France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 1 IV. Ľéconomie française depuis un demi-sicle IV. ĽÉCONOMIE FRANÇAISE DEPUIS UN DEMI-SICLE............................................................................... 1 II.b.1. 1945-1973 : des Trente Glorieuses la montée du chômage..................................................................... 1 II.b.2. Les chocs pétroliers, le ralentissement de la productivité.......................................................................... 1 II.b.3. La construction européenne, ľinflation vaincue........................................................................................ 2 II.b.4. Le retour (temporaire) de la croissance..................................................................................................... 3 II.b.5. La position de la France en Europe ........................................................................................................... 3 II.b.5.i. Une moindre croissance relative de la France ..........................................................................................................3 II.b.5.ii. Une politique économique peu contraignante...........................................................................................................4 II.b.6. Ľéconomie française : quelques éléments de structure............................................................................. 4 II.b.6.i. Une économie marquée par le chômage...................................................................................................................4 II.b.6.ii. Les mutations de ľemploi ........................................................................................................................................5 II.b.6.iii. Les cotisations sociales.............................................................................................................................................5 II.b.6.iv. Le salaire minimum..................................................................................................................................................6 II.b.6.v. Les dépenses de santé...............................................................................................................................................6 II.b.6.vi. La tertiarisation de ľéconomie française..................................................................................................................7 II.b.6.vii. Une économie ouverte..............................................................................................................................................7 II.b.6.viii. Orientation sectorielle ..............................................................................................................................................7 II.b.6.ix. Orientation géographique .........................................................................................................................................8 II.b.6.x. Maintien ďune bonne compétitivité-prix .................................................................................................................8 II.b.6.xi. Libéralisation et internationalisation des entreprises ? .............................................................................................8 II.b.7. Les grands secteurs économiques............................................................................................................. 10 II.b.7.i. Ľagriculture et ľindustrie agroalimentaire............................................................................................................10 II.b.7.ii. Ľénergie ................................................................................................................................................................10 II.b.7.iii. Ľindustrie..............................................................................................................................................................11 II.b.7.iv. Le commerce..........................................................................................................................................................13 II.b.7.v. Les services ............................................................................................................................................................13 II.b.7.vi. Les banques et les assurances.................................................................................................................................13 II.b.7.vii. Les grandes surfaces et les petits commerces.........................................................................................................14 II.b.7.viii. Le tourisme.............................................................................................................................................................14 II.b.7.ix. Les transports .........................................................................................................................................................15 Depuis plus de vingt ans, les aléas de la conjoncture frappent ľEurope et la France, comme ils touchent les États-Unis, mais les phases de baisse du chômage sont toujours plus brves et moins intenses que celles o il augmente. La croissance est ľavenant, toujours plus faible en France et en Europe qu'aux États-Unis (graphique 1). Y a-t-il l une fatalité européenne ? Ľexamen de ľhistoire récente fournit-elle quelques explications ? II.b.1. 1945-1973 : des Trente Glorieuses la montée du chômage Aprs la Seconde Guerre mondiale, le monde développé connaît une phase de croissance forte et prolongée (tableau 1). La production de masse et les innovations technologiques sont nombreuses, et la productivité du travail des États-Unis, ľéconomie dominante, est de 2,5 % par an. ĽEurope et la France profitent de cette vague ďinnovations laquelle s'ajoutent deux phénomnes spécifiques : la reconstruction suite aux dommages de la guerre sur les biens productifs ou résidentiels et le rattrapage technologique sur les États-Unis. Ce double effort ďinvestissement en capital et en technologie engendre une croissance de la productivité du travail de ľordre de 5 % par an. Durant cette période, la production par individu, et donc la richesse, a pratiquement quadruplé ! Ľindustrialisation progressive des sociétés européennes a pour conséquence une modification profonde de la société : la population agricole vient accroître les effectifs de ľindustrie. En France, la part de ľemploi agricole passe de 20 % dans les années soixante un peu plus de 10 % en 1970. Ľindustrialisation va de pair avec ľurbanisation et ľexode rural. Ce bouleversement de la société française s'accompagne du développement rapide ďun solide systme de protection sociale, qui devient de moins en moins corporatiste et de plus en plus universel. Assurance chômage, retraite, santé, famille mais aussi éducation sont le socle ďune économie non marchande, administrée, financée par des transferts. II.b.2. Les chocs pétroliers, le ralentissement de la productivité France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 2 La fin du systme monétaire de Bretton Woods en 1971, et le premier choc pétrolier la suite du conflit israélo-arabe de 1973 marquent le terme de ce cycle ďexpansion. Les tensions apparues la fin des années soixante se sont traduites par de ľinflation (autour de 6 % en France et en Europe en 1968, 4 % aux États-Unis) et expliquent la décision ďabandonner la convertibilité du dollar. Ľannée 1975 est marquée par une récession (en France, le PIB diminue de 0,3 %, aux États-Unis de 0,4 %). En moyenne de 1973 1979, la croissance retombe un rythme nettement inférieur 3 % ľan. ĽEurope connaît de grands désordres monétaires et le chômage augmente de pratiquement cinq points en une décennie ; alors qu'il fluctuait autour de 3 % dans les années soixante, il atteint plus de 8 % en 1983. La fin de cette période de forte croissance, appelée les Trente Glorieuses, se traduit aussi par un net ralentissement de la croissance de la productivité. En France, au cours des années soixante-dix, la croissance de la productivité du travail est divisée par deux passant de 5 % par an 2,6 %. Les économies développées traversent une crise profonde. La trajectoire française est trs liée celle de ľEurope, que ce soit en termes de croissance du PIB, ďinflation ou de chômage. Ľébauche de ľunion monétaire, avec le Serpent monétaire créé en 1972, puis le Systme monétaire européen (SME), entérine et renforce la liaison des conjonctures européennes. En 1979, le second choc pétrolier frappe nouveau ľéconomie mondiale et relance ľinflation. Tableau 1. - Croissance du PIB et de la