Marcel PAGNOL (1895-1974) Topaze, Fasquelle, 1928. TOPAZE ­ QUESTIONS 1) Quelles étaient les valeurs de Topaze ­ professeur? 2) Comment les valeurs de Topaze ont changées? Comment sést changé Topaze dans son nouveau métier? 3) Quést-ce qui a influencé son changement? Personnages: TOPAZE professeur la pension Muche TAMISE professeur la pension Muche SUZY trs jolie femme, la maîtresse de Régis Castel-Bénac (conseiller municipal) ACTE ISCENE XII ĽELEVE TRONCHE, décisif. Aux courants ďair. Toute la classe rit. TOPAZE, il frappe petits coups rapides sur son bureau pour rétablir le silence. Élve Tronche, ce que vous dites n'est pas entirement absurde, puisque vous répétez un conseil que vous a donné madame votre mre, mais vous ne touchez pas au fond mme de la question. Pour réussir dans la vie, il faut tre... Il faut tre?... (Ľélve Tronche sue horriblement, plusieurs élves lvent le doigt pour répondre en disant M'sieur... M'sieur... . Topaze repousse ces avances.) Laissez répondre celui que j'interroge. Élve Tronche, votre dernire note fut un zéro. Essayez de ľaméliorer... Il faut tre ho... ho... Toute la classe attend la réponse de ľélve Tronche. Topaze se penche vers lui. ĽELEVE TRONCHE, perdu. Horrible! Éclat de rire général accompagné ďune ritournelle de boîte musique. TOPAZE, découragé. Zéro, asseyez-vous. (Il inscrit le zéro.) Il faut tre honnte. Et nous allons vous en donner quelques exemples décisifs. Ďabord toute entreprise malhonnte est vouée par avance un échec certain. (Musique. Topaze ne bronche pas.) Chaque jour, nous voyons dans les journaux que ľon ne brave point impunément les lois humaines. Tantôt c'est le crime horrible ďun fou qui égorge ľun de ses semblables, pour s'approprier le contenu ďun portefeuille; ďautres fois, c'est un homme alerte, qui, muni ďune grande prudence et ďoutils spéciaux, ouvre illégalement la serrure ďun coffre-fort pour y dérober des titres de rente; tantôt, enfin, c'est un caissier qui a perdu ľargent de son patron en ľengageant tort sur le résultat futur ďune course chevaline. (Avec force.) Tous ces malheureux sont aussitôt arrtés, et traînés par les gendarmes aux pieds de leurs juges. De l, ils seront emmenés dans une prison pour y tre péniblement régénérés. Ces exemples prouvent que le mal reçoit une punition immédiate et que s'écarter du droit chemin, c'est tomber dans un gouffre sans fond. (Musique.) Supposons maintenant que par extraordinaire un malhonnte homme... ait réussi s'enrichir. Représentons-nous cet homme, jouissant ďun luxe mal gagné. Il est admirablement vtu, il habite lui seul plusieurs étages. Deux laquais veillent sur lui. Il a, de plus, une servante qui ne fait que la cuisine, et un domestique spécialiste pour conduire son automobile. Cet homme a-t-il des amis? Ľélve Cordier lve le doigt. Topaze lui fait signe. Il se lve. CORDIER Oui, il a des amis. TOPAZE, ironique. Ah? vous croyez qu'il a des amis? CORDIER Ou, il a beaucoup ďamis. TOPAZE Et pourquoi aurait-il des amis? CORDIER Pour monter dans son automobile. TOPAZE, avec feu. Non, monsieur Cordier... Des gens pareils... s'il en existait, ne seraient que de vils courtisans... Ľhomme dont nous parlons n'a point ďamis. Ceux qui ľont connu jadis savent que sa fortune n'est point légitime. On le fuit comme un pestiféré. Alors, que fait-il? Marcel PAGNOL (1895-1974) Topaze, Fasquelle, 1928. ELEVE DURANT-VICTOR Il déménage. TOPAZE Peut-tre. Mais qu'arrivera-t-il dans sa nouvelle résidence? DURANT-VICTOR Ça s'arrangera. TOPAZE Non, monsieur Durant-Victor, ça ne peut pas s'arranger, parce que quoi qu'il fasse, o qu'il aille, il lui manquera toujours ľapprobation de sa cons... de sa cons... Il cherche des yeux ľélve qui va répondre. Ľélve Pitart-Vergniolles lve le doigt. PITART-VERGNIOLLES De sa concierge. Explosion de rires. TOPAZE, grave. Monsieur Pitart-Vergniolles, j'aime croire que cette réponse saugrenue n'était point préméditée. Mais vous pourriez réfléchir avant de parler. Vous eussiez ainsi évité un zéro qui porte votre moyenne un coup sensible. (Il inscrit le zéro fatal.) Ce malhonnte