Stir fil de lumiere jť suspends la poesie iomme guirlandes white de mes horizons )(' gravis ses enceintes i'lissant sur l'archipel tie rivieres dementes [\\ú ia poesie plantée au ventre et au cceur . Imnlis qui m'invente des paysages js! m'ouvre comme une huitre sous ie couteau ■tic son arc-en-ciel i-fang de mes étoiles qui foisonne lie vase de la solitude ; hi met.: de realitě ilj'.tu' de mes abandons (c m'ancre ä ton corail La parole la parole me fut donnée á la lisiere d'une longue terrasse 1'aube inondait ce site mystéríeux je plantais ma taille dans le sol esperant sur ma solitude i'averse d'une écume qui fondrait tout le trajet de mes os jusqu'a mon cceur je hissais de tendres decors sur des grilles impitoyabltej je coulais des bateaux pleins de réve et sans escate je dessinais des idoles pour de voluptueux sacrileges f j'emprisonnais des oasis pour le desert du silence .Í rien n'echappait aux armoires que je fermais .2 j'y cachais des colombes pour fleurir un jardin inconn je bátissais des ponts pour le souffle qui les détruirait.': je saccageais les ombres pour une liberation ;-i que je fétais au cceur du champagne et des fraises V?j je sacrifiais des masques pour mon visage éteint la parole me fut donnée j'effritais le commencement de la lumiěre je dansais sur des cadences orgiaques des frissons coulaient sur mon dos affolante marée 1.1 parole me fut donnée ,i*<:ipprenais le parfum et le vín ic roulais la couleur et le soleil sur la nuit Jit parole me fut donnée .]<; sortis d'une grande flaque h la musique d'un coquillage nouveau . la parole me fut donnée je creusais des rites autour des gestes. allongeant 1'ivresse et 1'amour j'habitais une tente balancée par 1'éclair des orages 18 2-9 Ombre et lumiere }*ruit de lune d'ombre et de lumiere nous fumes assaillis 4; dresses comme tige naissante I nous avions au bout des ongles : 3 le reflet de chaudes lames : :;j nous avons perce la brume pour la nudite des gestes 4 noues comme foulard .if nous portions au cou des cicatrices pleines d'oiseauxf le sable de nos cheveux crevait des gloires perdues ;1 nous mourions de clandestines amours nous erions tombes d'un jazz ruisselant la sueur des fronts ecrases 3 roules sur i'etoile de nos corps nous ballottions des musiques sans accord peu a peu notre ceil s'est po!i comme caillou pour apprendre la beaute nous avons fait miroiter des jeux ;| de paupieres et de regards au nom des aubes nouvelles nos mains promencnt des miroirs | a travers l'ebene des nuits et le gouffre le plus obscur n'arrete pas | le vertige de nos pas | • mi le contour des ombres endormies i'iilourdit ta levre en eclat de seve f'cste silencieux du vent doucement A ..rase entre nos paumes dorees Hin regard a souffle ma paupiere • ii coquillage d'amande iunuonie des songes an creux de nos cceurs bracelets d'ocre de nos bras remues i.iih.' brise folatre grise la nuit .ippuyee aux flancs du desir tp flux de ses caresses .fionrbe notre ombre fuyante •in le contour des ombres endormies . .iluurdit ta levre en eclat de seve ä$s;fois le temps ie temps le blanc le blanc le centre p0iin- trouant de partout eblouissante en moi par-llpjoitc siiencieuse attentive cette fois l'energie 1'ener-k m i|f m claire blanche sterile memoire qu'il fut un temps jursL'ilt 75 toujours recommence-t-il souffle sans cesse finalemen| jamais ne s'arrete car tout du souffle se recompose a; chaque seconde cela arrive cycle l'inevitable succes-sivement les choses tournent autour comme avanr comme apres le temps emeut parfois mais le cycle desl desirs reprend toujours cette fin ce futur qui bouclfl d'avance 76 .ml il n'y a plus rien a la peripheric que ia vie nait ( tn. mi a 1'interieur selon les memes lois s'accompSit '■bHtitiiriise conscience souveraine presence tout cela •• (le i'extase l'intense respiration l'intense acheve-«!!