Chapitre III LA CIASSE DES PREPOSITIONS Dans les deux chapitres precedents, nous nous sommes concentre sur s propositions les plus typiques, c'est-ä-dire les prepositions simples, qui >jxir;iissent au locuteur comme inanalysables. La liste qu'on peut en dres-•s coin porte en tout cas les unites suivantes : ä. Litres, avant, avec, chez, contre, dans, de, depuís, derriěre, děs, deiuriit, en, entre, envers, hors, jusque, par, pármi, pendant, pour, sans, schui, sous, sur, vers. Tin [-Kamen un peu plus attentif de cette liste révěle qu'elle est peu ho-lo^čnc : depuis, envers etparmi pourraient étre analyses et pendant porte nijours !es marques formelles de son origine, un participe. Si l'on se penche .ir l'origine d'autres prepositions, le tableau est plus complexe encore : chez si is.su cl'un nom, le latin CASA désignant la maison et tant son sens que sa istribuiion reflětent toujours cette origine, tandis que bon nombre ďautres repositions, qui nous sembíent actuellement élémentaires, sont issues de ľ'nliignirs, comme aprěs, avant, avec, dans, derriěre, devant, et jusque. Ain-dcucnil. est issu de la combinaison de + avant; cette derniěre preposition sr clloniéme la condensation d'une locution compoitant les prepositions ". -í Ali ('ä partir de') et ANTE ('avant, devanť). La liste des prepositions ■ st- semble done contenir, outre les successeurs des prepositions latines ■ ic d, de, par'ou pour, d'une part d'anciennes locutions et d'autre part le - ' -K de changements de categories. 105 la preposition enfrangais Un bref examen des prepositions moins centrales confirme ceite [ miěre analyse. On note ainst qu'une grammaire comme Grevisse et (kx-(1993) cite dans la liste des prepositions un ensemble d'anciens participr.s concemant, durant, moyennant, nonobstant, suivant, toitchant ,■ attendu, excepts, passé, suppose, vu, auxquels on peut ajouter le compose hormis. Elle y ajoute des adjľi comme saufetplein, certains emplois de void et de voilä ou ďily a {/c vu il y a trois jours /'void trois semaines.') et inclut dans sa liste pres, h/ibiu lement traité comme un adverbe. La meine grammaire cite égalemenl i longue liste de locutions prépositives, dont certaines sont trěs proches prepositions simples, comme quant ä et quitte ä. La premiere comporle element, quant, qui ne s'emploie plus isolément et le mot quitte dans la conde ne semble plus pouvoir étre Ké ä l'adjectif homonyme. Sen les conventions graphiques semblent les cantonner dans la liste des loculie La merne source propose également un certain nombre de prepi >siii en voie de disparition ; parmi celles-ci, on notera decä, delä et la série dans, dessous, dessus, devers dont plusieurs membres peuvent fonctinn comme adverbe ou comme nom. On y ajoutera des prepositions dispar comme atot et o/od ('avec') ou lez ('le long') ou qui ne survivent que d des formules toutes faites, comme yore dans Tout est perdu fors ľbom/ei L'inventaire des prepositions est done ouvert et ce de deux manier d'une part, de nouvelles prepositions se forment, ä partir de locutions el changement de categoric et, d'autre part, certaines prepositions entrenl d d'autres categories. Ce troisiěme chapitre sera consacré ä cette double j blématique. Le premier paragraphe examinera les locutions prepositive le second les prepositions par transposition, avec une attention particiiľ pour les noms servant de preposition comme question ou style. Le den paragraphe sera consacré ä la preposition qui pose de la maniere la [ nette le probléme de la réanalyse, de, en particulier dans ses emplois n >ir article et comme introducteur ďun infinitif. 1. Les locutions prépositives Comme il ressort de ľintroduction ci-dessus, l'inventaire des prep tions de base est relativement réduit. Les prepositions sont toutefois cons rées comme une classe ouverte, et ce ä cause des membres r périphériques de la classe et surtout ä cause des nombreuses expressi complexes habitueilement connues sous le nom de locutions préposiii" Alors qu'il n'y a qu'une bonne vingtaine de prepositions fondamentaics. 106 La classe des prepositions iljni.-ninns des spécialistes (Gross 1986 ; Borillo 1997) parlent en effet de ;,is ;i cjiiatre cents locutions. LU m >tion de locution est toutefois fort peu precise et il convient de défi-ľ une critériologie appropriée. Comme préalable, nous proposerons au pa-^říiplie 1.1. une typologie qui présente un panorama de touš les types Hiueh ([ui peuvent étre retenus. Cet inventaire permettra de discuter au pa-«.i-aphe 1.2. la notion méme de locution et de discuter les degrés de fige-icnr et de coalescence qui les caractérisent. Les trois paragraphes suivants ivisageront trois problemes spécifiques : les locutions comportant un élé-cni lit'1 ;i une preposition simple comme au dessus de, le statut de la prépo-tiun f/e qui occupe la derniěre position dans bon nombre de locutions et s lotiilions formées d'une combinaison de prepositions. J. Typologie Irs nombreuses sequences de mots qui ont été reconnues comme iocu-jDs pripositionnelles parce qu'elles commutent avec une preposition inple ei qu'elles comportent plusieurs unites lexicales dont au moins une éposiiion peuvent étre classées en fonction de la classe ä laquelle appar-:-ni ieiir element saillant. si n k -i i ires comportant un nom ; AI : N P : face ä, histoire de, ■\2 : I'! N P2: ä côté de, en face de, A.-j: l'L le/la/les N P2: au bord de, ä l'occasion de, dans faxe de, (I) Ilss'étaieni installés face ä la piscine, ä côté de la piscine au bord de la piscine devant la piscine. structures comportant une forme verbale : (U : ľ 1 Inf. P2 : äpartirde, \\l: ľ ce relative : en /pour ce qui conceme, pour ce qui est de U.) Ce magasin offre des chemises ä partir de 20 euros. ä 20 euros. (.^í Im ce qui conceme les annonces, Pierre s'en chargera. Pour les annonces, si n iclii res comportant un adjectif: C J : de) ADJ de : proche de, le long de 107 La preposition enfrangais C2 : au plus AD) de : au plus profond de (4) Ils se promenaient le long de la piscine. (5) // ľa perdue de vue au plus fort de la tempete. enpleine tempete. dans la tempete. D. structures comportant un adverbe : DI: ADV de : lors de, antérieurement ä, D2 : P ADV: ä merne (ó) Us Von rencontre lors de ľexposition. ä ľexposition. (7) Bs dormaient ä méme le sol. sur le sol. E. structures comportant une preposition : El : P^ : ďaprěs E2 : N-P-j-N P2 ; vis-ä-vis de (8) D'apresfean, ils ne viendrontque demain. Selonfean, (9) // a exprimé certaines reticences vis-ä-vis de Gudule. envers Gudule. Cette premiere typologie peut étre utílement complétée si ľon lit-ni compte de deux paramétres additionnels : la presence ďune preposition a\ position initiale (A2, A3, BI, 82, C2, D2 et El) et en position finale (A, BI., C, Dl et E) ; pour ce dernier parametre, on pourra obtenir une representation plus fine des données en opposant les locutions se terminant par de ä edles qui finissent en ä, les deux seules prepositions finales vraiment attesU'r.s; pármi les rares exceptions, on noterapar égardpour. Les prepositions en position initiale sont plus variées : ä est trěs largement représenté, mais on trouve également un nombre assez important de locutions commencaril par en (en dépitde, en guise de, en raison de,...) et de (du côtéde, du temps de, de crainte de), ainsi qu'un nombre moins élevé de cas comportant entre auires dans (dans le but de), par (par rapport a), sous (sous couleurde, souspnicxlc de) ex. sur (sur ordre de). Enfin, il faut noter le cas complexe que consume íí raison de Xpar Y: (10) Prenez ce remede ä raison de trois cachets par jour. La typologie ainsi obtenue n'est certes pas definitive. D'une part, eile ne fait qu'enregistrer les locutions reconnues par des sources diverses, sans examen préalable du bien fonde de leur inclusion dans ľensemble el elk- 108 La classe des prepositions soij!C'\'c, d'autre part, des probíěmes de classement. On pourrait ainsi ^uiie.^ier la place attribuée ä le long de et consídérer que ľadjectif a été nominally': ou celie de vis-ä-vis de en avancant que le nom et non la prepoštom cti interposition en est le noyau. Quelles que soient les questions de jt'-iail ii résoudre, la typologie montre ľextréme diversité des structures. Un coľľecLiľ s'impose toutefois : les locutions attestées se répartíssent de maniere i res inegale sur les onze categories prévues. Du point de vue quantitativ la classe A3 est de loin ia plus fournie, suivie par la classe A2, alors que lt.« clľectifs des classes B, C, D2 et E2 sont trěs maigres. Ceci explique que noiis fious concentrerons sur les locutions comportant un nom ct sur celieš qui combinent deux prepositions. V.v, outre, la typologie ne permet pas de séparer les locutions préposi-fionnclles des agencements libres, comme il ressort des mises en parallele ,suiv;mľes : ilí"1 Ils sont assis au hord de la route. Elle viendra au lieu du president. ill) La voiture a heurté un obstacle; I'experlpense au bord de la route (qui était un pen surélevé). Elle viendra au lieu du rendez-vous. Un (II) au bord de et au lieu de seront considérés comme des locutions, alors qu'en (12) ľanalyse séparera la preposition ä, introduisant le complé-mcnl íW penser ou de veniret son complement le bord de la route, le Heu du rcridcz-nous. Il convient done, avant de procéder ä un examen plus appro-fondi de certains types, d'examiner la notion méme de locution prepositive cl tie mettre en place des eritěres de reconnaissance. 1.2. f.ii notion de locution prepositive et les degrés de figement el de coalescence [.'on peut déťinir intuitävement une locution prepositive comme une suid.: de mots formant une unite qui remplit en tant que telle la fonction thnic preposition. Cette definition non formaiisée comporte deux aspects : I'ujLiivulence avec une preposition, dont les exemples (1) ä (9) fournissent clcs illustrations, et la coherence de la locution, qui doit étre considérée ('online une unite, comme il ressort de ia confrontation de (11) et de (12). Les :iLií.cfii-.s qui ont traité la question, dont Gross (1986), Gross (1996), Borillo (1997) ou Adler (2001), ont surtout examine le second aspect. 