homme n'aura jamais ľapprobation de sa conscience. Alors, tourmenté jour et nuit, pâle, amaigri, exténué, pour retrouver enfin la paix et la joie, il distribuera aux pauvres toute sa fortune parce qu'il aura compris que... Pendant ces derniers mots, Topaze a pris derrire lui un long bambou et il montre, du bout de cette badine, ľune des maximes sur le mur. TOUTE LA CLASSE, en choeur, ďune voix chantante. Bien mal acquis ne profite jamais... TOPAZE Bien. Et que... Il montre une autre maxime. TOUTE LA CLASSE, mme jeu. Ľargent ne fait pas le bonheur... TOPAZE Parfait. Voyons maintenant le sort de ľhonnte homme. Élve Séguédille, voulez-vous me dire quel est ľétat ďesprit de ľhonnte homme aprs une journée de travail? ELEVE SEGUEDILLE Il est fatigué. TOPAZE Vous avez donc oublié ce que nous avons dit vingt fois dans cette classe. Le travail est-il fatigant? ELEVE BERTIN, il se lve, les bras croisés et récite ďun trait. Le travail ne fatigue personne. Ce qui fatigue, c'est ľoisiveté, mre de tous les vices. TOPAZE Parfait ! Monsieur Bertin, je vous donne dix. Si cet honnte homme est caissier, mme dans une grande banque, il rendra ses comptes avec une minutie scrupuleuse et son patron charmé ľaugmentera tous les mois. Acte IV SCENE IV Entre Tamise. Il est exactement semblable ce qu'il était au premier acte. Redingote usée, parapluie sous le bras, lorgnon cordon. Topaze, un peu gné, mais joyeux, va vers lui. TOPAZE Tamise... TAMISE Topaze!... (Ils se tiennent la main. Ils se regardent en riant.) Tu ľas coupée! Il montre le menton de Topaze. TOPAZE Eh oui... Dans les affaires... Ça me change beaucoup? TAMISE Tu as ľair ďun acteur de la Comédie-Française. TOPAZE Je suis trs content de te voir. TAMISE C'est un plaisir que tu aurais eu plus tôt si je n'avais pas trouvé cinq ou six fois porte de bois... Tes dactylos ont d te le dire... Elles Marcel PAGNOL (1895-1974) Topaze, Fasquelle, 1928. me répondaient toujours : Monsieur le directeur n'est pas l. J'avais mme fini par m'imaginer que tu ne voulais pas me recevoir... Et je ťavoue que je le trouvais un peu fort. TOPAZE Je pense bien! Deux vieux amis comme nous! TAMISE Surtout que j'ai quelque chose ďimportant te dire. TOPAZE Dis-le. TAMISE, il s'assoit. Tu sais que je suis ton ami. Un vieil ami sincre et que je n'ai jamais été indiscret. Mais ce que j'ai te dire est trs grave, puisqu'il s'agit de ta réputation... TOPAZE Ma réputation? TAMISE Ça me fait de la peine de te le dire. Mais devant moi on a parlé de ton associé comme ďun politicien... taré... et mme un parfait honnte homme m'a laissé entendre que tu ne ľignorais pas, et que tu faisais des affaires douteuses. TOPAZE Douteuses? TAMISE Douteuses. Ďailleurs, ces bruits ont reçu la consécration de la presse... Voici un écho qui m'a été remis par un parfait honnte homme, et qui a paru, il y a fort longtemps, dans un journal des plus sérieux. Il lui donne un petit bout de papier qu'il sort de son portefeuille. Topaze le prend. TOPAZE Eh bien? Quelles sont tes conclusions? TAMISE Mon cher, je suis venu ťavertir. Regarde de prs les affaires que tu traites avec ce monsieur... Et, ďautre part, écris aux journaux pour les détromper. TOPAZE Mon vieux Tamise, je te remercie. Mais je suis parfaitement fixé sur toutes les affaires que j'ai traitées jusqu'ici. TAMISE, son visage s'éclaire. Elles ne sont pas douteuses? TOPAZE Pas le moins du monde. Toutes ces affaires sont de simples tripotages, fondés sur le trafic ďinfluence, la corruption de fonctionnaires et la prévarication. Tamise, ahuri, le regarde. Puis il éclate ďun rire énorme et confiant. TAMISE Sacré Topaze. TOPAZE Je ne plaisante pas. TAMISE, rit de plus belle. Tu me donnes une leçon... mais j'avoue que je ľai méritée... Que veux-tu! On m'avait dit ça avec tant ďassurance. Et ce journal. (Il regarde Topaze en riant et finit par dire.) Et puis, je ne sais pas si c'est parce que tu as tellement ľair ďun acteur, mais j'ai presque failli te croire ! TOPAZE Mais il faut me croire! Tout ce que j'ai fait jusqu'ici tombe sous le coup de la loi. Si la société