VIII. d. L'ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ RÉSUMÉ: - Le participe passé employé avec l'auxiliaire être s'accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe. - Le participe passé employé avec auxiliaire avoir s'accorde (sauf quelques cas particuliers) en genre et en nombre avec le complément d'objet direct si ce dernier est placé avant le verbe. – Le participe passé des verbes pronominaux suit les règles d'accord: – du participe passé employé avec l'auxiliaire être dans le cas des verbes essentiellement pronominaux ou de sens passif; – du participe passé employé avec l'auxiliaire avoir dans le cas des verbes pronominaux de sens réfléchi ou réciproque. E X E R C I C E S 1) Mettez à la forme composée les verbes des phrases suivantes: Jeanne et son mari sont partis pour le salon d'automobile. – Ils sont tous accourus pour le féliciter.– Nous avons passé tant de bons moments ensemble! – Il est descendu du train beaucoup de voyageurs. – Donnez-nous une bière, nous sommes morts de soif. – Le délai est expiré; il est donc parti de l'appartement qu'il occupait. – Eh bien, tu l'as échappé belle! – N'ayant pas de retraite suffisante, les vieilles gens ne sont pas arrivés à garder leur appartement. – Une foule d'ouvriers agricoles est arrivée pour la vendange. – Elle est sortie pour voir ce qui avait provoqué ce bruit étrange.– Martine est retournée voir l'exposition sur l'École de Fontainebleau. – Prépare tes skis, la neige est tombée toute la nuit. – Il est passé par des hauts et des bas avant d'atteindre cette sérénité. – Pierre et moi sommes retournés chaque année nous recueillir sur la tombe de nos parents. – Quand la nuit est tombée, il a rentré les chaises qui étaient restées dehors. – Quand il a vu l'effet de sa remarque, il est demeuré muet et consterné. – Il est vite descendu à la cave, puis a remonté des bouteilles de champagne pour fêter l'évènement. – Ces boutons de roses sont déjà éclos. – Lui et moi sommes allés aider Jean à déménager. – Vous êtes devenue bien pâle: qu'avez-vous donc, Marcelle? 2) Faites l'accord des participes passés: La voiture entra dans une grande cour presque carrée et fermée par les rives abruptes des étangs. Ces berges sauvages, baignées par des eaux couvertes de grandes taches vertes, avaient pour tout ornement des arbres aquatiques dépouillés de feuilles, dont les troncs rebougris, les têtes énormes et chenues, élevées au-dessus des roseaux et des broussailles, ressemblaient à des marmousettes grotesques. Ces haies disgracieuses parurent s'animer et parler quand les grenouilles les désertèrent en coassant, et que des poules d'eau, réveillées par le bruit de la voiture, volèrent en barbotant sur la surface des étangs. La cour entourée d'herbes hautes et flétries d'ajoncs, d'arbustes nains ou parasites, excluait toute idée d'ordre et de splendeur. /BALZAC/ 3) Mettez au participe passé les verbes entre parenthèses: L'hiver, saison engourdie est le temps où la nature, comme frappée de paralysie, s'enferme dans la mélancolie. Les insectes dans le sol, les végétaux dépouillés de leur verdure, les oiseaux réduits à un régime de famine ou relégués dans des régions lointaines, les habitants des eaux renfermés dans des prisons de glace: tout présente les images de la langueur. Mais voici avril et ses brises attiédies; les eaux vives courent, mêlées de lumière et de frissons; les oiseaux réjouis poussent à l'envie des appels et des roulades cent fois répétés; partout les branches, couvertes d'une verdure nouvelle, s'agitent doucement sous les effluves embaumés de la jeune saison. /GREVISSE/ 4) Mettez les verbes entre parenthèses au passé composé ou au plus-que-parfait selon le sens: Elle s'est montrée bien plus accueillante qu’on ne l'avait pensé. – Les résultats