France V. La SOCIÉTÉ I V. LA SOCIETĚ I V. LA SOCIETĚ 1.................................................................................................................1 V.a. Villes et campagnes, centralisation et diversité.....................................................................................................2 V.b. La population...........................................................................................................................................................3 Evolution de lafécondité depuis 1970...........................................................................................................................4 Repartition par äge de la population (en %)...................................................................................................................4 V.b.i. Lajeunesse...........................................................................................................................................................4 V.b.ii. Le troisiěme age...............................................................................................................................................5 V.c. La femme et ses conquétes......................................................................................................................................5 Les femmes dans la Chambre basse ou la Chambre unique des pays de l'Union européenne (mars 2002 - en %).......5 V.d. Lafamille.................................................................................................................................................................6 V.d.i. Le couple..............................................................................................................................................................6 V.d.ii. Laparentěle.....................................................................................................................................................6 V.e. Le travail..................................................................................................................................................................7 V.e.i. Les agriculteurs....................................................................................................................................................8 V.e.ii. Les ouvriers et les employes............................................................................................................................8 V.e.V. Les cadres........................................................................................................................................................8 V.f. Classes et inégalités.................................................................................................................................................9 V.g. Solidarités...............................................................................................................................................................10 V.g.i. La protection sociale...........................................................................................................................................10 Depuis les années soixante-dix, la société francaise, comme les autres sociétés occidentales, a connu des transformations économiques et sociales majeures, aussi bien en matiěre de territoires, de famille, que de travail ou ďécole, pour ne citer que ces domaines. Les differences autrefois nettes entre le rural et ľurbain tendent á diminuer. Les zones de peuplement industnel ou urbain se sont considérablement étalées et elles ne laissent plus hors de leur champ ce qu'on appelait le rural profond. La mobilite quotidienne des Francais a augmente, et ils sont de plus en plus nombreux á habiter une zone rurale pour aller travailler dans les centres urbains. Les frontiěres entre jeunesse, äge actif et troisiěme äge sont moins tranchées. La periodě ďentrée dans la vie adulte s'est allongée, la naissance du premier enfant a été retardée et les débuts dans la vie active sont souvent marques par des emplois précaires qui repoussent ľinstallation dans une vie stable. Parallělement, le jeu combine de ľavancement de ľäge de la retraite, des mises en préretraites, et ľallongement de la vie ont prolongé le temps de la retraite active, et les retraités animent de plus en plus la société francaise. Les femmes ont investi massivement le marché du travail et les domaines culturels, et elles ont pris ľhabitude de créer de nouveaux contacts et ďorganiser de plus en plus la sociabilité de la cellule familiale. Dans la sphere privée, les nouveaux moděles matrimoniaux, celibát, concubinage, famille monoparentale, apparus aprěs 1968, sont reconnus et institutionnalisés. La famille " recomposée " a conduit les beaux-parents et les beaux-enfants á sans cesse inventer leur role pour chaque situation particuliěre, créant des réseaux différents pour chaque conjoint, ex-conjoint et pour les enfants. La courbe des divorces s'est envolée, tout comme la courbe des naissances hors mariage. Le mariage monogame pour toute la vie est remis en question. Le monde du travail, avec ľindividualisation de la gestion des carriěres, a aussi profondément change. Les ouvriers dont les categories se sont multipliées dans tous les secteurs, y compris dans le secteur tertiaire, perdent