FJIA005 Introduction ä la civilisation et histoire francaises III. INSTITUTIONS ET VIE POLITIQUE III. INSTITUTIONS ET VIE POLITIQUE • histoire institutionnelle longue et mouvementée. • La Revolution de 1789 incapable de doter la France d'institutions en adequation avec les principes proclamés, - la Declaration des droits du 26 aoüt 1789 = la separation des pouvoirs la base de tout projet constitutionnel. - experimente de nombreux regimes, • La IVe République = grande instabilité institutionnelle • 1958 nouvelle Constitution • general de Gaulle a refondé le regime parlementaire • La Ve République = ľhéritiere de la tradition républicaine + la synthase entre les regimes qui se sont succédé en deux siěcles. Ml.a. Ľhéritage de la Ve République • Ve République, = une exception dans le paysage des démocraties modernes, - modele parlementaire et au modele présidentiel. - Le regime francais = semi-présidentiel. • lile et IVe Républiques = faiblesse du President, 1'instabilité gouvernementale et la Suprematie du Parlement • la Constitution de 1958 - president a des pouvoirs sans precedent et un role preeminent dans le fonctionnement institutionnel. • Élu au suffrage universel direct • le President = - ľhomme de la nation, - gardien des institutions, - « garant de ľintégrité du territoire » et de « la continuité de l'État » - il se situe ainsi au-dessus des partis - peut faire appel directement au peuple en organisant, par exemple, un referendum. - il est aussi le chef de ľexécutif, qui donne les grandes orientations de la politique - il choisit le gouvernement et le Premier ministře, au sein du groupe majoritaire au Parlement. - il peut dissoudre l'Assemblée nationale, (celle-ci ne peut pas le renverser, mais seulement censurer le gouvernement, qui maítrise ľagenda parlementaire) III.a.2. Le « moteur » de ľexécutif • Sur la scene internationale, le President incarne - la France, dont il est le plus haut representant. - II négocie, ratifie et veille au respect des traités. - Cest le principal responsable de la defense et - de la diplomatie (son « domaine reserve »), en coordination avec le gouvernement. - C'est lui qui nomme les ambassadeurs de France á ľétranger et accrédite leurs homologues étrangers en France. - II est le chef des armées et - le seul responsable de ľarme nucléaire. III.a.3. Une République de citoyens • « Les hommes naissent libres et égaux en droit». • liberté et ľégalité = les deux principes essentiels de la citovenneté républicaine, • lis impliquent - la protection des droits individuels fondamentaux, - Collectifs - le principe fondamental ďégalité des citoyens devant la loi sans distinction ďorigine, de race ou de religion. ľacces ä la citoyenneté est fonde sur la nationalité, acquise librement par le droit du sol. III.a.4. Une République representative • principe de la souveraineté nationale = la possibilité pour les citoyens de ratifier les textes - constitutionnels - Constitution et revisions - - législatifs (dans un domaine trěs limite) par voie de referendum • nature representative des institutions - La nation agit ä travers ses représentants, le Parlement et le president. - le lien de responsabilité entre les élus et leurs électeurs (principe majoritaire aux elections). - Le vote majoritaire de ľélectorat définit ľorientation politique des pouvoirs publics - la dissolution parlementaire fait du peuple ľarbitre des conflits entre ľexécutif et le législatif. 111.a.5. Les différentes elections politiques Elections locales : - les elections municipales permettent ďélire les conseils municipaux touš les six ans ; - les elections cantonales, afin ďélire les conseillers généraux ont lieu touš les six ans. Le conseil general renouvelable par moitié touš les trois ans gěre le departement; - les elections regionales qui désignent les membres du conseil regional pour six ans. Elections nationales : - ľélection présidentielle, qui a lieu désormais touš les cinq ans ; - les elections legislatives permettant ľélection des deputes pour cinq ans ; - les elections sénatoriales qui ont la particularité de se dérouler au scrutin universel indirect; un college de " grands électeurs ", elit les sénateurs pour neuf