obtenus ne sont pas ceux qu’on avait escomptés. – Il est arrivé trois péniches de minerai au port de Bercy. – Combien de projets avions-nous formés que nous avons pu mener à bien! – La coupe que j’avais laissé tomber s’est brisée en mille morceaux. – Quels trésors de diplomatie n'avons-nous pas déployés pour le convaincre! – Nous avions cueilli des poires que nous avons fait cuire au four. – On a annoncé la réapparition de réseaux de terroristes qu’on avait démantelé il y a dix ou douze ans. – Que de discussions il avait fallu avant de reconstruire le pont des Arts! – Une curieuse statuette était présentée par l’archéologue qui l'avait découverte. 5) Mettez la forme convenable aux verbes entre parenthèses: Ah! si nous étions sortis de notre apathie; si nous étions partis à point et si nous étions arrivés toujours au moment de commencer le travail; si notre énergie était demeurée persévérante; si nos efforts avaient été réglés par la méthode; si notre volonté avait été mieux tendue; si nous étions restés constamment attentifs au but à atteindre, sans que ni la vanité‚ ni le caprice interviennent jamais pour nous le faire perdre de vue; si nous étions rentrés plus souvent en nous-mêmes; si les bonnes résolutions et les fermes propos étaient éclos dans notre âme et que nos erreurs soient corrigées soigneusement; si nous avions été armés mieux contre les vaines distractions … ah! nous serions parvenus à de remarquables succès. /GREVISSE/ 6) Accordez le participe passé si c'est nécessaire: Il faut attendre que la peinture ait séché avant d'accrocher les tableaux aux murs. – Le médecin a dit à sa malade: «Ces analyses sont nécessaires, revenez me voir quand vous les aurez faites». – Les fleurs seraient mortes, si je ne les avais pas arrosées. (condition irréelle passée) – Ma mère est contente d'être allée voir le ballet Giselle hier. – Ils regrettent d'avoir acheté cette voiture qui tient mal la route. – Il y avait de très belles affiches à la librairie du musée; j'en ai pris plusieurs. 7) Traduisez: Je ne peux pas trouver les oranges que j'avais achetées. Les as-tu mangées? – Martine avait acheté de belles cassettes. Les as-tu déjà écoutées? – Où sont les bouteilles de bière? Je ne sais pas où tu les as rangées. – Daniel va prendre deux semaines de vacances. As-tu déjà pris les tiennes? – Les épreuves ont été annulées à cause des fautes dans l'énoncé que personne n'avait corrigées. – Son article lui a valu une grande critique qui l'a beaucoup affecté. – Ils m'ont démandé les explications les plus diverses. Je les leur ai données toutes. – Il y avait du verglas sur l'autoroute cette nuit. Même les mesures prises n'ont pas empêché les accidents. – Renault a lancé une nouvelle voiture. Je ne l'ai pas encore essayée. – Elles ont eu beaucoup de querelles avec leurs patrons et c'est pourquoi elles ont porté leurs plaintes devant un comité d’arbitrage. – As-tu déjà vu des films américains cette année? J'en ai vu assez, mais pour la plupart je ne les aimais pas. – Elle l'a interrompu. – Il a planté ces roses devant sa maison. Elles sont jolies, n'est-ce pas? – Les chaussures comme celles-ci étaient partout à voir. – Avant de commencer à jouer, ils ont échangé quelques balles comme ça. – As-tu compris toutes les questions que le journaliste t'avait posées? Oui, et j’ai répondu à toutes. 