France V. La SOCIETĚ IL V. LA SOCIETĚ II. V. LA SOCIETĚ II................................................................................................................1 V.h. L'immigration..........................................................................................................................................................1 V.i. La consommation....................................................................................................................................................2 V.j. Des attentes nouvelles..............................................................................................................................................4 V.k. Le temps libre..........................................................................................................................................................4 V.l. La religion et les valeurs.................................................................................................................................................6 V.m. Culture et engagement...........................................................................................................................................6 V.h. L'immigration La France est depuis longtemps un pays d'immigration, qui a connu deux grandes vagues ď immigration dans les années vingt et les années soixante. Aprěs la Premiere Guerre mondiale, Beiges, Polonais, Italiens, Nord-Africains, Indochinois sont venus augmenter la population active, trěs touchée par la perte de 1,4 million ďhommes jeunes et le nombre ďinvalides. A partir de 1945, afin de pallier la pénurie de main-d'ceuvre et de répondre aux besoins de ľéconomie en pleine expansion, l'immigration des Espagnols, Portugals, Africains, et surtout, Maghrébins, a été encouragée. Aprěs 1974, la crise économique a entrainé ľarrét officiel de l'immigration, sauf pour les cas de regroupement familial et de droit d'asile. Connaitre le nombre des immigrés est difficile parce que les enfants ďimmigrés nés en France sont Francais. Au dernier recensement de 1999, 4 310 000 immigrés, dont les origines géographiques sont de plus en plus diversifiées, ont été recensés, soit 7,4 % de la population, proportion constante depuis 1975. Plus ďun immigré sur trois est de nationalité francaise et les naturalisations ont double en dix ans. Essentiellement masculine l'immigration répondait autrefois á un besoin de main-d'ceuvre. Aujour-d'hui, eile est souvent liée au regroupement familial et ľéquilibre hommes/femmes est atteint. Pres de deux immigrés sur trois resident dans une agglomeration de plus de 200 000 habitants, seulement 3 % vivent dans des communes rurales alors que 37 % sont installés en region parisienne. Les immigrés sont principalement ouvriers dans la construction, l'industrie automobile et les services aux entreprises, alors que les femmes immigrées se retrouvent davantage pármi les personnels de services directs aux particuliers. lis sont done plus touches par le chômage que le reste de la population, les femmes encore plus que les hommes. L'acces des femmes immigrées au monde du travail a bouleversé les modes de vie des populations immigrées. De plus en plus de femmes actives étrangěres adoptent les mceurs des femmes francaises mettant á mal les moděles traditionnels des rôles masculins et féminins de leur pays ďorigine. Les jeunes filles réussissent mieux á ľécole et trouvent plus facilement du travail. Adultes, elles sont de plus en plus nombreuses á oser un manage mixte, voire ľunion libre. Elles utilisent la contraception, ont moins ď enfants et les naissances sont plus tardives. Elles encouragent leurs enfants dans les etudes, si bien qu'á situation familiale et sociale identique le taux de réussite scolaire des enfants ďimmigrés est égal á celui des Francais de souche; la maitrise de la langue, qui depend de ľancienneté de l'immigration, est un facteur