productivité du travail (en %) Croissance du PIB 1950- 1973 1973- 1979 1979- 1990 1990- 1997 1997- 2000 2000- 2002* France 5,0 2,8 2,2 1,4 3,6 1,4 Union européenne 4,8 2,4 2,3 1,7 3,1 1,1 États-Unis 3,6 2,6 2,6 2,3 4,2 1,3 Croissance de la productivité du travail 1950- 1973 1973- 1979 1979- 1990 1990- 1997 1997- 2000 2000- 2002* France 5,0 2,6 2,1 1,3 1,4 0,0 Union européenne 4,5 2,7 1,9 0,9 1,1 0,1 États-Unis 2,5 0,7 1,1 1,4 2,9 0,9 * Chiffres provisoires pour 2001 et prévisions OFCE pour 2002. Source : OCDE, MEI economic outlook, no 73, 2003 et Dynamic Forces in Capitalist Development, Angus Maddison. II.b.3. La construction européenne, ľinflation vaincue Les situations économiques américaine et européenne s'écartent singulirement ds le début des années quatre-vingt. Ľinflation aux États-Unis diminue plus tôt qu'en Europe, la croissance peut alors reprendre durant la deuxime moitié des années quatre-vingt aux États-Unis et le chômage baisse. Le retour de la croissance est plus tardif en Europe, probablement enclenché par le contre- choc pétrolier de 1986, et ľécart de chômage avec les États- Unis se creuse, mme s'il semble se réduire en 1986. En France, le gouvernement engage une politique de lutte contre ľinflation : la désinflation compétitive partir de 1983. Elle consiste rompre ľindexation entre les salaires et les prix, ancrer le franc sur le deutschemark (le " franc fort ") et libéraliser ľéconomie par les privatisations et la déréglementation. Les années quatre-vingt-dix confirment les divergences entre ľEurope et les États-Unis. La guerre du Golfe (1990), puis la réunification allemande (1991) plongent ľEurope dans une récession en 1993. La réunification stimule initialement les économies européennes, mais engendre des tensions inflationnistes fortes en Allemagne. De la réunification jusqu'en 1998, la politique économique a pour objectif principal la monnaie unique et le respect des critres de convergence prévus par le traité de Maastricht. Ľinflation, le déficit public, la dette publique doivent atteindre des critres précis. En conséquence des politiques menées, la croissance est faible et le chômage augmente tandis que ľinflation et les déficits publics sont contrôlés. Ľancrage sur le deutschemark - c'est--dire la politique du franc fort - explique une grande partie de ľécart de chômage qui s'accentue entre la France et ľEurope. Le chômage est ainsi supérieur ďenviron un point en France par rapport la moyenne de la future zone euro alors que ľinflation y est environ inférieure ďun point. La croissance " molle " de ľEurope contraste cependant avec le dynamisme américain et alors que ľEurope rattrapait les États-Unis durant les années soixante, les niveaux de vie ont cr beaucoup plus vite aux États-Unis qu'en Europe pendant les années quatre-vingt-dix. France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 3 II.b.4. Le retour (temporaire) de la croissance De 1997 2001, ľEurope a connu un cycle de croissance. Le chômage a amorcé une décrue ds le milieu de ľannée 1997. Le cycle de croissance a été alimenté par le rattrapage du retard ďinvestissement accumulé pendant le début de la décennie quatre-vingt-dix. Mais la reprise de la croissance de la productivité du travail aux États-Unis a été depuis 1995 importante, laissant espérer une vague de croissance portée par les nouvelles technologies de ľinformation et de la communication. Aux États-Unis, la productivité croissait la fin des années quatre-vingtdix un rythme comparable celui qu'elle avait pendant les Trente Glorieuses (tableau 1). Ľécart avec ľEurope se creuse, mais une diffusion de cette vague de croissance permettrait ľEurope de retrouver une croissance vigoureuse, en reproduisant le rattrapage sur ľéconomie dominante. Jusqu' maintenant, pourtant, la productivité européenne n'affiche pas une rupture dans son rythme de croissance. La politique de ľemploi en France la fin des années quatre-vingt-dix a probablement contribué la bonne performance de ľemploi en France et la réduction de ľécart de chômage avec ses principaux partenaires. En 2000, alors que la France connaît une croissance comparable celle de la zone euro (3 %), le chômage se réduit deux fois plus (1,5 point en France contre 0,7 point en Europe). Ľavnement de ľeuro a été marqué par une phase de croissance forte. Il y a l les dividendes de la convergence européenne et de la lutte contre ľinflation. Cependant, la vague de croissance s'est brusquement interrompue depuis le début de ľannée 2001 et quelques failles sont apparues dans le modle de croissance technologique : surcapacités dues des anticipations par trop volontaristes ; rentabilité décevante de certains projets, scandales financiers spectaculaires. C'est dans cette conjoncture dégradée que la monnaie unique a joué un rôle discret mais déterminant. La tentation aurait été grande dans certains pays de recourir des dévaluations (en Italie, en Espagne par exemple) pour limiter les effets négatifs du ralentissement général et du renchérissement de ľeuro. En 1993, ces dévaluations avaient déréglé le SME et contribué la remontée des taux ďintérts. La zone euro entre 2001 et 2003 aura été plus solidaire. Cependant, les perspectives de la zone euro sont moroses. Si la croissance aux États-Unis est vigoureuse, ľassainissement des déficits publics européen pse sur la croissance et réduit les marges de manoeuvre budgétaire, répétant en 2003 le choix des années quatre-vingt-dix de la stabilité la place de la croissance. Ľobservation des vingt dernires années livre cependant un enseignement solide : les périodes de recul du chômage ont toutes été des périodes de retour de la croissance un rythme soutenu. II.b.5. La position de la France en Europe Pour comparer ľefficacité des économies, on peut utiliser ľévolution du niveau de vie des habitants, mesuré par le produit intérieur brut par habitant. Cette mesure est imparfaite, puisqu'elle définit la richesse comme matérielle et qu'elle ne prend pas en compte ni les conséquences négatives que le développement économique peut engendrer, ni des éléments sur la sécurité dont bénéficient les habitants ďun pays, ni sur les inégalités de revenus ni sur les nuisances ďune pollution ou la dégradation de ľenvironnement. Cet indicateur quantitatif permet pourtant des comparaisons internationales. II.b.5.i.Une moindre croissance relative de la France Selon Eurostat, organisme officiel statistique européen, dans la version de 2002, le classement de la France en PIB par tte se serait détérioré par rapport aux autres pays européens de 1992 2000. Mme si ce type de mesure est fragile, car sensible au calcul des parités de pouvoir ďachat, il attire ľattention sur la dégradation de la situation de la France de 1992 2000, et essentiellement de 1992 1997. Depuis, sa position a plutôt tendance s'améliorer. Les différences de croissance démographique entre les pays sont suffisamment faibles pour tre négligées et les taux de croissance relatifs du PIB confirment ľérosion de la position de la France. Sur la période 1992-2000, ľaccroissement du PIB allemand et français a été inférieur de prs de deux points la moyenne européenne. Cet écart s'est creusé essentiellement durant la période 1992- 1997. Contrairement ľAllemagne, la France a compensé une partie de son retard, avec une croissance supérieure ďun point la moyenne européenne entre 1998 et 2000. France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 4 ĽItalie a connu également une croissance inférieure la moyenne européenne et les deux tiers de cette perte relative de croissance ont eu lieu entre 1998 et 2000. En revanche, de 1992 2000, le Royaume-Uni, dispensé de la convergence vers les critres de Maastricht, a eu une croissance forte et a amélioré sa position relative. II.b.5.ii. Une politique économique peu contraignante Cet appauvrissement relatif de la France et de ľAllemagne résulte principalement de la politique économique conduite depuis le début des années quatre-vingt-dix. Le choc de la réunification a provoqué une résurgence de ľinflation qui a été combattue en Allemagne. En France, la priorité a été donnée la désinflation compétitive et ľancrage sur le mark allemand. La lutte contre ľinflation a ainsi pesé lourdement sur la croissance française en lui imposant une rigueur justifiée par ľancrage sur la politique allemande. De 1990 1997, les taux ďintért réels ont été supérieurs la croissance. La convergence préparatoire ľintroduction de la monnaie unique a contraint la politique budgétaire des pays membres jusqu'en 1997. Le désendettement public a nécessité ďaugmenter les prélvements obligatoires amputant la croissance du PIB. Les marges de manoeuvre budgétaires perdues ont en partie porté leurs fruits