était bien faite, je serais en prison. TAMISE Que dis-tu? TOPAZE La simple vérité. TAMISE Tu as perdu la raison? TOPAZE Du tout. TAMISE, se lve en tremblant. Quoi! C'est donc vrai? Tu es devenu malhonnte? TOPAZE Tamise, mon bon ami, ne me regarde pas avec horreur, et laisse-moi me défendre avant de me condamner... TAMISE Toi! Toi qui étais une conscience, toi qui poussais le scrupule jusqu' la manie... TOPAZE Marcel PAGNOL (1895-1974) Topaze, Fasquelle, 1928. Je puis dire que pendant dix ans, de toutes mes forces, de tout mon courage, de toute ma foi, j'ai accompli ma tâche de mon mieux avec le désir dťre utile. Pendant dix ans, on m'a donné huit cent cinquante francs par mois. Et un jour, parce que je n'avais pas compris qu'il me demandait une injustice, ľhonnte Muche m'a fichu la porte. Je ťexpliquerai quelque jour comment mon destin m'a conduit ici, et comment j'ai fait, malgré moi, plusieurs affaires illégales. Sache qu'au moment o j'attendais avec angoisse le châtiment, on m'a donné la récompense que mon humble dévouement n'avait pu obtenir : les palmes. TAMISE, ému. Tu les as? TOPAZE Oui, et toi? TAMISE Pas encore. TOPAZE Tu le vois, mon pauvre Tamise. Je suis sorti du droit chemin, et je suis riche et respecté. TAMISE Sophisme. Tu es respecté parce qu'on ignore ton indignité. TOPAZE Je ľai cru, mais ce n'est pas vrai. Tu parlais tout ľheure ďun parfait honnte homme qui ťa renseigné. Je parie que c'est Muche? TAMISE Oui, et si tu ľentendais s'exprimer sur ton compte, tu rougirais. TOPAZE Ce parfait honnte homme est venu me voir. Je lui ai dit la vérité. Il m'a offert un faux témoignage, la main de sa fille et la présidence de la distribution des prix. TAMISE La présidence... Mais pourquoi? TOPAZE Parce que j'ai de ľargent. TAMISE Et tu ťimagines que pour de ľargent... TOPAZE Mais oui, pauvre enfant que tu es... Ce journal, champion de la morale, ne voulait que vingt-cinq mille francs. Ah! ľargent... Tu n'en connais pas la valeur... Mais ouvre les yeux, regarde la vie, regarde tes contemporains... Ľargent peut tout, il permet tout, il donne tout... Si je veux une maison moderne, une fausse dent invisible, la permission de faire gras le vendredi, mon éloge dans les journaux ou une femme dans mon lit, ľobtiendrai-je par des prires, le dévouement, ou la vertu? Il ne faut qu'entrouvrir ce coffre et dire un petit mot : Combien? (Il a pris dans le coffre une liasse de billets.) Regarde ces billets de banque, ils peuvent tenir dans ma poche, mais ils prendront la forme et la couleur de mon désir. Confort, beauté, santé, amour, honneurs, puissance, je tiens tout cela dans ma main... Tu ťeffares, mon pauvre Tamise, mais je vais te dire un secret : malgré les rveurs, malgré les potes et peut-tre, malgré mon coeur, j'ai appris la grande leçon; Tamise, les hommes ne sont pas bons. C'est la force qui gouverne le monde, et ces petits rectangles de papier bruissant, voil la forme moderne de la force. TAMISE Il est heureux que tu aies quitté ľenseignement, car si tu redevenais professeur de morale... TOPAZE Sais-tu ce que je dirais mes élves? (Il s'adresse soudain sa classe du premier acte.) Mes enfants, les proverbes que vous voyez au mur de cette classe correspondaient peut-tre jadis une réalité dispa rue. Aujourďhui on dirait qu'ils ne servent qu' lancer la foule sur une fausse piste, pendant que les malins se partagent la proie; si bien qu' notre époque le mépris des proverbes c'est le commencement de la fortune... Si tes professeurs avaient eu la moindre idée des réalités, voil ce qu'ils ťauraient enseigné, et tu ne serais pas maintenant un pauvre bougre. TAMISE Mon cher, je suis peut-tre bougre, mais je ne suis pas pauvre. TOPAZE Toi? Tu es pauvre au point de ne pas le savoir. TAMISE Allons, allons... Je n'ai pas les moyens de me payer beaucoup de plaisirs matériels mai ce sont les plus bas. TOPAZE Encore une blague bien consolante ! Les riches sont bien généreux avec les intellectuels : ils nous laissent les joies de ľétude, ľhonneur du travail, la sainte volupté du devoir accompli, ils ne gardent