determinant de réussite. Les immigrés rencontrent souvent des difficultés ď ordre culturel : la religion, les codes de conduite, les rapports ď autorite au sein de la famille ou du groupe sont autant ď elements qui se heurtent á une realite culturelle différente. Une majorite d'entre eux surmontent ces problémes en se créant une identite intermédiaire, conciliant leur identite d'origine et ľintégration dans la société francaise. Ainsi, les jeunes Beurs, jeunes Maghrébins nés en France de parents immigrés, parlent arabe avec leurs parents, mais le francais est considéré comme leur langue maternelle. Ils conservent quelques pratiques religieuses comme le ramadan ou les interdits alimentaires, ils maitrisent les codes culturels du pays d'accueil sans abandonner leur culture d'origine. Contrairement á d'autres pays d'Europe, on assiste en France á de véritables melanges entre populations. BE J © Ministere des Affaires étrangěres 1 France V. La SOCIÉTÉ IL Pourtant l'image de cette integration silencieuse et majoritaire est assombrie par les problěmes existant dans certaines cités de banlieues. Dans les années soixante-dix, les Francais de souche ont quitté les cités pour, le plus souvent, accéder á la propriété dans des lieux plus confortables. Les families immigrées les ont remplacés dans les cités, mais avec la montée du chômage et la crise économique la situation s'est dégradée : la violence est apparue et les crimes et incidents á caractěre raciste se sont multiplies. Certains en arrivent á refuser ľintégration et cherchent dans ľintégrisme islamique les promesses d'un monde meilleur (20 % d'entre eux). Le sport devient un des biais de ľintégration; les jeunes issus de ľimmigration y trouvent un encadrement, une hygiene de vie et des regies, une identification avec un quartier ou une cite. lis peuvent également y rencontrer la réussite, et il y a de plus en plus de jeunes issus de ľimmigration pármi les sportifs professionnels. Immigrés selon le pays de naissance Pays de naissance Ensemble Frangais par acquisition Étrangers Ensemble 4 308 527 1554 939 2 753 588 Europe 1934 758 772 364 1 162 394 dont: - Espagne 316 544 172 505 144 039 - Itálie 380 798 210 529 170 269 - Portugal 570 243 115 755 454 488 Afrique 1692 110 510 738 1 181372 dont: - Algérie 575 740 156 856 418 884 - Maroc 521 059 133 405 387 654 - Tunisie 201 700 80 987 120 713 Asie 550 166 220 671 329 495 dont: - Cambodge 50 526 30 589 19 937 - Viét-nam 72 318 53 884 18 434 - Turquie 175 987 26 759 149 228 (Source : INSEE - recensement de 1999.) V.i. La consommation La consommation est en progression constante depuis quarante ans et représente plus des 2/3 du PIB. La consommation est encouragée puisqu'elle crée des emplois et fait tourner ľéconomie. Aprěs les années de crise, la consommation en volume augmente au rythme de 2 á 3 % par an. Depuis 1980, le logement devient la dépense la plus importante, dépassant ľ alimentation et la santé. La part consacrée á ľhabillement est en baisse, on achéte plus de vétements mais moins chers (- 40 % depuis 1985). En revanche, les biens de loisirs, ľéducation et les spectacles, mais surtout les services médicaux et de santé ont connu un développement rapide. Ľenvironnement du consommateur s'est modifié (grandes surfaces, multiplication des enseignes, apparition de nouveaux produits...) induisant chez lui de nouveaux comportements. Aujourd'hui la consommation ne reflěte pas un statut social, et les cadres comme les ouvriers consomment globalement les mémes produits issus des mémes réseaux de distribution. Cependant, des crises alimentaires ou environnementales récentes (" vache folle ", OGM...) ont fait naitre des inquietudes et des exigences en matiěre de sécurité et de qualité qui pourraient faire resurgir á nouveau des clivages entre ceux qui auront les moyens d'acheter des produits de haute qualité (produits " bio " ou labellisés, produits du terroir...) nettement