par la suite. Ainsi, la prime de risque sur les taux ďintért a été réduite, allégeant les finances publiques et réduisant le cot du capital pour les entreprises. De 1997 2000, la France a enregistré la plus faible inflation des grands pays ďEurope, la plus forte croissance et, en mme temps, le plus important excédent de la balance courante. De 1998 2000, la politique spécifique de soutien de ľactivité et de ľemploi menée en France a stimulé la croissance et a réduit ľécart avec ses partenaires. Ľobjectif fixé au sommet de Lisbonne en mars 2000, c'est-- dire ľaugmentation du taux ďemploi jusqu' 70 % en 2010, pourrait permettre la France de réduire encore ľécart en diminuant le ratio de dépendance économique (rapport de ľensemble de la population inoccupée moins de 20 ans, plus de 60 ans, chômeurs - la population des actifs occupés). II.b.6. Ľéconomie française : quelques éléments de structure II.b.6.i.Une économie marquée par le chômage Le chômage a profondément marqué ľéconomie française mais le taux de chômage n'est pas la seule mesure et la durée des périodes de chômage doit tre prise en compte. Ainsi, la montée du chômage s'est accompagnée ďune augmentation trs nette de la durée moyenne du chômage (tableau 2). Elle a pratiquement doublé en trente ans. Ce constat se retrouve aux États-Unis o la durée moyenne de chômage est passée ďun mois en 2000 plus de quatre mois en 2002 pour un taux de chômage qui a augmenté de 4 % 5,8 %. Tableau 2. - Quelques indicateurs de chômage 1970 1980 1990 1997 2000 2001 2002 Taux de chômage (%, sens BIT) 2,5 6,3 8,9 12,4 10,0 8,8 8,9 Durée moyenne du chômage (mois) 9 12 15 16 15,9 14,5 12,8 Chômeurs de plus ďun an (% du total) 21 32 40 43 40,1 35,3 30,2 Chômeurs indemnisés (% du total) 72 73 65 82 89,8 92 Source : enqutes Emploi 2002 - séries longues, INSEE. Tableau 3. - Structure par âge du chômage en 2002 15-24 ans 25-49 ans 50 ans et + Durée moyenne du chômage (mois) 6,7 12,2 22,3 Taux de chômage (au sens du BIT) 20,2 8,3 6,3 Chômeurs de plus ďun an ( % du total) 15,6 31,1 53,5 Source : enqute Emploi 2002, INSEE. Le chômage touche de façon peu prs équivalente les hommes et les femmes, celui des jeunes est élevé, mais correspond des épisodes assez courts. Il est aussi associé un taux ďactivité relativement faible (environ 40 %), les jeunes étant majoritairement scolarisés. Ce n'est donc pas un jeune sur cinq qui cherche du travail, mais un sur douze. France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 5 La durée est trs variable suivant les chômeurs. Certains ďentre eux sortent du chômage assez rapidement, alors qu'un noyau dur y reste trs longtemps. Ainsi, les chômeurs âgés ont une durée moyenne de prs de deux ans (tableau 3), alors que les 15-24 ans connaissent des épisodes de chômage ďenviron sept mois, inférieurs de moitié la moyenne. La part des chômeurs de longue durée (plus ďun an) a doublé en trente ans. Depuis 1997, cette part diminue retrouvant son niveau de la fin des années soixante-dix. Le chômeur de longue durée est plutôt âgé et a un niveau ďéducation inférieur la moyenne. Le dualisme du chômage est trs marqué et s'est largement accentué avec la montée du taux de chômage. II.b.6.ii. Les mutations de ľemploi Les Trente Glorieuses ont été marquées par un développement rapide de ľindustrie. Les ressources en mainďoeuvre ont été puisées dans le secteur agricole qui a connu ďimportants gains de productivité. Plus récemment, c'est le secteur tertiaire qui s'est développé. Ce phénomne est général dans les pays avancés o la part de ľindustrie s'est nettement réduite. En France, ľindustrie ne représente plus qu'un peu plus ďun emploi sur six, alors qu'elle en représente encore un pour quatre en Allemagne. Tableau 4. - Structure de ľemploi (en %) 1960 1980 2001 Agriculture 22,0 9,4 5,2 Industrie 29,1 24,8 17,7 Services marchands (y. c. BTP) 35,3 43,5 49 Services administrés 13,6 22,3 28,2 Source : INSEE, comptes nationaux base 1995. Les chiffres de 1960 sont tirés de comptes nationaux plus anciens, pour lesquels les nomenclatures ne correspondent pas tout fait. Le développement des services s'est fait la fois dans le secteur marchand, avec une trs forte progression des services aux entreprises et aux personnes, et dans le secteur des services administrés (éducation, administration, santé et action sociale notamment). Dans cette dernire catégorie, les secteurs de la santé et de ľéducation ont connu une évolution spectaculaire au cours des vingt dernires années (tableau 4). Ainsi, depuis les années soixante, la part de ľemploi dans les services administrés a progressé comme ľemploi dans les services marchands, y compris la construction, le commerce et les transports. Paralllement un volant ďemplois administrés plus important, la précarité et la flexibilité dans le secteur marchand se sont largement répandues. En vingt ans, la part des emplois précaires ou flexibles a ainsi triplé, le nombre des contrats précaires (contrats durée déterminée, intérim, stages) est passé de 2,8 % en 1982 9,9 % en 2002. Plus de 90 % des salariés jouissent ďun statut garanti, tant que leur entreprise est pérenne. De plus, ľemploi non salarié s'est nettement réduit (10 % de ľensemble de ľemploi en ľan 2001 contre 16 % il y a vingt ans). II.b.6.iii. Les cotisations sociales La protection sociale est plus développée en France que dans ďautres pays. Ainsi, un systme de cotisations obligatoires couvre les principaux risques : santé, chômage, famille et vieillesse. La France se situe ainsi nettement au-dessus de la moyenne européenne et les cotisations y sont plus de deux fois supérieures celles obligatoires aux États-Unis (tableau 5). Depuis le début des années quatre-vingt-dix, le cot du travail, et en particulier celui des salaires les plus bas a été réduit. Le financement de la protection sociale n'est ainsi assuré qu' 66 % par les cotisations sur les salaires. Le reste provient des ressources transférées du budget général ou des impôts et taxes spécifiques affectés la protection sociale (par exemple les taxes sur le tabac ou la contribution sociale généralisée). Tableau 5. - Recette de cotisations sociales employeurs et salariés (en % du PIB) 1990 2000 France 18,9 16,4 France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 6 Union européenne 12,8 12,4 États-Unis 6,8 6,8 Source : Statistiques des recettes publiques 2001. II.b.6.iv. Le salaire minimum La réduction du cot du travail pour les salaires les moins élevés vise réduire le cot du travail au niveau du salaire minimum. Le salaire minimum est en France relativement élevé, particulirement depuis le passage 35 heures. La différence est nette lorsqu'on compare le niveau du SMIC celui du salaire minimum au RoyaumeUni ou aux États-Unis (tableau 6). Le salaire minimum en Allemagne est supérieur de plus de 30 % au SMIC. Cela tient en partie la surévaluation du mark lors de ľentrée dans ľeuro mais aussi une prédominance de ľindustrie dans ľéconomie allemande par rapport ľéconomie française. Si on rapporte le SMIC au salaire médian, qui intgre alors les effets de structure et les différences de productivité entre pays, la France se situe dans une position extrme : le SMIC est égal 60 % du salaire médian alors qu'il est de 50 % en Allemagne ou 40 % aux États-Unis. La baisse de charges sur les bas salaires réduit ce ratio et la situation française est comparable celle de ľAllemagne en terme de cot. Tableau 6. - Le SMIC dans différents pays (en euros) SMIC mensuel (euros 1997) Salaire mensuel médian SMIC/salaire médian Cot/salaire médian Allemagne 1 244 2 539 0,49 0,49 France 991 1 680 0,59 0,52 Royaume-Uni 864 1 964 0,44 0,41 États-Unis 746 1 913 0,39 0,39 Source : Minima sociaux, entre protection et insertion, La Documentation française, 1997. II.b.6.v. Les dépenses de santé Au cours des quarante dernires années, le secteur de la santé a connu une croissance trs rapide (tableau 7). La part de la santé dans le PIB a plus que doublé et la dépense par tte a été multipliée par sept, pouvoir ďachat constant. Elle atteint aujourďhui environ 2 300 euros par tte. La dépense de santé a connu des évolutions comparables dans les pays développés. La rgle semble tre que plus un pays est riche, plus la dépense de santé est grande. Ce n'est pourtant pas la part importante des dépenses de santé dans le PIB qui caractérise la France, mais plutôt la forte socialisation de son systme de santé. La différence avec les États-Unis est flagrante (tableau 7), puisque la part prise en charge par le systme public est de plus de 75 % en France contre moins de 45 % aux États-Unis. Le systme français est assez proche de la moyenne européenne, comme le suggre la comparaison avec ľAllemagne. Il est assez difficile de