109 La preposition enfmngais 1,2.1. La locution comme unite La discussion se concentre sur ies propriétés et indices qui permclk conclure ä ľunité de la locution. Ceux-ci sont ä situer sur le plan loir. ■ syntaxique d'une part et sur le plan sémantique d'autre part. Sur ic pn plan, il est question de figement au niveau syntagmatique - la stmciu terne de la locution, ses propriétés transformationnelles - et au niveau digmatique - la possibilité de remplacer certaines composantes pa termes proches. Sur le second plan, il est question de non-composi! ion ou de ľimpossibilité de calculer le sens de la locution ä partir du sen composantes. Le figement syntaxique peut étre teste ä ľ aide de plusieurs parami nous en retiendrons quatre. - La non-conformité de la structure avec les régularités ordinaire de la syntaxe. La suite ä côté de manifeste ainsi une forme ďirrégularité, parce que le n'est pas precede ďun determinant, mais la suite en cours de peut éi rc t clérée comme reguliere, puisque en est réguliěrement suivi d'un noir determine, tout comme au bord de. - Ľimpossibilité ďintroduire des expansions dans la suite. On opposera de ce point de vue ä ľopposé de et au pied de qui exeluen adjoint portant sur le nom ä aux environs de et ä ľinstant de, puisqui environs immédiats de et ä ľinstantprécis de sont possibles. On nolen propos qu'un modificateur peut faire partie de la locution : aux boiis - ■ de ; celui-ci est toutefois fixe, puisqu'il ne peut étre ni écarté, ni rem | i!;st . parametre est en plus relatif, parce que certaines suites autorisent son: taines conditions ľ insertion de modificateurs pris dans un inventaire lii au fin fond de. Il oblige aussi ä déconstruire les conventions orthngr ■ ques, vu le couple afin de et ä (la) settle fin de. Dans ce contexte, il con de relever une question complexe, ceile des relations entre les lociilioi type Pj N P2 avec les locutions comportant un determinant, comme ä a et au(x) côté(s) de ou ä bord de et au bord de. Dans la seconde pairc:, 1 tance entre les deux est telle qu'il n'est pas justifié de les traiter en varia la merne conclusion peut étre tirée ä partir des differences de dislrib . entre les deux membres de la premiére paire : (13) llétait assis ä côlé de son épouse/ä côté du tilleul. (14) // était assis aux côtés de son épouse / * aux côtés du tilleul. - Ľimpossibilité de remplacer les composantes de la locution /'"' des termes appartenant au merne paradigme. De ce point de vue, il existe un contraste entre au cours de et au trai-x ■ qui n'admettent pas de substitution - * au déroulement de, ä lapragn— ■ 110 La classe des prepositions ■, d la Iraversée de - alors que au pied de et au moment de admettent des names : ä la base de, ä ľinstant de. Une place particuliére doit étre faite, ns ce contexte, aux variations relatives ä la preposition introduetrice, qui i ueiK'ialement exelue des paramétres de figement. Le changement de pré-wiiion est habiuieliement considéré comme ľindice qu'il est question .ine a i Hre locution. Ceci est clairement le cas en (15), mais les cas sous (16) i-lk'iil un doute le bien-fondé de ce traitement particulier : (| -s) au côté de / du côté de (! 6) au dessous de / en dessous de ä Vaide de/avec Vaide de de crainte de /par crainte de l.a paire (15) s'oppose aux cas sous (16) sur un autre point; entre au côté •c\ du côté de \\ existe une difference de sens bien nette, alors que au/' en •ssoitsde, ä /'avec l'aide de et de/par crainte de sont largement équivalen-s. Cel)e-ci permet de conclure que la substitution de la preposition de ä la ■t-posilion ä en (15) ne se produit pas ä 1'intérieur du merne paradigme, :)i\s que ceci est bien le cas en (16). Les choses ne sont cependant pas si .íiplcs, puisque on pourrait conclure que ä et avec dans la paire ä ľ aide de/ :cc ľdide de entrent dans le méme paradigme - les deux prepositions peu-,-ni c?! effet contribuer ä exprimer toutes deux la maniere et ľinstrument -: m observera que les contraintes sur les complements ne sont pas jLies : I t) H apu enlrer avec Vaide du concierge. K) II a pu entrer ä Vaide d'une échelle. ■ -n. ne peut done considérer que ces deux locutions sont des variantes. /c htocage de certaines propriétés transformationnelles. peut faire alterner sous le pretexte de avec sous ce pretexte et ä la hau- ■ 'e et ä ma / ta / sa hauteur, ces locutions possédent des propriétés " jrmationnelles (au sens non technique du terme), puisque le exe forme de ľarticle défini et le groupe introduit par de alíerne avec írminant démonstratif ou possessif. Un cas analogue s'observe dans le ■ la question : sous quel pretexte ? ä quelle hauteur ?. Les variantes sans ' - linant, sous pretexte de et ä hauteur de, tout comme en dépit de, ne issent au contraire aucune variation et sont done plus figées. Ceci s'ob- ■ également avec certaines suites comportant un determinant, comme ä se de et au detriment de. '■ !t celte breve discussion, il ressort clairement qu'il existe des degrésde ■ ■ mt. Certaines locutions admettent ainsi des transformations, mais non ' "-sertions, ou inversement; ceci est le cas de ä ľoccasion de qui cormatt ■ ■ ariante avec un determinant démonstratif: ä cette occasion, mais non m La preposition enfmngais * ä {'occasion imprévue/ étonnante de et de au (fin)fond de qui n'admet p;is de transformations : * ä ce/ son fond. Ainsi se dessine un continuum reliant les locutions entiěrement figées aux locutions entiěrement conformcs ;u;X regies syntaxiques ordinaires. Sur le plan sémantíque, on note également qu'il existe un continuum entre des locutions entiěrement opaques et des locutions totalement transparentes. A ľune extremitě, ľon trouve des locutions comme ä Vinšu dv, « Vinstar de qui comportent un nom n'ayant aucune autonomie et auquH on ne peut attribuer de signification en dehors de la locution ; de ce fail, il ^i également difficile d'attribuer une interpretation spécifique ä la preposition. A ľautre extremitě figurent des locutions comme au bord de, ä condition de. ä ľinverse de et au fond de qui sont entiěrement transparentes du point tle vue sémantique. Entre ces deux extremes se situent divers types de ens. l_a locution engwse^econtientunnomquin'aguered'emploislibres, m;iisi|ui n'est pas limite ä cette seule locution, puisqu'on note également agir a sa guise. Dans en depü de, le nom est utilise dans une acception qui esi -,\\. chai'que hors de la locution. Le nom disposition dans ä la disposition dc ne correspond également pas aux emplois dans d'autres contextes. Il en v;i dc méme dans ä raison de, mais la locution en raison de contient le mot raison avec un de ses sens fondamentaux. Enfin, certaines locutions contienncnl k méme mot, mais dans des acceptions differentes : on opposera ainsi ä hase de et ä/ sur la base de. Malgré le fait que les deux locutions sont trans] >a ivn ■ tes, il y est question d'un certain figement: íe choix de ľinterprétaliun du nom base ~~ ingredient fondamental ou point de depart - n'est en eflel pas prédictible ä partir des autres composantes des locutions, ce qui monhv que chacune doit étre considérée comme un tout. On notera également que transparence sémantique et Uberte syntaxu jue ou opacité sémantique et figement syntaxique ne vont pas nčcessaircnienl de pair. La locution ä Vinšu de connaít une variante transformée ä sou insu, alors que ä ľinverse de, qui est sémantiquement transparent manifeste de clairs indices de figement syntaxique. 1.2.2. La locution comme equivalent ďune preposition Avant de clore la discussion sur la delimitation des locutions preposüi-ves, il convient de s'arréter briěvement ä ľautre composante de la déľinilioji initiale : la locution est ľéquivalent d'une preposition simple. Ici aussL ľana-lyse doit porter sur les aspects sémantiques et syntaxiques. Les rappmcho-ments opérés dans les exemples (1) ä (9) entre prepositions et locutions montrent que celles-ci entretiennent des rapports étroits sur le plan sérnan-tique, rapports qui résultent en relations de synonymie, d'hyponyinic et d'antonymie. S'il est vrai que de nombreuses locutions semblenr plus 112 La classe des prepositions iSpécialisées que les prepositions simples, soit parce qu'elles se cantonnent ä un seul domaine d'emploi {a la suite de, aupied de, au moment de, sous le choc de), ou qu'elles semblent avoir une signification plus precise et plus li-inüro comme en ce qui concerns compare ä pour, ceci n'est pas systémati-quement le cas : une locution comme ä côté de possěde differentes Interpretations et, dans le domaine de la cause, e'est la locution ä cause de qui semble occuper la position centrale et les diverses autres prepositions pourraient bien étre considérées comme des instruments plus specialises, [.es t melques exemples d-dessous en témoignent: (19) Il l'a fait ä cause de ta gentillesse /pour ta gentillesse. ' (20) // ľa obtenu ä cause de sa perseverance /par sa perseverance. (21) A cause de la montée dufondam.entalisme/avec la montée dufondameittalisme, le paysage politique a été bouleversé. (22) A cause de son air joyeux/ ä son air joyeux, j'ai compris qu'il avait réussi. (23) U a été congédié ä cause d'une faute grave / pour f aute grave. Sur le plan syntaxique, nous ne retiendrons que deux points : ľexistence de contraintes de selection imposées par la locution ä son complement et l'njiiigation de construire un complement ou de recevoir en cas de complé-nienl zero une interpretation anaphorique ou déictique. I .a verification de la premiere propriété est de toute evidence liée au de-gré cle transparence de la locution. Une locution opaque impose en tant que telle des contraintes, puisque les diverses composantes ne sont plus autonomes ; le probléme se pose en fait pour les locutions plus ou moins transparentes. On admettra ainsi que au bord de possěde un pouvoir de selection qui n'est pas identique ä celui du nom bord, čtant donne que (24) et (25) sonl tous deux possibles, alors que (26) est admis, mais non (27) : (>/0 la maison a été construite au bord de la route. (25) // est au bord de la depression. (26) le bord de la route est signále par des marques en peinture jaune. (27) * // est difficile de reconnoitre le bord de la depression. 