ans. Elections européennes : - les citoyens et les ressortissants d'un État de l'Union européenne résidant en France élisent les deputes du Parlement européen touš les cinq ans. Referendum : II en existe également deux types : - le referendum législatif - le referendum constituant lll.b. Une Republique décentralisée dans ľEurope Ve Republique instaurent un pouvoir étatique appuyé sur une administration centralisée. Pres d'un demi-siěcle aprěs le cadre territorial de ces institutions = totalement bouleversé. niveau international, en 1946. du principe de la superioritě des engagements internationaux. - děs 1952, dans un ensemble européen de six Etats (RFA, Itálie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, France), les Communautés européennes, - Union européenne en 1992 avec le traité de Maastricht. niveau national - nouvelle organisation territoriale, decolonisation (1960-1962) - profond bouleversement ä partir des bis de decentralisation de 1982. - Le transfert de competences et de ressources vers les collectivités territoriales, les regions, - la suppression de la tutelle de l'État - son remplacement par un contrôle juridictionnel de legalite et de gestion - I'autonomie croissante des territoires d'outre-mer. - la revision de la Constitution, mars 2003 - la Republique francaise = décentralisée, des regies • la libre administration des collectivités territoriales, • leur autonomie financiére (et la garantie de leurs ressources), • leur solidarite (péréquation), • leur pouvoir réglementaire • leur droit ä ('experimentation. - La Constitution fait également reference au principe de subsidiarité, - Le principe d'uniformité abandonné - La revision de 2003 a également confirmé revolution de ľoutre-mer en permettant pour les départements-régions, et pour les territoires, la possibilité de se doter de Statuts sur mesure. • nouvelle architecture institutionnelle, l'État traditionnel n'est plusgu'un echelon, d'un systéme á plusieurs niveaux. I I I.c. Les lopigues institutionnelles de la Constitution La Constitution de 1958 instaure regime parlementaire rééquilibré. Parlement bicameral, un veritable pouvoir gouvernemental bicéphale, - le titulaire du pouvoir d'État - le president de la République - et - le gouvernement, dirigé par le Premier ministře. Par rapport aux Constitutions de 1875 et 1946, la Constitution du 4 octobre 1958 opere, un double ge, en faveur du chef de ľ Etat et en faveur du Premier ministře. - President détient ľautorité de ľÉtat et - en assure la continuité grace ä ses pouvoirs de crise (article 16 et article 12), - peut en appeler au peuple par voie de referendum, - est le garant de la Constitution, de ľindépendance nationale et des engagements de la France, - ces pouvoirs relěvent du domaine supreme de ľ Etat et n'interferent pas avec la gestion politique quotidienne regie par les regies du _____parlementarisme.______________________________________________ Le regime parlementaire en 1958 = un equilibre entre le gouvernement, et le Parlement devant lequel il est responsable. - le pouvoir réglementaire - la limitation du domaine de la loi - « parlementarisme rationalise » - gouvernement le maTtre du jeu parlementaire • brisant la tradition du regime ďassemblée, font du gouvernement le maTtre du jeu parlementaire avec - la maTtrise de l'ordre du jour, - le contrôle du droit ďamendement (pozměňovací návrh), - la limitation de I'initiative parlementaire notamment en matiěre financiere. - autorite du gouvernement • la Constitution inverse la conception méme de la responsabilité gouv. -gouvernement est presume disposer de la confiance des deputes. • Cest ä eux de faire la preuve (art. 49) que la motion de censure n'existe pas (ne recensant que les votes hostiles). (Motion de censure : proposition par laquelle l'Assemblée nationale met en cause la responsabilité du gouvernement) - l'Assemblée nationale vit sous la menace de la dissolution, laissée ä ľappréciation souveraine du president de la République. la Constitution de 1958 crée le Conseil constitutionnel. - veiller á maintenir le Parlement dans son domaine législatif • Ľeconomie de la Constitution est done originale : - ľancien regime parlementaire est