plus chers et les autres. Enfin, les comportements ont change, le méme consommateur peut acheter du bas de gamme et du haut de gamme, il connait les astuces du Bt J © Ministěre des Affaires étrangěres 9 France V. La SOCIETĚ IL marketing, est devenu plus exigeant et n'hésite pas á comparer les prix et á se servir auprěs de plusieurs réseaux de distribution. II utilise la vente par correspondance et internet pour ses achats. Evolution de la consommation depuis 40 ans Part dans la consommation effective des ménages ä prix courants (%) Evolution annuelle moyenne en volume (%) * 1960 1970 1980 1990 2000 2000/1960 Alimentation 23,2 18,0 14,5 13,1 11,4 2,3 Habillement 9,7 8,1 6,1 5,4 4,0 1,8 Logement (entretien, location..) 10,7 15,8 16,8 17,4 19,1 4,0 Equipement du logement 8,4 7,3 6,8 5,6 5,1 3,0 Santé 1,5 2,1 2,0 2,7 2,9 6,4 Transports 9,3 10,4 12,1 12,6 12,2 3,9 Communications 0,5 0,6 1,3 1,5 1,7 9,4 Loisirs et culture 6,2 6,8 7,1 7,0 7,1 4,5 Education 0,5 0,5 0,4 0,5 0,5 2,2 * Pour tenir compte de la depreciation de la monnaie au cours du temps, la derniěre colonne integre une correction éliminant les effets de ľinflation. (Source : INSEE). En vingt ans, la croissance du niveau de vie, les normes sociales concernant la minceur, ľéquilibre alimentaire et la diététique, le travail des femmes ont change le contenu du panier de la ménagěre. Les produits de base (pain, pomme de terre...) ont laissé la place á des produits diversifies, plus conformes au mode de vie actuel. Les industries agroalimentaires se sont adaptées á ces nouveaux besoins, proposant des produits d'utilisation rapide ou préts á consommer : legumes surgelés, plats cuisines, céréales du petit dejeuner, aliments pour bébé qui font gagner du temps. lis correspondent aux attentes de la mere de famille active qui a moins de temps á consacrer á la preparation des repas comme á celieš des personnes vivant seules. Les formes variables de presentation (parts individuelles, plats familiaux) répondent á la diversité des modes de vie et n'oblige plus les différents membres de la famille á manger la merne chose au merne moment. Les goüts ont également évolué, et de nouveaux modes alimentaires apparaissent: aliments diététiques, alimentation rapide, produits authentiques, alimentation exotique... Malgré la place prise par les produits prepares par les industries, la part de ľalimentation dans le budget des manages a continue á baisser de 20 % en 1960 á 14 % en 2001. Vente ďaliments tout-préparés (augmentation des ventes entre Janvier et aoůt 2002 par rapport á la méme periodě 2001 - en %) Pain de mie 15,9 Salades toutes-préparées 15 Eaux aromatisées 11,8 Salades vertes sous sachet 10,7 Champagne 9,6 Legumes surgelés 9,6 Plats cuisines frais 7,7 Barres céréaliěres 7,2 (Source : Iri Secodip.) 54 % des Francais sont propriétaires de leur logement et ce taux est stable depuis 1988, méme si le nombre de propriétaires augmente en raison de la croissance de la population. Les dépenses liées au logement représentent un tiers de la dépense des ménages. Le confort et la surface moyenne des logem ents ne cessent ď augmenter. La quasi totalite des ménages possěde un lave-linge, un réfrigérateur, une cuisiniěre. 60 % ont un four á micro-ondes mais 40 % seulement un lave-vaisselle. » Ministěre des Affaires étrangěres France V. La SOCIÉTÉ IL La pratique ďactivités culturelles (de la population des 15 ans et plus ayant pratique une activité au cours des douze derniers mois - en %) Lecture de livres 58 Cinema 50 Musée, exposition, monument historique 45 Theatre, concert 29 Pratiques amateur 14 Aucune des activités culturelles 21 4 ou 5 activités culturelles 19 (Source : INSEE, enquete " Conditions de vie des manages ", octobre 2000.) La maison représente une valeur fundamentale et il existe plus de 620 publications périodiques en rapport avec la maison (ameublement, jardin, bricolage, decoration...). La maison n'est