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Au-dessus du portail de l'immeuble, sur un côté, une plaque commémore l'écrivain irlandais, duquel Borges disait : "Wilde est l'un de ces hommes chanceux qui peuvent se passer de l'approbation de la critique ainsi que, quelquefois, de l'approbation du lecteur." Quelqu'un me demanda si Borges allait figurer sur la plaque en tant que počte ou en tant qu'écrivain. Je ne trouvai pas la réponse, j'étais perplexe. Son nom m'interdisait une classification. Pour moi, surtout en français, le mot počte est chargé d'une connotation traditionaliste, voire un peu arrogante, qui ne s'accorde pas avec son śuvre ni avec lui. Ŕ mes yeux, il dépassait ce mot qui, désignerait-il l'indicible, est employé dans un sens établi. Il me semblait que son esprit conférait ŕ ce mot une signification supérieure ou, du moins, particuličre. Le mot počte est proche de poétique et le mot poésie ne contient que faiblement ce ŕ quoi il se réfčre. Borges reste un créateur marginal. Son śuvre, avec la complicité de Borges — l'autre — le situe dans cette périphérie, qui exerça sur lui une si grande fascination. Pour revenir ŕ ce qu'il fallait inscrire sur la plaque, des amis partagčrent mes doutes. En définitive, le mot écrivain fut inscrit ; il comprenait non seulement le mot poésie, mais encore, ce qui est préférable, le mot écriture. Or l'antagonisme m'avait troublée. D'une part, Borges symbolisait absolument le mot počte, et, de l'autre, ce mot n'exprimait pas son śuvre. Les écrivains créateurs échappent aux classifications. Ŕ partir d'un lieu imaginaire, dépourvu de langues, ils réinventent le monde et ses lois. Dans la préface de Cuaderno San Martín, Borges écrit : "J'ai vu chez Verlaine l'exemple d'un pur počte lyrique ; chez Emerson, le počte intellectuel. Comment classifier Shakespeare ou Dante ?" Parler de Borges, c'est parler de Dante. Dante ouvre son livre de la mémoire, composé de poésies et de proses, avec une rubrique sur le haut de la sphčre ŕ la maničre d'un frontispice : incipit vita nova[r1] . En ces temps, dans son pays, surgissaient les dialectes męlés au latin oral. Il eut le présage d'une langue, qui courait comme une panthčre ŕ travers l'Italie, et partit ŕ sa découverte. Lors de son voyage, il perçut de tout côté le parfum de cette langue. Et avec ce parfum, il enlaça de sa plume les quatorze dialectes de l'Italie et fit jaillir une expression, apte ŕ ętre utilisée autant pour la poésie que pour la prose, et qu'il dénomma la langue illustre. Lorsqu'il écrivit Vita Nova, la langue italienne prit naissance, transfigurée par son génie et le déchirement de l'exil. Ailleurs, il étudie la langue vulgaire en la comparant avec le latin. Pour lui, l'histoire de la langue est l'histoire de l'homme. Il explique que le terme illustre signifie ce qui possčde le don d'illuminer, comme serait illustre l'homme, qui diffuse sa lumičre de bonté et de justice. La langue est l'âme de l'ętre. Sept sičcles plus tard, dans un autre continent, Borges ouvre son livre de la mémoire avec sa langue illustre. J'imagine sur le frontispice sa sentence : La racine du langage est irrationnelle et de caractčre magique. Au sujet d'un počme de Rossetti, Borges déclare : "Ce počme est aussi, dans une certaine mesure, un conte... Il a été écrit en vers mais il pourrait aussi bien ętre un conte en prose, un conte fantastique. Il a une origine narrative". Les livres de Borges s'ouvrent sur des poésies et des proses brčves, anecdotiques, les unes confirmant les autres. Mais qu'il arręte ses phrases, pour les changer en vers, ou qu'il les prolonge sur les blancs, il est aux prises avec son univers qui surpasse tous les genres. Je pense ŕ son texte sublime : L'écriture du dieu, dans L'Aleph. Le prisonnier de ces pages dit : "Peut-ętre que la magie était écrite sur mon visage, peut-ętre étais-je moi-męme l'objet de ma recherche". Aprčs, le prisonnier voit Dieu dans une Roue d'eau et de feu, pareille ŕ la Roue d'amour qui fait tourner le ciel et les étoiles dans l'ultime vers de La Divine Comédie. Et lorsqu'il