bouleversé • du fait de l'amputation du pouvoir d'État confié au president de la République et • du rééquilibrage du domaine parlementaire au profit du gouvernement. • Cette modification fondamentale ä I'encontre des traditions politiques nécessite une série ďajustements entre les différents pouvoirs : - President et gouvernement, - Senat et Assemblée, - gouvernement et Parlement, • qui ne pourront venirque de la pratique, c'est-ä-dire des acteurs politiques et des rapports de force qui s'établiront entre eux. III.C.2. Un exécutif bicéphale la Constitution de 1958 a renforcé les pouvoirs : chef de ľÉtat (le pouvoir d'État) - le respect de la Constitution, - la garantie de ľindépendance nationale et - du respect des engagements internationaux, - la defense de la continuité de l'État et - I'arbitrage au-dessus des contingences politiques (art. 5) gouvernement (le pouvoir qouvernemental) - determiner et conduire la politique de la nation (art. 20) á travers ľimpulsion de la legislation, pouvoirs sont étroitement imbriqués pour deux raisons - codécision • les decisions du President nécessitent, soit une proposition préalable du Premier ministře (referendum, revision), soit son contreseing. • A I'inverse, les principals decisions gouvernementales étant prises en Conseil des ministres, le president de la République, qui le preside, approuve done son ordre du jour, ce qui lui donne un droit de veto, il signe les décrets et ordonnances qui y sont délibérés, ce qui le fait participer au pouvoir gouvernemental - politique • la seconde est d'ordre politique : le president de la République nomme le Premier ministře et cette nomination présente un contenu politique evident lorsque le President et l'Assemblée nationale ont été élus par la méme majorite électorale, ce qui a été le cas le plus souvent depuis 1958. Le chef de ľ Etat peut se trouver dans des rôles trěs différents. - A partir deS prerogatives [Výsada, přednostní právo] institutionnelles qui lui sont données par la Constitution, les textes législatifs et réglementaires ou le protocole, Cohabitation = non-co'íncidence des majorités predidentielle et parlementaire - President = autorite institutionnelle et politique sur le Premier ministře 1) President tout-puissant - autorite constitutionnelle et autorite politique - le President dispose non seulement ďune majorite qui le soutient ä l'Assemblée mais également du contrôle total du parti maioritaire - les pOUVOirS du Premier ministře (qui n'a pas ďautorité politique propre sur le parti et ses éius) sont singuliěrement amoindris. » Ce fut le cas pour le general de GAULLE, qui pouvait compter sur la fidélité inconditionnelle de ses partisans, puisqu'il était le chef charismatique et le fondateur du mouvement gaulliste. » Ce fut le cas également de Georges POMPIDOU, patron incontesté de la nouvelle generation de gaullistes arrives ä l'Assemblée ä la suite des elections legislatives de 1968. » On retrouvera cette situation lors de la premiere legislature sous Francois MITTERRAND (1981-1986). » La situation s'est reproduite au profit de Jacques CHIRAC en 1995-1997 et depuis 2002. (Dans ce cas le President dispose d'un double circuit de pouvoir: celui de ľ Etat et celui du parti majoritaire, pouvant jouertantôt sur l'un, tantôt sur l'autre. • 2) President - majorite parlementaire sans contrôle total sur le plan politique - en 1974, de Valéry Giscard D'ESTAING, qui, faute d'avoirdissous l'Assemblée au lendemain de son election, voit ses partisans minoritaires au sein de celle-ci et va devoir composer avec la formation gaulliste reprise en main par Jacques Chirac - cette situation n'amoindrit nullement le pouvoir présidentiel - eile géne toutefois considerablement le pouvoirdu Premier ministře, • qui peut de facto étre contests dans ses functions de chef de la majorite parlementaire (ce dont se plaindront successivement J. Chirac, en butte aux giscardiens, puis Raymond Barre, aux prises avec l'opposition des chiraquiens) • et doit user des dispositions constitutionnelles, faute de pouvoir se reposer sur des relais politiques sürs • On retrouve cette situation sous le second septennat de F. Mitterrand : - outre ľabsence de majorite absolue au profit des socialistes á l'Assemblée, qui donne au Premier ministře une marge de manoeuvre pour nouer des alliances de conjoncture, - le President n'a pu utiliser cette fois le relais du Parti socialiste (PS), ses partisans en ayant perdu le contrôle děs le lendemain de sa reelection. Le double circuit de decision de 1981-1986 n'a pas pu se reconstituer et la prise de distance critique du President (vis-á-vis de son Premier ministře, Michel Rocard, en 1988-1991, et de son parti, jusqu'en 1995) a amoindri ses relais politiques et dans I'opinion. 