L’atmosphere de la Révolution tranquille Mgr. Petr Vurm Qu’est-ce que la Révolution tranquille (RT)? • Une expression oxymorique employée par un journaliste canadien anglais de Globe and Mail le 23 juin 1962 • Un ensemble de changements historiques, sociaux, économiques, ..., déterminés par un ensemble de facteurs qui ont apporté la modernisation et la modernité au Québec En quoi l’étude de la RT peut nous enrichir? • Les années 60: le Québec fait partie de la révolution culturelle mondiale - des mouvements de contestation et de libération qui ont eu lieu aux E.-U., en France (Europe de l’Ouest), en Tchécoslovaquie (1968) • Connaissance historique : moment crucial pour la compréhension du Québec actuel et par extension des problemes du fedéralisme canadien (p. ex. la question référendaire) Les dimensions de la RT • Historique et politique • Religieuse • Nationale • Souverainiste et séparatiste • Sociale • Culturelle • Linguistique • Littéraire et essayistique • Mythique La délimitation temporelle de la RT • Au sens strict = 1960 – 1966 (Parti libéral – Union nationale) • Au sens plus large = 1960 – 1970 (Parti libéral – la Crise d’octobre) • Au sens le plus large = 1959 – 1976 (Mort de Duplessis – accession du P.Q. au pouvoir) Dimension historique et politique • Epoque de l’apres-guerre en Amérique, réaction au gouvernement conservateur de Maurice Duplessis • Mort de Duplessis (septembre 1959) • Victoire du Parti libéral de Jean Lesage (22 juin 1960) – « C’est le temps que ça change... » • Recherche difficile d’un dialogue avec le gouvernement fédéral, tendance vers l’émancipation du Québec Dimension souverainiste, indépendante et/ou séparatiste • Daniel Johnson (UN) – Egalité ou indépendance (1968) • FLQ – Front de libération du Québec (fondé au début des années 60, premiers attentats contre les symboles anglais en 1963) • Crise d’Octobre 1970 – mesures de guerres adoptées par le gouvernement fédéral Dimension religieuse • Le pouvoir de l’Eglise catholique est contesté, sa position est ébranlée • La pratique religieuse fléchit considérablement • Les rôles de l’Eglise (Providence divine) sont remplacés par l’idée de l’Etat-Providence • L’Etat se charge de la plupart des rôles de l’Eglise: éducation, santé, état civil, etc. Dimension nationale • Changement du paradigme national: nationalisme de la survivance (conservateur) -> nationalisme de l’avenir - du rattrappage et de la croissance (libéral) • Le Canadien français devient Québécois : expression de la volonté d’affirmation d’une nation souveraine • Références `a l’histoire glorieuse ou désastreuse du Canada français (soulevement des Patriotes, rébellion des Métis de Louis Riel), la Conquete de 1759 • Nationalisation de l’industrie apres 1962 (René Lévesque) • Délégations dans le monde : le Québec se prend pour un pays (incertain) Dimension économique et sociale • Etat-Providence: modele keynesien, prédécesseur idéologique: Alexis de Tocqueville (De la démocratie en Amérique) : idée de L’Etat québécois fort et interventionniste – menace ou avantage? • Le gouvernement a besoin de nouvelles élites francophones et des « technocrates » - administration rationnelle: 8 nouveaux ministeres, neuf conseils consultatifs, organismes de réglementation, nombreux comités interministériels chargés de la coordination • Nécessité d’une réforme de l’éducation Dimension économique et sociale –cont. • Réorganisation profonde du systeme scolaire (cégeps, UQAx, p. ex. Université du Québec `a Montréal, etc.) – besoin d’élites francophones • nationalisation - surtout l’électricité – Hydro Québec • Nouveaux ministeres, modele de gouvernance technocratique: ministere de l’éducation (1964), des richesses naturelles, des affaires culturelles • La caisse des dépôts et des placements facilite le financement et le fonctionnement de l’Etat-Providence Réforme scolaire • Projet de loi 60 en 1967. • Fondé sur le rapport Parent (Marie-Alphonse Parent, 1961 – 1966, 5 tomes): critique l’acces difficile, discriminatoire et onéreux aux études supérieures et le bas niveau de scolarité des Québécois: avant la réforme, deux ou trois années de plus étaient nécessaires aux francophones pour atteindre l’université que pour les anglophones Réforme scolaire – résultats La création du ministere de l’éducation du Québec La scolarisation obligatoire jusqu’`a 16 ans La création de cégeps (établissement d’enseignement collégial québécois ou est offerte une formation technique et pré-universitaire) – DEC (diplôme d’études collégiales) et des polyvalentes Remplacement des colleges de l’époque dirigés par les religieux La formation poussée des enseignants L’acces facilité aux universités en dehors de toute appartenance sociale Un systeme d’enseignement par étapes successives, bien distinctes, restructurées et uniformes `a travers le Québec, depuis un primaire de six ans jusqu’`a un niveau universitaire en trois cycles La maternelle est intégrée au systeme public 1968 – UQAM(R) – une nouvelle université est créée partout dans la province Dimension culturelle • Promotion de l’art • Conseil des arts du Canada fondé en 1957 • Bourses et subventions accordées aux auteurs peu connus, de nouveaux prix littéraires sont créés • Ministere des affaires culturelles en 1961 Dimension linguistique • Contestation politique de/par la langue • Joual comme langue nationale • « Maîtres chez nous » détermine également les considérations linguistiques du gouvernement libéral • Rapport Laurendeau-Dunton Dimension littéraire et essayistique • Maisons d’édition: L’Hexagone (1953), Leméac (1957), Hurtubise HMH (1960), Boréal Express (1963) • De nouvelles revues : La Cité libre (1950), Parti pris (1963), L’action nationale, La barre du jour • Littérature engagée, essai: Hubert Aquin, Pierre Vadeboncoeur, Pierre Vallieres, P.-E. Trudeau • Effervescence du roman. L’expérimentation formelle, diversification de themes (Bessette, Ducharme, Blais, Aquin, Ferron, Hébert, Beaulieu) Avant la Révolution tranquille • 1944 – 1959 Période de la « Grande Noirceur » • Gouvernement de l’Union nationale dirigée par Maurice Duplessis (le Chef) • Société monolithique, traditionnelle, cléricale et ruraliste • Duplessis meurt le 7 septembre 1959 (`a Schefferville) • UN nomme Paul Sauvé qui est célebre par son « Désormais » - 100 jours, il meurt subitement le 2 janvier 1960 • UN nomme Antonio Barrette, mais l’UN est désorganisé et Barrette n’est pas le véritable leader de son parti Union nationale - Maurice Duplessis • Autonomisme autocratique qui retarde la modernité • Accroché aux valeurs du passé • La guerre entraîne une immixtion fédérale dans les affaires provinciales – Duplessis s’y oppose fermement et prône un Québec souverainiste • Prédominance des capitaux américains au Québec – exploitation des ressources naturelles Présence américaine • Constatée `a grande échelle déj`a au XIXe siecle • Favorisée par Duplessis • Inscrit le Québec `a la société de consommation • Concentration de capitaux – industrie, finances • Ressources naturelles: fer et acier - Ungava, Mesabi Range (59 %), pétrole et houille (100 %), métaux non ferreux • Les Canadiens français ne dominent que les secteurs traditionnels, leur propriété oscille entre 10 et 15 % • Commission royale d’enquete sur le bilinguisme et le biculturalisme: démontre que le Québécois francophone se retrouve toujours au-dessous de la minorité anglophone ou américaine Insatisfaction et déséquilibre • Au Québec, le revenu moyen du francophone est de 35 % inférieur `a celui du Canadien anglais, le Canadien français vient au 12e rang quant aux salaires, précédant les Italiens et les Indiens • Et alors: déséquilibres économiques, politiques, sociaux, cuturels et idéologiques engendrés par le gouvernement de l’Union nationale • Expression artistique et littéraire: les automatistes, Refus global (1948), Les insolences du frere Untel Jean-Paul Desbiens • Au champ social et ouvrier: Greves d’Asbestos (1949), Louiseville (1952), Murdochville (1957) Le mythe de la Grande noirceur • Gérard Bouchard: mythe comme une jeu de représentation, une instauration durable de valeur et de sens, comme un narratif collectif • Ce stéréotype est intégré `a l'identité collective • Il consiste `a nier ou amplifier le phénomene de la GN Mythe de la GN • ruralisme, cléricalisme, hégémonie du religieux • analphabétisme, xénophobie, refus du changement, Etat quasi féodal, fécondité naturelle (revanche des berceaux), • économie du type artisanal ou familial, mentalité de type préindustriel • Question fondamentale: comment ces mythes s'effacent-ils en dix ou quinze ans? Arguments contre le mythe de la RT/GN • On accuse la génération des baby-boomers qui saccagent les traditions canadiennes françaises, détruisent la tradition et la mémoire • jusque dans les années 90, la barre de comparaison est mal placée: E.