le sentiment ďappartenance á un merne groupe. Dans le merne temps, ľinsécurité de ľemploi a distendu le lien entre ľentreprise et ses salaries, méme chez les cadres. Parallělement á ľ elevation du niveau ď instruction, ľoffre de sorties culturelles a augmente considérablement. Les visites de musées, de chateaux, ď expositions ont considérablement augmente, et les festivals et manifestations folkloriques se multiplient. Une culture populaire se structure, avec ses moděles, ses genres et ses regies, qui répond au goüt du grand public tandis qu'une minorite est de plus en plus attirée par la culture traditionnelle. Les grandes institutions nationales ont perdu de leur magistere et, en méme temps, le mouvement de decentralisation laisse plus de champ á une structure en réseaux sociaux, noués dans des institutions BE J © Ministěre des Affaires étrangěres 1 France V. La SOCIÉTÉ I locales. La croissance de ľabstention aux diverses elections montre un relatif désintéressement des Francais pour la chose politique institutionnalisée. En revanche, ils sont de plus en plus actifs dans les associations defendant les intéréts particuliers et dans les organisations humanitaires. La confiance des Francais dans leurs élus semble diminuer; ils tendent á préférer Taction directe á travers les associations ou les manifestations. V.a. Villes et campagnes, centralisation et diversité La France a longtemps été le pays le plus rural et le plus centralise de touš les pays d'Europe. En 1945, un tiers de la population était paysanne et les villes ne réunissaient pas la moitié des Francais. Avec cinq millions d'habitants, Paris était la seule grande metropole suivie par Lille, Lyon et Marseille ; toutes les autres capitales provinciales ne dépassaient guěre cent mille habitants. La centralisation du pouvoir monarchique puis républicain faisait de Paris le centre de toute la France, d'ou partaient les ordres du gouvernement, mais aussi les innovations ou les revolutions. Le maillage en étoile des routes et des chemins de fer en est encore aujourd'hui une des preuves. Curieusement, cette centralisation autoritaire n'a pas rendu les sociétés provinciales homogenes. Bien au contraire, malgré un pouvoir central fort, ľautorité unique de l'Eglise catholique, le Code civil, une administration préfectorale omnipotente, une école primaire et des lycées soumis aux mémes programmes et méthodes pédagogiques, malgré Louis XIV, Napoleon, la Revolution et la guerre de 1914-1918, qui fit de touš les Francais des soldats, malgré tout cela, la diversité des langues, des structures familiales, des orientations idéologiques, des mceurs, des formes de hierarchies sociales ont perduré et continuent á structurer la société francaise. Depuis le milieu du XXe siécle, la place du monde rural n'a cessé de diminuer et la société francaise est devenue urbaine : les trois quarts de la population habitent en ville, merne si cette distinction a perdu une grande partie de son sens. La ville est, en effet, davantage un mode de vie qu'un lieu d'habitation et les differences entre ruraux et campagnards, banlieusards et citadins s'estompent. Plus récemment, les Francais ont redécouvert le Sud : Toulouse, Marseille, Montpellier, les villes de la vallée du Rhône, Aix-en-Provence ont connu un développement lié au tourisme, mais aussi á ľexpansion du tissu économique et au développement du train á grande vitesse (TGV). Ľhéliotropisme doit composer depuis les années quatre-vingt-dix avec une attractivité de plus en plus forte de ľOuest. Parallélement, un mouvement de " thalassotropie " se dessine ; les côtes attirent de plus en plus et la construction ďhabitations y augmente s'étendant jusqu'á trente kilometres á ľintérieur des terres. L'urbanisation grignote petit á petit le territoire, et des zones oú villes et villages se succédent sans discontinuer se développent, notamment dans les vallées de la Loire, du Rhône et de la Garonne. Depuis vingt ans, les capitales regionales connaissent un essor remarquable. Elles s'entourent de zones industrielles, ďuniversités, de centres de formation, grace á la collaboration entre les chefs ďentreprises, les élus et les services extérieurs des ministěres qui ont joué un role décisif de stimulant et de conseil. Les chambres de commerce et ď industrie et les chambres des metiers se sont étoffées de services aux entreprises et de centres de formation technique. Cest peut-étre le systéme bancaire qui s'est le moins bien adapté pour servir la croissance des petites et moyennes entreprises parce qu'il est trěs centralise et hiérarchisé. Les universités ont été plus attentives aux debouches de leurs étudiants et ont créé des specialisations ď administration des entreprises et de gestion. Les instituts universitaires de technologie et les écoles de commerce se sont multiplies. Les professeurs et les chefs ďentreprises se rencontrent pour organiser des stages pour les élěves ou les apprentis. Les maires des grandes villes, trěs tôt conscients des exigences culturelles des cadres, ont effectué des aménagements de haut niveau : une salle de concert, un opera, un orchestre paraissaient nécessaires pour attirer les entreprises modernes, et fixer des techniciens, ingénieurs et cadres commerciaux. Des villes moyennes comme Montpellier ou Rennes deviennent de véritables