FJIB509 Základy analýzy literárního textu 02 Au seuil du roman II - Titre - Préface - Incipit 4 fonctions essentielles du titre 1) fonction d'identification • Le titre sert d'abord à désigner un livre, à le nommer 2) fonction descriptive • Le titre donne également des renseignements sur le contenu et/ou sur la forme de l'ouvrage. – T. thématiques – T. rhématiques 3) valeur connotative • renvoie à toutes les significations annexes véhiculées par le titre indépendamment de sa fonction descriptive • un titre peut évoquer aussi bien la manière propre à un auteur qu'une époque ou un genre particuliers, voire, avec ironie ou déférence, une filiation littéraire. Quatrevingt-treize de Hugo 4) fonction séductive • mettre en valeur l'ouvrage, de séduire un public • jeu sur les sonorités (Les Filles du feu de Nerval), • recours à des images évocatrices ou insolites (Le Charme noir de Queffélec), • excès dans la longueur (Pantagruel roy des Dipsodes restitué à son naturel avec ses faicts et prouesses espoventubtes de Rabelais) • concision (Désert de Le Clézio • certaines thématiques visent, par leur universalité, un public qui soit le plus large possible (L'Amant de Duras) • titre peut également jouer sur le désir de transgression et attirer l'attention en choquant le lecteur (Juliette ou les prospérités du vice de Sade). Préface • Située avant le texte qu'elle présente et commente, elle a pour visée explicite d'en orienter la réception. • En explicitant le projet de l'auteur, que fait la préface si ce n'est donner des consignes de lecture ? • La préface auctoriale originale (écrite par l'auteur au moment de la première parution du livre), préface la plus fréquente, s'acquitte de ce rôle en remplissant deux fonctions : – l'incitation à la lecture et – la programmation de la lecture. • Il s'agit d'expliquer au lecteur – pourquoi et – comment il doit lire. Les fonctions de la préface • « La préface auctoriale assomptive originale, que nous abrégerons donc en préface originale, a pour fonction cardinale d'assurer au texte une bonne lecture. Cette formule simplette est plus complexe qu'il n'y peut sembler, car elle se laisse analyser en deux actions, dont la première conditionne, sans nullement la garantir, la seconde, comme une condition nécessaire et non suffisante : I. obtenir une lecture, et 2. obtenir que cette lecture soit bonne. » • Gérard Genette, Seuils. Paris, © Éd. du Seuil, coll. Poétique. 1987, p. 183. Les autres types de préface Outre la préface auctoriale originale. Genette mentionne : • les préfaces ultérieures (dont la fonction est de répondre aux critiques), • les préfaces tardives (qui proposent un bilan), • les préfaces allographes (qui. écrites par un tiers, recommandent plus qu'elles ne valorisent et présentent plus qu'elles ne guident), • les préfaces fictionnelles (qui, simulant les préfaces sérieuses, attribuent le texte à un auteur fictif). L'incipit • Le pacte de lecture, proposé explicitement dans les préfaces, est noué de façon plus implicite dans les incipit. • Lorsque le paratexte ne suffit pas, ce sont les premières lignes du roman qui, précisant la nature du récit, indiquent la position de lecture à adopter. • Rappelons que le pacte de lecture dépend principalement du genre auquel le texte appartient. • Si le genre n'est pas indiqué sur la couverture, c'est le début du texte qui permet de l'identifier. – Un début comme «Dans les premiers jours de l'an vin, au commencement de vendémiaire... » annonce un roman historique. Informer et intéresser • On peut déceler dans tout incipit une tension entre ces deux fonctions, en partie contradictoires. • Si informer consiste a expliquer et décrire (ce qui retarde d'autant l'histoire proprement dite), • intéresser suppose d'entrer au plus vite au cœur de l'action. – Qui informe trop risque d'ennuyer, mais qui veut trop intéresser risque de mal informer Informer • Informer, pour l'incipit, consiste à répondre aux trois questions que se pose tout lecteur lorsqu'il aborde une histoire : qui ? où ? quand ? Intéresser • Intéresser consiste a susciter la curiosité du lecteur, à le prendre au piège du récit. Pour cela, le texte doit d'emblée camper une atmosphère, provoquer des questions, laisser présager un conflit et annoncer une thématique. Nouer le contrat de lecture • Proposer un contrat de lecture, c'est, pour l'incipit comme pour le paratexte, suggérer au lecteur comment il doit lire et donc, l'informer sur le type de texte auquel il a affaire. • En principe, une série de signaux indiquent, dès les premières lignes, la nature du livre. Les différents topoï • Une série de topoï sont employés par les romanciers réalistes pour «motiver» (rendre naturelle) l'entrée dans la fiction. Parmi les plus utilisés figurent : – le topos de l'inconnu (le narrateur, feignant de tout ignorer de son personnage, dissimule efficacement sa présence) – le topos du nouveau (l'évocation d'un personnage découvrant, comme le lecteur, le monde du récit naturalise la présentation de l'univers fictif) – le topos du dévoilement ( la description de l'aube, du lever du soleil, permet de dévoiler progressivement et «naturellement» l'espace de l'histoire).