relier dépenses de santé et indicateurs de la santé. Des facteurs autres que la dépense influent fortement sur les indicateurs de santé - par exemple les habitudes alimentaires ou le climat. Par ailleurs, les dépenses de santé peuvent tre décidées en fonction ďautres critres que ľamélioration de la durée de vie, et viser, en particulier, augmenter le confort. Tableau 7. - Dépenses de santé totales Dépense de santé ( % du PIB) 1960 1990 2000 France 4,2 8,6 9,5 États-Unis 5,1 11,9 13,0 Allemagne - 8,7 10,6 Union européenne - 7,4 10,6 Financement de la dépense de santé France États-Unis Allemagne État 3,9 30,1 7,1 Sécurité sociale 72,5 14,5 69,8 Ménages 10,3 17,7 11,9 France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 7 Assurances privées et mutuelles 12,2 33,2 6,9 Autres sources (dont reste du monde) 1,1 4,5 4,3 Source : OECD Health data 2002. II.b.6.vi. La tertiarisation de ľéconomie française Depuis trente ans, la part de ľindustrie dans ľéconomie française a tendance se réduire, elle ne représente plus qu'1/5 contre presque1/4 en 1980. La valeur ajoutée de ľindustrie est plus volatile que par le passé : plus soumise aux fluctuations extérieures, plus exposée la concurrence internationale, elle est au coeur des changements de ľéconomie mondiale. La France est, par ailleurs, ľun des pays de ľUnion européenne o le secteur manufacturier est le moins développé, aprs la Grce, le Luxembourg et le Danemark. Cette répartition sectorielle de ľactivité a des conséquences sur les enchaînements conjoncturels. En 1997, par exemple, la France a été beaucoup moins touchée que ses partenaires par la crise asiatique et ses prolongements en Russie et en Europe de ľEst. Cette crise a ralenti les échanges mondiaux de produits manufacturés, dont ľimpact direct est moindre en France qu'en Allemagne et en Italie. II.b.6.vii. Une économie ouverte De 1991 1997, le solde extérieur n'a cessé de s'améliorer. Il était devenu excédentaire en 1992, atteignant un niveau record en 1997 (prs de 2,4 % du PIB), résultat qui témoignait de la bonne compétitivité des entreprises, suffisamment solides pour résister la crise dans les pays émergents. En fin de période, ľamélioration du solde était aussi liée un décalage conjoncturel : alors que les exportations étaient soutenues par une forte croissance mondiale, la demande intérieure n'était, quant elle, pas suffisante pour entraîner les importations. A partir de 1998, ľexcédent commercial de la France s'est amenuisé sous ľeffet des crises asiatique et russe et du recul du dollar. En 2002, le solde des échanges de biens et services FAB-FAB a connu une nette progression en s'établissant prs de 30 milliards ďeuros aprs 25,1 milliards en 2001 et 18,9 milliards en 2000 (graphique 4). A ľinstar de celui enregistré en 2001, ľexcédent commercial en 2002 s'est réalisé dans un contexte de fort ralentissement des échanges commerciaux : le redressement du solde extérieur résulte ďun repli plus marqué des importations (0,2 % en 2002 et 0,8 % en 2001 contre 15 % en 2000) que des exportations (0,6 % et 1,5 % contre 13,6 %). Le commerce extérieur de la France représente 28 % du PIB en 2000 contre 20 % en 1980. La France est donc une économie de plus en plus ouverte qui dépend de ľextérieur. Tableau 8. - Le commerce extérieur français en biens et services par produits (en milliards ďeuros, année 2002) Exportations Part (%) Importations Part (%) Solde Total des biens 363,5 90,0 341,1 90,9 22,4 Agriculture 11,1 2,7 8,5 2,3 2,6 Industries agroalimentaires 26,7 6,6 21,2 5,7 5,5 Énergie 6,9 1,7 18,6 5,0 -11,7 Industries manufacturires 318,8 79,0 292,8 78,0 26,0 Services 40,2 10,0 34,1 9,1 6,1 Total des biens et services 403,7 375,2 28,5 Source : Comptes nationaux, INSEE, CAB-FAB. II.b.6.viii. Orientation sectorielle La France doit importer un certain nombre de ressources naturelles non disponibles sur son territoire. Ainsi, les produits énergétiques représentent 5 % des importations et sont principalement des hydrocarbures (tableau 8). Malgré la forte baisse de la part des importations énergétiques de la France dans ses importations de marchandises (28 % en 1970, puis 10 % en 1990 et 5 % en 2002), le déficit de la branche énergie, qui s'était réduit en 1998 la suite de ľeffondrement des cours, s'est considérablement alourdi depuis. Aprs avoir atteint 9,5 milliards ďeuros en 1998, le déficit de la branche énergétique s'est stabilisé aux alentours de 22 milliards depuis ľannée 2000, niveau jamais égalé depuis le contre-choc pétrolier de 1986. France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 8 Contrairement la flambée des cours du pétrole intervenue au deuxime trimestre 1999 qui a pesé lourdement sur les achats énergétiques, ľimpact de la hausse du prix du pétrole intervenue la fin 2001 a été amorti par ľappréciation de ľeuro. Tableau 9. - Le commerce extérieur industriel civil français par région (en milliards ďeuros, année 2002) Exportations Importations Solde Part * ( %) Union européenne 15 203 196 6,9 61 Allemagne 47,4 56,5 -9,1 16 Italie 29,5 29,7 -0,2 9 Royaume-Uni 33,7 24,1 9,6 9 OCDE hors UE 15 63,1 65,1 -2 20 États-Unis 26 25,9 0,1 8 Japon 5,5 10,5 -4,9 2 Monde 328,6 321 7,6 100 * La part est calculée comme la somme des imports et des exports de la zone rapportée la somme des imports et des exports en biens de la France. Source : Douanes, SESSI, hors énergie, matériel militaire et produits de la récupération. II.b.6.ix. Orientation géographique Ľindustrie française est trs ouverte, en particulier sur ľEurope. Ľindustrie au sens large (en incluant ľagroalimentaire) représente plus des 3/4 du commerce extérieur français et les échanges industriels sont réalisés plus de 60 % avec les voisins européens (tableau 9). Le solde de ces activités est positif. II.b.6.x. Maintien ďune bonne compétitivité-prix De 1991 1997, la France a bénéficié ďune bonne compétitivité-prix, grâce notamment un taux de change favorable, mais les dépréciations des monnaies asiatiques et surtout celle du dollar au second semestre 1998 ont amputé cet avantage. Cette détérioration n'a cependant pas conduit dégrader durablement la compétitivité française. En effet, au sein de ľUnion européenne, la mise en place définitive de ľeuro fige les taux de change et la compétitivité, au moins court terme. Par ailleurs, la spécialisation géographique et sectorielle de ľéconomie française, plutôt orientée dans des produits forte valeur ajoutée, apporte une bonne protection contre les chocs sur la demande extérieure. La spécialisation internationale est certes moins marquée en France qu'en Allemagne, mais trs nette dans certaines filires comme la mécanique, la chimie, la construction automobile et ľagroalimentaire. Au cours des années 1999 et 2001, la faiblesse de ľeuro associée la modération salariale, liée principalement aux 35 heures, a permis aux entreprises françaises de regagner en compétitivité face la concurrence internationale et de maintenir ses parts de marché en volume. En 2002 et en 2003, ľappréciation de ľeuro, notamment, a annulé une partie des gains de compétitivité-prix de la France obtenus au cours de la dernire décennie. Les évolutions du taux de change psent lourdement sur les conditions de marges ďune industrie exposée ľémergence de nouveaux compétiteurs, comme la Chine. II.b.6.xi. Libéralisation et internationalisation des entreprises ? Ľessentiel du commerce extérieur français est le fait ďun petit nombre ďentreprises. En effet, aussi bien ľexport qu' ľimport, seulement 5 % des 120 000 opérateurs enregistrent un volume ďéchanges supérieur 4,5 millions ďeuros et sont ľorigine de plus de 4/5 des flux. Cette extrme concentration est encore accentuée lorsque la question est approchée sous ľangle des groupes, soit ľensemble des entreprises détenues par une seule autre. La part du commerce extérieur effectuée par les vingt premiers groupes opérateurs est alors supérieure 20 % et dépasse mme les 30 % ľexport : ceci représente prs de 61 millions ďeuros ľimport et plus de 76 millions ľexport ; ces entités présentent un excédent supérieur 30 millions, acquis notamment par les industries automobile et aéronautique. Les services n'étant pas comptabilisés dans le cadre de la balance commerciale, les groupes de services sont absents de ce palmars et laissent la part belle aux grands ensembles industriels et énergétiques. Les premiers groupes de la grande distribution n'apparaissent qu'aux alentours de la 30e place. France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 9 Tableau 10. - Le palmars des groupes suivant leur volume ďéchanges en 2002 Import Export 1 TotalFinaElf France 1 Renault SAS 2 Renault SAS 2 Automobiles Peugeot 3 Gaz de France 3 SOC AVSA 4 Peugeot Citroën Automobile