France VI. Les MÉDIAS VI. Les MÉDIAS VI. LES MÉDIAS..........................................................................................................................................................1 VI. a. Place et influence des médias...........................................................................................................................1 VI.b. Situation des differents médias..............................................................................................................................2 L'Agence France Presse................................................................................................................................................................2 Víc. Les quotidiens........................................................................................................................................................2 Vid. La presse magazine................................................................................................................................................4 Vie. La radio..................................................................................................................................................................4 Vif La television, sous toutes ses formes.......................................................................................................................5 Lancement de la television numérique terrestre............................................................................................................................6 Vlg. Internet et multimédia............................................................................................................................................6 VI.h. Grandes tendances................................................................................................................................................. 7 Concentration................................................................................................................................................................................7 Segmentation et thématisation.......................................................................................................................................................7 Internationalisation........................................................................................................................................................................7 Montée de ľabonnement et besoins de publicite...........................................................................................................................8 Laconfiance des Francais dans les médias....................................................................................................................................8 Interrogations.................................................................................................................................................................................9 Vieux pays de médias, la France a été le berceau de ľun des premiers périodiques, La Gazette, créée en 1631, par Théophraste Renaudot. Cest aussi en France que la premiére agence d'information fut créée par Charles Louis Havas en 1835, et que la presse grand public vit le jour avec Le Petit Journal de Moise Millaud, en 1863. Ce dernier devait étre le premier á assurer un tirage de masse grace á une rotative, mise au point par ľingénieur Marinoni, qui donnera son nom á toute une generation de ces machines, symboles des grands tirages. La France est également un pays oú les médias sont, plus qu'ailleurs, étroitement lies á ľhistoire politique, qu'il s'agisse de la floraison de centaines de quotidiens á Paris, lors de la Revolution francaise ; de ľappel á ľinsurrection de la presse parisienne la veille du déclenchement des journées de juillet en 1830, ou encore des multiples entrelacs de destins et carriéres d'hommes politiques et hommes de presse de premier plan, de Georges Clemenceau á Jean Jaurěs, en passant par Aristide Briand. Faut-il voir dans ce passé ľ explication de la place originale de l'Etat dans le systéme médiatique francais, avec la production de textes et de réglementations fréquemment actualisés ; le souti en apporté