8) Mettez au temps convenable les verbes entre parenthèses: On a trouvé un village désert caché dans un repli de la vallée. Depuis longtemps la rivière ne l'avait plus égayé et le moulin qui avait broyé pour lui tant de froment ne tournait plus; voici sa grande roue que les ans avaient fracassée étrangement; il a perdu la plupart de ses pales, que le flot avait emportées on ne sait où. Des araignées y ont accroché leurs toiles. Une chouette y a élu son domicile. Voici la route caillouteuse que suivait si souvent la charrette du meunier... Là-bas une pauvre toiture que la pluie a trouée montre une charpente que les vents sauvages ont disloquée. Je saute les haies et je m'engage dans une lande hérissée d'ajoncs. Voici la ruelle qu'on avait pavée de longues pierres plates et qui se traîne entre quelques maisons que la misère avait complètement ruinées; leurs fenêtres sans vitres sont tristes comme des yeux qu'on aurait crevés. Le village a perdu son regard. Oh! ces pauvres volets que la bourrasque a arrachés! et ces chevrons vermoulus, pareils à des vertèbres qu’auraient décharnées de funestes maladies! /SYLVESTRE/ 9) En utilisant le passé composé, mettez l'orthographe convenable aux participes passés contenus dans les phrases suivantes: Que de patience il a fallu pour terminer cet ouvrage. – Les explications qu'il a fournies n'étaient pas satisfaisantes. – La chaleur torride qu'il a fait toute la journée a flétri les fleurs. – Les maladies qu'elle a eues l'ont retardé dans ses études. – Les dangers qu'ils ont courus autrefois les ont rendus très prudents. – Le crémier nous a vendu tous les fromages que nous avons voulu. – Les orages qu'il y a eu ont ravagé les cultures. – Il ne faut pas oublier tous les efforts que le Tunnel de Mont-Blanc a coûtés. – Il a donné à ses élèves toutes les explications qu'il a pu. – Depuis son régime, elle ne «fait» plus les lO2 kilos qu'elle a pesé. – Sa robe, elle l'a fait faire par une couturière. – Que de précautions il a fallu pour lui annoncer la nouvelle. – Les enfants ont mangé tous les bonbons qu'ils ont voulu. – Les 35 années années que ce roi a régné ont été riches en événements. – Jamais elle n'oubliera les cinq années qu'elle a vécu à Majorque. – Catherine et Pierre ne sont jamais allés à l'école. Leur mère les a fait travailler toujours. – Ce tableau ne peut être vendu à une somme supérieure à celle qu'il a coûté. – Cette décision de vous expatrier, l'avez-vous bien pesée? 10) Mettez au passé composé les verbes entre parenthèses et accordez, s'il le faut, les participes passés: Au nombre des plus grands bienfaiteurs de l'humanité qu’il y ait jamais eu au monde il faut placer Pasteur. – Que d'années de travail il a fallu à certains savants, pour voir aboutir leurs recherches. – Vous rendez-vous compte des peines que vous avez coûtées à vos parents? – Cette maison ne vaut pas les cent mille francs qu'elle a coûté. – Ces raisons, les avez-vous bien pesées?– Pendant les heures qu'a duré leur souffrance, ils ont gardé leur courage. – Chacun d'eux se vantait des dangers qu'il a courus. – Dante est un des plus grands poètes qu'il y ait jamais eu. – Depuis sa maladie cette personne ne pèse plus les quatre-vingts kilos qu'elle a pesé. – Les huit heures que nous avons dormi ont réparé nos forces épuisées par une longue marche et par la chaleur torride qu'il a fait toute la journée.– Ces fruits, les a-t-on bien pesés? – Cette journée du 9 juin, je l'ai vécue dans la détresse. 11) Mettez au passé composé les infinitifs entre parenthèses: Les enfants que j'ai vus courir, sortaient de l'école. – Cette actrice que j'ai vue jouer dans l'École des Femmes, était assez médiocre. Les rôles que j'ai vu interpréter par cette femme étaient secondaires. – La pièce de théâtre que j'ai vu jouer à la télévision hier, ne m'a pas plu. – Les coups de fusil que nous avons entendu tirer, venaient du côté de la forêt. – Les airs d'opéra qu'elle a entendu chanter à Milan, sont tirés de La Traviata. – Maria Callas que nous avons entendue interpréter «la prière» de La Tosca nous a bouleversés. – Les oiseaux que nous avons vus s'envoler, étaient des tourterelles. – Les poèmes que j'ai entendu réciter à la radio sont de Ronsard. – La forte fièvre qu'elle a sentie diminuer ce soir, était due à une crise de paludisme.