (étymologiquement, «il n'y a guěre ») designe un passé peu éloigné du moment oů l'on parle, alors que jadis et autrefois se rapportent á un passé plus lointain. IC'est aux choses de jadis bien plus qu'ä celieš de naguěre qu'elle (ma memoire) aime á appliquer sa volonte de resurrection. (G. Duhamel.) c) II ne faut pas confondre plutôt en un mot, qui marque la preference, et plus tôt, en deux mots, qui marque le temps et s'oppose á plus tard. IPrenez le train plutôt que voire voiture. La séance s'est terminée plus tôt qu'on ne prévoyait. d) Selon la distinction traditionnelle, de suite signifie « sans interruption », et tout de suite « sur-le-champ ». I Elle a dormi dix heures de suite. Venez tout de suite. Mais ce sens de de suite est vieilli (on dit: a la suite, ďaffilée, etc.), et de suite, pour « sur-le-champ », est entré dans l'usage general. IJ'aurai done 300 000 soldats ä opposer de suite ä I'ennemi. (Napoleon.) L'aspect aimable de Bouvard charma de suite Pécuchet. (Flaubert.) e) Tantot pour indiquer, dans le jour ou l'on est, un futur proche ou un passé recent existe encore dans la langue littéraire et dans le parier de certaines regions. 1 Tantôt, aprěs que I'oncle Octave I'eut presents, il lui avait pris les mains ä deux I reprises, ici, devant tout le monde. (J. Cabanis.) Mais, á Paris et dans diverses provinces de la France, tantot a pris le sens restreint de « cet aprěs-midi » ou de « aprěs midi ». I Surtout n'oublie pas, tantôt, trois heures. (Maupassant.) Cest arrive hier tantôt. (M. Aymé.) Tantôt ... tantôt ... s'emploie pour marquer ľalternative, la succession : cf. § 406, b. CHAPITRE VII LES MOTS-OUTILS EEE1 Les mots-outils sont des mots invariables qui servent a) Ou bien ä unir des elements, — soit de méme fonction (conjunction de coordination), — soit de fonctions différentes (preposition ; conjonction de subordination) ; b) Ou bien á introduire un element (introducteur). A. LA PREPOSITION Sjjj La preposition est un mot invariable qui établit un lien de subordination entre des mots ou des syntagmes. Mon frěre est parti pour I'Afrique. La porte de la grange est ouverte. On appelle regime de la preposition ľélément subordonné qu'elle rat-tache au mot complete. Une preposition peut étre composée de plusieurs mots : Depuis. — Si les mots sont séparés dans ľécriture, on parle de locution prepositive : Ä cause de. — II y a parfois un trait d'union entre les elements : Par-delä. REMARQUES 1. II arrive que la preposition soit utilisée pour des fonctions qui, normalement, se passent de preposition : épithěte, apposition, attribut, sujet, complement d'objet direct. On ľappelle parfois alors preposition vide. Rien de nouveau ne s'est produit. La ville de Geneve. Si j'étais de vous. De ťavoir parle m'a fait du bien. (Gide.) Elle ne cesse de bavarder. On peut considérer le de comme une sorte d'introducteur de l'infinitif: § 409, a. 2. Certaines prepositions peuvent avoir un complement (§ 127): Bien avant le jour. 3. Ä et de se contractent avec l'article défini le et les : La maison du notaire (§215, b). Liste des principales prepositions. A Derriěre Aprěs Děs Avant Devant Avec Durant Chez En Concernant Entre Contre Envers Dans Hormis De Hors Depuis Jusque Malgré Sans Moyennant Sauf Nonobstant (vieux) Selon Outre Sous Par Suivant Pármi Sur Pendant Touchant Pour Vers Pres Proche (vieux) On peut y ajouter certains adjectifs (plein : cf. § 203, a) ou participes (vu, etc. : § 370, a) invariables alors qu'ils sont employes comme attributs antéposés dans des propositions absolues. — On y ajoute souvent ěs, á ľorigine article contracté (§215, b). Liste des principales locutions prépositives. Ä bas de Ä seule fín de De facon de Grace á Ä cause de Ä travers De la part de Hors de Ä côté de Au-dedans de De maniere á Loin de Ä défaut de Au défaut de D'entre Lors de Afin de Au-dehors de De par Par-delá Ä fleur de Au-delá de De peur de Par-dessous Ä force de Au-dessous de Du côté de Par-dessus Ä la faveur de Au-dessus de En bas de Par-devant Ä la merci de Au-devant de En decá de Par-devers A ľégard de Au lieu de En dedans de Par rapport á Ä ľencontre de Aupres de En dehors de Par suite de Ä ľexception de Au prix de En dépit de Pres de Ä ľ exclusion de Autour de En dessous de Proche de Ä ľ instar de Au travers de En face de Quant á Ä ľ insu de Aux alentours de En faveur de Quitte á Ä merne Aux dépens de En plus de Sauf á Ä moins de Aux environs de En sus de Vis-á-vis de Ä partir de Avant de Face á (etc.) Ä raison de D'aprés Faute de On peut avoir aussi deux prepositions qui se suivent, mais dont chacune a sa propre fonction : // revenait de chez sa tante. Jusque se construit souvent avec une autre preposition : § 400, d. ix,* Ltö KftH I Ifcö UU UIÖUUUHS REMARQUE La plupart des prepositions qui peuvent s'employer devant un infmitif ont alors la méme forme que devant un nom ou un pronom. | Aprěs étre parti. (Comp.: Aprěs son depart. Aprěs moi.) Avant fait exception et est remplacé par avant de devant un infmitif. | Avant de partir. (Comp.: Avant son depart. Avant moi.) Certains écrivains et la langue parlée de certaines regions utilisent encore avant que de pour avant de. | J'aurais été mort avant méme que d'etre né. (CI. Simon.) ECB Place de la preposition. La preposition se place devant son regime. | La porte de la maison est fermée aprěs six heures. Durant, qui a d'abord été prédicat d'une proposition absolue (§ 93, c), en garde la possibility de suivre le nom dans la langue littéraire : Et cela cinq années durant. (A. Camus.) — La locution adverbiale ce nonobstant (vieilli) s'explique de la méme facon. REMARQUE On intercale parfois entre une preposition et son regime un adverbe ou méme un syn- tagme quelconque : Les autres acquiescěrent, par jeu, avec, cependant, une trace de gravité. (A. Camus.) — J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la Crosse de leurs fusils. (Rimbaud.) Les deux elements de certaines locutions prépositives peuvent étre séparés par des adverbes comme méme ou done : Avant méme ď avoir examine sa toilette. (Fromen- tin.) ED Repetition des prepositions devant des regimes coordonnés. a) Les prepositions a, de, en se repetent ordinairement devant chaque regime. Ill écrit ä Pierre et ä Jean. II parle de Pierre et de Jean. Elle a voyage en Grěce et en Itálie. Ä, de, en ne se repetent pas 1° Quand les membres du regime forment une locution. IÉcole des arts et metiers. II aime ä alter et venir. (Littré.) // a perdu son temps en allées et venues. (Acad.) 2° Quand ces membres représentent le méme ou les mémes étres ou objets. IJ'en parlerai ä M. Dupont, votre associé. J'ai regu une lettre de mon collěgue et ami. 3° Quand ces membres désignent un groupe ou -une idée unique. I Les adresses des amis et connaissances. II importe de bien mächer et broyer les aliments. (Littré.) b) D'une maniere generale, les prepositions autres que á, de, en ne se repetent pas, surtout lorsque les différents membres du regime sont intimement lies par le sens ou lorsqu'ils sont ä peu pres synonymes. I Derriěre les ennuis et les vastes chagrins. (Baudelaire.) En répétant la preposition, on donne ä chaeun des regimes un relief particulier. I Sans m'ensonge et sans anxiété. (Baudelaire.) Lorsqu'il s'agit d'une locution prepositive, on se contente souvent de répéter le dernier element de ou á : Quant ä leurs objectifs et ä leurs ennemis. (E. Le Roy Ladu-rie.) Preposition ä regime implicite. II est frequent que, par économie, on ne repete pas le regime d'une preposition quand il a déjá été exprimé peu avant et s'il s'agit de cho-ses. On peut aussi le reprendre par un pronom démonstratif comme cela (ou ga): Avant cela, malgré cela, sans cela, etc. ; — ou, plus rarement, par un pronom personnel: cf. Rem. 1. L'emploi de locutions adverbiales permet aussi de ne pas exprimer le regime ; notam-ment, lá contre, lá-dessus, lá-dessous, lá autour, etc. au lieu de contre cela, etc. ou de contre, etc. sans regime : Que faire lä contre ? (Dans le Monde.) a) Avec les prepositions aprěs, avant, contre, depuis, derriěre, devant, l'omission du regime appartient á l'usage normal. Ii.es uns attendent les emplois, les autres courent aprěs. (Acad.) Quand on fit cette proposition, tout le monde s'éleva contre. (Acad.) Le chameau était lancé (...). Quatre mille Arabes couraient derriěre. (A. Daudet). On construit aussi outre sans regime dans l'expression passer outre : Cette faute est trop grave : je ne puis passer outre. Mais la formule complete est normalement passer outre á quelque chose : Tola a passé outre ä la volonte de sa mere. (Fr. Mauriac.) Lorsque outre a le sens de « en plus de », on emploie la locution adverbiale en outre pour outre cela : II a empörte son parapluie et en outre son impermeable. b) Ä la place des prepositions dans, hors, sur et sous, on emploie sans regime dedans, dehors, dessus et dessous (qui sont d'anciennes prepositions). | Je le croyais hors de la maison, H était dedans. (Acad.) Ltö f«M I ILO UU UIÖIAJUI-IÖ C) Avec les locutions prépositives dont le dernier element est de, on omet réguliěrement le regime en méme temps que le de. I Le palais était fermé, autour veillait une garde nombreuse. (Acad.) d) Avec les prepositions avec, entre, pendant, pour, sans, ľ omission du regime appartient plutôt á I'usage familier, mais cela se trouve pourtant dans la langue littéraire (surtout avec). 1 // tenait un mouchoir ä pois noirs ä la main et s'éventait avec. (Gide.) I Quelque chose qui vaille (...) qu'on se batte pour. (P. Barbéris.) f // écrit des poěmes avec rimes (...) et des poěmes sans. (J. Follain.) e) Avec les prepositions á et de, ľomission du regime est impossible parce que les pronoms conjoints y et en remplacent ce type de syntag-mes (cf. § 257). 1 Parti pour le Québec en Janvier, il y est reste plus de deux mois et il en est revenu Le pronom y peut «presenter aussi des syntagmes prépositionnels de lieu introduits par une autre preposition (dans, derriěre, sur, etc.): // a oublié la běche derriěre la haie et eile y est restée tout ľhiver. REMARQUES 1. Dans la langue littéraire, on trouve parfois aprěs les prepositions un pronom disjoint representant un nom de chose, méme lorsqu'il n'y a pas personnification. ILes clairons (...) faisaient sauter leur instrument en l'air et jonglaient avec lui. (G. Duhamel.) 2. Lorsqu'il s'agit d'un nom de personne, le tour normal est de remplacer le nom par un pronom personnel, soit conjoint (preposition omise), soit disjoint, selon les prepositions (cf. § 256, c). 