1 )ans d'autres cas cependant le doute subsiste ; il en va ainsi de au som-nicl de qui admet tant des noms concrets que des norms plus abstraits ; au som i net de la montagne et au sommet de la puissance ; le nom sommel employe en dehors de la locution admet toutefois les mémes noms comme complements. La seconde propriété dit que les locutions prépositives doivent soit impose r la presence d'un complement, soit admettre un emploi absolu dans le-qucl le complement peut étre suppléé ä partir du contexte, emploi ;inaphorique, ou de la situation, emploi déictique. Elle se vérifie sans problě-ttie.s pour de nombreuses locutions qui imposent la presence d'un 113 m La preposition enfrangais complement, comme histoire de ou ä cause de. Elle se vérifie également pour certaines locutions qui admettent manifestement des emplois absolus comme á côté ä propos de laquelle on note simplement que de tombe dans ľemploi absolu : (28) // habite ä côté de ľéglise. U habite ä côté. Le fait que de nombreux noms utilises dans les locutions sont des norns de relation fait que cette double propriété se vérifie presque naturellement comme le montre aussi le cas d'au bord de -. (29) H s'arréte au bord (de la route). Il en va de merne pour les locutions comportant des adverbes comme pres de et antérieurement ä ; les adverbes, employes seuls, component en eux-mémes une instruction de mise en relation avec le contexte. Dans certains cas, les choses sont cependant plus complexes, vu que la forme sans complement a une interpretation différente et qu'une formule anaphorique implique une modification de la locution : (30) Je le vols ä l'occasion du prochain séminaire. (31) Je le vols ä l'occasion. (32) Je le vols ä cette occasion. L'apparition de realisations transformées dans iesquelles figure nun Particle défini, maís un possessif ou un démonstratif est trěs largemeni a desire (_a Vintention de; ä son intention ; ä la disposition de / ä sa dUfosilUm). Peut-on voir dans ces formes les variantes absolues des prepositions 'í La discussion precedente, qui n'épuise certes pas la matiere, monlre clai-rement qu'il n'est pas possible ďétablir une frontiěre nette entre unilés cniič-rement figées appartenant au lexique et unites libres, relevant de la syni;ixc d'une part et de la sémantique compositionnelle ordinaire d'autre pari, hi .situation est rendue encore plus complexe par la constatation que certains suites, qui semblent de tous points de vue étre libres, commutenl avec des prepositions simples et pourraient de ce fait prétendre au statut de I on n ion prepositive. Un bon exemple est la suite dans le but de, qui commute avec pour-. (33) U ľa fait dans le but de teplaire. (34) 7/ Va fait pour teplaire. mais qui est transparente sur le plan sémantique et qui n'est pas figée sur le plan de la forme : (35) // ľa fait dans le but louable de teplaire. dans ce but. dans Vintention (louable) de teplaire. La classe des prepositions Si ľon peut sans reserve traiter les suites opaques et figées comme des unites du lexique et done comme des prepositions composées, il convient (fadmettre qu'il existe une zone dans laquelle se situent des suites plus ou flioins figées et plus ou moins opaques qui entretiennent des relations plus 0u moins systématiques avec les prepositions simples, Cette zone est celle des locutions, qui se figent et s'opacifient progressivement. Celle-ci est constitute d'un continuum qui rend la separation des locutions et des syntagmes libres illusoire. Une telle situation témoigne de ľimbrication du discours et du code et, plus en general, du caractere dynamique du systéme linguis-rjque. Tl faut en conclusion attirer l'attention sur le flou terminologique qui rögne dans ce domaine ; la notion de locution est concurrencée par celle de preposition composée, qui met ľaccent sur le caractěre constitué de la suite et sur son enregistrement dans le lexique, et par celle ď expression, qui, au contraire, met en avant ce qui ľapparente aux agencements libres. Cette tension terminologique suggére ä sa maniere que ľunité des locutions est relative et que certaines se rapprochent des unites constituées, alors que d'autres .sunt proches des agencements libres. 1.3. Les locutions comportant un nom lié ä une preposition simple Pármi les locutions prépositives ayant un noyau nominal un sous-ensemble possěde des propriétés lexicales remarquables : elles contiennent en uffet un nom lié ä une preposition simple ou merne un nom identique ä une rolle preposition : (36) au-dedans de, en dedans de, de dedans au-dessus de, de dessus, par dessus en dessous de, de dessous, par dessous (37) au devant de, en avant de, (38) ä Variiere de, en arriěre de (39) au dehors de, en dehors de. On pourra y ajouter au long de qui contient la locution prepositive le bug de, comme les locutions en (37) contiennent les prepositions simples demnt et avant. Les cas en (36) sont légěrement différents : dedans, dessous a dessus peuvent encore marginalement servir comme preposition, mais fonctionnent plus réguliěrement comme forme absolue liée aux prepositions clans, sur et sous. Les noms arriěre et dehors occupent une position un peu plus marginale, mais sont lies aux prepositions derriere et hors. Il convient den lors de determiner les relations entre prepositions simples et locutions prépositives, qui pourraient sembler redondantes. 114 115 La preposition enfrangais La clcisse des prepositions Une bréve confrontation de sur et de dessus montre qu'il convient de dis-tinguer trois cas distincts : - la forme anaphorique ou déictique dessus permettant de récupérer un Clement saillant dans le contexte : (40) // a débarmssé la table et a posé le bouquet dessus. - le nom de dimension, référant ä ľespace intérieur ďun objet, qui pěni p;lr ailleurs servir de complement ä sur: (41) Le dessus du piano étaít encombré de photographies dédicacées. - le nom intégré aux diverses locutions prépositives, illustrées par (3(0. La premiere constatation est que dessus, forme absolue Cef. 40) ne s'ns-socie pas ä touš les emplois de sur, méme pas ä touš les emplois spatum*. Ainsí dessus est exclu dans le cas des emplois temporeis et notionnels (42) et dans le cas des emplois signalant la proportion (43) : (42) II est arrive sur le coup de midi. * II est arrive dessus. Surces remontrances, il s'est cahne. * Dessus il s'est calmé. (43) Cela mesure quatre metres sur cinq. * Cela mesure quatre metres dessus. D'autres emplois non spatiaux admettent au contraire dessus -. (44) // compte sur ton appui. II compte dessus. (45) Il lux est tombé dessus (46) II a planché sur ce probléme. U aplanebé dessus. Pour íes emplois spatiaux, dessus convient mieux si le site est un nom d'objet et non un nom de Heu ; on comparera ä ce propos (47) ä (48) : (47) L 'affiche est collée dessus. (sur le mur) (48) Les enfants jouent sur le boulevard. * Le boulevard, les enfants jouent dessus. La forme absolue dessus apparatt done comme une forme ä la distribution plus restreinte que sur, non pas comme son simple reflet en emploi ;ib solu, mais comme une unite propre, quoique liée. Berthonneau 0999) parvient ä une conclusion analogue dans son etude sur le couple dans/da-dans qui se différencient encore plus nettement, surtout que dedans figure dans quelques locutions ou le remplacement par dans semble problématír [iic ■ (&) Je suis dedans. (= fai perdu' aujeu de cartes) (50) II a lesyeuxen dedans, ('enfoncés'). (51) Sa maniere d'etre tout en dedans, ('introvertie'). \ M dessus et dedans ne sont pas de simples variantes de sur et de dans, la : (siu'siiori se pose de savoir si ces unites ne sont pas identiques aux noms ho-\ ^olivines, le dessus et le dedans. Le rapprochement avec le nom ne semble ; ^pendant pas entiěrement justifié, puisque celui-ci a une distribution en- ■ c.(iJ-(; plus restreinte. S'il est legitime de parier du dessus d'un piano (voir ■ exeniple 41), ďun tapis ou d'une main, il semble plus difficile ďévoquer le : dessus (lu sol. Le facteur determinant semble étre que ďautres faces du piano ; mi lIc la main peuvent étre pertinentes, mais que le sol ne possěde pas cette < nrdpfiele. Le cas du nom table présente ä cet égard un contraste interessant. - po-,]r (jii'on puisse parier du dessus de la table, il faut que les autres pieces de ; tv TSK-uble soient pertinentes dans le contexte. Ceci ressort clairement du | conlnisie entre (52) et (53) : ; v'sl) ? Le dessus de la table était convert de photographies dédicacées. iV>) Le dessus était de style Louis XIV, mais les pieds du plus style Empire. II u'est en plus pas possible de parier du dessus ďun probléme ou ďun I [ríivail. alors qu'on parle des dessous d'une affaire. En plus le nom peut dési-; oner <.v qui oceupe la position la plus élevée soit sur la verticale {un dessus I clfí/miív), soit sur une čchelle (deux dessus de violori) : t'5-j) Les vignerons s'occupent de boiser le dessus des vignobles. \ (TLF) i On notera enfin que le dessus figure dans diverses locutions saus qu'un I lii:n ľ» i isse étre établi avec sur ou avec dessus : (re)prendre le dessus et avoir I le (less/ is sur quelqu 'un. i I.-,] forme absolue, qui est partieilement indépendante de la preposition I sur, mais proche de ľancienne preposition dessus ďun emploi également plus limite, est done également distincte du nom. Celui-ci ne peut, ä son lour, el re assimilé sans plus ä ľunité qui entre dans les locutions prépositives. íl convient ďallieurs de séparer dans la liste (36) les locutions par dessus in de dessus de la locution au dessus de. Les deux premieres sont liées ä des- I suš, fiume absolue et preposition, et constituent une suite formée de deux j pivpositions (cf. § 1.5.), alors que au dessus de est lié ä un des emplois du j Html : I fSS) // habitait le dessus. (Tétage supérieur') j 15íi) Li habitait au dessus de nous. (Tétage supérieur par rapport ä nous') [ •■. 5'7 i II habitait au dessus. (emploi absolu de 56) I I/emploi n'est ďailleurs pas cantonné ä ľespace et dépasse de loin les ■sibilités qu'offre le nom, nouveau témoignage de la relative indépen-Kv ties différents usages de la méme unite formelle : (5S) // s'est élevé au dessus de la médioerité. (5 successives posent un probléme particulier ; ľ analyse syntaxique see dans le chapitre X. § 2.1. a en effet mis en lumiěre le fait qu'une ■ si Lion peut prendre comme complement un groupe prépositionneí, k- sorte qu'une suite comme d'apres est théoriquement ambiguě. ■ (v0) on pourra y reconnaŕtre la preposition de, dont ľemploi est ■ 'ionné par le verbe dater et dont le complement est forme du ■ ■ e prépositionneí aprěs la chute de ľempire byzantin ; dans (71), . ■ nixaire, la méme suite doit étre considérée comme une locution y sable : )) Cesfresques datent d'apres la chute de ľempire byzantin. ) D'apres les experts, cesfresques datent du XVF"W siěcle. difference entre les deux cas peut étre mise en evidence par la solida-'" '■ -s deux composantes en (71) et leur indépendance en (70). ■ "\ reconnaitra trois types de combinaisons analytiques, ne formant pas Ml : 119 la preposition enfrangais - Le premier cas est celui de deux prepositions se succédant et doni 1 conde introduít le complement de la premiere ; le sens de la combinaisc obtenu par composition, comme en (70) et en (72) ; (72) 7/ est accouru de derriěre la maison. Le caractěre analytique des combinaisons ressort également de ľo vation que la premiere preposition exerce des contraintes de selection j seconde. De admet ainsi la plupart des prepositions en emploi local if, exclut ä et se combine aisément, tout comme