3) President sans majorite parlementaire - Le President garde les moyens de défendre ses prerogatives institutionnelles - Ce fut le cas de F. Mitterrand de 1986 ä 1988. - Disposant ďun "pré-carré constitutionnel", qu'il avait défini ä ľavance (diplomatie, defense, droit de veto sur les signatures et nominations en Conseil des ministres), - F. Mitterrand a d'autant mieux défendu ses pouvoirs qu'il disposait d'un puissant relais á l'Assemblée (avec le groupe parlementaire socialiste sauvé par la representation proportionnelle), au Conseil constitutionnel (dont la majorite des membres ne lui était pas hostile, en raison de leur nomination) et dans I'opinion du fait de sa candidature ä un second mandát. - Le President s'est ainsi forgé un statut politique original: d'une part president constitutionnel, mais de I'autre chef de l'opposition au gouvernement. Face ä lui, le Premier ministře, chef du gouvernement et chef de la majorite parlementaire, dispose des pouvoirs d'un chef de gouvernement parlementaire mais doit composer avec un president qui utilise contre lui ses pouvoirs constitutionnels, au risque de la paralysie de ľexécutif 4) President réduit aux acquets des textes constitutionnels - F. Mitterrand de 1993 á 1995 • ne disposant plus de ľarme psychologique de la candidature ä un nouveau mandát (il finissait le second septennat, amoindri physiquement par la maladie), • ne pouvant compter sur des relais parlementaires (le groupe socialiste avait été laminé par le systéme majoritaire) • ou politique (perte de contrôle du PS) • et ayant face ä lui un Premier ministře tout-puissant (car ä la tete ďune majorite parlementaire pléthorique), - le President a du opter pour une lecture minimaliste de ses prerogatives constitutionnelles ("partageant" ses pouvoirs diplomatiques et de defense, ne resistant guěre lors des revisions constitutionnelles) et rendant au Premier ministře ľintégralité des pouvoirs gouvernementaux. ■C.3. Un Parlement amoindri Le constituant de 1958 a opéré une reduction radicale de ľinfluence du Parlement Constitution le ramene au troisiéme rang des organes constitutionnels déclin du Parlement depuis 1958: - 1) le Parlement n'est plus ľunique expression politique de la nation. la mesure de ľopinion publique, reelle ou supposée, á travers les sondages sur les sujets ďactualité et la popularite du personnel politique a ôté au Parlement cette dimension - 2) lié ä sa fonction politique la decision politique n'est plus prise au Parlement mais dans la sphere executive, soit sous ľégide du President, soit sous celie du Premier ministře - 3) lié ä sa fonction normative le transfert de ľinitiative legislative au gouvernement: la trěs grande majorite des lois est ďorigine gouvernementale - 4) consécutif ä la regression du droit parlementaire Constitution fixe elle-méme les principales regies concernant ľorganisation du Parlement et la procedure legislative, qui constituent les principes de ce qu'on qualifie de "parlementarisme rationalise" Parlement est ä la recherche de nouvelles fonctions - contrôle - lois de finances (le pouvoir financier redistribué entre le gouvernement et le Parlement) II.C.4. Le Conseil constitutionnel Jusqu'en 1958, le controle de constitutionnalité des lois n'existait pas en France controle de constitutionnalité des lois veiller ä ce que le Parlement ne sorte pas du domaine qui lui avait été attribué Premieres années: - Charles de Gaulle - ont été marquees par une grande discretion et l'alignement du Conseil sur la vision gaullienne des institutions présidence Pompidou pour que ľémancipation se produise - Le 16 juillet 1971, censurant une loi