1 Si je rencontre voire mere, je lui parlerai. Pour que le professeur ne me vole pas, je passerai derriěre lui. On peut avoir en et y dans certains cas : cf. § 257, Rem. 1. Mais il arrive aussi que l'on utilise les prepositions á regime implicite. Lorsqu'il s'agit d'apres, dessus, etc. (cf. a, b, c ci-dessus), cela est assez courant. // court derriěre pour la rattraper. (Diet, du frang. contemp.) [Ou : aprěs.] Et pour ľéchaufler (l'Enfant Jesus) dans sa crěche, Ľane et le bceuf soufflent dessus. (Th. Gautier.) Plus familier, avec le pronom conjoint objet indirect: Děs qu 'eile met le nez dehors, les enfants lui courent aprěs. (Bernanos.) Avec les prepositions avec, sans, pour, la construction sans regime parait plus nette-ment populaire. | Maman dévorait des yeux son mari, et nous avec. (C. Paysan.) LA rHLKUÖI I IUIN *» Observations diverses. a) Ä travers se construit sans de; au travers veut toujours de. Ces locutions sont synonymes. I On ne voyait le soleil qu'ä travers les nuages. (Acad.) Au travers de ces brumes acres apparaissait une certaine argenture. (M. Butor.) b) On dit correctement : causer avec quelqu 'un. II vaut mieux éviter ° causer ä quelqu'un, quoique ce tour populaire apparaisse parfois dans la littérature : // m'a cause třes familiěrement. (R. Rolland.) Pour unir et les verbes analogues, on a le choix : Me marier avec Albertině. (Proust.) — Se marier ä un soupirant trop bien peigné. (A. Camus.) — Ne dites pas "marier quelqu'un pour « ľépouser ». c) Durant. Pendant — L'usage ne fait guěre de distinction entre ces deux prepositions ; on peut observer toutefois que durant concerne une perióde continue — et que pendant s'emploie quand un évěnement se produit dans cette durée. I Durant la Campagne, les ennemis se sont tenus enfermés dans leurs places. (Lirtré.) Cest pendant cette Campagne que s'est livrée la bataille dont vous parlez. (Lirtré.) d) Jusque se construit avec une preposition : á (c'est le cas le plus frequent), vers, sur, chez, etc. | Jusqu'ä la mort, jusqu'en Afrique, jusque sur les toits. II se construit aussi avec les adverbes id, la, ou, alors, et avec certains adverbes de degré accompagnant un adverbe de temps ou de lieu. IJusqu'ici. Jusque-Iä. (Remarquez le trait d'union.) Jusqu'oü irez-vous ? Jusqu'alors. Je m'étais arrange pour faire durer jusqu'assez tard ma soiree. (J. Romains.) Ne pas omettre ä dans des expressions comme : jusqu 'k Paris, jusqu 'ä demain, jus- qu 'ä hier, jusqu 'ä maintenant, jusqu 'ä dix heures. On peut dire : jmqu'aujourd'hui ou jusqu'ä aujourd'hui. REMARQUE Jusque a une variante jusques lorsque le mot suivant commence par une voyelle. Jus- ques et y compris [3yskazeik5pRi] est assez courant; sinon, jusques appartient á une langue littéraire assez recherchée. | Jusques á quand coulera le flot des outrages ? (Barrěs.) ej Dans l'usage ordinaire, pres de, suivi d'un infinitif, signifie « sur le point de » ; prět ä signifie « prepare á, dispose á ». I La lune est pres de se lever. II se tenait prět ä partir. f) Ne dites pas : °sur la rue, °sur le train, °sur le tram, °sur le grenier ; mais : dans la rue, dans le train, dans le tram, dans le grenier (ou au grenier). Sur la rue est correct lorsqu'il s'agit ďune maison, ďune porte, ďune fenětre, etc. donnant sur la rue : On descendit (...) jusqu'au porche sur la rue. (J. Cabanis.) — Comp, la locution avoir pignon sur rue. On dit: sur (ou : dans) une avenue, sur un boulevard, sur un chemin, sur une route, sur une place. On considěre généralement °sur le journal comme incorrect. II est preferable de dire : Je I 'ai lu dans le journal. B. LA CONJONCTION DE SUBORDINATION EEJI La conjonction de subordination est un mot invariable qui sert á unir deux elements de fonctions différentes, dont l'un est une proposition (sujet ou complement). Le pronom relatif unit aussi une proposition á un autre element, mais le pronom a d'ordinaire un antecedent, il a une fonction dans la proposition et il a un genre, un nombre, une personne, méme s'il n'en porte pas visiblement les marques ; ces trois caractěres le distinguent de la conjonction de subordination. La conjonction de subordination peut étre composée de plusieurs mots : quoique. Lorsque les mots sont séparés dans ľécriture, on parle de locution conjonctive : parce que. Les locutions conjonctives forment un syntagme généralement inseparable. Cepen-dant, on peut intercaler méme dans sans que, avant que, alors que. On trouve aussi dans la langue littéraire lors mime que, lors done que, puis done que. I Avant tněme qu'Abéraud, visiblement ennuyé, ne donnät son avis. (R.-V. Pilhes.) Puis done qu'il y avait peu de chances qu'il revínt ä moi. (M. Toumier.) REMARQUES 1. Dans certains emplois, que a plutôt un role d'introducteur qu'un role de conjonction : cf. § 409, a. 2. Certaines conjonctions peuvent avoir un complement (§ 127): Bien avant qu'il fasse clair. 3. La proposition introduite par la conjonction peut étre non verbale. I // est des vérités qui sont evidentes bien qu'informulables. (Saint Exupéry.) 4. Sur les divers rapports marques par les conjonctions et locutions conjonctives de subordination, voir la quatriěme partie (§§ 420 et suivants). Liste des conjonctions de subordination. Comme, lorsque, puisque, quand, que, quoique, si. On y joint souvent combien, comment et pourquoi, qui servent uniquement dans l'in-terrogation indirecte, mais on ne peut dire que ces mots sont des conjonctions de subordination : 1° ils existent aussi quand il n'y a pas de subordination, c'est-ä-dire dans ľ interrogation directe : Pourquoi part-il ? —> Je demande pourquoi il part; — 2° ces mots ont une fonction dans la proposition ; ce sont done des adverbes. — Au contraire de la plupart des conjonctions (§404, b), ils sont généralement répétés devant des propositions coordonnées : Je demande pourquoi tu pars et pourquoi je reste. Sur la distinction entre quoique et quoi que, cf. § 272, Rem. Liste des principales locutions conjonctives de subordination. Ä ce que D'autant plus que Outre que Ä condition que D'autant que Parce que Afin que De ce que Pendant que Ainsi que De crainte que Plutôt que Alors que De (telle) facon que Pour que Ä mesure que De maniere que Pourvu que Ä moins que De méme que Quand méme Aprěs que De peur que Sans que Ä proportion que Depuis que Sauf que Ä telle enseigne que De (telle) sorte que Selon que Attendu que Děs que Si ce n'est que Au cas que (ou) Durant que (litter.) Si peu que Au fur et á mesure que En cas que Si tant est que Au lieu que Encore que Sitôt que Au point que En sorte que Suivant que Aussi bien que Étant donne que Suppose que Aussitôt que Excepté que Surtout que Autant que Jusqu'á ce que Tandis que Avant que Loin que Tant que Bien que Lors méme que (litter.) Vu que Cependant que Malgré que (§ 439) (Etc.) Comme quoi (popul.) Non moins que [§ 149, a] Non plus que Repetition des conjonctions de subordination devant des propositions coordonnées. a) La conjonction que se répéte nécessairement, de merne que si conjonction de ľ interrogation indirecte. On dit que deux voitures sont entrees en collision et qu'il y a trois blesses. (...) sans bien savoir s'il était secouru ou si au contraire il portait secours. (M. Yourcenar.) i uioouuno b) Les autres conjonctions peuvent se répéter (surtout si les propositions sont nettement distinctes), mais ďordinaire que s'emploie á la place de comme, quand, si conditionnel, comme si et á la place des conjonctions ou locutions conjonctives qui se terminent par que. S'il y a plusieurs sujets et si I'un d'eux est masculin, I'adjectif attribut se met au masculin pluriel. Comme si vous bandiez un arc et que soudain vous ayez láché sa corde. (M. Bútor.) Quand la pluie faisait rage et que Frangoise avait précipitamment rentré les précieux fauteuils ďosier... (Proust.) Lorsqu'il faisait noir, que les chiens de la terme voisine commencaient ä hurler et que le carreau de notre petite cuisine s'illuminait, je rentrais enfin. (Alain-Foumier.) II s'agit dans tous ces exemples (a et b) de propositions completes. Mais si le sujet des propositions est identique, on peut coordonner les prédicats sans répéter le sujet et la conjonctíon. Elle passa dans la chambre de Jacques s'assurer que celui-ci dormait et ne s'était pas découvert. (Simenon.) [Ou : ... ef qu'il ne s'était pas découvert.] C. LA CONJONCTÍON DE COORDINATION 223 La conjonctíon de coordination est un mot invariable qui se place entre des elements de méme fonction qu'il unit, ou parfois devant cha-cun de ces elements. J'ai faim et soif. Je n'ai ni faim ni soif. Ces elements peuvent étre des phrases ou, á ľintérieur d'une phrase, des elements qui ont la méme fonction par rapport au méme mot: cf. § 106. Ces elements sont parfois de natures différentes : § 107. Lorsque les conjonctions de coordination unissent des phrases ou des propositions, elles n'ont pas de fonction á ľintérieur de ces phrases ou de ces propositions, ce qui distingue ces conjonctions des adverbes de liaison (§ 381, c). Les conjonctions de coordination ne peuvent se combiner : *et ou, *et mais. Dans l'expression moderne et/ou (§ 57), les deux conjonctions ne sont pas combinées, comme l'indique la barre oblique qui les sépare. Par économie, on réunit en une seule deux coordinations distinctes. I Dans le méme groupe et/ou dans d'autres groupes. (J. Fourastié.) [= Dans le méme groupe et dans d'autres groupes, ou seulement dans d'autres groupes.] Liste des conjonctions de coordination. a) Conjonctions de coordination proprement dites : et, ni, ou, mais, car, or. Les deux derniěres ne servent qu'á unir des phrases, c'est-a-dire des suites de mots qui peuvent á elles seules servir de phrases. IPartez, car il est temps. Elle voulait continuer ä jouer; or il était I'heure de renter. Les autres peuvent unir des phrases ou des elements de phrase. Mais (aprěs un premier terme négatif) et ou peuvent ětre renforcés par bien. I La Puerta del Sol n'esf pas une porte, (...) mais bien une facade ďéglise. (Th. Gautier.) // paiera, ou bien il sera poursuivi. (Acad.) REMARQUE "Car en effet est généralement blämé, comme pléonastique : "// n'a paspu venir, car en effet // est malade. b) Conjonctions ou locutions conjonctives occasionnelles (c'est-á-dire : qui ont aussi d'autres valeurs). 