-U., l'Ontario, la Scandinavie: cette barre fait mal paraître le Québec - il n'y a pas de chance de la franchir • la population du Québec atteint une majorité urbaine des la décenie 1911 - 1921, en meme temps que les populations occidentales Arguments... • la censure: mais Beckett n'arrive pas `a etre joué au début des années 60 `a Londres non plus • religion (mais voir les E.-U.) • Le mythe/l’idéal du paysan de la littérature du terroir est le meme en littérature canadienne anglaise et américaine Le dynamisme de la Révolution tranquille • 1960 – 1962: premier gouvernement du Parti libéral de Jean Lesage • 1962 – 1966: apres le succes des deux premieres années, Lesage redemande le mandat aux élections de 14 novembre 1962: • deuxieme gouvernement, période de la nationalisation de l’électricité et du « Maîtres chez nous » • 1966 – 1970: Union nationale revient au pouvoir avec Daniel Johnson (1966-1968) et Jean-Jacques Bertrand (1968-1970) Le développement du nationalisme québécois – 1ere typologie du nationalisme • Nationalisme ethnique: définition du groupe national est fondée sur le lien du sang ou sur l’ascendance familiale • Nationalisme civique: est membre de la nation celui qui naît sur le territoire national et qui s’identifie aux normes, aux valeurs et aux institutions de la société 2e typologie du nationalisme • Deuxieme typologie - nationalisme de domination: affirmation de la supériorité d’un groupe qui est mobilisé pour la conquete d’autres groupes - nationalisme de libération: s’appuie sur le principe libéral de l’égalité politique. Lutte pour l’indépendance nationale et la création d’un Etat-nation. Mouvement de décolonisation ou d’unification (nat. allemand, italien au XIXe siecle) - nationalisme de conservation: idéologie dominante dans les Etats-nations déj`a constitués (patriotisme, loyauté aux institutions). Célébration des symboles nationaux – drapeau, hymne national, fete nationale, glorification des exploits). - nationalisme de revendication: mouvements politiques formés par des groupes ethniques minoritaires qui luttent contre la discrimination ou pour la reconnaissance des droits particuliers Historique de la nation • Etymologiquement nation = naissance au Canada français, on utilise race, peuple, nation sans grande différence • Nation comme contrat social (Locke, Rousseau) explique comment les individus libres et égaux par nature se lient pour former une puissance politique qui garantit `a tous les membres l’exercice de leurs droits Ernest Gellner – La construction des nations • Lien entre l’industrialisation et le développement du nationalisme • 1. tous les hommes ont une nationalité • 2. ils désirent vivre avec ceux qui ont la meme nationalité et n’aiment pas etre dirigés ou dominés par d’autres nationalités • Cet état de choses est désirable et le nationalisme est sociologiquement nécessaire • Gellner lie le nationalisme `a la division du travail, ce processus est amorcé par la Révolution française Communautés imaginaires • Benedict Anderson Imagined communities: interprétation fonctionnaliste et la dimension psychologique de la nation – conscience nationale • Processus mentaux qui sous-tendent le nationalisme • « Cette communauté est imaginaire parce que les membres de la plus petite nation ne connaîtront jamais la plupart de leurs concitoyens... Bien que dans l’esprit de chacun vive l’image de leur communion » La nature du nationalisme québécois • Systeme politique bicéphale : provincial / fédéral, anglais / français • Hugh MacLennan: Les deux solitudes (1945) • Caractere asymétrique du Canada: 8 provinces anglophones + 1 bilingue (le Nouveau Brunswick) + le Québec francophone • Les Québécois = « une goutte francophone dans l’océan anglophone » 7 millions / 300 millions Nationalisme vs. séparatisme • Dans le cas du Québec, il faut distinguer entre: • - le nationalisme canadien