SA 4 Airbus 5 Airbus France 5 Automobiles Citroën 6 Groupe Volkswagen France SA 6 Électricité de France 7 Esso Société Anonyme Française 7 Peugeot Citroën Automobile SA 8 Société des Pétroles Shell 8 Snecma Moteurs 9 Société Air France 9 Atofina 10 Daimler Chrysler France 10 Schneider Electric Industries Sas 11 BP France 11 Renault VI 12 Hewlett-Packard Centre Compétence France 12 Sanofi Winthrop Industrie 13 SEITA 13 SGS Thomson Microelectonics NV 14 Philips France 14 Dassault Aviation 15 Laboratoire Glaxosmithkline 15 Philips France 16 General Motors France 16 Hewlett-Packard Europe B-V 17 Ford France Automobiles 17 Michelin 18 CIE IBM France 18 Peugeot Motor Company PLC 19 Snecma Moteurs 19 TotalFinaElf France 20 BMW France 20 GE Energy Products France SNC Source : Douanes. Mme si les groupes français sont les plus nombreux dans ce palmars, les groupes étrangers occupent une place non négligeable puisque neuf ďentre eux sont présents dans le classement ľimport et trois parmi les plus gros exportateurs. Les groupes américains sont les plus nombreux avec Hewlett-Packard, Ford, Exxon et General Motors ; viennent ensuite les groupes néerlandais avec Philips, Shell et SGS-Thomson Microelectronics NV. Les constructeurs automobiles allemands Volkswagen et Daimler-Chrysler, ainsi que ľitalien Fiat compltent ľensemble des groupes ďorigine étrangre. La pénétration des groupes étrangers sur le marché français, conséquence de ľintégration dans le commerce international, est aussi une source de débouchés pour ľéconomie française puisque ľaméricain Hewlett-Packard et le néerlandais Philips présentent un taux de couverture (ratio entre ventes et achats ľétranger) proche de ľunité, signe de leur forte implantation sur le territoire. Par ailleurs, neuf groupes se retrouvent dans les deux classements et, quelques rares exceptions prs, les lauréats pour un flux engendrent aussi des échanges importants dans ľautre sens ; ďautre part, Airbus Industrie acquiert une part non négligeable des importations du groupe Aérospatiale-Matra. Autre aspect de la mondialisation de ľéconomie, les importants mouvements de concentration, que ce soit dans les secteurs de ľautomobile, - avec notamment la fusion de Daimler-Benz et de Chrysler, les rachats de Nissan par Renault, de Volvo par Ford -, de la chimie, - création ďAventis, rachat ďElf-Aquitaine par TotalFina - ou encore dans le secteur de ľaéronautique - avec la création de EADS qui détiendra 80 % ďAirbus Industrie -, devraient modifier de façon notable les prochains palmars. Il en résulte un poids encore plus important des groupes dans ľensemble des opérateurs du commerce extérieur. Outre un commerce extérieur de plus en plus important, la France s'est engagée récemment dans le processus de mondialisation. La fin ďune doctrine industrielle publique, qui a été ľorigine de quelques fleurons et a connu quelques échecs, les privatisations et la libéralisation de certains secteurs comme les télécoms ou le transport aérien ont modifié profondément la façon dont les entreprises françaises sont placées dans le monde. Les stocks ďinvestissement direct ľétranger illustrent ce mouvement de mondialisation. En 1985, la France était dans une position atypique pour un pays développé. Son stock entrant était équivalent son stock sortant (4,4 % entrant, 4,9 % sortant). Depuis la situation a évolué fortement, et la France connaît un profil de stock ďinvestissement direct plus comparable ľAllemagne (3,8 % entrant, 6,2 % sortant pour la France en 1999, respectivement 4,7 % et 8,8 % pour ľAllemagne). La différence reste cependant nette avec les États-Unis (22,8 France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 10 % et 23,7 %), économie de taille plus importante et le Royaume-Uni (8,3 % et 13,9 %) o ľimportance de la place financire de Londres trouve ici une illustration. Ce phénomne ďouverture s'est accéléré et les opérations de fusions acquisitions et en particulier les achats opérés par des entreprises françaises représentent, en part, plus de deux fois ce qu'elles étaient en 1995. En 2000, suite aux retournements des marchés financiers, les opérations de fusion acquisitions ont connu un ralentissement sensible, mais on peut noter la tendance ľaccélération de ce type ďopérations sur les dix dernires années. II.b.7. Les grands secteurs économiques II.b.7.i. Ľagriculture et ľindustrie agroalimentaire La France est la premire puissance agricole de ľUnion européenne, devant ľAllemagne. Elle est aussi le second exportateur mondial de produits agroalimentaires, derrire les États-Unis, et ľexcédent de ses échanges extérieurs s'élve 9,8 milliards ďeuros en 2002. Bien qu'elle n'emploie plus que 6 % des actifs et n'assure que 2 % du produit intérieur brut national, ľagriculture constitue ľune des activités les plus dynamiques du pays. Elle a connu depuis trois décennies une modernisation remarquable qui a permis des gains spectaculaires de productivité grâce des rendements en trs forte progression. En revanche la pche française connaît des difficultés. Ľindustrie agroalimentaire est le premier client de ľagriculture. Point fort de ľéconomie française, elle pse elle seule un chiffre ďaffaires de quelque 122 milliards ďeuros en 2002. Avec prs de 400 000 salariés en 2001, le secteur agroalimentaire est le troisime employeur de ľindustrie française. Ľindustrie agroalimentaire est, en outre, un marché trs ouvert ľexportation, qui a dégagé en 2002 un excédent commercial de 6,8 milliards ďeuros. Les ventes de vins et de spiritueux viennent en tte des produits les plus exportés enregistrant un excédent commercial de 7,7 milliards ďeuros en 2002 ; suivent les produits laitiers avec un solde excédentaire de 2,2 milliards ďeuros et les céréales 1,4 milliard ďeuros. II.b.7.ii. Ľénergie Bien qu'elle ne dispose que de faibles ressources, la France parvient néanmoins assurer 50 % de ses besoins énergétiques contre 25,3 % en 1973. Ce résultat traduit une indépendance comparable celle de ľAllemagne et trs supérieure celle de ľItalie et du Japon. Ľamélioration de la situation énergétique tient surtout ľessor de la production ďélectricité ďorigine nucléaire qui place aujourďhui la France au second rang mondial pour ce type ďénergie, derrire les États-Unis. La France est encore trs dépendante des hydrocarbures. La production de pétrole, assurée par les gisements des Landes et de la Brie, a atteint seulement 1,6 million de tonnes en 2002, quand les importations s'élevaient 72,4 millions de tonnes de pétrole brut, auxquelles s'ajoutent 25 millions de tonnes de produits raffinés. La dépendance française en gaz naturel est quasi-totale (96 % en 2001). La production électrique française a été pratiquement multipliée par plus de 10 en 47 ans : elle atteignait 533 TWh (térawatts/heure) en 2002 contre 50 en 1955. Elle couvre ainsi plus de 40 % des besoins énergétiques totaux du pays. Électricité de France (EDF) est devenue ľune des premires compagnies mondiales ďélectricité. Elle a exporté 94 milliards de kWh (kilowatt/heure) en 2002. Ľélectricité nucléaire représente aujourďhui 78 % de la production électrique totale. Les centrales thermiques classiques n'assurent plus que 10 % de la production électrique. Quant aux centrales hydrauliques, elles fournissent 12 % de la production électrique nationale contre 55,7 % en 1960. Le charbon ne représente plus que 4,6 % de la consommation ďénergie primaire nationale, contre 15,5 % en 1973. Aprs avoir culminé 60 millions de tonnes en 1958, la production n'a cessé de décliner pour atteindre 2,1 millions en 2002, auxquels s'ajoutent 12 000 tonnes de lignite. Toutes les mines seront fermées ďici 2005. En matire ďénergies renouvelables, la France dispose de plusieurs atouts : des ressources hydroélectriques importantes, une des premires forts ďEurope, un trs bon gisement éolien, de vastes zones, notamment dans les départements ďoutre-mer, o certaines énergies renouvelables sont moins chres produire que ľélectricité, et une technique reconnue en matire ďénergie solaire photovoltaque ou thermique. De fait, la France est le premier producteur européen ďénergies renouvelables devant la Sude et ľItalie, avec plus de 20 % du total de la production européenne. Les énergies renouvelables assurent 12 % de la consommation énergétique, elles sont une composante part entire de la politique énergétique française et sont appelées se développer. France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 11 II.b.7.iii. Ľindustrie Ľindustrie française est la seconde ďEurope et la quatrime du monde, derrire celles des États- Unis, du Japon et de ľAllemagne. Le secteur secondaire assure 22 % des emplois, 40 % des investissements et prs de 80 % des exportations