1° Voire, souvent renforcé par méme dans la langue courante. IUn stage de quelques mois, voire de quelques années. (Diet, du franc, contemporain.) Ce reměde est inutile, voire méme pemicieux. (Acad.) 2° C'est-ä-dire et ses synonymes soit (prononce [swA] devant con-sonne), savoir ou á savoir. IEIIe viendra le premier pur qu'elle sera libre, c'est-ä-dire lundi. II m'a prété I'argent dont j'avais besoin, soit dix mille francs. Le mode que la logique appellerait, savoir I'indicatif sans ne, se rencontre. (F. Brunot.) [On pourrait dire : ... ä savoir I'indicatif...] 3° Les formules alternatives soit... soit..., soit... ou ... (on prononce [swA] devant consonne). IJ'irai en vacances, soit dans le Périgord, soit dans le Limousin. Plusieurs, soit paresse ou prudence, étaient restés au seuil du defilé. (Flaubert.) [Ou, en ajoutant une virgule : ... soit paresse, soit prudence.] De méme, tantôt... tantôt.... mais le second tantôt peut étre précédé de et ou de ou : Cest elle-méme qui vient faire ses provisions, tantôt en seile, tantôt en voiture. (Alain-Fournier.) [On pourrait dire : ... ou tantôt en voiture, ... et tantôt en voiture.] REMARQUE Nous avons expliqué au § 381, c pourquoi nous rangeons des mots comme done, pourtant, partant, etc. pármi les adverbes plutôt que pármi les conjonctions de coordination. II y a des mots ou des locutions pour lesquels on peut hésiter davantage, parce qu'ils sont toujours places entre les elements qu'ils unissent: puis, c'est pourquoi, aussi (exprimant la consequence) ; cependant ils peuvent se combiner avec et ou mais : II travaille avec ardeur, et puis il se reläche. (Diet, du franc, contemp.) — II n 'est pas coupable, et c'est pourquoi je le defends. Les pronoms relatifs quoi et ou, precedes d'une preposition, ont parfois un lien assez lache avec leur antecedent et se rapprochent des conjunctions de coordination (cf. §§ 273, Rem. 1 ; 275): Le general Weygand prend acte de mes propositions. Aprěs quoi, il me parle de la bataille. (De Gaulle.) — Comp, aussi auquel cas au § 235. E2S Repetition des conjunctions de coordination. a) Ni se repete ďhabitude devant chaeun des termes coordonnés (le verbe est alors accompagné de la negation simple ne). I Elle ne viendra ni aujourďhui ni demain. Cependant ni se place seulement devant le second terme quand celui-ci apporte une sorte de precision supplémentaire (et la negation est alors ne ... pas). ÍLes cassolettes ne doivent pas coQter eher, ni les parfums qďon y chauffe. (Étiemble.) Les écrivains se servent parfois ďun seul ni alors que la negation du verbe est ne. I Pour ce Dieu caché, les sacrifices humains ni les martyrs ne suffisent. (Sartre.) Je n'avais faim, ni soif. (H. Bosco.) b) Et et ou se placent seulement, ď ordinaire, devant le dernier terme coordonné ; s'il y a plus de deux termes, on met une virgule lá ou il n'y a pas de et ou de ou. I Une forét de chénes et de hétres. I Une forét de chénes, de hétres et de résineux. Cependant, et ou ou se repetent devant chacun des termes lorsqu'on veut insister. | Ce sera ou lui ou moi. Lorsqu'il y a plus de deux termes, et et ou peuvent étre exprimés ou non devant le premier terme. IJ'irai, ou ce soir, ou demain matin, ou demain soir. Je me mis ä Hre avec démesure les grands romans classiques et Gide et Malraux et les premieres traductions de Kafka et de Faulkner. (Fr. Chätelet.) Lorsqu'il y a plus de deux termes, on repete parfois aussi mais (sauf devant le premier terme, naturellement): Je l'ai vu, non pas unefois, mais deuxfois, mais troisfois ! D. L'INTRODUCTEUR Nous appelons introducteur un mot invariable qui seit á introduire un mot, un syntagme, une phrase. | Void votre journal. Void qu'il revient. II se distingue de la preposition ou des conjonetions en ceci qu'il ne sert pas á unir. Certe notion recouvre en partie celie de présentatif, que ľon définit souvent de facon sémantique, en disant qu'il sert á designer quelqu'un ou quelque chose. Sous certe etiquette, les grammairiens mettent d'habitude voici et voilä, auxquels certains ajoutent c'est (C'est ici) et il y a (II y a dix places de libres). Nous élargissons cette catégorie. On appelle souvent complement du présentatif le mot ou le syntagme qu'il introduit (cf. § 128). On peut parier de complement ou de regime de ľ introducteur, sauf lorsque ľ element introduit a une autre fonetion (comme celie de sujet, etc. : voir § 409). Liste des principaux introducteurs. a) Introducteurs proprement dits (invariables). 1° Ä (qui se contracte avec ľarticle) introduit un nom dans des appels : Au secours ! Au feu ! Ä la soupe ! 2° Ä bas introduit un nom dans des cris d'exécration (antonyme : vive, cf. b, 4°): Ä bas le fascisme ! 3° De introduit • Un syntagme nominal ou un pronom, pour exprimer la notion de partitif (cf. § 218, Rem.): Elle a goúté de touš les plats. • Un infinitif, notamment un infinitif de narration (§ 348, a), un infmitif sujet (cf. §§ 95, b; 349, a): Le lendemain, pas de Salavin. Et, cette fois, Édouard des'inquié-ter. (G. Duhamel.) — Comme si de pleurer avancait ä quelque chose. (Diet, du franc, contemporain.) De introduit aussi des infmitifs sujets reels ou complements d'objet direct: // importe d'etre attentif. — On permet de fumer. 4° Dire que introduit une phrase, pour marquer ľétonnement ou un sentiment analogue : Dire qu'í/ s'en est fallu ďun cheveu (...) qu'elle ne prenne le vert amande. (N. Sarraute.) 5" Est-ce que introduit la phrase interrogative (§ 139) : Est-ce que tu as flni ton travail ? J UU UIÖOUUP1Ö 6" Ô introduit le mot en apostrophe (§ 132, ä) : C'est alors, ô nuit, que tu vinš. (Péguy.) 7° Que introduit des phrases oú le verbe au subjonctif est employe comme prédicat (§ 343 et Rem. 2), notamment des phrases imperatives ou optatives : Que votre sou-hait se realise! 8° Si introduit une interrogation équivalant á une suggestion : Si on allait manger un morceau ? 9" Voici et voilä : cf. § 410. b) Autres introducteurs (tendant á ľinvariabilité). 1° C'est « présentatif », et spécialement c'est... que (ou : ... qui) servant á la mise en relief (§ 152, c). lis introduisent un nom ou un syn-tagme nominal, un pronom, un infinitif, un adverbe, une proposition. IC'est le facteur. C'est id. Ce n'est pas que nous soyons satisfaits. Cest le fadeur qui I'a apporté. Cest id que {'accident s'est produit. Cest seulement quand vous serez parti que nous serons tranquilles. Ľinvariabilité en personne est acquise : Cest moi. Cest vous. — En nombre, l'ac-cord est souvent menace : cf. § 361, b. — Le figement est plus net pour le temps : Et qui est-ce qui n 'a plus su quoi dire ? C'est M. le maire. (J. Romains.) [= C'a été...] — C'est bien plus tard (...) qu'elle s'informa systématiquement. (Fr. Mallet-Jon s.) [Quelques-uns écriraient encore : Ce fut...] 2° II y a « présentatif» introduit un nom ou un syntagme nominal, un pronom (nom ou pronom pouvant étre accompagnés d'un attribut), par-fois une proposition. Ill n'y a personne. II y a une dame qui veut vous voir. Tout au sommet de la bulle de verre, U y a écrít quelque chose. (Le Clézio.) La fatigue leur est venue. II y avait cette grande chaleur; il y avait qu'ils n'avaient pas dormi et qu'ils ne mangeaient presque plus. (Ramuz.) // y a, qui ne peut varier en nombre (comme touš les verbes impersonnels : § 360), varie en mode et en temps. C'est le moins fige des introducteurs du point de vue formel. — II s'emploie aussi comme une sorte de preposition : // est parti il y a une heure. 3° Soit [swA] introduit un syntagme nominal, pour exprimer une hypo-thěse ou un exemple dans une argumentation. | Soit les propositions: II a de I'argent, II peut tout. (F. Brunot.) Soit est souvent invariable, comme dans l'exemple ci-dessus. Pourtant, bien des mathématiciens continuent á écrire : Soient deux triangles... 4° Vive introduit un syntagme nominal, parfois un pronom, dans un cri d'exaltation (antonyme : á bas, cf. a, 2°): Vive les vacances ! ĽINTRODUCTEUR_____________________________________________________________o™ Le figement est manifeste puisque ce qui suit vive peut étre un nom inanimé. Cepen-dant, certains font varier vŕve dans ľécriture, c'est-á-dire en nombre, mais non pas en personne : Vive nous ! Vivent les Longevernes ! (Pergaud.) — On va jusqu'á écrire : Vivent nous ! (R. Rolland.) Cela est difficilement justifiable. [Vivons ! aurait un tout autre sens.] Voici et voilä'. a) Le regime de voici et voilä. 1° Aprěs voici et voilä, on peut avoir • Un nom ou un pronom autre qu'un pronom personnel. I Voilä Pierre. Voici votre manteau. Voilä quelqu'un. (Avec un que exclamatif: Que voilä un beau raisonnement!) Ce nom ou ce pronom peuvent ětre accompagnés, notamment, d'une relative, d'un attribut, d'un infinitif introduit par á. I Voilä quelqu'un qui entre. Voilä notre homme tout penaud. Voici quelque chose ä boire. Lorsqu'il s'agit du pronom neutře quelque chose, on peut l'omettre avec l'infinitif ou avec un adjectif au comparatif: Voici á boire. — Voici plus étonnant. On considěre parfois voici et voilä comme des prepositions quand ils introduisent un complement de temps ä ľintérieur d'une phrase : Je ľai connu voici deux ans. • Une proposition, soit conjonctive, soit relative (avec un pronom rela-tif sans antecedent), soit une interrogation indirecte (aussi sous la forme de l'infinitif). | Voilä que le mur s'écroule tout ä coup. Voilä qui est fait. I Voici de quoi nous parlons. Void comment c'est arrive. Voici que répondre. La proposition interrogative est laissée implicite dans : Voici comment. — Voici avec qui. — Voici dans quelles circonstances. • Une proposition infinitive aprěs voici dans la langue littéraire, surtout avec venir. 1 Void venir les temps oil vibrant sur sa tige I Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir. (Baudelaire.) 2° Avant voici et voilä, on peut avoir • Un pronom personnel conjoint (sous la forme de ľ objet direct), y compris en. | Me voici. Les voici. En voilä. 1. Pour comprendre les emplois de ces deux mots, il n'est pas inutile de connaitre leur etymologie : voi (sans doute = vois, impératif de voir) + les adverbes de lieu ci (= ici) et lá. — Comparez en wallon : vo-m '-la « me voilá », littéralement vois me lá. La construction de voici et voilä ressemble assez á celie d'un verbe. LES PARTIES DU DISCOURS Avec un attribut, une relative, un infinitif: Le voilá tout étonné. — Le voilá qui s 'en va. [N'écrivez pas : "Le voilá qu'il s 'en va.] — Nous voilá á les regarder avec stupefaction. • Un pronom relatif, avec un antecedent nominal (ou pronominal). | La belle affaire que voilä! L'homme que void vous sera utile. 