á la presse écrite, á ľ Agence France Presse, comme aux radios associatives ; son role d'actionnaire de radios et televisions publiques ; ou encore ľimpulsion donnée en faveur de certaines innovations technologiques telies que le plan télématique (minitel) ou le plan cable, dans les années quatre-vingt ? Les médias francais sont également au cceur de bien des débats politiques, sociaux ou culturels comme la question de la liberté ď expression soulevée děs le XVIIIe siécle par les philosophes des Lumiěres, et qui aboutira au vote de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, ou la mise en cause du " bourrage de cräne " et de la censure au lendemain de la Premiere Guerre mondiale, avec l'adoption de la Charte de 1918, premier Code de déontologie des journalistes, par le tout nouveau Syndicat national des journalistes. Plus récemment, un debat s'est engage sur des derives de ľinformation, á la suite, par exemple, des évěnements de Timisoara ou de la guerre du Golfe, ainsi que sur la responsabilité des médias, notamment á ľ occasion de ľ election presidenti eile de 2002 en France. Vl.a. Place et influence des médias BE J © Ministěre des Affaires étrangěres 1 France VI. Les MÉDIAS Les médias constituent á ľaube du troisiěme millénaire une activité économique importante, avec un chiffre d'affaires de plus de 11 milliards d'euros pour la presse écrite, de 5,5 milliards d'euros pour la television et pas moins d'un milliard d'euros pour la radio. Ils emploient plus de 30 000 journalistes ce qui représente un doublement en deux décennies. Les médias francais sont également le siege de grands groupes de communication comme Hachette-Lagarděre, premier groupe mondial de presse magazine ou TF1 premiere television généraliste hertzi enne européenne. Nombre des groupes francais de communication ont d'ailleurs déployé leur activité vers l'Europe, mais aussi pour certains dans le monde entier. Le dynamisme des marches de ľécrit comme de ľaudiovisuel a également attiré les plus grands groupes mondiaux comme AOL Time Warner, Bertelsmann, Pearson ou Emap. Les médias occupent une place de choix, qui ne cesse de progresser, dans la vie des Francais, puisqu'ils consacrent chaque jour pas moins de 3 heures 1/4 á la television comme á la radio. Les quotidiens sont certes moins bien lotis avec une demi-heure en moyenne, alors que le temps consacré á ľinternet ne cesse de progresser avec 6 heures 47 par semaine. Si pratiquement tous les Francais regardent la television, tout comme ils lisent des magazines, et alors que plus de 80 % écoutent la radio, en revanche la part de ceux qui lisent réguliěrement un quotidien recule pour ne plus atteindre que 36 %. Signe ď encouragement ou expression d'une concurrence exacerbée aux dépens du quotidien, la lecture des magazines est parmi la plus importante au monde avec une moyenne de pres de 7 titres par personne. Les Francaises en lisent 8,2 en moyenne, 8,3 titres pour les 18-20 ans. Vl.b. Situation des différents médias L'Agence France Presse En amont de toute information, principalement internationale, se situent les agences mondiales ď information, representees en France par ľ Agence France Presse (AFP) et par des dizaines ď agences spécialisées, notamment les agences photographiques (Gamma, Sigma, etc.). L'AFP, issue de l'Agence Havas, bénéficie d'un statut particulier, défini par la loi du 10 Janvier 1957, qui vise á en garantir ľindépendance. Ni institution publique, ni entreprise privée, son conseil ďadministration, oú siěgent les représentants des principaux médias clients, ceux de ľ Etat, et ceux du personnel, la protege des pressions. En revanche ľ absence de capital aurait limite son développement face á ses grandes concurrentes anglo- saxonnes Reuters et Associated Press (AP). Forte de deux mille journalistes et technici ens, d'un budget de 253 millions d'euros (dont 40 % proviennent d'abonnements de l'Etat), l'AFP dispose du réseau le plus complet et le plus maillé, comportant quelque 110 bureaux et plus de 50 correspondants locaux, dependant de cinq grands centres régionaux : Paris, Washington, Montevideo, Hong Kong, Nicosie, installés dans 165 pays. Au cours de la décennie passée, l'Agence a fortement développé son activité photo, ses services