capitales économiques et culturelles. Ainsi, Montpellier a connu une telle expansion que son agglomeration atteint aujourd'hui 450 000 habitants et s'étend presque jusqu'á la mer. Frontignan, Lunel, Loděve, K_2 ' MiniskK- Je AlUniv,"- v.iuiiľjqp 2 France V. La SOCIÉTÉ I Béziers... se tournent vers cette metropole qui, au-delá des frontiěres de son departement, attire population et activités économiques. Outre leur croissance démographique, économique et culturelle, ces villes deviennent autant de sieges de decision et de stratégie qui étendent leur influence sur toutes les communes environnantes, voire la region. Leur avenir commun depend de la capacité de ces métropoles á continuer ďattirer les entreprises. La principále vertu de la plus petite des 36 000 communes francaises est d'etre le premier maillon ou se nouent les liens entre les réseaux techniques, politiques et idéologiques départementaux et nationaux et les réseaux familiaux et micro-locaux de voisinage et ď associations. Cest cette capacité á mettre en relation et á créer ces réseaux qui fait la force de la commune et lui a permis de survivre. Conscientes de ľintérét de se regrouper pour ceuvrer dans certains domaines de leurs competences, les communes ont créé des syndicats intercommunaux specialises ou á vocation multiple (SIVOM) qui assurent la plupart des services municipaux. La commune est aussi le Heu ďépanouissement de trěs nombreuses associations qui se féděrent souvent á ľéchelle regionale et nationale et forment un tissu social trěs vivant que les conseillers municipaux n'hésitent pas á sollicker au benefice des habitants. Depuis trois siécles, la commune est le lieu de la démocratie directe par excellence. Ainsi, la France a conserve cette microstructure locale alors que la plupart des pays voisins ont regroupé leurs communes en unites plus vastes. V.b. La population La population francaise continue de croitre et atteint au ler Janvier 2003 61,4 millions d'habitants (59,6 en France métropolitaine et 1,8 million dans les départements d'outre-mer). II y a eu ainsi 796 000 naissances pour 550 000 décěs en 2002 ; le solde migratoire étant de ľordre de quelque 62 000 individus, on compte au total un accroissement de la population de 313 000 individus. La tendance est toutefois á une baisse car la progression de ľaugmentation de la durée de vie va se ralentir et les jeunes couples ont moins d'enfants. Quant au flux migratoire il ne cesse de baisser, comme dans l'ensemble des pays occidentaux. Ľespérance de vie á la naissance est actuellement de 83 ans pour les femmes et de 75,5 ans pour les hommes - par comparaison, eile n'était respectivement que de 47 et 43 ans au debut du XXe siécle. D'abord lié á la baisse de la mortalite, ľ accroissement de ľespérance de vie est depuis les années soixante le résultat des efforts de lutte contre les maladies cardio-vasculaires et les cancers. Aujourďhui, 84 % des hommes et 93 % des femmes peuvent espérer atteindre 60 ans et, á cet äge, il leur reste encore respectivement 20 et 25 ans en moyenne á vivre. L'écart ďespérance de vie entre les hommes et les femmes est le plus important d'Europe (7,5 ans). Les Francaises ont ľespérance de vie la plus élevée du monde aprés les Japonaises. Les hommes connaissent une surmortalité prématurée (avant 65 ans) notamment liée aux morts violentes - accidents et suicides - aux äges jeunes, et aux comportements á risque - alcool et tabac - vers 55-60 ans. Les progres de ľespérance de vie ne bénéficient pas á tous de la merne maniere. L'écart moyen de vie est de 8 ans entre les ouvriers non qualifies et les cadres supérieurs, et de 5 ans entre les hommes du Nord-Pas-de-Calais et ceux de Midi-Pyrénées. Les femmes francaises sont dans l'Union européenne celieš qui ont le plus d'enfants (191 enfants/100 femmes en 2001) aprés les Irlandaises (198 enfants/100 femmes) loin devant la moyenne européenne (147 enfants/100 femmes). Si l'on observe les generations au moment oú elles ont 24 ans révolus, on constate une baisse continue de la fécondité (de 0,9 enfant par femme de la generation 1930, á 0,32 par femme de 1973) ; en revanche, si on les observe á 39 ans révolus, on constate un fort rattrapage : les femmes nées en 1930 ont eu en moyenne 2,63 enfants, celieš nées en 1950 ont eu 2,07 enfants et celieš nées en 1958 en ont 2,08. Les femmes ont en moyenne leur premier enfant á 28 ans. On estime que les femmes nées aprés 1965 auront en moyenne moins de 2 enfants, et selon toute vraisemblance, le rattrapage ne sera pas aussi important pour ces generations ď aprés 1965. Lune des spécificités de la France en matiére de fécondité est le trěs faible nombre de femmes qui á terme n'auront pas d'enfants : elles ne sont que 10 %, tandis que 25 % des femmes mariées allemandes de 50 ans ne sont pas měres. BE J © Ministere des Affaires étrangeres 3 France V. La SOCIÉTÉ I Evolution de la fécondité depuis 1970 Années Age tnoyen ä la maternité Part de la fécondité hors mariage ( %) 1970 27,2 6,4 1980 26,8 11,4 1985 27,5 19,6 1990 28,3 30,1 1995 29,0 37,9 1996 29,1 39,3 1997 29,2 40,5 1998 29,3 41,3 1999 29,3 42,3 2000 29,4 43,2 2001 29,4 - (Source : INED, Population, no 4-5, 2002.) Les áges de la vie Toutes les sociétés occidentales sont en train de recréer des categories ďäge comme les sociétés tribales en connaissaient. Lajeunesse