d'origine gouvernementale qui limitait la liberie d'association par le controle préalable de ľautorité administrative lors de leur constitution revision constitutionnelle de 1974 - I'instance d'appel contre la legislation élaborée par la majorite • I'opposition parlementaire a rendu la saisine du Conseil systématique transférant la bataille politique sur le terrain du droit - le régulateur de la vie politique • Contraint les gouvernants á respecter les principes politico-juridiques contenus dans la Constitution (par exemple lors de la controverse sur les nationalisations ou les privatisations dans les années 1981 -1988) - réussi ä éviter de devenir une " troisieme Chambre " tranchant les conflits politiques entre majorite et opposition". III.C.5.______Une vie politique sous influence institutionnelle Uun des principaux effets de ľinstauration de la Ve République a été le bouleversement de la vie politique traditionnelle. - Ľobjectif du general de GAULLE était de réduire ľinfluence des partis á travers ce qu'il pensait étre ľinstrument de leur action : le Parlement, mais le systéme de partis a été bien plus bouleversé par ďautres innovations institutionnelles ou politiques. - Ainsi, les années 1958-1974 ont été marquees par ľadaptation des partis aux nouvelles institutions, et notamment á la phmauté présidentielle, consacrée par ľélection du President au suffrage universel. Les partis se sont divisés entre eux, et en leur propre sein, sur le ralliement ou non á cette primauté. Les partis se sont divisés entre eux, et en leur propre sein, sur le ralliement ou non ä cette primauté. - A droite, les indépendants se divisent, et une partie ďentre eux conduits par Valéry Giscard ďEstaing se rallient ä la République présidentielle, les autres disparaítront. - Le centre, qu'il soit démocrate-chrétien (MRP) ou laic (radicaux), est ä son tour marginalise, faute de se rallier, y compris lors de situations favorables comme la candidature d'Alain Poher ä ľélection présidentielle de 1969. - A gauche, ľémergence de Francois Mitterrand ä la téte du Parti socialiste aprěs ľélimination de ses rivauxsuccessifs dans la gauche democratique (Pierre Menděs France, Guy Mollet, Gaston Defferre) est la consequence directe ďune stratégie présidentielle bätie méthodiquement ä partirde sa premiére candidature oů il affronte le general de Gaulle en 1965. - A ľinverse, la candidature épisodique du Parti communiste (PC) ä cette election, malgré le bon score de Jacques Duclos en 1969, contribuera ä rendre son électorat plus volatile. Ľarchitecture constitutionnelle de la Ve République mene ä une simplification du jeu politique, avec la disparition des vieux partis parlementaires, et ľémergence de partis nouveaux ou totalement rénovés occupent le devant de la scene dans les années soixante-dix/quatre-vingt: - gaullistes, - socialistes, - republicans indépendants, qui fusionnent avec ce qui subsiste du centre-droit pour constituer I'UDF en 1978, - flanqués des seuls communistes qui pallient leurfaiblesse stratégique par ľutilisation de leurs relais sociaux (syndicats) et leur alliance avec les socialistes, jusqu'ä leur déclin parallele ä celui du monde communiste. A ces facteurs institutionnels s'ajoutent ceux lies au mode de scrutin. • Le systéme electoral majoritaire ä deux tours, durci en 1978 pour les elections legislatives par la nécessité d'obtenir 12,5 % des inscrits au premier tour pour accéder au second, réduit de facon drastique le nombre des compétiteurs : - gaullistes et giscardiens ä droite, - socialistes et communistes ä gauche, - puis socialistes et gaullistes ä partir des années quatre-vingt lors des elections legislatives et présidentielle. • Le cumul des effets de ľélection présidentielle, qui réduit la competition ä deux candidats au tourdécisif, chacun devenant le leader de son camp, et • des elections legislatives, oů le duel est la regie dans la plupart des circonscriptions au second tour, aboutit au résultat que souhaitait Michel DEBRÉ lorsqu'il proposait Introduction du systéme electoral britannique (majoritaire uninominal ä un tour) pour réduire les termes de la competition politique. Alors que le systéme était reste depuis 1958 