radiophoniques et électroniques (principalement sur internet). Elle est en revanche beaucoup moins présente en television que Reuters ou AP. VI.c. Les quotidiens Figurant longtemps parmi les plus puissants et les plus prospěres, les quotidiens francais connaissent une situation beaucoup plus modeste et difficile qui contraste avec la vitalite et le dynamisme des magazines, qui sont devenus leurs principaux concurrents. On compte aujourd'hui 81 quotidiens, dont une dizaine de quotidiens nationaux d'information politique et generale, une dizaine specialises en économie, en sport, etc., un peu plus d'une soixantaine de quotidiens départementaux ou régionaux. Sur un chiffre ď affaire de 11 mil- Hards d'euros pour la presse écrite, les quotidiens n'en réalisent plus qu'á peine 40 %. BE J © Ministěre des Affaires étrangěres 9 France VI. Les MEDIAS Quelques titres de presse en ligne Presse quotidienne nationale La Croix: http://www.la-croix.com La Tribune : http://www.la tribune.fr Le Figaro : http://www.lefigaro.fr Le Monde : http://www.lemonde.fr Les Echos : http://www.lesechos.fr ĽHumanité : http://www.humanite.presse.fr Liberation: http://www.liberation.fr Presse quotidienne regionale Les Derniěres Nouvelles d'Alsace : http://www.sdv.fr/dna/index.html La Voix du Nord : http://www.lavoixdunord.fr Le Midi libre : http://www.midilibre.com Le Parisien: http://www.leparisien.fr Le Progres : http://www.leprogres.fr Le Républicain lorrain : http://www.republicain-lorrain.fr Nice Matin: http://www.nicematin.fr Ouest-France : http://www.ouest-france.tm.fr Sud-Ouest: http://www.sudouest.com Le Telegramme de Brest: http://www.bretagne-online.com Presse hebdomadaire généraliste L'Express : http://www.lexpress.fr Le Nouvel Observateur : http://www.nouvelobs.com Le Point: http://www.lepoint.fr Ľentrée en lice, au debut de ľannée 2002, des journaux gratuits : Metro, 20 Minutes, Marseille Plus est venue perturber une situation assez stable depuis une vingtaine ďannées. En quelques mois ils ont atteint des niveaux de diffusion quotidiens (350 000 exemplaires pour Metro, 450 000 exemplaires pour 20 Minutes) qui traduisent leur succěs auprěs des lecteurs, mais ils n'ont pas encore trouvé leur rentabilite et doivent augmenter leurs recettes publicitaires. Leur lancement a inquiété la presse quotidienne payante, mais leur impact sur les ventes semble marginal. Diffusion des quotidiens nationaux (en nombre d'exemplaires) Türe 1960 Le Figaro 384 000 Le Monde 166 000 Liberation - Le Parisien 756 000 France-soir 1 115 000 cumul Le Parisien et Aujourd'hui en France. Source : Diffusion contrôle. La presse quotidienne francaise souffre en general d'un manque de rentabilite, hormis le cas des Echos (quotidien économique) et de L'Equipe (quotidien sportif). Cela tient pour une part á des coüts de fabrication qui restent élevés, dans un climat social difficile, ainsi qu'á une part de revenus publicitaires insuffisante (de l'ordre de 40 % des ressources), sans parier de volumes de diffusion stagnants ou déclinants. La lecture des quotidiens est plutôt faible, marquee par un recul de la lecture reguliere. Le phénoměne affecte surtout le lectorat jeune, feminin et urbain. La proportion d'acheteurs est de 149 pour 1 000 habi- tants alors qu'elle est de 582 pour 1 000 en Norvěge ou de 376 pour 1 000 en Suisse. Les segments les plus fragiles sont aujourd'hui les quotidiens populaires (France-Soir) et les titres BE J © Ministěre des Affaires étrangěres "2 1980 2002 311000 345 000 426 000 361 200 41600 156 000 346 000 360 500 433 000 77 400 France VI. Les MÉDIAS ď opinion (La Croix, ĽHumanité), alors que les quotidiens " haut de gamme " - les anglo-saxons parlent de Quality Paper - (Le Monde, Le Figaro, Liberation) maintiennent mieux leur diffusion tout en renouvelant leur lectorat. Les quotidiens régionaux ont longtemps beaucoup mieux résisté á la concurrences des magazines comme de ľaudiovisuel. Le Parisien, qui fut un grand journal populaire a ďailleurs réussi á redévelopper son lectorat en devenant le quotidien de la region parisienne. Toutefois depuis la fin des années quatre-vingt-dix les quotidiens de province connaissent le merne recul. Diffusion des dix premiers quotidiens régionaux en 2002 (nombre