françaises. Toutefois, bien que ľindustrie ait vu sa production quadrupler depuis 1950, elle a perdu prs de 1,5 million ďemplois au cours des vingt-cinq dernires années. Ľindustrie française a connu une concentration accélérée de ses entreprises et un essor rapide de ses investissements directs ľétranger. En 2000, les entreprises françaises et leurs 19 200 filiales hors de ľhexagone employaient 3,5 millions de personnes. Les entreprises françaises contrôlées par des groupes étrangers (majoritairement originaires des États-Unis, ďAllemagne, des Pays-Bas et du Royaume-Uni) employaient 30 % des salariés et réalisaient 33 % du chiffre ďaffaires de ľindustrie française en 2000. La France se place au troisime rang mondial, derrire les États-Unis et le Royaume-Uni, pour ľaccueil des investissements étrangers. Ces derniers sont surtout présents dans ľinformatique, la pharmacie, la machine-outil et les instruments de précision. Ľensemble de ľindustrie manufacturire dégage un confortable excédent commercial depuis quelques années. Ce résultat traduit le savoir-faire français dans différents secteurs des industries traditionnelles comme la construction automobile, le matériel ferroviaire, la haute couture et les industries agroalimentaires, mais aussi le succs des technologies de pointe telles la filire électronucléaire ou la construction aéronautique et spatiale. La sidérurgie, avec une production de ľordre de 19 millions de tonnes ďacier brut en 2001, se classe au douzime rang mondial et au quatrime rang européen. La production a diminué de plus ďun tiers depuis 1974 et la main-ďoeuvre de 70 % sous les effets conjugués de la crise, de la concurrence ďautres produits et de ľapparition de nouveaux grands concurrents, comme les pays de ľEst, le Brésil et la Corée du Sud. La production, marquée par ľessor de ľacier ľoxygne, est dominée par le groupe Arcelor (ex-Usinor-Sacilor), qui se classe au quatrime rang mondial. Péchiney domine le secteur de la métallurgie de ľaluminium et figure au troisime rang mondial de la branche. Parmi les industries de premire génération, celles du textile et de ľhabillement emploient encore 254 000 personnes et totalisent plus de 26 milliards ďeuros de chiffre ďaffaires. Bien qu'elles exportent le tiers de leur production, ces industries enregistrent un déficit commercial de 6,9 milliards ďeuros en 2002 et surtout, elles ont perdu plus de 300 000 emplois depuis 1974. Elles souffrent de la faible progression de la demande intérieure et, plus encore, ďune concurrence internationale de plus en plus pressante. A ľamont, ľindustrie textile proprement dite, notamment vouée la filature, au tissage, ľimpression et la fabrication de tapis et de moquettes, est dominée par de grandes entreprises comme Chargeurs-Textiles, premier groupe mondial pour le commerce de la laine, et DMC, spécialisée dans le coton. En aval, ľhabillement demeure en revanche une industrie de main- ďoeuvre, morcelée entre de nombreuses PME, plus ou moins spécialisées. Pour améliorer leur compétitivité, les entreprises ont de plus en plus recours des techniques de pointe comme le tracé des pices de tissu par ordinateur et la découpe des tissus par laser ou jet ďeau haute pression, mais elles multiplient aussi les délocalisations ou s'appuient sur des circuits courts, adaptés aux changements rapides de la mode. Le bâtiment et les travaux publics emploient directement 1,2 million de personnes et fournissent presque autant ďemplois induits. Excellent baromtre de la conjoncture économique, ce secteur a connu ces dernires années de nombreuses pertes ďemplois, mais il enregistre cependant une légre reprise. Il représente un chiffre ďaffaires de plus de 130 milliards ďeuros. Les travaux publics constituent le domaine privilégié des grandes entreprises qui ont connu un ample mouvement de concentration depuis deux décennies. Les plus importantes sont Bouygues, Vinci, Eiffage et Spie-Batignolles. Ces sociétés s'appuient sur des techniques de plus en plus sophistiquées. Elles oprent dans le cadre national pour la construction des autoroutes, du Stade de France, du viaduc de Millau qui sera le pont le plus haut du monde... Elles sont également trs actives hors de France o elles se heurtent cependant la concurrence de groupes étrangers, notamment ceux des nouveaux pays industrialisés. Le bâtiment, au contraire, présente une structure trs morcelée, avec 30 000 petites et moyennes entreprises (PME). Ľactivité de ce secteur est étroitement liée aux mesures publiques adoptées en faveur de la construction de logements, sous formes ďaides diverses et de prts bonifiés, pour un total de quelque 18 milliards ďeuros par an. Depuis 1999, le nombre de logements mis en chantier chaque année a toujours dépassé les 300 000 unités. La maison individuelle représente le secteur le plus porteur, avec 63 % des mises en chantier en 2002. Au cours de la période 1997-2001, ľindustrie automobile joue un rôle moteur dans la croissance industrielle : en volume, la production s'accroît en moyenne de 11,5 % par an, la valeur ajoutée de 8,8 %. Les constructeurs concentrent de plus en plus leurs activités sur la conception et ľassemblage, et sous-traitent une grande part des autres fonctions. Ce dynamisme de ľindustrie automobile se traduit par 25 000 créations ďemplois dans les France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 12 entreprises du secteur entre 1999 et 2001, auxquelles il faut ajouter un appel accru au travail intérimaire correspondant 7 000 équivalents temps plein. Il a aussi un effet ďentraînement sur les branches productrices de biens intermédiaires (acier, plastiques, verre...), qui lui fournissent 30 % de ses consommations intermédiaires, ainsi que sur la production ďéquipements mécaniques (machine-outil), mais aussi sur les branches de services (transport de véhicules et pices, intérim). Entre 1997 et 2001, le nombre de véhicules neufs immatriculés chaque année en France, tous types confondus (voitures particulires, véhicules utilitaires, cars et bus), a progressé ďun tiers pour atteindre plus de 2 750 000 unités (contre 2 070 000 en 1997). Le solde du commerce extérieur s'établit 11 milliards ďeuros pour 2002, alors que les échanges sont équilibrés pour ľensemble des autres industries manufacturires. Les échanges au sein de ľUnion européenne représentent 80 % du commerce extérieur de ľindustrie automobile française. La chimie (y compris la pharmacie) place la France au cinquime rang dans le monde aprs les États-Unis, le Japon, ľAllemagne et trs récemment la Chine. La France est le troisime exportateur mondial de produits chimiques et pharmaceutiques avec 61,4 % de ventes réalisées, en 2002, destination des marchés étrangers. Son chiffre ďaffaires annuel dépasse les 84 milliards ďeuros (2002) et elle emploie 237 000 personnes. Son excédent commercial atteint 11 milliards ďeuros. Les industries de pointe assurent 20 % des emplois industriels et des exportations, et la France constitue ľun des pays les plus performants dans la construction aéronautique et spatiale ainsi que dans les industries de ľarmement. Pour faire face une concurrence internationale accrue et réduire les cots de recherche et de production, les entreprises françaises se sont rapprochées de leurs homologues. Ainsi, le programme Airbus est issu ďune coopération entre la France, ľAllemagne, le Royaume-Uni et ľEspagne. Ľindustrie aérospatiale emploie prs de 100 000 personnes et exporte prs de la moitié de sa production. Elle comprend de nombreuses entreprises comme Aérospatiale Matra et la Snecma. Alors qu'Airbus et ATR fournissent des avions civils, Dassault- Industrie est spécialisée dans la fourniture ďappareils militaires, tels les Mirage et le Rafale, et ďavions ďaffaires comme le Falcon. La Snecma, associée ľAméricain General Electric, livre des réacteurs et des moteurs. Ľindustrie spatiale s'est également développée dans le cadre ďune coopération internationale regroupant une quinzaine ďÉtats. C'est notamment le fait du programme Arianespace qui dispose ďun plan de charge trs dense pour les prochaines années, avec Ariane 5, qui permet de placer en orbite une charge de six tonnes, contre quatre tonnes pour Ariane 4. La France est également présente dans le domaine des satellites de télécommunications et ďobservation, tel SPOT ou Hélios. Ces satellites sont construits par Aérospatiale Matra et Alcatel Espace. Les industries électriques et électroniques sont caractérisées par une large diversité des productions. Elles sont aussi dominées par de grandes entreprises et dépendent largement des commandes publiques. Alcatel, qui a réalisé de nombreuses acquisitions depuis dix ans, demeure leader dans les télécommunications. Alstom, associé