jamais finie, on n'achete plus un équipement pour la vie, meubles en " kit ", équipements de contort, decoration evoluent au rythme de ľ äge, de la composition de la famille et des moyens financiers. Les équipements lies aux loisirs ont connu un accroissement massif: 92 % des foyers ont un ou plusieurs téléviseurs, 65 % un magnétoscope, 61 % une chaine hi-fi. Les lecteurs DVD ont connu des ventes record (plus de 30 % en 2002) et plus d'un tiers des foyers en est équipé. Les telephones portables et les ordinateurs suivent la méme voie (respectivement 64,5 % et 38,8 % des foyers en possědent). Les dépenses liées aux loisirs ne sont plus des signes révélateurs de la situation sociale, mais disparités et inégalités n'ont pas totalement disparu et ľargent fait encore des differences. L'engouement des Francais pour les loisirs a dynamise plusieurs secteurs de ľéconomie. Les déplacements liés aux loisirs ont favorisé le secteur de ľautomobile : un quart des manages a deux voitures et 4 % trois ou plus. De la méme maniere, les transports aériens et ferroviaires ont augmente dans de fortes proportions. Les secteurs des articles de sport, de péche ou de chasse sont également en pleine expansion. V.j. Des attentes nouvelles La société francaise attache de plus en plus d'importance á la qualité : qualité des produits, qualité du cadre de vie, qualité du temps libre. Les attentes dans ce domaine vont de pair avec une recherche de ľépanouissement individuel, et une plus grande exigence envers les producteurs comme les services publics, y compris en matiére de santé. La perception des risques s'est transformée depuis une dizaine ďannées et eile renforce ces exigences qualitatives. Les Francais sont préoccupés par le chômage (65 %), ľinsécurité et la délinquance (55 %), la pauvreté et ľexclusion (46 %). Ces risques économiques les rendent sensibles á la question des inégalités et 76 % d'entre eux estiment que les inégalités sociales sont inacceptables et refusent qu'elles soient le prix á payer pour le progres économique. Le sentiment d'insécurité et la crainte des agressions augmentent méme en zone rurale. Les crises liées á ľépidémie du sida et ľaffaire du sang contaminé (distribution de produits sanguins contaminés par le virus du sida jusqu'en octobre 1985 par le Centre national de transfusion sanguine, ayant entrainé la mise en cause en justice de ministres et du Premier ministře), qui a éclaboussé aussi bien les milieux médicaux qu'administratifs ou politiques, á la vaccination contre ľhépatite B ou á la maladie de la " vache folle " (encéphalopathie spongiforme bovine - ESB) ont sensibilisé á ľ extréme les Francais. Elles ont ébranlé leur confiance dans les institutions et leur ont fait douter des capacités de la communauté scientifique, administrative ou politique á gérer ces risques. V. k. Le temps libre K_2 ' MiniskK- J c s AlkiiK". v,ii;iiľjv,-ip 4 France V. La SOCIÉTÉ IL 60 % des Francais partent en vacances, proportion constante depuis plus de dix, mais ils ont tendance á raccourcir la durée de leurs séjours et á les multiplier. Les enfants et adolescents sont plus nombreux á partir (70 % des moins de 20 ans). En 1999, un tiers des séjours se déroulaient dans la residence principále de parents ou d'amis. La montagne ľhiver, la mer ľété restent toujours le choix ďune majorite. Des destinations de courte durée á ľétranger, dans des pays proches comme l'Espagne ou ľltalie en été, la Tunisie en hiver ont aussi leurs faveurs. La Campagne est avant tout pour les Francais une destination de week-end avec un séjour de moins de quatre j ours, contrairement aux touristes étrangers qui préfěrent y sojourner plus longuement. Pour certains départements, comme le Gers, le Lot, l'Aveyron, la Dordogne ou l'Ariege, le tourisme est devenu ľactivité principále. S'il privilégie son intérieur, le Francais n'en oublie pas pour autant la nature. Le jardin ľattire de plus en plus