ďexemplaires) Ouest-France 764 700 Sud-Ouest 320 700 La Voix du Nord 307 100 Le Progres 253 900 Le Dauphine 252 900 La Nouvelle République du Centre-Ouest 238 500 ĽEst républicain 204 300 La Montagne 206 800 La Dépeche 202 500 Les Derniěres Nouvelles d'Alsace 199 000 Source : Diffusion contrôle. Vl.d. La presse magazine Les magazines grand public constituent une sorte de špecialite francaise. II s'en vend plusieurs milliers, alors merne que chaque année plusieurs centaines de nouveaux titres font leur apparition. Dans un premier temps plutôt hebdomadaires, généralistes ou traitant de domaines assez larges, ils sont de plus en plus mensuels, développant des contenus aux themes toujours plus précis. Dans les titres dits " á pôles d'intérét " les diffusions dépassent rarement quelques dizaines de milliers ďexemplaires, ce qui n'empéche pas les grands hebdomadaires de television ou les féminins populaires d'atteindre ou de dépasser les deux millions ďexemplaires. Au cours des vingt derniěres années, leurs ventes globales ont progressé de quelque 65 %. Les principaux segments sont la presse de television, les journaux féminins, les magazines ďactualité, la presse économique, la presse générationnelle (jeune et senior), enfin la presse á pôles ďintéréts (loisirs, découverte, activités, hobbies, etc.). La rentabilite économique des groupes de presse magazine est souvent excellente, méme si lá encore les recettes publicitaires ne sont pas exceptionnelles (de ľordre de 40 % des ressources). Les groupes francais sont souvent largement internationalises, á commencer par Hachette Filipacchi Médias (HFM) - Elle, son titre phare, est publié dans trente pays et comporte autant ď editions différentes - alors que plusieurs grands groupes européens développent leurs activités en France (Bertelsmann, Emap, Bauer, etc.). A côté des magazines grand public, un secteur de presse technique et professionnelle a lui aussi fortement prospéré. II est également trěs rentable, fortement internationalise, la plupart des grands titres étant contrôlés par des groupes européens (Wolters Kuwer, etc.) ou des fonds de pension internationaux. Vl.e. La radio Aprěs sa liberalisation engagée au debut des années quatre-vingt, la radio se présente sous la forme de trois grandes stations généralistes (RTL, France Inter, Europe 1), de réseaux thématiques (en majorite musicaux, mais aussi ďinformation ou communautaires), de radios locales privées, ainsi que plusieurs centaines de radios associatives locales. Désormais le média combine á la fois un secteur public (Radio France, RFO (Réseau France outre-mer) et RFI (Radio France internationale), qui realise un quart de ľ audience, et un secteur přivé dans lequel cohabitent de grands groupes de communication BE J © Ministěre des Affaires étrangěres A France VI. Les MÉDIAS (Hachette-Lagarděre, Bertelsmann), des entreprises nationales (NRJ), ainsi que de toute petites structures. Depuis le milieu des années quatre-vingt, les radios thématiques et locales dépassent en audience les stations généralistes. Enfin la France a voulu trěs tôt assurer par la radio une presence dans le monde á travers RFI. L'audience des radios généralistes (en %) 1999 2000 2001 2003* RTL 17,9 15,1 13,3 11,9 France Inter 9,5 8,9 9 9,1 Europe 1 6,9 8,9 8,7 7,4 * Données pour septembre-octobre 2003. Source : Médiamétrie. Vl.f. La television, sous toutes ses formes II aura fallu pres d'une décennie (1985-1995) pour qu'un nouveau paysage de la television se dessine, offrant désormais une diversité de programmes, d'opérateurs (publics et prives), de modes de diffusion et d'accés. Depuis la loi de 1986, ľensemble du secteur de la television (ainsi que de la radio), se trouve place sous ľautorité d'une instance de regulation, le Conseil supérieur de ľaudiovisuel (CSA). C'est lui qui attribue les autorisations d'émettre aux Operateurs prives. II vérifie le respect des obligations (notamment de service public) contenues dans les cahiers des charges. II surveille le respect des textes (lois et rěglements) dans des domaines tels que le pluralisme de ľinformation ou la protection de la jeunesse. II lui revient également de nommer les presidents des sociétés publiques de radio et de television. Les televisions en ligne TFl