la société britannique GEC, est, outre le matériel ferroviaire (TGV), spécialisée dans les équipements pour centrales électriques. Elle occupe ainsi le premier rang mondial pour les générateurs de turbines cycle combiné. Thomson couvre une large gamme de productions, de ľélectronique appliquée la défense. Legrand est le leader mondial de ľappareillage électrique. Si la France est bien placée dans les télécommunications, notamment avec France Télécom, elle dépend largement de ľétranger pour la fabrication des micro-processeurs, souffrant de la concurrence des États-Unis et du Japon. Les industries ďarmement placent la France au cinquime rang mondial des exportateurs et ľexcédent commercial dépasse en moyenne les 4,5 milliards ďeuros. Il s'agit ďune industrie stratégique, de haute technologie et dépendant largement de ľÉtat qui décide des programmes ďéquipement par le biais de la Délégation générale ľarmement et contrôle les exportations. Les grandes entreprises dominent la production (GIAT- Industries, Dassault, Aérospatiale Matra...), se regroupent et multiplient les accords avec leurs homologues européennes, comme Eurocopter pour la production ďun hélicoptre de combat. Les bio-industries constituent un enjeu de taille. Que ce soit dans le domaine des fermentations, des arômes, du génie génétique utilisé notamment en agriculture pour la mise au point de nouvelles semences, la France est bien placée. Les activités sont trs variées et touchent bien des branches économiques : ľinnovation pharmaceutique, le secteur agroalimentaire, ľénergie et les industries de ľenvironnement... Ainsi, les entreprises industrielles opérant sur le " marché vert " ou éco- industries enregistrent un chiffre ďaffaires de 4,5 milliards ďeuros. Le traitement de ľeau constitue le premier domaine ďintervention, suivent le traitement de ľair et les déchets. De nombreux organismes spécialisés sont impliqués dans la recherche, tels ľINSERM, ľINRA et ľInstitut Pasteur, mais aussi des groupes industriels : des entreprises de ľagroalimentaire comme Danone, chimiques comme Rhône- Poulenc et Lafarge- Coppée, pétrolires telles Total, ou encore pharmaceutiques comme Roussel- UCLAF. France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 13 II.b.7.iv. Le commerce Les secteurs commerciaux et de ľartisanat commercial (boulangeries, pâtisseries et charcuteries) réalisent un chiffre ďaffaires supérieur 1 000 milliards ďeuros qui se répartit entre le commerce de détail, y compris ľartisanat commercial, (36 %), le commerce de gros, (48 %) et le commerce et réparation automobile (16 %). Les ventes de marchandises génrent 180 milliards ďeuros de marges commerciales. La production de services, que les entreprises commerciales ne cessent de développer, atteint 60 milliards ďeuros. La production de biens, qui est essentiellement le fait de ľartisanat commercial et du commerce de gros, est de 20 milliards ďeuros. Le commerce est ľactivité principale de 610 000 entreprises : 61 % relvent du commerce de détail, 26 % du commerce de gros et 13 % du commerce et réparation automobile. Dans le commerce de détail et le commerce et réparation automobile, plus de quatre salariés sur dix travaillent dans une entreprise comptant moins de dix salariés. Il s'est créé, en 2002, 68 000 entreprises. Ce nombre se stabilise, alors qu'il avait tendance diminuer depuis 1994. En 2002, le chiffre ďaffaires de ľensem- ble du commerce de détail et de ľartisanat caractre commercial s'est élevé 384 milliards ďeuros. II.b.7.v. Les services Le secteur tertiaire fournit désormais 75 % du PIB et 70 % des emplois. Qu'il s'agisse des services non marchands assurés par ľadministration, la santé ou les agents des collectivités locales, ou encore des services marchands, comme ľhôtellerie, la restauration, le commerce ou les banques, le secteur reste le grand pourvoyeur ďemplois. Au cours des dernires années, la production des services marchands a augmenté plus rapidement que celle des autres branches (2,8 % en moyenne par an entre 1990 et 2002 contre 2,2 % pour ľensemble des branches). Cet écart s'explique en grande partie par le dynamisme des services aux entreprises, surtout ceux liés aux nouvelles technologies. Selon ľagence de régulation des télécommunications (ART), au 31 décembre 2002, le parc de clientle de la téléphonie mobile s'élevait 38,6 millions ďabonnements (+ 4,3 %). En outre, ľAssociation française des fournisseurs ďaccs (AFA) dénombre 8,9 millions de comptes individuels ďaccs internet, dont 1,7 million aux communications " haut débit " (+183 %). II.b.7.vi. Les banques et les assurances Le systme bancaire occupe une place importante dans ľéconomie française. Les activités bancaires contribuent pour prs de 4 % au PIB. Les principaux groupes bancaires comptent parmi les plus grandes entreprises françaises par les effectifs qu'ils emploient (400 000 salariés) ou par leur capitalisation boursire. Le développement du systme bancaire s'apprécie également par le nombre total des banques et établissements de crédit (quelque 1 500) et par celui des guichets bancaires de plein exercice installés en France, soit 25 500 environ, non compris les 17 000 bureaux du réseau de La Poste. Le secteur bancaire a connu de grands bouleversements depuis le début des années soixante. Ľopposition classique entre banques de dépôts et banques ďaffaires s'est estompée la suite des investissements des premires dans le monde industriel et de la possibilité pour les secondes de mettre en place un réseau ďagences. Les banques ont enregistré une internationalisation croissante de leurs activités la faveur de la mondialisation des échanges, de la volonté de la France de renforcer le poids financier de Paris et de la libre circulation des capitaux au sein de la Communauté européenne. La période récente a été marquée par une accélération des concentrations et des rapprochements (BNP/Paribas, Crédit Lyonnais/Crédit agricole, CIC/Crédit mutuel...). Dans le cadre de ľUnion économique et monétaire, la France dispose ďune banque centrale indépendante. Créée en 1800, ľinitiative de Napoléon Bonaparte, la Banque de France est devenue indépendante en 1993. Jusqu'alors, elle avait le rôle de banque de ľÉtat. Désormais, son statut ďindépendance lui interdit formellement ďautoriser des découverts ou ďaccorder tout autre type de crédit au Trésor public ou tout autre organisme ou entreprise publics ; elle continue tenir le compte courant du Trésor public, participer la gestion de la dette publique, tenir les comptes courants de bons du Trésor. Elle établit également la balance des paiements pour le compte de ľÉtat. La place financire de Paris est un marché unifié des capitaux, allant du jour le jour au plus long terme et accessible tous les émetteurs. Le marché des actions et le marché obligataire figurent parmi les premiers marchés du monde. La place de Paris est dotée ďun marché actif de produits dérivés, tant sur le gré gré que sur les marchés organisés : le MATIF (Marché terme international de France) et le MONEP (Marché des options négociables Paris). Elle ne connaît aucun obstacle technique, fiscal ou réglementaire, aux mouvements France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 14 internationaux de titres et de capitaux et s'est considérablement modernisée ces dernires années. La place de Paris se situe au cinquime rang mondial, derrire celles de New York, de Tokyo, de Londres et de Francfort pour la capitalisation boursire (1 047 milliards ďeuros en 2002). La cote de la Bourse de Paris reflte la structure de ľéconomie française dans sa diversité sectorielle et géographique. Les quarante principales capitalisations boursires composent ľindice CAC 40, la Bourse de Paris ayant aussi développé de nouveaux indices plus larges, incluant des valeurs moyennes. Le marché obligataire est le premier compartiment du marché financier français et il se classe au troisime rang mondial. En 2000, la place de Paris et celles ďAmsterdam et de Bruxelles ont fusionné au sein ďEuronext, cinquime place dans le monde en terme de capitalisation boursire. Ľassurance française se situe au quatrime rang mondial avec un chiffre ďaffaires dépassant les 160 milliards ďeuros en 2002. Le secteur de ľassurance compte prs de 600 entreprises françaises et emploie 146 000 personnes. La branche est dominée par de grandes compagnies comme Groupama, les AGF et AXA. S'y ajoutent de nombreuses mutuelles telles que la GMF (Garantie mutuelle des fonctionnaires), la MAIF (Mutuelle assurances des instituteurs de France), les MMA (Mutuelles du Mans assurances). Les compagnies ďassurances, propriétaires de nombreux biens immobiliers, diversifient leurs activités pour améliorer leur rentabilité. Les