et trente á quarante jardineries s'ouvrent chaque année. L'art des jardins suscite ľenthousiasme de public et les manuels pratiques, guides, revues spécialisées, tout comme les multiples manifestations organisées autour des jardins (visitě, exposition, échange de plantes, journées nationales " Rendez-vous aux jardins "...) sont autant de traductions de cet engouement. Le jardin est un patrimoine vivant qui témoigne du passé, porte ľavenir et devient un espace ď expression, méme les potagers deviennent des jardins de plaisir. La chasse a longtemps été pratiquée par de nombreux Francais vivant en milieu rural. Aujourďhui le nombre des chasseurs (1 384 000 en 2001), méme si la moitié des chasseurs de ľUnion européenne sont en France, ne cesse de diminuer. La pratique de la chasse suscite des polémiques avec les écologistes, et la chasse perd en popularite. La péche rassemble trois millions de pécheurs assidus et deux millions de pécheurs occasionnels dans un climat non conflictuel. Regroupés en association, bon nombre de pécheurs veillent á attirer ľ attention du public ou des pouvoirs publics sur la degradation des milieux aquatiques. La péche est un sport populaire qui se pratique souvent en famille ou entre amis. Le sport répond aujourďhui á la recherche d'un certain bien-étre et au désir de se retrouver entre amis ou en famille autour d'une passion commune. Ľintérét pour les sports se manifeste dans le soutien aux équipes sportives (par exemple les matchs de football du championnat national de premiére division attirent en moyenne 20 000 spectateurs, et plus de 10 millions de téléspectateurs pour une grande rencontre) et par la lecture de la presse consacrée aux sports, le journal L'Equipe est le quotidien le plus diffuse en France. Le football, le cyclisme ou ľathlétisme sont des sports trěs populaires. Les sports récents (sports de glisse, roller ou vol libre...) ont de plus en plus ďadeptes. Les sportifs recherchent le contact avec la nature, 63 % des activités ont lieu en pleine nature. Certains sports sont intimement lies aux vacances, ainsi de la voile (55 % de la pratique pendant les vacances) ou des sports de glisse de neige ou de mer. La pratique ď activités physiques, qui commence de plus en plus tôt grace á ľécole, diminue avec ľ age. Ou vont les Francais en vacances ď été ? Les dix premiers choix en France et á ľétranger (en %) Destinations francaises Destinations étrangěres Var 5,3 Espagne 21,2 Vendee 4,9 Itálie 11,7 Hérault 4,7 Portugal 10,3 Charente-Maritime 4,1 Maroc 8,5 Morbihan 3,3 Tunisie 5,7 Haute-Savoie 3,3 Turquie 4,2 Loire-Atlantique 3,3 Algérie 3,8 Alpes-Maritimes 3,3 Grěce 3,7 Finistěre 3,0 États-Unis 3,5 Pyrénées-Orientales3,0 Royaume-Uni 3,3 (Source : INSEE, Enquéte " Conditions de vie des manages " 1999.) K_2 ' MiniskK- Jc AlUniv,"- v.iuiiľjqp 5 France V. La SOCIÉTÉ IL V.l. La religion et les valeurs La France est un pays laic, de tradition et de culture catholiques. Jusqu'au milieu des années soixante l'Eglise catholique était une institution et 91,7 % des nouveau-nés étaient baptises. Děs le debut des années soixante, la pratique dominicale a chuté dans les regions les plus pratiquantes, et les differences entre les regions se sont estompées. Les principales religions sont, ďaprěs un sondage realise en mars 2003, la religion catholique (62 % des Francais), la religion musulmane (6 %), la religion protestante (2 %) et la religion juive (1 %), 26 % des Francais se déclarent sans religion. Toujours ďaprěs le méme sondage, 41 % des Francais tiennent pour improbable ou exclue ľexistence de Dieu et 58 % la considěrent comme certaine ou probable. L'individualisation de la morale entraine inévitablement la tolerance des differences. Le phénoměne dominant est la diversification des systěmes de valeurs et non ľaffadissement des valeurs. Les Francais sont de plus en plus tolérants en matiěre de mceurs, mais ils distinguent entre