Ariettes oubliées II pleut doucement sur la ville. ARTHUR RIMBAUD. Il pleure dans mon coeur Comme il pleut sur la ville. Quelle est cette langueur Qui pénètre mon coeur ? O bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un coeur qui s'ennuie, O le chant de la pluie ! II pleure sans raison Dans ce coeur qui s'écoeure. Quoi ! nulle trahison ? Ce deuil est sans raison. C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi, Sans amour et sans haine, Mon coeur a tant de peine. O triste, triste était mon âme A cause, à cause d'une femme. Je ne me suis pas consolé Bien que mon coeur s'en soit allé, Bien que mon coeur, bien que mon âme Eussent fui loin de cette femme. Je ne me suis pas consolé, Bien que mon coeur s'en soit allé. Et mon coeur, mon coeur trop sensible Dit à mon âme : Est-il possible, Est-il possible, - le fût-il, Ce fier exil, ce triste exil ? Mon âme dit à mon coeur : Sais-je Moi-même, que nous veut ce piège D'être présents bien qu'exilés, Encore que loin en allés ? O triste, triste était mon âme A cause, à cause d'une femme. Je ne me suis pas consolé Bien que mon coeur s'en soit allé, Bien que mon coeur, bien que mon âme Eussent fui loin de cette femme. Je ne me suis pas consolé, Bien que mon coeur s'en soit allé. Et mon coeur, mon coeur trop sensible Dit à mon âme : Est-il possible, Est-il possible, - le fût-il, Ce fier exil, ce triste exil ? Mon âme dit à mon coeur : Sais-je Moi-même, que nous veut ce piège D'être présents bien qu'exilés, Encore que loin en allés ? Romances sans paroles Charleroi Dans l’herbe noire Les Kobold vont. Le vent profond Pleure, on veut croire. Quoi donc se sent? L’avoine siffle Un buisson gifle L'oeil au passant Plutôt des bouges Que des maisons. Quels horizons De forges rouges! On sent donc quoi? Des gares tonnent, Les yeux s’étonennt, Où Charleroi?