http://www.tfl.fr France 2 http://www.france2.fr France 3 http://www.france3,fr France 5 http://www.france5.fr Arte http://www.arte-tv.com Canal + http://www.cplus.fr M6 http://www.m6.fr RFO http://www.rfo.fr Le secteur de la television se présente aujourd'hui selon deux grands ensembles que sont, d'un côté, les sept chaínes hertziennes et de Lautre, des " bouquets " de programmes accessibles par le cable, le satellite et dans un avenir qui reste á définir le numérique hertzien. L'offre hertzienne est composée á la fois de chaínes généralistes privées (TFl et M6) et publiques (France 2 et France 3), ainsi que de chaínes thématiques, de divertissement (Canal+), educative (France 5) ou culturelle (Arte, la chaíne franco-allemande). Les bouquets de programmes mettent principalement en concurrence deux grands Operateurs, Canal Satellite et TPS, alors que le cable reprend les mémes types de programmes, au gré des différents Operateurs. Les televisions locales hertziennes sont peu nombreuses, limitées á quelques grandes villes (Lyon, Toulouse, Clermont-Ferrand, Bordeaux), leur viabilité économique n'étant toujours pas démontrée. M6 et surtout France 3 assurent, quant á elles, des décrochages locaux ď information. La grande majorite des programmes hertzi ens (hormis Canal+) est accessible moyennant le paiement d'une redevance, qui rémuněre les radios et televisions publiques. L'acces aux televisions par cable et par satellite, ainsi qu'á Canal+, nécessite un abonnement. Aujourd'hui les chaínes hertziennes représentent 75,9 % de l'audience. L'abonnement aux différentes formes de television payante touche un peu plus de dix millions de foyers francais. BE J ' MllllskK- Jv,". AlUlllv,"- v.ii;ni'jy.-io 5 France VI. Les MÉDIAS Ľaudience des chaines hertziennes (en %) TFl 32,7 France 2 21,1 France 3 17,1 M6 13,5 Canal+ 4,0 France 5 4,1 Arte 3,5 Total télé publique 45,8 Total télé privée 50,2 Source : Médiamétrie. Lancement de la television numérique terrestre Le 31 mars 2005, le Premier ministře a participé au lancement de la television numérique terrestre (TNT). Ce nouveau mode de diffusion de programmes de television va permettre aux foyers raccordés á une antenne "räteau" (soit plus des trois quarts des foyers francais) de recevoir une offre de plus ďune trentaine de chaines publiques et privées, nationales et locales en qualité numérique. Les téléspectateurs ont done un choix plus large de chaines (actuellement 14 chaines gratuites) et, (...) Vl.g. Internet et multimédia Du point de vue de ľinternet et du multimédia, la situation francaise est paradoxale. D'un côté la France a été en pointe děs les années quatre-vingt avec la diffusion massive du minitel, sans equivalent dans le monde. De nombreuses applications d'information spécialisée, de messagerie et courrier électronique, de transaction, de banques de données, grand public ou á usage professionnel ont pu s'y développer davantage qu'ailleurs. En merne temps un retard a été pris dans ľéquipement en micro-ordinateurs domestiques, á usage ď applications CD-Rom et surtout ďaccěs á ľinternet. Durant les derniěres années de la décennie quatre- vingt-dix le décrochage était devenu patent au regard de nos voisins européens et les pouvoirs publics ont du prendre de nombreuses initiatives en faveur de " la société de ľinformation ", visant á combler le retard. Les usages des internautes en Europe (en %) UE15 Courrier électronique Chercher des nouvelles Chercher des renseignements pour les voyages Améliorer la formation, ľéducation Chercher des renseignements sur la santé Effectuer des operations bancaires Trouver des öftres ďemplois Réserver des spectacles Participer á des forums Source : Eurobarometer, 2003. Du point de vue des contenus ou de la fourniture ďaccěs, les Operateurs francais ont d'abord été trěs prudents, avant de se lancer avec beaueoup plus de moyens, dans des directions trěs variées, surtout aprěs 1998. Le retournement de conjuncture les a pris de plein fouet, alors qu'aucun n'avait réussi á rentabiliser, ni méme équilibrer cette activité. Les abandons se sont multiplies, le plus spectaculaire étant celui de Vivendi. Tous les éditeurs réduisent leur activité et cherchent á se recentrer sur des secteurs capables d'attirer des recettes