Seminární práce z jazyka I - Texte D Quand Sherbrooke s'appelait Hyatt's Mill PIERRE GREGORY, UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE Lorsque le gouverneur Sir John Coape Sherbrooke accepte, en 1818, que son nom soit donné au principal village des Cantons de l’Est, cela fait déjà 25 ans que la région est habitée par un petit nombre de familles. En fait, les premières personnes à s’établir en permanence dans les Cantons de l’Est le font dès les années 1793. L’Acte constitutionnel de 1791, qui séparait le territoire québécois en Haut et en Bas Canada, établissait également que les terres encore libres – comme celles des Cantons de l’Est – allaient être concédées sous l’autorité d’un chef de canton, autour de qui s’assembleraient quelques associés et leurs familles. Naturellement, les premiers à obtenir de telles concessions furent des colons anglo-protestants dont l’arrivée, à ce moment-là, constituait une façon pour les autorités britanniques de contrer la majorité canadienne-française du Bas-Canada. Le premier de ces chefs de canton à s'établir dans la région est Gilbert Hyatt. Hyatt était un riche et vigoureux fermier du district américain de Schenectedy, dont les vues politiques – plutôt favorables à la couronne britannique – l’avaient poussé à quitter les États-Unis. Gilbert Hyatt, ses associés et leurs familles s’établirent donc dans le canton d’Ascot en 1793 pour en obtenir officiellement la concession le 5 mars 1803. Ce fut également aux alentours de cette période que l’agglomération s’enrichit de ses premières installations à demeure avec la construction du moulin à farine de Hyatt et de la scierie des Ball, tous deux à proximité du confluent des rivières Magog et Saint-François. Durant les premières années de son existence, le territoire, que l’on nommait Basses-Fourches (Lower Forks), n’était qu’une agglomération de quelques maisons où le commerce régional avait lieu et où venaient les fermiers des alentours afin de moudre leur grain. Cette première activité économique, ayant lieu autour du moulin de Gilbert Hyatt, fut donc ce qui inspira les premiers habitants de la région à utiliser le nom de Hyatt’s Mill du moins jusqu’à ce que lui soit donné le nom de Sherbrooke en 1818. À cette époque, la municipalité compte au plus 200 habitants qui, pour la plupart, sont des colons d’origine américaine, anglaise, irlandaise ou écossaise. Contrairement à de nombreux spéculateurs fonciers ayant obtenu d’immenses concessions terriennes, sans avoir jamais même habité la région, ces colons de la première génération d’Es-triens n’ont pas la vie facile et connaissent des conditions pénibles en raison, surtout, de l’absence de voies de communication avec le reste du Bas-Canada. Malgré tout, la région sherbrookoise se développe peu à peu et devient, en 1823, le chef-lieu du nouveau district, judiciaire de Saint-François. La décennie des années 1820, qui n’est certainement pas la plus banale de l’histoire de Sherbrooke, marque également le développement d’institutions telles que le palais de justice, la prison et plusieurs églises. De même c’est le moment où est construit le premier barrage sur la rivière Magog, où s’installent les premiers commerces et, surtout, où arrivent les premiers Canadiens français qui formeront, une cinquantaine d’années plus tard, la population majoritaire de la région des Cantons de l’Est. Cookshire : essor d'un village au 19e siècle ANNICK GOBEIL, UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE Cherchant de nouvelles terres à coloniser, les immigrants britanniques et les loyalistes choisiront en grand nombre la région des Cantons de l’Est pour s’établir, et cela dès la fin du 18e siècle. La municipalité de Cookshire est un exemple probant de l’essor de la région du 19e siècle. L’influence économique de la municipalité se double d’une influence militaire et politique. L’établissement d’une troupe de cavalerie (1823) qui interviendra lors de l’attaque des Fenians (Irlando-américains) et lors de la révolte d’Hereford (révolte des travailleurs du chemin de fer) ainsi que d’une troupe d’infanterie, toutes deux basées à Cookshire marquera l’histoire militaire de la région. Les Première et Deuxième Guerres mondiales permettront également aux Cookshirois de s’illustrer, cette fois-ci individuellement, sur les champs de bataille. Le pays profite d’une autre façon des talents des habitants de Cookshire puisque plusieurs s’engagent sur la scène publique. La Famille Pope s’illustrera particulièrement, tant dans le domaine des affaires que dans celui de la politique. John Henry Pope devient ministre de l’Agriculture, puis des Chemins de fer et canaux à Ottawa (1871-1874-1878-1889) sous le gouvernement conservateur. Il s’engage activement dans la promotion du chemin de fer au niveau national et régional en outre en investissant dans la construction du tronçon du Chemin de fer international de St-François et Mégantic. Rufus Henry Pope, le fils de John Henry est le notable le plus prestigieux de Cookshire. Représentant du parti conservateur pour Compton à Ottawa de 1889 à 1904, ensuite défait deux fois, il obtient un siège de sénateur en 1911. Succès économique et politiques ne sont pas sans affecter le développement culturel de la municipalité. Une Académie, un High School, un Mechanic’s Institute et une Société agricole favorisent l’éducation et la culture. Une vie paroissiale active se développe grâce à l’établissement de la Trinity United Church et de la St. Peters Church. Plus tard, en raison de l’établissement de nombreux francophones à Cookshire, l’église Saint-Camille est construite en 1868. S’amorce alors la constitution d’institutions francophones pour répondre aux nouveaux besoins de la ville. Le visage de Cookshire sera alors à l’image de la région, en partie francophone et en partie anglophone. Source : http://www.histoirequebec.qc.ca/publicat/vol8num1/v8n1_504.htm [18/09/2011] http://www.histoirequebec.qc.ca/publicat/vol8num1/v8n1_505.htm [18/09/2011]