-.«( des temps futur et autres cela la connaissance * -;f.nietures plus que jamais la mort enivrante 77 tout se neutralise et s'eclaire se vide de tout sens tou' la mort souffle blanc silence de memoire silence silence silence la memoire tout dans un seul souffle le dernier centre ou tout se peut enfin concentrer centre blanc sans surface le temps le temps ne transforme rieii désormais le temps durcit blanc lout est present mort douce silence et vide de t siii those la mort desormais souffle durci tout se j n. ,i dans ta langue smettete di delirare, questo e il ■ >■■'»< n to de 1'utopia » 160 161 ma continent multiple de celles qui ont signe: Djiniij Barnes, Jane Bowles, Gertrude Stein, Natalie Ramri, Michele Causse, Marie-Claire Biais, Jovette March« sault, Adrienne Rich, Mary Daly, Colette et \irgim.t, les autres noyees, Cristina Peri Rossi, Louk) Bersi.» nik, Pol Pelletier, Maryvonne si attentive, Muniqin Wittig, Sande Zeig, Anna d'Argentine, Kate Milieu, Jeanne d'Arc Jutras, Marie Lafleur, Jane Rule, Renct Vivien, Romaine Brooks, ecrire: le reel/la peau clairvoyante prunelle essentielle dans le deploiement de ma conscience et expression: mon double une singuliere mobiiite et le continent certes une joie .s);i continent, je veux parler 1'effet i idical de la lumiere au grand jour lujourd'hui, je t'ai serree de pres, nmee de toute civilisation, de toute frxture, de toute geometrie et de braise, ■ Irlirantes, comme on ecrit.: et ■noil corps est ravi i6z la nuit on imagine avec souplesse la beaute comment eile bouge parmi les paradoxes et les musiques tout notre etre se souvient, exige encore des scenes sans compromis :uut il y a du bruit 4»is les passions, des parfums f< •. liruits sont des secrets multiples f> unies de refrains et d'opinions U mut les bruits sont des vertiges Au cafe, la musique allait bientot commencer la bandoneoniste s'installait deja les gens applaudissaient je regardais Paola Sola, soliste la nuit serait du plus grand art de silences et d'emportements I'loU jouait, sa main parfois * yeux, le tango mobiiisait mut son etre U mut changeait tantot nuque I hi tot poitrine ■i nuit se depla^ait ■ illons, vallees, toute variee de sons ; «tu de pluie, rio ä 1'infini 238 239 ia nuit on pense tout pres des questions la main sur des verbes heureux on s'aventure dans 1'improbable avec un instinct des plus stirs on s'eternise du cote le plus audacieux du deiire et des mots unit on cede au denuement Mi'ur plein d'echeances •.(• nourrit dans la duree t nnfond le desir et la beaute IVand tout l« la methode vivre et de sensations Paola jouait. Le cafe s'enfumait. La melancolie ■ sait, le reve revenait. La vie s'ecouiait. Paola jou.ut Dans son regard, il n'y avait que des femmcs. Paul* jouait. Tout son etre, parfois sa main. Parfois dans sn yeux, l'exil et des paroles abregees. I marchais sur Corrientes htbttee par les mots de Paola j < tais tango, plaza de Mayo l< I Itil hires. S< marchais sur Corrientes >nt hon vent de mer soufflait • htic les corps h mer allait cueillir la nuit la nuit exister nous absorbe comme une obsession exister nous dicte des actes qui essoufflent nos pensees. je marchais sur Corrientes il y avait tant de ressources tant d'aubes et de nuits dans le tango de Paola il y avait la musique accordee de nos corps Tincontournable forme du desir la nuit j'ecris toujours la main sur le verbe etre VERTIGE DE L'AVANT-SCENE (1997) Dublin, encore cette annee-la [tieSee ä la saveur de la soupe aux huitres et ä la Guinness t'odeur de Molly comme si je la tenais dans mes bras .