publicitaires, voire de générer des abonnements (Le Monde, Bayard Presse, etc.). Du point de vue de la fourniture ďaccěs, France Telecom oecupe une place de Bt J © Ministěre des Affaires étrangěres I France Allemagne Royaume-Uni Moyenne 75 75 66 74 57 66 41 51 26 40 30 33 30 35 23 31 24 22 Royaume-Uni M( 83 79 66 74 74 63 43 46 44 38 30 31 35 31 36 29 18 24 France VI. Les MÉDIAS choix avec sa Filiale Wanadoo. II se trouve un peu seul face aux grands Operateurs mondiaux de type AOL. En France, comme ailleurs, si la fourniture d'information doit encore faire ses preuves et trouver son économie, en revanche ľinternet commercial semble décoller, tout comme le moyen de communication et de dialogue, avec les " chats ", pour des publics souvent jeunes. Evolution de ľéquipement en micro- ordinateurs et ďaccěs á ľinternet (en %) __________________________1998 1999 2000 2003______________________________________________________ Ordinateur personnel 23 28 34 43 Accěs internet á domicile 4 6 14 27 Source : Médiamétrie. Vl.h. Grandes tendances Concentration Traditionnellement animés par de trěs nombreuses entreprises éditrices, les médias francais ont connu, á ľimage de la plupart des autres pays européens, un fort mouvement de rachats, de fusions et de développements. Qu'il s'agisse de television, de radio, de quotidiens ou de magazines, quelques groupes interviennent désormais sur plusieurs médias simultanément, souvent avec une forte dimension internationale: Hachette- Lagardére (magazines, radio, television satellite, etc.), Bertelsmann (magazines, radio et television), Bouygues (television hertzienne et satellite), Vivendi Universal (television hertzienne, satellite et cable), Suez Lyonnaise des Eaux (television hertzienne et cable), Socpresse (quotidiens et magazines). A leurs côtés interviennent également des groupes nationaux specialises dans un média, tel NRJ en radio, ou encore des groupes moyens trěs actifs comme Bayard Presse (presse jeune et senior), Le Monde (désormais lié aux groupes La Vie et Le Nouvel Observateur), Ouest-France, etc. Pour autant peu de groupes francais ont acquis une taille süffisante pour figurer dans le peloton de téte des grands de la communication. Seul Hachette-Lagarděre figure parmi ceux-ci aprěs les recentrages et cessions qu'a connus Vivendi Universal Publishing (renommé Editis). Segmentation et thématisation Les médias qui sont apparus (internet), ou qui se sont restructures et fortement développés, au cours des deux derniěres décennies, tels la radio, la television et les magazines manifestent tous la méme propension á s'adresser á des publics de plus en plus spécifiques. lis visent désormais une tranche ď age, un sexe, une catégorie sociale, les passionnés ďun domaine. On assiste á un veritable phénoméne de segmentation. D'abord initié par la presse magazine, avec un ciblage trěs fin de titres ne visant parfois que quelques dizaines de milliers de personnes, le mouvement a gagné les radios, telies les musicales (Jazz> classique, adolescents, etc.), la television au travers des " bouquets " (fans des series, du suspens, de cinema classique), sachant que les sites internet entendent personnaliser sans cesse davantage leur offre. Désormais des médias généralistes, á la maniere des quotidiens gratuits qui ont fait leur apparition á Paris et dans quelques grandes villes et qui sont tous publics, cohabitent avec des médias segmentés et specialises ; le rapport entre les uns et les autres s'équilibrant comme c'est déjá le cas pour la radio en France, et quasiment également pour la television dans un pays comme les Etats-Unis. Intel-nationalisation BE J ' MllllskK- Jv,". AlUlllv,"- v.ii;ni'jy.