pour eux que les plaisirs de second ordre, tels que caviar, salmis de perdrix, Rolls-Royce, Champagne et chauffage central au sein de la dangereuse oisiveté ! TAMISE Tu sais pourtant que je suis trs heureux! TOPAZE Tu pourrais lťre mille fois plus, si tu pouvais jouir du progrs. Et pourtant, le progrs, ceux qui ľont permis, ce sont les gens grosse tte, les gens comme toi. TAMISE Marcel PAGNOL (1895-1974) Topaze, Fasquelle, 1928. Allons donc... Tu sais bien que je n'ai rien inventé. TOPAZE Je le sais bien... Tu n'es pas un de ceux qui nourrissent la flamme, mais tu la protges de tes pauvres mains, et j'ai la rage au coeur de les voir pleines ďengelures, parce que tu n'as jamais pu te payer ces gants de peau grise fourrée de lapin que tu regardes depuis trois ans dans la vitrine ďun magasin. TAMISE C'est vrai. Mais ils cotent soixante francs. Je ne puis pourtant pas les voler. TOPAZE , Mais c'est toi qu'on les vole, puisque tu les mérites et que tu ne les as pas! Gagne donc de ľargent ! TAMISE Comme toi? Merci bien. Et puis, moi, je n'ai pas les mmes motifs. TOPAZE Quels motifs? TAMISE Toutes ces théories, je vois trs bien ďo elles viennent. Tu aimes une femme qui te demande de ľargent... TOPAZE Elle a raison. TAMISE Je te ľavais bien dit, Topaze. C'est une chanteuse... et peut-tre une chanteuse qui ne chante mme pas.. Ça cote cher. TOPAZE Tu as vu des femmes 'qui aiment les pauvres? TAMISE Tu ne vas pourtant pas dire qu'elles font toutes le mme calcul? TOPAZE Non. Je dis qu'en général elles préfrent les hommes qui ont de ľargent, ou qui sont capables ďen gagner... Et c'est naturel. Aux temps préhistoriques, pendant que les hommes dépeçaient la bte abattue et s'en disputaient les lambeaux, les femmes regardaient de loin... Et quand les mâles se dispersaient, en emportant chacun sa part, sais-tu ce que faisaient les femmes? Elles suivaient amoureusement celui qui avait le plus gros bifteck. TAMISE Allons, Topaze, tu blasphmes. Et puis, mme si tu as raison, je ne veux pas te croire... Topaze, si tu n'es pas compltement pourri, fais un effort... Sauve-toi... Quitte cette femme qui ťa perdu, viens, pars tout de suite avec moi TOPAZE Tu es fou, mon bon Tamise... Ce n'est pas moi qu'il faut sauver. C'est toi. Veux-tu quitter la pension Muche?... Veux-tu travailler avec moi? TAMISE Quand tu feras des affaires honntes. TOPAZE Celles que je ferai désormais le seront, mais pas pour toi. Pour gagner de ľargent, il faut bien le prendre quelqu'un... TAMISE Mais ce compte, il n'y aurait plus ďhonntes gens. TOPAZE Si. Il reste toi. Viens demain me voir, et nous étudierons la possibilité de changer ça. TAMISE Ah non!... Surtout s'il ne reste plus que moi. Ils me feront peut-tre une pension. La porte s'ouvre. Suzy paraît. SUZY Vous tes occupé? Je vous attends. Régis est parti. Elle sourit, elle sort. Un silence. TAMISE C'est cette Dalila qui ťa rasé le poil. . Elle est belle. TOPAZE Écoute, peux-tu venir me voir demain matin? TAMISE Oui, c'est jeudi. TOPAZE Eh bien, demain, mon vieux, excuse-moi... . TAMISE, avec une grande indulgence. Va, je ťexcuse... Topaze sort. Tamise, resté seul, regarde le bureau. Il hoche la tte. Il essaie les fauteuils de cuir, puis il va s'asseoir au bureau de Topaze, dans une attitude qu'il croit tre celle ďun homme ďaffaires. Brusquement, côté de lui, le téléphone sonne. Il tressaille, il se lve ďun bond. Entre une dactylo. Elle prend le récepteur. LA DACTYLO Marcel PAGNOL (1895-1974) Topaze, Fasquelle, 1928. Oui, monsieur le ministre... (Tamise, automatiquement, ôte son chapeau.) Non, monsieur le ministre. M. le directeur est sorti... Demain matin, monsieur le ministre. Bien, monsieur le ministre... Elle raccroche et elle inscrit la communication sur un bloc-notes. TAMISE Dites donc, mademoiselle, il y a ici un personnel assez nombreux? LA DACTYLO Cinq dactylos. TAMISE Et... Qui est le secrétaire de M. le directeur? LA DACTYLO Il n'en a pas. TAMISE Ah? Il n'a pas de secrétaire? Et pendant qu'elle met de ľordre sur le bureau, Tamise sort, pensif, pendant que le rideau descend. RIDEAU.