3° Avec regime implicite. | « Void », me dit-il en me dormant la cié. b) Le choix entre void et voilá suit les mémes regies que le choix entre celui-ci et celui-lá, ceci et cela : cf. § 265. On notera que, comme il en va pour les démonstratifs celui-lá et cela, voilá est beaucoup plus frequent que voici, peu ušité dans la langue parlée et concurrence par voilá méme dans la langue écrite. | Voilä mon excuse: ľintérét, le plus bas intérět personnel. (Th. Maulnier.) REMARQUES 1. Voilá s'emploie dans une phrase interrogative (á valeur exclamative), mais unique-ment avec la negation : ne ... pas ou pas seul (comp. § 390, Rem. 1). Par analogie avec l'interrogation ordinaire, caractérisée par l'inversion du pronom personnel sujet (cf. § 138, a), on insěre le pronom il, precede de t, analogique lui aussi (§ 302, Rem.), que ľon met entre deux traits d'union. I Ä mon grand étonnement, ne voilä-t-il pas qu'il se fache I (Acad.) Voilä-t-il pas une instructive histoire ? (Barrěs.) 2. Ce qui est dit de voici et de voilá s'applique aussi á revoici et á revoilá. CHAPITRE VIII LE MOT-PHRASE Le mot-phrase est un mot invariable qui sert ordinairement á lui seul de phrase. | Merd. Bonjour. Bravo! Zut! On parlera de locution-phrase á propos ďune suite de mots qui consti-tue une phrase, sans que le locuteur puisse attribuer une fonction (et parfois un sens) á chacun de ces mots. | Au revoir. Ä la bonne heure! Nous parlerons surtout des mots-phrases ou des locutions-phrases essentiels, mais il y a aussi des mots-phrases ou des locutions-phrases accidentels ou occasionnels : Attention ! — S'il vous plait. REMARQUE Les mots-phrases servent ordinairement de phrases á eux seuls, mais ils peuvent aussi étre accompagnés ďun complement: Bravo pour votre réussite ! Merci de votre aide. Gare aux coups ! Merci beaucoup ; — d'un mot mis en apostrophe : Bonjour, Madame. Ils peuvent aussi étre des elements incidents (cf. § 132, V) á ľintérieur d'une phrase : Cette histoire, qui est hélas ! celie de tant d'autres. (Courteline.) Espěces de mots-phrases. En tenant compte de leur role dans la communication, on peut distin-guer trois espěces de mots-phrases. a) Le mot-phrase que nous appelons objectif est destine á un interlo-cuteur, soit pour établir une communication avec lui (alio), soit pour lui faire un message, acquiescement (oui), dénégation (non), salutation (bonjour), ordre (stop), felicitation (bravo), etc. 346 __________________________LES PARTIES DU DISCOURS Les principaux mots-phrases de ce type sont: Adieu Chut! Motus [motys] Si Alio Gare! Nenni (§413, Rem. 4) Soit [swAt] Amen [Amen] Halte ! Non S.O.S. [esoes] Bis [bis] Hello ! O.K. [oke] Stop! Bonjour Hep! Oui Vivat! [vivA] Bonsoir Hosanna! Ouste! Voire (§ 413, Rem. 4) Bravo! Hourra! Pouce ! Chiche ! Merci Psstt! II y a aussi de nombreuses locutions : A la bonne heure ! A quoi bon ? Au revoir. Mea culpa. Si fait. Tant mieux. Tant pis. Tres familier : Mon ceil! Etc. Nous rangerions aussi dans cette catégorie des mots ou des locutions que l'on appelle souvent adverbes de phrase: certes, peut-étre, sans doute, ä coup súr, bien súr, etc. lis jouent dans la phrase le role ďélément incident (§ 132, V), mais ils peuvent aussi servir á eux seuls de phrases : | Une panne de lumiěre de bord, ca peut ětre grave I — Bien sür. (Saint Exupéry.) Un certain nombre de ces mots ou locutions peuvent avoir une proposition dans leur dependance : Peut-étre que le pharmacien s 'était trompé. (Flaubert.). — Cf. § 420, Rem. 2. b) Le mot-phrase que nous appelons subjectif et qui rejoint ce qu'on designe habituellement par interjection. Cest ľexpression comme irresistible ďuně sensation ou d'un sentiment (tristesse, joie, etc.). L'interlocuteur joue ici un role négligeable. Ces mots-phrases equivalent á des phrases exclamatives. Principaux mots-phrases de ce type : Ah! Chic! Hein! Mince ! Ouille ! Ale ! Fi! Hélas ! Na! Peuh! Bah! Flute ! Merde ! (vulgaire) Oh! Pouah ! Brrr! Hé! Miam miam ! Ouf! Zut! On peut y joindre diverses locutions : Bon sang! Par exemple ! — ainsi que les invocations et les jurons, souvent älteres et vidés de toute signification precise : Dame! Pardi [étymologiquement, par Dieu] ! Tonnerre ! Norn d'un chien I etc. Certains mots-phrases peuvent, selon la situation, appartenir au a ou au b. c) Le mot-phrase que nous appelons suggestif, utilise par un observateur pour rendre, par imitation approximative, un bruit, parfois un mouve-ment; c'est un moyen auquel la bande dessinée recourt souvent. I Je me trouve sur moi (...) un scélérat de pistolet charge. Paf!... (G. Sand.] [= Je tire.] LE MUI-KMHA5Ľ Oui, si, non. Selon l'usage ordinaire, oui sert á approuver une phrase affirmative ; non, á nier une phrase affirmative ou á confirmer une phrase negative ; si, á nier une phrase negative. Ilrez-vous ? — Oui. (= J'irai.) Irez-vous ? — Non. (= Je n'irai pas.) Vous n'irez pas. — Non. (= Je n'irai pas.) Vous n'irez pas. — Si. (= J'irai.) REMARQUES 1. Oui, si et non ne servent pas seulement de phrases. Ils peuvent constituer une proposition dans le style indirect. | Elle dit que oui, que si, que non. Aprěs un si conditionnel, oui tient lieu aussi d'une proposition ; non, dans le méme emploi, est agglutiné á la conjonction. IEst-il satisfait de son travail ? Si oui, il n'est pas difficile. Sors-tu maintenant ? Sinon, je partirai sans to/. On peut dire ou sinon : Obéis á I'instant, ou sinon tu seras chátié. (Littré.) — Sinon s'emploie aussi pour si ce n 'est: II valait autant qu 'eux, sinon mieux. (Maupassant.) Oui, si, non servent aussi de prédicat: i Tu n'iras pas. Moi, si. (Ou : ... Moi, oui.) [En Belgique, "Moi bien.] ( J'irai. Toi, non. On dit aussi: 1 Un voyage en Provence ? Pourquoi non ? J Irez-vous ou non ? J Aller en pension ? J'aimerais mieux non. 2. Ľévolution de la negation portant sur un verbe (§ 390) a fait que pas et point, d'abord simples auxiliaires, sont devenus les marques essentielles de la negation aux dépens de ne. Non lui-méme a subi cette concurrence, notamment dans les cas traités dans la Remarque 1. Des emplois comme les suivants sont normaux dans la langue parlée et pénětrent dans la langue écrite : I Pourquoi pas ? (Acad.) J J'irai et toi pas. Irez-vous ou pas ? J'aimerais mieux pas. (Colette.) S/ pas pour sinon est généralement blämé. On le trouve pourtant de plus en plus ŕré-quemment: // était en passe de devenir bienheureux, si pas tout á fait saint. (Aragon.) Comme mot-phrase concurrent de non, pas ne s'introduit que s'il est renforcé : | Vous le saviez. — Pas du tout. (Ou : Absolument pas, etc.) Mais point dans la méme circonstance est une élégance de la langue littéraire : | Vous la croyez changeante et diverse ? Point. (Colette.) Notez que méme du tout, auxiliaire de l'auxiliaire, est devenu un mot-phrase négatif: Croyez-vous que je le bläme ? du tout. (Balzac.) Ltö l-AH I ItS UU UlbWJUHb 3. Si, oui, non peuvent étre renforcés : Que si. Que oui. Que non. Si fait. Oui-da (employe encore par plaisanterie). Etc. [°Non fait ne se dit plus que dans certaines regions.] 4. II y a de nombreuses autres formules d'approbation et de dénégation, certaines lan-cées par la mode, comme O.K. [oke], emprunté á ľanglais d'Amérique ; comme ďac-cord, que ľon réduit méme á ďac dans le langage trěs familier. D'autres mots-phrases tombent en desuetude, comme nenni (= non), que ľon n'utilise plus que pour imiter le parier paysan, avec des prononciations variées, [nAni], [neni], [neni], Ä côté de ľapprobation franche, on a des approbations ironiques ou dubitatives, comme ouais ou ouiche, qui sont des alterations de oui, ou comme voire, plus litté- raire (au sens propre, « vraiment»): Je mangerai tes petits dans ľceuf! — Voire, dit ľ autre. Je bátirai mon nid si haut, si bas, que tu ne le trouveras pas. (M. Genevoix.) ; v^_/iviri_tÄt La phrase complexe peut étre considérée comme la reunion de plusieurs phrases simples. Cela se concretise ordinairement par la presence de plusieurs verbes á un mode personnel (ou conjugué : § 291). Je crois que vous vous trompez. Nous disons : ordinairement, parce qu'une phrase complexe peut étre non verbale, c'est-á-dire que le verbe se trouve uniquement dans la proposition sujet, attribut ou complement. | Merci pour les deux livres que vous m'avez envoyés. Inversement, la proposition complement peut étre non verbale (cf. § 420, Rem. 1). | La route devenait plus facile, quoique glissante. (A. Camus.) Nous ne parlons de phrase complexe que lorsqu'une phrase joue dans ľ autre le role de sujet ou de complement et devient done un element, un membre de ľ autre phrase. I Qui s'y trotte s'y pique. II ne faut pas réveiller le chat qui dort. Quand le vin est tiré, il faut le boire. Nous appelons propositions les membres de phrase qui contiennent un verbe á un mode conjugué (ou, plus précisément, un prédicat: § 92) et qui servent de sujet ou de complement. Ä côté des propositions oú le verbe est un mode conjugué, on trouve des propositions infinitives (infinitif accompagné ďun sujet) et des propositions absolues (participe ou prédicat non verbal accompagnés d'un sujet) [cf. § 93, c]. I On voyait la riviére montér ďheure en heure. Ne sortez pas la tete découverte (ou la tete nue). (II ne parait pas utile de considérer de telies phrases comme des phrases complexes.) La jonetion de plusieurs phrases ou l'insertion d'une phrase dans une autre peuvent ne pas donner naissance á une phrase complexe. Cest le cas dans la coordination, qui laisse á chacune des phrases son caractěre particulier (§§ 106 et suiv.). C'est aussi le cas des elements incidents (§ 132, b). ISois attentif, et tu comprendras. Elle a fait, je vous assure, tout son possible. Nous appelons les phrases coordonnées et les phrases incidentes des sous-phrases. Classement des propositions. Le procédé le plus simple est de les classer ďaprěs le mot qui les ratta-che á la phrase dont elles font partie. aaz ^____________________LA HHHAöt (JUMHLLXE a) Les propositions relatives commencent par un pronom relatif, par-fois par un nom accompagne d'un determinant relatif. I En mai, fais ce qu'il te plait. Vous serez peut-étre absent, auquel cas vous me préviendrez. (Robert.) b) Les propositions conjonctives commencent par une conjonction de subordination ou par une locution conjonctive de subordination. IQuand le bätiment va, tout va. II taut battre le fer pendant qu'il est chaud. c) Les propositions qui servent d'interrogation indirecte ou d'excla-mation indirecte sont á part, puisqu'elles ne sont introduites par aucun mot particulier, á ľ exception de ľ interrogation globale, qui est intro-duite par si. 1 Je demande qui a fait cela. (Comp.: Qui a fait cela 7) I Tu sais comme eile est patiente. (Comp.: Comme eile est patiente!) I Mais : J'ignore si eile viendra. (Comp.: Viendra-t-elle 7) Les propositions infinitives et les propositions absolues sont aussi á part, mais nous ne leur consacrons pas un chapitre particulier, les indications essentielles étant données dans les §§ 348, b, 3° et 93, c. D'autres types de classement ont été proposes, notamment en tenant compte de la fonction des propositions. Ce procédé a le désavantage de multiplier les categories (on en distingue douze), de séparer des faits semblables et de regrouper des propositions différentes. Par exemple, parmi les propositions sujets, il y a des relatives et des conjonctives. Elles different non seulement par le mot qui les rattache á la phrase, mais aussi par le mode du verbe. CHAPITRE I LA PROPOSITION RELATIVE La proposition relative est une proposition commencant par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, ou, lequel, quiconque) ou parfois, dans la langue écrite, notamment juridique, par un nom accompagne du determinant relatif lequel. 