est devenue une époque de transition dans toutes les classes de la société. Entre la fin de ľadolescence et de ľécole jusqu'á ľentrée definitive dans la vie active et ľétablissement conjugal vers 30 ans, les jeunes vivent un genre de vie instable fait de culture, de sociabilité, de voyages, qui n'existait autrefois que pour les plus privilégiés. A ľäge de la retraite, ľallongement de la vie crée une perióde de quinze á vingt ans ou les loisirs et les activités diverses se font á la guise de chacun. Ainsi, les étapes de ľ existence se différencient, se succědent et s'institutionnalisent: enfance, adolescence, jeunesse, äge actif, troisiěme et quatriěme ages. Cette reorganisation de la société en categories d'äge est commune á tout l'Occident, mais chaque nation ľ interprete en fonction de ses traditions culturelles. áge de la popul ation (en %) Groupes ďäge 1980 1985 1990 1995 2000 2002 0-19 ans 30,6 29,2 27,8 26,1 25,6 25,3 20-59 ans 52,4 52,7 53,2 53,8 53,8 54,1 60 ans ou dont: 65 ans ou 75 ans ou plus plus plus 17,0 14,0 5,7 18,1 12,8 6,3 19,0 13,9 6,8 20,1 15,0 6,1 20,6 16,0 7,2 20,6 16,2 7,6 Ensemble 100 100 100 100 100 100 (Source : INED, Population, no 4-5, 2002) V.b.i. Lajeunesse Les generations de jeunes d'apres-mai 68 ont inventé lajeunesse, en tant que catégorie d'äge. Alors que bon nombre de garcons des generations précédentes commencaient á travailler děs 14 ans sans reelle transition entre l'enfance et la mine ou l'usine, la generation du baby-boom a été la premiere á bénéficier d'une scolarisation jusqu'á 16 puis 18 ans, voire 22 ans. Cet allongement de la durée de la scolarité, et la baisse á 18 ans de la majorite ont favorisé ľémergence de la jeunesse comme perióde d'apprentissage. Ľemploi et la vie conjugate se stabilisent plus tard, vers la trentaine, souvent á la naissance du premier enfant. Cette perióde de transition avec ľäge adulte favorisé les experiences et les apprentissages sentimentaux, sociaux ou professionnels pour tous les jeunes, qu'ils étudient jusqu'á 25 ans ou qu'ils travaillent děs 16 ans. Depuis trente ans, le chômage affecte davantage les plus jeunes, merne si les plus diplômés sont moins touches par le chômage et qu'il est de plus courte durée. Comme toutes les autres périodes de la vie, lajeunesse n'est pas vécue de la merne maniere sel on ľorigine sociale. Merne si la culture jeune est commune et bätie autour de ľamitié, la musique, les sorties, le cinéma..., les revenus, le niveau ďétudes ou le lieu de residence créent des differences. » Ministěre des Affaires étrangěres France V. La SOCIETĚ I V.b.ii. Le troisiěme äge La retraite n'est plus synonyme de vieillesse, de fin de vie et ďinactivité. L'allongement de ľespérance de vie laisse espérer une durée de vingt ans entre le depart á la retraite et le risque de dépendance physique. En 2002, les plus de 60 ans représentent un cinquiěme de la population francaise contre 18 % vingt ans plus tot, ils devraient étre 33,7 % en 2050. Quant á la proportion de personnes de 85 ans et plus, eile s'est accrue, passant de 500 000 personnes en 1975 á plus d'un million au debut de 2001, soit pres de 2 % de la population. Les inégalités sel on les categories sociales se retrouvent pour le troisiěme äge, ainsi un ma- nceuvre a moins de chance de féter son soixante-dixiěme anniversaire qu'un cadre supérieur et la durée de sa retraite sera en moyenne de cinq années plus courte. Le mode de vie depend aussi beaucoup de ľorigine sociale, de ľactivité professionnelle exercée avant la retraite, les inégalités se trouvent merne accentuées par la vieillesse et la dépendance. Le revenu des retraités est aujourďhui supérieur au revenu de la moyenne des Francais notamment grace aux revenus du patrimoine et les professionnels du marketing s'intéressent de plus en plus á cette catégorie ď äge renommée " seniors ", terme suppose plus flaneur et dynamique que " troisiěme äge ". Le mode de vie des retraités ď aujourďhui n'a plus rien de commun avec celui de leurs parents. En bonne santé, ayant des revenus plus élevés, ils voyagent, s'initient á ľinformatique, s'investissent dans la vie associative ou municipale et le bénévolat, sans pour autant négliger la famille et les amis. Disponibles, ils gardent les petits-enfants. Les anciens cadres conservent souvent de leur vie professionnelle un goüt de Taction et de ľefficacité, et ils sont parmi ceux qui participent le plus aux associations et aux conseils municipaux. V. c. Lafemme et ses conquétes Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Francaises ont gagné progressivement le droit de maitriser leur vie : droit de vote en 1944, droit á la contraception (1967) et á ľinterruption volontaire de grossesse (1975) ou possibilité d'exercer une profession sans autorisation de leur mari (1965). En 1954, les femmes représentaient environ un tiers de la population active, aujourďhui quasiment la moitié (47,9 %) et presque toutes les femmes ägées de 15 á 49 ans (80 %) ont un emploi. Leur activité professionnelle diminue avec le nombre d'enfants et avec la presence d'enfants en bas äge. Huit femmes sur dix travaillent dans le secteur tertiaire, et elles sont plus nombreuses que les hommes á étre á temps partiel (une femme sur trois est á temps partiel, huit travailleurs á temps partiel sur dix sont des femmes). Contrairement aux