les choix qui n'engagent que la morale individuelle et les comportements qui ont des repercussions sur d'autres personnes ; ils oscillent entre liberalisme, au nom de la liberie de pensée, et demande de regulation, pour le respect des valeurs républicaines. V.m. Culture et engagement La passion traditionnelle des Francais pour ľécole, la culture et la langue s'est renforcée avec ľexplosion scolaire de ľapres-guerre. Ľécole maternelle est une réussite du systéme éducatif francais faisant ľunanimité. Réussir á ľécole demeure le meilleur gage de réussite sociale pour le plus grand nombre de families. Ľinstitution scolaire s'est démocratisée depuis le XIXe siěcle sans perdre pour autant sa valeur symbolique et son role social. Une spécificité de la culture francaise est le role qu'ont joué les intellectuels dans la société. Voltaire, Hugo, Zola, Gide, Sartre demeurent les grands moděles de reference pour tous ceux qui veulent sensibiliser leurs concitoyens sur le bien et le mal, le vrai et le faux. La television a élargi l'audience des intellectuels, renforcé et banalisé leur fonction puisqu'ils peuvent tenir une emission hebdomadaire ou voir leurs textes publiés par les grands journaux et commentés sur toutes les antennes. Bernard Henry Levy définit les intellectuel comme " des artistes ou des écrivains sortant de leur discipline pour, sans l'ombre d'un mandát, et forts d'une autorite acquise ailleurs, trouver á la fois naturel et utile de venir méler leur voix aux grands débats de la cite ". Le goüt francais pour l'intellectualisme et la rationalité, demeure une constante. La multiplication des associations, constituées selon les dispositions de la loi de 1901 est un fait marquant des trente derniěres années, et témoigne de ľengagement des Francais, qui, bien que reputes individualistes, se sont pris de passion pour les associations. II y aurait aujourd'hui 880 000 associations, et 60 000 sont créées chaque année, méme s'il est difficile de connaitre leur nombre exact car certaines cessent de fonctionner sans étre officiellement dissoutes. Ľactivité associative est surtout développée dans les domaines de la santé, de Taction sociale, de la culture, de ľéducation et du sport. Elles rallient á elles pres d'un Francais sur deux, une minorite s'engageant activement dans la vie de plusieurs associations et y exercant des responsabilités. Au total, en 2002, les associations emploient plus d'un million de salaries, et un nombre de bénévoles estimé á plus de neuf millions y consacre une partie de leur temps libre, voire de leur retraite. Certains secteurs comme le sport draine un grand nombre de bénévoles sans lesquels les nombreuses associations sportives ne pourraient pas fonctionner. Dans le domaine des valeurs politiques, on n'observe pas de déclin de ľintérét pour la chose publique, mais la politisation est faible, bien que plus élevée chez les hommes des categories socioprofessionnelles supérieures et chez les personnes ayant fait de longues études. Le militantisme, politique ou syndical, decline. Le taux de syndicalisation (7 á 9 % en 1998) est trés bas par rapport aux autres pays de l'Union européenne. La participation électorale baisse, mais des pratiques comme les manifestations et la signature de petitions se développent. De nouvelles formes ď engagement collectif se manifestent, traduisant la volonte de participation des citoyens mais en dehors des canaux Bt J © Ministere des Affaires étrangeres g France V. La SOCIÉTÉ IL traditionnels (partis, syndicats...). Les initiatives collectives se multiplient (mouvement des lycéens, des sans-papiers, actions en faveur des chômeurs, interventions des parents ďélěves...). Elles recoivent un large echo dans la population et contribuent á porter sur la place publique le debat et á faire évoluer les choses. Source : d 'aprěs le site du Minister e des Affaires étrangěres. K_2 ' MiniskK- J c s AlkiiK". v,ii;iiľjv,-ip 7