1 Vous connaissez la maison que j'habite (ou : ... dans laquelle j'habite, ... oů I j'habite). I L'homme dont je me souviens (ou : ... de qui je me souviens) était plus ägé. ■ Quiconque s'éleve sera abaissé. i De ľarbre, étre collectif, sort I'individu, le fruit détaché, lequel fruit fera un autre arbre. I (Michelet.) REMARQUES 1. Dans les propositions relatives commengant par un pronom relatif complement, le sujet autre qu'un pronom personnel ou ce ou on se met assez souvent aprěs le verbe dans la langue écrite. | ... ä cause de la position oů repose la täte. (Robbe-Grillet.) Lorsqu'il y a un objet direct, on évite l'inversion du sujet: *... le panier ou depose la ménagěre ses provisions. 2. Dans quelques circonstances particuliěres, la relative est non verbale. 1 // reconnut plusieurs femmes, parmi lesquelles sa propre sceur. I Dont acte (cf. § 274, Rem. 4). 3. Dans des phrases comme Quelque effort qu'il fasse, il n'atteindmpas cette bran-che, que était sans doute ä ľorigine un pronom relatif, mais nous étudierons cette construction pármi les propositions conjonctives (§ 439, b). EEB Fonctions de la proposition relative. a) Lorsque le pronom relatif est nominal, c'est-á-dire s'il n'a pas d antecedent, la proposition relative a la fonction d'un nom. 1 Sujet: Qui veut la fin veut les moyens. I Complement: Choisis qui tu veux. I Elle le raconte a qui veut ľentendre. I // est craint de quiconque I'approche. 1 // avait I'air ahuri de qui a été reveille en sursaut. ■ Va oil tu veux. I Attribut: Comment je devins qui je suis. (A. Gide.) b) Lorsque le pronom relatif est representant, c'est-á-dire s'il a un antecedent, la proposition relative a ordinairement la fonction d'un adjectif épithěte. On distingue d'apres le sens 1° La relative determinative, qui restreint l'extension (§ 83) du terme qu'elle accompagne (la suppression de la relative modifíerait profondé-ment le message). I Le President de la République qui est mort en 1974 est Georges Pompidou. (Un seul I President est mort en 1974.) f // faut recoller un livre dont la couverture est déchirée. La relative determinative ne doit pas étre séparée de ľantécédent par une virgule. 2° La relative non determinative (ou explicative), qui ne restreint pas l'extension du terme qu'elle accompagne (la suppression de la relative ne modifíerait pas vraiment le message). ILe President de la République, qui est le chef des armées, preside les Conseils supérieurs de la Defense nationale. (Touš les Presidents sont chefs des armées, selon la Constitution.) // faut recoller votre grammaire, dont la couverture est déchirée. La relative non determinative est ordinairement séparée de ľantécédent par une virgule. Lequel ne peut introduire aujourd'hui qu'une relative non determinative lorsqu'il est employe comme sujet: // se remit ä causer avec son voisin V agronome, lequel trou-vait au séjour de la Campagne beaucoup ďavantages. (Flaubert.) REMARQUES 1. La relative fait parfois partie d'une phrase non verbale. Notons particuliěrement les phrases exclamatives constituées seulement d'un syntagme nominal et d'une relative ; elles appartiennent surtout ä la langue parlée. IUn Monsieur qui vient dejeuner! (Colette.) [Voir aussi I'exemple de Musset dans la Remarque 2.] LA PROPOSITION RELATIVE 355 2. Une relative contenant le verbe étre peut étre introduite par que attribut representant un adjectif ou un syntagme nominal qui precedent. 1 Insensé que je suis! (Musset.) [Comparez la Rem. 1 ci-dessus.] I En jurant comme un vrai Provengal qu'il était. (A. Daudet.) Cette relative accompagne souvent une épithěte détachée. J Abrité qu'on était, on ne percevait plus les musiques et les rumeurs de Sérianne. 1 (Aragon.) I We voyez-vous pas, aveugle que vous étes, le piěge qui vous est rendu ? (Acad.) 3. Les locutions figées qui pis est, qui mieux est, qui plus est sont des elements incidents (§ 132, b) : II m'a bien accueilli et, qui plus est, il m'a félicité. 4. La langue littéraire emploie encore le tour classique (non inconnu du francais parle) dans lequel une relative est imbriquée dans une conjonctive objet ou dans une autre relative : 1 ... ce qui denote une vertu qu'il n'aurait point aimé qu'on lui reconnut. (M. Clavel.) i [Le premier qu' est un pronom relatif complement d'objet de reconnut; le second qu' I est une conjunction.] | ... avec un faux col que je croyais qui n'existait plus. (Montherlant.) | [faux col est antecedent ä la fois de que et de qui. — On dit aussi: I ... dont je croyais qu'il n'existait plus, ce qui est plus facile a expliquer.] Place de la proposition relative. Dans l'usage ordinaire, la proposition relative suit immédiatement ľantécédent. I Je signalerai dans ce livre un chapitre qui me parait beau. II faut éviter, pour la clarté de la phrase, que la relative soit séparée de ľantécédent par un autre nom : °Je signalerai un chapitre dans ce livre qui me parait beau. L'emploi de lequel (qui varie en genre et en nombre) permet souvent ďéviter les ambigu'ités : cf. § 276. Dans la langue écrite surtout, la relative se rapportant au sujet est parfois rattachée au prédicat (comme ľ épithěte et ľapposition détachées : cf. §§ 120 et 121, b). | Une servantě entra, qui apportait la lampe. (Gide.) 1 La ligne est brisée que définirent autrefois les pares fondateurs du mouvement. I (Dans le Monde.) [La longueur de la relative justifie le déplacement.] Lorsque ľantécédent est un pronom personnel conjoint, il est impossible que la relative le suive immédiatement. | Elle est la qui dort. Le voilk qui part. Je I'ai vu qui sortait. Dans une langue plus recherchée, la relative precede parfois ľantécédent: // regarde qui vient par le sentier sinueux Violaine toute dorée. (Claudel.) Comme dans I'exemple cite au § 417, Rem. 3, qui plus est (etc.) peut précéder la phrase dans laquelle cette relative incidente est insérée. 356 ______________________ LA PHRASE COMPLEXE HE Le mode dans la proposition relative. a) La relative est le plus souvent á ľindicatif1. | Je cherche le médecin qui peut (ou : qui pourrait) me guérir. b) Le subjonctif est employe quand le locuteur ne s'engage pas sur la realite du fait. | Je cherche un médecin qui puisse me guérir. Le subjonctif est particuliěrement frequent 1° Lorsque la relative se trouve aprěs un verbe négatif ou dans une phrase interrogative ou dans une proposition conditionnelle. ill n'y a pas d'homme qui soit immortel. Est-il un tresor qui vaille le sommeil ? (A. France.) J S'il existe un homme qui ait une telle experience, je ľengage. Mais ľindicatif reste possible si la realite du fait n'est pas mise en cause. I On n'estime pas ľhomme qui est versatile. Y a-t-il un train qui part avant midi ? S'il existe un homme qui a une telle experience, je ľengage. Le subjonctif s'introduit aussi par attraction aprěs un verbe au subjonctif: Quelle que soií la réponse que nous fassions. (Péguy.) — Ľindicatif est également possible : Quelque abrupt que soit le roc que nous gravissons. (G. Duhamel.) 2° Lorsque ľantécédent est accompagné d'un superlatif relatif ou d'un adjectif de sens analogue (seul, premier, dernier). Le meilleur ami qu'ait ľhomme, c'est le chien. Cette pharmacie est la seule que je connaisse dans le quartier. Mais ľindicatif se rencontre aussi. Ill a épousé la plus belle femme qu'il a pu trouver. (Bloy.) Les visites de Swann avaient été les derniěres qu'elle avait regues. (Proust.) c) L'infinitif sans sujet est employe dans des cas ou la relative impli-que ľidée de devoir ou de pouvoir. | Je cherche un endroit oů dormir en paix. On a peut-étre ici une interrogation indirecte. 1. Rappelons que le conditionnel est aujourd'hui range pármi les temps de ľindicatif: cf. § 337 et la note. CHAPITRE II LA PROPOSITION CONJUNCTIVE Les propositions conjonctives sont des propositions commencant par une conjonction (ou une locution conjonctive) de subordination. Nous traitons á part des interrogations indirectes commencant par si (§ 444). Nous y distinguons trois espěces. a) Les propositions conjonctives essentielles, qui sont ordinairement introduites par que et qui remplissent des functions nominales essentielles, notamment celieš de sujet et de complement ďobjet. I Qu'elle se trompe est certain. II est evident qu'elle se trompe. Je dis qu'elle se trompe. b) Les propositions correlatives, qui sont introduites par que et qui sont appelées par un terme (adverbe ou adjectif) de la phrase ou de la proposition dont elles font partie. // a une telle faim qu'il mangerait n'importe quoi. j // est plus grand que je ne pensais. c) Les propositions adverbiales, qui sont ordinairement introduites par une autre conjonction de subordination que que et qui ont la fonc-tion d'un complement adverbial. Quand le chat est parti, les souris dansent. Vous reviendrez si vous voulez. REMARQUES 1. Les propositions conjonctives peuvent étre non verbales, notamment les correlatives, les adverbiales de cause, de maniere (cf. § 433, b, Rem.), de concession, de condition. Tantôt, par économie, on se dispense de répéter des elements déjá donnés dans le con- texte. 1 Nous connaissons nos signaux mieux qu'un prétre son bréviaire. (A. Chamson.) ľ Cette caisse est plus haute que large. II fait moins froid qu'hier. ť J'ai plante lä le comptoir de mon pere comme vous l'École de theologie. i (M. Yourcenar.) Tantôt on se dispense ďexprimer des elements jugés non indispensables pour la communication. i Toute melodie s'efface, děs qu'apparue. (Marie Noel.) I Quoique absente, je penserai souvent ä vous. (Th. Gautier.) I Venez aussitôt que possible. Venez vous-méme si possible. 