(ue nous tournions la tete vers la mer incendiee de gris et de bruine rhumidite d'un tete ä tete avec l'immensite los poitrines, nos poings fermes cognant sur la nuit. Caupieres. Puis on arrete tout. 361 Äthanes 5juilktl99S lUsiNE C p6avrill996, siege B-9 le present claque dans la lumiere tu passes la main sur ton front une soudaine poussiere de marbre tu demandes: que se passe-t-il quand la chaleur et la blancheur du vent carcssent le jour tactile entre fresque et tombeau colonnes d'ombre et de civilisation lenteur de beau jaune italien '.oici en nombre des ames mortes nutant de portes: adieu la mort adieu l.i vie encore mordue !'• cours apres toi realite aux cuisses jeunes prise de vitesse par 1'odeur d'ombre et de futur ;je rn'arrache a tes bonds de muscles prompts 362, Key West IS décembre 1996 BlBUOTHĚQUE NATIONALE DE FRANCE 26 septembre 1997 pendant que le ciel de Key West reclame son du de vent de vert et de Christmas gai ce soir en regardant la mer et la vie integrate je n'arrive pas a imaginer comment pourquoi ce soir Gaston Miron n'existe plus de corps et de grand rire pourquoi ce soir la vie revee a pris un tournant de malaise au cceur du pays-recit un tourment si grand que seule la poesie va ce soir regarder la mer eponger la mer 3Ó4 HP mm une ambition grande de la connaissance to us ces arbres de méthode et de savoir dehors mon corps á petite écheile absorbe l'ombre 1'architecture un jardin lointain figé dans la passion de 1'été nordique Papier '.i ľ \ RATI ON DE COULEURS le papier on y broie du savoir du noir equivaut bien a du vrai a configuration de penser, matiere inconsolee mais si la nuit se laisse aller intense avec du souffle et des caresses rares je suis parfaitement capable de tout eclaircir mis a part le fait que tu sois insatiable heureuse et infiniment amazone Uimuanite est fragile ä quelques propos pres t'< lihtps profane avec une tension jugulaire * I nidroit documente des mots i (-.1 mes yeux se debattent tant >t.»i". les endroits publics et au soleil: > 4\t ijLie «le ceci indestructible* » de l'espoir «»,u Lapare tres partiale Roland Barthes 190 ■ llllll Bi 191 Realite la realite est une petite craie qui trace sans tracer la vie, son dechiffrement dans le bleu 1'ombre des recits la realite existe toujours ailleurs a la ferveur du corps la langue souligne l'appetit de vivre au milieu la realite je la compare pour decrire le trajet sournois, la luxuriance de la fiction dans une vie I' n • !* que c'est avec la bouche h {i.trole est un manege maximal Jhidtur du ventre •<» flu* de tendresse et de peur 'tu* dünne au verbe etre sa demesure >i. i<» verso la parole leche tout Rectangle T •IT, a la fenetre en regardant I'univers la logique et nous nous taisons parfois la pure folie des sens bien que liees par la musique et ses archets les phrases nous protegent contre trop de ravissement nous avons souri minutieusement ;tt,«[ue fois que je m'installe •t-w'. un pronom mis a part le pur je {> me soustrais a Pinquietude «11 pointant du doigt ;j lorme mouvante des relations •mis la derniere detresse vient de l'image: «i loin -m \c fatal delire dans la beaute impersonnelle f t 194 i95 D£reglement UVfT quand meme la langue a des oublis on ne se derange pas pour rien vas-y voir toi-meme as-tu peur des institutions as-tu peur de i'erosion thanatos, porno blues, red district vas~y voir si la langue passe souvent Peponge sur les peurs bleues absorbe les auteurs, les petits collages instinctifs que les hommes cachent sous leur oreiller pour ne pas jeter Peponge la nuit, la langue se souvient de tout la nuit, la langue coute plus cher ■ mic affaire d'amour parsemee de symboles i» n lot revient souvent [i nf absorbe dans 1'imaginaire mi souffle au cceur, a ma guise des ailes if prends des risques irculer dans la certitude m'epuise it quand la nuit s'impose palace et triomphe . uisiste et ne demens pas de la chair vive If ccs actes de passage qui nous sauvent la vie iiii me gar dent intimement parlante 196 197