est sur le point de déchiffrer l'écriture, non d'une panthčre mais d'un tigre, Borges, subitement, se substitue au prisonnier et s'écrie : "Ô joie de comprendre, plus grande que celle d'imaginer ou de sentir !" Il est lui-męme le prisonnier de L'écriture du dieu et celui de L'Aleph devant la sphčre miroitante ŕ l'éclat presque intolérable, dit-il ; comme il est Ireneo Funes enfermé dans la prison de sa mémoire. Et je m'aperçois que, plus il est prčs de ses souvenirs, plus il accueille ses visions prodigieuses. Ses yeux aveugles traversent le temps et rejoignent ceux de Dante. Dans le chant XXVIII du Paradis, Dante voit un point lumineux entouré de neuf cercles de feu. Pour Borges, l'Aleph est un point de l'espace qui contient tous les points. Dante voit Béatrice, Borges voit le Dieu sans visage qui se cache derričre les dieux. Tous deux, en extase, contemplent la lumičre divine. J'ai lu récemment un Borges entre poésie et prose livre d'Yves Bonnefoy, appelé L'Imaginaire Métaphysique (1. Yves Bonnefoy, L'Imaginaire métaphysique, Paris, Éd. du Seuil, coll. "La Librairie du XXIe sičcle, 2006[r2] ), oů j'ai souligné ces mots : "La lumičre semble ętre un fait de l'esprit, presque son corps." Borges s'était procuré les trois volumes de La Divine Comédie chez Mitchell, une petite librairie de Buenos Aires, qui n'existe plus aujourd'hui. C'étaient des versions anglaises de Carlyle, en édition bilingue. Il lut ces versions lors des trajets en tramway qu'il effectuait de chez lui, au coin des rues las Heras et Pueyrredón, jusqu'ŕ Almagro Sur, aux environs de la ville, oů il travaillait dans une bibliothčque. Borges adorait les traductions, principalement anglaises. En plus de La Divine Comédie, il avait lu et aimé Don Quichotte ainsi que Les Mille et une Nuits dans des versions anglaises, qu'il comparait ŕ d'autres versions. Il disait que les traductions étaient meilleures que l'original. Peut-ętre pouvait-il ainsi percevoir le mystčre de l'śuvre, lire dans ses profondeurs et le recréer en jouant avec les accents des deux langues. Le dépaysement était pour lui un pays naturel, et choisi. Dans El Hacedor — en français L'Auteur — les genres se confondent de telle maničre que l'on ne peut pas définir l'ouvrage comme un recueil de poésie ou un livre de prose. La premičre partie se compose de courts récits. Suivent une quarantaine de počmes, une série d'inscriptions et un épilogue. En écrivant Histoire de l'Éternité, Borges nous dit : "J'ai eu quelquefois l'impression que la différence radicale entre la poésie et la prose réside dans la trčs diverse expectative du lecteur : la premičre présuppose une intensité qui n'est pas tolérable dans la derničre." Borges n'emploie pas souvent le mot počme, il le remplace par des mots comme inscription, pičce, exercice, version, écho, signe. Dans La muraille et les livres — traduit par Paul Bénichou et Sylvia Roubaud-Bénichou — on lit : [r3] […] Nous pourrions en tirer la conclusion que toutes les formes ont leur vertu en elles-męmes et non dans un "contenu conjectural" […] La musique, les états de félicité, la mythologie, les visages travaillés par le temps, certains crépuscules et certains lieux veulent nous dire quelque chose, ou nous l'ont dit et nous n'aurions pas dű le laisser perdre, ou sont sur le point de le dire ; cette imminence de la révélation, qui ne se produit pas, est peut-ętre le fait esthétique. Dans le prologue de L'Autre, le Męme, Borges avoue non sans ironie : "Quelquefois, j'ai été tenté de traduire en espagnol la musique de l'anglais ou de l'allemand ; si j'avais accompli cet exploit, sans doute impossible, je serais un grand počte." Il accomplit l'exploit en offrant, ŕ son tour, une langue ŕ l'Argentine. Mais au lieu de pourchasser les dialectes de l'Espagne et de l'Amérique du Sud, il [r4] bibliographie ________________________________ [r1]kapitálkami [r2]do poznámky pod čarou [r3]naformátovat stylem citace odsazeným 1 cm po obou stranách (vytvořte si), s vertikálním odsazením 6 bodů [r4]sem vložte citovaná díla, přidejte jedno vlastní týkající se Borgese