autres pays de l'Europe occidentale, ľemploi des femmes n'a pas entrainé de baisse de la natalité. Elles ont acquis les mémes droits que les hommes, merne si des progres restent á faire en matiěre ďégalité des salaires, de parite dans la vie politique et ďaccěs aux plus hautes responsabilités. Les femmes dans la Chambre basse ou la Chambre unique des pays de l'Union européenne (mars 2002 - en %) Suěde 43 Danemark 38 Finlande 37 Pays-Bas 36 Allemagne 31 Espagne 28 Autriche 23 Portugal 19 Royaume-Uni 18 Luxembourg 17 Irlande 12 France 11 » Ministere des Affaires étrangeres France V. La SOCIÉTÉ I Itálie 10 Grěce 9 (Source : Union interparlementaire et Observatoire de la parité.) Les femmes ont aujourd'hui accěs á tous les metiers méme ceux traditionnellement considérés comme masculins, mais il leur est toujours plus difficile ďaccéder aux postes les plus élevés de la hierarchie. Elles subissent cependant davantage que les hommes, quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle, les effets du chômage. En 2002, 8 % ď hommes sont au chômage et 10 % de femmes, 25 % des femmes actives sans diplome cherchent un emploi alors que 19 % des hommes non diplomas sont en recherche d'emploi. II reste toutefois deux domaines ou il n'y a guěre eu de changement: la politique et les täches ménagěres. La France se situe trěs en decá de la majorite des pays européens pour ce qui est du nombre de femmes élues deputes. II a fallu la revision constitutionnelle du 28 juin 1999 concernant les partis politiques pour faire progresser ľidée que les femmes devaient partager avec les hommes tous les pouvoirs. Mais cette reforme n'a pas eu les effets qu'on pouvait espérer : aux elections de 2002 le pourcentage des femmes parmi les deputes est passe de 10,9 % á 12,3 %. En revanche, dans les conseils municipaux, elles ont presque atteint la parité avec 47 % de conseillers. Enfin, il reste encore bien des progres á faire pour le partage des täches ménagěres. En 1999, ľactivité domésti que représente en France 7 heures par couple et par jour dont 2 heures 45 pour ľhomme (un progres ďun quart d'heure depuis la fin des années quatre-vingt!). Les besognes les plus ingrates restent ľ apanage des femmes (courses, ménage...), les hommes préférant le bricolage. Quand on demande quelle innovation a le plus change la vie quotidienne des femmes, ces derniěres plébiscitent en premier le lave-linge et les couches jetables alors que les hommes évoquent en premier le micro-ondes et les surgelés. V. d. La famílie V.d.i. Le couple La famille peut se concevoir de deux maniéres : ďune part, le groupe conjugal des parents (pere et mere) et de leurs enfants ; ď autre part, la parentěle, le réseau qui réunit tous les parents lies par le sang, ayant un ancétre commun. La famille conjugate s'est considérablement fragilisée depuis cinquante ans par ľaugmentation des divorces, des unions libres, des célibataires, des naissances hors mariage, et des families monoparentales ou recomposées. Le couple a perdu cette remarquable stabilite voulue notamment par l'Eglise catholique et qui caractérisait la famille francaise. Pourtant, la fidélité est de plus en plus valorisée au sein du couple : de 1981 á 1999, le pourcentage de ceux qui la jugent" importante " est passe de 72 % á 81 %, et ceux qui considěrent une aventure extraconjugale " injustifiable " passent de 51 % á 60 %. Les jeunes sont particuliěrement attaches á cette valeur : chez les 18-26 ans ľimportance de la fidélité passe de 50 % á 85 % et le refus d'aventure extraconjugale de 37 % á 60 %. Le mariage, longtemps fondement de la famille, ne symbolise plus le passage á l'äge adulte ni le rite oblige avant la fondation d'une famille. La cohabitation hors mariage se développe ; plus de la moitié des premieres naissances ont Heu hors mariage (57 % des premiers enfants, 45 % des naissances). Le nombre des manages baisse (280 000 en 2002) et les Francais se marient de plus en plus tard, en moyenne á presque 29 ans pour les femmes et 31 ans pour les hommes. En 1999, a été créé le pacte civil de solidarite (PACS), contrat conclu entre deux personnes majeures, de sexe different ou de méme sexe, pour organiser leur vie commune. En 2002, on estime approximativement que huit PACS ont été signés pour cent manages. V.d.ii. La parentěle Face aux structures familiales bouleversées par les ruptures ou les recompositions, les jeunes grands-parents sont le lien et le point de repére entre les membres de la famille. Ils préservent le contact avec les petits-enfants. Ayant un revenu plus élevé ils aident matériellement leurs enfants. Enfin, ils maintiennent les liens entre les membres de la famille (arriéres grands-parents, frěres et BE J © Ministere des Affaires étrangeres g France V. La SOCIÉTÉ I sceurs, oncles et tantes...) en organisant repas et fétes de famille. Par leur intermédiaire la continuité et la solidarite des generations sont maintenues. Le goüt des Francais pour la recherche généalogique, veritable phénoměne de société, montre ľ importance de pouvoir s'inscrire dans une lignée et de preserver la memoire familiale. Les Francais restent trěs attaches au patrimoine et á ľhéritage qui ont longtemps été le fondement économique des families bourgeoises et paysannes. Les bourgeois et les paysans ne représentent plus qu'une faible proportion de la société francaise, mais les cadres, la catégorie sociale en pleine expansion, ont profite de ľenrichissement des cinquante derniéres années pour reconstituer un patrimoine, merne minime, dans le but de le transmettre á leurs enfants. 