de type majoritaire ä toutes les elections, la representation proportionnelle fait progressivement son apparition. - Introduite pour ľélection des deputes francais au Parlement européen en 1979, - eile est étendue aux elections municipales, dans un systéme mixte ä dominante majoritaire, en 1983, aux elections regionales et legislatives (le temps d'un seul scrutin pour ces derniéres) en 1986. Cette multiplication des elections - méme ä moindre enjeu - se déroule selon un systéme - qui favorise ľémiettement du vote, et de la representation, - et permet ľémergence de formations protestataires (le Front national, qui sort ľextréme droite de la marginalisation qui était son sort depuis la fin de la guerre d'AIgérie á partir des elections européennes de 1984, et une nouvelle extréme gauche, souvent trotskiste, qui se développe sur les décombres du PC dans les années quatre-vingt-dix) ou "antisystěme" (des écologistes aux chasseurs). - Elle va ainsi contrecarrer la tendance dominante á la simplification et redistribuer en partie les cartes. - Ľusure des grands partis, qui ont réussi cependant á assurer le renouvellement de leur leadership respectif, et le desintérét d'une part croissante de ľélectorat ont accéléré la constitution d'une vie politique á deux vitesses. • -> Les grands partis monopolisent la competition pour le pouvoir d'État, alors que • -> les formations antisystěme se taillent une part croissante de la representation aux elections ä moindre enjeu, regionales et européennes, et font parfois des incursions dans les " grandes " elections comme ä ľélection présidentielle de 2002 oú Jean-Marie Le Pen, leader du Front national, accede au second tour en profitant de l'effondrement du candidat socialiste, suite ä la dispersion des voix sur les autres candidats de gauche. Modes de scrutin Le scrutin majoritaire á deux tours (anglais : Runoff voting) est un mode de scrutin qui permet ľelection d'un candidat (dans une circonscription ou pour I'ensemble ďun État) aprěs deux tours de scrutin. Les électeurs sont done appelés á voter une premiere fois pour I'un ou l'autre des candidats. Un deuxiěme tour est ensuite organise, ne mettant en lice que les candidats ayant le plus de voix. Lors de ce second tour, le candidat ayant récolté le plus de voix est élu. Le mode de scrutin majoritaire á un tour (aussi appelé First-past-the-post ou Pluralite), est un mode de scrutin reconnu pour sa grande simplicita. Le candidat ayant rassemble le plus de voix sur un territoire donné est élu en toutes circonstances. Une majorite relative de voix suffit pour gagner une election, c'est-á-dire qu'il est possible que le candidat élu recueille moins de la moitié des voix exprimées. Les modes de scrutin mixtes combinent á la fois un aspect proportionnel et un aspect majoritaire dans la méthode de designation des élus. - La France recourt ä des systěmes mixtes pour les elections municipales dans les communes de plus de 3 500 habitants depuis 1983, et pour les elections regionales depuis 2004. - Les électeurs votent pour des listes bloquées. - Lors du premier tour, si une liste obtient la majorite absolue des suffrages exprimés, eile recoit la moitié des sieges ä pourvoir (un quart dans le cas des elections regionales), et la moitié restante est répartie entre toutes les listes ä la representation proportionnelle. - Sinon, un second tour de scrutin est organise, auquel ne sont admises que les listes ayant rassemble au moins 10 % des suffrages exprimés au premier tour (celles qui ont eu au moins 5 % peuvent fusionner avec celles passant au second tour). - La liste ayant eu le plus de voix ä Tissue de ce second tour obtient la prime majoritaire (50 % ou 25 % selon le type d'élection) et les sieges restants sont répartis entre toutes les listes ä la proportionnelle. III.d. Panorama des partis politigues • Intermédiaires entre le peuple et le pouvoir, • les partis se sont structures en France de fagon assez tardive et disposent d'un nombre ďadhérents relativement faible compare á d'autres pays européens (en dépit d'une vague ď adhesion inédite aux deux grands partis - PS et UMP - en 2006). UAssemblee nationale, située au Palais-Bourbon, á Paris. • lis