2. Lorsque des phrases (ou sous-phrases) sont coordonnées sans conjonction de coordination, il arrive qu'on les lie par la conjonction que, transformant ainsi la deuxiěme phrase (ou sous-phrase) en une proposition qu'on pourrait appeler pseudo-proposition parce qu'elle est la partie la plus importante du message (la premiere phrase ou sous-phrase équivalant á une proposition de temps ou de condition). * Elle était ä peine remise qu'elle retomba malade. (Robert methodique.) •* Partait-il seul pour Paris qu'elle s'empressait de prévenir Wŕe Marliani. (A. Maurois.) On peut expliquer de měme un exemple comme le suivant, oú le premier element est un mot-phrase : Peut-étre qu'il viendra. (Acad.) [Comp.: Peut-étre viendra-t-il] A. LA PROPOSITION CONJUNCTIVE ESSENTIELLE Fffl Nous appelons conjonctives essentielles ' des propositions conjonctives qui remplissent dans la phrase (ou, éventuellement, dans une proposition) des fonctions essentielles : cf. § 422. Elles sont introduites ordinairement par la conjonction de subordination que. | // laut que tu répondes. Je sais que tu répondras. 1. On les appelle parfois conjonctives pures. On a propose aussi conjonctives par que, mais cela ne parait pas satisfaisant (il y a d'autres conjonctives par que), pas plus que les appellations plus traditionnelles de complétives (il ne s'agit pas toujours d'un complement) ou de substantives (le substantif a d'autres fonctions). — Que le sujet ou l'objet soient des fonctions essentielles, cela est visible. Pour les noms et les adjectifs, ils recoivent des complements équivalant á ceux des verbes auxquels ces noms et adjectifs correspondent. Cependant, lorsque les propositions correspondent ä un syntagme nominal introduit par une preposition (complement de verbe, d'adjec-tif), elles peuvent étre introduites par ä ce que, de ce que. | // s'attend á ce que je revienne. (Acad.) [Comp.: ... ä mon retour.] í Cela provient de ce qu'il n'y a pas de surveillance. (Acad.) í [Comp.: ... du manque de surveillance.] Mais lä oú le simple que est possible, il est souvent considéré comme plus elegant. 1 On s'attend que le clergé nous préche la charite fraternelle. (J. Green.) ( Elle se plaint que la vie est (ou soit) chore. (Diet, du frang. contemporain.) On doit dire informer que, avertir que et non °de ce que. Ä ce que introduit méme parfois une proposition complement d'objet direct (parce que á peut introduire un infinitif ayant cette méme fonction), mais cela n'est pas vrai-ment admis dans la langue soignee : °Je demande á ce qu'e//e dure autant que la vie. (Apollinaire, dans une lettre familiěre.) On trouve aussi en ce que, sur ce que : Son erreur consiste en ce que... // insiste sur ce que... (Plus souvent: ... en ceci que..., ... sur le fait que...) La langue populaire introduit parfois le style indirect (§ 147, b) par comme quoi (locution conjonctive venue sans doute de ľ interrogation) : Germain raconta comme quoi U avait été force de ramener la petite Marie. (G. Sand.) REMARQUE La proposition infinitive joue parfois le méme role qu'une proposition conjonctive essentielle : Je vois grandir voire autorite. (Comp. : Je vois que votre autorite grandit.) — Comme eile n'est pas introduite par une conjonction, nous ne ľétudions pas ici. Voir § 348, b, 3° et les Remarques. Era Fonctions de la proposition conjonctive essentielle. a) Sujet et surtout sujet reel. j Que le probléme soit politique est hors de doute. (J.-J. Servan-Schreiber.) I D'oú vient qu'on ne vous a pas vu hier ? I // taut que tu me répondes. Comme sujet place en tete de la phrase, le plus souvent la proposition est reprise par redundance sous la forme d'un pronom démonstratif neutře ou d'un nom de sens vague (chose, etc.). La langue ordinaire dirait, dans l'exemple cite plus haut: ... cela est hors de doute, ou : ... la chose est hors de doute. Le sujet est parfois place aprěs le prédicat. | Cela m'étonne qu'elle ne m'ait pas averti. REMARQUE Dans une phrase comme L'essentiel est que vous soyez en bonne santé, on se demande si la proposition est sujet ou attribut. D'apres les eritěres adoptés au § 100, Rem. 3, nous la considérons comme sujet. b) Complement ďobjet, direct ou indirect. I Je voudrais que tu m'accompagnes. Elle dit que Je me suis trompě. Je ne doute pas qu'il soit content. Pour les propositions introduites par ä ce que, de ce que, cf. § 421. c) Complement ďun nom (ce nom correspond á un verbe : cf. § 118, e, 2°). I Elle a exprimé le souhait que vous 1'accompagniez. Uidée que Poil de Carotte est quelquefois distingue amuse la famílie. (J. Renard.) d) Complement d'un adjectif (ou d'un participe employe adjectivement). IFoureau (...) souriait ďune facon narquoise, jaloux de ce qu'ils avaient un divertissement au-dessus de sa competence. (Flaubert.) Jean demeura un peu froissé que son frěre eüt parle de cela. (Maupassant.) L'emploi de la conjonction que (ou de ce que) distingue ce type de propositions complements d'adjectifs de celieš qui sont presentees dans le § 427. e) Regime de voici, voilá. | Voilä qu'il se met ä pleuvoir. Le mode dans la proposition conjonctive essentielle E23 L'indicatif est le mode ordinaire, lorsqu'il n'y a pas d'intention parti-culiěre, notamment dans les cas suivants. a) Aprěs les verbes (ou les noms ou les adjectifs) marquant la certitude et la vraisemblance. í // est certain, súr, evident (ou : je sais, je suis súr) que vous vous trompez. ŕ» // est probable que nous partirons demain. Si ces verbes sont accompagnés d'une negation ou s'ils sont dans une phrase interrogative, ou dans une proposition conditionnelle, on recourt plutôt au subjonctif: § 424, b. Au contraire, on met souvent l'indicatif aprěs les verbes de doute employes négative-ment: // ne faisait pas de doute qu'il m'avait percé á jour. (Giono.) — Je ne doute pas qu 'il fera tout ce qu 'U pourra. (Littré.) — Tiffauges ne doutaitpas qu 'il abdique-rait désormais. (M. Tournier.) — Mais le subjonctif reste possible. REMARQUE Aprěs il semble, quand ce verbe est accompagné d'un complement d'objet indirect (il me semble), on met presque toujours l'indicatif. | // lui semblait qu'il était temps de partir. LA PROPOSITION CONJONCTIVE ESSENTIELLE 3tn Lorsqu'il n'y a pas d'objet indirect, le subjonctif est plus" frequent que l'indicatif, au moins dans la langue écrite. // semblait que ce füt une armée en marche. (Malraux.) Mais : // semWe qu'on le voit déjä ce portrait. (Giono.) Si il (me) semble est construit négativement ou interrogativement, le subjonctif est trěs frequent, sans étre obligatoire : // ne (me) semble pas qu 'il soit malade. b) Aprěs un verbe (ou un nom) exprimant une opinion (croire, espé-rer...), une declaration (dire...), une perception (entendre, voir...). Je crois, je dis, je vo/s que nous nous sommes trompés. Je m'apergois que nous nous sommes trompés. Elle lui a fait partager sa conviction que tout se passerait bien. Si ces verbes sont accompagnés d'une negation ou s'ils sont dans une phrase interrogative ou dans une proposition conditionnelle, on a plutôt le subjonctif: § 424, b. REMARQUE Espérer dans son sens propre implique le futur : J'espere qu 'eile reviendra. — Mais il prend aussi le sens de « aimer á croire, penser » et admet alors le present ou un temps du passé : J'espere qu 'il travaille. (Littré.) — J'ovais espéré qu 'il travaillait. (Littré.) c) Aprěs voici et voilá. I Voici que la nuit Went. Et voilä que tu veux me quitter! Le subjonctif est employe quand le locuteur ne s'engage pas sur la réalité du fait, et notamment dans les cas suivants. a) Aprěs les verbes (ou les noms ou les adjectifs ou les locutions) marquant la nécessité ou la volonte, la possibilité, le doute ou la negation ou exprimant un sentiment2. 1 // faut, il est nécessaire, il importe que nous partions trěs tôt. 1 Je veux, j'ordonne, je demande, je desire, je souhaite qu'on me réponde. j Empéchez qu'elle ne sorte. I // est possible que le train soit en retard. ■ // est douteux (ou je doute) qu'elle vienne encore aujourd'hui. I // nie que les choses se soient passées ainsi. I Cest dommage qu'il ait tant plu. I Je crains qu'elle ne fasse fausse route. I Je me réjouis, je m'étonne qu'elle revienne déjä. I La crainte qu'elle ne revienne pas me poursuit. Pour les verbes de doute employes négativement, voir § 423, a. 2. Méme quand le fait a une pleine réalité, mais on envisage sans doute qu'il aurait pu ne pas se produire. LA PHRASE COMPLEXE REMARQUES 1. Aprěs arréter, decider, décréter, établir, exiger, mander, ordonner, prescrire, regier, résoudre, on met ľindicatif quand, dans le style direct, cet ordre ou cette decision sont ou seraient á ľindicatif. *" Le conseil arréte qu'on ne passera plus par cette rue. I Le tribunal a decide que la donation était nulle. (Acad.) 2. Lorsque les verbes (ou les adjectifs) de sentiment sont suivis d'une proposition introduite par de ce que, on met ľindicatif ou le subjonctif (qui devient plus frequent). 1 Elle se fáchait de ce qu'il n'avait plus d'orgueil. (Zola.) i // s'étonne de ce qu'il ne soit pas venu. (Acad.) § Les parents se plaignirent de ce que le cochon ne tut pas encore rentré. (M. Aymé.) 3. Se plaindre que admet le subjonctif ou ľindicatif. | Elle se plaint que la vie est (ou sort) chěre. (Diet, du trang. contemporain.) b) Aprěs les verbes (ou les noms ou les adjectifs) exprimant la certitude, la vraisemblance (cf. § 423, a), une opinion, une declaration, une perception (cf. § 423, b), quand ils sont accompagnés d'une negation ou qu'ils sont dans une phrase interrogative ou dans une proposition conditionnelle. I // n'est pas certain (ou Je ne suis pas certain) qu'il vienne ce soir. J Est-il certain qu'il vienne ce soir ? ■ S'il est vrai que tu aies une bicyclette, prěte-la-moi. I Je ne crois pas, je ne dis pas, je ne vois pas que nous nous soyons trompés. ■ Croyez-vous que nous nous soyons trompés 7 ( Si vous croyez que nous nous soyons trompés,... II arrive cependant que, méme construits négativement, ces verbes soient suivis de ľindicatif si ľon veut marquer la realite du fait. Ill n'est pas certain qu'elle viendra ce soir. Je ne croyais pas que c'était si dangereux. (Diet, du franc, contemp.) Je ne crois pas que je ferai rien pour rendre plus apparent le squelette. (R. Martin du Gard.) Ľindicatif permet d'exprimer des nuances temporelles absentes au subjonctif (surtout si ľon évite ľimparfait et le plus-que-parfait: cf. § 346, Rem. 4). REMARQUE Aprěs certains verbes comme admettre, entendre, dire, prétendre..., la proposition équivaut tantôt á une phrase declarative, tantôt á une phrase imperative ; on emploie ľindicatif dans le premier cas, le subjonctif dans le second. I J'entends [= je percois par ľoui'e] qu'on vient. J'entends [= je veux] qu'on vienne. I Je dis [= je declare] qu'il part. Je lui dis [= je commande] qu'il parte. c) Quand la proposition sujet ou complement ďobjet direct est en tete de la phrase. 