français: c’est l’expression des tentatives d’émancipation qui marque l’évolution du Canada français. D’abord progressiste, plus conservateur, toujours inspiré par la valorisation des traits distinctifs de la population de langue française du Canada, définie comme peuple, race ou nation • Les nationalistes ne réclament pas l’indépendance pour leur nation: mais ils veulent que la gestion soit aux mains des représentants canadiens français Nationalisme vs. séparatisme (suite) • - la souveraineté: effort de trouver pour le Québec une place égale au sein du Canada, la position extreme = l’indépendance • - l’indépendantisme /le séparatisme: tentatives radicales, souvent violentes, de faire du Québec un Etat indépendant, coupé du Canada Les origines du séparatisme québécois • Le plus grand et le plus irrémédiable malheur pour un peuple, c’est d’etre conquis. Alexis de Tocqueville • La volonté des peuples de se constituer en Etats nationaux • Le séparatisme actuel du Québec renvoie aux contradictions non résolues du passé Evolution du nationalisme au Québec Les mouvements souverainistes • Précurseurs - Les Patriotes (J.-L. Papineau) - La revue L’action française (1922). Inspiration par les courants idéologiques français - Ch. Maurras, etc. - Freres O’Leary (1937): Séparatisme, doctrine constructive. L’égalité avec les Anglais, nous ne l’avons jamais eue, ni sur le terrain politique ni sur le terrain économique (...). Les seuls moyens efficaces qui nous restent de redresser notre situation économique sont d’ordre politique... Politique d’abord. - Abbé Victor Morin: appelle `a la création de la Laurentie, le pays de Canadiens français (années 1920) Inspiration nationaliste des années 1960 • La décolonisation du Tiers-Monde: beaucoup de nouveaux pays qui sont devenus indépendants apres 1945 (1946 – Philippines, 1947 – Inde et Pakistan, 1948 – Birmanie, Ceylan, 1954 - Vietnam, 1956 - Tunisie, 1962 - Algérie, 1960 - Congo) • Les idéologues de la décolonisation: Jacques Berque, Frantz Fanon, Albert Memmi • Discours socialiste et gauchiste, idée d’un Etat indépendant, socialiste et laique Inspiration (suite) • Influence sur la jeune génération – baby-boomers, nouvellement scolarisée qui s’enthousiaste facilement pour les idéaux • Revues: Parti Pris (fondée 1963) Liberté, Jeune Québec, Revue Socialiste (fondée fin années 50), Révolution québécoise • Le Québec est décrit par les Partipristes comme une colonie du Canada • le Québec est exploité par la bourgeoisie canadienne et le capital américain Volet politique – RIN • RIN = Rassemblement pour l’Indépendance nationale - fondé le 10 septembre 1960 (quelques 30 personnes), par les successeurs de l’Alliance laurentienne. - André D’Allemagne, Jacques Bellemare, Marcel Chaput - En 1964, Pierre Bourgault transforme le rassemblement en parti politique. Bourgeault sera considéré etre le pere du parti - donne `a l’idéologie indépendantiste un contenu précis en la traduisant en un programme politique, économique et culturel - au début, une orientation modérée et de centre gauche - ils désirent un Québec socio-démocrate, laique, avec maintien de la propriété privée et de la libre entreprise RIN (suite) • Déj`a en 1962 des dissidences éclatent au sein du mouvement • 1964 (avant l’élection), de nouveaux conflits entre le nationalisme traditionnel et le nationalisme socio-économique (pour qui l’indépendance politique n’est pas une fin mais un moyen pour la réalisation du mieux-etre des Québécois) RIN/RN (suite) • En 1964 un groupe de militants (Dr. René Jutras) se sépare: ils « dénoncent l’intrusion de jeunes marxistes dans la lutte pour l’indépendance du Québec » • ------ > RN (Ralliement national) est créé • Le RN se réclame de Lionel Groulx et de La Nation: la séparation est une fin • But: faire de Québec « un Etat souverain et démocratique, de culture française et d’inspiration chrétienne » RIN/FLP • Apres 1966 (élection qui marque la « fin » de la Révolution tranquille): - Bourgault veut faire du RIN un parti politique fort et organisé capable d’un affrontement avec le PL et l’UN André Ferretti: favorable `a l’agitation sociale, il veut faire agir les ouvrier et leur inculquer une conscience politique et sociale ----------- » Front de