55 % des ménages sont propriétaires de leur residence principále et, depuis quinze ans, le nombre de propriétaires ďépargne mobiliěre a fortement augmente. Les jeunes quittent le foyer familial de plus en plus tard, vers 22 ans pour les filles et autour de 27 ans pour les garcons, tout en y restant lies, et certains, étudiants ou chômeurs, reviennent le weekend. Plusieurs generations ne cohabitent plus sous le méme toit, mais la proximité des residences s'impose comme evidente pour les trois quarts des jeunes couples mariés ou non qui habitent en moyenne á moins d'une demi-heure de voiture d'un menage de parents, le plus souvent ceux de la femme. La distance n'est cependant pas un obstacle aux rencontres et les petits-enfants vont chez leurs grands-parents les plus proches le mercredi et le week-end, et chez les plus éloignés á chaque vacance scolaire. La famille reste la raison majeure de ľacquisition ou de la reprise de la residence secondaire qui est aussi la maison de famille. D'un été á l'autre, eile rassemble les membres d'une famille géographiquement dispersée. Le 1er novembre est une date qui donne lieu á des retrouvailles familiales puisque de trěs nombreuses families vont sur la tombe de leurs défunts. Ľ augmentation rapide de la cremation n'a, semble-t-il, pas encore entrainé de baisse de la fréquentation des cimetiéres. Le mois de novembre, avec la Toussaint, le jour des morts et le 11 novembre, est le grand moment du culte des morts religieux, familial et patriotique. V.e. Le travail La population active compte 26 millions de personnes. Sa croissance continue liée á la démographie et á ľ augmentation de ľactivité des femmes, devrait décroitre á partir de 2006, avec le depart á la retraite des generations du baby-boom. Depuis trente ans, le monde du travail en France a connu des transformations majeures, comme dans les autres pays européens. L'emploi salarié s'est développé au detriment du travail indépendant, notamment des exploitants agricoles. De la méme maniere, la croissance du secteur des services marchands liée á la tertiairisation s'est faite au detriment du secteur industriel. Ces transformations se sont accompagnées d'une montée du chômage et de la précarité, et d'un accroissement des inégalités. La durée de la vie active se concentre sur une periodě plus courte de l'existence : le taux ďactivité des 15-25 ans et des plus de 50 ans a davantage baissé en France que dans le reste de l'Europe ; et seulement 15 % des 60-64 ans traivaillent encore. De 1975 á 2001, les 30-54 ans sont passes de 53 á 70 % de la population active. 47 % de la main-d'ceuvre est feminine. Le niveau de qualification augmente et le nombre des professions intermédiaires et des cadres croit alors que celui des ouvriers non qualifies ne cesse de diminuer. Le modele de l'emploi salarié á plein temps, á durée indéterminée, a fortement régressé et les Statuts ďemplois précaires (interim, contrats á durée déterminée, stages rémunérés et emplois aides) se multiplient et sont le plus souvent proposes aux jeunes, aux femmes et aux chômeurs. Pour bon nombre de jeunes, ces Statuts sont devenus une sorte de passage oblige pour entrer dans la vie active. 17 % de la population active travaille á temps partiel, surtout des femmes, mais le travail á temps partiel parait plus subi que choisi dans 40 % des cas. Contrairement á d'autres pays de l'Union européenne (Allemagne et Pays-Bas), le travail á temps partiel se développé peu en France. K_2 ' MiniskK- Jc AlUniv,"- v.iuiiľjqp 7 France V. La SOCIÉTÉ I La durée du travail a globalement baissé entre 1995 et 2001 de 1 h 20 pour les salaries á temps complet, passant de 41 h 10 á 39 h 50 en moyenne. Cette reduction de la durée du travail résulte de modifications legislatives incitant á passer á la semaine de 35 heures (voir chapitre " Ľéconomie "). V.e.i. Les agriculteurs En quarante ans, le nombre d'agriculteurs a été divise par quatre, ils ne sont plus que 600 000 aujourd'hui (un Francais sur trois en 1945). Les exploitations, moins nombreuses, se sont agrandies et ont été restructurées : leur surface moyenne a presque triplé en quarante ans (14 hectares en 1955, 42 hectares aujourd'hui). Les agriculteurs sont devenus de véritables chefs d'entreprises, qui passent beaucoup de temps á la gestion de leur exploitation. La gestion en société est encore minoritaire, mais eile a fait une percée et on dénombre 56 000 exploitations sous forme ď exploitation agricole á responsabilité limitée (EARL) et 41 500 sous forme de groupement agricole ď exploitation en commun (GAEC). La plupart des agriculteurs complétent leur propriété par des terres en fermage, qui sont de plus en plus nombreuses. La mécanisation et ľutilisation des produits chimiques et biologiques ont fait de ľagriculture francaise une des plus modernes et productives du monde, eile est la deuxiěme exportatrice aprés les Etats-Unis. Le nombre des salaries agricoles n'a cessé de décroítre. Plus jeunes, ils ont acquis une qualification professionnelle et sont devenus de véritables techniciens. Parallélement les exploitants font de plus