1 Que tu prennes une telle decision, cela me surprend. I Qu'il se soit trompé, il le sait. d) Aprěs les expressions non que, non pas que, ce n 'est pas que. | Je ne vais pas au cinéma; non que cela me déplaise, mais je n'ai pas le temps. B. LA PROPOSITION CORRELATIVE psfl Nous appelons propositions correlatives des propositions introduites par que (ou pour que : Rem. 1) et qui sont commandoes par un mot de la phrase ou de la proposition dont elles font partie. 1 Elle est plus malade que je ne pensais. § II a tellement parle qu'il est enroué. On range souvent ces propositions pármi les adverbiales (ou circonstancielles). Elles se distinguent pourtant de celles-ci: 1° elles sont appelées par un mot corrélatif; — 2° elles sont introduites par que; — 3° elles ne dependent pas d'un verbe : Elle tra-vaille avec tant de passion qu'elle oublie I'heure; — 4° elles sont nécessaires ; si elles ne sont pas exprimées, elles sont suggérées par le contexte : // mange moins maintenant (qu 'il ne mangeait auparavant) ; — 5° elles ne peuvent étre mises en téte de la phrase ; s'il y a un déplacement, il entraine aussi le mot corrélatif: Plus que tout, j'aime la tranquillité. Cependant, des expressions comme si bien que, de telle sorte que, de telle maniere que, ä tel point que sont dans certains cas des locutions conjonctives dont les elements ne se séparent plus et qui introduisent la proposition : Pierre a trop mangé, de telle sorte qu' (ou : si bien qu') il a été malade. — Les remarques présentées ci-des-sus (sauf le 5°) ne sont plus valables, et ľon est fonde ä ranger ces propositions pármi les adverbiales : cf. § 434. De la méme facon, d'autant que peut étre considéré comme une locution de subordination marquant la cause : cf. § 431. Les termes qui appellent une proposition correlative sont 1° Des adverbes. • Adverbes de degré (§§ 385-386) : plus, davantage (§ 386), moins, aussi, autant; — si, tellement, tant, au point. • Adverbes comparatifs synthétiques (§ 383): mieux, pis. • Ailleurs, autrement. 2° Des adjectifs. • Adjectifs comparatifs synthétiques (§ 206, a): meilleur, moindre, pire. • Autre, méme, tel. REMARQUES 1. On peut ranger pármi les propositions correlatives celieš qui sont appelées par assez, suffisamment, trop, et qui sont introduites par pour que. I Elle m'a fait trop de bien pour que j'en dise du mal. Ne pas insérer un que devant le pour : "Elle m 'a fait trop de bien que pour que j 'en dise du mal. De měme lorsque pour est suivi immédiatement ďun infinitif: °Il est trop poli que pour étre honnéte. Dites : // est trop poli pour étre honnéte. 2. Dans le cas de Plus on est de fous, plus on rit, il y a coordination, et nous préfé-rons parier de phrases (ou de sous-phrases) correlatives. E2D Le mode dans la proposition correlative. On peut distinguer deux espěces de propositions correlatives. a) Le mot corrélatif exprime un degré avec comparaison explicite : c'est le cas de touš les mots cites dans le § 425, á ľ exception de tenement (et de certains emplois de si, tel, tant: voir b). La proposition indique le repěre á quoi l'on compare. Elle est toujours á Yindicatif. | Cette chambre est moins grande que je ne l'avais cru. De méme, lorsque ďautant se combine avec un comparatif pour expri-mer la proportion. | On le croyait ďautant moins que sa defense était plus compliquée. (Maupassant.) REMARQUES 1. La proposition correlative est souvent non verbale (cf. § 420, Rem.). | Elle est plus grande que son frěre. 2. Lorsque le sujet de la proposition est autre qu'un pronom personnel ou ce ou on, il peut se placer avant ou aprěs le verbe. | La mer était plus impressionnante que ne I'imaginait I'enfant. * Ou : ... que I'enfant ne I'imaginait. S'il y a un complement d'objet direct autre qu'un pronom personnel conjoint, l'inver-sion ne se fait pas : Elle salt mieux sa legon qu 'une actrice ne sait son role. b) Le mot corrélatif exprime un degré sans comparaison explicite : c'est le cas de tellement et, dans certains de leurs emplois, de si, tant et tel. La proposition exprime la consequence. Elle se met ďordinaire á Yindicatif. | // est si habile (ou : // a une telle habileté) qu'il est sans rival. On met le subjonctif 1° Si le verbe principal est négatif ou si la phrase est interrogative. // n'est pas si habile qu'il soit sans rival. Est-ii si habile qu'il soit sans rival ? 2° Si la proposition inclut une nuance de but, notamment quand le verbe principal exprime la volonte ou la nécessité. // taut faire une enceinte de tours Si terrible que rien ne puisse approcher d'elle. (Hugo.) 3° Aprěs assez ... pour que, trop ... pour que, suffisamment ... pour que (cf. § 425, Rem. 1). | Cette affaire est trop grave pour que nous la prenions á la légěre. C. LA PROPOSITION ADVERBIALE Les propositions adverbiales (on dit aussi: circonstancielles) sont des propositions qui sont introduites par des conjonctions de subordination diverses (rarement que seul) et qui jouent dans la phrase le role de complements non essentiels (§ 111, a) et adverbiaux (§ 111, c). I Nous partirons quand le soleil se lěvera, ... si le soleil est levé, ... quoique le soleil ne soit pas levé. Elles peuvent étre aussi des complements d'adjectifs et des complements de noms. J'ai trouvé un homme heureux parce que tout lui réussissait. J'ai hérité de mon pere un canif comme on n'en fait plus. REMARQUES 1. Dans les propositions adverbiales, le sujet autre qu'un pronom personnel ou ce ou on peut se mettre aprěs le verbe, dans la langue écrite. Cela est particuliěrement frequent dans les propositions de temps, de comparaison et d'opposition. I Děs que m'attire un decor, un objet... (S. de Beauvoir.) Comme ont fait nos prédécesseurs. Si grand que soit cet avantage. S'il y a un objet direct sous forme nominale, le sujet se met nécessairement devant le verbe : Děs qu'un decor attire les regards. Mais non : *Des qu'attire un decor les regards. 2. La proposition adverbiale peut étre non verbale : cf. § 420, Rem. 1. 3. Devant des propositions coordonnées, il arrive que l'on ne repete pas la conjunction, mais qu'on la remplace par que (cf. § 404, V). | Quand eile reviendra et qu'elle vena... S'il revient et qu'il voie... Cela n'a pas d'influence sur le mode, sauf quand si est remplacé par que : § 442, Rem. 2. 4. La proposition absolue joue le méme role que la proposition adverbiale. ÍLes premiers brocs vldés il en réclama d'autres. (M. Duras.) [Comp.: Quand les premiers brocs furent vidés...] Comme eile n'est pas introduite par une conjonction, nous ne ľétudions pas ici. Cf. § 93, c. D'autres constructions equivalent du point de vue sémantique á des propositions adverbiales, mais non du point de vue grammatical, car elles ne sont pas introduites par une conjonction, et elles ne component pas ľassociation ďun sujet et ďun prédi-cat. • Le gérondif (§ 356): En faisant un effort, vous y arriverez. [Comp. : Si vous faites un effort...} • Ľépithete détachée (§ 120): Assis, vous étendez vos jambes. (M. Bútor.) [Comp. : Lorsque vous étes assis...] • Ľapposition détachée (§ 121, b): Observateur attentif, il ne laisse rien échapper. [Comp. : Parce qu'il est un observateur attentif...] E22 Especes de propositions adverbiales. On divise les propositions adverbiales en sept categories, ďaprěs le sens : 1° Propositions de temps (question quand ? ); 2° Propositions de cause (question pourquoi ? ) ; 3° Propositions de maniere (question comment ? ); 4° Propositions de consequence ; 5° Propositions de but (question pourquoi ? ); 6° Propositions de concession ; 7° Propositions de condition. II ne nous a pas paru nécessaire de définir ces categories (sauf la sixiěme), qui empruntent lews denominations á la langue ordinaire. REMARQUES 1. Les conjonctions de subordination seront réparties ďaprěs leur valeur fondamen-tale. Dans certains contextes, elles peuvent étre considérées comme équivalant á des conjonctions qui ont une autre valeur fondamentale. 2. On remarquera l'absence du lieu pármi les categories énumérées ci-dessus. En effet, le lieu s'exprime, non par une proposition conjonctive, mais par une proposition introduite par oú, c'est-á-dire une proposition relative (cf. § 416): OÜ U y a de la géne, il n'y a pas de plaisir. — Allez oů vous voulez. 3. On range parfois pármi les adverbiales ou circonstancielles des propositions introduites par des locutions conjonctives indiquant une sorte d'addition (outre que) ou de restriction (sauf que, excepté que, etc.). I Outre qu'elle est intelligente, eile est trěs active. Sauf qu'il avait tellement grossi, il avail garde bien des choses d'autrefois. (Proust.) Cependant, plus d'un grammairien considěre que l'on n'a pas ici une veritable locution conjonctive, mais une preposition suivie d'une proposition conjonctive essentielle, comme, dans Excepté quand il est absent, on a une preposition suivie d'une proposition conjonctive adverbiale. LA PROPOSITION ADVERBIALE_________________________________________________367 Ce caractěre de conjonctive essentielle apparait clairement quand la proposition apporte une correction á un complement essentiel qui precede : Elle a tout prévu, sauf qu'il pleuvrait. 1. PROPOSITION ADVERBIALE DE TEMPS Conjonctions de subordination. a) Le fait exprimé par le verbe principal est antérieur au fait exprimé par le verbe de la proposition3: avant que 4, d'ici á ce que, ď ici que, jusqu'á ce que. En outre, en attendant que, qui n'est pas tout á fait fige et qu'on pourrait decomposer en un gérondif et un que introduisant une conjonctive essentielle. Jusqu'ä tant que est archai'que ou regional: Je n'y vais pas, jusqu'a tant qu'// pleuve. (M. Pagnol.) b) Les deux faits sont simultanes : comme, pendant que, tandis que, en mime temps que, tant que, outre alors que, qui implique d'habitude une nuance ď opposition. Locutions anciennes, attestées encore dans la langue littéraire : Cependant que les parachutistes tombaient dans les vignes (...), le canon tonnait. (J. Audiberti.) — Durant que j 'hésitais, eile me reconnut. (Colette.) En outre, des locutions qui ne sont pas vraiment figées et qu'on pourrait decomposer. • Avec un que ou un oú relatifs : au moment ou, au moment que (littéraire), ä I 'heure oú, á ľ instant ou, etc. ; — aujourd'hui que, á present que, maintenant que; — cha-que fois que, toutes les fois que. • Avec un que introduisant une conjonctive correlative (§ 425): aussi longtemps que. c) Le fait exprimé par le verbe principal est postérieur au fait exprimé par le verbe de la proposition : aprěs que, děs que, aussitôt que, sitôt que (plus littéraire), depuis que, une fois que. Du moment que a vieilli en ce sens. d) Quand et lorsque (surtout ušité dans la langue écrite) servent aussi bien pour la simultanéité que pour la postériorité. 