par, avec dedans, desso dessus, alors que les combinaisons avec les prepositions dans, sous c sont marginales. D'autres prepositions, comme derriěre, devant et vers, mettent comme complement de type prépositionnel qu'un groupe inln par chez. Cette derniere preposition se combine d'ailleurs le plus aisO avec une autre, ce qui peut étre une trace de son origine nominale. - Le second cas possěde les mémes propriétés syntaxiques que le pre mais la preposition de, qui est la seulc ä pouvoir apparaitre en posiiiut tiale de la sequence, remplit un role plus syntaxique que sémantique i-de ce fait, facultative dans un certain nombre de contextes : (73) Lejardin (de) derriěre la maison est plus original encore. (74) Un livre d'avanl 1500 s'appelle un inclinable. Dans ces deux cas on pourrait representor la structure de ľenseni ľaide du schéma suivant dans lequel les indices accompagnant les piv tions clarifient les rapports : í Pi í P2 GN] ]P1 - Le troisiěme cas possede des propriétés syntaxiques et semantiquo tinctes ; ľélément en position initiale n'y fonctionne pas comme une pi sition, sur le plan de la syntaxe, mais comme un modificateur de t affectant le second, qui lui remplit le role prépositionnel; les rapports ■ les elements peuvent étre représentés dans un second schéma qui tncl en evidence que la hierarchie entre les deux prepositions a été mod i ft [P,[P2GN]]P2 Ce cas s'observe pour certains usages de děs, dejusque et de par (75) H avail acheté des magazines děs avant le depart de ľavion. (76) li avait cache des provisions jusque dans les moindres recoins. Ces sornettes se retrouvent jusque dans les publications les plus sérieusi (77) La tempěte a déraciné un grand arbre par devant chez nous. Comme le montrent les deux exemples sous (76), la preposition ut comme modificateur de degré prend aisément une valeur pragmaiiqu gnalant le cas extréme dans un paradigme. 120 La classe des prepositions ins aucun de ces trois cas, il n'est question d'une vraie locution prépo-comme d'apres dans (71). Celle-ci n'est cependant pas isolée, puis-note au moins cinq autres cas : d'avec, d'entre, de par, jusqu'ä et par t: Í) Est-ce vraiment interdit de par la loi ? 0 Jean-Francois a divorce d'avec Sophie. }) La plupart d'entre eux ont été surpris. l) I'impatient oiseau qui criepar devant l'aurore (Gide) !) Ĺejardin s'étendjusqu'ä la riviere. s divers cas ne sont pas totalement comparables, ni assimilables au cas pres. Cette derniere preposition complexe est non seulement opaque plan sémantique, mais eile a développé divers emplois distincts, puis-í permet d'introduire la source du savoir, comme dans l'exemple (71), i d'une argumentation (83) ou le modele pour une action (84) : }) Get emploi serait, d'apres certains tests, derive du premier. 0 peindre d'apres nature suite de par s'en rapproche le plus ; ici aussi le sens global ne peut ;e derive de la combinaison des deux prepositions, sauf si la suite est ie illustre par (73,74) comme les habitants de par la. La preposition exe non analysable signifie en effet la cause ct, plus précisément la instrumentale (78) ou, mais moins fréquemment, la personne au nom uelle s'effectue Faction (de parle roi, de par le peuple souverain). On n plus quelques formules, comme de par le (vaste) monde et les forde renforcement du type de par Dieu. Ces formules semblent cepen-onstituer des cas intermédiaires entre les combinaisons libres et les sitions complexes, comme il ressort de la possibilité d'omettre de, qui lit avoir un simple effet de renforcement et done étre interprete e un modificateur (voir 75-77). suite d'avec semble également occuper une position intermédiaire, ľun autre type encore, puisque chacune des prepositions peut appa-seuie apres un verbe comme divorcer comme ľattestent les exemples lurnit Grevisse-Goosse (1993, §284), alors que dans ďautres cas, e'est la preposition avec qui semble renforcer de en introduisant í'idée n : 0 Aujugement dernier, le Christ séparera les bons d'avec les méchants. seconde preposition a aussi un statut particuíier dans le cas de d'entre .t ä introduire les complements de certains pronoms et qui alterne ré-;ment avec le simple de aprěs aucun, chaeun et un. Si cette suite une preposition complexe, e'est non pour des raisons sémantiques, 121 La preposition enfrangais mais pour des raisons syntaxiques, puisqu'elle apparaít comme la vamntc conditionnée de la preposition de. La suite par devant occupe également une position intermédiaire enriv les combinaisons libres et les prepositions complexes. La combinaison lib[-e a été illustrée par (77) ;pary renforce ía preposition locative. Dans les ft)r. mules officielles du type par devant notaire une forme de specialisation ci de figement s'observe, méme si la seconde preposition peut s'utiliser scuIľ. Enfin dans (81) et (86) apparaissent des emplois irréductibles ä la combinaison des deux prepositions indépendantes : (86) Nous avons combattu de siferventesgiierrespar devant le Seigneur et lc I )k-it des armées. (Péguy) On observera en outre que la graphie par-devant souligne ľunité dt; la locution ; or, eile représente ä peu pres 45 % des cas attestés. Le cas le plus complexe est cependant celui dejusqu'ä. Cette suite pum en premier lieu représenter la combinaison du modificateur intensif eí t le la preposition ä dans ses deux interpretations, situante et argumentative : (87) // est alléjusqu 'ä Paris. (88) // a donne un souvenir ä chacun de ses collaborateurs, jusqu'au dernier. Dans d'autres cas, jusqu'ä semble étre en distribution complémenlnire avec ä locatif, comme dans (89) que ľon comparera ä (90) ; ľemploi de jusqu'ä permet de contourner les restrictions pesant sur la determination du groupe nominal complement: (89) U est alle jusqu'ä la derniere maison jusqu 'ä une maison isolée. (90) * // est alle ä la derniere maison ä une maison isolée. Il est alle ä la maison. En plus, ľemploi de jusqu'ä permet ďécarter ľinterprétation que ä semble imposer ä son complement, comme il ressort de la companiison entre (91) et (92) : (91) U est allé ä la maison. C'chez lui'j (92) U est alléjusqu 'ä la maison. Dans d'autres contexies, jusqu'ä a une signification propre et fonct ciairement comme preposition signiflant ľextension ; cet emploi s'ofc pour le domaine spatial (82) et pour le domaine temporel (93) : (93) La reunion durera jusqu'ä midi. La commutation avec ä induit done une difference ďinterprétí dans certains cas (se gratter jusqu 'au sang) eile est méme impossible. 122 La classe des prepositions I .'emploi de jusqu 'ä devant un numeral pour signifier l'approximation se nil lache au groupe precedent, parce que la preposition y signifie ľextension, [iiíiis cette fois relativement ä la quantité : f 94) Ji peut entrer dans ce stade jusqu'ä cinquante mille personnes. Iínfin, jusqu'ä peut servir de modificateur, ďadverbe paradigmatisant, et ;icc<>inpagner un groupe nominal de construction directe : (95) Il lisait tout, jusqu'ä la moindre note. 0/6) Son récit avait ému les en/ants, lesfemmes etjusqu'aux hommes. (97) Jusqu'ä la simple mention du nom de Gudule lefaisait sursauter. I,e développement de ces emplois, qui s'observent également pour quelques prepositions simples, montre ä quel point la preposition complexe jusqu'ä s'est intégrée ä la classe des prepositions. 2. Les nouvelles prepositions ä base nominale l.'elargissement de la classe des prepositions par transfert ä partir d'au-tres classes a pu se faire sur des bases diverses. L'introduction ä ce chapitre montre que des formes verbales, en particulier des particípes, des adjectifs et des noms ont passé dans la catégorie des prepositions. En ŕrancais actuel, un nombre assez important de nouvelles prepositions se forme ä partir de noms. tels que côté ou style. 1 ji premier ensemble de noms fonctionnant comme preposition est ťonsiiíué par la série côté, niveau, point de vue et question : C)8) Côté etudes, ca ne marche pas fort. (99) Niveau recherche, celte universitě est pármi les meilleiires. (100) Point de vue confort, cette voiture offre plus. (I !Jl) Question shopping, jepré/ere Lille ä Bruxelles. Ces prepositions, qui alternent avec des prepositions simples comme pour et quant ä ou avec des locutions telies que en ce qui concerne, intro-cluj.sent un complement qui définit le domaine ďinterprétatíon ou le cadre Ifiémntique de ľénoncé qui suit. La position habituelle est en téte de phrase, mais d'autres positions sont possibles, surtout si le caractěre extra-prédicatíf est Mppuyé par ľintonation de parenthěse appropriée. Les noms facon, genre, style, tendance, version constituent un second groupe. Comme prepositions, ils introduisent généralement des complements ďun nom auquel ils apportent une caractérisation : UU^) un manteaufagon/genre/style/tendance/version burnous 123 La preposition enfrangais Certaines de ces prepositions, en particulier^/äfrore, peuvent égaleniersi introduire des complements caractérisant le déroulement du proces : (103) B s'accrocbe fagon boule-dogue. Les deux groupes ne sont pas entiěrement disjoints, puisque côté, qui est la preposition la plus fréquente, peut également introduire un complement du nom : (104) La porte côté cour doit étre repeinle. Maigré les differences syntaxiques et sémantiques evidentes, ces deux groupes partagent certaines propriétés remarquables. La premiere concerne les contraintes sur le complement. Comme le montrent les exemples, celui-d est un nom non determine. II est vrai que ce nom peut étre accompagné de modificateurs ; ces derniers sont toutefois soumis ä des contraintes precises: il peuvent viser unc sous-catégorie, mais non apporter une propriété restrictive qui permet l'identification d'un referent: (105) Côté équipement manager, cette chatne offre une gamine complete. (106) Question programmes anti-virus /programmes de traitement de textes, eel ordinateur est bien equips. (107) Elle babite une maison style villa en Toscane pour snobs fortunes. Il est vrai qu'un nom propre, une expression définie ou méme une phrase complete peuvent apparaitre, mais ces expressions renvoient également ä un type et non ä un referent particulier : (108) unfilm genre James Bond (109) un commentaire fagon ton pere qui est ton copain (110) une remarque style - Sois belle et tais-toi ■■ La seconde caractéristique ä relever concerne ľexistence de variantes; celles-cí sont de deux ordres, d'une part des formales comportant une preposition introduisant le nom et d'autre part des locutions prépositionnelles canoniques avec preposition introductrice et preposition finale : (111) Au niveau des prix / du prix, e'esttres interessant, un personnage dans