en plus appel á des entreprises de travaux agricoles. Les agriculteurs forment la profession la plus syndiquée, et le syndicat majoritaire est la Federation nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Malgré leur petit nombre, les agriculteurs pěsent d'un poids particulier dans les campagnes electorates ; aujourd'hui 20 % des maires de France sont des agriculteurs. Les Francais (90 % selon les sondages) sont toujours préts á payer le coüt supplemental d'une agriculture traditionnelle, par exemple ľélevage de poulets en liberté. V.e.ii. Les ouvriers et les employes Les récentes mutations du travail ont eu un impact incontestable sur la classe ouvriěre. La communauté ouvriěre, homogene, capable ď affronter la domination patronale au nom de son utilité sociale a disparu. Le sentiment ďappartenir á une classe est en forte baisse et la nouvelle generation ne s'identifie plus du tout á ce monde ouvrier. Bien qu'il reste beaucoup d'ouvriers industriels soumis au travail á la chaíne, de plus en plus d'ouvriers travaillent dans de petites ou moyennes entreprises, et leur nombre diminue. De nombreux secteurs industriels, le textile, la confection, le travail du cuir, la métallurgie, la mécanique, gros employeurs de main-ďceuvre ouvriěre plutôt non qualifiée, ont du réduire leurs effectifs. Et cette main-ďceuvre peu qualifiée s'est déplacée vers des emplois dans les services et le commerce, rendant la profession ouvriěre heterogene. De merne ľaugmentation de la demande de service en assistantes maternelles, travailleurs familiaux, caissiers, serveurs, agents de sécurité, ouvriers du tri ou d'agents de services d'entretien ont permis á beaucoup de personnes non qualifiées de se reclasser. Pour ces professions peu qualifiées, le contrat ď interim est devenu un mode de gestion, flexible pour ľ employ eur, précaire pour ľ employe. Pour les emplois qualifies, ľinstabilité est moins grande. Si les systěmes automatisés de ľindustrie ont fait disparaitre certains metiers comme les chaudronniers, les monteurs, les ajusteurs et soudeurs, en revanche, ils ont permis la creation de postes de régleurs des équipements et de maintenance ou des professions concernant la logistique. Les ouvriers de ľindustrie sont devenus les ouvriers du tertiaire. De merne pour les employes, les emplois administratifs ont chute pour étre remplacés par des emplois de bureautique et ďinformatique; pármi cette catégorie, les employes du commerce et du tourisme ont connu une progression remarquable. Les enfants d'ouvriers ont poursuivi leurs études et la difference de niveau entre parents et enfants a pu aboutir á déconsidérer la position des parents et á remettre en cause ľidentité ouvriěre. V.e.V. Les cadres La catégorie des cadres rassemble des individus trěs divers : diplome, parcours professionnel, revenu, origine sociale, genre de vie, opinion politique..., tout les distingue et pourtant ils forment un groupe, qui malgré une trěs grande hétérogénéité, se retrouve dans leurs preoccupations face á revolution des conditions de travail et leur parcours professionnel. Dans les années quatre- vingt-dix, Bt J © Ministěre des Affaires étrangěres Q France V. La SOCIÉTÉ I la crise économique a fait connaítre le chômage aux cadres (4,5 % d'entre eux en 1999) et a développé un malaise parmi eux, lié á la definition méme du cadre qui était jusque-lá claire - il encadrait du personnel et était membre de la direction - et á leurs conditions de travail, qui se sont dégradées (stress, surcharge de travail, impact du chômage...). Aujourd'hui, le role du cadre s'oriente de plus en plus vers des fonctions d'animation et d'organisation, ďoú une certaine dilution des fonctions de direction et ď autorite, et le sentiment que la frontiěre cadre/non cadre a tendance á devenir plus floue. Le malaise des cadres se traduit par une modification de leur relation avec ľentreprise et une certaine prise de distance avec eile. lis ont ľimpression que leur statut se banalise. Actuellement, ľacces au statut de cadre se fait par promotion interne pour un cadre sur deux et un cadre sur trois ľobtient děs son premier emploi. V.f. Classes et inégalités Le pouvoir ď achat moyen a augmente de facon continue depuis un demi-siěcle et a été multiplié par cinq. Pour ľ ensemble des manages, la moyenne mensuelle des revenus se situe aux alentours de 2 100 euros brut (non compris les revenus du patrimoine). Parmi les actifs salaries, les célibataires percoivent en moyenne un peu plus de 1 200 euros, les couples sans enfant 2 400 euros et les couples avec deux enfants un peu plus de 2 700 euros. Le revenu median est de moins de 1 900 euros. En 1956, on observait une fraction importante de population trěs pauvre et une fraction trěs riche assez nombreuse. Au milieu des années quatre- vingt, la proportion des riches, relativement au reste de la population, a fortement diminué, la situation des plus pauvres s'est nettement améliorée et les classes moyennes se sont développées de facon massive. Sur la periodě 1985-1995, la part des revenus ďactivité a baissé de 6 % dans le revenu des manages passant de 64,5 % á 58,5 %, tandis que les revenus du patrimoine progressaient de 10,5 á 13 %, et les retraites de 16,7 á 19,8 %. Le revenu des personnes ägées a done augmente beaucoup plus rapidement que celui des actifs. Les