concentrations s'accélrent, qu'elles se fassent dans le cadre national ou dans le cadre européen, et les accords de distribution ou de coopération se multiplient (La Mondiale/Macif, MAIF/MGEN (Mutuelle générale de ľÉducation nationale). II.b.7.vii. Les grandes surfaces et les petits commerces La distribution, qui emploie plus de 2,5 millions de personnes, a connu depuis trente ans un grand bouleversement de ses circuits et de ses méthodes de vente, avec ľessor du commerce intégré. Avec 1 120 hypermarchés (soit un pour 52 000 habitants) et 7 600 supermarchés, la France est ľun des pays du monde o le grand commerce est le plus développé. Il assure aujourďhui plus de 60 % de la distribution des produits alimentaires et 30 % de celle des produits non alimentaires. Des groupes spécialisés tels Carrefour, Auchan et Promods dominent le secteur, aux côtés des centres Leclerc. Ils s'implantent ľétranger, comme Carrefour et Auchan en Espagne, en Asie, en Amérique latine, en Europe centrale, et Promods en Allemagne. Les magasins grande surface ont diversifié leur offre, vers ďautres secteurs (billetterie de spectacle, agences de voyages...). Des commerces spécialisés sont apparus (hi-fi et électroménager avec Darty, bricolage avec Castorama ou Leroy Merlin). Exigeant de vastes espaces, les hypermarchés sont implantés la périphérie des grandes agglomérations ou dans les centres commerciaux. Ces centres regroupent des commerces spécialisés et de nombreux services : cinémas, pharmacie, La Poste... Les petits commerces connaissent en revanche une baisse rapide de leur activité. Trs touchés en milieu rural, ils résistent mieux dans les villes, surtout lorsqu'ils sont spécialisés ou lorsqu'ils jouent le rôle de commerces de dépannage. Ďautres formes de distribution se sont développées, comme la vente par correspondance. Quelques groupes dominent ce secteur trs concentré : La Redoute, la CAMIF et les Trois Suisses. II.b.7.viii. Le tourisme Enfin, la France est une destination phare pour les touristes. Premier pays récepteur dans le monde, la France a accueilli 76,5 millions de touristes en 2001, soit 10,8 % du total mondial. Sa part dans ľéconomie française s'établissait 6,7 % en 2002 (2,9 % pour ľagriculture) et ľexcédent dégagé chaque année par le poste " voyages " au sein de la balance des paiements est important (15 milliards ďeuros en 2002). Le secteur emploie prs ďun million ďactifs (2002), mais prs de 2 millions si ľon prend en compte ľensemble des emplois directs, indirects et induits, liés ľactivité touristique. On compte environ 180 000 entreprises, dont 89 000 restaurants, 51 000 cafés, 37 000 hôtels et autres hébergements collectifs et 3 600 agences de voyage. En termes ďoffre ďhébergement, les campings occupaient au 1er janvier 2003 la premire place avec 2,8 millions de lits (soit 15,9 %) sur un total de 17,3 millions, suivis des hôtels classés (7 %) et des meublés de tourisme (3,1 %). S'agissant de la fréquentation géographique de ces hébergements, elle est trs inégale la fois en termes régionaux (o dominent largement la Provence-Alpes-Côte ďAzur : 14,3 % des 1,5 milliard de nuitées enregistrées en 2002, Rhône-Alpes : 11,3 %, ľIle-de-France : 10,6 % et le Languedoc-Roussillon : 9,2 %) et en termes ďespaces (en 2002, le littoral a représenté 35,4 % des nuitées totales, devant la campagne : 28,7 %, les zones urbaines : 28,5 % et la montagne : 7,4 %). France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 15 Avec 8,5 milliards ďeuros en 2000, le secteur du tourisme se caractérise par ďimportants investissements. Ceux-ci sont principalement consacrés ľhébergement-restauration (42 %) et aux équipements touristiques (12 %, dont les parcs récréatifs et les remontées mécaniques). Parmi les sites culturels les plus fréquentés, on trouve la cathédrale Notre-Dame de Paris (12 millions de visiteurs en 2001), la Tour Eiffel (6,1 millions), le Centre Georges-Pompidou (5,3 millions), le musée du Louvre (5,2 millions), la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre (5 millions) et Notre-Dame de Lourdes (5 millions). Dans le secteur des parcs de loisir, EuroDisney, avec 12 millions ďentrées en 2001, arrive nettement en tte. II.b.7.ix. Les transports La France bénéficie en ce domaine de ľun des réseaux les plus denses et les plus performants du monde, avec 146 km de route et 6,2 km de voies ferrées pour 100 km2. Les réseaux intérieurs et internationaux sont centrés sur Paris, renforçant ainsi le poids de la capitale dans ľorganisation du territoire. Longtemps construits dans une perspective ďintégration nationale, les réseaux sont désormais conçus en fonction de ľespace européen. Concernant le chemin de fer, il bénéficie depuis deux décennies du développement spectaculaire des lignes grande vitesse, ďabord vocation intérieure (ex. TGV Atlantique, TGV Méditerranée), puis, de plus en plus, en interconnexion avec les réseaux des pays voisins (ex. Shuttle vers Londres). Paralllement, les collectivités locales ont mis en oeuvre une politique des transports (TER) afin de maintenir un réseau local amputé par les nombreux abandons de lignes secondaires de la SNCF. Quant au transport aérien intérieur, son ouverture totale la concurrence européenne, compter de 1997, a abouti deux phénomnes : ďune part, le renforcement de la domination du groupe Air France ; ďautre part, ľémergence de compagnies bas prix (low cost) desservant un certain nombre de villes moyennes françaises partir de pays comme le Royaume-Uni. Air France est la premire compagnie europé-enne, la troisime compagnie aérienne mondiale pour le transport international de passagers, la quatrime pour le transport international de fret et le deuxime prestataire mondial ďentretien aéronautique. Elle a fusionné en 2003 avec KLM, le groupe Air France-KLM devenant ainsi le premier groupe européen et le troisime groupe mondial en termes de trafic, et le premier groupe mondial en termes de chiffres ďaffaires. Le trafic de voyageurs reste encore largement dominé par les aéroports ďOrly et de Roissy- Charles-de-Gaulle (respectivement, 38 % du trafic local de passagers et 76 % du trafic international en 2002), suivis de Nice. Tableau 12. - Données comparées : France, Europe et monde Démographie France UE États-Unis Monde Années Population (millions) 59,4 306 288 6 200 2002 Densité (hab/km2) 105,7 121,6 28,7 43,5 1999 Croissance de la population (% annuel) 0,4 0,2 0,9 1,2 2002 Taux de fécondité (enfants/femme) 1,9 1,4 2,1 2,6 2002 Espérance de vie la naissance (années) 79,2 78,2 78,0 66,7 2002 Cancer du sein (décs pour 100 000 femmes) 80 - 98 - 1995 Mortalité infantile (décs avant 5 ans/1 000 naissances) 6,0 6,2 8,0 70,8 2002 Population urbaine (part dans le total) 75,4 77,8 77,0 46,5 1999 Environnement Surface (milliers de km2) 551 2 472 9 600 133 900 2002 dont forts (en % de la surface totale) 27,3 27,9 22,3 24,5 1995 Taux de déforestation (% forts détruites par an) -1,1 -0,3 -0,3 0,3 1995 Émission de CO2 (industrie, tonnes par tte) 6,5 8,0 19,9 3,9 1998 Consommation ďénergie (éq. tonne pétrole par tte) 4,4 3,8 7,9 1,7 1998 Consommation électrique (KWh) 6287 5434 11 925 2079 1998 Économie PIB (milliards de dollars) 1 519 6 986 9 681 34 076 2001 Croissance moyenne de 1990 2001 1,8 2,1 3,0 - 2001 Croissance en 2001 1,8 1,5 0,3 - 2001 France IV. ĽECONOMIE FRANÇAISE Ministre des Affaires étrangres 16 Inflation moyenne de 1990 2001 1,9 2,9 2,4 - 2001 Inflation en 2001 1,4 2,8 2,5 - 2001 Agriculture (part de la VA dans le PIB en %) 2,9 2,3 1,6 4,2 2001 Industrie (part de la VA dans le PIB en %) 25,6 29,2 24,9 29,9 2001 Services (part de la VA dans le PIB en %) 71,5 68,5 73,3 65,8 2001 Exports (% du PIB) 27,9 36,6 11,1 29,3 2001 Imports (% du PIB) 26,3 34,9 12,8 27,7 2001 Investissement total (% du PIB) 20,1 20,8 21,7 22,4 2001 Marché du travail Taux de chômage 8,6 7,6 4,8 6,5 2001 Taux ďemploi 63,7 65,5 74,3 64,4 2001 Non salariés (% de ľemploi total) 9,2 17,4 7,7 - 2001 Emploi public (% de ľemploi total) 24,5 16,1 15,1 - 2001 Finances publiques Déficit public 1,4 0,8 -0,5 1,0 2001 Impôts directs (% du PIB) 12,2 12,8 15,1 - 1999 Impôts indirects (% du PIB) 16,0 13,8 7,7 - 1999 Cotisations sociales (% du PIB) 18,5 16,3 7,1 - 1999 Dépenses publiques (% du PIB) 48,6 44,4 30,4 37,1 2001 Technologie et infrastructure (pour 1 000 personnes) Téléphones fixes et mobiles 1178,8 1252,3 1117,9 328,7 2001 Ordinateurs personnels 337 287 625 86,2 2001 Téléphones mobiles 605 - 451 - 2001 Télévision câblée 23 - 239 - 1999 Liaisons aériennes (départs par an) 12 10 29 3 1999 Sources : World Development Indicators database, http://www.worldbank.org/data/countrydata/countrydata.html, 2003, OCDE, MEI economic outlook, no 73, juillet 2003, calcul de ľauteur.