Dérivation impropre = transposition, conversion - elle consiste dans le transfert d’un mot de sa classe grammaticale dans une autre: - substantivation: - des adjectifs: le naturel, l’avare, la bonne, le bas, le rapide - des différentes formes verbales – a) du participe présent: - le président, le croissant b) du participe passé: - l’associé, le parti, l’armée, la vue c) de l’infinitif: - le rire, le manger d) de l’impératif: - le rendez-vous, le laissez-passer - des adverbes: le oui, le non, le pourquoi, les environs - des conjonctions: des si et des mais - des prépositions: le pour et le contre - des interjections: le tic tac - des pronoms: le moi, le je - des syntagmes: les on-dit [drby], les zyvas [urážlivé označení mládeže z předměstí] - des prépositions : un extra [výpomocná síla, mimořádná věc], les ultras, un contre [kontr – ve fotbale] - adjectivation : - des substantifs : un ton chagrin, robe empire, femme très sport, homme bête - des adverbes : ce livre n’est pas mal, un homme bien - des participes présents : plaisant, obéissant - des participes passés : marié, appliqué - adverbialisation : - des substantifs : des rubans vert olive - des adjectifs : parler bas, voir clair - pronominalisation : - des substantifs : personne - conversion en interjection : - des substantifs : attention !, peste ! - conversion en préposition : - des adjectifs : sauf (pův. zachráněný – sauf, sauve) - des adverbes : hors concours [mimoběžně] Dérivations particulières - si le radical finit par une voyelle, on intercale parfois entre celle-ci et la voyelle initiale du suffixe : - le plus souvent, un t (absolu - absolutisme, clou – clouterie [výrobna hřebíků], roi - roitelet, tableau – tableautin [malý stoleček], bijou - bijoutier, recrue [branec]- recruter, abri - abriter, piano – pianoter [zabrnkat], tu- tutoyer) - un y (voix - voyeur) - un l (Congo - Congolais, miaou - miauler, tissu – tissulaire [tkáňový]) - un ss (Vichy - Vichyssois, peau – peaussier [jirchář], peausserie [jirchářství]) - un s (agonie - agoniser, banlieue - banlieusard) - entre le r du radical et -ir, on insère un c (dur - durcir, noir - noircir, obscur - obscurcir, clair – éclaircir) - on rencontre même ailleurs des consonnes ajoutées: - d (cauchemar - cauchemarder, faisan – faisandeau [bažantík], faisander [nechat odležet maso]) - c (lion - lionceau, élan – élancer [zvedat], coin – coincer [uváznout, načapat]) - t (combien – combientième [(bůhví) kolikátej (hov.)]) - la consonne finale du mot de base peut disparaître: plafond – plafonner [zastropit, dosáhnout max. výše], printemps – printanier = dénasalisation - la consonne finale peut être remplacée par une autre: fer blanc [plech] – ferblantier [klempíř], Marivaux - marivauder, vous - vouvoyer, souris – souriceau [myšátko], court - raccourcir, miroir – miroiter [zatřpytit se], velours – velouter [zjemnit] - dérivation à partir d’un composé dont les parties ne sont pas encore complètement soudées: - on part d'un seul des deux éléments p.ex.: chemin de fer – cheminot baskett-ball - basketteur - mais la suppression de l'autre membre du composé n’a pas lieu quand il s’agit des mots polysémiques: p.ex.: conseil municipal - conseiller municipal accident de travail - accidenté de travail [osoba zraněná při práci] - dans le français familier, ce procédé est fréquent : je-m’en-foutiste [flegmoš] - abréviations servent parfois de base à la dérivation: p.ex.: C.G.T. [Všeobecná konfederace práce] – cégétiste [adj. týkající se CGT, n. člen CGT] O.N.U. - onusien [adj. týkající se OSN, n. funkcionář OSN] - certains mots sont dérivés de radicaux latins : p.ex.: arrêter - arrestation, cerveau - cérébral, arracher - extraction, dimanche – dominical, bénir - bénédiction, nourir - nutrition - au lieu de dériver à partir d'un composé, on préfère quelquefois d'emprunter un mot étranger: p.ex.: eau forte [lučavka] – aquafortiste [mědirytec] - la connaissance des noms propres en latin aide pour la formation de leurs adjectifs: p.ex.: Saint-Etienne - stéphanois, Saint-Denis - dionysien, Besançon - bisontin; Descartes - cartésien Dans les dérivés, on rencontre parfois des alternances : a) vocaliques: p.ex.: commissaire - commissariat, docteur - doctoral, bœuf – bouvier [pastevec], faim - affamé, gloire - glorieux, gagner - gain, dédaigner - dédain, espérer - espoir, main - menotte, poil - peler b) consonantiques : p.ex.: arc – arqué – archer [lukostřelec], porc – pourceau [vx. prase ]– porcher [pasáček vepřů] Locution verbale: Suite de mots, figée par l'usage, pouvant être substituée à un verbe dans une phrase pour constituer une nouvelle phrase grammaticalement correcte. P. ex. Il a pris congé = Il est parti. Morphème autonome : morphème qui peut se trouver indépendamment des autres. P. ex. : arbre. Par contre, un affixe n’est pas un morphème autonome. Syntagme lexicalisé (niveau du lexique) / Locution figée (niveau de la phraséologie) : un syntagme dont les éléments individuels perdent leur sens primitif, se trouvent ensemble dans les occurrences linguistiques et dont les parties individuelles ne peuvent pas être remplacés par un autre élément (synonyme). Apocope suivie par resuffixation : = apocope + resuffixation : on enlève un suffixe du mot et on ajoute un autre suffixe « d’abréviation » : p. ex. : apéritif > apér- (apocope) > apéro (resuffixation). Désémantisation: la perte d’une partie ou de l’entièreté du sens originel d’un morphème ou d’un groupe de morphèmes. P.ex.: réclame, illusion, déjeuner