le genre de Ruy Bias (112) Au niveau prix, e'est tres interessant, un personnage dans le genre Ruy Bias (113) Niveauprix, e'est trěs interessant, un personnage genre Ruy Bias La série (111) ä (113) suggěre que les prepositions nouvelles formées d'un nom sont issues d'une operation de simplification qui se fait en deux étapes : la premiere consiste en la suppression de la preposition de et la se ■ conde en ľélimination de la preposition initiale. Les diverses étapes peuvení 124 La classe des prepositions rtre mieux comprises, si ľon considěre de maniere plus détaillée les rapports entre(lll), (112)et(113). Dans le tour représenté par (111), de introduit le complement de au niveau ou de dans le genre (voir aussi § 1.4.), or, il existe une autre maniere d'introduire un complement nominal d'un nom, la construction directe, bien íittestée pour des noms comme niveau, genre ou côté: (114) Le genre p. d.g. qu'il affecte me déplait. (115) Son côté vieillefille a, maigré tout, quelque chose de charmant. (116) Le niveau guerre froide est plus qu 'instable. (Beaufre, corpus Frantext) Le changement de construction ne peut cependant pas étre ramene ä la .simple suppression de la preposition comme lien syntaxique ; il est com-mandé par la désactualisation du nom et par son emploi comme adjoint qui exprime une forme d'identification : en (112) le niveau est ainsi celui des prix ou le genre celui de Ruy Bias. Dans ces conditions de ne peut plus subsister, vu la difference de sens avec le genre dep.d.g. qui induit des distinctions en sous-catégories. Ce rapport nouveau instauré dans (112) entre les deux noms semble provoquer une redistribution de l'information : le premier semble servir de focalisateur : il configure le second ou en active certaines propriétés. Son fonctionnement n'est děs lors pas si éloigné de celui d'une preposition comme dans ou sur qui en combinaison avec un nom d'objet comme armoire opere une focalisation sur íe contenant ou sur la face sail-lante. Cette evolution rend la preposition introductrice redondante et eile peut étre écartée. L'évolution aboutit ainsi ä (113) et de nouvelles prepositions sont mises sur orbite. 3. La preposition de et ses usages non prépositionnels La preposition de est la preposition ía plus fréquente du francais ; dans le corpus du francais fondamental, eile représente la moitié des occurrences de la classe des prepositions. Elle est aussi une des plus complexes, vu la distribution trěs large et la varieté des effets de sens induits par les contextes d'emploi varies. Ce paragraphe ne sera pas consacrée ä une presentation globale des emplois de cette preposition, mais ä trois emplois particulicrs pour lesquels il est gčnéralement admis que de ne fonetionne pas comme preposition : l'emploi comme article soit seul soit en combinaison avec l'ar-licle défini, l'emploi comme innodueteur d'un infinirif et celui dans lequel il lie par predication un adjeetif et un nom comme dans ily a du bon travail de fait. Il apparaítra que ces trois emplois, quoíque distinets de l'emploi comme preposition, n'en sont pas entiěrement detaches. 125 la preposition enfrangais 3.1. De article et la quantification Ľélément de joue un role important dans la determination nominale.. |] peut en premier lieu servir seul de determinant du nom : (117) Jen'aipas delivre(s). (118) II a de beaux Uwes. II intervient en outre dans deux combinaisons : avec un déterminani dé-fini, en particulier avec ľarticle défini, et avec un quantificateur de type adverbial ou nominal : (119) II achéte de Veau, decetteeau, deslivres, de les livres. íl n'acbetepas ďeau, pas de livres. (120) beaucoup de livres, un tas deproblěmes Dans touš ces emplois de signále une relation de tout ä partie affeclant la quantification du referent associable au nom: de signále en effet que !a quantité visée dans ľénoncé (ľextensité dans les termes de Wilmet 19!>.S':) ne représente qu'une partie indéterminée de ľextension du nom. De ce poiní de vue, ľusage que la langue fait de de dans la determination nominale n'est pas en rupture avec des emplois bien connus de ce merne element comme preposition : (121) ľainé des enfants, le premier volume de la collection. Ľopposition entre les deux emplois, que nous nommerons provisoire-ment de quantificateur et ^preposition, semble plutôt relever de la synfaxe. Les propriétés suívantes sont généralement retenues pour les op poser: 1°) les rapports avec les deux pronoms en ; 2°) la presence ou ľabsence des propriétés ďile syntaxique propres aux groupes prépositionnels ; 3°) J:i relation avec la transitivité verbale dans les cas oü de introduit un compJrinen! du verbe et 4°) la presence ou ľabsence ďune téte externe qui exerce des contraintes sur de. La premiere propriété s'appuie sur ľobservation que ľon peut distimjuer enfrancais deux pronoms en : un pronom quantificateur (122) et un pronom complement (123) : (122) II en a vu (deux). (123). Ils'en souvient. (complement du verbe) ll en a lu la preface. (complement adnominal) Le pronom quantificateur est en relation avec combien? (124), ne pcul pas étre relate au sujet (125) et n'est pas sensible ä ľopposition [+/ - hiim:iin| (126) : (124) Combien en a-t-il vu ? * Combien s'en souvient-il ? * Combien en a-t-il lu la preface ? 126 La classe des prepositions (125) *Deux en ont été vus. Les details en sont bien connus. (126) lien a vu deux (de livres, de voisins) * Les voisins, fen ai vu la maison. La confrontation de (123) ä (126) avec (117) ä (120) montre que ťfequan-lificateur entretient une relation systématique avec en quantificateur, tout coinme en complement est ä mettre en rapport avec de preposition. Les contraintes ďíle peuvent étre míses en evidence par le contraste en ire : (127) Je n'aipas obtenu de renseignements du depute. De qui n'as-tupas obtenu de renseignements ? (128) II ne s'estpas souvenu des explications du depute. *De qui ne s'est-ilpas souvenu des explications ? Les données confirment ľopposition obtenue grace ä la pronomínalisa-lion. De quantificateur peut en plus introduire un nom complement direct cl'iin verbe : (129) Jeprendrai lapomme et des raisins. e! n'est pas contraint par une tete externe ; (130) Des étudianls ont osé tenter {'experience, mats pas tous. (131) Cela plait aux enfants / ä des enfants du cours élémentaire. A ces propriétés syntaxiques, on peut ajouter une opposition de type sé-mantique : la preposition de est le support d'une relation sémantique entre son complement et un element externe, tandis que de quantificateur cöntribue évidemment ä Interpretation du groupe dans lequel il figure, mais n'inter-vient pas au delä de ses limites, tout au plus relie-t-il le nom et un quantificateur faisant toujours partie du méme groupe, comme dans beaucoup de livres. Malgré ces differences, il existe un certain nombre de similitudes syn-laxiques et sémantiques entre les deux emplois de de. En premier lieu, de exerce, dans les deux cas, des contraintes sur la structure interne du groupe. Four de preposition, il suffit de renvoyer aux contraintes sur les combinai-snns de prepositions (v. chapitrel. § 2.1. et ici § 1.5.) et pour de quantificateur aux contraintes sur les adjectifs qui se rapportent aux determinants : (132) * de měmes livres, * de seuls hommes En plus, de est dans les deux cas nécessaire ä la bonne formation du groupe, vu les contrastes en (133) et en (134) : (133) Iln'apas lu de livre. * Iln'apas lu livre. 127 La preposition enfrangais (134) i/ ne s'estpas souvenu du livre. * H ne s'estpas souvenu le livre. Enfin, de quantifícateur contraint ľinterprétation de ľarticle qui .su puisque ľarticle défini dans les suites du, de la, des est générique ; dt- ni niěre analogue de preposition influe sur ľinterprétation du nom cmnpl, ment, puisqu'il en active certaines propriétés, ce qui s'observe dans contraste entre une fasse de café, un sac de café, un magasin de café. Le tableau qui se dégage de ces similitudes et contrastes est que da qu;ii tificateur partage avec de preposition les propriétés qui concernent la siru ture interne du groupe, alors que les deux s'opposent quant aux propričli externes (voir chapitre I.§ 3.) qui concernent les conditions ďinsertion ( groupe dans une structure plus complexe. II semble done qu'il n'y a pas < solution de continuity entre ľemploi comme preposition et ľemploi a Mim quantifícateur de de, mais que ce dernier emploi ne met en oeuvre qu'i sous-ensemble coherent des propriétés des prepositions. Cette conclusion peut étre appuyée par trois arguments distinets. Le pr mier est d'ordre historique ; ies emplois de de comme quantifícateur. el si guliěrement ľemploi comme article partitif, est issu d'un emploi pariiruli de la preposition (voir ľarticle d'Engelbert dans IF 1996). Le stvor concerne les cas oü une seule occurrence de ľ element de cumule les da rôles, cas connu des grammairiens sous le nom d'haplologie : (135) II parle d'amis. Le troisiěme se fonde sur ľobscrvation qu'il existe des cas intermédiair entre la quantification et la complementation ; Lagae (2001) cite par exemp les cas des quantifications par contenant et par mesure : (136) // a acheté cinq boites de latí. li a acheté trois kilos de to/nates. 3.2. De comme iiitroducteur de ľinfinitif Devant un infínitif, de peut également remplir deux rôles ; il peuf Ol soit pleinement preposition, soit servir ďintroducteur de ľinfinitif, mais sa conférer au groupe le statut ďun groupe prépositionnel. La grammaiic p:n dans ce contexte de de complémenteur. Ľopposition entre les deux lyp peut facilement étre mise en evidence par la confrontation de (137), ctniipc tant de preposition, et de (138) illustrant de complémenteur : (137) // se repent ď avoir vendu sa maison dans le Lot. íl s'en repent, d'avoir vendu sa maison dans le Lot. Li se repent de la vente précipitée de sa maison dans le Lot. H se repent de ce que sonfrěre ait vendu cette maison. 