inégalités ont progressé depuis le debut des années quatre-vingt-dix au detriment des salaries et des chômeurs. L'écart entre les Francais les plus pauvres et les Francais les plus riches tend á augmenter. En 2000, les 10 % des ménages les plus fortunes détiennent 44 % du patrimoine total; cette concentration du patrimoine s'atténue avec les nouvelles generations. La moitié des ménages de salaries posséde un patrimoine supérieur á 67 000 euros et celui des 10 % les plus riches est ď environ 242 000 euros. Les revenus des categories les plus aisées disposant ďun patrimoine plus important ont augmente nettement plus vite que ceux des ménages les moins favorisés. La pauvreté, évaluée á 10 % de la population, n'a pas augmente, mais eile a change de nature. La pauvreté de type traditionnel, celie des taudis, des personnes ägées ou de certaines professions en déclin (petits commercants ou agriculteurs), qui se perpétuait souvent de generation en generation, a été prise en charge grace au développement de la protection sociale. En revanche, ľapparition du chômage de longue durée a multiplié les situations ď exclusion : surtout des jeunes peu ou pas qualifies á la recherche ďemploi, des families monoparentales ou des chômeurs de plus de 45 ans. Les dépenses de ľ Etat consacrées á la lutte contre ľexclusion ne cessent ďaugmenter (6,87 millions ď euros en 2002). Des progres substantiels ont été realises dans la lutte contre certaines formes de pauvreté avec notamment ľamélioration des retraites pour les plus défavorisés, revolution du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC), ľinstauration du revenu minimum ďinsertion (RMI) ou de la couverture maladie universelle (CMU). Le RMI a été mis en place en 1989 avec pour objectif ďassurer aux plus démunis un revenu minimum et de leur apporter un soutien pour sortir de ľassistanat et se réinsérer professionnellement et socialement. Actuellement, environ un million de personnes bénéficient du RMI, la moitié ont moins de 30 ans. Les bénéficiaires sont de plus en plus souvent diplômés et charges de famille. Ces derniéres categories sortent plus facilement du RMI, alors que les bénéficiaires du RMI depuis plus d'un an, de plus en plus nombreux, qui basculent dans une pauvreté durable sont des travailleurs non qualifies, des femmes seules, des families monoparentales ou nombreuses. Souvent ľextréme pauvreté est le résultat d'un cumul de difficultés : une mauvaise santé, des conditions de logement dégradées, un isolement social... qui peut conduire á la marginalisation, notamment si le réseau familial ne fonetionne pas. K_2 ' MllllskK- J v: s AlkilK". v,il;ilľjv,-|p 9 France V. La SOCIÉTÉ I Globalement, si l'on regarde revolution des professions depuis trente ans, on assiste á ce que les Anglais nomment le upgrading, un mouvement de glissement vers le haut. Ľ elevation des besoins en matiere de production ou de fonctionnement de la société reclame de plus en plus d'emplois moyens ou supérieurs et une diminution trěs nette des postes non qualifies. Cela correspond á ľ augmentation du niveau moyen de formation scolaire et universitaire. V.g. Solidarités V.g.i. La protection sociale Le systéme de protection sociale francais est un des plus performants au monde et il répond á des besoins fondamentaux comme la santé, ľindemnisation du chômage, les minima sociaux, la politique familiale ou les retraites. Fonde sur le principe de la solidarite nationale, il couvre ľ ensemble de la population résidant en France contre les consequences financiéres des risques de la vie. II a accompagné la société et s'est adapté aux nouveaux besoins. II connait actuellement des difficultés de financement, et pour rétablir les comptes, les entreprises comme les ménages ont été mis á contribution mais il devra répondre aux défis liés á la lutte contre les exclusions, les evolutions familiales, le vieillissement de la population et la prise en compte de ľintérét des generations futures. La protection sociale recouvre le paiement des retraites, les dépenses de santé, les indemnités de chômage, les prestations familiales, ľ aide au logement et les dépenses liées á ľ exclusion sociale comme le RMI. Ces dépenses représentent 28,5 % du PIB en 2001. Les dépenses de la protection sociale ont augmente deux fois et demi plus vite que la richesse nationale depuis 1945. Cette augmentation est due au nombre plus élevé de retraites avec des niveaux de pension aussi plus élevés (44 % du total des dépenses en 2001), á la progression des dépenses de santé avec la couverture universelle, ľallongement de ľespérance de vie et les progres médicaux (34,8 % du total), la deterioration de ľemploi et ľ augmentation des indemnités de chômage qui deviennent presque aussi importantes que les dépenses liées á la famille. Les recettes provenant principalement des cotisations percues sur les revenus ďactivité ne süffisant pas, la contribution sociale généralisée (CSG) a été créée en 1991 et la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS) en 1996. Elles élargissent les contributions prélevées sur d'autres revenus. Ainsi les cotisations sur les revenus ďactivité ne représentent plus que 66,5 % des revenus de la protection sociale en 2001. Source : d 'aprěs le site du Minister e des Affaires étrangěres. K_2 ' MllllskK- J v: s AlkilK". v,il;ilľjv,-|p 10