assurent toutefois un role fundamental - en élaborant les programmes, - animant la vie politique, - sélectionnant des candidats et - structurant ľopinion publique. • Malgré un certain émiettement, les partis se rattachent en France á de grandes families idéologiques, encore organisées selon un clivage gauche-droite. Ill.d.1. Les partis représentés au Parlement Union pour un mouvement populaire (UMP) Identite : eile est née en 2002 du rapprochement du RPR (Rassemblement pour la République, créé par Jacques Chirac en 1976), héritier du qaullismeMl d'une partie de I'UDF (Union pour la démocratie francaise) ainsi que de partis tels que Démocratie liberale, le Parti radical et le Centre national des indépendants et paysans. Depuis 2002, les chefs de gouvernement sont issus du groupe UMP, majoritaire á l'Assemblée nationale. Positionnement: droite-centre drc Leaders : Presidents de I'UMP - 17 novembre 2002 -16 juillet 2004 - 16 juillet 2004-28 novembre 2004 - 28 novembre 2004-14 mai 2007 - 14 mai 2007-7 juillet 2007 Adherents revendiqués : 294 000. www.u-m-p.org Í11 Gaullisme : doctrine politique développée par le general de Gaulle lors de ses deux exercices du pouvoir (1944-46 et 1958-69), qui s'appuie sur ľidée de ľindépendance nationale et la conception d'un Etat fort fonde sur un pouvoir exécutif puissant. )it, liberal. Alain Juppé Jean-Claude Gaudin (Interim) Nicolas Sarkozv Jean-Claude Gaudin (Interim, puis poste supprimé) N. Sarkozy - candidat officiel aux elections présidentielles de 2007. - Le programme de Nicolas Sarkozy listé en 15 points : • Mettre fin ä ľimpuissance publique • Une démocratie irréprochable • Vaincre le chômage • Réhabiliter le travail • Augmenter le pouvoir d'achat • ĽEurope doit se protéger dans la mondialisation • Répondre ä ľurgence du développement durable • Permettre ä tous les Frangais d'etre proprietaires de leur logement • Transmettre les repěres de ľautorité, du respect et du mérite • Une école qui garantit la réussite de tous les élěves • Mettre ľenseignement supérieur et la recherche au niveau des meilleurs mondiaux • Sortir les quartiers difficiles de ľengrenage de la violence et de la relegation • MaTtriser ľimmiqration • De grandes politiques de solidarite, fraternelles et responsables • Fiers d'etre frangais Parti socialiste (PS) Identite : héritierde la SFIO (Section francaise de Internationale ouvriěre) fondée en 1905, le PS a été créé en 1969. En 1981, son candidat, Francois Mitterrand, est porté ä la présidence de la République ; il sera réélu en 1988, aprěs deux ans de cohabitation. Le PS représente aujourd'hui le premier parti de ľopposition. Positionnement: gauche-centre gauche, social-démocrate. Leader : le secretaire general du PS est Francois HOLLANDE depuis 1997. Ségolěne ROYAL est la candidate officielle aux présidentielles 2007. LISTE DU SECRETARIAT NATIONAL Personnalités impotantes: Francois HOLLANDE, Premier Secretaire Francois REBSAMEN, Coordination. Francais. Hollande, Bertrand Delanoé. Adherents revendiqués : 218 000. www.parti-socialiste.fr Union pour la Démocratie francaise (UDF) et Mouvement démocrate (MoDem) Identitě : eile a été fondée en 1978, ä ľinitiative de Valéry Giscard D'ESTAING (president de la République de 1974 ä 1981). ĽUDF réunit notamment des partis du centre et de la droite non gaulliste, tels le Parti républicain et le Centre des démocrates sociaux. Une partie de ses membres a rejoint ľUMP ä partirde 2002. Le 30 novembre 2007, un congrés extraordinaire de ľUDF a voté la delegation des responsabilité du parti aux instances du Mouvement démocrate (MoDem), initié par Francois Bayrou aprés ľélection présidentielle de 2007, et dont ľUDF est un membre fondateur. Positionnement: centre-droit, inspiration démocrate-chrétienne. Leader : Francois BAYROU preside ľUDF depuis 1998. II est le candidat officiel aux présidentielles 2007. Adherents revendiqués : 33 000. ĽUDF est membre du Parti démocrate européen (PDE), qui siége au Parlement européen au sein du groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe. Francois Bayrou est le president de ľUDF et le co-président du PDE. www.udf.orq ■■ ---------------* SUVEMENl OCRATE • Francois Bayrou annonce, děs