128 La classe des prepositions {138) II teňte de vendre sa maison dans le Lot. I )ans (138), la pronominalisation du groupe introduit par de ne fait pas -jpLiraitre en complement, mais le. Ľinfinitif n'y alterne pas avec un groupe nniinal et son rempiacement par un tel groupe implique au contraire que fi soit éliminé. On conclura done que de n'est pas la preposition en (138), «lis remplit un autre role. Celui-ci ne peut pas étre confondu avec de quan-fk-aieur, dans la mesure oü il ne transfere pas la forme verbale qu'est ľinfi-iriľ en un nom, et ce malgré la pronominalisation ; on remarquera en effet uč ľinfinitif introduit par de en (138) ne peut étre accompagné des adjoints ■piques du nom, comme ľadjectif ou la relative, alors qu'un vrai nom obte-u par transfert ä partir d'un infínitif permet de telies adjonctions : t! 39) les rires hruyants quifusaient f.e complémenteur de n'apparaít pas devant tous les infinitifs complé-icni.s; ľinfinitif est non introduit dans le cas de verbes comme vouloir et ĽS verbes de direction, tel aller; le complémenteur semble également ab-jiu si le verbe regit la preposition de, comme dans le cas de se repentiren 37)- ou la preposition ä, encore que ľalternance obliger ä /étre oblige de jggěre fortement qu'un complémenteur sous-jacent doit étre postulé dans v ids cas. II apparait par contre obligatoirement quand un infínitif apparait drníte d'une construction impersonnelle et il alterne avec ľinfinitif direct :111s de nombreux contextes oü ľinfinitif remplit la fonetion de sujet: f 140) II est important de roulerprudemment sur cette route sinueuse. í 141) De changer de poste ne lui auraitpas déplu. Cela ne lui auraitpas déplu, de changer de poste. ŕ 142) Changer de poste ne lui auraitpas déplu. Les grammairiens s'accordent pour dire que la presence de de est signifi-iiive dans ce dernier contexte. Commentant la paire l !43) Vivre a sipeu d'importance. (Dekobra) (144) De vivre seid leformait ä la patience. (H. Béraud). aniiiurette et Piehon (1911-1940 : § 1053) éerivent: ■■ Ľétude des exemples montre que ľinfinitif, quand il est precede de de exprime (...) un fait concret et particulier, envisage dans la conjuncture qu'indique la phrase. Au contraire (...) ľinfinitif employe sans de ex-prime la substance spécifique du phénoměne dans toute sa generalite dime facon abstrafte.» Togeby (1982 : § II96) partage cette opinion et attire l'attention sur le fait .ie " De + infínitif marque qu'il s'agit d'une action concrete, qui a déjä eu -u, qui a un sujet precis." et il cite ľexemple suivant de Mairaux : ( H5) Mais ď accepter merne de perdre ma mori m'a fait choisir ma vie. 129 La preposition enfrangais Mir-Samii dans Fdl (1997) insiste lui aussi sur le fait qu'il existe une opposition de sens entre ľinfinitif non introduit et ľinfinitif introduit par de, complémenteur ou preposition; le recours ä de indique, pour cet auteur, que la validation du proces n'est pas entiěrement dépendante du verbe recteur. De complémenteur n'est done pas uniquement un outil syntaxique, il est également porteur ďinformations sémantiques ; la particularisation qu'il rend peut ďailleurs étre rapprochée de certains emplois de la preposition de ou du quantificateur (voir § 3.1.), puisque dans tous ces cas, ľélément introduit par de n'est pas envisage dans toute sa generalite et qu'une forme ďac-tualisation est obtenue gräce au recours ä de. 3.3- De et la predication Cette valeur particularisante et actualisante de ľélément de se retrouve dans une construction infinitive spécifique, ľinfinitif de narration : (146) La porte se referma sur Julie et Gaston de s'exclamer. La structure de la sous-phrase Gaston de s'exclamer comporte deux constituants Gaston et de s'exclamer dont le premier est le support du prédi-cat verbal s'exclamer. Comme le souligne la presence d'un ligateur, le coor-donnant et, cet ensemble s'appuie sur la sous-phrase qui precede et avec laquelle il partage l'ancrage temporel et modal. De y joue un double role; d'une part, il remplit le role de complémenteur et les commentaires faits plus haut s'y appliquent; d'autre part, il lie le membre verbal non fini, ľinfinitif, ä son contexte gauche, ä la forme verbale finie qui lui fournira les paramětres temporeis nécessaires ä son interpretation. Un usage analogue s'observe dans le domaine nominal, plus précisé-ment dans certaines structures de la forme 'Groupe nominal de Adjectif/ participe' : (147) II y a trois textes ďachevés. Ya-t-il déjä des examens de corrígés ? Hier, ily avaitplusieurs éléues d'absents. Lagae (1998) montre que l'analyse syntaxique appropriée de cette structure implique la reconnaissance d'une sous-phrase a-verbale ä ľintérieur du groupe nominal; cette analyse peut étre representee ä ľaide du schéma suivant: (148) [íly a [ [trois textes 1 [ ďachevés] ] ] Dans cette structure de joue un role fort proche de celui qu'il remplit dans la construction avec infinitif de narration. En premier lieu, de actiialise ľadjectif, ce qui le rend apte ä évoquer un ensemble donne de cas, ici de 130 La classc des prepositions ; choses achevées ou corrigées et de personnes absentes. Cette actualisation ; minimale permet au groupe de + adjectif / participe de fonetionner comme : theme de la sous-phrase. En second lieu, de permet, gräce au fait qu'il ; confere le statut de theme au groupe, de rattacher la sous-phrase ä la predication principále, cette foís-ci non pas au niveau des propríétés temporelles, ; mais du sémantisme merne. Dans (147), U y a est existentiel, il introduit un ■ univers temporaire ; de + adjectif / participe caractérise ce monde et c'est , dans ce monde enrichi que le referent du groupe nominal est introduit. Les propríétés que posséde de dans les emplois commentés aux paragra-í phes 3.2. et 3.3- sont ä la fois plus proches et plus éloignées des emplois J comme preposition du méme element de que ne ľest ľemploi comme quantificateur : plus éíoignées sur le pian sémantique et plus proches sur le pian syntaxique, dans la mesure oil la composante reiationnelle est particllement , conservée. Les trois emplois montrent toutefois, chacun ä sa facon, comment ; de a acquis des usages qui ľont fait sortir de la classe des prepositions pour ! fonetionner dans des cadres radicalement différents. I 4. Justifications foibliograpfoiques et suggestions ! de lecture j Pour les locutions prépositives, les references centrales sont Gross I (1986), qui offre un inventaire trěs fourni des locutions et discute leurs pro- \ priétés formelles, Gross (1996 : chap. VII), qui les situe dans le cadre general i du figement et de la formation de locutions. On verra aussi les diverses étu- I des de Borillo sur les locutions temporelles et spatiales (e. a.1997 ; 2001) et j l'analyse d'Adler (2001). Borillo et Marque-Pucheu (2001) examinent en j outre la relation entre la sémantique du nom et celie des locutions, problé- i matique qui se rapproche de ceíle des emplois multiples des prepositions, j évoquée dans le chapitre II.3. Diverses locutions ou groupes de locutions : ont en plus fait ľobjet ďétudes de detail; on verra entre autres les articles de ■ Porhiel et de Martin & Dominicy dans TL 42-44 (2001-2002). j D'un point de vue terminologique, nous avons opté pour le terme de lo- I cution prepositive, afin ďopposer les cas analyses dans ce chapitre aux locu-] Kons prépositionnelles ou locutions qui contiennent une preposition, mais qui ne fonctionnent pas comme preposition, telies que au contraire ou étre en colěre. Les prepositions nouvelles ä base nominale ont été moins étudiées ; le I traitement dans le paragraphe 2 s'inspire surtout de Noailly (1982) et de Da- non-Boileau & Morel (1997) ; ce méme recueil contient une etude sur rue, 131 La preposition enfrangais qui semble pouvoir étre qualifiée de preposition potentielle (Barbéris 1997) ; Rosier (7X 44, 2002) complete les informations sur genre. La littérature sur de est particulierement vaste ; pour une vue d'en-semble, on pourra se rapporter ä Englebert (1992, 1993), äinsi que la contribution de cet auteur ä IF 1996. On verra aussi les travaux de Kupferman dont LF1996 et TL 2001. Pour la quantification, les references sont trěs nombreu-ses ; le travail de Milner (1978) a été trěs influent. Pour de complémenteur, la reference de base est Huot (1981) ; pour la construction de + adjectif, Lagae (1998). Les remarques sur ľinfinitif de narration se basent sur Melis (2000b). Áu cas de la preposition de, on pourra ajouter celui de comme, unite polyvalente par excellence. On verra ä ce propos Particle de Pierrard dans 71 (42-43, 2001). 132 CONCLUSION Le parcours propose dans cette introduction a permis, espérons-le, un premier balayage des problěmes que soulěve ľétude des prepositions. Le chapitre syntaxique avait pour objectif de montrer que la definition classique convient, d'une part, pour rendre compte des données habituellement prises en consideration et qu'elle est, d'autre part, insuffisante pour fournir une base adequate en vue du traitement d'observations plus precises et de cas moins centraux. Ii en ressort que le mode de definition de ía catégorie preposition doit étre plus flexible et que les diverses composantes de la déťini-lion standard peuvent se dissocier dormant lieu ä des figures non classiques, comme les interpositions et les marqueurs de cas. Le theme de ía flexibilite qui caractérise les prepositions, est, d'une autre maniere, au centre du chapitre sémantique : le sens manifeste par une preposition n'est en effet pas donne une fois pour toutes, mais il s'élabore dans (haque emploi concret ä partir des instructions et representations que la preposition véhícule en elle-méme et des indications que fournissent les unites linguistiques environnantes, singuliěrement le site, que la preposition configure en fonction de l'expression d'une relation spécifique, et la cíble qu'elle relate au site, ainsi que des informations que fournit le contexte d'emploi, source ďinférences qui měnent ä un ajustement sémantique et pragmatique. Kn plus, il convient de tenir compte de la tension entre spécificité langagiěre et generalite cognitive qui fait que chaque preposition est caractérisée ä par-lir de sa distribution comme une unite signifiante en langue et qu'elle sert en inéme temps de mode d'expression privilégié pour certains concepts, reflets cognitifs de notre experience, de l'espace, du temps ou d'autres relations, La preposition apparaít ainsi comme une unite ouverte ä ľapport d'autres sources du sens. Dans le troisiěme chapitre, il s'est enfin avéré que la flexibilite et ľouver-fure, qui caractérisent chaque preposition en elle-méme, sont également des propriétés de la classe des prepositions. Celle-ci s'enrichit d'une part conti-nuellement par la formation de locutions et par le transfert ďunités verbales ou nominales ; eile se caractérise d'autre part par le fait que certains de ses membres acquiěrent d'autres usages et sortent děs lors, au moins dans ces 133 La preposition enfrancais emplois, de la classe, sans pour autant que les liens entre ľemploi préposu tionnel et ľemploi comme article ou comme complémenteur soient coupes. Le balisage du terrain auquel il a été procédé devrait permettre d'unt: part d'aborder la recherche sur les prepositions dans la mesure ou il prepare au contact avec les etudes linguistiques et devrait, d'autre part