3. Ou, si l'on veut, le fait exprimé dans la proposition est postérieur au fait exprimé par le verbe principal. Et ľ inverse pour le c. 4. Pour le temps employe aprěs avant que, voir § 346, note 3. 368 LA PHRASE COMPLEXE REMARQUES 1. On emploie le simple que (en dehors du cas oú il remplace une autre conjonption dans la coordination : § 427, Rem. 3) • Pour indiquer une simultanéité ou une quasi-simultanéité, une succession immediate (ces propositions sont des pseudo-propositions : § 420, Rem. 2). La pluie avait cessé que [= alors que] nous allions encore ä toute vitesse. (Duhamel.) Je n'avais pas ouvert la porte que [= quand] Marie m'apostropha. II avait ä peine termine son repas que [= quand] la cloche sonna. • Avec le sens «tant que » et le subjonctif, aprěs un verbe construit négativement, et notamment aprěs la locution n 'avoir de cesse, proprement « n'avoir pas de repos ». I Je ne me relěverai pas que vous ne m'ayez donne votre benediction. (Montherlant.) Ä votre place, je n'aurais de cesse que je ne sois définitivement fixé. (R. Ikor.) 2. La proposition temporelle est parfois la partie la plus importante du message. I Le soir tombait quand ma mere rentra enfin. C'est le cas dans les phrases signalées dans la Remarque 1. 22 Emploi du mode. a) Quand il y a postériorité ou simultanéité (au sens défini dans le § 429), on met Yindicatif. I Quand nous aurons fini, nous partirons. Comme Isabelle entrait, la cloche sonnä. On entre en classe aprěs que la cloche a sonné. C'est une innovation du XXe siěcle que de faire suivre aprěs que du subjonctif. Cet usage se répand de plus en plus, bien qu'il contredise la regle ci-dessus et bien qu'il ait beaucoup d'adversaires pármi les grammairiens : Aprěs qu'ils aient verse lew sang. (Duhamel.) — Aprěs que vous m 'ayez assis dans une lie. (Saint-John Perse.) b) Quand il y a antériorité, on met le subjonctif. IJ'irai le voir avant qu'il parte. Je resterai id jusqu'a ce que vous reveniez. Aprěs jusqu 'á ce que, on met parfois l'indicatif quand on veut marquer la realite du fait. | lis demeurěrent prostřeš jusqu'a ce qu'une main leur toucha ľépaule. (Fr. Mauriac.) 2. PROPOSITION ADVERBIALE DE CAUSE ESO Conjonctions de subordination. Comme, parce que, puisque, — ainsi que des locutions dont le premier element est un participe passé : étant donne que, attendu que, vu que. LA PROPOSITION ADVERBIALE En outre, d'autant plus que, d'autant que (littéraire), surtout que (qui a été discuté, mais qui est courant), á cause que (regional ou archai'que). On y joint parfois : sous (le) pretexte que. Emploi du mode. On emploie Yindicatif. i II a vendu sa maison, parce qu'elle était trop grande pour lui. I L'eau n'allait pas chauffer d'un coup, surtout qu'il n'avait pas de couvercle. (M. Butor.) REMARQUE Rappelons que les expressions non que, non pas que, ce n 'est pas que, au moyen des- quelles on écarte une fausse cause, se construisent avec le subjonctif. Mais il ne s'agit pas de propositions adverbiales (cf. § 424, d). La locution faute que, d'ailleurs assez rare, est parfois considérée comme marquant une fausse cause. Elle est suivie du subjonctif. | S'ils la negligent, c'est en partie faute qu'on leur en ait montré ľintérét. (R.-L. Wagner.) 3. PROPOSITION ADVERBIALE DE MANIERE EEE1 Conjonctions et emploi du mode. Les propositions répondant á la question comment ? sont fort variées et nous croyons devoir traiter ensemble des conjonctions qui les intro-duisent et du mode employe. a) De maniere que, de f agon que, de sorte que impliquent une consequence, réalisée ou non. Si eile est réalisée, on met l'indicatif; si eile ne ľest pas (ce qui revient á une idée de but), on met le subjonctif. Ill a partagé les gáteaux de maniere que tout le monde est satisfait. II a partagé les gateaux de maniere que tout le monde soit satisfait. II est parfois difficile de distinguer ces propositions de celieš qui ressortissent plutôt au but ou á la consequence. Cf. §§ 436 et 434. De maniere á ce que, de fagon ä ce que, locutions critiquées, mais courantes (elles sont dues á l'analogie avec de maniere ä + infinitif), sont toujours suivis du subjonctif et impliquent toujours le but: Elle placait son éventail fJe demande quand tu pars. II y a aussi des modifications dans l'ordre des mots. REMARQUES 1. Ľ interrogation indirecte est amenée, non seulement par des verbes contenant explicitement ľidée d'interrogation, mais aussi par des verbes comme dire, savoir, etc. ou par les introducteurs void, voilä. JElle m'a demands si j'avais faim. Tu ne m'as pas dit si tu avais faim. Tu sais quand il reviendra. Void quel chemin tu suivras. Ľexclamation indirecte est amenée par des verbes comme voir, savoir, etc. | Tu vois comme eile a change. Tu sais combien j'aime le silence. Ces propositions sont le plus souvent des objets directs, mais elles peuvent avoir d'au-tres functions, celie de sujet notamment. IPeu importe qui I'a fait. Cest étonnant comme il a change (avec redundance : § 131, c). 2. La proposition d'interrogation indirecte partielle peut ětre réduite au mot interroga-tif (comme l'interrogation directe, d'ailleurs). 1 Dis-moi oil. Je ne sais qui. 3. Si conjonction marquant l'interrogation indirecte doit se répéter au debut de chaque proposition coordonnée (sauf si le sujet lui-měme n'est pas répété). I Je me demande s'il ľa vu et s'il i'a reconnu. (Mais: Je me demande si Marie I'a vu et ľa reconnu, ou : ... ľa vu et reconnu.) gna Emploi du mode. On garde dans l'interrogation (ou ľexclamation) indirecte le mode qui se trouve dans l'interrogation (ou ľexclamation) directe correspon-dante, indicatif ou infinitif. IOu vas-tu ? -»Je demande od tu vas. Od aller ?->Je me demande oü aller. INDEX Les chiffres renvoient aux paragraphes. A a (son), 10, c. Rem. A : repetition, 398, a; causer, unir, marier, ä, avec, 400, b; á moi (lui) signále, 256, c, 2°; ä introduc-teur, 409, a, 1°. Abréviation, 41 ; 79, c. Absolue: construction ~, 111, a; — proposit. ~, 93, c; 370, a. A cause que, 431. Accent (graphique) : ~ aigu, 35; — ~ circonflexe, 36; sur du, mü, etc., 325, a; sur les adv. en -üment, 382, Rem. ;----- grave, 35. Accent (phonétique), 20. Acception, 84. Accord, 151; de ľ adjectif, 202 ; de ľattribut, 104 ; du determinant, 212 ; du participe passé, 369 ; du pronom, 249 ; du verbe, 357. A ce que, 421. Active : voix ~, 294, a. A demi, 201, a. Adjectif, 61, b; 187 ; — de-grés, 205 ; — feminin, 188 ; — place, voir Épi-thěte; — pluriel, 195 ; — adjectifs invariables, 197. — Adjectifs composes, 187, Rem. 1 ; variabilite, 198. — Adj. employes comme adv., 199; adj. occasionnels, 200. Adjectif déterminatif voir Determinant. Adjectif indéfini, 246. Adjectif ordinal, 224. Adjectif possessif, 228, Rem. 2. Adjectif verbal, 187, Rem. 2 ; 351-353. Admettre que: mode, 424, b, Rem. Adverbe, 62, a; 380. — Complement de l'~, 126. — Degrés, 383. — Es-pěces, 381 ; de degré, 385 ; de negation, 387 ; exclamatif et interrog., 142, a, 1°; 381, c. Rem. 2 ; 384, b, 2°; 385, d; pronominal, 257 ; en -ment, 382. — Place, 384. — L'~ comme determinant et comme pronom, 359; 376; 386, Rem. 3. Adverbial: complém. Ill, c; 116; — propos, adverbiale, 427. M (digramme), 27. Agent: complém. ď~, 117. Agir (s7), 298, a et Rem. 2. Aieul: plur., 182, b. Aigle : genre, 166, Rem. Ail: plur., 181. -ail: noms en ~, 181. Aimer: conjugaison, 313. Ainsi que équivalant á et, 204, Rem. 3 ; 366. Air: avoir l'~, 203, c. -aitre: verbes en ~, 325, d. -al: adjectifs en ~, 196 ; noms en ~, 180. Alinéa, 45, Rem. Aller (semi-auxiliaire), 309 ; ~ (en) + gérondif, 356. Alphabet, 27. Ambassadeur: fém., 172, b. Arne qui vive, 389, b, Rem. 2. Amour: genre, 159. Amui'ssement, 5, Rem. Anacoluthe, 91, d. Ancien francais, 3. Andalou : fém., 169 ; 192. Anglais : mots ~, 69, a ; leur pluriel, 185, c. Angora, 201, e. Antecedent, 151, c et note ; 248, a. Antonymes, 85. Apostrophe, 24; 39. — Mots en ~, 132, a. Apposition, 118, c ; 124, b\ accord, 122; construction, 121 ; 210, a, 1°. Aprěs-midi: genre, 158, a. Aprěs que : mode, 430, a. Archai'sme, 63, a, Rem. Argot, 4. Arréter que : mode, 424, a, Rem. 1. Article, 213 ; absence, 210 ; repetition, 211.------dé- fini, 214 ; dans le super-latif, 205, b et Rem. 1 ; contracté, 25, b; 215, oou INDEX Ď.élidé, 215, a.-----in- défini, 216.-----partitif, 218. Articulation, 5. Aspect, 293 ; 381, a. Assez: comme pronom, 286, c, 1° et e; ~ de, 240, d, 2°, et // assez ... pour, 425, Rem. 1 ; 426, b, 3°. Assise(s), 176, Rem. 1. Astérísque, 43. Atone : syllabe ~, 20, Rem. 1. A (au) travers, 400, a. Attendu, 370, a. Attribut, 100, b; accord, 104 ; avec determinant, 210, a, 1° ; nature, 102 ; place, 103; — pron. pers. ~, 255, b, 3°.------ du compl. d'objet, 114. -au: noms en ~, 178, a. Aucun : determinant, 239, a, 1° et Rem.; 240, a et b; — pronom, 286, a; 287, a, 1°; d'aucuns, 286, b. Aussi, 386; — ~ ... que (propos, de concession), 385, c, Rem. ; 439, b; ------... soit-il, 439, b, Rem. Autant, 286, c et e; 386 ; — (pour) ~ que, 443, b. Au (á) travers, 400, a. Autre, 224, Rem. 4 ; 246, a ; 285, b, 2°; 287, b; — suívi de ne explétif, 391, d. Autre chose, 287, b, 2°; 288, b, 1°. Autrui, 287, b, 3°. Auxiliaires : verbes ~, 299, c; 306-309.------de la negation, 389. Avant que: mode, 430, b; temps, 346, note 3 ; ne explétif, 391, g. Avant (que) de, 396, Rem. Avec: avec regime implici- te, 399, d et Rem. 2 ; — équivalant á et, 366, Rem. Avěrer (s'), 102, b. Avoir: conjugais., 310; — comme auxiliaire, 306 ; 308. Avoir l'air, 203, c. Ayant cause, ayant droit, 184, b, 4°, Rem. 3 ; 352, a. B Banal: pluriel, 196. Barman: fem., 171; plur., 185, c. Barre oblique, 57. Bayer, 315, b, 3°. Beau, bel, 25, a; fém., 192. Beaucoup, 385, a, 2°; de- grés, 383. — Comme pronom, 285, b ; 286, c ; 288, b, 2°;-----