Libération Populaire est né PL/MSA • Problemes de la droite politique: René Lévesque démissionne du PL, qui suit le rejet en octobre 1967 de sa these souveraineté-association • Lévesque fonde le MSA (Mouvement souveraineté-association) le 19 novembre 1967 • Le MSA « draine » les indépendantistes effrayés par le radicalisme et l’image turbulente du RIN RIN • Les deux possibilités du RIN: – Se transformer et se repenser dans d’autres structures – Etre un groupe minoritaire qui défend un programme social. • Solution (mars 1968): – Négociation avec MSA et RN en vue de constituer un front commun et une union des indépendantistes Négociations RIN/MSA • D’abord, le RN (Gilles Grégoire) fusionne presque sans condition avec MSA • RIN/MSA: commencement en mai 68 – Longues: – question de l’unilinguisme absolu que réclame le RIN, qui favorise aussi une rupture complete avec le Canada – Lévesque est récalcitrant `a cause de l’image politique du RIN (manifestation violente de la Saint-Jean Baptiste), 24 juin 1968 Fusion MSA+RIN=PQ • Congres de fondation octobre 1968 • Parti québécois est né en octobre 1968 (Lévesque, Grégoire, Paré, Jean-Roch Boivin, Marc Lavallée, Gérald Bélanger, Claude Laurin, etc.) • C’est un parti composé d’éléments divers – conceptions divergentes mais: • Volonté de réaliser l’indépendance ou la souverainenté politique du Québec René Lévesque Ses forces majeures: – le prestige acquis lors de la RT (ministre des ressources hydrauliques, chargé de la nationalisation) – sa défense farouche des positions face `a Ottawa – Il a su reconnaître la valeur du mouvement indépendantiste – C’est un orateur capable de rallier et de soulever les foules – Il représente la caution morale de l’indépendance René Lévesque (suite) • Influence profonde sur sa génération • Force de sa personnalité, prestige personnel • Il force la société québécoise `a se définir et `a trouver son identité • Avant le PQ: il est journaliste et ensuite ministre du gouvernement de Lesage Style politique de R. Lévesque • Personnalité politique originale: intelligent, charismatique, tribun populaire, orateur il devient l’homme `a « abattre » l’UN lors de l’élection de juin 1960 • Il préfere les discours en public (taux d’absence le plus élevé au parlement) • Discours provocants, idées tres personnelles sur l’exploitation des ressources naturelles du Québec • Il poursuit la promotion de la province: syndicalisation complete, éducation gratuite, planification • Il se crée des amis et des ennemis, il « agace » meme ses collegues ministres FLQ – le volet violent de la RT • Fondé au début des années 1960 par des nationalistes du RIN. Membres: felquistes • Raisons: – mauvaises conditions des ouvriers canadiens-français – taux de chômage – déséquilibre anglophones/francophones • Solution: – Indépendance inconditionnée du Canada Caractere du FLQ • Actions principales entre 1963 – 1970 • Influencés par les mouvements de libération en Algérie, au Vietnam et `a Cuba, théories marxistes et de décolonisation • Dirigés contre les symboles de la Confédération: le Premier Ministre canadien, Canadian Post – explosions de boîtes aux lettres, le commerce canadien - bourse de Montréal, la reine - Hôtel Elisabeth II, les quartiers riches anglophones – Westmount, Statue de la Liberté FLQ • Pierre Vallieres et Charles Gagnon représentent les principaux intellectuels du FLQ • 200 actions terroristes `a motivation politique, braquages de banques, explosions, kidnappages • Organisés en cellules (noms nationalistes: Louis Riel, Chénier, Libération), • 1963: Gabriel Hudon et Raymond Villeneuve condamnés `a 12 ans de prison pour des crimes contre l’Etat – ils tuent le sergent O’Neill des Forces armées • 1970: leurs actions culminent par la Crise d’Octobre Rhinocéros – subversion du nationalisme par l’humour • Fondateur Jacques Ferron (éminence de la grande corne du parti Rhinocéros), inspiré de Ionesco • Satire politique • Ils sélectionnent Cornélius le Premier, un rhinocéros du zoo de Granby (Montréal) comme chef • Comme les politiciens, « `a peau épaisse, se déplacent lentement, ont l’intellect faible, peuvent se déplacer tres vite lorsqu’ils sont en danger et ont de grandes cornes velues poussant au milieu de leur visage »