-io 7 France VI. Les MEDIAS Si les médias généralistes doivent coller au plus pres des goüts et des caractéristiques nationales, voire locales, il n'en va plus de méme pour les médias thématiques ou s'adressant á un segment de public precis. Lá, moyennant des adaptations nationales, un mouvement d'internationalisation s'est engage avec force qui concerne surtout aujourd'hui la presse magazine, mais aussi des concepts de chaines spécialisées (tels Planete, CNN, Eurosport, etc.), voire des concepts ď emissions ou de programmes, tels les series, jeux, voire les emissions de télé-réalité (á la maniere de Big Brother, rebaptisé en France Loft Story, par la chaine M6 par exemple). Internet, de son côté, a depuis ľorigine un caractěre international auquel sont particuliěrement sensibles ses utilisateurs. Les groupes de communication n'avaient pas attendu ce phénoměne pour amorcer leur propre internationalisation, les groupes anglo-saxons étant souvent plus avancés dans ce domaine. II est en revanche incontestable que ľinternationalisation des programmes et des contenus a contribué á accélérer et amplifier le phénoměne, et qu'elle se combine avec une certaine course á la taille. Montée de l'abonnement et besoins de publicite Le développement de la radio et de la television, de méme que ľarrivée plus récente ďun internet qui proclamait avec force sa gratuité, avaient pu faire penser que ľ information et ľacces á certaines formes de culture ou de divertissement par les médias échapperaient á leur remuneration par les utilisateurs, et qu'ils seraient finances par la publicite. C'est pourtant une autre tendance qui devait se manifester, puisque la presse magazine, mais aussi quotidienne, avec le portage, allait au contraire mettre ľaccent avec un certain succěs sur l'abonnement. L'écrit n'était d'ailleurs plus seul puisque le cable, Canal+, puis les bouquets satellites entraient á leur tour dans les foyers moyennant un abonnement. Nombre de services internet, d'abord gratuits, faute de remuneration süffisante par la publicite, tentent á leur tour de faire rémunérer leur consultation. L'utilisateur, qui a déjá acquitté un abonnement auprěs d'un fournisseur d'accés, sans compter ses efforts réguliers pour s'équiper de materi els et logici els suffisamment performants pour supporter des applications toujours gourmandes en puissance informatique, ne suit pas toujours. La question des ressources publicitaires ne se trouve pas pour autant réglée. Le marché francais, moins dynamique que celui de ses voisins européens, souffre désormais de la concurrence de formes de promotion, dites " hors médias " (distribution de prospectus, mailing, telemarketing, etc.) qui ont bien souvent pris la place de l'achat d'espaces publicitaires. Faute de ressources publicitaires süffisantes, les prix de vente de la presse sont en France plus élevés qu'ailleurs, rendant les acheteurs-lecteurs moins fiděles et peut-étre plus sensibles aux sirěnes de la presse gratuite d'information. La confiance des Francais dans les médias Question : Pour avoir connaissance d 'une information internationale, á quel média faites-vous le plus confiance ? Et pour avoir connaissance d'une information ä caractěre national ? Et enfin pour avoir connaissance d'une information locale ? La television La radio La presse écrite Sans opinion Une information internationale 57 13 24 6 Une information á caractěre national 55 16 24 5 Une information locale 29 16 50 5 Question : Pour expliquer en detail une information internationale ä quel média faites-vous le plus confiance ? Et pour expliquer en detail une information nationale ? Et pour expliquer en detail une information locale ? La television La radio La presse écrite Sans opinion Une information internationale 54 10 31 5 Une information á caractěre national 52 12 32 4 Une information locale 27 13 54 6 Source : Sondage Sofres, Janvier 2003. BE J © Ministěre des Affaires étrangěres Q France VI. Les MÉDIAS Interrogations Une tendance á la mise en cause de la fiabilité ou des modes de traitement de ľinformation voit le jour. Des sondages réguliers mettent ainsi chaque année en evidence la perte de confiance des Francais dans leurs médias, une personne sur deux affirmant que " les choses ne se sont pas passées " telies que les médias les ont présentées. Faut-il y voir un risque de désaffection, une crise dans la relation aux moyens ď information, comme nombre d'intellectuels le proclament ? Ou ne faut-il pas plutôt considérer que dans une démocratie moderne les citoyens entendent discuter le travail des journalistes, faire de ľinformation ľ objet merne du débat public ? Opter pour cette seconde hypothěse suppose que naissent des espaces pour un tel débat, comme cela se produit déjá, quoique encore trop modestement. Bt J ' MlIllskK- Jv,". AlUlllv,"- v.ii;iiľjy.-io 9