le soir du premier tour, son intention de créer un nouveau parti (« Parti démocrate ») : • « Les Francais trouveront pour les représenter une force de contre-pouvoir, libre, capable de dire oui si Taction va dans le bon sens et non si eile va dans le mauvais sens. Capable, autrement dit, de faire sortir la politique des reflexes du toujours pour et du toujours contre, pour défendre ľintérét general. (...) Le parti démocrate défendra ľidée que la responsable de la France et de I'Europe doit s'exercer en particulierdans le domaine de la lutte contre le réchauffement de la planete, de la defense de la biodiversité et du développement du tiers-monde, particuliěrement de l'Afrique. Ce nouveau parti défendra la démocratie, comme portant des valeurs et un idéal, considérant que ce sont ces valeurs qui donnent leur sens ä la vie des hommes et ä la société au'ils forment. » Francois Bayrou, Conference de presse ä Paris, 25 avril 2007 Parti communiste francais (PCF) Identite : le PCF est né en 1920 sous ľintitule Section frangaise de ľlnternationale communiste (ďune scission ďavec la SFIO). En 1945, il participe pour la premiere fois á un gouvernement. II prend part á deux autres en 1981 et 1997. Malgré des réformes, son électorat se restreint; en 2002, son candidat n'obtient qu'un trěs faible score aux présidentielles. Positionnement: gauche antiliberale. Leader: Présidence du Conseil national : JoélleGREDER la secretaire nationale est Marie-Georges BUFFET, candidate officielle aux présidentielles 2007. Adherents revendiqués : 134 000. www.pcf.fr Nous voulons faire reculertout ce qui domine, nous exploite, nous humilie. Nous voulons contribuer ä battre en breche les inégalités. Nous voulons pousser la démocratie du quartier ä la pláněte et faire émerger concrětement un monde partagé, un monde pour touš ettoutes. Nous voulons le partage des richesses, des savoirs, et des pouvoirs. Cest la dignitě de chaque femme et de chaque homme qui est en jeu... Nombreux sont Celles et ceux qui ont envie que le monde change. Pour le faire vraiment, il y a besoin de politique et il faut qu'elle soit entre les mains de tous. Le progres viendra du plus grand nombre, si nous décidons tous ensemble de faire bouger les choses. Cest ä cela que les communistes travaillent. Cest pour cela que nous voulons construire avec toutes Celles et tous ceux qui le veulent, engages ou non, le projet de transformation nécessaire et decider ensemble 3es maniěres de faire pour le porter. En vous accueillant, nous comptons sur vous. Avec votre personnalité, votre liberie, notre collectif ne s'en trouvera que plus riche. Bienvenue ! T res fraternellement, Marie George Buffet. Secretaire nationale du PCF Les Verts Identite : issus du courant écologiste né dans les années 60 et qui a presents ľagronome René DUMONT á la présidence de la République en 1974, Les Verts se constituent en parti en 1984. En 1997, Les Verts participent au gouvernement de la " gauche plurielle " de Lionel Jospin. Dominique VOYNET prend la téte du ministěre de I'Environnement. Positionnement: gauche écologiste. Leader : la secretaire nationale des Verts est Cecile DUFLOT. La candidate officielle est Dominique VOYNET. Adherents revendiqués : 9 100. http://lesverts.fr ĚE MONDE CHANGE avec ies Verts :hangeons .E MONDE LĽS ORANDS C^HOIJ DE SOCIETĚ RÉORIENTER ET RECOJfVERTIR ĽÉCONOMIE LELOOALISER .ESAC1 [VITÉS REDISTRIBUER LES RICHESSES POUR L'ECOLOGIE AU COEUR DES POLITIQUES PUBLIQUES Ni'i'flrb-vflulH-iL nrttlii l'flCDlngF;-iu :[EHjr d4 laut« Im prjIitiquaspuUiquas - jntrjit-, transport:, am-íniparrií-nLdu tífriliiirg. pro üKtion dt la natura siTiifr iíriiľulLun-.gh:.- alin i: landra uare.unE-stir.iBt4 p tu-sa b re e L pJ lb fcn n ume 4n rossDuro» pour raduirc no Ir e- E-mprE-riia AcDloBiqLH. L4S grirides dači iioní- publiquií-dořvanL tli* pjiíaEí par It* principe* dt prst mtion et da prevention au Leu dt se- hnrrar a rep s rar les- dega li d "u n m udá d a d frt s\ n p pem bít* d tu a* la Inj. SORTIE m ■iinifji ur ElWlt SäŠäS» nin[i>ii_-i !>■_. Illllll[U[I.T SIKUKií, Mi-i; ;^=v;;: 3Q lSELEJj S: DlTtSIOI PAR 4 II II D-UMIEUIUI III IbillU Mi i:-! 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