fournir la base indispensable pour étendre la problématique ä d'autres domaines, non abor-dés dans cette introduction. Dans ce contexte, il convient de signaler en premier lieu que les divers points traités font ľ objet de débats théoriques. Si la syntaxe des prepositions comme catégorie n'occupe pas de position centrale dans le debat syn-taxique, le statut de la preposition de est ľobjet de controverses importances, surtout en grammaire generative. Elles portent tant sur les emplois préposi-tionnels que sur les emplois non prépositionnels : la question centrale est ck: determiner si de est le signe ďopérations syntaxiques portant sur des structures dont cet element est initialement absent ou une unite de base. Pour les questions de sémantique et ďinterprétation, les travaux sur les prepositions occupent une position cruciale dans les discussions sur la facon dont i] convient de traiter la polysémie, sur la grammaticalisation et sur la nature clu sens : relěve-t-il de la cognition ou y a-t-il un niveau proprement linguistique ou se définit le sens et qui est, ultérieurement, relate aux données cognili-ves ? En plus, les prepositions constituent un domaine important pour traitor des transitions entre emplois, du role des figures et du postulát selon lequel les emplois concrets, en ľoccurrence spatiaux, occupent une position privi-légiée comme base de derivation pour les autres usages. Ľétude des prepositions permet également de revoir certaines questions plus générales dans le domaine francais et en linguistique generale. En guise ďillustration, on peut en evoquer quatre. La premiere concerne les rapports entre syntaxe et sémantique et, plus précisément, ľhypothese ďune iso morphie entre les rapports syntaxiques et sémantiques, Or, dans le cas des prepositions introduisant un complement essentiel du verbe, il est appani que la preposition est, ďun point de vue sémantique, étroitement attached au verbe, alors qu'elle forme avec son complement une unite syntaxiquc plus forte qu'elle ne le fait avec le verbe recteur. La seconde concerne la notion de systéme en sémantique ; la question est de savoir si la description du sens doit tenir compte des rapports qui s'instaurent entre les membres ďun méme ensemble. Pour les tenants du structuralisme, sous quelque forme qui.: ce soit, la réponse est indubitablement affirmative et l'observation que ios prepositions vont par paire (ä/de ; sur/sous ; devant/derriěre; avant/apres) en apporte une confirmation determinante. Les critiques universalistes on cognitivistes du structuralisme considěrent chaque preposition en elle-mémt: et en soulignent l'autonomie. Or, un examen attentif de la distribution 134 Conclusion montre que des effets de systéme s'observent, mais qu'il n'existe pas de pai-rcs constantes ; ainsi ä entre parfois en opposition et parfois en variation a vec de. L'examen invite done ä reprendre le debat et ä définir une position plus nuancée et plus realisté, Enfin, ľétude des prepositions francaises s'ouvre nécessairement sur ľétude des prepositions en general. Deux themes suscitent ľintérét particu-lier de la recherche. Le premier est celui de la spécificité et de ľuniversalité du sens, le second celui de ľuniversalité des categories ou classes linguistiques. L'observation initiale pour le premier theme est qu'il existe entre langues des couples de prepositions, qui semblent homologues ; le probléme ost que ces couples sont imparfaits, comme il a été signále plus haut ä propos de sur. Une description adequate ne pourra done étre ni universaliste, ni spécífique, mais eile devra trouver un équilibre entre ces deux exigences contraires. Quant ä savoir si toutes les langues disposent de prepositions et quelles seraient, dans ce cas, les caractéristiques communes, la réponse est negative : toutes les langues disposent de moyens pour dire les relations qďexpriment les prepositions du francais, mais éventuellement par d'autres moyens. La question doit toutefois étre reformulée, comme le montrent le débat qui ouvre FdL 0997) ou les travaux de Creissels (1995) et de Lemaré-clial (1989) sur les parties du discours : sous quelles conditions peut-on re-fonnaitre dans une langue donnée une catégorie ou classe d'instruments de relation analogue ä celie des prepositions ? et, plus en general, dans quelles configurations une langue recourt-elle aux membres d'une telle classe ? 135 GLOSSAIME (.is : Terme utilise pour designer la forme particuHere que prend un groupe nominal en relation avec une fonction. Le terme renvoie d'abord aux variations formelles des noms dans les langues ä flexion, comme le latín ou ľallemand, et, par extension, ä la forme des groupes nominaux dans certaines fonctions ; on parle en ce sens de cas datif pour lui, leur et les groupes du type ä + groupe nominal qui commutent avec ces pronoms clitiques. ( ible: Terme utilise pour décrire l'aspect relationnel du sens des prepositions. La cible est ľélément extérieur au groupe prépositionnel que la preposition met en relation avec son complement; ce dernier est le site, La cible peut co'incider avec la tete externe, comme dans le livre de ma sceur, mais les deux peuvent étre distincts, comme dans Pierre est dans la maison ; dans ce dernier cas Pierre est la cible, mais le verbe est la tete externe. ( mnplément: Terme que la linguistique utilise dans plusieurs interpretations et qui renvoie, dans cet ouvrage, ä tout element prévisible qui fait partie ďun groupe et qui n'est ni téte, ni spécificateur de degré. La pro-priété de prévisibilité permet d'opposer le complement et l'adjoint, element intégré ä un groupe, mais qui est libre, non contraint, alors que ľapparition du complement peut étre prévue ä partir des propriétés de la téte. line preposition permet ainsi de prévoir ľaparition de son complement : eile en determine le type, le nombre, les conditions ďab-sence, etc. (voir chapitre I.). < omplémenteur: Terme de la grammaire generative qui renvoie ä l'intro-ducteur d'une structure subordonnée. On distingue des complémen-teurs qui admettent une subordonnée ä forme verbale finie - la conjunction que ou les pronoms relatifs et interrogatifs - et des complé-menteurs qui introduisent une structure ä verbe non fini, tel de suivi d'un infinitif. I Hstribution : Terme qui renvoie ä ľensemble des environnements dans le-quel une unité linguistique peut apparaítre. Deux elements qui ont la merne distribution appartiennent ä la merne classe. La description de la 137 La preposition enfrangais distribution est une étape indispensable pour la caractérisatio? i d'unt> unite, tant du point de vue syntaxique que du point de vue sémanlkjue Interposition : Terme créé pour designer un mode de construction spéci-fique d'une preposition. Celle-ci est employee comme interposition quand eile est la téte d'un groupe forme de deux complements quj \\_ gurent ä gauche et ä droite de la preposition, comme ú&nsface ä face. Grammaticalisatiofi : Terme qui renvoie ä un ensemble de processus évu-lutifs se produisant sur les plans phonétique et morpho-phonologiquc, syntaxique, sémantique et pragmatique. Ces processus réduisem i autonomie d'une unite en la faisant passer d'une entite lexicale de pk'in droit ä un outil grammatical. La terminaison du futur simple ~ai dans fif chanterai est ainsi formée ä la suite d'un processus de grammaticalisation ä partir de la forme latine habeo (j'ai) combinée ä l'infinitif ca ulam. Groupe : Terme qui designe ľunité syntaxique construite autour d'une ľéir. Un groupe est un ensemble ďunités - des unites lexicales ou des unites complexes qui sont des groupes dependants - qui forment un ensemble coherent parce que toutes les composantes sont liées par la (Ote du groupe. Localiste (these) : Terme qui renvoie ä une hypothěse sur la structure, tics sens des prepositions (en particulier sur la structure des réseaux) scion laquelle le centre de gravité, tant dans les usages actuels que d'un point de vue historique, est constitué par ľemploi locatif de la preposition. Paradigmatique (relation/rapport) : Terme qui dénomme un type de relation de Subsumtion entre deux unites A et B. Celles-ci entretiennent un rapport paradigmatique si ľon peut substituer ľunité A ä ľunité H dans un environnement donné ; ainsi lepronom //est en relation paradigmatique avec le voisin ou avecjean dans ľenvironnement - chrl. Ces trois unites entrent dans íe méme paradigme. Réseau : Terme qui designe un mode d'organisation des sens d'unitrs polyvalentes. Les sens observables d'une unite s'organisent en réseau .si touš les sens sont connectés par des relations de figure (métapbore. métonymie, generalisation, specialisation, ...). Sous sa forme ia plus generale un réseau est une ressemblance de famílie dans kiquellc chaque sens est lié ä au moins un des autres sens, mais sans qu'ii y ;iii des elements de sens communs ä touš les sens particuliers. Si le ivseau possěde un sens qui seit de point de depart direct ou indireci ä I'en-semble des relations, le réseau possede un centre de gravité. Site: Voir Cible. Spécificateur de degré : Terme de la grammaire generative qui renvoie l\ une composante particulidre d'un groupe syntaxique. Les termes qui se trouvent ä gauche de la tete d'un groupe syntaxique et qui la canictéri- 138 Glossaire sent du point de vue du degré - sur le plan quantitatif ou qualitatif — sont appelés des spécificateurs de degré. Trěs dans trěs grand on petit dans petit oiseau sont des spécificateurs de degré de ľadjectif ou du nom. ■*\ ntagmatique (rapport/relation) : Terme qui dénomme un type de relation de coexistence entre deux unites A et B, Celles-ci entretiennent un rapport syntagmatique s'il existe entre elies une relation dans la succession des unites en discours. On observe, par exemple, une relation syntagmatique entre simple et raisonnement dans un simple raisonnement et celle-ci est difference de la relation entre ces mémes unites dans un raisonnement simple, I rte: Terme qui concerne la structure d'un groupe syntaxique et qui renvoie ä ľunité lexicale qui sert de noyau au groupe et qui en assure děs lors la coherence formelle et sémantique. La téte d'un groupe determine en principe la nature des unites qui peuvent apparaltre dans le groupe, le mode de construction de ces unites et les propriétés séman-tiques auxquelles elles doivent répondre. En outre, la téte donne au groupe dans son ensemble sa catégorie (ainsi un groupe dont la téte est un adjectif sera un groupe adjectifj et Integration du groupe dans une structure plus vaste se fait par rééfrence aux propriétés de la téte qui est sélectionnée et constmite par la téte du groupe supérieur