– La danseuse qu'il a regardée évoluer sur scène était une Égyptienne, célèbre en sa région. – Les enfants que nous avons vus partir de la maison, non sans nostalgie, y sont revenus régulièrement par la suite. – Tous ces arbres que j'ai vus reverdir au printemps, je les ai vu abattre en automne. – Il y a des mélodies que nous avons entendu chanter des dizaines de fois sans jamais nous lasser. – Voici la première hirondelle: l'avez-vous vue tourner autour du clocher? – Ma mère est rentrée: je l'ai entendue marcher. 12) Mettez les verbes entre parenthèses au passé composé: a) La brume s'est dissipée dans la matinée. – S’étant arrêtés le soir dans un village pour y passer la nuit, ils y ont découvert une église romane le jour suivant. – Au moment de partir ils se sont ravisés, et finalement, ils sont restés un jour de plus. – Elles se sont souri en se croisant dans l’escalier. – Ils ne se sont pas attendus à recevoir de telles reproches. – La monteuse s'est rendue compte qu’un des plans du film était à supprimer. – La foule, prise de panique, s'est ruée vers les issues. – Plusieurs ministres se sont succédé en dix ans. – Elle s'est empressée de faire demi-tour. – Elle s'est promis de lui dire ses quatre vérités, et elle les lui a dites! – Pourquoi vous êtes-vous moqués d’elle? Vous êtes méchants! – Ils se sont frotté les mains de contentement. b) Les deux vieillards se sont aperçus dans les allées du Luxembourg. Ils se sont approchés l’un de l’autre et se sont dit bonjour. Ils se sont parlé longuement, se sont inquiétés de leur état de santé réciproque. Puis, après s'étant promenés un moment, ils se sont arrêtés près du bassin. Quand ils se sont aperçus que l’heure avançait, ils se sont salués et se sont quittés. 13) Traduisez: – La petite fille, qui s'était endormie sur son oreiller, s'est réveillée. – Les patrons (des magasins) se sont promis de garder les prix convenus. –– Certains se sont affalés sur l'herbe. – Elle s'est imaginé un moment voir son fils. – Ils sont arrivés au bout de chemin sans s'être parlé un seul mot au moins. – Ils se sont jeté des pierres. – Il traînait la jambe depuis qu'il se l'était cassée en tombant du cheval. – Ils se sont jetés à la mer. – Nous nous sommes plaints de son comportement envers notre mère. – Le passage que nous nous sommes frayé était maintenant inaccessible. –Tel était le but que nous nous sommes (qu‘on s’est) fixé (proposé). – Nous avons remarqué qu'il s'était enfui. – Le nom qu'il s'étaient donné était des plus bizarres. – Quatre coups de fusil s'étaient succédé avec une rapidité incroyable. – Les joies qu'ils s'étaient promises n’arrivaient toujours pas. R É V I S I O N 1) Accordez, s'il y a lieu les participes passés: J'ai souvent épié la gelée. Ses artifices, je les aurais observés, fût-ce la nuit, à l'aide d'une lanterne que je aurais promenée le long des mares ou des étangs. J’aurais voulu surprendre comment elle s’y était prise, comment elle avait établi cette nappe de glace que j’avais vue épouser exactement la forme des bords; j’aurais examiné ces roseaux et ces touffes d'herbe qu'elle avait si artistement sertis. Mais les secrets de la gelée, je ne les ai pas percés. L'aube s'est levée, d'une couleur particulière, jaune soufre ou vert éméraude, et les détails que j'ai distingués, je ne me les suis pas expliqués, l'oeuvre du froid étant déjà terminée. Si les souffles du vent se sont mêlés de l'aider, la glace s'est ridée comme eux. Les regards des étoiles se sont posés sur la surface polie, mais, quand les nuages les ont interceptés, l'oeuvre du gel s'est trouvée moins bonne. Si la neige s'est avisé d'intervenir, elle a gâté la consistance cristalline que la glace aurait prise