dans lequel eile s'integre ; cette tete du groupe supérieur est la téte externe. Dans un cas comme le Hvrefort lourd, lourd est la téte du groupe adjectif/orŕ lourd et ce groupe est integre dans le groupe nominal, parce que lourd est sélectionné et constant par Uwe qui est done la téte externe. Dans certains cas, ces divers niveaux et les propriétés qui s'y rapportent ne convergent pas et il n'est pas possible de determiner une téte unique pourun groupe donné. Ceci s'observe dans certains usages des prepositions, discutes dans le chapitre I. 139 INDEX DES PREPOSITIONS ET LOCUTIONS PRÉPOSITIVES A ä 14-15, 17, 20, 22-23, 25, 28-33, 35-36, 40, 42, 44, 46, 56-58, 65-66, 68-69, 73, 78, 80, 83, 85-88, 90, 94-97, 99-100, 102-103, 105, 107-108, 111, 113, 118-119, 122-123, 134-135 ä base de 112 ä bord de 110 ä cause de 113-114, 118 ä condition de 112, 118 ä côtéde 60, 107, 110, 113 afin de 110, 118 a hauteur de 111 ä la base de 111 ä la disposition de 112, 114 ä Vage de 119 ä la hauteur de 111 ä /'aide de 111 ä Variiere de 115 a la seulefin de 110 ä la suite de 113 ä Végard de 118 ä V instant de 110-111 ä /'instar de 112 ä Vinsu de 112 ä /'intention de 114 ä /'inverse de 111-112 a /'occasion de 107, 111, 114 ä /'oppose de 110 ä merne 108 antérieurement ä 108, 114, 119 äpanirde 107, 119 ä ...pres 23-24 aprěs 14, 16-17, 19-20, 22-23, 26, 30, 35, 37-38, 42, 73, 94, 105, 119-120, 134 ä raison de ... (par...) 108, 112 ä seulefin de 110 atot 106 altendu 106 au bord de 107, 109-110, 112-113 au côté de 110-111 au cours de 110 au-dedans de 115 au dehors de 115 au dessous de 111 au(-)dessus de 56, 60,107, 115, 118 au detriment de 111 au devant de 115 au fin fond de 110, 112 au fond de 112 au lieu de 109, 118 au long de 115 au moment de 111, 113 au niveau 125 au niveau de 124 au pied de 110-111, 113 au plus ...de 108 ausommet de 113 au travers de 110 aux bons soins de 110 aux côtés de 110 aux environs de 110 avant 10-11, 16-18, 20, 26, 37-38, 73, 94, 105, 115, 120, 134 avec 17, 21, 23, 29, 42, 46, 70, 76-77, 85, 94, 101, 103, 105, 111, 113 avec ľ aide delil 141 La preposition enfrangais chez 17, 61, 68, 73, 100, 105, 120 ci-inclus 23 comme 43 concernant 106 contre 10-11,19-20, 25, 29, 30, 46, 67-68, 77-78, 81-82, 101, 103, 105 côté 123-124 D dans 10-11, 20-21, 26-27, 30, 35-37, 46, 54, 57, 59, 61-64, 66-68, 71-73, 79, 83, 100, 103, 105, 108, 115-116, 121, 125 dans /'axe de 107 dans le but de 108, 114-115 dans I'intention de 115 ďaprěs 108, 119-121 ďaprés 1.6 ďavec 121-122 de 10, 12, 15-18, 20-21, 24-28, 31, 35, 37, 43-44, 46, 55, 57, 69, 83, 85-90, 99-100, 103, 105-106, 108, 118-120, 122, 125-132, 134-135 deed 106 de crainte de 108, 111 dedans 106, 115-117, 120 de dedans 115 de dessus 115, 117 delä 106 d'entre 121-122 de par 121 depeur de 118 tfe^M/s 14-15, 17, 72, 94, 105 derriěre l6,19, 54, 69,105,115,120,134 des 14, 17, 20, 35, 37-38, 73, 105, 120 dessous 21, 106, 115, 120 dessus 21, 106, 115-117, 120 devant 16, 19, 60, 69, 73, 105, 107, 115, 120, 134 devers 106 du côté de 108, 111 durant 23,106 du temps de 108 E en 10, 15, 17, 20, 28-29, 36, 39, 5í 68, 83, 85, 100, 103, 105, li 132 en arriere de 115 en avant de 115 en cas de 37 en ce qui conceme 107, 113, 12: en contre-bas de 118 en cours de 110 en dedans de 115 en dehors de 115 en dépit de 108, 111-112 en dessous de 111, 115 enface 118 enface de 107 en favour de 19 en guise de 108, 112 en raison de 108, 112 entre 80, 105 T P. & Y.-M. 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Grammair e critique du frangais, Paris & Louvain-la-Neuve, Duculot & Hachette. 148 TABLE DES MAXIERES Introduction......................................... 5 I. La preposition et le groupe prépositionnel: questions de syntaxe............................................. 9 1. Definition classique et propriétés typiques de la preposition..... 9 2. La preposition et son complement........................ 12 2.1. Le complement de la preposition est-il nominal ? ......... 13 2.2. La valence des prepositions......................... 17 2.3. Le complement de la preposition est-il nécessaire ?........ 19 2.4. Ľunicité du complement............................ 22 2.5. La cohesion du groupe ............................ 24 2.6. La preposition comme téte du groupe prépositionnel...... 2ó 3. Le groupe prépositionnel intégré......................... 26 3.1. Les trois modes de selection de la preposition........... 27 3.2. La selection des prepositions a-sélectives............... 33 3-3- La preposition a-t-elle toujours une téte externe ?......... 34 3.4. La preposition est-elle indispensable ä ľintégration de son complement ?................................... 35 3.5. La preposition et la categorisation.................... 38 3.6. Elements de conclusion............................ 41 4. La preposition comme classe de mots...................... 41 5. Justifications bibliographiques et suggestions de lecture........ 43 n. Les prepositions : problěmes de sémantique............. 45 1. Décríre le sens d'une preposition : questions et problěmes...... 46 1.1. Les domaines ďemploi............................. 46 1.2. La description du sens dans les dictionnaires............. 47 1.3. Des emplois centraux aux emplois derives.............. 51 1.4. Les prepositions vides.............................. 53 1.5. La preposition sur et les autres prepositions............. 54 2. Décrire le sens des prepositions dans leurs emplois locatifs..... 55 2.1. Le site, la cible et la relation de localisation............. 56 149 La preposition enfrangais 2.2. Elements pour une description du sens des prepositions tope logiques...................................... 2.3. Des prepositions topoiogiques aux autres prepositions locat ves.......................................... 2.4. Emplois statiques et emplois directionnels............. 3. La description des emplois non locatifs................... 3.1. Les domaines d'emploi temporel et notionnel........... 3.2. Les prepositions blanchies : emplois figures et emplois figés 3.3- Les prepositions incolores ou vides................... 4. Ľunité sémantique de la preposition..................... 4.1. La polysémie horizontale.......................... 4.2. La grarnmaticalisation et la théorie localiste............. 4.3- Un sens unique pour chaque preposition 011 la polysémie vert cale.......................................... 4.4. Le sens des prepositions : langue et cognition........... 5. justifications bibliographiques et suggestions de lecture....... DI. La classe des prepositions.......................... 1. Les locutions prépositives............................. 1.1. Typologie..................................... 1.2. La notion de locution prepositive et les degrés de fígement et c coalescence.................................... 1.3- Les locutions comportant un nom lié ä une preposition simple 1.4. La preposition finale fait-elle partie de la locution ?....... 1.5. Les locutions combinant deux prepositions............. 2. Les nouvelles prepositions ä base nominale................ 3- La preposition de et ses usages non prépositionnels.......... 3.1. De article et la quantification........................ 3.2. De comme introducteur de ľinfinitif.................. 3-3. De et la predication.............................. 4. Justifications bibliographiques et suggestions de lecture....... Conclusion......................................... Glossaire........................................... Index des prepositions................................ Bibliographie....................................... Table des matiěres................................... 123 i .125 126 i 12*) ; no i 131 I Vi ! \i. Émfe DIDIER 03 GAP Cedex J )4 92 53 1700 "I 'J~7 / JépSi légol: - ' 3 - Juín 2003 ■rimé en France Ml ; 14- I í ■J 49 150 LA PREPOSITION EN FRAN C Al S La preposition esc, si 1'on en croit les grammaíres de reference, une en invariable, cllc reiie deux termes tout en integrant' Jc second au premici. Sun manuels est des lot's fort limite. D'apres les dictionnaites, les prepositions so unites lexicalcs ties complexes qui méritcnt, chacune, un traiiemcnt fort dcv< s'observc égalenient au niveau de la recherche linguistique: il existe de noinhi sur telle ou telle preposition, voire stir ľun ou ľautre emploi particuliei, i ď ensemble. Face ä ce double constat, ie present ouvragc se propose, dune part, de l des propriétés ŕbndamentales de la categoric et, d'autre part, d'intiodtuie , etudes sur les prepositions parti cube res, en ten can t de me t ere en évidcuc ľ analyse des prepositions ne peut manquer de soulever, et de baliser les voies i Seti r resolution. Lc parcours propose s'articule en trois étapes. U debute par une reflexion Les propriétés attribuées ä la preposition sur la base de ía definition tradition n. aux observations qu'autorisent les multiples emplois des prepositions. II s'e constat: la flexibilite syntaxique des prepositions est insoupconnée et ceíie-ci i notion de dasse de mots. La seconde etape propose une enquéte sut Ie sens des prepositions. Pom convient de prendre en consideration les tensions entre les propriétés séman ti ía preposition et ľapporc du con texte (rcŕlété dans la distribution), entre les i linguistique et d'ordte cognitif, entre les cmplois qui relévenr de domainc ľespace, et ceux qui ne se laissent pus identifier a priori et qui sont, de ce f qualifies de 'figures', voire de 'vides'. II importe égaícment de soulever la sémantkjuc ď une preposition cedes ŕacons den lendrc compte. La derniére érape explore íes contours de la classe des prepositions, par u limites: il s'agi t, en premier lieu, de dégager les processus qui sous-tenden t la ci nouvcUcs prepositions et, en second lieu, de montier comment certains enir commeť/ťsaffranchissentetreleventdefonctinnnemenrsdistincts. Au terme du parcours, íe lecteur disposeta des clcs nécessaires pour autonome 1'étude des prepositions et des travaiix qui leur ont cté consaerés. II -, rend re compte que les prepositions constituent un observatoire privilégiá pou ľtnreractíon entre íe systéme grammatical et la diversi t é du lexique et po interdépendancc des propriétés syntaxiques, sémantiques et interpretative; j-, Ludo Melts est professeur de linguistique francaise h ľuniversité de Leuuen j Ü ', ľéquipe de recberches « Sémantiquegrammatkale et lexicale: compantisans er, M i ■ recherchesportentprincipalement sur la syntaxe du francitis moderne. IIa pul '& sur les circonstants, les verbes pronominaux, les constructions verbales et lespréi M j|[| l'l J ||| Il li ' u I dl III ISBN :2-7080-1049-2 p( Prix : 10 € 9II "í "" r J* S '.T ■"? '"ífc ■A •M .J ■k» .f